Miguel, le pilote de course

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Miguel, le pilote de course
Les enfants du monde nous racontent
Miguel, le pilote de course
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Miguel, le pilote de course
Documentaire, dès 10 ans
Réalisation : Heike Fritz, Stephan Krause
Production: Tele Potsdam/ZDF/3sat, Allemagne/Colombie 2001
Image : Stephan Krause
Montage : Jochen Weissenhorn
Son : Tomas Bastian
Langues : espagnol, français, allemand
Durée : 30 minutes
Matériel pédagogique : Maya Rechsteiner ; traduction : Martine Besse
Thèmes : Travail des enfants — loisirs, créativité et autonomie des enfants de la rue
Contenu
En Colombie, près de 40 000 enfants vivent dans la rue. Ils mendient pour assurer leur subsistance,
dorment dans un coin à même le sol, en se couvrant de papier journal. Miguel est aussi un enfant
de la rue, mais d’un genre différent. Ce garçon de neuf ans ne vit pas dans la rue mais grâce à elle.
En bordure d’une route de montagne sinueuse, dans les Andes, il s’est construit avec ses frères
et sœurs une habitation faite de bâches en plastique et de planches. Les camions qui passent
constituent son commerce quotidien. En les nettoyant, il reçoit un peu d’argent et de temps à autre, l’un d’eux se renverse et on peut alors aider à le recharger. Et puis, il y a là aussi du matériel
utilisable pour les « carritos », les caisses à savon que construisent Miguel et ses compagnons.
Ils s’accrochent avec leurs « bolides » aux pare-chocs des camions et se livrent à des courses de
vitesse périlleuses – une distraction bienvenue dans la vie de tous les jours, pas toujours facile, où
le garçon de neuf ans est déjà responsable de son sort.
« Miguel, le pilote de course » brosse le portrait d’un garçon intelligent et sensible qui vit avec ses
frères et sœurs et ses copains dans un monde qui n’a rien de préservé mais leur offre aussi, d’une
certain manière, sécurité et protection.
Le réalisateur et
la réalisatrice
Les cinéastes munichois Heike Fritz et Stephan Krause ont déjà tourné pour la série « Fremde Kinder/Enfants d’ailleurs » deux autres films : « Khalil, Sohn der Sahara » (1997) et « Deux fillettes de
la Cité Soleil » (1996) qui a reçu plusieurs prix.
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Informations générales
La Colombie
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Chez nous, on a vite tendance à associer la Colombie à la misère des enfants de la rue. En Colombie, près de 40 000 enfants vivent dans la rue. Selon l’OIT (l’Organisation internationale du travail),
29% de la population ont moins de 15 ans. On estime que plus de 10% des enfants de 5 à 14 ans
travaillent chaque jour plus d’une heure. Ils travaillent dans les mines de charbon, les tanneries,
les tuileries, l’agriculture. Beaucoup de filles sont employées de maison ou prostituées.
Les enfants soldats, les jeunes marchands de rue et le trafic de drogue sont également une réalité.
Depuis le milieu des années 60, ce pays est miné par la guerre civile, raison pour laquelle il y a peu
de sécurité et de stabilité sociale. Dans les régions rurales, l’accès aux soins médicaux, à la formation et aux autres services sociaux est mauvais. En vertu de la loi, l’école est obligatoire pour les
enfants de moins de 14 ans, mais le système de formation présente de nombreuses lacunes.
Superficie
1 141 748 km²
Population
45,6 millions (2006)
Capitale
Santa Fe de Bogotà
Revenu national brut
3 120 $ par habitant (2006)
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Axe prioritaire de l’étude
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Espérance de vie
73 ans (2006)
Langues
Espagnol (langue officielle), langues indiennes
(entre autres le chibcha et le quechua)
Taux d’alphabétisation
Hommes : 98%, femmes : 98% (2006)
Religions
95% catholiques ; minorités protestantes et juives
Ce film est axé principalement sur la créativité et l’autonomie des enfants. Il nous donne des exemples de la force et de la joie de vie des enfants de la rue. Mais les difficultés et les dangers de leur
vie ont aussi une place.
Objectifs d’apprentissage
• Confronter sa représentation personnelle d’une caisse à savon aux conceptions des
enfants colombiens
• Comprendre la fascination et les dangers des courses de vitesse
• Découvrir le récit comme un art et l’utiliser
• Comparer les différentes expériences des enfants de la rue
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Approche didactique
Objectifs
Méthode
Entrée en matière
Exercice de nuances :
Se lever ou se lever et changer de place quand les
affirmations suivantes s’appliquent à toi et te correspondent.
• J’aime les courses à vélo rapides.
• Je préfère rouler lentement.
• Il m’est déjà arrivé d’être le passager d’un cabriolet.
.
• J’aime faire du skate.
• J’utilise une planche à roulettes, un kickboard, une trottinette, etc.
L’ivresse de la vitesse
Qu’y a-t-il de particulier dans l’ivresse de la vitesse ?
Qu’y a-t-il de dangereux dans l’ivresse de la vitesse ?
Qu’appelle-t-on « caisse
à savon » ?
Répondre aux questions en groupe. Eventuellement faire
une esquisse de caisse à savon.
Vivre grâce à la rue.
Chercher tous les éléments
d’information concernant
la vie de Miguel, le pilote
de course
Les caisses à savon sont indissociables de la vie centrée
sur la route.
• Que révèlent les images ?
• Dans quel pays/continent, cela pourrait-il se passer ?
• Qu’apprenons-nous grâce aux images ?
Visionner le film
Durée
Matériel
10
20
Fiche pratique 1
Fiche pratique 2
28
DVD
Partager ses impressions
Qu’est-ce qui se vérifie parmi les éléments que fournissaient les photos ? Qu’y a-t-il de nouveau ?
Demander aux enfants de raconter.
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Se glisser dans la peau de
Miguel
Nous nous exerçons à raconter : chaque groupe lit une
partie et s’entraîne. Ensuite, nous prenons le rôle de
Miguel et racontons. Puis nous mettons en commun ce
que nous avons ressenti en nous glissant dans la peau
de Miguel.
60
Suivre les différentes
étapes de la construction
d’une caisse à savon
Il serait idéal ici que l’enseignant-e puisse construire un
modèle réduit de caisse à savon ou une véritable caisse
à savon avec les élèves.
Caractériser en quelques
traits la vie de Miguel
Indications sur la fiche pratique : le but est de prendre
conscience que beaucoup des choses passionnantes
de la vie de Miguel et auxquelles les enfants prennent
plaisir sont en même temps très dangereuses.
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Fiche pratique 5
Eléments techniques
concernant la réalisation
du film
Comment les cinéastes ont-ils tourné le film ? Lecture
20
Fiche pratique 6
Les enfants de la rue n’ont
pas tous la même vie
Compare la vie de Miguel aux descriptions. Qu’est-ce qui
s’applique à Miguel, qu’est-ce qui ne s’applique pas ?
Droits de l’enfant
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Fiche pratique 7
Fiche pratique 3
Fiche pratique 4
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Quelques idées pour
poursuivre le travail
• Construire ensemble une caisse à savon est un beau projet mais il nécessite assez de temps.
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• Comme travail durant les activités créatrices manuelles, la fabrication d’une voiture (jouet)
en matériaux de récupération pourrait être une bonne alternative.
• Chaque enfant fait une photo de lui-même puis rédige le récit de sa vie ; ensuite, les élèves
se racontent mutuellement leur histoire de façon analogue à ce que fait Miguel dans le film.
• « Deux fillettes de la Cité Soleil » est un autre film de H. Fritz et S. Krause sur ce DVD : comparer les
deux films à l’aide des informations des cinéastes, en utilisant les informations sur les pays ou des
récits.
• Exercice à faire en groupe : imagine que tu te trouves durant les vacances quelque part sans
argent avec deux autres enfants. Votre tâche consiste à vivre deux semaines ainsi. Chacun de
vous n’aurait que ses vêtements, rien d’autre. Comment vous y prendriez-vous ? Comment
vous nourririez-vous, comment passeriez-vous les nuits, que feriez-vous la journée ? Vous
pouvez expliquer votre stratégie par écrit, par un dessin, par un jeu de rôle ; tout est possible.
• D’autres fiches pratiques en rapport avec les droits de l’enfant voir le texte d’ introduction.
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Fiche pratique 1 : Caisses à savon – courses de caisses à savon
Qu’est-ce qu’une caisse à savon ?
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Dresse la liste du matériel nécessaire pour construire une caisse à savon.
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Où pourrais-tu trouver ce matériel ?
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Quels sont les outils utilisés pour construire ce véhicule ?
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Où les courses pourraient-elles avoir lieu ?
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Qui y participe ?
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Fiche pratique 2 : Vivre grâce à la route
En Colombie, plus de 40 000 enfants vivent dans la rue. Ils mendient leurs moyens de subsistance,
dorment dans un coin en se couvrant de papier journal. Miguel ne vit pas dans la rue mais grâce à
elle – grâce à la route. Regarde les images et imagine comment Miguel pourrait vivre.
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Fiche pratique 3 : Le récit de Miguel (2 pages)
Miguel se présente
Questions
Je m’appelle Luis Miguel, mais tout le monde me dit « Coroto », ce qui signifie « bric-à-brac »,
parce que quand j’étais petit, j’emmenais toujours avec moi mille babioles dans un sac en plas-
• Qu’est-ce qui te plaît
tique. J’habite chez mon frère Pulga, près des Andes. Mes parents se sont séparés. Mon Papa vit
dans la vie de Miguel ?
à La Paloma. Il ne veut pas me voir. Je suis allé le voir une fois et lui ai demandé des habits. Il ne
• Qu’est-ce que tu
m’a rien donné ; je suis alors allé voir ma mère et elle m’a donné trois tenues pour changer, rien
n’aimerais en aucun cas
de plus. Je suis resté quelques jours chez elle puis je suis retourné chez mon frère. Il m’a envoyé
expérimenter ?
mendier. Il gardait pour lui tout ce que je gagnais et ce qu’il gagnait lui-même. Il utilisait cet ar-
• Calcule ce que coûte
gent pour s’acheter de l’alcool fort. Il me promettait toujours de m’acheter des vêtements ou de
l’école. A quel montant
la nourriture avec l’argent mais il utilisait toujours tout pour se soûler. Puis il revenait vers moi et
cela correspond-il dans la
voulait que le lui prête de l’argent. C’est devenu toujours pire ; parfois, nous n’avions même pas
monnaie de ton pays ?
de quoi manger. Quand il s’est mis à me frapper, je suis parti chez mon autre frère. Tout le monde
appelle mon frère Pulga, ce qui veut dire « puce ». Chez lui, j’ai de quoi manger et je peux dormir.
Quand je veux sortir, je peux le faire, Pulga ne me prend rien. Tous les huit jours, je dois lui donner 5 000 pesos pour la nourriture. Je dois bien me comporter pour que Pulga continue d’accepter
que je vive chez lui. Je ne veux plus errer dans la rue, ce n’est pas bien pour moi. J’ai dû dormir
deux fois dans la rue. Si mon frère ne m’avait pas pris chez lui, je devrais traîner comme un clochard.
Vivre en bordure de route
Sur nos « Carritos », nous chargeons toujours des sacs. Quand un camion se renverse et perd son chargement, nous le mettons sur
nos carritos. Nous chargeons par exemple du maïs, nous nous accrochons à un camion. Ensuite, nous dévalons la route à toute
vitesse, puis ramenons les marchandises à la maison et ainsi de suite. Nous transportons aussi du bois dans nos caisses et parfois,
nous organisons une course, comme ça, pour le plaisir.
J’ai peur, quand nous allons vite. J’ai peur aussi pour mon frère quand il va vite. Je peux me tenir mais c’est lui qui a le guidon en
main et il ne peut se tenir nulle part. Mon frère Elias, Juan Carlos et moi avons eu une fois un accident dans le « virage des débris ».
Il faisait nuit. Mon frère a coupé le virage et un bus arrivait en sens inverse, sans lumière. Mon frère a freiné mais nous avons embouti le bus. Je me suis blessé légèrement à la jambe, l’un de mes frères au pied et l’autre à l’oreille. Mon frère a essayé de passer
à côté du bus mais nous l’avons heurté de plein fouet.
Nos maisons sont faites de bois et de tôle, d’autres sont en ciment et en pierre, d’autres se composent uniquement de plastique
ou de sacs en plastique, comme la nôtre. A notre arrivée, nous n’avions rien, pas même des chaussures. Les riches qui passaient
en voiture s’arrêtaient et nous donnaient des habits, des couvertures et de l’argent. Cela nous a permis d’acheter des lits. Nous
les garçons dormons à trois dans le même lit. Trois autres garçons dorment eux aussi dans un lit et mes deux sœurs dorment dans
un autre lit. Récemment, il a plu tellement fort que nous étions trempés. Notre toit en plastique était devenu si lourd à cause de la
pluie qu’il a failli s’écrouler. Tout était mouillé, nous étions morts de fatigue et nous avons continué de dormir. Mon frère a appris à
laver les camions et à faire signe aux camions dans les virages. Ainsi, nous avons gagné de l’argent et avons continué de construire
notre maison petit bout par petit bout jusqu’à ce qu’il y ait suffisamment de place pour tous.
Le travail au poste de lavage
Ce sont mon frère et ses copains qui travaillent au poste de lavage. Je vais les voir et je leur demande du travail. Puis ils me prêtent
de l’argent, de manière à ce que je puisse acheter du matériel de nettoyage, du savon, un balai, une brosse et un torchon. Ce que
je préfère, c’est laver la graisse, le cambouis qui colle dans tout le coffre du moteur et sur les jantes. Il faut vraiment gratter pour
l’enlever puis utiliser une brosse, il faut passer deux ou trois fois puis, pour finir, enlever le gazole avec la brosse. Il faut de la force
et il est nécessaire de beaucoup frotter, sinon le cambouis reste collé. Laver les camions est un bon travail. Quand on trime comme
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ouvrier agricole, on gagne à peu près 25 000 pesos par semaine ; en lavant les camions, on gagne la même somme en une journée
et même plus si les affaires marchent bien.
Se faire transporter par un camion
Si tu n’as pas de caisse à savon, tu fais signe au conducteur de camion pour qu’il te laisse monter. Tu cours à toute vitesse, tu te tiens au côté puis tu t’accroches à la boucle de la bâche, tu sautes et tu te tiens bien ; il suffit de bien te tenir et le trajet commence.
Si tu es assis à droite, tu dois utiliser le genou gauche pour descendre, puis poser le pied droit, sinon on se casserait le pied
gauche. Quand le camion va très vite, c’est dangereux. Quand la route est glissante, c’est plus facile, parce que le pied glisse aussi.
Si la route est sèche, c’est dangereux, on peut se casser le pied.
Il y avait un garçon qui voulait faire le trajet en camion, il a essayé de monter et s’est fait écraser. Il était sur le point de se suspendre et un bus est arrivé de derrière. Il venait de s’accrocher quand le bus est arrivé. Le chauffeur du bus a vu le petit garçon trop tard,
il a essayé de freiner mais c’était trop tard. Il était étendu derrière le pneu arrière. Nous les petits sommes capables de sauter sur
les camions, les grands n’y arrivent pas. Pour eux, c’est gênant, car on pourrait les prendre pour des clochards, ce qu’ils n’aiment
pas. Ils pensent qu’on les prend pour des drogués. Maintenant, je peux encore le faire. Quand je serai grand, ce sera aussi gênant
pour moi, car je n’aimerais pas qu’on me prenne pour un voleur ou quelque chose de ce genre.
Construire des caisses à savon
Maintenant, nous voulons construire une caisse à savon, un super bolide et nous cherchons quelqu’un qui nous paie l’installation
des pneus. Nous demandons à Vio de nous aider ; il ne veut pas d’argent et il nous aidera certainement. Nous demandons à Vio
de nous aider à assembler les différentes pièces de la caisse à savon. Nous avons des clous, des essieux, le châssis, les freins,
les roulements à billes et les essieux en bois. Il nous faut encore des planches et un pneu. Nous n’avons pas besoin de tôle. Nous
cherchons un pneu et demandons à un vieil homme s’il peut nous procurer un vieux pneu. Il ne nous donne pas celui que nous
avions vu, mais un autre. Nous le remercions et emportons le pneu. Quand les camions se renversent, nous allons chercher du
matériel pour construire notre véhicule. Il y a peu de temps, un camion s’est renversé et on nous a demandé d’aider au transbordement. Nous avons aidé à charger le bois. Dans ces cas-là, on nous donne du matériel, mais parfois, les adultes nous reprennent
ce que nous avons reçu. S’ils ne nous donnent rien, pourquoi devrions-nous aider ? Nous construisons les essieux avec le bois
récupéré. Nous nous procurons de la même manière les roulements à billes et les pneus, tandis que nous devons acheter la tôle et
les clous. Il faut enfoncer les grands clous et notre « carrito » est terminé. Nous donnons tous un coup de main. Maintenant, notre
véhicule est terminé et il est très beau. Si j’ai un accident, il ne peut rien m’arriver de grave, car il y a une petite cabine de protection. Une fois, j’ai surveillé avec mon frère un camion renversé qui transportait des pommes. J’ai reçu tellement d’argent que j’ai pu
m’acheter un sac entier de vêtements.
Et l’école
Parmi nous, seuls trois garçons vont à l’école. Je préfère ne pas y aller parce que cela ne me plaisait pas du tout. L’inscription à
l’école coûte 14 000 pesos, un livre de lecture coûte 7 000 pesos, une boîte de crayons de couleur 1 000, une gomme 1 000 aussi,
un taille-crayons 1 500, une boîte de pâte à modeler 2 500, des crayons 800, les cahiers 1 200, six cahiers coûtent donc 4 800 (!)
pesos. Si je lavais des voitures pendant une année, je pourrais me payer l’uniforme scolaire, les cahiers et les livres. Si je travaillais
durant toute une année, que je lavais les voitures à un endroit favorable, je pourrais me l’offrir. Je pourrais aller à l’école pendant
une année puis je devrais de nouveau travailler pendant une année et ainsi de suite. Si je pouvais faire des études, j’aimerais beaucoup devenir «onthologue» ; c’est une personne qui regarde et étudie les pierres et qui connaît la terre, les arbres et tout.
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Fiche pratique 4 : Construire une caisse à savon
Ces images se sont mélangées. Remets-les dans le bon ordre. Décris ce que font les enfants en utilisant les expressions ci-dessous :
Roulement à billes, clouer le châssis, peindre, découper la tôle, fixer les freins, numéro d’immatriculation, symbole protecteur,
mesurer, course d’essai.
Photo N°
Photo N°
Photo N°
Photo N°
Photo N°
Photo N°
Photo N°
Photo N°
Photo N°
Photo N°
Photo N°
Photo N°
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Fiche pratique 5 : La vie quotidienne de Miguel est captivante et dangereuse
Miguel et ses copains s’amusent bien
quand ils
Miguel et ses copains vivent dangereusement
quand ils
faire le trajet en se
cramponnant à l’arrière du
camion
•
•
dépasser les camions
avec les caisses à savon
•
•
jouer avec ses copains au
bord de la route
•
•
dévaler en groupe du haut
en bas de la montagne
•
•
surveiller un camion toute
une nuit
•
•
•
•
Miguel et ses copains sont tristes
quand ils
Miguel et ses copains sont fiers
quand ils
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
sauter sur le camion
gagner de l’argent
vivre chez son frère
aller mendier
dormir tous ensemble dans
le même lit
ne pas avoir d’argent pour
payer l’école
ne pas recevoir de son autre
frère le salaire qui lui est dû
monter sur le camion en se
tenant à la corde
laver les camions
aider à charger le camion
construire une caisse avec
ses copains
dormir avec d’autres
enfants sous une tente en
plastique
aller chercher des vêtements chez sa mère
• Place les phrases ci-contre au bon endroit ; parfois, il y a plusieurs possibilités.
être chez son père
• Cherche d’autres explications qui n’apparaissent pas dans le film mais qui sont possibles.
des enfants se font écraser
des camions se renversent
rouler avec le vent de la
vitesse
chercher des clous
découper la tôle
Cherche d’autres phrases dans le film.
• Passe en revue le domaine des choses dangereuses.
Qu’est-ce qui serait autorisé pour toi, qu’est-ce qui ne le serait pas ?
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Fiche pratique 6 : Un tournage fulgurant — petit aperçu du travail des cinéastes
« Le tournage sur le col andin avec les caisses à savon qui dévalaient la « Linea » sinueuse avec
des pointes à 80 à l’heure constituait un réel défi pour l’équipe et la technique. C’était un va-etvient incessant dans la voiture de tournage, une Peugeot 404 datant de 1966 – une antiquité.
Nous avions choisi ce véhicule pour ne pas attirer l’attention par une voiture de location éclatante, dans ce pays frappé par la guérilla. Etonnamment, notre voiture a survécu aux deux semaines
de torture. Et nous avons eu la chance de faire la connaissance de tous les marchands de ferraille,
réparateurs de pneus et mécaniciens entre Bogota et Cali — et de les apprécier. Rétrospectivement, la décision prise était la bonne, malgré les nombreuses réparations qui nous ont coûté
du temps et de l’argent. En effet, une semaine après le tournage, c’est dans la même région que
trois etrangers ont été enlevées. [...]
Afin de pouvoir assurer la sonorisation de ce projet où la mobilité était poussée à l’extrême,
nous avons complètement renoncé à relier le son et l’image. Ceci nous a donné la possibilité, par
exemple, de ne pas devoir complètement renoncer à la prise de son, même lors des équipées
périlleuses sur les carritos. Le preneur de son descendait simplement sur un second carrito. Et par
bonheur, les sueurs froides ne s’entendent pas. [....]
Pour pouvoir filmer nos bolides sous tous les angles possibles et impossibles, nous avions emmené avec nous notre vieille mini-caméra DV. Pour avoir des mises au point à la hauteur des carritos en pleine course, nous avons fixé la caméra sur le pare-chocs de notre voiture de tournage ;
pour des plans rapprochés des conducteurs, nous la fixions même directement sur les caisses à
savon. Indépendamment du fait qu’il aurait été difficile de fixer dans de telles positions une caméra de plus grande taille, des actions aussi risquées — à chaque cahot, les essieux pouvaient se
rompre et les roulement à billes utilisés comme roues pour les caisses à savons voler en éclats –
n’étaient bien sûr possibles qu’avec une caméra de prix « abordable ». Il faut ajouter encore que
nous avions eu beaucoup de mal à trouver un assureur qui accepte d’assumer les risques d’un
tournage en Colombie. [....]
Nous avons toutefois rencontré des problèmes encore plus importants au niveau du développement de notre histoire. Le fil conducteur du film devait être la construction du premier carrito
par notre héros. Mais les difficultés étaient sans fin. Nous avons suivi Coroto (surnom de Miguel)
dans sa recherche de vieux pneus qu’il quémandait à gauche et à droite ; entre-temps, les premiers essieux s’étaient rompus et il manquait encore d’innombrables pièces pour construire la
caisse à savon. Nous voyions déjà fondre nos espoirs quand, trois jours avant la fin du tournage,
tout a été enfin prêt : Coroto avait rassemblé sa ferraille et il ne lui restait plus qu’à convaincre
quelques « grands » de l’aider à fabriquer son carrito. Comme il avait déjà survécu plusieurs années au bord de la Linea, les adultes de l’équipe, Eduardo dit Grillo (le grillon) et Saco de Paño
(gilet de laine) ont considéré que Coroto était mûr pour vivre comme « Balinerista », ce qui signifie
en gros « rouleur de billes ». C’est pourquoi ils se sont tous mis à aider Coroto au bord de la route
à construire son petit bolide des Andes. C’est ainsi que la nuit qui précédait la fin du tournage,
nous avons assisté à la première course d’essai du « bolide blanc ».
(Extraits d’un article de Stephan Krause paru dans la revue « Film & TV-Kameramann »)
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Fiche pratique 7 : Enfants de la rue en Colombie et droits de l’enfant
Souligne en rouge, dans ce texte concernant les enfants de la rue, les phrases qui s’appliquent aussi à Miguel et en vert celles qui
ne s’appliquent pas à lui.
Le lieu de vie de nombreux enfants de la rue en Colombie est exclusivement la rue. C’est leur lieu de travail, leur lieu de rencontre
et l’endroit où ils dorment. La nuit, beaucoup d’enfants se couvrent à l’aide de journaux et dorment à même le sol, serrés les uns
contre les autres. Si l’enfant fait partie d’un groupe, il a un endroit fixe où dormir, là où se retrouve le groupe. Sinon il dort sur le
trottoir. Dans ce cas, les enfants dorment mal parce qu’ils sont dérangés par les bruits ou qu’ils doivent se protéger contre les dangers. Beaucoup d’enfants de la rue portent des vêtements trop grands pour eux ; parfois, ils sont sales et déchirés pour avoir été
portés pendant des semaines. Les enfants mangent ce qu’ils trouvent, parfois des restes qui ont été jetés ; presque tous ne mangent pas régulièrement. Beaucoup d’enfants se droguent pour atténuer la sensation de faim et les douleurs physiques. Les enfants
souffrent du fait d’avoir été chassés par leurs parents et du manque d’amour. Les enfants de la rue sont des petits adultes car ils
doivent très tôt se prendre en charge. La plupart ne vont pas à l’école et ne savent donc ni lire ni calculer. Ils forment des groupes
qui remplacent un peu une famille. Ainsi, ils peuvent unir leurs forces et leurs savoir-faire. Certains groupes obéissent à des règles
très claires : ils partagent leurs recettes, ont un chef et doivent respecter ce qui a été décidé. La plupart des enfants de la rue n’ont
guère la possibilité de se laver ou de se brosser les dents.
Les droits de l’enfant pour Miguel et ses copains
Voici la liste des dix principaux droits de l’enfant. Demande-toi, pour chacun d’eux, si ce droit se réalise – ou ne se réalise pas –
dans le cas de Miguel. Mets une croix pour chaque droit :
N°
Droit
1.
Chaque enfant a droit d’être protégé contre toute forme de discrimination en raison de sa race,
de sa religion, de son origine ou de son sexe.
2.
Chaque enfant a droit d’avoir un nom et une nationalité.
3.
Chaque enfant a droit à la santé.
4.
Chaque enfant a droit de recevoir une éducation et une formation.
5.
Chaque enfant a droit d’avoir des loisirs pour jouer et se reposer.
6.
Chaque enfant a droit de s’informer, d’exprimer son opinion, de voir celle-ci prise en consideration
et le droit de se réunir.
7.
Chaque enfant a droit à une sphère privée et à une éducation imprégnée d’un esprit d’égalité et
de paix.
8.
Chaque enfant a droit de bénéficier d’une aide immédiate en cas d’urgence et celui d’être protégé
contre toute forme de maltraitance.
9.
Chaque enfant a droit à une communauté de type familial, à la protection de parents et à un toit sûr.
10.
Chaque enfant a droit de recevoir des soins spécifiques en cas de handicap.
OUI
NON

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