école de danse

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école de danse
ÉCOLE DE DANSE
Démonstrations - Spectacle - Gala
DIVERTIMENTO N° 15
RAYMONDA, ACTE III
MUSIQUE
Wolfgang Amadeus Mozart
MUSIQUE
Alexandre Glazounov
CHORÉGRAPHIE
George Balanchine
CHORÉGRAPHIE
Rudolf Noureev
d’après Marius Petipa
THE VERTIGINOUS
THRILL OF
EXACTITUDE
COSTUMES
Xavier Ronze
MUSIQUE
Franz Schubert
CHORÉGRAPHIE
William Forsythe
COSTUMES
Stephen Galloway
_
DIRECTION MUSICALE
Marius Stieghorst
GALA DES ÉCOLES
DE DANSE DU XXIe SIÈCLE
L’École de Danse de l’Opéra
national de Paris invite
The Royal Danish Ballet School,
The Vaganova Academy
(Saint-Pétersbourg),
The Royal Ballet School (Londres),
San Francisco Ballet School,
Canada’s National Ballet School,
John Cranko Schule – Stuttgarter
Ballett, Ballettschule des Hamburg
Ballett
Orchestre des Lauréats du Conservatoire
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• @ PALAIS GARNIER
Le Spectacle de l’École de Danse, qui fête cette saison sa 40e édition, permet aux jeunes
artistes de se nourrir d’œuvres majeures du répertoire et d’aller à la rencontre des grands
maîtres de la musique.
Le spectacle est construit autour des différentes interprétations de la technique classique, une technique enseignée de façon ancestrale que le public peut découvrir lors des
Démonstrations.
Dans la continuité des célébrations du Tricentenaire, l’École de Danse organise un
nouveau « Gala des Écoles », permettant aux élèves de différentes institutions de travailler ensemble et proposant, autour du spectacle, plusieurs événements, conférences et
master classes.
DIVERTIMENTO N° 5
danse y est subtile et légère, d’une éléEn février 1952, le New York City Ballet n’a gance toute aristocratique.
pas encore fêté son quatrième anniversaire
et s’apprête à ouvrir sa nouvelle saison newyorkaise. Trois mois plus tôt, pour la saison THE VERTIGINOUS
d’automne, George Balanchine a créé avec THRILL OF EXACTITUDE
succès un ballet sur le Till Eulenspiegel de
Richard Strauss, aussi souhaite-il renouve- DANS LE SILLAGE DES MAITRES
ler l’expérience avec un autre poème sym- Le vertigineux frisson de l’exactitude,
phonique de Strauss, Don Juan mais son Pour le frisson de faire un ballet
idée du ballet ne semblant pas s’accorder sur une musique de Schubert,
avec la partition, il choisit un autre thème Pour le frisson de travailler dans
musical, le divertimento en si bémol majeur un style néoclassique,
de Mozart qui lui est cher, « l’une des plus Pour le frisson de ces danseurs-là,
belles musiques du monde 1 ». En une Comme un défi à leur formation
semaine, les interprètes sont désignés et Pour le frisson de la vitesse et de la vélocité.
le ballet nouveau est baptisé Caracole. La
première a lieu le 19 février 1952 au City
William Forsythe Mars 1999
Center of Music and Drama 2.
Quatre ans plus tard, Balanchine envisage En 1996, William Forsythe crée pour le
de reprendre Caracole pour le Festival Ballet de Francfort deux pièces qui clôMozart à l’American Shakespeare Theater. turent Six Counter Pints, étude en six parties
Mais la chorégraphie s’est quelque peu sur la danse classique. Celles-ci, baptisées
effacée des mémoires. Balanchine décide Approximate Sonata et The Vertiginous
alors d’en faire une nouvelle version qu’il Thrill of Exactitude, sont regroupées sous le
rebaptise du nom de la partition musi- titre Two Ballets in the Mariner of the late
cale. Divertimento n° 15 est présenté en 20th Century.
décembre 1956 à New York. C’est cette Six Counter Pints s’ouvre sur un tableau
dernière chorégraphie que le Ballet de montrant deux danseurs, assis sur scène,
qui progressent lentement et laborieul’Opéra de Paris adopte en 1978.
Comme beaucoup d’œuvres de George sement avec des mouvements saccadés
Balanchine, Divertimento n°15 est une sans jamais perdre le contact avec le sol.
création de danse pure sans argument. Le ballet s’achève sur le sixième opus,
Créé pour huit solistes entourés d’un The Vertiginous Thrill of Exactitude, qui –
corps de ballet de huit danseuses, il est comme Approximate Sonata – célèbre
un hommage à l’esprit du XVIIIe siècle avec brio et virtuosité la matière physique
avec ses cinq parties où alternent solistes, brute du premier opus, retranscrite dans
ensembles et pas de deux (allegro, thème le langage codifié et la syntaxe du ballet
et variations, menuet, andante, finale). La classique.
1. En 1777, Mozart (1756 -1791) a 21 ans. Kontzertmeister du prince-archevêque Colloredo, il est aimé de la bonne
société salzbourgeoise, notamment de la famille Haffner et de la comtesse Lodron. Il a déjà composé de nombreuses
œuvres religieuses, mais aussi 40 symphonies, 9 concerti, les quatuors viennois, une vingtaine de sonates et 8 opéras.
2. Avec Maria Tallchief, Tanaquil LeClercq, Melissa Hayden, Diana Adams, Patricia Wilde, André Eglevsky,
Nicholas Magallanes et Jerome Robbins. Les costumes de Christian Bérard étaient empruntés à Mozartiana,
unFabjanski,
ballet que
avait conçu en 1933.
Pawel
AutofiBalanchine
re, 2010
L’esprit de Balanchine est de nouveau
présent dans cette œuvre dont le titre est
emprunté à une formule du sociologue
Roland Barthes. Forsythe, qui rêvait de
chorégraphier un ballet sur la Neuvième
Symphonie de Franz Schubert, a conçu un
pas de cinq vif et précis sur les quatre derniers mouvements de la musique 3. Dans
des costumes inédits de Stephen Galloway,
tutus en « galette » verts fluo, dos nus pour
les femmes, t-shirts près du corps et shorts
pour les hommes, – les interprètes offrent
une démonstration de ce que le vocabulaire classique a de plus pur et de plus brillant : avalanche de fouettés et pirouettes,
changements de direction fulgurants. Se
succédant dans un entrelacs de variations
vertigineuses, ils se cèdent le devant de la
scène avec une courtoisie formelle digne
des ballets de Marius Petipa au XIXe siècle.
Si les costumes et le décor, baptisé « Ciel
Bleu », sont une concession amicale et
espiègle au néoclassicisme, le sérieux et
la complexité de la chorégraphie expriment, en revanche, la foi de Forsythe en
la validité de ce style de danse très travaillé et en la musicalité qui le définit. Avec
ses duos raffinés, The Vertiginous Thrill
of Exactitude est un hommage tendre à
Petipa et Balanchine. Les structures qui
le composent sont traditionnelles – des
variations en solo à l’intérieur de pas de
deux, de pas de trois et d’ensembles – et
le travail de pointes rapide et rigoureux.
Mais cette pièce n’en est pas moins très
contemporaine dans sa façon de célébrer
ouvertement l’éclatante virtuosité technique des danseurs et de se positionner
consciemment au sein d’une longue tradition chorégraphique.
« Dans The Vertiginous Thrill of Exactitude,
je traverse plusieurs styles historiques
différents. Si l’on est averti, on les reconnaîtra. Sinon, non. Il y a là au moins quatre
styles de gestuelles très spécifiques. À mes
yeux, il n’existe aucune limite à la référenciation stylistique. On s’approprie simplement les choses. Il n’y a là rien d’inapproprié. Mais il ne s’agit pas d’en faire un
pot-pourri. Si on utilise tel épaulement ou
tel enchaînement qui se déroule dans un
certain ordre, ce sera différent selon que
l’on recourra à Cecchetti ou à l’école française, à Bournonville ou à l’école russoaméricaine. On doit toujours être conscient
des matériaux que l’on utilise et capable de
les maîtriser dans une certaine mesure. » 4
En regroupant d’emblée Approximate
Sonata et The Vertiginous Thrill of
Exactitude sous le titre Two Ballets in the
Manner of the late 20th Century, Forsythe
souligne la difficulté de créer de nos jours
une œuvre classique et de montrer que
ce même vocabulaire s’inscrit pleinement
dans une exploration plus large des possibilités et des limites de la forme artistique.
Le regard infaillible qu’il pose sur la composition visuelle et l’organisation structurelle de ces œuvres leur confère un indéniable sentiment d’inéluctabilité. « Voilà ce
qu’est le ballet aujourd’hui, semble nous
dire le chorégraphe : une multitude de
possibilités. »
Roslyn Sulcas
Roslyn Sulcas est critique
de danse au New York Times.
Elle prépare actuellement un livre
sur William Forsythe.
3. Franz Schubert (1797-1828) écrivit la Symphonie n°9 en ut majeur entre 1825 et 1826. La partition, jugée
difficile et longue, ne fut jouée en concert qu'en 1839 à Leipzig sous la direction de Félix Mendelssohn.
4. Interview de William Forsythe pour Classique Info, 16 novembre 2004.
RAYMONDA, ACTE III
Synopsis
L’action se passe au XIIIe siècle, dans un
château de Provence, où gentes dames
et damoiselles trompent leur solitude en
écoutant les chants des troubadours, dans
l’attente du retour de leurs valeureux époux
et fiancés partis combattre en Terre Sainte.
ACTE I
Dans le château, on s’affaire aux préparatifs d’un mariage. La comtesse de Doris qui n’a pas eu de fils - soucieuse de conserver en de bonnes mains la fortune et les
biens de la famille, a prévu de marier sa
nièce Raymonda au comte Jean de Brienne.
Henriette et Clémence, amies de
Pawel Fabjanski, Autofire, 2010
Raymonda, Béranger et Bernard s’amusent
avec la robe de mariée.
La comtesse de Doris reproche aux jeunes
gens leur humeur frivole, alors qu’une
armée de sarrasins se trouve aux portes de
la ville. Elle invoque la Dame Blanche dont
le fantôme hante les lieux depuis toujours :
chaque fois qu’un danger se fait menaçant, elle vient de l’autre monde protéger
la maison des Doris, mais elle peut aussi
punir ceux qui oublient leur devoir et leur
honneur.
Le sénéchal annonce l’arrivée du Roi de
Hongrie, compagnon de croisade de Jean
de Brienne, dont il apporte un message.
Le Roi donne à Raymonda la lettre du chevalier Jean de Brienne (il y fait part de sa
venue proche) et offre à la jeune fille les
présents que son fiancé – quelle n’a jamais
vu – lui envoie : parmi les cadeaux, une
superbe tapisserie à l’effigie du chevalier.
L’on danse. Aux gestes gracieux des dames
répond la mâle assurance des guerriers.
Réjouissance générale.
Raymonda se joint à ses amis : Henriette,
Clémence, Béranger et Bernard.
Surprise dans l’assistance : le chef des sarrasins se présente au château et dépose
aux pieds de Raymonda de somptueux
bijoux. Puis, il se retire.
Dames et seigneurs en font autant.
Raymonda – égrenant quelques notes sur
son luth – reste songeuse.
Ses amis tentent de la distraire.
La jeune fille fait virevolter son voile de
mariée.
Henriette, Clémence, Béranger et Bernard
laissent Raymonda se reposer. Elle dit
mélancoliquement adieu à sa vie de jeune
fille et s’endort.
Dans son rêve, Raymonda voit la Dame
Blanche l’entraîner vers la tapisserie représentant le chevalier qui, soudain, s’anime.
Duo amoureux de Jean de Brienne et de
Raymonda, démultiplié par la vision de
tous les seigneurs et dames de la cour,
Henriette et Clémence.
Le rêve est troublé par la brusque intrusion
du chef sarrasin qui semble s’être substitué
à Jean de Brienne. Abderam renouvelle ses
avances avec insistance.
Raymonda s’efforce d’y résister.
L’étranger se fait pressant, violent même.
Henriette, Clémence, Béranger et Bernard
réveillent Raymonda, encore effrayée de
son cauchemar, et revenant - apaisée - à
la réalité.
ACTE II
Abderam invite la noble assemblée à assister au divertissement qu’il entend donner
en l’honneur de Raymonda.
Il dresse son décor, en faisant déployer une
immense tente.
Abderam présente ses hommages à la
jeune fille entourée de ses amis Henriette,
Clémence, Béranger et Bernard.
La danse commence.
Abderam entraîne à sa suite arabes et
espagnols, regroupés dans son camp.
À la faveur de la confusion générale,
Abderam tente d’enlever Raymonda.
Le preux chevalier survient à temps
pour sauver sa fiancée : Jean de Brienne
brave Abderam. Le Roi les enjoint de s’en
remettre au sort d’un tournoi loyal.
Les deux guerriers s’affrontent dans une
joute à cheval, puis mettent pied à terre
pour combattre à l’épée. Jean de Brienne
blesse Abderam, à mort.
Tandis que les sarrasins emmènent leur
chef agonisant, Jean de Brienne et ses
croisés dansent leur victoire.
Jean de Brienne et Raymonda sont enfin
réunis.
ACTE III
On célèbre le mariage de Jean de Brienne
et Raymonda.
La présence du Roi de Hongrie – dans ce
château provençal – donne lieu à un grand
divertissement sur des airs magyars.
Résumé réécrit pour cette production
de Rudolf Noureev (1983).
de l’Opéra national de Paris
le Ballet
1832
CRÉATION
DE LA SYLPHIDE
DE PHILIPPE
TAGLIONI,
QUI MARQUE
LE DÉBUT
DU BALLET
ROMANTIQUE
ET L’APPARITION
DU TUTU BLANC.
C’EST L’UNE
DES ŒUVRES
LES PLUS
SOUVENT
DONNÉES, AVEC
PLUS DE 350 RE/
PRÉSENTATIONS
À L’OPÉRA
DE PARIS.
Le répertoire
Celui de l’Opéra de Paris est
probablement l’un des plus riches
du monde de la danse. Il comprend
aussi bien des pièces classiques
(Petipa) et romantiques (Coralli,
Mazilier) que des œuvres des
Ballets Russes de Serge Diaghilev
ou des chorégraphies modernes
(Martha Graham, José Limón).
Mais il compte également des ballets
néoclassiques (Frederick Ashton,
George Balanchine, Serge Lifar,
Kenneth MacMillan, Roland Petit,
Jerome Robbins, John Neumeier,
John Cranko), des pièces
contemporaines (Pina Bausch,
Maurice Béjart, Carolyn Carlson,
Merce Cunningham, Mats Ek,
William Forsythe, Anne Teresa
De Keersmaeker, Jiří Kylián)
et de nombreuses créations,
commandées à des chorégraphes
invités ou à des danseurs
de la Compagnie.
ÉCOLE FRANÇAISE
Alors que les grands chorégraphes français comme Jean-Georges Noverre,
Charles-Louis Didelot, Jules Perrot, Arthur Saint-Léon ou Marius Petipa
vont dispenser leur art dans toute l’Europe, les influences russes et italiennes,
notamment, se manifestent en France via la présence d’interprètes
et de créateurs comme les Taglioni.
1661
1669
1713
Fondation
de l’Académie
Royale de Danse.
C’est la première
des académies
fondées par Louis XIV,
passionné de danse
et très bon danseur
lui-même. Jusque-là
considérée comme un
simple divertissement,
la danse fait ainsi
son entrée dans
le cercle des arts.
Cette académie va
en codifier les règles
et l’enseignement.
Fondation
de l’Académie
Royale de Musique,
ancêtre de l’Opéra
de Paris. Plus qu’une
simple académie,
elle possède une
troupe de musiciens,
de chanteurs et,
pour la première fois,
de danseurs, les tout
premiers danseurs
professionnels
de l’Histoire.
Louis XIV institue
le Conservatoire,
ancêtre de l’actuelle
École de danse
de l’Opéra.
Afin de maintenir
le niveau élevé des
danseurs de l’Opéra,
une formation leur est
désormais dispensée.
C’est la plus ancienne
école de danse au
monde, aujourd’hui
installée à Nanterre et
dirigée par Élisabeth
Platel, qui a succédé à
Claude Bessy en 2004.
25 ANS
C’EST LA MOYENNE D’ÂGE DES DANSEURS DU BALLET
DE L’OPÉRA NATIONAL DE PARIS, L’UNE DES PLUS JEUNES
COMPAGNIES ACTUELLES. LES DANSEURS Y ENTRENT
VERS L’ÂGE DE 18 ANS, ET LE QUITTENT À 42 ANS ET DEMI,
ÂGE DE LEUR RETRAITE OFFICIELLE DU BALLET.
154
+
18
+
14
DANSEURS
ÉTOILES
PREMIERS
DANSEURS
+
LE CORPS
DE BALLET
6SUJETS,
CORYPHÉES
ET QUADRILLES7
CONCOURS
La promotion des danseurs se
fait chaque année sur concours,
classe par classe, devant un
jury composé de membres de
la Direction et de la Compagnie,
et de personnalités du monde
de la danse. Seules les Étoiles
sont nommées par le directeur
de l’Opéra, sur proposition du
directeur de la Danse.
En grec ancien, le terme
CORYPHÉE désigne le chef
du chœur du théâtre antique.
À l’Opéra, il désigne le deuxième
échelon dans la hiérarchie du
Corps de ballet, au moins depuis
1779. Plus d’un siècle plus
tard, le terme QUADRILLE ,
correspondant au premier
échelon, remplace celui de
« figurant » jusque-là employé.
LES MAÎTRES DE BALLET
L’OPÉRA A LONGTEMPS ÉTÉ DIRIGÉ PAR DES MAÎTRES DE BALLET
DONT LA PLUPART ONT MARQUÉ L’HISTOIRE DE LA DANSE : PIERRE
BEAUCHAMP, QUI MIT AU POINT UN SYSTÈME D’ÉCRITURE DE LA
DANSE AU XVIIe SIÈCLE ; GAÉTAN VESTRIS, JEAN/GEORGES NOVERRE
ET LES FRÈRES GARDEL, CÉLÈBRES DANSEURS ET CHORÉGRAPHES
DU XVIIIe SIÈCLE ; ENFIN LÉO STAATS, SERGE LIFAR OU RAYMOND
FRANCHETTI, QUI RÉNOVÈRENT LE BALLET AU XXe SIÈCLE.
STÉPHANE
LISSNER
DIRECTEUR DE L’OPÉRA NATIONAL DE PARIS
Né le 23 janvier 1953 à Paris, Stéphane
Lissner a dirigé durant toute sa carrière
des théâtres, des festivals et des maisons
d’opéras en France et en Europe.
Il monte sa première pièce de théâtre à
l’âge de seize ans puis crée, à dix-huit
ans, son propre théâtre dans une salle
du 7e arrondissement de Paris, le Théâtre
Mécanique, où il travaille notamment
avec Alain Françon et Bernard Sobel
entre 1972 et 1975. Il y exerce tous les
métiers : régisseur, électricien, auteur ou
encore metteur en scène.
Il est ensuite nommé secrétaire général du
Centre dramatique national d’Aubervilliers
(1977-1978) puis codirige le Centre dramatique national de Nice jusqu’en 1983.
En 1984-1985, il enseigne la gestion des
institutions culturelles à l’université ParisDauphine. De 1984 à 1987, il dirige le festival parisien Printemps du théâtre.
Il est administrateur du Théâtre du Châtelet (Théâtre musical de Paris) dès 1983
puis en est nommé directeur général en
1988. Il le restera dix ans, tout en assumant en parallèle la direction générale de
l’Orchestre de Paris (1993-1995).
De 1998 à 2006, il prend la direction du
Festival international d’art lyrique d’Aix-enProvence. Il y crée l’Académie européenne
de Musique, conçue comme un prolongement du festival vers la pédagogie et la
promotion de jeunes talents.
Parallèlement, il co-dirige avec Peter Brook
le Théâtre des Bouffes du Nord entre 1998
et 2005. En 2002, il s’associe avec Frédéric Franck pour reprendre le Théâtre de la
Madeleine, qu’il quittera en 2011.
De 2005 à 2014, il devient surintendant et
directeur artistique du Teatro della Scala
de Milan. Il en est le premier directeur
non Italien. De 2005 à 2013, il est également directeur de la musique des Wiener
Festwochen en Autriche.
Au cours de sa carrière, il a travaillé avec
les plus grands chefs d’orchestre, metteurs
en scène ou chorégraphes parmi lesquels :
Daniel Barenboim, Pierre Boulez, William
Christie, Simon Rattle, Esa-Pekka Salonen… ;
Luc Bondy, Stéphane Braunschweig, Patrice
Chéreau, Klaus-Michael Grüber, Claus Guth,
Mario Martone, Peter Sellars, Peter Stein,
Dmitri Tcherniakov, Robert Wilson… ; Pina
Bausch, William Forsythe…
Nommé directeur délégué de l’Opéra
national de Paris en octobre 2012, il a pris
ses fonctions le 1er août 2014.
Stéphane Lissner est chevalier de la
Légion d’honneur, officier de l’Ordre National du mérite et de l’Ordre du Mérite de la
République italienne. PHILIPPE
JORDAN
DIRECTEUR MUSICAL
Directeur Musical de l’Opéra national de
Paris et Directeur Musical des Wiener Symphoniker depuis de la saison 2014 / 2015,
Philippe Jordan est déjà reconnu comme
l’un des chefs d’orchestre les plus doués
et les plus passionnants de sa génération.
Il prend à 6 ans sa première leçon de piano.
À 8 ans, il rejoint les Zürcher Sängerknaben
et à 11 ans commence le violon. En 1994,
à l’âge de 16 ans, il entre au conservatoire
de Zurich où il obtient le diplôme de professeur de piano avec mention. Il étudie
parallèlement avec le compositeur suisse
Hans Ulrich Lehmann et continue ses
études de piano auprès de Karl Engel. Dans
la même période, il travaille comme assistant de Jeffrey Tate sur le Ring de Wagner
présenté au Théâtre du Châtelet. Philippe
Jordan commence sa carrière comme
Kapellmeister au Stadttheater d’Ulm en
1994 -1995. De 1998 à 2001, il est assistant de Daniel Barenboim à la Deutsche
Staatsoper de Berlin. De 2001 à 2004, il
est Directeur musical de l’Opéra de Graz
et de l’Orchestre Philharmonique de Graz,
puis de 2006 à 2010 principal chef invité
à la Staatsoper Unter den Linden Berlin.
Pendant ce temps, il fait ses débuts dans les
plus importants opéras et festivals internationaux comme le Semperoper de Dresde, le
Royal Opera House Covent Garden, l’Opéra
de Zurich, la Wiener Staatsoper, le Metropolitan Opera New York, le Théâtre royal
de La Monnaie de Bruxelles, le Teatro alla
Scala de Milan, la Bayerische Staatsoper de
Munich, le Festival de Bayreuth, le Festival
de Glyndebourne, le Salzburger Festspiele et
le Festival d’Aix-en-Provence.
En concert, Philippe Jordan a dirigé les Berliner Philharmoniker, le Philharmonia Orchestra de Londres, l’Orchestre de Chicago,
l’Orchestre de Cleveland, l’Orchestre de
Philadelphie, le National Symphony de
Washington, l’Orchestre Philharmonique
de New York, les Wiener Philharmoniker, la
Staatskapelle de Berlin, le NDR Hamburg,
le DSO Berlin, le Filarmonica della Scala,
l’Accademia Nazionale di Santa Cecilia
de Rome, l’Orchestre Philharmonique de
Radio France, l’Orchestre Gustav Mahler
des Jeunes et le Tonhalle de Zurich. Il se
produit régulièrement en tant que pianiste
en récitals et musique de chambre.
Au cours de la saison 2014 / 2015, Philippe
Jordan se consacre entre autres, avec les
Wiener Symphoniker, à un cycle intégral
des symphonies de Schubert, à des compositions contemporaines et aux grands
oratorios de Bach. À l’Opéra national de
Paris, il dirige les nouvelles productions de
L’Enlèvement au sérail et du Roi Arthus, la
reprise de Pelléas et Mélisande ainsi que
l’intégrale des symphonies de Beethoven.
Il sera présent au Bayerische Staatsoper
de Munich avec une nouvelle production
d’Arabella et une reprise de Tristan et Isolde.
Philippe Jordan a enregistré en DVD
Werther (Wiener Staatsoper), Doktor
Faust (Opernhaus Zurich), Salomé (Covent
Garden), Les Noces de Figaro (Opéra national de Paris). Il a également enregistré
l’intégrale des concertos pour piano de
Beethoven avec François-Frédéric Guy
et l’Orchestre Philharmonique de Radio
France ainsi que Pelléas et Mélisande avec
l’Orchestre de l’Opéra national de Paris
(Naïve), le Requiem de Verdi et des extraits
symphoniques du Ring des Nibelungen
(Erato/Warner Classics). Pour ces trois
derniers enregistrements, il a été nommé
« Artiste de l’année – Classica 2013 ».
En septembre 2014 il a enregistré en CD la
symphonie Pathétique de Tchaïkovski avec
les Wiener Symphoniker.
AURÉLIE
DUPONT
DIRECTRICE DE LA DANSE
Parcours :
1983 : entre à l’École de danse.
1989 : est engagée à 16 ans dans le Corps
de ballet.
1991 : « Coryphée ».
1992 : « Sujet ». Remporte la Médaille d’or
au Concours de Varna (catégorie junior).
Est l’une des trois Ombres de La Bayadère
(Rudolf Noureev).
1993 : Prix AROP de la Danse. Danse le
Pas de deux des paysans dans Giselle
(d’après Jean Coralli et Jules Perrot),
« Sanguin » dans Les Quatre tempéraments
ainsi que Tchaikovski-pas de deux (George
Balanchine) lors des soirées « Jeunes
danseurs ».
1994 : Prix du Cercle Carpeaux.
Interprète Gamzatti dans le Pas de six
de La Bayadère (Rudolf Noureev) lors des
soirées « Jeunes danseurs ».
1995 : danse le Pas de six de Napoli (August
Bournonville), In the Middle Somewhat Elevated (William Forsythe), Etudes (Harald
Lander), une des deux Amies et La
Demoiselle d’honneur de Don Quichotte
(Rudolf Noureev), le Pas de trois de Paquita
(d’après Marius Petipa).
1996 : elle est Clara dans Casse-Noisette
(Rudolf Noureev), la Jeune Fille dans Le Loup
(Roland Petit), Marie dans Annonciation
(Angelin Preljocaj) et Le Printemps dans
The Four Seasons (Jerome Robbins).
Promue « Première danseuse ».
Elle danse : Les Sylphides (Michel Fokine),
Grand pas classique (Victor Gsovsky), Pas
de deux des Écossais dans La Sylphide
(Pierre Lacotte), Manon dans L’Histoire
de Manon (Kenneth MacMillan), rôle-titre
de Raymonda, Kitri dans Don Quichotte,
Gamzatti dans La Bayadère (Rudolf
Noureev), Soir de fête (Léo Staats), Ancient
Airs and Dances (Richard Tanner), Dark
Elegies (Antony Tudor).
2001 : Benois de la danse.
À l’issue de la représentation
de Don Quichotte (Rudolf Noureev),
le 31 décembre 1998,
est nommée « Étoile ».
Elle a depuis ajouté à son répertoire :
Capriccio / Rubis, Symphonie en ut, Violin
Concerto, Concerto Barocco, Agon, Le Palais
de cristal (George Balanchine), Boléro
(Maurice Béjart), Giselle (d’après Jean
Coralli et Jules Perrot et dans la version
de Mats Ek), Tatiana dans Onéguine (John
Cranko), Woundwork 1 (William Forsythe),
La Sylphide (Pierre Lacotte d’après Philippe
Taglioni), Paquita (Pierre Lacotte d’après
Joseph Mazilier et Marius Petipa), Suite
en blanc, Les Mirages (Serge Lifar), Sylvia,
Le Songe d’une nuit d’été (John Neumeier),
La Belle au bois dormant, Cendrillon, Nikiya
dans La Bayadère, Roméo et Juliette, Le Lac
des cygnes (Rudolf Noureev), Carmen
(Roland Petit), Le Parc (Angelin Preljocaj),
In The Night, En Sol, Dances at a Gathering
(Jerome Robbins).
Principales créations à l’Opéra
Rythme de valses (Roland Petit, 1994),
Musings (James Kudelka, 1997), Casanova
(Angelin Preljocaj, 1998), Le Concours – rôle
de Ada (Maurice Béjart, 1999), Perpetuum
(Ohad Naharin, 2000), Stepping Stones,
Bella Figura (Jiří Kylián, 2001), Liebeslieder
Walzer (George Balanchine, 2003), Il faut
qu’une porte (Jiří Kylián, 2004), O zlozony /
O composite (Trisha Brown, 2004),
La Dame aux camélias (John Neumeier,
2006), Amoveo (Benjamin Millepied, 2006,
2009), Roméo et Juliette (Sasha Waltz,
2007), Siddharta – rôle de l’Éveil (Angelin
Preljocaj, 2010), L’Anatomie de la sensation
(Wayne McGregor, 2011), Psyché – rôletitre (Alexeï Ratmansky, 2011), Boléro (Sidi
Larbi Cherkaoui – Damien Jalet, 2013),
Darkness is Hiding Black Horses (Saburo
Teshigawara, 2013), Mademoielle Julie –
rôle-titre (Birgit Cullberg, 2014), Daphnis et
Chloé – rôle de Chloé (Benjamin Millepied,
2014).
Elle fait ses adieux officiels à la scène le
18 mai 2015 dans L’Histoire de Manon
(MacMillan)
Chevalier des Arts et Lettres et dans l’ordre
national du Mérite.
À compter du 1er août 2016, Aurélie Dupont
succède à Benjamin Millepied comme
Directrice de la Danse à l’Opéra national
de Paris.

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