Le secteur audiovisuel en Afrique du Sud
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Le secteur audiovisuel en Afrique du Sud
Le secteur audiovisuel en Afrique du Sud 7 août 2008 Prestation réalisée sous système de management de la qualité certifié AFAQ ISO 9001 © MINEIE – DGTPE Le secteur audiovisuel sud-africain Taux de chancellerie au 01/08/2008 : 1 ZAR = 0,0850 EUR Le pays officielles. compte 11 langues Entre 50% et 60% des programmes retransmis par la télévision publique sont produits en Afrique du Sud. En 2007, 7,5 M de foyers sud-africains sur un total de 11 M possédaient un téléviseur. En termes de taux de pénétration de la population, la télévision n’arrive cependant qu’en 3ème position (70,5%), après l’affichage publicitaire (90%) et la radio (81,1%). Entre 1994 et 2007, le revenu publicitaire brut engendré par le secteur audiovisuel est passé de 170 MEUR à 790,5 MEUR. Cette croissance reflète la transformation massive de cette industrie au cours de ces dernières années. Et de nouvelles mutations sont encore attendues, 4 nouvelles licences de télévision payantes ayant été récemment attribuées. Historique et cadre réglementaire Le « Broadcasting Act » a été voté en 1999. Il définit clairement les rôles et responsabilités publiques, la réglementation et l’accès aux services audiovisuels. www.icasa.org.za www.doc.gov.za En juin 2000, l’Independent Broadcasting Authority et l’autorité de régulation des télécommunications (SATRA) fusionnent pour former l’ICASA (Independent Communications Authority of South Africa), dont les pouvoirs seront renforcés par l’ICASA Amendment Act en 2006. En 2005, le Ministère des Communications fait voter l’Electronic Communications Act, consolidant la législation existante (audiovisuel et télécommunications), et promouvant également la convergence des réseaux et des technologies. En septembre 2007, l’ICASA a attribué 4 nouvelles licences d’opérateurs de télévision payante. Distribution des signaux www.sentech.co.za Sentech Sentech est le fournisseur public pour la distribution de signaux audiovisuels aux opérateurs licenciés, et a donc le monopole de diffusion. Sentech est divisé en 5 départements : - la distribution de signaux, - VSAT, - Connexion sans fil, - « voix » internationale, - Réseaux à valeur ajoutée. A moyen terme, Sentech veut se concentrer sur la modernisation et la numérisation de son infrastructure, notamment en vue de la Coupe du Monde de football 2010. Mais l’entreprise est déficitaire, et trop dépendante des subventions publiques pour sa survie, de plus en plus délicate. Infraco Créé en mars 2007, Infraco agira comme un fournisseur de capacité en bande passante haut débit, via des câbles en fibres optiques, pour d'autres opérateurs privés télécoms du pays. Pour cela, il gèrera et modernisera les réseaux AMBASSADE DE FRANCE EN AFRIQUE DU SUD - MISSION ÉCONOMIQUE L e s e ct eu r au diovi su el en Af r iqu e du Su d – http://www.dpe.gov.za/Infraco 7/08/2008 © MINEIE - DGTPE existants, à l'origine construits par les sociétés publiques Eskom et Transnet. Son objectif est notamment de faire baisser significativement le coût des télécommunications et des connexions Internet en Afrique du Sud. Infraco devrait notamment déployer un câble sous-marin entre l'Afrique du Sud et l'Europe, en concurrence direct avec le câble SAT-3. Près de 68 millions € ont d'ores et déjà été injectés dans son capital. Le paysage audiovisuel actuel Fin 2007, on comptait en Afrique du Sud 2 opérateurs de télévision gratuite (SABC et e-TV), et 2 opérateurs de télévision payante (M-Net et DStv). Audience hebdomadaire 2006/2007 des différents opérateurs, en % On estime à 24 M le nombre de téléspectateurs en Afrique du Sud. 80 70 60 50 40 30 20 10 0 68 70 55 58 56 41 58 45 10 SABC 1 SABC 2 SABC 3 e-TV 8 7 9 Mnet DStv 2006 2007 Source : SAARF 2007 SABC Créé en août 1936, la SABC (South African Broadcasting Company) a débuté ses émissions radio, puis en janvier 1976, a lancé la première chaine publique de télévision. SABC est détenu à 100% par l’Etat. www.sabc.co.za SABC propose trois chaines gratuites de télévision publique (SABC 1 /2 /3), une chaine commerciale de télévision payante à destination du continent africain (SABC Africa, par satellite), et 18 stations de radio. SABC - Sources de revenus 2007 SABC compte 3500 employés à temps plein. Le groupe fonctionne en majorité grâce à ses revenus commerciaux. Au 31/03/2007, les revenus du groupe se sont élevés à 363 MEUR, en progression de 8,3% par rapport à 2006. Les charges ont progressé de 19%, s’établissant à 349 MEUR. Enfin, le bénéfice net s’est élevé à 15,5 MEUR, en chute libre de 52%. Ses revenus tirés de la télévision ont progressé de 11%, et ceux de la radio de 14%. 7% 18% 75% Revenus publicitaires / Sponsors Redevances TV Subventions publiques / Autres Prix de la redevance au 07/08/2008 : 19 EUR. 4M de foyers sud-africains ont payé leur redevance en 2007. www.etv.co.za Les moyens techniques de diffusion de la SABC sont assurés par le radio-télé diffuseur national, Sentech, et comprennent entre autres un réseau de transmission terrestre et satellite, 200 unités d’enregistrement et de production et 13 unités d’émission en extérieur. e-TV Lancé en octobre 1998, e-TV a été le premier opérateur privé de télévision gratuite en Afrique du Sud. Son signal terrestre couvre 80,5% de la population, et réunit par semaine plus de 11M de téléspectateurs. 45% du contenu de ses programmes est sud-africain. Employant environ 500 personnes, sa seule source de revenus est la publicité. e-TV appartient à un consortium constitué de BEE Group, Hosken Consolidated Investments Limited et Venfin Limited. M-Net AMBASSADE DE FRANCE EN AFRIQUE DU SUD - MISSION ÉCONOMIQUE - 2 - L e s e ct eu r au diovi su el en Af r iqu e du Su d – www.mnet.co.za www.multichoice.co.za Bouquets DStv : - DStv Premium (80 chaines) - DStv Compact (34 chaines) - DStv Select (26 chaines) - DStv EasyView (17 chaines) www.deukom.co.za 7/08/2008 © MINEIE - DGTPE M-Net, lancé en 1986, a été le premier opérateur de télévision payante en Afrique du Sud. Il est détenu depuis fin 2007 par le géant des médias Naspers, et est donc devenu une société-sœur de Multichoice Africa. Ses programmes sont acheminés par signaux analogiques terrestres et par le satellite, et sont reçus par plus de 50 pays africains et îles de l’Océan Indien. Ils sont répartis sur 2 chaines : M-Net et M-Net CSN (Community Services Network – uniquement par signaux terrestres, à destination des communautés sud-africaines). M-Net distribue également 15 chaines via la plate-forme DStv, avec un fort contenu local. D’ailleurs, le développement des films et de l’industrie audiovisuelle locaux est une priorité pour M-Net. A mi-2007, MNet comptait 190 000 abonnés. Multichoice Africa Lancé en 1995, Multichoice Africa a été le premier opérateur du continent africain à offrir des programmes via le satellite. Il est détenu par le groupe Naspers via la holding MIH, et emploie 766 personnes. Au 31/03/2007, Multichoice possédait près de 1,5 M d’abonnés (dont 88% bénéficiant de la TV en numérique), contre 1,25M en 2006. Il a réalisé un CA de 620,5 MEUR, en progression de 16%. Son bénéfice s’est élevé à 127,5 MEUR, soit +23% d’augmentation par rapport à 2006. Outre ses 4 bouquets DStv (voir ci-contre), Multichoice propose également DStv Indian et DStv Portuguesa, seuls ou en complément d’un autre bouquet. Le prix de l’abonnement par mois varie de 1,7 EUR à 40 EUR. Deukom Depuis 1996, Deukom propose en Afrique du Sud des chaines allemandes via satellite. Nouvelles perspectives : la libéralisation du marché et le passage au numérique Libéralisation du marché En septembre 2007, l’ICASA a décidé d’attribuer 4 nouvelles licences d’opérateurs de télévision payante aux consortiums suivants : www.telkommedia.co.za - TELKOM MEDIA : Telkom 66% - Video Vision 15% - MSG Afrika 5% WDG 5%. Telkom avait annoncé vouloir doter sa filiale de 450,5 MEUR, mais a décidé brusquement en mai dernier de ne plus investir dans une nouvelle activité sans perspectives d'un retour rapide sur investissement. Telkom pourrait même décider de céder ses parts dans le nouvel opérateur. - E-SAT : Hosken Consolidated Investments à 100%. Société-sœur d’e-TV, e-SAT a, peu de temps après avoir obtenu sa licence, finalement décidé de se retirer du marché, arguant du nombre trop important de concurrents. e-SAT a depuis été intégré à DStv. www.ondigitalmedia.co.za - ON DIGITAL MEDIA : Kagiso Media et Lereko 33% - First National Media Investment 25,9% - IDC, Cosatu Investment Arm et Kopano Ke Matla 21,3% - SES Astra 20%. ODM a indiqué qu’il investira 85 MEUR pour son développement. Il vise 300 000 abonnés, avec des offres allant de 8,4 EUR à 30 EUR/mois. Les programmes, locaux et internationaux, qu’il proposera seront orientés sports, infos, films, éducation et variétés. - WALKING ON WATER : WindsObey 40% - Comastone 40% - Lifa 5%. AMBASSADE DE FRANCE EN AFRIQUE DU SUD - MISSION ÉCONOMIQUE - 3 - L e s e ct eu r au diovi su el en Af r iqu e du Su d – 7/08/2008 © MINEIE - DGTPE Cet opérateur ne proposera qu’une seule chaine, orientée « famille », à 4 EUR / mois. www.wowtv.co.za http://www.digitalmigration.gov.za www.mtn.com www.vodacom.co.za Par ailleurs, à cette occasion, Multichoice a obtenu le renouvellement de sa licence. La compétition entre ces différents acteurs promet d’être acharnée. Le passage au numérique (TNT) et TV sur mobile L’Afrique du Sud va commencer une double diffusion analogique / numérique (norme MPEG 4) en novembre 2008, qui se poursuivra jusqu’en novembre 2011. Le passage complet de l’analogique au numérique s’effectuera en 2015. Depuis 2005, des essais en DVB-H sont en cours pour la TV sur mobile. Multichoice effectue des essais de TV sur mobile depuis ces deux dernières années, en partenariat avec Sentech et des opérateurs de téléphonie mobile comme MTN. Il souhaite pouvoir proposer la TV mobile avant la Coupe du Monde en 2010. Naspers, propriétaire de Multichoice, a indiqué en juin 2008 que s’il obtenait une licence de TV sur mobile en Afrique du Sud, ses coûts de développement se monteraient entre 1,7 MEUR et 4,25 MEUR. Les opérateurs de téléphonie mobile MTN et Vodacom ont également montré un fort intérêt pour le marché de la TV sur mobile. En juin 2008, Vodacom a lancé la première série (SoLikeLife) produite spécifiquement pour téléphones portables, exclusivement réservée aux 1,7 millions d’utilisateurs de Vodafone live!. Sentech doit d’ores et déjà moderniser en ce sens ses infrastructures, et a demandé pour cela une subvention de 78 MEUR. Il lui a été pour l’instant accordé 56,5 MEUR. Rendez-vous Ubifrance / Mission Economique Du 18 au 20 novembre 2008, Ubifrance organise, en partenariat avec la ME de Johannesburg, une mission découverte du secteur audiovisuel sud-africain. Pour plus d’informations : UBIFRANCE Marie-Françoise NOLET Tel : 01 40 73 35 67 [email protected] Dès 2005, SABC a budgété près de 130 MEUR pour son plan de numérisation, courant jusqu’en 2009. Sont notamment prévus la digitalisation de ses infrastructures de production TV et radio, la mise en œuvre d’un système de stockage centralisé d’archives numériques, ainsi que l’acquisition d’unités mobiles équipés de 14 caméras haute-définition. En août 2008, Le DoC a indiqué que 5M de foyers sud-africains, n’ayant pas les moyens d’acquérir le décodeur leur permettant d’accéder aux services audiovisuels numériques, seront subventionnés. Ainsi, sur un prix total estimé à 60 EUR, le gouvernement sud-africain en financera 70% (soit 42 EUR), le solde (18 EUR) étant à la charge desdits foyers. Les premiers décodeurs seront disponibles dès 2009, et l’industrie devrait pouvoir en produire 5,6 M par an, ce qui représente une valeur totale estimée à 297,5 MEUR. A noter qu’à l’occasion des Jeux Olympiques 2008, Multichoice a lancé ses premiers programmes entièrement en haute définition. Auteur : Mission Économique Adresse : P.O. Box 651048 - 2010 BENMORE / Augusta House - Inanda Greens Business Park 54, Wierda Road West - Wierda Valley / SANDTON Johannesburg 2196 Afrique du Sud Rédigée par : Magali VERGNAULT-BOSSER Revue par : Ludovic HAREN Copyright Tous droits de reproduction réservés, sauf autorisation expresse de la Mission Economique de Johannesburg (adresser les demandes à [email protected]). Clause de non-responsabilité La ME s’efforce de diffuser des informations exactes et à jour, et corrigera, dans la mesure du possible, les erreurs AMBASSADE DE FRANCE EN AFRIQUE DU SUD - MISSION ÉCONOMIQUE - 4 - L e s e ct eu r au diovi su el en Af r iqu e du Su d – qui lui seront signalées. Toutefois, elle ne peut en aucun cas être tenue responsable de l’utilisation et de l’interprétation de l’information contenue dans cette publication qui ne vise pas à délivrer des conseils personnalisés qui supposent l’étude et l’analyse de cas particuliers. 7/08/2008 © MINEIE - DGTPE Version originelle du 7 août 2008 AMBASSADE DE FRANCE EN AFRIQUE DU SUD - MISSION ÉCONOMIQUE - 5 -