Georges SOLIGNAC

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Georges SOLIGNAC
Georges SOLIGNAC
Avril 2014
Panoramique - HDR
Panoramique :
Réaliser une photo en panoramique consiste à prendre plusieurs images d'un paysage en décalant le
champ photographié entre chaque image, puis en assemblant ces images de façon à obtenir un angle de
champ plus important que celui normalement pris par l'objectif, et ainsi rendre sur une vue l'impression
visuelle ressentie à la vision d'un paysage. On pourra envisager des panoramiques circulaires sur 360° et
des panoramiques verticaux (tour ou clocher quand on ne peut se reculer suffisamment).

La méthode :
On va prendre une série de photos couvrant toute la zone que l'on désire photographier, en
s'assurant que l'appareil pivote sur une ligne de base fixe et en faisant en sorte que chaque photo
contienne une partie de la précédente (l'idéal est 1/3). Si l'appareil photo possède une fonction
panoramique, en se mettant sur ce mode l'appareil assemblera lui même le panoramique. Sinon il
faudra passer par une solution logicielle pour assembler les images, le logiciel se chargeant de
faire coïncider les images en se basant sur les zones communes aux photos successives.

L'installation :
On peut travailler à main levée, mais cela demande une grande rigueur pour bien garder la ligne de
base fixe. On préfèrera travailler sur pied. Celui ci doit être parfaitement horizontal de façon à ce
qu'en faisant pivoter, la ligne de base reste bien horizontale. On fera cette vérification en faisant
pivoter son appareil avant de prendre les photos et en contrôlant l'horizontalité de cette rotation
avec un niveau.
Pour un panoramique horizontal, on basculera l'appareil de façon à prendre les photos en mode
portrait, de cette façon on évite d'avoir un panoramique très long avec une hauteur faible.
On évitera d'utiliser des objectifs grand angle en raison des déformations de perspective induites
par ces objectifs et de leur propension à donner des images difficiles à assembler. Une focale
équivalente 24x36 d'au moins 38 mm est plus appropriée, les téléobjectifs donnant de meilleurs
résultats.
On fera en sorte de cadrer plus large que ce que l'on souhaite car le logiciel d'assemblage donnera
des images qu'il faudra recadrer en raison de déformations sur les bords.
Pour assurer la stabilité de l'appareil on déclenchera avec une télécommande ou avec le
retardateur.

Les réglages de l'appareil :
On a tout intérêt à travailler en manuel car l'utilisation des automatismes conduira à une exposition
différente des zones photographiées.
- désactiver les ISO automatiques
- désactiver la balance des blancs automatique
- désactiver l'autofocus : risque d'avoir des différences de mise au point si une partie de la scène
contient des plans plus rapprochés.
- Vitesse et ouverture du diaphragme fixées (pour éviter d'avoir des différences d'exposition et de
profondeur de champ). La mesure de lumière devra être faite sur la zone la plus éclairée de façon à
éviter de "cramer" les blancs.

La prise de vue :
On prendra successivement ses photos d'une extrémité du champ à l'autre, en prenant des repères à
chaque image de façon à pouvoir recouvrir une image avec une partie de la précédente (1/3 de
recouvrement conseillé).

Le traitement :
Il existe plusieurs logiciels d'assemblage, depuis des logiciels professionnels relativement chers
jusqu'à des logiciels gratuits. Photoshop et Photoshop éléments (dans des versions plutôt récentes)
permettent aussi ces assemblages.
Constructeur
Autopano Giga 3.5
Autopano Pro 3.0
PTGui 9.1
ImageAssembler 3
IA 3 Pro
PanoramaFactory
Hugin
Panoweaver 8
Autostitch
Panorama Maker
Photoshop
Microsoft ICE
Kolor
Kolor
PTGui
Panavue
Panavue
panoramafac.
Hugin
Easypano
ArcSoft
Adobe
Microsoft
Qualité
d'assemblage
******
******
*****
***
****
***
*****
***
*****
*****
****
****
Prix €
240
120
80/150
50
150
70
Gratuit
100
Gratuit
60
Gratuit
Le traitement est en général à peu près similaire.
- Charger les photos composant le panoramique
- Si le logiciel ne le fait pas, ordonner les images
- Lancer l'assemblage
- Recadrer l'image ou remplir les vides

Exemple sous Photoshop :
- Ouvrir toutes les images
- Fichier - Automatisation - Photomerge
- Laisser sur Auto et cocher la case Fusion des images, et si nécessaire la case Correction du
vignetage et la case correction de la déformation
- Cliquer sur ajouter les fichiers ouverts puis OK
- Laisser travailler le logiciel
- Sur le fichier résultant vous pouvez recadrer ou remplir les zones transparentes en tenant compte
du contexte si il est uniforme.
- Clic droit sur les calques et fusionner les calques
- CTRL clic sur la vignette du calque pour sélectionner la partie image
- Sélection - Intervertir la sélection pour sélectionner les zones transparentes
- Retirer éventuellement de la sélection les zones transparentes à ne pas remplir
- Sélection - Modifier - Contracter de 1 pixel
- Edition - Remplir - avec choix contenu pris en compte (à partir de CS5)
- Recadrer
Les limites de cette méthode :
Nous avons placé notre appareil sur pied en utilisant la fixation du boitier, l'axe de rotation est
donc cette fixation. Ceci induit des déformations de l'image et un mauvais positionnement des
éléments d'une photo à l'autre. Cela est surtout sensible sur les éléments proches de l'appareil et les
logiciels ont du mal à rééquilibrer l'image. Il peut aussi apparaitre parfois des images fantômes sur
le panoramique final.
Voir ci dessus l'aberration du positionnement du carrelage et du plafond de la scène.
Pour éviter ce genre de problème, surtout présent avec des objectifs de courte focale, il faut faire
tourner l'appareil autour d'un point que l'on nomme "pupille d'entrée" (ou parfois abusivement
"point nodal"). Ce point se situe dans l'objectif au niveau du plan du diaphragme. Sur un zoom, ce
point varie avec la focale sur laquelle l'objectif est réglé.
On utilise pour cela des têtes panoramiques, constituées d'équerres et de règles graduées
permettant, après étalonnage pour différentes focales, de retrouver le bon positionnement pour
l'objectif utilisé.
A défaut d'acheter une telle tête (relativement chère), un bon bricoleur peut en réaliser une.
Si l'on travaille sans pied, au lieu de tourner sur soi même, il est préférable de tourner autour de
l'appareil.
HDR :
HDR signifie High Dynamic Range que l'on peut traduire par Grande Gamme Dynamique.
La dynamique d'un capteur est sa capacité à enregistrer sur la même image des détails à la fois dans les
parties sombres et dans les parties claires. Elle est toujours limitée et il faudra choisir entre un bon rendu
des unes ou des autres. La technique HDR permet d'augmenter cette dynamique en réalisant plusieurs
images avec des réglages de lumière différents et à assembler ces images en les fusionnant de façon à
obtenir des détails à la fois dans les zones claires et dans les zones sombres.
Le cas typique est l'église romane très sombre où il faudra choisir entre le rendu de la nef avec des vitaux
cramés et le rendu correct des vitraux avec des murs quasiments noirs. Le HDR permet de se sortir de
cette situation.

La méthode :
On va prendre une série de photos (au moins 3) avec des réglages différents et fusionner ces
images dans un logiciel spécialisé.

Le faux HDR :
Cette méthode, qui n'est qu'une méthode de secours quand on ne peut refaire les photos, consiste à
utiliser une seule image qui doit impérativement être en format RAW. En effet à partir d'un RAW
on peut surexposer ou sous-exposer l'image de 2 IL. En utilisant son logiciel de "dérawtisation",
on va créer deux copies (en Tiff) de l'image une surexposée de 1 ou 2 IL, l'autre sous-exposée de 1
ou 2 IL. On fusionnera ces deux images avec celle d'origine (convertie en Tiff) dans le logiciel
HDR. Limite : on ne récupérera pas des blancs cramés sur l'image d'origine.

HDR avec l'appareil photo :
De plus en plus d'appareils intègrent une fonction HDR, qui souvent ne fonctionne qu'en JPEG.
Dans ce mode l'appareil prend deux photos en décalant l'exposition et les fusionne en une seule
qui sera copiée sur la carte. Le mode HDR permet de régler l'intensité de l'effet (par exemple :
Automatique, Faible, Normale, Elevée, Très élevée)

L'installation :
On ne peut se passer d'un pied. Il faut en effet que le cadrage de l'image reste strictement identique
d'une image à l'autre. Une télécommande est utile pour éviter les vibrations au déclenchement,
sinon utiliser le retardateur.
S'assurer qu'il n'y a pas de passants ou autre sujet mobile dans le champ

Les réglages de l'appareil :
On a tout intérêt à travailler en semi automatique ou en manuel car l'utilisation de certains
automatismes conduira à une exposition différente des zones photographiées.
- désactiver les ISO automatiques
- désactiver la balance des blancs automatique (facultatif, la scène restant la même )
- désactiver l'autofocus par sécurité
- Travailler en manuel ou en mode A, d'une vue à l'autre le diaphragme ne doit pas changer. La
variation d'exposition se fera en jouant sur la vitesse.
- Travailler de préférence en RAW

La prise de vue :
On choisira son diaphragme et, après avoir pris une photo avec le réglage donné par la cellule de
l'appareil, on jouera uniquement sur la vitesse pour sous exposer ou sous exposer les images. On
réalisera au total 3 ou 5 photos avec des écarts de 1 à 2 IL suivant l'importance de la différence de
luminosité entre le point le plus clair et le point le plus sombre.
La façon de procéder la plus simple consiste à utiliser la fonction "bracketing" de votre appareil.
Régler celui ci sur 3 ou 5 vues avec un écart de 2 IL entre chaque vue.
Autre alternative : utiliser le correcteur d'exposition en le modifiant entre chaque vue. Si vous
travaillez en manuel, modifiez la vitesse entre chaque vue (multiplier celle ci par 2 pour sous
exposer de 1 IL, par 4 pour sous exposer de 2; de même divisez par 2 ou 4 pour surexposer) .
Rappel : échelle des vitesses (écart de 1 IL)
... - 1/1000 s - 1/500 s - 1/250 s - 1/125 s - 1/60 s - 1/30 s - 1/15 s - 1/8 s - 1/4 s - 1/2 s - 1 s - ...

Le traitement :
Il se fait par voie logicielle. Il ya peu de logiciels gratuits (Fusion, Luminance, FDR Tools basic
...) mais la plupart des logiciels payants proposent des versions d'essai limitées dans le temps. La
référence est Photomatic pro (70€) dont il existe une version réduite Photomatix essentials (29€).
Photoshop permet aussi du HDR, mais d'un avis unanime c'est un gadget commercial et les
résultats en matière de rendu ne sont pas terrible.
Si le logiciel utilisé ne gère pas les fichiers RAW, convertissez les en Tiff de façon à avoir des
images le moins dégradées possibles.
Exemple dans Photoshop :
- Ouvrez les 3 ou 5 images dans photoshop
- Fichier - Automatisation -Fusion HDR pro
- Cocher tenter d'aligner automatiquement les images sources si vous avez travaillé sans pied
- Cliquer sur ajouter les fichiers ouverts puis OK
- Laisser le logiciel assembler les images
- On vous affiche une fenêtre correspondant à la deuxième phase du traitement le "tone mapping".
- Réglez les curseurs à votre convenance et validez par OK

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