bessin - CAUE du Calvados

Transcription

bessin - CAUE du Calvados
C A
UE
Conseil d'Architecture
d'Urbanisme et
de l'Environnement
BESSIN
CHARTE PAYSAGERE
28, rue Jean-Eudes
14000 Caen
Tél. 02 31 15 59 60
Fax. 02 31 15 59 65
E-mail : [email protected]
mars 2006
SOMMAIRE
INTRODUCTION
Améliorer la qualité des paysages du territoire Bessin
Les axes de l’action de mise en valeur des paysages
A/ LE BESSIN : PROJET DE TERRITOIRE ET PAYSAGES
A-1/ Le Bessin : un territoire institutionnel, un relief peu marqué, des paysages
remarquables et variés
A-2/ Le projet de charte de développement du territoire du Bessin au Virois :
ses implications en matière d’aménagement de l’espace
A-3/ Les mesures du projet de territoire du Pays du Bessin au Virois intégrant
une dimension paysagère
B/ UN TERRITOIRE QUI DOIT AFFIRMER LA QUALITE DE SES
PAYSAGES EN MEME TEMPS QU’IL DEVELOPPE SES ACTIVITES
B-1/ Les infrastructures et la qualité des paysages
Accompagner la création ou l’amélioration des axes routiers
transformation est programmée dans la charte de développement
Développer une stratégie de découverte en profondeur du Sud Bessin
Valoriser les secteurs ferroviaires
dont
la
B-2/ Les activités et la qualité des paysages
Les zones d’activités à créer et/ou à améliorer
Les commerces et les services publics à mettre en valeur
Les équipements touristiques structurants, l’éolien, la gestion des déchets
ménagers
B-3/ L’agriculture et la qualité de ses paysages
L’agriculture et la qualité des paysages : des mutations simultanées, en cours
d’accélération
Les ensembles de paysages en cours d’évolution
Pour les paysages agricoles qui bougent : une stratégie d’intervention
Le Bessin dispose d’opérations exemplaires adaptables à l’ensemble du territoire
C/ UN TERRITOIRE QUI MET EN VALEUR
PARTICULIER DE SES PAYSAGES LOCAUX
LE
CARACTERE
C-1/ Les paysages naturels du Bessin
Les sites et paysages phares
Les paysages pittoresques
Les sites touristiques
C-2/ Les paysages « bâtis » du Bessin
Les paysages des villes et des villages
L’habitat local traditionnel
Les paysages du patrimoine bâti (églises, fermes manoirs, murs et enceintes…)
Urbanisme et architecture
C-3/ Les itinéraires touristiques
Les routes touristiques, les voies vertes, les chemins...
C-4/ L’animation culturelle autour du patrimoine, des sites et des activités
locales
C-5/ La redécouverte du Bessin au fil de l’eau : vers un projet fédérateur
BESSIN - CHARTE PAYSAGERE - CAUE 14 - Novembre 2005
1
METHODOLOGIE GENERALE : LA PLACE DU PROGRAMME-CADRE DU BESSIN DANS L’ELABORATION
DE LA CHARTE DES PAYSAGES DU PROJET DE TERRITOIRE DU PAYS
TERRITOIRE CONCERNE
TYPE DE DOCUMENT
STRUCTURES /
COMMISSIONS CONCERNÉES
1/ BOCAGE CALVADOSIEN
Programme-cadre Charte paysagère
Association Bocage Développement
GAL leader+ Bocage Calvadosien
Groupe de travail paysages
2/ BESSIN
Programme-cadre Charte paysagère
Pays du Bessin au Virois
Commission Environnement « Bessin »...
CDT/ PNR des marais/ CG 14/ ADTLB/ SCoT
Bessin/ Chambre d’agriculture/ PACT ARIM/
Communautés de Communes
3/ PAYS DU BESSIN AU
VIROIS
Synthèse générale Pays du Bessin au Virois
-----------------------------------------------------------Approfondissement des thèmes retenus
Pays du Bessin au Virois
Commission Environnement...
BESSIN - CHARTE PAYSAGERE - CAUE 14 - Novembre 2005
2
AMELIORER LA QUALITE DES PAYSAGES DU
TERRITOIRE DU BESSIN
E n t r e Baie des Veys, Plaine de Caen, Pré-Bocage et Bocage St-Lois,
ensembles identifiables par leurs caractères paysagers et architecturaux
nettement typés, le territoire du Bessin est un territoire marqué par une
identité historique et patrimoniale très forte.
Au milieu de ces ensembles territoriaux dont il est par endroits le reflet, le
Bessin constitue un territoire en soi avec des paysages, des particularités,
des enjeux parfaitement distincts de ses voisins.
Richesse patrimoniale, enjeu culturel, facteur d'identification à un pays, la
qualité des paysages est un atout important qu'il convient de mettre en valeur
dans une perspective de soutien au développement économique et de
recherche de cohésions sociales.
Mettre en valeur les paysages suppose une adhésion et un engagement
volontariste des décideurs et des acteurs locaux. Une telle action ne peut être
réellement significative qu'à la condition de s'appuyer sur un programme
cohérent, embrassant l'ensemble du territoire du Bessin et ses différentes
problématiques.
Mettre en valeur les paysages pour contribuer au développement, à
l'amélioration du cadre de vie afin que chacun soit fier d'appartenir à un pays
beau, dynamique, plaisant à vivre, tels sont les objectifs prioritaires de
l'ébauche du programme-cadre intégré dans ce document.
Ce document s’inscrit dans une démarche globale dont le but ultime est
d'aboutir à un projet paysager contractuel s'inscrivant dans la
cohérence d’un projet de territoire, celui du Pays du Bessin au Virois.
Il est donc la deuxième étape qui vient compléter un travail effectué en Mai
2004 sur le territoire du Bocage Calvadosien (Virois et Pré-Bocage).
La méthodologie employée pour l’élaboration de ce programme-cadre
s’appuie sur une analyse des données territoriales et sur une mise en
commun des connaissances et des actions à entreprendre lors de
commissions de travail réunies par thématiques différentes : paysages des
infrastructures et activités, paysages agricoles, paysages naturels et
paysages bâtis.
Une troisième et ultime étape fera l’objet d’un document de synthèse des
contributions réalisées pour le Bocage Calvadosien et pour le Bessin. Cette
synthèse sera complétée à l’échelle du Pays dont les éléments seront
déclinés selon deux niveaux :
- Les éléments constitutifs du volet paysager du futur projet de territoire en
début 2007,
- Les éléments d’actions prioritaires à court terme.
BESSIN - CHARTE PAYSAGERE - CAUE 14 - Novembre 2005
3
TERRITOIRE DU BESSIN
BESSIN - CHARTE PAYSAGERE - CAUE 14 - Novembre 2005
4
BESSIN - CHARTE PAYSAGERE - CAUE 14 - Novembre 2005
5
BESSIN - CHARTE PAYSAGERE - CAUE 14 - Novembre 2005
6
LE PROJET DE TERRITOIRE ET LA CHARTE
DES PAYSAGES : DES LIENS INDISSOCIABLES
LES AXES DE L'ACTION DE MISE EN VALEUR
DES PAYSAGES
Par définition la charte du projet de territoire est le document de référence des
Pays.
C’est ainsi que le projet de territoire définit les orientations stratégiques, les
actions à entreprendre.
La charte du projet de territoire sera la base des négociations avec l’Etat et la
Région.
A l’intérieur du projet de territoire, la charte des paysages est le volet
paysager et a une place d’élément constitutif essentiel. La dimension
paysagère concerne tous les projets, toutes les actions qui ont une implication
spatiale. De ce fait, la charte paysagère traite de nombreux domaines du
projet de territoire ; comme Monsieur Jourdain qui faisait de la prose sans le
savoir, chacun est à même de faire du “paysage“ de manière plus ou moins
consciente. L’un des buts de ce travail est que toutes les implications
paysagères du projet de territoire soient explorées.
S'inscrivant dans les problématiques du projet de territoire du pays dans sa
partie du Bessin, l'action de mise en valeur des paysages pourrait avoir en
même temps qu'un objectif de qualité, du cadre de vie, des objectifs de
cohésion territoriale autour d'une idée centrale : l'affirmation de l'identité
Bessin au service du développement économique et pour le bien être de ses
habitants.
Lors de l’élaboration du document de la charte paysagère du Bocage
Calvadosien, le projet de territoire du Pays du Bessin en Virois n’existait pas
encore. De manière provisoire et afin de donner toute sa dimension à la
charte des paysages, le C.A.UE. avait, dans une première partie du
document, énoncé les enjeux des territoires concernés, et avait proposé les
bases d’un projet de territoire intégrant la dimension paysagère.
Depuis le pays du territoire du Pays du Bessin en Virois a adopté son projet
de territoire qui coïncide complètement avec ce qui avait été évoqué pour le
Bocage Calvadosien par le C.A.U.E.
Pour le document de la charte paysagère concernant le Bessin, la
problématique est différente puisque le projet de territoire est connu et
approuvé.
Nous appuyant totalement sur ce projet de territoire, il nous a semblé
nécessaire en préalable de procéder à une relecture de celui-ci, afin d’en
découvrir les enjeux spatiaux et d’évaluer les effets probables des évolutions
en cours et des projets à venir, sur le futur des paysages du Bessin.
BESSIN - CHARTE PAYSAGERE - CAUE 14 - Novembre 2005
Deux objectifs de cohésion territoriale pour l'action de mise en valeur
des paysages répondant à ce double souci de développement
économique et de valorisation culturelle et sociale :
1 - La mise en valeur des paysages au service d'un développement
local, un moyen structurant d'affirmation de l'identité Bessin.
Pour répondre à cet objectif, est proposé un programme élaboré autour de
thèmes à double connotation paysage et développement : les paysages
d'infrastructures, les paysages des activités et les paysages agricoles.
2 - La mise en valeur des paysages pour de meilleures cohésions
culturelles et sociales : un moyen d'affirmer une identité Bessin par la
recherche de la qualité du cadre de vie.
Sont à décliner selon ce thème, des éléments de programme portant sur le
caractère local des paysages et "la vie au village" :
 La mise en valeur des espaces publics et des bourgs afin de faciliter la
vie des gens et d'aider les commerces et les services à être attractifs en
façonnant une image positive du Bessin
 La mise en valeur de l'architecture locale et du patrimoine bâti rural
traditionnel (si nécessaire, remettre en usage le patrimoine bâti public ou
privé pour le mettre en valeur)
 L'amélioration de la qualité de l'architecture et de l'urbanisme en
création (éviter la banalisation de la péri-urbanisation, travailler sur
l'intégration à l'architecture locale)
 L'animation culturelle autour du patrimoine, des sites et des activités
locales.
7
LE PLAN DU DOCUMENT
Afin de présenter successivement le projet de territoire, ses enjeux, ses
implications paysagères et les axes de l’action de mise en valeur des
paysages, le document est organisé en trois parties :
A/ LE BESSIN : PROJET DE TERRITOIRE ET PAYSAGES
B/ UN TERRITOIRE QUI DOIT AFFIRMER LA QUALITE DE SES
PAYSAGES EN MEME TEMPS QU’IL DEVELOPPE SES ACTIVITES
C/ UN TERRITOIRE QUI MET EN VALEUR LE CARACTERE
PARTICULIER DE SES PAYSAGES LOCAUX
A / LE BESSIN : PROJET DE TERRITOIRE ET
PAYSAGES
A-1/ LE BESSIN : UN TERRITOIRE INSTITUTIONNEL, UN
RELIEF PEU MARQUÉ, DES PAYSAGES REMARQUABLES
ET VARIÉS
La délimitation du périmètre d’étude retenue pour cette étude appelle
quelques explications. La géographie et la localisation du Bessin dans le
Calvados méritent d’être présentées, car elles permettent à la fois de
comprendre les enjeux et les axes du projet de territoire et leurs implications
paysagères.

LE PERIMETRE D’ETUDE
Le territoire du Schéma de Cohérence Territorial du Bessin, et le Bessin
représenté dans le pays du Bessin au Virois, ne sont pas tout à fait
identiques. En effet la participation du Bessin au Pays dont le périmètre a été
reconnu par l’Etat en Décembre 2004 n’est pas totale puisque
l’intercommunalité Balleroy / Le Molay-Littry n’intègre pas à ce jour ce
périmètre, bien qu’étant membre par ailleurs du territoire du SCoT.
Dans le but de proposer une étude qui puisse être utile au Pays et au SCoT,
nous avons choisi de retenir le périmètre du territoire du SCoT Bessin pour
cette partie complémentaire de la charte paysagère du Pays du Bessin au
Virois.
S’appuyant sur l’étude de projet de territoire du Pays qui englobait la totalité
du Bessin, l’étude de charte paysagère avait été commencée bien avant le
vote d’adhésion des intercommunalités en Pays. Il nous a semblé judicieux de
ne pas soustraire de l’étude des éléments qui permettent de mieux
appréhender la réalité du territoire dans son ensemble et qui pourraient être
utiles en cas d’adhésion ultérieure de l’intercommunalité de Balleroy / MolayLittry.
BESSIN - CHARTE PAYSAGERE - CAUE 14 - Novembre 2005
8
LE PAYS DU BESSIN AU VIROIS ET LES SCOT EXISTANTS OU EN
EMERGENCE
LES INTERCOMMUNALITÉS DU BESSIN
Intercommunalité du Bessin non adhérente au Pays
Copyright©IGN BD Carto - Conseil Général du Calvados
Conception : C.A.U.E. 14
BESSIN - CHARTE PAYSAGERE - CAUE 14 - Novembre 2005
Copyright©IGN BD Carto - Conseil Général du Calvados
Conception : C.A.U.E. 14
9
Entre la Plaine de Caen à l’Est et le Cotentin à l’Ouest, le Bessin occupe une bande
de terre qui s’étend du littoral jusqu’au pied des hauteurs du Bocage normand.

GEOGRAPHIQUEMENT : UN RELIEF DANS L’ENSEMBLE PEU
MARQUE, MAIS DES PAYSAGES REMARQUABLES ET VARIES
Le relief, la géologie, l’hydrologie constituent le socle même de la compréhension
des paysages. Ils sont, à l’échelle humaine, intangibles. Les ensembles de
territoires qu’ils composent donnent des clés de lecture des paysages avant même
l’analyse des occupations des sols (qui seront abordées dans les chapitres
suivants).
L’examen de ces éléments donne des clés de lecture pour la compréhension du
territoire du Bessin.
Le relief du Bessin est de faible ampleur. Malgré cela, quatre grands
ensembles différenciés se distinguent :
- Le littoral forme le premier ensemble. Il présente trois types de côtes : à l’est,
entre Courseulles et Asnelles, la côte basse sablonneuse à grandes plages et
cordon dunaire, au centre, la côte à falaises vives calcaires hautes de 35 à 60
mètres, à l’ouest, la côte alluviale, vaste zone d’estran de la Baie des Veys.
- Les marais constituent le second ensemble. Le plus étendu, celui de l’Aure, à
l’ouest, fait partie intégrante de la vaste zone humide des marais du Cotentin et du
Bessin (alluvions récentes). C’est un monde à part qui scinde le Bessin en deux.
Deux autres marais de plus faible superficie se localisent en arrière du littoral. Ce
sont les marais de Ver-Meuvaines et de Graye-sur-Mer situés en arrière du cordon
dunaire entre Courseulles et Asnelles et le marais du Véret au sud-est de
Grandcamp (épandages de sables et de sables argileux).
- Les vallées composent le troisième ensemble. À l’ouest, l’Aure et ses affluents
forment un chevelu hydrographique dense. La plupart ont ouvert des vallées assez
amples. Le cours de l’Aure contraint par la géologie forme un coude au droit des
falaises calcaires de Port-en-Bessin, prend une direction parallèle au littoral et se
perd dans les Fosses Soucy où un fleuve souterrain aboutit à la goulette. Une autre
résurgence s’effectue vers l’ouest, une rivière, dénommée l’Aure inférieure, se jette
un peu plus loin dans la Vire. À l’est du Bessin, la Seulles et ses affluents forment
par endroits des vallées étroites encaissées aux fonds humides, véritables couloirs
de verdure qui rompent la platitude du plateau de la Plaine de Caen.
- Enfin, les plateaux et collines forment le quatrième ensemble. Les plateaux
prennent différentes formes : au nord, un plateau calcaire recouvert de limons et
légèrement ondulé, dans la partie centrale, des escarpements amollis sous les
colluvions argilo-limoneuses (alternance de plateaux et de dépressions). Au sud, le
relief s’élève graduellement. Le Bessin vient s’appuyer sur les collines schisteuses
qui annoncent le massif ancien et le synclinal bocain.
Ce sont autant d’ensembles avec leurs sous ensembles qui par leur caractère
intangible façonnent des grandes lignes de paysages, modifiés, renforcés ou
altérés par les occupations des sols.
Le littoral et les vallées sont des lieux de forte occupation humaine et pour certains
lieux, en croissance urbaine probable à court terme. Les marais, les plateaux et
BESSIN - CHARTE PAYSAGERE - CAUE 14 - Novembre 2005
collines, sont pleinement l’expression des activités agricoles et sont sous la menace
d’une banalisation de leurs paysages (cf. Pierre Brunet inventaire des paysages de
Basse-Normandie – mai 2005).
Ce sont ces phénomènes d’évolution de l’occupation des sols qui vont être
observés dans les chapitres suivants à la lumière des données graphiques et
économiques et du projet de territoire.
QUATRE ENSEMBLES DIFFERENCIES PAR LA MORPHOLOGIE
1 - Le Littoral : à l’ouest, la zone d’estran de la baie des Veys, au centre les
falaises verticales hautes de 35 à 60 m et entaillées par des vallons (Port-enBessin, Arromanches) et à l’est, la côte basse.
2 - Les marais (0 à 5 m) : le marais de l’Aure à l’ouest, du Véret au sud-est de
Grandcamp et celui de Ver-Meuvaines et de Graye-sur-mer, à l’est.
3 - Les vallées : les vallées de l’Aure, de l’Aure inférieure, de la Seulles et leurs
affluents.
4 - Les plateaux et collines : les plateaux faiblement ondulés au nord et les
collines au sud.
Sources :
Copyright©IGN BD Carto - Conseil Général du Calvados
Conception : C.A.U.E. 14
10
CONFIRMÉS PAR LA GÉOLOGIE
…ET LE RÉSEAU HYDROGRAPHIQUE
1 - Le Littoral : à l’ouest, la côte alluviale de la baie des Veys, au centre les falaises
vives calcaires au tracé rectiligne et à l’est, la côte sablonneuse à cordon dunaire.
2 - Les marais : le marais de l’Aure, à l’ouest, constitué de vases calcaires, de
sédiments tourbeux d’eau douce et d’alluvions, le marais arrière littoral du Vérêt
développé sur des sables et celui de Ver et Graye situé en arrière du cordon dunaire.
3 - Les vallées : à l’ouest, les pertes et résurgences de l’Aure dues au relief karstique
(calcaire) et ses larges vallées ; à l’est, les cours de la Seulles, Thue et Mue.
4 - Les plateaux et collines : les plateaux et dépressions dégagés dans les
calcaires, marnes, argiles au nord et les collines schisteuses au sud.
Le territoire du Bessin est constitué de deux principaux ensembles hydrographiques :
L’Aure, l’Aure inférieure et leurs affluents (Cambe, Esque, Drôme, Tortonne, Siette
et Aurette) forment un chevelu hydrographique dense qui draine toute la partie ouest
du Bessin et converge vers le marais de l’Aure. L’Aure se perd dans les fosses de
Soucy. Des résurgences réapparaissent à l’ouest (Aure inférieure) et au nord (Porten-Bessin).
La Seulles et ses affluents (Seuline, Orbois, Coiseul, Boruel, Thue, Mue et
Chiromme) avec par endroits leurs vallées encaissées et sinueuses aux fonds
humides offrent des paysages particulièrement intéressants en contraste avec la
Plaine de Caen.
Sources :
Copyright©IGN BD Carto - Conseil Général du Calvados
Conception : C.A.U.E. 14
BESSIN - CHARTE PAYSAGERE - CAUE 14 - Novembre 2005
11
A-2 / LE PROJET DE CHARTE DE DEVELOPPEMENT DU
TERRITOIRE DU PAYS DU BESSIN AU VIROIS : SES
IMPLICATIONS EN MATIERE D’AMENAGEMENT DE L’ESPACE

DEPUIS DEJA DE NOMBREUSES ANNEES LE BESSIN EST UN
ESPACE QUI S’ORGANISE INSTITUTIONNELLEMENT AUTOUR DE PROJETS
Le Bessin s’est organisé afin de mettre en oeuvre des projets et des
structures au service d’un territoire : Programme Leader + (Bessin Leader
+), Pays d’Accueil Touristique du Bessin, Parc Naturel Régional du
Cotentin et du Bessin.
Il constitue, avec le Pré-Bocage, le Bocage Virois, le Pays du Bessin au
Virois dont le périmètre a été reconnu par l’Etat en Décembre 2004.
Enfin, le Schéma de Cohérence Territoriale du Bessin dont le périmètre
constitue la zone d’étude de cette partie complémentaire de la charte
paysagère du Pays du Bessin au Virois, est engagé dans la phase
d’élaboration ; il sera l’outil de planification du Bessin.
Pour une population totale de 72 429 habitants en 1999, le Bessin est
constitué de 140 communes réparties en 7 intercommunalités :
Intercom Balleroy - Le Molay-Littry (22 communes)
Bayeux intercom (35 communes)
C.C. Bessin Seulles et Mer (11 communes)
Isigny-sur-Mer – Grandcamp Intercom (21 communes)
C.C. Orival (15 communes)
C.C. Trévières (25 communes)
C.C. Val de Seulles (11 communes)
et Carcagny, commune non intégrée à ce jour au sein d’un E.P.C.I.

UN PROJET DE TERRITOIRE A L’ECHELLE DU BESSIN
Adopté en septembre 2004 par l’ensemble des communautés de communes
et par les communes constituant le Pays du Bessin au Virois, ce projet
commun s’appuie sur un diagnostic dont découlent les principaux enjeux et
les orientations stratégiques majeures à mettre en œuvre afin de garantir un
développement durable du territoire :
Trois enjeux principaux tels que l’organisation du territoire, son
positionnement économique, son aménagement et son positionnement au
niveau régional ont été retenus.
Afin d’y répondre, cinq orientations stratégiques ont été mises en œuvre :
1-Promouvoir un aménagement cohérent du territoire
2-Soutenir
le
développement
économique
en
particulier
l’agroalimentaire
3-Exploiter le potentiel touristique pour en faire une activité économique à part
entière
4-Maintenir la population habitante et développer une politique d’accueil de
nouveaux habitants
5-Préserver les ressources naturelles, paysagères et patrimoniales
Chacune de ces orientations fixe des mesures et des actions prioritaires dont
les collectivités devront tenir compte pour l’aménagement de leur territoire.
Certaines de ces mesures sont de l’ordre de l’aménagement de l’espace,
même si elles ne portent pas l’intitulé : paysages, environnement. Et pour la
plupart, elles auront de fortes implications paysagères et environnementales
(les infrastructures, le développement économique, le développement du
tourisme, l’urbanisme, etc…).
C’est pourquoi en s’inscrivant totalement dans ce qui constitue le projet de
territoire pour la partie Bessin, il nous a paru intéressant de spatialiser
certaines données afin de situer géographiquement les phénomènes
démographiques, sociologiques et économiques pris en considération pour
réaliser le projet de territoire.
Le but est de souligner quelles sont les évolutions du territoire Bessin, de
mieux comprendre quels sont leurs impacts en matière d’aménagement de
l’espace et d’en décliner les principaux enjeux.
Dans cette perspective, seront abordés successivement les sujets suivants :
- Les pôles urbains, leur rôle dans la structuration du territoire
- Les tendances démographiques du Bessin
- Les sous-territoires du Bessin et la structure du territoire
- Les enjeux de l’aménagement de l’espace et leurs implications paysagères.
BESSIN - CHARTE PAYSAGERE - CAUE 14 - Novembre 2005
12
Les pôles urbains, leur rôle dans la structuration du territoire
Les pôles urbains ont un rôle déterminant dans la structuration du territoire du
Bessin (cf. schéma : les pôles attractifs, voir également les textes et schémas
ci-après concernant la population et sa répartition sur le territoire).

LES POLES ATTRACTIFS
 L’influence des pôles urbains externes
Une part importante du Bessin est soumise à l’influence externe du pôle
urbain caennais. Cela concerne une large moitié est du territoire : les pôles
intermédiaires de Tilly-sur-Seulles, Courseulles et Creully ainsi que Bayeux.
A l’ouest, Saint-Lô a un impact moindre sur le sud-ouest du territoire du
Bessin.
Carentan à proximité d’Isigny-sur-Mer est à la fois un pôle concurrentiel et
complémentaire à celui d’Isigny.

Le rôle des pôles urbains internes
Située dans l’aire d’influence de Caen, Bayeux est cependant
incontestablement le pôle urbain majeur du Bessin. Son influence concerne
une large partie centrale du territoire et contribue à conférer à celui-ci un
caractère autonome.
Le territoire du Bessin est en outre conforté par un maillage urbain interne
bien réparti qui assure une irrigation du territoire relativement dense en terme
d’équipements et de services.
Ces pôles relais internes présentent néanmoins des disparités:
A l’est, Tilly-sur-Seulles, Creully et Courseulles, soumis à une double
influence, doivent conforter leur dynamisme et leur identité face à une périurbanisation et à une influence de l’agglomération caennaise sans cesse
grandissante.
A l’ouest, Trévières, Le Molay-Littry et plus particulièrement Isigny-sur-Mer ont
un rôle essentiel pour le maintien d’une certaine autonomie et pour la
revitalisation d’un territoire rural fragile.
En travaillant à son SCoT et au sein du Pays du Bessin au Virois, le territoire
du Bessin se donne des moyens pour compenser ses fragilités et rechercher
les éléments propices à assurer son dynamisme et son développement
endogène.
Source : Inventaire communal 1998
Copyright©IGN BD Carto - Conseil Général du Calvados
Conception : C.A.U.E. 14
BESSIN - CHARTE PAYSAGERE - CAUE 14 - Novembre 2005
Les actions de développement qui seront menées pour renforcer le maillage
des pôles urbains du Bessin et l’implantation judicieuse de certains grands
équipements structurants communs (par exemple : centre nautique) auront
des incidences paysagères déterminantes pour l’image et le développement
du Bessin.
13
1- phénomène de diffusion sur une
VARIATION ET DENSITÉ DE POPULATION large partie centrale du Bessin lié au
1- émergence du dynamisme de
Bayeux et son influence sur
quelques communes alentours
2- zone à dominante rurale.
1Apparition
de
l’influence
caennaise et d’un phénomène de
périurbanisation sur l’est du territoire,
2- dilatation de l’influence de Bayeux
ère
sur sa 1 couronne, croissance de
type urbain avec un accroissement
de population plus fort dans les
communes
périphériques
qu’en
centre ville,
3- contexte rural à faible dynamique
démographique, légère émergence
des pôles relais.
développement des infrastructures,
2- apparition d’un essoufflement de
Bayeux et de sa proche couronne,
3- sursaut du secteur d’Isigny-sur-Mer et
Grandcamp-Maisy.
1- resserrement de la zone soumise à
l’influence de Caen,
2- essoufflement du mouvement de
périurbanisation sur Bayeux et le
Bessin est,
3- dynamique positive profitant à la
couronne éloignée à l’ouest de Bayeux,
4- secteur rural sans évolution positive,
menace de dévitalisation.
VARIATION ET DENSITE DE POPULATION
BESSIN - CHARTE PAYSAGERE - CAUE 14 - Novembre 2005
14

Les tendances démographiques du Bessin
L’examen des données relatives à la population (cf. données démographiques
et schémas p 14 à p 17) permet la mise en évidence de plusieurs logiques
spatiales essentielles à la compréhension du territoire.
La population est inégalement répartie entre l’est et l’ouest du Bessin avec un
secteur à caractère péri-urbain sur les franges caennaises, un noyau dense
autour de Bayeux dont l’extension de l’urbanisation est identifiée vers l’ouest.
L’ouest est à dominante rurale.
existantes, la limitation autant que possible des
petites zones dispersées.
mitages par des
En résumé : il ressort de cet examen que le territoire du Bessin n’est pas
homogène quant à la répartition de la population et aux enjeux
d’urbanisme et d’aménagement du territoire que cela implique. C’est
d’ailleurs ce qui a été pris en considération dans la charte de
développement du territoire du Pays.
Mais pour toutes ces données statistiques, il convient d’observer une relative
prudence : pour la plupart elles sont anciennes, et ont été regroupées en
fonction de découpages cantonaux ou des limites de Pays ou de
communautés de communes en cours de formation. De ce point de vue,
l’étude du SCoT sera l’occasion d’une bonne actualisation des données.
Cependant, malgré ces réserves, on peut observer des tendances
lourdes quant à la variation et à la densité de population, à la répartition
des tranches d’âge ou aux déplacements domicile-travail :
- L’essor de la population du centre et de l’est du Bessin (cf. schéma
« variation et densité de population »p 14), l’évolution de cet apport de
population et sa diffusion récente y compris depuis peu vers des centres
situés à l’ouest de Bayeux. L’émergence de projets touristiques en bordure du
littoral justifient la mise en place d’un SCoT et de documents d’urbanisme
intégrant des dimensions paysagères et environnementales fortes si l’on veut
continuer à promouvoir une “image Bessin“ positive.
- Le déséquilibre de la répartition des tranches d’âges (cf. schéma
« répartition de la population par tranche d’âge »p 15), (schématiquement les
plus jeunes à l’est), les seniors à l’ouest appelle une stratégie d’implantation
des commerces et des services, en même temps qu’une tentative de
rééquilibrage des développements. Là encore ces stratégies ont des
dimensions paysagères et environnementales.
- Enfin, la lecture des données concernant les déplacements domiciletravail confirme (cf. schéma « Déplacements domicile-travail » p 18) :
• L’influence forte de Caen
• La nécessité de développer des pôles d’activités centrés sur les pôles
internes afin de renforcer le dynamisme des territoires. Toutes ces
données ont leur réponse dans le projet de territoire du Pays et ont
leur corollaire paysager et environnemental, notamment : la qualité
des nouvelles zones d’activités, la requalification des zones
BESSIN - CHARTE PAYSAGERE - CAUE 14 - Novembre 2005
15
LES DONNES DÉMOGRAPHIQUES DU BESSIN
1- POPULATION ET RÉPARTITION
Le territoire du Bessin compte 140 communes pour 72 429 habitants en 1999,
soit 8,9% de la population du Calvados. Avec 744,7 km2, il recouvre 13,41 % de
la superficie départementale. Ce territoire prend en compte 7 communautés de
communes et une enclave, la commune de Carcagny, localisée en limite est du
périmètre du SCoT. La répartition de la population (SDC) par intercommunalité
se fait comme suit :
 Bayeux Intercom : 28 366 habitants, soit une densité de 146,7 habitants/km 2,
 C.C. Bessin Seulles et Mer : 8 412 habitants, soit 152 habitants/km2,
 C.C Orival : 6 716 habitants, soit 87 habitants/km2,
 C.C. Val de Seulles : 4 467 habitants, soit 71,4 habitants/km2,
 C.C. Balleroy Le Molay-Littry : 9 246 habitants, soit 42,2 habitants/km2,
 C.C. Trévières : 5 930 habitants, soit 33,7 habitants/km2,
 C.C. Isigny-Grandcamp-Maisy : 9 023 habitants, soit 47,5 habitants/km2,
La commune enclavée de Carcagny : 276 habitants, soit une densité moyenne
de 67 habitants/km2.
Les chiffres ci-dessus mettent en avant des constats et d’une manière générale
une organisation et une dynamique du territoire contrastées entre l’est et
l’ouest :
• Le caractère péri-urbain de la frange Est soumise à des différentes
pressions, dans l’aire d’influence des villes de Caen et de Bayeux,
• Le noyau dense et l’aire d’influence concentrique de la ville de Bayeux, avec
une extension de son urbanisation identifiée vers l’ouest, la CC de Trévières,
• La dynamique des CC péri-urbaines d’Orival et du Val de Seulles,
• Les CC d’Isigny Grandcamp et de Trévières sont à dominante rurale
2- VARIATIONS DE LA POPULATION
Il convient toutefois d’émettre des réserves sur les données relevées ci-après
qui ne reflètent pas la situation effective de chaque commune mais de leur
situation par rapport à la moyenne départementale. Cette approche simplifiée
(différente de celle du Bocage Calvadosien) révèle des tendances qui sont
confirmées par les conclusions du diagnostic de la Charte du Pays du Bessin au
Virois.
Le SCoT devra cependant apporter des indications plus précises et plus
récentes.
BESSIN - CHARTE PAYSAGERE - CAUE 14 - Novembre 2005
L’analyse des variations de la population sur une période 1968/1999 permet de
distinguer deux secteurs présentant des caractéristiques et des évolutions
différentes :

D’une part, une large partie centre et est du Bessin connaît une évolution
globalement positive de sa population notamment sur la période 1975/1990 grâce
au développement des infrastructures et à un phénomène de périurbanisation. On
observe néanmoins à partir de 1990 un tassement de cette dynamique notamment
sur Bayeux et sa couronne proche au bénéfice des communes de la 2ème
couronne ouest.

D’autre part, l’ouest observe une tendance régulièrement négative depuis
1975.
La cartographie des données permet de repérer les tendances d’évolution
suivantes :
De 1968 à 1975
Territoire rural qui s’organise autour d’un pôle urbain majeur.
1- Emergence du dynamisme de Bayeux et son influence sur quelques
communes alentours,
2- Zone à dominante rurale.
De 1975 à 1982
Essor de la population du centre et de l’est du Bessin
1- Apparition de l’influence caennaise et d’un phénomène de périurbanisation
sur l’est du territoire,
2- Dilatation de l’influence de Bayeux sur sa 1ère couronne, croissance de type
urbain avec un accroissement de population plus fort dans les communes
périphériques qu’en centre ville,
3- Contexte rural à faible dynamique démographique, légère émergence des
pôles relais.
De 1982 à 1990
Confirmation d’une évolution positive se traduisant par un phénomène de
diffusion
1- Phénomène de diffusion sur une large partie centrale du Bessin lié au
développement des infrastructures,
2- Apparition d’un essoufflement de Bayeux et de sa proche couronne,
3- Sursaut du secteur d’Isigny-sur-Mer et Grandcamp-Maisy.
De 1990 à 1999
Tendance à la stagnation par l’interruption des flux de nouveaux habitants
1- Resserrement de la zone soumise à l’influence de Caen,
2- Essoufflement du mouvement de périurbanisation sur Bayeux et le Bessin
est,
3- Dynamique positive profitant à la couronne éloignée à l’ouest de Bayeux,
4- Secteur rural sans évolution positive, menace de dévitalisation.
16
REPARTITION DE LA POPULATION PAR TRANCHE D’AGE
BESSIN - CHARTE PAYSAGERE - CAUE 14 - Novembre 2005
17
3- RÉPARTITION DE LA POPULATION PAR TRANCHES D'ÂGE
4- LES DÉPLACEMENTS DOMICILE-TRAVAIL EN 1999
L’examen des tranches d’âge correspondant aux personnes de 0 à 20 ans
et à celles de plus de 60 ans permet de mettre en évidence le vieillissement
général de la population du Bessin et d’autre part, de conforter la coupure
territoriale entre l’Est, soumis à une influence urbaine et l’ouest, à dominante
rurale forte.
L'évolution de la densité d'emplois sur les pôles agglomérés, la baisse
continue de l'emploi agricole et de l'emploi diffus en milieu rural et le
développement des infrastructures (A 13 et voie SNCF) se traduisent par un
changement de comportement des actifs. Ceci a pour effet d'atténuer
spatialement les disparités entre les secteurs péri-urbains et les secteurs
ruraux.
La majorité des échanges s’effectuent entre une large partie centre-est du
Bessin et le bassin d’emplois de Caen et très largement au bénéfice de ce
dernier. Ces secteurs développent donc une vocation résidentielle (effet
déviation RN13).
Bayeux reste néanmoins attractive pour Caen et pour l’ensemble du Bessin
et plus particulièrement pour le secteur du Molay-Littry.
L’ensemble des pôles intermédiaires, et notamment Isigny-sur-Mer, assure
dans une moindre mesure des attractions mineures sur les pôles de Bayeux
et Carentan.
Les échanges avec Saint-Lô s’effectuent de façon très relative avec le sudouest du Bessin et Bayeux.
3-1- La répartition de la population de 0 à 20 ans
La population jeune est majoritairement représentée dans l'aire d'influence
de l'agglomération caennaise et de Bayeux. Néanmoins l’évolution entre
1990 et 1999 permet de constater une nette diminution des < à 20 ans
(29,33% de la population totale en 1990 et 25,60% en 1999). Deux secteurs
confirment cependant une évolution positive : la proche couronne de Caen
ainsi que le secteur est Balleroy (axe D13).
3-2- La répartition de la population de plus de 60 ans
L’Est du Bessin et plus particulièrement le secteur allant de Lison à
Louvières sont les réceptacles d'une population âgée. Ces lieux constituent
des espaces ruraux fragiles. L’évolution de cette tranche de population entre
1990 et 1999 confirme cette tendance. Elle permet de constater également
le vieillissement de certains noyaux : la frange littorale entre Courseulles et
Tracy-sur-Mer, Bayeux et ses communes limitrophes ainsi que les
communes situées au Sud de Balleroy et autour de Tilly-sur-Seulles. Ces
données sont toutefois à réajuster suivant la présence, dans certaines
communes, d’établissements d’accueil de personnes âgées.
L’examen de la répartition spatiale des populations confirme les
enjeux relevés lors de l’élaboration de la charte de projet de Pays.
BESSIN - CHARTE PAYSAGERE - CAUE 14 - Novembre 2005
18

Les sous-territoires du Bessin et la structure du territoire
Le diagnostic de territoire établi par le cabinet Renard Consultants et par
Habitat et Développement, lors de l’élaboration de la charte de territoire du
Pays du Bessin conduite par l’association de Préfiguration du Pays du Bessin
avait déjà fait apparaître l’hétérogénéité de la répartition de la population et de
l’urbanisation. Il avait permis d’identifier deux types d’organisation
territoriale (cf. fiches ci-contre):
- Les espaces à dominante urbaine (le pôle urbain de Bayeux, les
couronnes péri-urbaines qui s’organisent autour de Bayeux et sur la marge
ème
couronne de
est du Bessin, les couronnes multipolarisées situées en 2
Bayeux)
- Les espaces à dominante rurale, constitués de communes rurales
isolées qui s’organisent autour d’Isigny-sur-Mer et de communes sous faible
influence urbaine qui se développe autour de Trévières et du Molay-Littry.
Le diagnostic avait permis d’identifier aussi cinq sous-territoires: deux à
dominante urbaine, deux à dominante rurale, une partagée entre l’urbain et le
rural (le littoral).
L’analyse des données démographiques et sociologiques menée par le CAUE
(cf. fiches précédentes) amène à constater une évolution nette des enjeux
d’urbanisme (cf. schéma « L’évolution des enjeux du territoire du Bessin »p
21). Le phénomène de péri-urbanisation s’étend vers l’ouest, les cinq sousterritoires existent bien. La modification récente de l’infrastructure routière
principale (RN 13) y augmente les phénomènes de péri-urbanisation, à
l’exception de la partie située à l’ouest.
BESSIN - CHARTE PAYSAGERE - CAUE 14 - Novembre 2005
19

L’évolution des enjeux d’aménagement de l’espace et leurs
implications paysagères
Comme nous venons de le mentionner, le territoire du Bessin ne se
développe pas de manière homogène. Depuis, l’identification des cinq sousterritoires effectuée, les phénomènes d’urbanisation et de péri-urbanisation se
sont encore amplifiés et accélérés.
Compte tenu des données de la charte de développement du Pays et sans
empiéter sur les orientations stratégiques du futur SCoT, il paraît possible dés
à présent de caractériser schématiquement les enjeux spatiaux de ces sousterritoires.
1/ Le Bessin Est périurbain :
Ce territoire est confronté à des enjeux de maîtrise de l’urbanisation, de
création de services et équipements divers, de politique de l’habitat et de
transports collectifs à définir conjoitement.
La qualité des paysages bâtis et naturels (vallées de la Seulles, de la Thue et
de la Mue) sont incontestables.
Un des principaux enjeux de ce territoire sera de réussir à concilier la
préservation de son cadre de vie et le maintien de la qualité du patrimoine bâti
et naturel, avec l’accueil d’une urbanisation dans le péri-urbain.
2/ Le cœur du Bessin:
Le Bessin urbain et péri-urbain de Bayeux est soumis à la forte influence de
Caen. Les projets en cours tendent à apporter à ce territoire une capacité de
développement endogène (activités agro-alimentaire et touristique).
L’enjeu de ce territoire allant de Juaye-Mondaye à Port-en-Bessin est de faire
valoir ses atouts (patrimoine bâti et naturel) en même temps qu’il développe
ses capacités d’accueil, de service et d’animation.
4/ Le Bessin rural fragile :
Caractérisé par un taux élevé de personnes âgées, l’affaiblissement des
services et commerces et le taux de croissance de la population, ce territoire
est en recherche de projets de développement économique. Ses atouts sont
des sites et des milieux naturels, des paysages et une industrie
agroalimentaire de qualité.
5/ Le littoral :
Traversant l’ensemble des territoires précédents, la façade littorale est un
espace possédant un potentiel économique, patrimonial, historique et
touristique important. L’enjeu de ce territoire est de concilier les extensions
urbaines et la préservation d’espaces littoraux exceptionnels. C’est l’une des
problématique forte du SCoT. L’enjeu de la charte paysagère sur ce territoire
sera d’aborder la question de la mise en place d’une politique intercommunale
de mise en valeur des paysages et des sites du littoral en accompagnement
du développement de l’économie touristique.
Tels sont les sous-territoires du Bessin et leurs enjeux vis-à-vis des objectifs
de la charte de développement du Pays : Promouvoir un aménagement
cohérent du territoire, soutenir le développement économique en particulier
l’agroalimentaire, exploiter le potentiel touristique, préserver les ressources
naturelles, paysagères et patrimoniales.
Mais pour atteindre cette pertinence, cette approche doit être restituée dans le
contexte plus global du Pays.
3/ Le Bessin rural:
Défini dans l’étude du cabinet Renard comme un espace profitant de la
proximité de Bayeux, les secteurs de Trévières et Molay-Littry à dominante
rurale deviennent encore plus le territoire d’expansion de Bayeux et Caen.
Porte d’accès au littoral touristique, cet espace a pour enjeu d’apporter des
réponses adaptées et de qualité à la pression foncière issue des pôles
urbains et au développement touristique inscrit dans la charte de
développement.
Son enjeu : La mise en place d’une politique intercommunale (extensions
urbaines, maintien et création de services et équipements). Pour ce faire un
équilibre sera à trouver entre les nécessités de l’activité agricole et la poussée
urbaine.
BESSIN - CHARTE PAYSAGERE - CAUE 14 - Novembre 2005
20
L’EVOLUTION DES ENJEUX DU TERRITOIRE DU BESSIN
1- Le Bessin péri-urbain
Le territoire des vallées, son enjeu :
concilier le maintien de la qualité des
paysages bâtis et naturels avec
l’accueil de l’urbanisation.
2- Le cœur du Bessin
Le Bessin urbain et péri-urbain
autour de Bayeux, son enjeu :
Asseoir
un
développement
économique assurant au Bessin un
développement
endogène
en
bénéficiant de ses atouts (patrimoine
bâti et naturel, qualité des paysages,
etc).
3- Le Bessin rural
Un espace agricole et un territoire
d’expansion de Caen et Bayeux, son
enjeu : L’équilibre entre l’activité
agricole et la poussée urbaine.
4- Le Bessin rural fragile
Un territoire isolé avec une
économie fragile, son enjeu : La
recherche
de
projets
de
développement économique.
Ses atouts : Des paysages et des
sites de qualité, une industrie agroalimentaire de qualité.
5- Le littoral
Un espace possédant un potentiel
historique, patrimonial, touristique
inscrit
dans
la
charte
de
développement.
BESSIN - CHARTE PAYSAGERE - CAUE 14 - Novembre 2005
21

LA TYPOLOGIE DES TERRITOIRES ET LES AXES DE
DEVELOPPEMENT STRATEGIQUES DU PAYS DU BESSIN AU VIROIS
(cf. schéma « Typologie des territoires et axes de développement », p
23)
L’étude menée par la Direction Départementale de l’Equipement (système et
cartographie Esope) a le mérite de faire apparaître la structuration urbaine du
Calvados, les coupures territoriales et l’attractivité des pôles d’emploi.
Les résultats de cette approche sont tout à fait convergents avec les
observations conduites précédemment à l’échelle du bocage Calvadosien et
plus récemment sur le Bessin.
Selon leur degré d’indépendance ou d’autonomie par rapport à l’influence de
l’agglomération caennaise, trois types de territoire sont repérables :
1- Les territoires sous l’influence caennaise : Seul territoire du Pays à être
concerné, l’Est péri-urbain du Bessin est soumis, à cette dépendance directe,
dont les effets ont été déjà décrits.
2- Les territoires soumis à l’influence de Caen, devant nécessairement
affirmer leur autonomie s’ils veulent exister de manière autonome.
- Le Bocage est totalement dans cette situation. Il doit nécessairement
conforter les pôles internes (Villers-Bocage et Aunay-sur-Odon) pour ne
pas être qu’une banlieue de Caen.
- Le cœur du Bessin et le Bessin rural ont une situation plus autonome en
raison du poids représenté par le pôle urbain de Bayeux (cf. chapitre
précédent).
3- Les territoires extérieurs à l’influence caennaise : Ce sont des territoires
qui ne pourront compter que sur leurs capacités endogènes pour assurer leur
développement.
- Le Bocage Virois est isolé et a pour enjeu d’être relié aux territoires
voisins (notamment par une malheureuse liaison à l’A 84).
- L’ouest du Bessin (Isigny/ Grandcamp-Maisy et le Parc Naturel des
marais) isolé sans être enclavé. Son isolement est davantage la
conséquence d’un éloignement que d’une barrière physique comme c’est
le cas pour le Bocage Virois.
A l’échelle du Pays : les axes de développement ayant une dimension
paysagère ont bien été mis en évidence dans la charte de développement du
projet de territoire (cf. schéma « Typologie des territoires et axes de
développement » p 23). C’est-à-dire :
- Conforter les pôles internes et désenclaver (Vire/ aunay-sur-Odon/ VillersBocage)
- Aller vers un développement touristique de l’axe Bayeux/ Port-en-Bessin.
- Renforcer les liaisons internes au sein du Pays
- Désenclaver le Bocage et le Bessin (en reliant les deux pôles du territoire
à l’A 84).
BESSIN - CHARTE PAYSAGERE - CAUE 14 - Novembre 2005
CARTES DE SYNTHESE "ESOPE »
COMPLEMENT CAUE
Structuration urbaine des
territoires du Calvados
Apparition de coupures
territoriales
Attractivité des pôles d’emplois (% d’actifs occupés d’une
commune travaillant sur le pôle d’emploi le plus attractif)
22
TYPOLOGIE DES TERRITOIRES ET AXES DE DEVELOPPEMENT
BESSIN - CHARTE PAYSAGERE - CAUE 14 - Novembre 2005
23
BESSIN - CHARTE PAYSAGERE - CAUE 14 - Novembre 2005
24
A-3 / LES MESURES DU PROJET DE TERRITOIRE DU
PAYS DU BESSIN AU VIROIS INTEGRANT UNE DIMENSION
PAYSAGERE
La charte de territoire du Pays du Bessin au Virois s’articule autour de cinq
orientations stratégiques citées page 26 et 27 dont découlent de nombreuses
mesures qui fixent prospectivement le développement du Pays sur un plan
économique, social, culturel et environnemental.
A l’intérieur de ce chapitre sont énumérées les mesures du projet de territoire
qui auront dans leur mise en œuvre une incidence sur l’évolution des
paysages.
- Dans l’orientation 1 les mesures sont les suivantes :
« Maintenir et le renforcer le maillage de pôles internes » ont des implications
en terme de qualité des paysages bâtis (développement de l’urbanisation,
qualité des espaces et équipements publics...). La mise en place de
documents de planification concernant l’aménagement du territoire, les
déplacements, l’habitat, le développement économique est une des réponses
à apporter (SCoT/ PLU).
« Renforcer les 2 pôles Bayeux et Vire »
Les projets d’infrastructures, qu’ils soient de création ou d’amélioration, sont
les supports du développement socio-économique mais constituent
également des lieux d’observation essentiels du territoire. Ils participent
directement à l’image qualitative du territoire perçue par l’usager. Intervenir
sur ces axes, c’est donner des clefs de lecture pour une compréhension du
paysage traversé. On sait par ailleurs qu’une modification d’infrastructure
routière peut engendrer une stratégie différente des communes quant à la
localisation de leurs extensions urbaines.
- Les mesures issues de l’orientation 2 :
« Favoriser l’installation d’acteurs économiques et accompagner l’initiative
locale » présente des enjeux identiques aux mesures citées dans l’orientation
3 « la qualité paysagère des zones d’activité, des commerces, des services
est un atout pour un développement »
« Définir la communication vers l’extérieur », « optimiser la spécificité agricole
et agroalimentaire », « valoriser les produits du terroir » ou « favoriser les
produits de la mer » ont des conséquences évidentes en matière d’économie
et d’environnement. Reconnaître et choisir de valoriser un terroir influent
directement sur la forme des paysages et sur le parti qualitatif qu’ils véhiculent
(AOC..., notoriété de l’industrie agroalimentaire).
- Les mesures citées dans l’orientation 3 : « Développer l’offre touristique
par la création d’équipements et d’aménagements structurants »
« Permettre le développement de complémentarités entre le littoral et les
bocages »
BESSIN - CHARTE PAYSAGERE - CAUE 14 - Novembre 2005
Les activités qu’elles soient industrielles, artisanales ou touristiques sont
génératrices de flux de circulation et drainent une population importante.
Parce qu’elles sont l’expression de la vigueur économique et sociale du
territoire, elles participent fortement à son image dynamique et qualitative.
Elles sont un enjeu essentiel dans une politique paysagère.
- L’orientation 4 s’appuie sur les mesures suivantes :
« Favoriser la mise en place/ le maintien des équipements de services à la
population pour soutenir le maillage de bourgs structurants »
« Développer la culture et les loisirs »
« Mener une politique territoriale de l’habitat »
« Améliorer la cohésion sociale en favorisant la mixité sociale »
L’image perçue au travers des paysages bâtis est un vecteur essentiel de la
qualité de « la vie au village ». Dans un contexte de diffusion du territoire, de
dévitalisation de certaines communes, il est primordial de s’interroger sur
l’image que le Bessin veut véhiculer, quelles solutions et quels moyens doit-il
mettre en œuvre afin de redynamiser la vie des villages, de revaloriser le bâti
traditionnel et de maîtriser et organiser le développement urbain des
communes ?
- L’orientation 5 s’appuie sur les mesures suivantes :
« Renforcer le potentiel agricole et soutenir le développement agricole
durable »
« Préserver la qualité des ressources en eau »
« Préserver et valoriser la qualité et l’identité des paysages et des espaces
naturels »
L’évolution des activités agricoles transforme les paysages. Une intervention
en faveur des paysages ne peut pas s’envisager comme étant uniquement une
action de compensation de l’altération du bocage. Elle ne peut être que le
résultat d’un accompagnement des modifications de l’activité agricole. Mais
pour ce faire, une question essentielle est à poser : quelle agriculture et quel
paysage agricole peut-on espérer et contribuer à faire exister dans le territoire
du Bessin.
Le tableau intitulé : Charte de développement du territoire du Pays du Bessin
au Virois, les axes d’un programme cadre de charte paysagère du Bessin (p
26 et 27) établit un lien entre les orientations, les mesures du projet de
territoire et les thématiques paysagères. En effet, chaque orientation, de la
charte de développement, comprend des mesures qui ont des implications
spatiales, celles-ci renvoient à des thématiques paysagères différentes. Par
exemple : promouvoir un aménagement cohérent du territoire concerne à la
fois l’urbanisme, les infrastructures, thématiques différentes dans une charte
des paysages. C’est la raison de ce tableau de correspondance dont la
lecture a pour intérêt de mettre en évidence une vérité qui n’est pas toujours
comprise comme une évidence : toutes les commissions du Pays et pas
seulement la commission environnement sont concernées par la charte des
paysages.
25
CHARTE DE DÉVELOPPEMENT DU TERRITOIRE DU PAYS DU BESSIN AU VIROIS
LES AXES D’UN
PROGRAMMECADRE DE CHARTE
PAYSAGERE DU
BESSIN
ORIENTATIONS
MESURES
INTERVENTIONS
1/
Promouvoir
un
aménagement cohérent du
territoire
Maintien et renforcement du
maillage de pôles de services sur
l’ensemble du territoire
 Les actions envisagées dans le cadre de l’orientation 4
(maintenir la population habitante et développer une politique
d’accueil de nouveaux habitants) devront être menées
prioritairement sur le réseau de pôles ruraux structurants pour le
territoire
Cf. Chapitre Paysages bâtis
(Urbanisme)
 Améliorer les liaisons routières entre les pôles ruraux et les axes
structurants (RN13, A84, futures liaisons des pôles urbains à l’A84)
 Favoriser une connexion de la RN174 sur la RN13, en direction
du Bessin afin d’apporter un soutien vital pour le développement du
nord-ouest du pays
Cf. Chapitre Infrastructures
 Permettre la connexion des 2 pôles du pays par la réalisation
prioritaire d’un axe nord-sud efficace : raccordement de Vire à l’A84
par une 2x2 voies puis de Bayeux par le même type d’équipement
 Assurer une bonne liaison de Bayeux et Vire avec les pôles
voisins hors du territoire en particulier les axes Vire/Flers et
Bayeux/St-Lô
 S’assurer du maintien d’une bonne liaison ferroviaire de Bayeux
et soutenir son renforcement
Cf. Chapitre Infrastructures
Mise en place de documents de
planification
concernant
l’aménagement du territoire, les
déplacements,
l’habitat,
le
développement économique
 Le pays s’attachera à permettre le développement d’une
réflexion constante sur le pays du Bessin au Virois en soutenant la
mise en place de documents de planification concernant
l’aménagement du territoire, les déplacements, l’habitat, le
développement économique
Cf. Chapitre Paysages bâtis
(planification et urbanisme)
Favoriser l’installation d’acteurs
économiques et accompagner
l’initiative locale
 Avoir une réflexion à l’échelle du pays sur l’implantation des
infrastructures nécessaires pour l’accueil des entreprises
Cf. Chapitre Activités
Infrastructures
 Avoir une démarche organisée d’accueil des entreprises en
concertation avec les communes d’implantation
Cf. Chapitre Activités
Définir la
l’extérieur
 Valoriser les productions et les savoir-faire du Pays
Renforcer les 2 pôles
2/
Soutenir
le
développement
économique en particulier
l’agroalimentaire
communication
vers
Optimiser la spécificité agricole et
agroalimentaire,
valoriser
les
produits du terroir
Favoriser les produits de la mer
BESSIN - CHARTE PAYSAGERE - CAUE 14 - Novembre 2005
 Appuyer les filières émergentes ou en développement
(agritourisme, bio, cidre...)
 Appuyer l’installation notamment sur des secteurs alternatifs aux
grandes productions
 Favoriser l’amélioration de la qualité et du cadre de vie des
agriculteurs
 Développer la commercialisation et la transformation des
produits
Cf. Chapitres Agriculture
Animation culturelle
Activités
Cf. Chapitre Agriculture
Cf. Chapitre Agriculture
26
3/ Exploiter le potentiel
touristique pour en faire
une activité économique à
part entière
Développer l’offre touristique par la
création
d’équipements
et
d’aménagements structurants
Permettre le développement de
complémentarité entre le littoral et
les bocages
4/ Maintenir la population
habitante et développer
une politique d’accueil de
nouveaux habitants
Favoriser la mise en place / le
maintien des équipements de
services à la population pour
soutenir le maillage de bourgs
structurants
 Mettre en place des points info services
Développer la culture et les loisirs
 Améliorer l’offre d’activités sportives et culturelles
Mener une politique territoriale de
l’habitat
 Favoriser l’amélioration de l’habitat
 Soutenir un parc de logements adaptés aux personnes à mobilité
réduite
 Favoriser la mixité sociale
Améliorer la cohésion sociale
5/ Préserver les ressources
naturelles, paysagères et
patrimoniales
 Favoriser l’accroissement de l’offre de l’hébergement
 Développer l’offre de loisirs nautique
 Favoriser le développement du tourisme vert
 Equipements pour l’accueil d’événementiels
 Favoriser la mise en valeur du littoral par des projets
environnementaux de qualité
 Favoriser les investissements qui permettent le développement de
véritables pôles touristiques
 Favoriser l’organisation d’événementiels forts pluriannuels à l’échelle
du Pays
 Aménager un axe Bayeux-Vire
 Favoriser l’organisation de circuits de découverte du Pays
Préserver et valoriser la qualité et
l’identité des paysages et des
espaces naturels
Renforcer le potentiel agricole et
soutenir le développement agricole
durable
Préserver la qualité des ressources
en eau
BESSIN - CHARTE PAYSAGERE - CAUE 14 - Novembre 2005
 L’entretien et la valorisation du maillage des haies
 Le recensement et le caractérisation des paysages
 La valorisation des sites paysagers d’intérêt majeur
 La protection et la valorisation des zones sensibles
 Le soutien des initiatives d’information et d’éducation sur les
paysages et les espaces naturels
 La sauvegarde du patrimoine bâti de caractère (protection,
réhabilitation...)
 Protéger les sites environnementaux et patrimoniaux majeurs (dont
les lieux de mémoire), notamment par l’encadrement des implantations
d’éoliennes (zonage)
 Diversifier l’agriculture et préserver les espèces locales
 Appuyer l’agrobiologie et l’agritourisme
 Améliorer la transparence, la qualité et la traçabilité
 Appuyer les efforts de l’agriculture en matière environnementale
 Accompagner les actions en direction de la valorisation et de la
transformation locale des produits de l’agriculture
 Entretenir les couverts végétaux
 Entretenir l’entretien des cours d’eau et zones humides
 Organiser des animations sur le problème de l’eau et informer le
public sur les produits phytosanitaires et autres pratiques polluantes
 Favoriser la gestion patrimoniale de la ressource eau par les
collectivités productrices et distributrices (AEP, périmètres de
protection...)
Cf Chapitre Paysages
infrastructures et activités
(urbanisme politique logements)
Cf Chapitre Paysages naturels
Cf Chapitres Paysages bâtis
Paysages naturels
Cf Chapitre Animation culturelle
Cf Chapitre Infrastructures
Cf Chapitre Itinéraires de
découverte
Cf Chapitre Paysages bâtis
(urbanisme politique logements et
du patrimoine)
Cf Chapitre Agriculture
Cf Chapitre Paysages naturels
Cf Chapitre Paysages bâtis
(patrimoine)
Cf Chapitre Paysages naturels et
bâtis
Cf Chapitre Agriculture
Cf Chapitres Agriculture
Paysages naturels environnement
27
BESSIN - CHARTE PAYSAGERE - CAUE 14 - Novembre 2005
28
B/ UN TERRITOIRE QUI DOIT AFFIRMER LA
QUALITE DE SES PAYSAGES EN MEME TEMPS
QU’IL DEVELOPPE SES ACTIVITES
A l’intérieur de ce chapitre sont abordés les thèmes relatifs à la mise en place
d’une politique paysagère concomitante au projet de développement local. Le
projet de développement économique du Bessin tel qu’il est énoncé dans son
projet de territoire, repose sur trois orientations stratégiques :
1. Conforter l’activité agricole et les filières agroalimentaires industrielles
qui sont la caractéristique du Bessin (agriculture, industrie laitière,
industrie de pêche et de transformation des produits de la mer)
2. Encourager l’activité de la petite industrie, des services et favoriser le
maintien d’une dynamique d’implantations d’entreprises de type PMEPMI sur le territoire
3. Optimiser la fréquentation du territoire, passer d’une économie
touristique de cueillette à un tourisme d’affaires et à un tourisme de
long séjour. Le développement est à atteindre par :
- L’accroissement de l’offre d’hébergement conjointement à
l’accroissement de l’offre d’animations et d’activités culturelles et de loisirs.
- La création et la localisation de nouveaux équipements de loisirs
(centre aquatique, pôle cheval, golf, etc) (cf. schéma « Les projets connus
à l’échelle du Bessin » p 32)
- La mise en place d’animations et d’activités en lien avec le territoire,
les paysages et son environnement peut être envisagée par la création de
nouveaux produits touristiques (découverte des ferme manoirs du Bessinétude en cours) ou par la mise en valeur des sites et paysages qui forgent
l’identité du Bessin.
Les éléments d’une politique paysagère la plus directement en rapport avec
ce projet de développement économique semblent être ceux relatifs : aux
infrastructures, aux zones d’activités, aux commerces et services, à
l’agriculture et au tourisme.
L’activité touristique sera abordée dans ce chapitre (B) principalement dans
la partie concernant les infrastructures et les principaux axes de découverte
du Bessin.
Le chapitre suivant (C) est consacré au caractère particulier des paysages
locaux (paysages naturels patrimoniaux, paysages bâtis, itinéraires de
découverte touristique, l’animation culturelle autour du patrimoine, des sites et
des activités locales), et traitera de la vie au village pour les habitants et les
touristes.
BESSIN - CHARTE PAYSAGERE - CAUE 14 - Novembre 2005
B-1 / LES INFRASTRUCTURES ET LA QUALITE DES
PAYSAGES
Parce qu’elles sont le support du développement socio-économique, qu’elles
constituent des lieux d’observation essentiels et des vecteurs majeurs de
découverte du territoire, les infrastructures sont un domaine privilégié pour
une politique paysagère visant à promouvoir le Bessin et son image
qualitative. Dans cette perspective, les hypothèses de travail pourraient être
les suivantes :
• Accompagner l’évolution ou la création des axes à enjeux de
développement
• Mettre en place à partir des axes principaux et sur les axes porteurs
de l’économie touristique une stratégie de découverte du Bessin,
 ACCOMPAGNER LA CREATION OU L’AMELIORATION DES AXES
ROUTIERS DONT LA TRANSFORMATION EST PROGRAMMEE DANS LA
CHARTE DE DEVELOPPEMENT (cf. carte « Les infrastructures en
évolution et les pôles d’activités : 2 orientations», p 33)
Afin de promouvoir un aménagement cohérent du territoire du Bessin au
Virois, la charte du projet de territoire et le Conseil Général du Calvados ont
défini, des orientations concernant l’évolution des axes routiers. Ces
évolutions sont également celles du schéma départemental routier défini par
le Conseil Général.
Sur le territoire du Bessin, deux catégories d’axes sont concernés :

Les axes à créer

Bayeux/Tilly-sur-Seulles/ A84 : Le développement de la RD 6 est
mentionné au projet de territoire puisque c’est un axe essentiel,
future 2x2 voies, pour une connexion nord/sud à l’échelle du Pays.
La valorisation de l’environnement et des paysages de bords d’eau
le long de cet axe est important
• Le futur contournement Nord de Bayeux est un maillon du
développement économique touristique qu’il faudra accompagner
dans le cadre d’une politique d’accompagnement paysager des axes
structurants du Bessin.
•

Les axes à améliorer
• Bayeux/Saint-Lô : la RD 572 est un axe majeur en tant que liaison
interdépartementale et en particulier avec le pôle de Saint-Lô
29
• L’axe Bayeux/Le Molay-Littry : La RD 5 est un axe majeur de
développement le long duquel les risques d’une urbanisation en
« doigt de gant » sont forts et préoccupants, de même que le
ralentissement régulier du trafic. Le développement de cet axe et de
l’urbanisation doit s’accompagner d’un conseil auprès des élus des
communes concernées
• L’axe Bayeux/Port-en-Bessin: La RD 6 est un axe qui assure le
développement économique vers la RN 13 via l’échangeur de
Cussy. Cette infrastructure est à refondre et à adapter aux usages
actuels ce qui justifie son inscription dans le projet de territoire,

Les domaines concernés : Les infrastructures à évolution
rapide
 L’inscription dans la charte des paysages des infrastructures à
évolution programmée est primordiale afin de :
 Garantir la qualité paysagère des tracés et des abords des axes,
 Préserver les sites sensibles traversés (ex : littoral, vallée de la Seulles, le
monde de la forêt…)
 Prévoir les conséquences de la création d’infrastructures (échangeur) par
rapport à l’urbanisme des communes, notamment pour les villages ou villes
jouxtant ou se trouvant à proximité visuelle des tracés : entrées et traversées
de bourgs, maîtrise du développement urbain par rapport aux futurs axes)
 Des projets liés à l’évolution des infrastructures sont d’ores et déjà connus
à l’échelle du SCoT du Bessin (cf. «Les projets connus à l’échelle du SCoT
du Bessin », page 32).
 DEVELOPPER UNE STRATEGIE DE DECOUVERTE EN
PROFONDEUR DU BESSIN ET SES PAYSAGES(cf. carte « Quatre
orientations pour une découverte en profondeur du Bessin », P 34)
Les infrastructures sont les vitrines des pays ; elles conduisent aux sites et
aux villages ; elles en sont « les chemins de la découverte ». Une action
paysagère se doit d’être conduite autour des axes de découverte du Bessin,
dans une dimension bien plus large que l’emprise de la voie et de ses abords
immédiats.
Quatre orientations stratégiques sont proposées :
 A partir de la RN 13 créer les conditions favorables à la découverte
du Bessin
La RN 13 est porteuse de la "première image" paysagère perçue par l'usager
de l'autoroute et les objectifs de cette politique pourraient être les suivants:
BESSIN - CHARTE PAYSAGERE - CAUE 14 - Novembre 2005
"L'espace visuel" de la future autoroute, territoire plus large que le
couloir autoroutier lui-même, peut faire l'objet de plusieurs actions
significatives à inscrire dans le cadre d’un projet paysager « image
Bessin » afin d’inciter l’usager à une découverte du Bessin (vues vers les
paysages et sites visibles depuis la RN 13, signalisation, localisation des
extensions urbaines, images des villages à proximité des infrastructures)
• Valoriser les portes d’entrée du Bessin : les échangeurs sont des lieux
stratégiques à traiter, par exemple pour les principaux (à l’exception de
Bayeux) :
 Cussy (site probable de l’implantation d’un équipement de loisirs,
porte d’accès vers Port-en-Bessin)
 Formigny (point d’accès vers la côte et les sites de mémoire, pôle de
développement intercommunal)
 Isigny-sur-Mer (conserver l’image de l’agro-alimentaire visible depuis
la voie, veiller à ce que le tracé et les aménagements paysagers de la
future autoroute n’effacent pas la perception de la ville)
 Carcagny (site probable de développement futur ?).
• Traiter depuis les échangeurs, les principales voies d’accès aux
sites majeurs et pittoresques du Bessin : par des interventions
mesurées il est peut être possible d’améliorer au fur et à mesure du
temps des aménagements, d’entretenir les haies de bord de routes, la
qualité paysagère des infrastructures d’accès aux sites et villages
touristiques et mettre en valeur ces derniers.
•
 Mettre en place des chartes d’itinéraires et de mise en valeur
paysagère
La RD 514 pourrait être l’opération pilote de ce type d’interventions.
Bien que n’étant pas mentionnée dans le projet de territoire du
pays, elle est un axe majeur du territoire du Pays. Les enjeux qui y
sont attachés ne sont pas que routiers.

Sur le plan routier, c’est un axe majeur porteur d’un flux
touristique conséquent. Son assiette foncière est très étroite et les
aménagements périphériques y sont difficiles et contraints de ce fait.
A terme, les interventions à y faire devraient devenir une priorité
reconnue, si l’on veut répondre aux enjeux de développement
touristique.

Par ailleurs, cette route est porteuse d’enjeux d’urbanisme.
Plusieurs communes littorales qui s’y attachent ont une urbanisation
qui est à concilier avec les impératifs de sécurité routière. La route est
un endroit d’échanges entre les différents modes de déplacement et
d’accès au littoral. Les entrées et traversées de bourgs présentent
des signes de détérioration de la qualité urbaine et paysagère en
raison d’une urbanisation récente ayant une image peu gratifiante.
30
Il y a donc un enjeu essentiel à reconnaître cette route, ses abords et
les sites du littoral comme devant relever d’une approche d’ensemble
à des fins de mise en valeur touristique et paysagère. L’objectif des
politiques à y conduire devra être la recherche de la cohérence
paysagère et urbaine. Les urbanisations futures, les aménagements
urbains et paysagers devront contribuer à former et préserver une
identité locale « Bessin ».
Selon la volonté qui sera manifestée par les décideurs locaux
deux niveaux d’engagement sont possibles :
1. L’engagement minimaliste : l’amélioration de l’image des
traversées de bourgs et des espaces publics par l’adoption
d’un cahier des charges qualitatif commun définissant
l’identité locale Bessin. Ce cahier des charges pourrait être
utilisé pour les travaux de voiries et d’aménagement des
espaces publics. Dans le même esprit, un travail en
concertation pourrait être engagé avec le soutien du CAUE
pour l’adoption de règlements définissant pour la bande
littorale du Bessin l’aspect des constructions dans les Plans
Locaux d’Urbanisme.
2. L’engagement volontariste : dans le respect des compétences
respectives des communes et des communautés de communes,
l’adoption et la mise en place d’un programme d’itinéraire de mise
en valeur des villages et villes traversés par la RD 514 (englobant
également le traitement paysager ou la requalification paysagère
des zones d’activités visibles depuis la voie) pourrait compléter la
démarche.

Mettre en valeur la RD 6 :L’axe Bayeux/Port-en-Bessin et le
contournement nord de Bayeux
La RD 6 est inscrite au projet de territoire, le contournement Nord de Bayeux
est largement justifié en tant que support au développement touristique et axe
de pénétration vers les sites majeurs.
Les aménagements routiers à prévoir justifieront la recherche d’un
accompagnement paysager de qualité, à la hauteur des grands projets
touristiques de ce secteur.
touristiques, signalisation). Ils seront à identifier au moment de
l’apparition de projet de développement touristique.
 VALORISER LES SECTEURS FERROVIAIRES
La ligne ferroviaire est un des axes majeurs d’entrée paysagère du Bessin.
Elle est le vecteur d’une liaison nationale (Paris/Cherbourg) et d’une desserte
locale qui irriguent Bayeux et Lison (dessertes ponctuelles d’Audrieu, du
Molay-Littry et de Breteville-Norrey) au rythme d’environ 17 allers-retours par
jour en semaine.
Le maintien de cette liaison et son renforcement est un des enjeu du projet de
territoire du Pays.
Afin de valoriser ce mode de transport et la découverte paysagère qu’il
propose, des actions peuvent être envisagées :
 Traiter la qualité des abords de la voie et permettre des points de vue
sur le territoire
 Améliorer l’accès aux gares et valoriser les secteurs ferroviaires
(gares, abords, emprise des voies, hangars...)
 L’aménagement du territoire SCoT, PLU.
 EN RESUME
La hiérarchie des voies, l’ordre des interventions sont à établir en fonction des
orientations de la charte et des priorités que se donne le Pays. Les approches
paysagères opérationnelles seront à mettre en œuvre au fur et à mesure des
interventions sur le réseau. Par contre la nécessité d’un schéma routier
définissant les priorités d’intervention et les phasages serait souhaitable afin
de faciliter l’élaboration des documents d’urbanisme (SCoT/ PLU).
Nota : Les itinéraires touristiques qui ne sont pas à confondre avec les
axes majeurs évoqués ici seront traités dans le chapitre C : « Un territoire qui
met en valeur le caractère particulier de ses paysages locaux ».

Mettre en valeur les axes d’irrigation du sud Bessin
Le Sud Bessin ne propose pas suffisamment d’alternative touristique au
tourisme littoral, en capacité d’hébergement comme en animation
touristique. Un programme à l’initiative des communautés de communes
allant dans ce sens serait souhaitable.
En fonction de ce programme des axes routiers majeurs pourront justifier
d’aménagements paysagers (tracés, traversées de bourgs, haltes
BESSIN - CHARTE PAYSAGERE - CAUE 14 - Novembre 2005
31
LEGENDE
BESSIN - CHARTE PAYSAGERE - CAUE 14 - Novembre 2005
32
LES INFRASTRUCTURES EN EVOLUTION ET LES POLES D’ACTIVITE : 2 ORIENTATIONS
1Développer
une
politique
d’accompagnement
paysager des créations et
des aménagements des
infrastructures,
2Créer un label de
qualité des zones et
parcs d’activités pour les
zones nouvelles et les
requalifications,
(label
environnement,
paysages et qualité des
services)
LEGENDE
BESSIN - CHARTE PAYSAGERE - CAUE 14 - Novembre 2005
33
QUATRE ORIENTATIONS POUR UNE DECOUVERTE EN PROFONDEUR DU BESSIN
BESSIN - CHARTE PAYSAGERE - CAUE 14 - Novembre 2005
34
BESSIN - CHARTE PAYSAGERE - CAUE 14 - Novembre 2005
35
B-2 / LES ACTIVITES ET LA QUALITE DES PAYSAGES
Le territoire du Bessin compte 28 zones d’activités, concentrées pour la
majeure partie d’entre elles le long de son épine dorsale, la RN 13. Elles sont
génératrices de flux de circulation et drainent une population importante.
Parce qu’elles sont l’expression de la vigueur économique et sociale du
territoire, elles participent fortement à son image dynamique et qualitative.
Elles sont un enjeu essentiel dans une politique paysagère.

Une démarche de labellisation des zones instaurée à l’échelle du Bessin
pourrait être à l’origine d’une démarche de communication faisant valoir la
« qualité Bessin ».
Vue de la Zone d’activités Janjac
LES ZONES D’ACTIVITES
Les actions paysagères à mener sur ces zones (existantes ou à venir) ne
doivent pas contribuer à dissimuler le dynamisme économique mais à le
mettre en scène.
Outre la qualité des dessertes routières, les critères paysagers doivent être
des données essentielles pour le choix d’implantation des futurs pôles
d’activités économiques.
Afin d’améliorer le tissu existant et de maîtriser l’implantation et la qualité des
futures localisations, il est essentiel de mettre en place une politique
d’insertion paysagère. Elle pourrait se concrétiser par une politique ayant les
objectifs suivants: Soutenir le développement et le dynamisme économique
par une amélioration de l’image des zones d’activités et de l’offre de services.
Les domaines concernés seraient alors les suivants :
 L’amélioration de la qualité des nouvelles zones d’activités : Il
faudrait passer de la notion de zone d’activités à la notion de parc d’activités.
Celle-ci serait porteuse d’une image de qualité accrue par son offre de
services et ses prestations en matière de paysages et d’environnement. Ceci
pourrait être accompagnée d’une labellisation : qualité parc d’activités Bessin
ou Pays.
Ainsi que cela existe pour plusieurs zones du département les actions
conduisant à cette labellisation pourraient être les suivantes :

Mise en place d’un cahier des charges commun à l’ensemble du
territoire du Bessin

Traduire le cahier des charges
dans les règlements des
documents d’urbanisme et/ ou favoriser sa mise en œuvre par la
politique de labellisation assortie d’une incitation financière

Créer une offre qualitative commune au Bessin (système
d’information, de services, mise en réseau, signalétique…).
 La requalification des zones d’activités existantes pour une
revalorisation de l’image industrielle du Bessin
Sous réserve d’adaptation une démarche de labellisation similaire à celles
des zones nouvelles pourrait être proposée afin d’inciter les entreprises et les
collectivités à s’inscrire dans des démarches de requalification.
BESSIN - CHARTE PAYSAGERE - CAUE 14 - Novembre 2005

LES COMMERCES ET LES SERVICES PUBLICS
Les paysages commerciaux sont caractéristiques des centres-villes et des
centre-bourgs, ils drainent toute la population et constituent à ce titre les
paysages du quotidien.
1 - Une action sur les façades commerciales est un élément essentiel de
leur mise en valeur
Une réflexion centrée sur la nature des devantures commerciales (formes,
matériaux, couleurs, etc.) peut constituer une première action de mise en valeur
des paysages commerciaux. Elle devrait être accompagnée d'une réflexion sur
les enseignes et sur les publicités qui contribuent parfois à dénaturer l'image de
l'activité commerciale.
Une telle action ne saurait être envisagée sans un réaménagement des espaces
publics qui constituent le devant des façades et qui contribuent à ce titre aux
paysages commerciaux. Cette mise en valeur de l'activité commerciale doit
constituer, quelle que soit l'échelle du bourg ou du village, un des objectifs d'une
politique de réhabilitation des centre-bourgs.
Parce qu'ils ont une stratégie d'implantation particulière à l'entrée des bourgs et
qu'ils constituent un paysage urbain très particulier souvent peu qualitatif, les
commerces de grande ou moyenne distribution nécessitent une action
paysagère particulière, à l'instar de celle sur les zones d'activités dont ils
ne font pas toujours partie.
2 - Les services et les équipements publics (mairie, écoles, stades,
terrains de sports, de plein air…) constituent « l’âme du bourg », ils sont
des lieux de convivialité et de forte identification pour la population et pour
les visiteurs.
36
A ce titre, leur aménagement paysager mérite une attention particulière qui fait
parfois défaut. L’expérience montre que les communes sont souvent
demandeuses d’aménagements paysagers. En complément à l’assistance des
dossiers, la création de cahier des charges en rapport avec l’identité locale serait
bénéfique (types de matériaux préconisés, végétaux, types d’aménagement) et
contribuerait à une qualité spécifique du Bessin.

LES PROPOSITIONS DU CHAPITRE B CONSACRE AUX PAYSAGES DES
INFRASTRUCTURES ET DES ACTIVITES (AUTRES QU’AGRICOLES)
SONT SYNTHETISEES DANS LE TABLEAU CI-APRES.
LES EQUIPEMENTS STRUCTURANTS TOURISTIQUES
Des projets structurants sont en phase d’émergence sur le territoire du Bessin. La
nature de ces projets (développement d’une unité d’accueil et d’animation
touristique entre autre) conduit à les inscrire dans le temps, dans des délais qui
sont compatibles avec la charte du projet de territoire du Bessin.
Leur inscription dans les documents d’urbanisme est un enjeu. Le rôle du SCoT
pour déterminer les orientations stratégiques permettant de définir sur l’ensemble
du littoral les pôles d’accueil et les secteurs d’intervention paysagère et
environnementale est primordial.

L’EOLIEN
Des projets d’implantations éoliennes ont été proposés en différents lieux du
Bessin. Il sera judicieux de mettre à profit les éléments de la charte
départementale pour proposer une logique de développement adaptée au site
(prise en compte de la sensibilité des espaces, prise en compte des
nuisances sonores, enjeux de co-visibilité). Le SCoT sera un excellent
support à une réflexion d’ensemble. Le Pays du Bessin au Virois pourra par
ailleurs définir à l’échelle de l’ensemble de son territoire les zones et secteurs
les plus appropriées pour y recevoir des implantations bien acceptées
(notamment par des études opérationnelles destinées à favoriser la création
de centres éoliens, dont la taille optimale aurait été prédéfinie).
 LA GESTION DES DECHETS MENAGERS : UNE PREOCCUPATION
ECONOMIQUE ET ENVIRONNEMENTALE
La création de centre de récupération ou de traitement des déchets devra, y
compris lorsqu’elle se sera localisée à l’intérieur des zones d’activités faire
l’objet d’un traitement paysager et environnemental de haute qualité afin de
créer une image encore plus positive de ce type d’activités.
Le SCoT pourra définir au mieux les secteurs les plus appropriés au
développement des installations utiles à cette activité.
Cette démarche sera à conduire dans le cadre des partenariats en place au
sein du Pays du Bessin au Virois.
BESSIN - CHARTE PAYSAGERE - CAUE 14 - Novembre 2005
37
I-
STRATEGIE
D’ACCOMPAGNEMENT
INFRASTRUCTURES :
PAYSAGER
DU
DEVELOPPEMENT
DES
 Les objectifs :
Accompagner leur transformation programmée dans la charte de
développement et dans le Schéma Départemental Routier
I.1.
ACCOMPAGNER LA CREATION OU L’AMELIORATION D’AXES ROUTIERS PROGRAMMEE DANS LA CHARTE DE
DEVELOPPEMENT DU TERRITOIRE
 Deux catégories d’axes :
 Les domaines concernés :
I.2.
- Les axes à créer (liaison A 84, contournement Nord de Bayeux)
- Les axes à améliorer (RD 5, RD 572 et RD 6)
- L’aménagement du territoire (SCoT du Bessin, PLU)
- L’insertion paysagère des infrastructures et lisibilité des paysages
identitaires (la route en tant que vitrine du pays)
DEVELOPPER UNE STRATEGIE DE DECOUVERTE EN PROFONDEUR DU BESSIN ET SES PAYSAGES
 A partir de la RN 13 créer les conditions nécessaires de découverte du Bessin :
- Les échangeurs en tant que portes d’entrée du Bessin
- Les voies d’accès aux sites touristiques (haies de bord de route)
 Mettre en place des chartes d’itinéraires
- Action littoral et RD 514
- Le contournement Nord de Bayeux et la desserte de Port-en-Bessin
- Les axes d’irrigation du Sud Bessin
I.3.
METTRE EN VALEUR L’AXE BAYEUX/PORT-EN-BESSIN PAR UNE POLITIQUE DE QUALITE DE L’URBANISME ET
DE MISE EN VALEUR DES PAYSAGES ET DE L’ENVIRONNEMENT
I.4. METTRE EN VALEUR LES AXES D’IRRIGATION DU SUD BESSIN
I.5
VALORISER LES SECTEURS FERROVIAIRES (BAYEUX, LISON, AUDRIEU)
3.
ERRO
BESSIN - CHARTE PAYSAGERE - CAUE 14 - Novembre 2005
38
II-
LES ZONES D’ACTIVITES ET LA QUALITE DES PAYSAGES
I.1.
LES ZONES D’ACTIVITÉS ET COMMERCES
 Les objectifs:
Soutenir le développement et le dynamisme économique par une
amélioration de l’image des zones d’activités et de l’offre de services
 Les domaines concernés :
-Création d’un la bel « zones d’activités qualité Bessin » (cahier des
charges communs qualitatif, requalification des zones d’activités
existantes)
-Promouvoir la qualité de vie au village (façades commerciales, espaces
publics, abords des équipements publics)
-Engager une intervention paysagère et environnementale primordiale
(SCoT, documents d’urbanisme, loi littorale, réflexions préopérationnelles)
 Nota : Point particulier à traiter : L’intégration paysagère dans les zones d’activités d’une entreprise ou d’un
centre de traitement des déchets ménagers et professionnels
II.2. LES EQUIPEMENTS STRUCTURANTS TOURISTIQUES
 Les objectifs :
I.3.
Inscription dans les documents d’urbanisme des espaces destinés à
recevoir des opérations d’accueil d’hébergement et d’animation,
déterminer les conditions d’insertion harmonieuse dans les sites.
L’EOLIEN, LA GESTION DES DECHETS MENAGERS
 Les objectifs :
Préciser les secteurs favorables à l’implantation de ces activités
BESSIN - CHARTE PAYSAGERE - CAUE 14 - Novembre 2005
39
TABLEAU DE CORRESPONDANCE : Entre charte de développement du territoire et charte paysagère
CHARTE DE DÉVELOPPEMENT DU TERRITOIRE DU
PAYS DU BESSIN AU VIROIS
ORIENTATIONS
MESURES
INTERVENTIONS INTEGRANT
UNE DIMENSION PAYSAGERE
1/ Promouvoir un 
aménagement
cohérent du
territoire
Maintien et

renforcement du
maillage de pôles de
services sur
l’ensemble du

territoire
Améliorer les liaisons routières entre les
pôles ruraux et les axes structurants
(RN13, A84, futures liaisons des pôles
urbains à l’A84)
Renforcer les 2 pôles
2/ Exploiter le
potentiel
touristique pour en
faire une activité
économique à part
entière
Développer l’offre
touristique par la
création
d’équipements et
d’aménagements
structurants
Permettre le
développement de
complémentarités
entre littoral et
bocages
AXES D’UN PROGRAMME CADRE DE CHARTE PAYSAGERE POUR LES INFRASTRUCTURES
ET LES ACTIVITES
CHAPITRES
/THEMES
I- ACCOMPAGNER LA CREATION OU
L’AMELIORATION DES AXES ROUTIERS
DONT
LA
TRANSFORMATION
EST
PROGRAMMEE
DANS
LA
CHARTE
PAYSAGERE
1- Les axes à créer
- Liaison avec l’A 84 : Qualité paysagère des
abords des axes, des sites sensibles ou
remarquables traversés, conséquence de la
création des infrastructures sur l’environnement
2- Les axes à améliorer
- RD 6, RD 572, RD 5 : Qualité de l’urbanisme
des espaces et bâtiments publics, des connexions
intermodales, etc
3- Prévoir les conséquences de la création
d’infrastructures par rapport à l’urbanisme
(entrées et traversées de bourgs, maîtrise du
développement urbain)
Favoriser une connexion de la RN174
sur la RN13, en direction du Bessin afin
d’apporter un soutien vital pour le
développement du nord-ouest du pays
Permettre la connexion des 2 pôles du
pays par la réalisation prioritaire d’un axe
nord-sud efficace : raccordement de
Bayeux à l’A84 par une 2x2 voies

Assurer une bonne liaison de Bayeux
avec les pôles voisins hors du territoire en
particulier Bayeux-St-Lô

S’assurer du maintien d’une bonne
liaison ferroviaire de Bayeux et soutenir
son renforcement
1 – Action 1% paysage engagée
actuellement
2 – RD 514 mentionnée(1) dans le projet de
territoire et intervention intégrée au PDR
3 – Axe Bayeux / Port-en-Bessin
mentionné(1) au projet de territoire
(1) mentionné sur la carte « synthèse
stratégique – orientations stratégiques »
en tant que point d’appui au
développement touristique
Quelles sont les interventions prévues ?
BESSIN - CHARTE PAYSAGERE - CAUE 14 - Novembre 2005
HYPOTHESES D’ACTIONS
INFRASTRUCTURES
SITE
CONCERNE
RD 6, RD 5, RD
572
II- DEVELOPPER UNE STRATEGIE DE
DECOUVERTE EN PROFONDEUR DU BESSIN
ET SES PAYSAGES
1- A partir de la RN 13 créer les conditions
favorables à la découverte du Bessin (projet
« image du Bessin », mise en valeur porte
d’entrée et échangeur)
2- Mettre en place des chartes d’itinéraires
(cahier des charges qualitatif commun, conseils
architecturaux, introduction de règles dans les
documents d’urbanisme, programme de mise en
valeur des villes et villages traversés)
3- Mise en valeur de l’axe Bayeux-Port-enBessin en tant que support au développement
touristique
4- Mettre en valeur les axes d’irrigation du Sud
du Bessin
IIIVALORISER
LES
SECTEURS
FERROVIAIRES (améliorer la qualité des abords,
et l’accès aux gares, réévaluer l’impact ferroviaire
sur l’aménagement du territoire)
ETUDES
REPERTORIEES
RN 13/A 13 et
ses abords
« Charte locale 1%
Paysage et
Développement » DDE14/SAU 1996
« A13 : essai sur une
nouvelle relation villedéviation » –
DDE14/SAU/ENSP
Versailles – 1998
« Programme
intercommunal de mise
en valeur des
communes riveraines
de la déviation de
Bayeux » – CAUE14 /
ADTLB - 1998
RD 514,
contournement
Nord de
Bayeux, les
axes routiers
du Sud
Lison, Bayeux,
le Molay-Littry
40
3/ Soutenir le

développement
économique
Favoriser

l’installation d’acteurs
économiques et
accompagner
l’initiative locale
Favoriser une
gestion durable des
déchets
Avoir une réflexion à l’échelle du pays
sur l’implantation des infrastructures
nécessaires pour l’accueil des entreprises
4/ Maintenir la

population
habitante et

développer une
politique d’accueil

de nouveaux
habitants
Favoriser la mise en 
place/le maintien des
équipements de
services à la
population
Mettre en valeur les paysages du
quotidien (notion de vie au village)
5/ Exploiter le
potentiel
touristique pour en
faire une activité
économique à part
entière
 Favoriser la mise en valeur du littoral par
des projets structurants respectueux de
l’environnement
Avoir une démarche organisée d’accueil
des entreprises en concertation avec les
communes d’implantation
Zones
d’activités
 Favoriser le développement
d’entreprises de recyclage de déchets
ménagers et professionnels
 Sensibiliser et informer à l’utilisation
des déchetteries
Renforcer l’offre de services à la
personne (enfant et PMR)
ACTIVITES
Equipements
services
publics et
commerces
Veiller au maintien des services
scolaires en milieu rural
Soutenir le développement des maisons
médicales pour maintenir une médecine de
proximité
 Favoriser l’accroissement de l’offre
d’hébergement
Equipements
touristiques
structurants
 Accompagner la mise en scène des pôles
touristiques
Eolien
Gestion des
déchets
BESSIN - CHARTE PAYSAGERE - CAUE 14 - Novembre 2005
I- SOUTENIR LE DEVELOPPEMENT ET LE
DYNAMISME ECONOMIQUE PAR LA
CREATION D’UN LABEL « ZONES
D’ACTIVITES QUALITE BESSIN »
1- Améliorer la qualité des nouvelles zones
d’activités
(cahier des charges commun, documents
d’urbanisme et règlement, offre qualitative…)
2- Requalifier les zones d’activités existantes
pour une revalorisation de l’image industrielle
du Bessin
II- PROMOUVOIR LA QUALITE DE VIE AU
VILLAGE
1- Actions de mise en valeur des façades
commerciales et espaces publics proches des
commerces
2- Aménagements paysagers pour les
équipements publics et les aires de
stationnement
ZA de Bayeux,
Nonant,
St-Martin-desentrées,
Courseulles
« Charte locale 1%
Paysage et
Développement » DDE14/SAU 1996
« A13 : essai sur une
nouvelle relation villedéviation » –
DDE14/SAU/ENSP
Versailles – 1998
« Entrée est de l’agglo
Bayeusaine –St Martindes-Entrées » -Marché
de définition - Mars
2002
« Programme
intercommunal de mise
en valeur des
communes riveraines
de la déviation de
Bayeux » – CAUE14 /
ADTLB – 1998
« Aménagement des
communes du canton
de Ryes » – CAUE 14 –
1996
ENGAGER UNE INTERVENTION PAYSAGERE
ET ENVIRONNEMENTALE PRIMORDIALE
1- Articulation SCoT, documents d’urbanisme,
loi littorale et secteurs d’intervention
paysagère (pôles d’accueil touristique, pôles de
loisirs) :
- Prévoir et traiter la création d’accueil touristique
par des documents d’urbanisme adaptés
- Contribuer aux réflexions pré-opérationnelles
PRECISER LES SECTEURS FAVORABLES A
L’IMPLANTATION DE CES ACTIVITES
1- Inscription dans les documents d’urbanisme
41
BESSIN - CHARTE PAYSAGERE - CAUE 14 - Novembre 2005
42
B-3 / L’AGRICULTURE ET LA QUALITE DES PAYSAGES
A l’intérieur de ce chapitre sont présentés successivement les mutations en
cours de l’agriculture et des paysages, les ensembles de paysages
identitaires du Bessin tels qu’ils sont encore repérables et les éléments d’une
stratégie d’intervention, telle qu’elle ressort de la charte de territoire et des
informations recueillies au fur et à mesure des réunions, et des rencontres
suscitées pour cette étude.

L’AGRICULTURE ET LES PAYSAGES :
SIMULTANÉES, EN COURS D’ACCÉLÉRATION
DES
MUTATIONS
Un peu partout le milieu physique a fortement déterminé le contexte
paysager. L’humanisation et l’histoire économique ont, elles aussi, contribué à
1
l’agencement des paysages actuels. Comme le rappelle P. Brunet « Aucun
paysage n’est immuable, tous ont changé, tous continueront à se
transformer ».
La mutation en cours de l’agriculture, les processus d’urbanisation fortement
présents sur certains secteurs du Bessin sont autant de facteurs de
transformation de nos paysages actuels.
manière plus significative, dans le Bessin, la diminution de la SAU se répartie
inégalement en raison d’une plus forte pression foncière à l’est en limite de la
Plaine de Caen et autour de Bayeux. Parallèlement, la population familiale
agricole a diminué alors que la population totale sur le territoire s’est accrue.
Le nombre de chefs d’exploitations et co-exploitants à temps complet a
baissé. Peu d’installations ont été aidées depuis 1993. Les freins à
l’installation sont nombreux et forts (distorsion entre coût d’installation/ revenu
et surface). Les départs anticipés (avant l’âge de la retraite) sont décrits
comme étant de plus en plus nombreux, y compris sur les structures
2
économiques performantes .
Ces constats et ces interrogations posent le problème du devenir des
paysages agricoles. Quelles seront les conséquences de la modification
de l’activité agricole et de la restructuration des exploitations sur les
paysages? Qu’en sera-t-il du patrimoine des sièges d’exploitation ?
Au travers des mesures suivantes, le projet de territoire fournit des pistes
d’actions pour soutenir l’activité agricole et aider à la préservation des
paysages :
-
Appuyer l’installation
-
Renforcer les dispositifs de transmission
La caractéristique de notre époque pourrait bien résider dans l’ampleur et le
rythme accéléré des mutations de l’agriculture et des processus
d’urbanisation et en conséquence dans la transformation encore plus rapide
que par le passé des paysages.
-
Favoriser l’amélioration de la qualité et du cadre de vie des agriculteurs
-
Soutenir les initiatives d’information et d’éducation sur les paysages
-
Sauvegarder le patrimoine bâti de caractère et/ ou remarquable.
Celles-ci portent sur les sujets suivants :
Il reste à déterminer concrètement les formes que pourrait prendre ce soutien
dans le domaine du paysage qui nous concerne présentement.
•
Le second programme de mise aux normes des exploitations et ses
conséquences éventuelles
quant
aux
exploitations
non
professionnelles ou de petite taille
•
Le devenir des exploitations agricoles en des termes de « reprise »
et d’affectation des lieux
•
L’équilibre à préserver entre l’agriculture et l’urbanisation, dans les
zones à forte pression foncière (normes de distance entre les
bâtiments d’élevage et habitations).
 Une compétition pour l’utilisation de l’espace et relations avec « les
non-agricoles »
La Surface Agricole Utile a été légèrement réduite depuis 1988 du fait de la
progression des zones urbanisées. En 2000, la part de la SAU dans la
superficie totale est similaire à la moyenne départementale. Cependant, de
1
Pierre Brunet, in « Inventaire régional des paysages de Basse-Normandie » avec la
collaboration de P. Girardin, Conseil Régional de Basse-Normandie et DIREN, juillet 2001.
BESSIN - CHARTE PAYSAGERE - CAUE 14 - Novembre 2005
 La forte évolution des paysages agricoles sur la partie est pourrait
être considérée comme l’illustration d’une évolution, à terme plus large
sur le territoire
Les surfaces labourées progressent : moins fortement sur l’ensemble de la
zone SCoT, mais significativement à l’est. Les prairies naturelles ne
représentent plus que 25 % des surfaces à l’est (canton de Ryes) contre 64 %
à l’ouest (canton d’Isigny-sur-mer). Les céréales et le maïs ensilage
continuent leur développement2.
Cette évolution a d’ores et déjà pour conséquence une forte ouverture des
paysages.
2
Véronique Desaunais, « Les préoccupations des agriculteurs », intervention du 5 mai 2004SCOT Bessin, Chambre d’agriculture du Calvados.
43
 L’altération des bocages
Le signe le plus visible de l’évolution des paysages est l’altération du bocage.
Cette altération prend souvent la forme d’une disparition complète de la haie,
de son talus et de son fossé. Mais l’altération correspond également à une
déstructuration par absence d’entretien.
Les agriculteurs présents lors de la réunion de la commission relative au
thème de l’agriculture étaient tous des gens motivés par la qualité des
paysages. Ils ont indiqué que beaucoup d’exploitations agricoles sont
sensibilisées à la protection de l’environnement et du bocage, mais
rencontrent des problèmes de temps, de moyen et de main d’œuvre. La
disparition de la transmission d’un savoir-faire est une réalité. Les agriculteurs
ne savent plus entretenir leur haie, qui de ce fait ne sont plus conduites selon
les pratiques traditionnelles. Sauraient-ils le faire qu’ils n’en auraient plus les
moyens en personnel et en temps. Le bois des haies n’est actuellement pas
une source de revenu. Il faut payer pour que le bois soit accepté dans les
déchetteries. La haie est actuellement une charge et non pas un produit pour
l’agriculteur.
Pour ces raisons, le thème de la haie est à restituer dans une approche
plus globale concernant : l’évolution de la politique agricole dans le
Bessin, de l’utilisation de grandes chaufferies bois dans des
équipements publics et par les privés, les politiques de bassin versant
et d’amélioration de la qualité des eaux (cf. § « Pour les paysages
agricoles qui bougent : une stratégie d’intervention » p 56).
 Une qualité de l’eau préoccupante
- Destruction des haies et assèchement des zones humides (perturbation du
régime hydraulique des rivières et de la qualité des eaux).
Les mesures de la PAC (nouvelles normes d’épandage, respect de la
diversité des assolements…), la taille actuelle des exploitations dans
certaines zones du Bessin (par rapport aux normes d’épandage), la
consommation de l’espace agricole à des fins d’urbanisation peuvent
créer des problèmes aux agriculteurs. Les documents d’urbanisme et
pratiques agricoles sont à examiner de manière coordonnée afin d’éviter
que des exploitants agricoles soient contraints à tel point qu’ils n’aient
plus les surfaces d’épandage nécessaires à leur exploitation. Il serait
utile de développer des programmes de réflexion multi acteurs avec les
agriculteurs sur la qualité de l’eau et les productions agricoles.
Le projet de territoire décline des mesures en faveur de la préservation de la
qualité des ressources en eau. Elles jettent les bases d’une réflexion
concertée :
-
Entretenir les couverts végétaux
-
Favoriser l’entretien des cours d’eau et zones humides
-
Organiser des animations sur le problème de l’eau
-
Appuyer les efforts de l’agriculture en matière environnementale
-
Diversifier l’agriculture et préserver les espèces locales
- Mettre en place une réflexion sur la réduction des déchets (agricoles) à la
source.
 Une forte densité laitière et bonne valorisation de la part des
Le Bessin connaît de gros problèmes concernant la qualité de l’eau avec une
fragilité de la nappe du Trias (atrazine) et la présence de nitrates dans les
captages du Bathonien et Bajocien. La qualité des eaux souterraines du
Bessin est donc globalement mauvaise tant au niveau des captages que de la
distribution. L’ensemble du Bessin est situé en zone vulnérable nitrates avec
des points sensibles autour de Bayeux et sur le littoral à l’est du Bessin2.
3
Des phénomènes accentuent les problèmes :
-
Pratiques culturales à réadapter à l’est (cultures céréalières)
-
Diminution de la STH dans la SAU
-
Augmentation du cheptel bovin (chargement à l’hectare)
- Croissance importante des sols nus en hiver en lien avec la progression
de la culture du maïs-fourrage (ruissellement diffus)
industriels locaux
Le Bessin conserve une forte densité laitière avec près de 80 % des
exploitations professionnelles. Les industriels locaux apportent une bonne
valorisation (Isigny, Gervais-Danone). Les filières « qualité » sont bien
représentées avec 3 AOC (camembert de Normandie, Pont-l’Évêque, beurre
4
et crème d’Isigny) .
Quels paysages décliner comme vitrine de ces productions ?
Le projet de territoire propose des mesures pour optimiser la valorisation des
productions agricoles au travers notamment l’impulsion de démarche de
qualité. Ces mesures sont reprises dans le chapitre suivant car elles
concernent l’ensemble des filières de production.
 L’évolution des filières
Les évolutions sont les suivantes4 :
3
Alexandra Laisney, « Diagnostic environnemental du Bessin », Association de préfiguration du
Pays du Bessin, mars 2000.
BESSIN - CHARTE PAYSAGERE - CAUE 14 - Novembre 2005
4
In V. Desaunais, Chambre d’agriculture, mai 2004.
44
- Viande : L’effectif de vaches allaitantes a augmenté de plus de 30 %
depuis 1988 (x 2,3 depuis 1979). Cette tendance risque d’avoir des effets sur
les paysages et l’environnement : croissance des labours, croissance des sols
nus, chargement à l’hectare….
- Céréales : Leur surface a augmenté de 2 200 ha. Le nombre
d’exploitations professionnelles est également en augmentation. En termes de
paysage, cette évolution doit être accompagnée d’une réflexion sur le
développement d’une gestion environnementale concertée eau / paysage.
- Verger : Il compte moins de 20 producteurs et connaît une mutation. Une
AOC existe sur le Calvados et Pommeau, une autre est en cours sur le cidre.
Les producteurs « cueilleurs » pratiquent la double activité.
Quelle place et quel avenir aura cette production et quel sera son impact
paysager ? Peut-on construire autour de cette production une action
paysagère ?
- Agriculture biologique : Le Bessin concentre presque 1 agriculteur bio sur
3. L’enjeu paysager est fort, ce système de production étant plus
respectueux de l’environnement.
- Diversification : Elle apparaît comme étant relativement limitée.
Cependant, les enjeux paysagers et patrimoniaux sont forts : réutilisation des
sièges d’exploitation, locaux de vente de produits, hébergements en milieu
rural.
Les actions recensées dans le projet de territoire sont les suivantes :
-
Recenser les démarches « qualité » pour les harmoniser et les enrichir
-
Inciter au développement de démarches « qualité » par filière
- Structurer et renforcer les filières existantes (valorisation, transformation
des produits des différentes filières)
- Appuyer les filières émergentes ou en développement (agritourisme, bio,
cidre…)
-
Améliorer la transparence, la qualité et la traçabilité
littoral : trois ports de pêche dont Port-en-Bessin et Grandcamp-Maisy (deux
er
1 ports de pêche artisanale de Basse-Normandie), 100 % de la production
ostréicole du département et 25 % de celle de la région avec 2 sites majeurs
(Grandcamp et Asnelles-Meuvaines). Le projet de territoire s’attache au volet
économique avec une série de mesures visant à favoriser le développement
et la valorisation des produits de la mer. Or ce développement ne pourra se
faire que dans le maintien et le respect des ressources naturelles et
paysagères.
Ces différents éléments montrent à quel point le paysage est une composante
essentielle du territoire, mais qui est sans cesse fragilisée et transformée par
les actions de l’homme et les évolutions économiques. Les nouvelles
modalités d’application de la PAC, notamment le respect des règles agrienvironnementales, vont inéluctablement engendrer des transformations
profondes de l’agriculture et de ses paysages.
Il paraît donc essentiel de poser la question de l’accompagnement de
l’évolution de l’agriculture, de ses paysages et de son environnement.
C’est ainsi que le Parc Naturel Régional des marais du Cotentin et du
Bessin mène une action agri-environnementale afin que les pratiques
agricoles prennent en compte les particularités de la zone humide. Il est
nécessaire d’échanger sur l’impact de la réforme de la PAC sur les
territoires, de développer des programmes de réflexion multi acteurs
associant les agriculteurs pour une gestion concertée de
l’environnement et des paysages. Ce n’est que dans cette perspective
que pourront être envisagées de manière durable les questions relatives
aux haies, à la qualité des eaux, à la compétition de l’espace (normes de
distance) et au devenir des exploitations fragilisées (réutilisation des
sièges d’exploitation). L’objectif est de faire en sorte que tout cela ne
soit pas reçu par les agriculteurs comme un empilement de contraintes
extérieures à leur activité. Le projet de territoire avec ses orientations
stratégiques pose les bases d’une réflexion. Les chapitres suivants
proposent des orientations pour les interventions sur les paysages et
l’environnement.
- Inciter à de nouvelles transformations fermières ou dans l’agroalimentaire
pour apporter de la valeur ajoutée
-
Recréer des liens entre les professionnels du secteur et la population
-
Favoriser la création ou le maintien de gîtes, de fermes auberges.
Comme cela a déjà été énoncé, ces actions de développement
économique sont à accompagner d’actions en faveur des paysages.
- La pêche, l’ostréiculture et la conchyliculture : Le Bessin dispose
également d’une ouverture sur la mer s’étendant de la baie des Veys à la côte
de Nacre. Les activités maritimes impriment leurs marques dans le paysage
BESSIN - CHARTE PAYSAGERE - CAUE 14 - Novembre 2005
45
LES MUTATIONS AGRICOLES
- Une diminution de la Surface Agricole Utile (SAU) :
79 % de la superficie totale du territoire en 2000 contre 83 % en 1988 (79 %
en moyenne Basse-Normandie en 2000). Cette période de diminution des
terres cultivées s’explique notamment par les prélèvements à usages non
agricoles (infrastructures, lotissements ou zones d’activités : plus forte
pression foncière à l’est en limite de la Plaine de Caen et autour de
5
Bayeux) .
- Une diminution de la Surface Toujours en Herbe (STH) :
Le recul de la STH se confirme partout. La prairie naturelle ne représente
plus que la moitié des surfaces. Mais répartition inégale : de 25 % à l’est en
2000 (35 % en 1988) dans le canton de Ryes (affirmation des grandes
cultures de la plaine de Caen), à 64 % à l’ouest en 2000 (74 % en 1988)
dans le canton d’Isigny-sur-mer (développement des surfaces affectées aux
5 et 6
.
céréales et aux cultures fourragères)
- Une adaptation du parcellaire agricole :
À l’Est, les opérations de remembrement traduisent l’avancée de l’openfield
de la Plaine de Caen jusqu’à Bayeux. Le linéaire qui traverse le Bessin d’est
en ouest dessine le tracé de la N 13 qui a nécessité un aménagement
foncier (Cf. carte des communes remembrées, p 36). Les remembrements
gagnent le Grand Bocage. Ce dernier a eu jusqu’à présent un maillage
bocager plus lâche, un relief et des structures foncières mieux adaptés à
l’agriculture moderne que les autres régions bocagères du Calvados.
- Une augmentation de la taille des exploitations agricoles :
La surface moyenne des exploitations est passée de 34 ha en 1988 à 45 ha
en 2000 (exploitations professionnelles : de 49 ha en 1988 à 72 ha en
2000). La zone de spécialisation laitière à l’extrême ouest se distingue ainsi
que la frange est où l’agrandissement et la professionnalisation des
6
exploitations agricoles se poursuivent .
- Une diminution du nombre des exploitations agricoles :
Le nombre d’exploitations agricoles est passé de 2 024 en 1988 à 1 442 en
2000, soit une baisse de 29 %. Dans le même temps, le nombre
d’exploitations professionnelles est passé de 1 262 en 1988 à 837 en 2000,
6
soit une baisse de 34 % .
- Une diminution de la population agricole :
Le nombre de chefs d’exploitations et de co-exploitants à temps complet est
passé de 1 500 en 1988 à 1000 en l’an 2000 (zone SCOT). Dans le même
temps, la population familiale est passée de 12 % à 8 %. Par contre, la part
de la main d’œuvre salariée tend à prendre de l’importance
5
In V. Desaunais, Chambre d’agriculture, mai 2004.
6
Recensement Général de l’Agriculture de 2000 (données sur 5 cantons : Ryes, Bayeux,
Balleroy, Trévières et Isigny-sur-mer).
BESSIN - CHARTE PAYSAGERE - CAUE 14 - Novembre 2005
(professionnalisation des exploitations). Les départs anticipés, avant l’âge de
la retraite, sont de plus en plus nombreux, y compris sur les structures
5
économiques performantes .
Malgré ces évolutions récentes, l’agriculture demeure une activité centrale
pour le Bessin. Mais la diminution de la surface toujours en herbe,
l’augmentation des labours, l’augmentation de la surface des exploitations et
la redistribution des parcelles agricoles contribuent nécessairement à la
transformation des paysages. La PAC est remise en cause. On entre dans
une seconde phase de l’adaptation des exploitations aux normes sanitaires. il
paraît donc essentiel de poser la question de l’accompagnement de
l’évolution de l’agriculture, de ses paysages et de son environnement
(politiques de bassins versants, haies, ruissellements, érosions des sols,
qualité de l’eau, image du Bessin). Quelle identité, quel patrimoine naturel et
touristique, quelles pratiques agricoles (- 90 UGB) ?
COMMUNES REMEMBRÉES
Secteurs : Axe RN 13
Frange est (avancée de l’openfield de la Plaine de Caen)
Copyright © IGN BD Carto - Conseil Général du Calvados
Conception : C.A.U.E. 14
Source : Cellule Remembrement du Service Eau, Espace Rural et Environnement, 2003
46

LES ENSEMBLES DE PAYSAGES EN COURS D’EVOLUTION
Les paysages agricoles du Bessin ont évolué. Les phénomènes
précédemment décris y ont contribué. Parmi ceux-ci, la modification des
pratiques agricoles accompagnée de la diminution de la SAU et de la surface
toujours en herbe, l’adaptation du parcellaire agricole, l’augmentation de la
taille des exploitations, la diminution du nombre des exploitations et la forte
pression sur l’espace agricole due au développement résidentiel et
économique ont provoqué et contribuent encore à changer le paysage.
Le signe le plus flagrant de ce changement est l’altération plus ou moins
importante du bocage selon les secteurs du Bessin. Le paysage tend à se
banaliser. Cependant il n’est pas question de reconstituer un « bocage
artificiel », en ce sens qu’il ne correspondrait plus aux activités. Les pratiques
et les contraintes d’exploitation sont différentes, le paysage le sera aussi. Il
s’agit dès lors d’accompagner l’évolution agricole qui se fait en ce moment
sachant que l’intervention sur la haie n’est qu’un élément parmi d’autres d’un
paysage à recomposer à des fins de développement agricole durable.
Ceci énoncé, il est nécessaire de dire que l’altération du bocage est forte et
s’est accélérée dans certains secteurs du Bessin, malgré les opérations
exemplaires menées par le Conseil Général dans quelques secteurs pilotes
comme Bayeux pour la reconstitution du bocage.
Cette action exemplaire sur les paysages agricoles (cf. § « Pour les paysages
agricoles qui bougent : une stratégie d’intervention »p 56) devra
nécessairement être accompagnée d’une action agricole plus globale si l’on
veut arriver à la recomposition d’un nouveau paysage agricole de qualité.

Actuellement, quatre grands ensembles de paysages peuvent
être définis sur le territoire du Bessin (Cf. carte « Agriculture et paysages :
allier soutien à l’agriculture, la préservation de la qualité des paysages, la
préservation de la qualité de l’eau et de la ressource »p 61) :
- Le littoral
- La campagne du Bessin : du bocage traditionnel à l’espace ouvert
- Les marais
- Les vallées.
La définition de ces grandes entités et de leurs sous-ensembles s’est
appuyée sur l’atlas régional des paysages de Basse-Normandie de Pierre
Brunet et sur les repérages de terrain identifiant les unités de paysages et leur
évolution depuis ce même inventaire.
Ci-après sont présentées les fiches d’identification de ces ensembles
paysagers. La caractérisation des « paysages identitaires du Bessin » est
donc réalisée, mais cette caractérisation ne peut pas être menée sans que
soit posée la question de l’utilité de ce travail de typologie.
BESSIN - CHARTE PAYSAGERE - CAUE 14 - Novembre 2005

Faut-il promouvoir la conservation des paysages identitaires ?
Dans la première partie de ce chapitre consacré à l’agriculture et aux
paysages, les changements en cours ont été décrits. Cette partie consacrée
aux ensembles de paysages se réfère à une identité paysagère encore
perceptible mais extrêmement fragile. Peut-on envisager une évolution de
l’agriculture et un maintien des paysages identitaires ? Va-t-on vers des
formes de recomposition paysagère dont l’aboutissement verra une autre
forme de système de haies et d’éléments de paysages (talus, fossés, bandes
enherbées) pouvant répondre aux enjeux agricoles paysagers et de qualité de
l’eau ? En d’autres termes, quels objectifs assigner à un projet de soutien de
l’activité agricole alliant préservation des paysages et préservation de la
qualité de l’eau et de la ressource ? C’est à cette question que nous
proposons ci-après des pistes de solutions.
Dans une autre partie de ce chapitre seront proposés les éléments d’une
stratégie d’interventions pour les paysages qui bougent. Nous pensons en
effet qu’une politique d’accompagnement paysager de l’évolution de l’activité
agricole ne peut pas être fondée sur une vision uniquement nostalgique des
paysages, tant le changement est important. Elle doit s’appuyer sur des
logiques de recomposition paysagère et de gestion de l’agriculture pour la
reconquête de la qualité de l’eau, lutte contre les inondations, la maîtrise des
écoulements, etc.
Cependant, une vision patrimoniale des paysages et des milieux peut et doit
accompagner ce mouvement. Cela pourra être pour l’infléchir et adapter la
recomposition paysagère au contexte local. Cela devra être pour conserver
certains paysages mémoires, certains milieux naturels intéressants. Plusieurs
outils sont mobilisables et utilisables par les décideurs. Une politique de
conservation de certains paysages en éléments de paysages identitaires peut
être mise en place :
- En accompagnement des politiques menées à l’intérieur du Parc
des marais : préservation des zones humides et reconstitution d’un
bocage authentique, systèmes agricoles extensifs
- Par une politique dans les documents d’urbanisme d’éléments du
patrimoine naturel
- Par la politique des zones sensibles menée par le Conseil Général
du Calvados (ENS)
- Par le choix et l’aménagement de sites particuliers déterminés en
fonction d’une volonté locale de recomposition paysagère à des fins
de paysages mémoires
- Par un soutien, un conseil, des moyens et une éducation sur les
paysages identitaires.
Cette politique ne peut avoir de sens que si elle est menée en concertation à
l’échelle du Bessin et du Pays avec une logique d’ensemble et un suivi
d’application. Elle ne peut avoir d’intérêt que si elle est l’un des éléments
d’une politique plus globale.
47
FICHES D’IDENTIFICATION DES PAYSAGES
BESSIN - CHARTE PAYSAGERE - CAUE 14 - Novembre 2005
48
BESSIN - CHARTE PAYSAGERE - CAUE 14 - Novembre 2005
49
LE LITTORAL
La baie des Veys
Cette baie est une vaste zone d’estran mise en valeur par l’exploitation
agricole et ostréicole. La combinaison de la sédimentation et des
aménagements agraires crée un paysage de plaine agricole devançant une
plaine marine (Photo 1). Actuellement, les polders les plus récents tendent à
être négligés, ainsi que l’entretien de certaines digues. Les parcs à huîtres
s’envasent en piégeant les sédiments en mouvement. À cette sédimentation
s’ajoute une pollution microbiologique des eaux littorales défavorable
également à l’activité conchylicole.
Les falaises verticales et rectilignes
Ces falaises calcaires marneuses s’étendent sur plusieurs kilomètres de
linéaire côtier et présentent un abrupt d’une quarantaine de mètres.
Quelques rares vallons entaillent ces falaises (Port-en-Bessin,
Arromanches). De larges parcelles de labours et un bocage aux haies
rabougries couronnent cette falaise battue par les vents. Ce littoral est un
haut lieu de sites de mémoire et d’histoire. De nombreux vestiges du
débarquement de 1944 marquent les paysages. La mer ronge la falaise et
l’image de la côte se modifie sans cesse (effondrements karstiques à Porten-Bessin). Les parcelles agricoles à l’abrupt de la falaise sont en équilibre
instable (Photo 2).
La côte sablonneuse
C’est un littoral urbanisé formé de grandes plages sableuses bordées d’un
maigre cordon dunaire. Derrière celui-ci s’étendent, jusqu’à une falaise
morte, les marais de Ver-Meuvaines et de Graye-sur-mer. La falaise morte
très adoucie est habillée des champs découverts de grande culture de la
plaine de Caen (Photo 3). Cette partie de la côte de Nacre accueille le
bassin ostréicole le plus jeune de France. Aujourd’hui, les dunes sont
fragilisées par la fréquentation touristique (piétinement, stationnement
sauvage). Cette fragilisation du cordon dunaire risque d’avoir des
conséquences négatives sur les marais arrières littoraux. Par ailleurs, le
bassin ostréicole connaît de fortes contraintes du fait de la présence de
bancs de sables et de pollution des eaux littorales.
Photo 1 - Les polders agricoles de la baie des Veys
Photo 2 - Les falaises du Bessin : Les parcelles agricoles investissent jusqu’à l’abrupt de la
falaise instable
Photo 3 - Le littoral urbanisé à grandes plages sableuses et cordon dunaire
Au premier plan les champs découverts de la plaine de Caen - Secteur de Courseulles-sur-mer
BESSIN - CHARTE PAYSAGERE - CAUE 14 - Novembre 2005
50
LA CAMPAGNE DU BESSIN : DU BOCAGE TRADITIONNEL
A L’ESPACE OUVERT
Le grand bocage
Le bocage boisé
Le grand bocage est composé de vastes parcelles de prairie et de hautes haies
d’arbres émondés. Il prend la forme d’un large damier. Un bocage à petite
maille complanté de pommiers entoure encore les villages. Actuellement,
l’herbe tend à reculer au profit de labours et des secteurs s’ouvrent (Photo 4
bis), malgré la grande taille des parcelles qui semblaient, jusqu’à présent, mieux
adaptées aux besoins des exploitants. Par ailleurs, les haies ne sont plus
entretenues selon les pratiques traditionnelles (Photo 4). En ce qui concerne le
bâti, les constructions récentes et les bâtiments agricoles introduisent d’autres
matériaux, couleurs et formes que la transparence de la structure bocagère
met en position de forte visibilité.
Le Bessin méridional montre une alternance de masses boisées et de
poches bocagères où l’on retrouve la maille noble du grand bocage. Les
vues sur le bocage offrent fréquemment en arrière-plan les étendues
boisées (Photo 5) très présentes dans le paysage (forêt de Cerisy, bois du
Tronquay et du Quesnay…). L’évolution porte sur une lente détérioration du
réseau des haies : non renouvellement des grandes haies de chênes dont
beaucoup sont centenaires. Des haies sont arasées et les labours
progressent, particulièrement dans les grandes exploitations (Photo 5 bis).
Les nouveaux bâtiments agricoles s’individualisent au milieu de ces espaces
ouverts.
Photo 4 - Le bocage typique du Bessin : Grandes parcelles entourées de haies d’émondes (ici
non entretenues) - Les cultures remplacent certaines prairies – Secteur d’Étréham
Photo 4 bis - Destruction du maillage bocager dans le grand bocage –
Secteur de Surrain
BESSIN - CHARTE PAYSAGERE - CAUE 14 - Novembre 2005
Photo 5 - Le bocage boisé : Alternance de poches bocagères (non renouvellement des
grandes haies) et de masses boisées toujours présentes dans le paysage (en arrière-plan)
Secteur de Tournières
Photo 5 bis - Arasement de haies dans le bocage boisé – Secteur de Castilly
51
LA CAMPAGNE DU BESSIN : DU BOCAGE TRADITIONNEL
A L’ESPACE OUVERT (SUITE)
Les marges méridionales du Bessin : le relief donne à voir le bocage
Le bocage sublittoral
Sur les marges méridionales du Bessin, les versants inclinés des vallées de
la Drôme, de l’Esque (affluent de l’Aure), de l’Elle et du Rieu (affluents de la
Vire) offrent des paysages habillés d’un bocage régulier formé de haies à
basse strate et arbres assez nombreux. L’agrandissement et le
regroupement des parcelles suppriment les haies. Parfois, un versant entier
ou une croupe sont incorporés dans une même parcelle (Photo 6). Des
fermes à grands bâtiments accompagnent ces secteurs. Un éclaircissement
du réseau des haies rend plus présent le bâti traditionnel ou contemporain.
Entre le grand bocage et la côte à falaises se déploie, sur une bande
sublittorale, dont la RD 514 forme la limite nord, un bocage irrégulier
constitué de haies d’arbustes. Les vents marins qui fouettent le plateau audessus des falaises gênent la croissance de ces arbres par leur effet
desséchant. Le front irrégulier des haies aux basses strates hérissées de
quelques frênes et chênes est encore présent dans le paysage, mais des
cultures s’y intercalent peu à peu (Photo 7).
Photo 6 - Le bocage de la vallée de la Drôme à Cormolain – Suppression des haies sur la croupe en arrière-plan à gauche
Photo 7 - Le bocage sublittoral irrégulier soumis aux vents marins – haies de basses strates hérissées de quelques arbres – Les cultures modifient peu à peu le bocage- Secteur de Vierville-sur-mer
BESSIN - CHARTE PAYSAGERE - CAUE 14 - Novembre 2005
52
LA CAMPAGNE DU BESSIN : DU BOCAGE TRADITIONNEL
A L’ESPACE OUVERT (FIN)
L’entre Plaine de Caen et Bessin
La campagne de Caen
Cette zone de transition entre le grand bocage du Bessin et la Plaine de
Caen juxtapose des groupes de champs ouverts et des groupes d’enclos
herbagers aux haies encore assez arborées qui entourent les villages et les
fermes. La progression du système agricole de la Plaine de Caen modifie le
fragile équilibre entre les îlots bocagers et la plaine ouverte (Photo 8). La
régression du complantage et l’arasement des haies transforment peu à peu
ce paysage. Les villages connaissent une pression périurbaine. Les
nouveaux bâtiments agricoles s’implantent dans les espaces découverts,
afin de s’éloigner des zones d’habitat. La compétition autour de l’utilisation
du sol risque de faire disparaître les caractères de ce paysage.
Ce secteur est une campagne ouverte, domaine des labours et des cultures
céréalières. Les villages sont entourés d’enclos herbager. La
périurbanisation transforme le paysage. L’ancienne transition arborée autour
des villages est en large partie supprimée. À la place, les fronts de maisons
se dressent au-dessus de la plaine (Photo 9). Leur extension rapide réduit la
plaine agricole. Le paysage risque de perdre son caractère rural.
Photo 8 - L’entre Plaine de Caen et Bessin : Fragile équilibre entre les îlots bocagers et la plaine ouverte – Secteur de Vaux-sur-Aure – Au loin à l’extrême gauche les flèches de la cathédrale de Bayeux
Photo 9 - Le domaine des grandes cultures – Les fronts de maisons ont remplacé l’ancienne transition arborée autour des villages – Secteur de Creully
BESSIN - CHARTE PAYSAGERE - CAUE 14 - Novembre 2005
53
LES MARAIS
Le marais de l’Aure
Le marais du Véret
Le marais de l’Aure constitue un ensemble de prairies humides d’environ 2
100 hectares. Cette vaste zone inondable est enchâssée par le bocage
(Photo 10). Elle est intégrée au Parc Naturel Régional des marais du
Cotentin et du Bessin. Les paysages du marais évoluent. Le bocage tend à
s’éclaircir et la haie bordière à s’effriter. La multiplication des gabions,
conséquence de la privatisation du marais, crée des plans d’eau
permanents.
Ce petit marais d’environ 150 hectares est constitué d’un ensemble de
prairies plus ou moins humides entrecoupées de canaux de drainage. Ce
marais connaît des inondations hivernales. La régression des zones
humides et la présence de gabions tend à détériorer le marais (Photo 11).
Photo 12 - Le marais arrière littoral de Ver-Meuvaines abrité de la mer par un maigre cordon
dunaire – Certaines parcelles sont en déprise
Les marais de Ver-Meuvaines et Graye-sur-mer
Ce site constitue une large coupure naturelle entre deux zones urbanisées
de la façade maritime du Bessin. Il est formé de deux marais arrières
littoraux abrités de la mer par un cordon dunaire et appuyés contre une
falaise morte. Dans ces marais, les zones humides sont en régression.
Certaines parcelles sur prairies humides et dans les zones marécageuses
sont en déprise (Photo 12).
Photo 11 - Le petit marais du Véret au sud est de Grandcamp – Gabion au second plan
Photo 10 - Le marais de l’Aure : Vaste zone inondable enchâssée par le bocage
BESSIN - CHARTE PAYSAGERE - CAUE 14 - Novembre 2005
54
LES VALLEES
Les vallées de la Seulles, de la Thue et de la Mue
Cet ensemble regroupe trois vallées enserrées dans des coteaux calcaires plus
ou moins boisés et dont les fonds marécageux, occupés de canaux, mares et
prairies humides, sont traversés par des cours d’eau assez rapides. À proximité
de la mer, ces microvallées sinueuses offrent un intérêt paysager et un
patrimoine architectural de qualité (Photos 13, 14 et 15). Ces vallées
connaissent, notamment dans leur partie la plus proche de l’agglomération
caennaise, une forte pression foncière qui risque de nuire à cet ensemble et à
ses paysages.
Photo 14 - La vallée de la Mue à FontaineHenry – Au fond les coteaux calcaires
boisés – À droite les fonds marécageux
Photo 13 - La vallée de la Thue à Amblie
Photo 15 - La vallée de la Seulles à Creully offre des paysages particulièrement intéressants
BESSIN - CHARTE PAYSAGERE - CAUE 14 - Novembre 2005
55

POUR LES PAYSAGES AGRICOLES QUI BOUGENT: UNE
STRATEGIE D'INTERVENTION
L’agriculture évolue, les paysages se transforment et semblent évoluer
jusqu’à présent dans le sens de l’ouverture. Mais personne n’est actuellement
capable de dire si l’évolution va confirmer les tendances constatées. Un retour
à la mise en herbe pourrait même en certains territoires être une possibilité.
Des phénomènes physiques entre autres : érosion, ruissellement, qualité des
eaux, peuvent motiver un infléchissement des politiques.
Des signes allant dans ce sens existent. La charte du projet de territoire , des
opérations pilotes emblématiques, d’autres actions peuvent accentuer cette
tendance qui pourrait avoir pour conséquence l’amélioration de la qualité des
paysages, le retour dans certains endroits à des formes de paysages
identitaires ou pourquoi pas dans d’autres endroits l’émergence d’un nouveau
paysage adapté aux activités agricoles actuelles et à l’environnement.

La charte de territoire contient des propositions de mesures pour
soutenir l’activité agricole et aider à la préservation des paysages
Ces mesures constituent un plan d’action valable pour l’ensemble du
Bessin.
 Pour le soutien à l’activité, les pistes d’action sont : d’appuyer les
installations, de renforcer les dispositifs de transmission, de favoriser
l’amélioration de la qualité et du cadre de vie des agriculteurs, de soutenir
les initiatives d’information et d’éducation sur les paysages, de sauvegarder
le patrimoine bâti de caractère et/ou remarquable.
 Pour l’évolution des paysages, les pistes d’action sont : d’entretenir et
de valoriser le maillage des haies, de recenser et de caractériser les
paysages.
 Pour la préservation de la qualité de l’eau et de la ressource, les
bases d’une réflexion concertée sont posées : entretenir les couverts
végétaux, favoriser l’évolution des cours d’eau et les zones humides,
organiser des animations sur le problème de l’eau, appuyer les efforts de
l’agriculture en matière environnementale, diversifier l’agriculture et
préserver les espèces locales, mettre en place une réflexion sur les
réductions de déchets (agricoles) à la source.
 Par ailleurs, le projet de territoire propose des mesures pour optimiser la
valorisation des productions agricoles : par l’impulsion de démarches de
qualité autour des AOC (camembert de Normandie, pont-l’évêque et le
beurre et la crème d’Isigny-sur-Mer). Le projet de territoire prévoit de
recenser les démarches de qualité au sein de filières agricoles et de les
enrichir afin d’inciter au développement de nouvelles démarches de qualité
en retenant les objectifs suivants : structurer et renforcer les filières
BESSIN - CHARTE PAYSAGERE - CAUE 14 - Novembre 2005
émergentes ou en développement (agritourisme, bio, cidre…), améliorer la
transparence, la qualité et la traçabilité, inciter de nouvelles transformations
fermières ou dans l’agro-alimentaire pour apporter de la valeur ajoutée,
recréer des liens entre les professionnels du secteur et la population,
favoriser la création ou le maintien de gîtes, de fermes, auberges.
Il est bien évident que les actions de développement ou de redéploiement de
l’activité agricole envisagées dans le projet de territoire, ont des impacts
paysagers directs annoncés comme tel, et d’autres induits qu’il reste à mettre
en évidence (en particulier les territoires d’AOC).
Pour l’essentiel des mesures, notamment celles concernant l’amélioration de
la qualité du cadre de vie des agriculteurs, l’éducation aux paysages, la
sauvegarde du bâti, la qualité de l’eau, la valorisation des produits agricoles,
la mise en valeur des paysages, le problème est bien posé, la relation aux
paysages est évidente. Les actions entreprises sur les territoires existent,
elles sont à coordonner et amplifier. La tache est ample et rude mais les
objectifs sont clairement tracés.
En ce qui concerne l’évolution des paysages et sa partie la plus visible,
la haie, les pistes d’action évoquées dans la charte de territoire
semblent être très en deçà de ce qui est déjà pratiqué dans des
opérations pilotes exemplaires sur le territoire du Bessin. Dans ces
opérations pilotes sont abordées de manière transversale les
problématiques : de l’activité agricole, des politiques de bassin versant et de
protection de l’environnement. Signe d’une évolution positive de la pensée, la
haie et son maillage ne sont dans ces actions qu’une composante d’un vaste
travail à accomplir, même si celle-ci est fondamentale.
Ainsi des questions se posent de manière insistante au sujet des paysages
agricoles :
 Quelles pratiques agricoles sont adaptées aux différents territoires du
Bessin et à leurs enjeux ?
 Quels paysages, quelle image identitaire veut-on pour le Bessin en
accompagnement des mutations de son agriculture sachant qu’au final les
paysages changent, sauf dans des sites mémoires conservatoires
exceptionnels ?
 Quels moyens est-on capable de mettre en place afin de répondre aux
enjeux ? Sur quelle volonté ? Quelle organisation ? Quels acteurs et
décideurs sont à mobiliser ? Des exemples d’actions en cours, des
propositions sont présentées ci-après. Ils montrent que des réponses
peuvent être trouvées aux questions concernant la qualité des paysages.
Des pistes de solution existent d’ores et déjà sur le Bessin. Elles sont sans
doute à coordonner, à accompagner et à intégrer dans une démarche
d’ensemble.
56

Le Bessin dispose d’opérations pilotes et exemplaires
adaptables à l’ensemble du territoire

L’opération pilote en matière de recomposition paysagère menée
par Bayeux Intercom : une politique de bassin versant et de défense
contre l’eau
Trois actions emblématiques méritent d’être reconnues pour la qualité de leur
démarche. Elles ont en commun de se fonder sur un projet de territoire
agricole et un système paysager et environnemental global.
Cette opération est avec Vassy / Bény-Bocage et Honfleur l’une des trois
opérations pilotes du Conseil Général du Calvados en ce domaine. Au même
titre que les actions menées sur la commune d’Honfleur, elle s’insère dans
une logique de bassin versant afin de limiter les risques d’inondation,
d’érosion des sols.

L’action du Parc Naturel Régional des marais du Cotentin et du
Bessin :
Comme tout parc, l’action s’y développe autour d’un projet centré autour de
l’équilibre à trouver entre développement et préservation du patrimoine bâti et
des milieux naturels. Cohérent avec la charte de développement du Pays, ce
projet se traduit :
• Pour les zones humides par des actions : de maintien de prairies
naturelles humides et ouvertes, de maintien de la biodiversité, par des
pratiques agricoles extensives, par l’entretien des cours d’eau et des fossés,
par la mise en œuvre de mesures agro-environnementales avec des
contractualisations entre des agriculteurs, l’Etat et l’Europe.
• Pour les coteaux bocagers par des actions : de restauration du maillage
bocager, de reconstitution de l’ancien bocage à ormes, de maîtrise des zones
de transition entre le marais et le bocage, de préservation de la haie bordière
et de mise en œuvre de mesures agro-environnementales.
Cette action pourrait éventuellement conduire à recréer un maillage bocager à
l’ancienne dans un but patrimonial.
Ces différentes mesures pourraient contribuer à limiter, voire à compenser le
recul de la limite du bocage par rapport aux marais et ses effets visuels
(découverte visuelle des constructions récentes, dont certaines de qualité
architecturale contestable).
C’est donc une action exemplaire dont certaines démarches pourraient
bénéficier à d’autres secteurs fragiles du Bessin.
Pour l’avenir, il serait certainement judicieux de voir sous quelles conditions
de protection de l’environnement et des paysages, certains secteurs du parc
pourraient accueillir un développement de l’activité touristique (capacités et
conditions d’un accueil d’hébergement et d’animations) offrant une alternative
prudente et mesurée au tourisme littoral.
Complètement dans la logique de la charte de développement du Pays, elle a
pour intérêt d’être une action qui engendre des actions sur les haies, les
rivières, l’ouverture de sentiers de randonnée. Elle a des implications
multiples qui lui confèrent une valeur d’exemple dans la recomposition d’un
système agricole et paysager.
C’est une opération conduite par la communauté de communes avec le
soutien du Conseil Général et avec l’adhésion et la collaboration des
agriculteurs concernés.
Cette opération qui a nécessité une prise de compétence spécifique par la
communauté de communes a pour mérite d’aborder des questions de fond :
 C’est une intervention à caractère public, pour le bien public (lutte contre
les risques permettant de préserver des biens et des personnes) qui se fait
nécessairement en partie dans des propriétés privées. C’est donc un transfert
de fond public vers le privé pour une action d’intérêt public.
 Elle amène de manière indispensable à pouvoir pénétrer dans ces
propriétés privées, ne pouvant pas intervenir eux-mêmes (compétences et
moyens) dans les conditions d’un cahier des charges rigoureux. Elle pose des
problématiques à résoudre : surface des terrains, taille des engins, dimension
des accès à la propriété.
 Elle a pour corollaire indispensable la mise en place d’une filière bois de
récupérations (projets et réalisations de chaufferies bois à Bayeux et Vire).
Tout ceci conduit également à aborder le sujet des conventions entre
personnes publiques et privées.
 Cette opération qui s’est déjà traduite par la création de 20 Km de haies à
Vaux-sur-Aure, mérite d’être suivie avec attentions et prolongée par un bilan
afin que les autres communautés de communes du Bessin et du Pays
puissent bénéficier de ces avancées.
Cette démarche implique donc que l’on ait en quelque sorte la vision d’une
mutualisation de l’environnement permettant d’une part à l’exploitant de
trouver son intérêt et d’autre part de contribuer à préserver l’intérêt public.
BESSIN - CHARTE PAYSAGERE - CAUE 14 - Novembre 2005
57

L’opération pilote de gestion de l’agriculture pour la reconquête
de la qualité de l’eau menée dans la communauté de communes du
Molay-Littry
chacun des sous-territoires du Bessin (littoral, campagne, marais, vallées) ait
un caractère spécifique. Elles pourraient être les suivantes :

Elle correspond à l’un des dispositifs de la charte. Cette opération qui se
déroule dans la communauté de communes du Molay-Littry avec le soutien du
Conseil Général a pour mérite d’aborder de manière forte et positive la
question de la relation entre l’agriculteur et la reconquête de la qualité de
l’eau. Elle passe par un retour à l’herbage, par des acquisitions foncières avec
des conventions, avec les agriculteurs etc.
Une fois encore un bilan sera à faire lorsque l’opération aura suffisamment
progressé avant d’envisager son exécution à d’autres secteurs du territoire.
Mais c’est d’ores et déjà une action pilote dans le Département.
Pour toutes les opérations pilotes, le constat est identique à celui
précédemment réalisé pour le Bocage Calvadosien. Les opérations pilotes
sont excellentes. Mais elles mériteraient d’être mieux connues et dans
certains cas étendues.
Un travail est donc à réaliser au sein des commissions agriculture et
environnement du Pays (pour mémoire le Bocage Calvadosien a des
opérations pilotes dans les communautés de communes de Vassy et BényBocage ainsi que dans le territoire des sources).
Ce travail pourrait avoir pour objectif :
-
D’établir un bilan régulier des opérations pilotes
D’être un moyen permanent de concertation et d’action favorable à
l’extension des expérimentations positives aux différents territoires
du Pays
De mettre en place les moyens d’une communication, d’une
information et d’une sensibilisation sur les sujets de l’activité
agricole, des paysages et de l’environnement.
Dans l’esprit du projet de territoire (caractériser les paysages),

des actions sont à décliner en fonction de la spécificité des territoires
Les grands ensembles de territoire identifiés en fonction de leurs
caractéristiques paysagères pourraient bénéficier d’actions ou de précautions
paysagères tendant à préserver leur qualité et à accompagner le
développement d’animations centrées autour de la découverte de la nature.
Ainsi au cours de la réunion de la commission thématique sur l’agriculture
dans le Bessin, des pistes d’action ont été suggérées. Elles se situent à
l’interface des actions de conservation des paysages mémoires et de
recomposition de nouveaux paysages. Leur but est de faire en sorte que
BESSIN - CHARTE PAYSAGERE - CAUE 14 - Novembre 2005
Les actions paysages du littoral
La baie des Veys est un des paysages proches du Bessin. Le maintien des
paysages agricoles littoraux et marins (polders et estran de la baie) est un
enjeu attaché au devenir de l’activité agricole et ostréicole. En ce lieu comme
le long de la côte de Nacre, la multiplicité des utilisateurs des lieux peut
engendrer des conflits d’usage.
Un travail préalable pour mettre en évidence les actions à mener serait à
conduire en collaboration avec les partenaires de la baie situés du côté du
Département de la Manche.
Lors de la réunion « paysages agricoles du Bessin », la qualité des paysages
ouverts du littoral a été soulignée. Un souhait a été exprimé : éviter de fermer
trop systématiquement par des haies les chemins de randonnée et les
sentiers du littoral afin que les aménagements projetés ne créent pas une
barrière paysagère.

Les actions pour « la campagne du Bessin »
Du bocage traditionnel à la plaine ouverte, l’ouverture du maillage bocager est
une tendance pas encore compensée par les actions de recomposition
paysagère telles que celles entreprises par Bayeux Intercom. Mais cela étant
dit les choses peuvent évoluer dans le bon sens.
Cependant un deuxième phénomène est à prendre en considération.
Auparavant les villages situés dans la plaine ouverte étaient entourés de
haies formant une transition arborée entre le bâti et la campagne. Cette
transition arborée a aujourd’hui largement disparu, en partie dû au fait de la
poussée de la péri-urbansiation.
Il serait donc essentiel d’intégrer dans les documents d’urbanisme une
disposition de reconstitution de la frange végétale pour toute nouvelle
urbanisation créant une nouvelle limite avec la campagne.
Une troisième donnée est également importante pour les paysages de la
campagne du Bessin : la détérioration des murs d’enceinte des corps de
ferme et des murets entourant des parcelles agricoles. Ces murs ont fait
l’identité du Bessin, ils en sont l’une des caractéristiques touristiques. Là
encore les documents d’urbanisme pourraient créer des protections. Par
ailleurs, des campagnes d’information et de sensibilisation seraient à mener.
58

Les projets de préservation des paysages agricoles des marais
a cessé en raison d’une réorientation des activités de la DDAF. Il serait
souhaitable de réactiver ce conseil dans le Pays du bocage au Virois avec
l’assistance du CAUE.

Les bâtiments agricoles anciens, patrimoine bâti du Bessin, sont
menacés. Leur adaptation aux nouvelles règles de production et aux
normes d’environnement n’est dans beaucoup de cas ni possible, ni
souhaitable.
La commission « paysages agricoles » s’est interrogée sur les possibilités
de réhabilitation des bâtiments agricoles aujourd’hui inadaptés et sur les
nouveaux usages et les nouvelles affectations à leur trouver. Parmi les
pistes évoquées, l’idée de passerelles permettant un nouveau
développement économique et la restauration du patrimoine, en évoluant
dans certains cas vers des pépinières d’entreprises, a été accueillie.
Les actions suivantes ont été proposées :

Cibler les bâtiments agricoles susceptibles d’accueillir des mutations et
parmi eux ceux pouvant accueillir une transformation d’usage.

Effectuer un recensement du bâti disponible à des fins multiples :
tourisme rural, orientation habitat, accueil PME et en évaluer les
incidences en matière de documents d’urbanisme.

Accompagner les agriculteurs par des conseils (CAUE et Chambre
d’Agriculture).

Une action de recensement et d’identification des ferme-manoirs est
menée par l’A.D.T.L.B en collaboration avec le CAUE (objectif :
valorisation touristique et conseils techniques aux agriculteurs).
Le PNR poursuit son action de préservation des paysages agricoles en
proposant un travail en synergie avec le parc et le Pays. Le PNR souhaite
également réagir à la réforme de la PAC en élargissant les mesures agrienvironnementales aux systèmes d’exploitation. Les actions de gestion
préconisées par le parc peuvent servir de référence pour la gestion des autres
marais (les marais du Véret, de Ver-Meuvaines et de Graye-sur-Mer) pour
lutter contre la régression des zones humides et la déprise des parcelles
agricoles.
A noter que : l’excellent ouvrage « A fleur de paysages » édité par le PNR
des marais permet de comprendre l’intérêt des paysages du parc.

Les actions paysagères pour la mise en valeur des vallées
Des actions sont menées dans les différentes communautés de communes
du Bessin autour de politiques de vallées, à construire ou en cours
d’élaboration. Elles concernent les vallées de l’Aure, de la Seulles, de la Thue
et de la Mue.
Les actions pourraient être englobées dans un vaste projet constitué autour
du thème de l’eau dans le Bessin : qualité de l’eau, découverte de l’eau dans
les villages et les campagnes, mise en valeur des vallées et maîtrise de
l’urbanisation, sites sensibles etc.
L’opération déjà largement engagée dans la vallée de la Seulles peut être
considérée comme une action pilote en raison de ses enjeux : Reconquête et
réaménagement du lit majeur de la Seulles, prévention des risques
d’inondation, maîtrise de l’urbanisme, sites sensibles, patrimoine bâti (moulins
et châteaux), système de gestion agricole à maintenir.

Les actions pour la préservation du patrimoine bâti de caractère,
l’amélioration de la qualité et du cadre de vie des agriculteurs dans le
Bessin
Le Pays s’est donné des objectifs importants. Le Bessin possède un
patrimoine bâti agricole extraordinaire mais menacé.
L’évolution des techniques et de la réglementation contribue à un
renouvellement du bâti agricole :

Des bâtiments modernes de grande dimension peu fractionnables
posent des problèmes d’insertion paysagère amplifiés par la disparition du
bocage. Cependant on constate une meilleure intégration de nouveaux
bâtiments agricoles dans le paysage depuis une quinzaine d’années
consécutivement à une bonne utilisation du bois dans les bâtiments
d’élevage et un bon choix de teinte dans les bâtiments de stockage.
Mais, cette réussite due à la collaboration de la DDAF et du CAUE est
fragile, car le conseil thématique départemental sur les bâtiments agricoles
BESSIN - CHARTE PAYSAGERE - CAUE 14 - Novembre 2005

EN CONCLUSION
En parfaite adéquation avec la charte de territoire, des démarches sont
conduites dans le Bessin, certaines ayant un caractère pilote pour le
Département du Calvados.
Ces démarches s’appuient sur les intercommunalités soutenues par le
Conseil Général avec des partenaires : le PNR des marais du Cotentin et du
Bessin et la Chambre d’Agriculture.
Plus globalement, il s’agira de définir les démarches reproductibles à l’échelle
du Pays, celles qui sont attachées à un territoire spécifique, de définir des
priorités et des méthodes.
Mais il apparaît très clairement que toutes les démarches proposées et
entreprises en matière de paysages agricoles sont complètement
indissociables des projets de développement de l’agriculture et du tourisme
rural.
LES PROPOSITIONS DU CHAPITRE C CONSACRE AUX PAYSAGES
AGRICOLES SONT SYNTHETISEES DANS LA CARTE ET LE TABLEAU
CI-APRES.
59
III-
AGRICULTURE ET PAYSAGES
 Les objectifs:
III.1.
Soutenir l’activité agricole en alliant préservation de la qualité des
paysages et préservation de la qualité de l’eau et de la ressource
SOUTENIR LA CONSERVATION DE CERTAINS PAYSAGES IDENTITAIRES OU PATRIMONIAUX
 Les domaines concernés :
III.2.
FAVORISER, GERER, ETENDRE DES OPERATIONS PILOTES EN MATIERE DE RECOMPOSITION PAYSAGERE
ET DE GESTION DE L’AGRICULTURE, ET EN MATIERE DE RECONQUETE DE LA QUALITE DE L’EAU
 Les domaines concernés :
III.3.
1- Caractérisation réalisée (M. Brunet et précisions du CAUE)
2- Conservation de certains « paysages mémoire », plusieurs options :
- Par une protection dans les documents d’urbanisme d’éléments du
patrimoine naturel
- Par la politique des zones sensibles (ENS)
- A l’intérieur du Parc des Marais (préservation des zones humides
et reconstitution du bocage identitaire)
- Déterminer les sites de choix en fonction d’une volonté locale et
recomposition paysagère à des fins de paysages mémoires
1- Bilan des opérations pilotes
2- Communication, information, sensibilisation
3- Travail au sein de la commission Agriculture du Pays (pour mémoire le
bocage Calvadosien a des opérations pilotes pour Vassy/ Bény-Bocage et
le territoire des sources)
4- Extension éventuelle des opérations pilotes
PRESERVER ET VALORISER LE PATRIMOINE BATI AGRICOLE ET LE CADRE DE VIE DES AGRICULTEURS
 Les domaines concernés :
BESSIN - CHARTE PAYSAGERE - CAUE 14 - Novembre 2005
1- Les constructions nouvelles, le patrimoine bâti plus ancien
2- La qualité de vie et de travail des agriculteurs
60
AGRICULTURE ET PAYSAGES : ALLIER LE SOUTIEN A L’AGRICULTURE, LA PRESERVATION DE LA
QUALITE DES PAYSAGES, LA PRESERVATION DE LA QUALITE DE L’EAU ET DE LA RESSOURCE
LEGENDE
LEGENDE
Copyright © IGN BD Carto - Conseil Général du Calvados
Conception : C.A.U.E. 14
Source : Inventaire régional des paysages de B.N. P. Brunet et coll., Conseil
Régional de Basse-Normandie, DIREN 2001
Relevés sur le terrain : 1° trim. 2005
BESSIN - CHARTE PAYSAGERE - CAUE 14 - Novembre 2005
61
TABLEAU DE CORRESPONDANCE : Entre charte de développement du territoire et charte paysagère
CHARTE DE DÉVELOPPEMENT DU
TERRITOIRE DU PAYS DU BESSIN AU VIROIS
ORIENTATIONS
MESURES
INTERVENTIONS INTEGRANT UNE
DIMENSION PAYSAGERE
LES AXES D’UN PROGRAMME-CADRE CHARTE PAYSAGERE BESSIN POUR LES
PAYSAGES AGRICOLES CARACTERISTIQUES
CHAPITRES /THEMES
1/ Préserver et

valoriser les
systèmes

paysagères agricoles

caractéristiques du
Bessin

Renforcer le potentiel
agricole et soutenir le
développement

agricole durable
Diversifier l’agriculture et
préserver les espèces locales
Appuyer l’agrotourisme
Améliorer la transparence et la
traçabilité
Appuyer les efforts de
l’agriculture en matière
environnementale
Accompagner les actions en
matière de valorisation et
transformation locale des
Préserver la qualité et produits de l’agriculture
l’identité des paysages
L’entretien et la valorisation du
agricoles
maillage des haies

Le recensement et la
caractérisation des paysages

Le soutien et le conseil des
initiatives d’information et
d’éducation sur les paysages
locaux identitaires
2/ Préserver les
ressources
naturelles
 Entretenir les couverts
végétaux
 Favoriser l’entretien des cours
d’eau et zones humides
Préserver la qualité
 Organiser des animations sur
des ressources en eau le problème de l’eau et informer le
public
 Favoriser la gestion
patrimoniale de la ressource en
eau par les collectivités
productrices et distributrices
(AEP, périmètres de protection)
BESSIN - CHARTE PAYSAGERE - CAUE 14 - Novembre 2005
PAYSAGES
AGRICOLES
HYPOTHESES D’ACTIONS
I- LA CHARTE DE TERRITOIRE ET LES MESURES POUR L’AIDE A
LA PRESERVATION DES PAYSAGES
1- Les mesures de soutien à l’activité agricole et les paysages : des
actions à coordonner et à amplifier
2- Identifier les territoires AOC et/ou de filières émergentes pour faire
de leurs paysages les vitrines de production de qualité
II- MENER UNE POLITIQUE DE CONSERVATION DE CERTAINS
PAYSAGES OU ELEMENTS DE PAYSAGES IDENTITAIRES
1- Politiques menées à l’intérieur du Parc des Marais (Reconstitution de
l’ancien bocage à ormes)
2- Politiques des zones sensibles (ENS)
3- Protection dans les documents d’urbanisme d’éléments du
patrimoine naturel
4- Choix et aménagement des sites particuliers à des fins de
préservation « des paysages mémoire »
5- Soutien, conseil, information, éducation sur les paysages locaux
identitaires
III- DES OPERATIONS PILOTES ADAPTABLES A L’ENSEMBLE DU
TERRITOIRE
1- Parc des marais : système agricole extensif, maintien des zones
humides et restauration du maillage bocager
2- Bayeux Intercom : Recomposition paysagère, politique de bassin
versant et de défense contre l’eau
3- Molay-Littry : Gestion de l’agriculture par reconquête de la qualité de
l’eau, retour à l’herbage, acquisitions foncières
4- Travail de bilan, de concertation, de préparation de l’extension des
expérimentations positives aux différents territoires du Pays
5- Mise en place des moyens d’une communication, d’une information,
d’une sensibilisation sur les sujets de l’activité agricole, des paysages,
de l’environnement
IV- DES ACTIONS EN FONCTION DE LA SPECIFICITE DES
TERRITOIRES
1- Littoral : maintenir l’ouverture paysagère des paysages de bord de
mer
2- Intégrer dans les documents d’urbanisme une disposition pour la
reconstitution d’une frange végétale pour les urbanisations créant une
nouvelle limite avec la campagne
3- Protéger les murs d’enceinte dans les règlements d’urbanisme,
informer, sensibiliser à leur conservation
4- Utiliser les références du Parc des Marais pour créer des actions de
gestion des autres marais afin de lutter contre la régression des zones
humides et la déprise des parcelles agricoles
5- Utiliser les enseignements de l’opération pilote « vallée de la Seulles
pour mettre en place une politique centre autour du thème de l’eau
SITES
CONCERNES
Ensemble du
Pays
Littoral,
marais, vallée
de la Seulles
ETUDES
REPERTORIEES
« Les espaces
naturels du littoral du
Calvados »-CG 142005, « Atlas
régional des
paysages de BasseNormandie »-M.
Brunet-2005
« Charte de
l’environnement » du
Conseil Général du
Calvados
Etudes bassin
versant des
communautés de
communes (2005)
62
3/ Préserver et
valoriser le
patrimoine bâti
agricole

La sauvegarde du patrimoine bâti
de caractère et/ ou remarquable
Réformes de la PAC
(techniques, réglementation) et
renouvellement du bâti agricole
Définir des priorités,
des méthodes et des
collaborations
BESSIN - CHARTE PAYSAGERE - CAUE 14 - Novembre 2005
ACTIONS POUR LA
PRESERVATION
DUPATRIMOINE BÂTI
DE CARACTERE ET
L’AMELIORATION DE
LA QUALITÉ DU
CADRE DE VIE DES
AGRICULTEURS
I-BATIMENTS AGRICOLES MODERNES Réactiver le conseil
architectural auprès des agriculteurs du Pays du Bocage Virois
avec l’assistance CAUE
II- BATIMENTS AGRICOLES ANCIENS
1- Repérer les bâtiments agricoles susceptibles d’accueillir des
mutations et/ou accueillir une transformation d’usage
2- Repérer le bâti disponible à des fins multiples : tourisme
rural, orientation habitat, accueil PME, en évaluer les
incidences en matière de documents d’urbanisme
3- Accompagner les agriculteurs par des conseils (CAUE et
Chambre d’Agriculture)
4- Recensement des fermes manoirs (valorisation touristique
et conseil technique aux agriculteurs)
Ensemble du
Pays
« Mise en valeur du
patrimoine architectural et
paysager de 9 communes
(canton de Trévières) »,
CAUE et PNR, « Bilan de
l’intervention du CAUE 14
pour l’embellissement des
corps de ferme du parc des
marais », CAUE-1998,
« Inventaire des ferme
manoirs dans le Bessin »CAUE/ ADTLB-juillet 2005« Aménagement des
communes du canton de
Ryes »- CAUE-1996
Assistance architecturale
du CAUE
63
BESSIN - CHARTE PAYSAGERE - CAUE 14 - Novembre 2005
64
C/ LE CARACTERE
PAYSAGES LOCAUX
VILLAGE »
PARTICULIER DES
ET LA « VIE AU
A l’intérieur de ce chapitre sont réunis les thèmes relatifs à la qualité du cadre
de vie que l’on soit habitants, touriste, travailleurs, les paysages naturels ou
bâtis, le développement de l’urbanisation, les itinéraires de loisirs et de
découverte conditionnant notre qualité de vie.
Il y a dans ces thèmes des dimensions patrimoniales, culturelles et sociales
indiscutables.
Il y a pour le Bessin deux enjeux majeurs liés à la richesse de son
patrimoine naturel, bâti et paysager :
- Un enjeu de conservation des sites et des paysages à préserver et
à transmettre
- Un enjeu de développement, d’urbanisations nouvelles et de mise
en valeur du potentiel offert par la qualité des paysages naturels et
bâtis à des fins de loisirs, d’animations et de qualité de vie dans le
Bessin.
(site classé,arrêté de biotope, espaces naturels sensibles, réserve naturelle)
ou sont identifiés comme des sites d’intérêt environnemental (ZNIEFF de type
1 et 2).
On notera d’ailleurs la coïncidence entre les éléments classés ZNIEFF et les
entités géographiques et paysagères phares.
Le Bessin possède un patrimoine naturel particulièrement riche
Sont recensés sur le territoire :
• 16 ZNIEFF de type 1 (marais de l’Aure, secteur d’Omaha Beach,
basse vallée de la Seulles…),
• 3 sites classés (la pointe du Hoc…),
• 4 sites inscrits (Port d’Arromanches…),
• 1 arrêté de biotope (les carrières d’Orival à Amblie)
• 1 réserve naturelle (la forêt de Cerisy)
• 3 projets Natura 2000 (marais du Bessin et Cotentin et la baie des
Veys, les marais arrière-littoraux et les falaises calcaires du Bessin
occidental
C’est dans cet esprit que seront abordés successivement : les paysages
naturels, les paysages bâtis, l’urbanisme et l’architecture, les itinéraires de
découverte.
C-1 / LES PAYSAGES NATURELS DU BESSIN
Les paysages naturels du Bessin méritent une attention particulière afin de
préserver leur diversité, leur valeur écologique et leur potentiel d’attractivité.
Dans une démarche analogue à celle élaborée pour le Bocage Calvadosien,
nous avons mis en évidence deux catégories de sites différenciables par leur
notoriété, l’aspect emblématique ou charmant de leurs paysages qui les
distinguent des paysages plus quotidiens et moins caractérisés.
Nous avons distingué deux catégories :
- Les sites et paysages phares, dont la notoriété, l’aspect emblématique,
l’histoire et la beauté font la renommée du Bessin
- Les sites pittoresques, moins connus mais dont le charme discret est un
atout dans le cadre du développement d’une animation touristique
centrée autour d’un thème loisirs/ nature.
Vue de la vallée de la Seulles
Il est à noter et ce n’est sans doute pas un hasard, que les sites phares et les
sites pittoresques, sont soumis à des mesures de protection réglementaire
BESSIN - CHARTE PAYSAGERE - CAUE 14 - Novembre 2005
65
LES PAYSAGES PHARES ET PITTORESQUES DU BESSIN : DES
ATOUTS REMARQUABLES
Les paysages phares :
Le littoral
La baie des Veys
Le Parc des marais
La forêt de Cerisy
LEGENDE
Les paysages pittoresques :
Les vallées
Le monde de la mine
Les micro-paysages du Sud Bessin
BESSIN - CHARTE PAYSAGERE - CAUE 14 - Novembre 2005
66

LES SITES ET PAYSAGES PHARES
Nous avons retenu quatre grands sites phares
limites de la loi littorale. Le schéma de cohérence territorial est l’outil
approprié pour définir cet équilibre.

Le littoral
La côte du Bessin est un des paysages emblématiques du territoire étudié et
de la Normandie en général. Pour la beauté de ses falaises et au regard de
l’histoire, le littoral est donc devenu un site touristique majeur dans le Bessin :
• La renommée et l’attractivité du littoral sont basées sur l’histoire du
débarquement du printemps 1944. La côte du Bessin concentre les
vestiges de guerre et les lieux de commémoration relatifs à ces
évènements. En effet, de nombreux lieux gardent encore les traces de
l’occupation allemande puis de celle des alliés : les ports artificiels de
Saint-Laurent-sur-Mer et Arromanches, le Cimetière Américain de
Colleville-sur-Mer, la batterie de Longues-sur-Mer, la Pointe du Hoc…
• Les falaises calcaires sont un élément fondamental de la côte du
Bessin et constituent l’un des sites les plus riches en oiseaux marins
nicheurs de toute la Normandie,

La baie des Veys
Ce site naturel est un paysage phare incontestable du Bessin et un vaste
complexe de haute valeur paysagère, culturelle et écologique. Ce site tire son
originalité de par sa configuration géographique et physique : exutoire marin
constituant une large échancrure s’ouvrant sur la mer où les eaux douces et
marines de bonne qualité s’affrontent et contribuent fortement à la richesse
économique de la baie (conchyliculture et pêche).
Vue de la Baie des Veys
La Pointe du Hoc vue de la mer
La façade littorale vit d’une forte activité de pêche. Le tourisme s’est
développé notamment sur la côte orientale devenue centre de villégiature
grâce aux activités de loisirs nautiques qui sont proposées sur cette portion
du littoral, de Courseulles à Port-en-Bessin. Les enjeux attachés à ce site
sont ceux de l’équilibre à trouver entre les zones d’urbanisation et les
BESSIN - CHARTE PAYSAGERE - CAUE 14 - Novembre 2005
La reconnaissance de ce site a longtemps reposé sur l’existence de vastes
superficies d’habitats naturels reconnus d’importance communautaire. Les
nombreux outils réglementaires ou fonciers (RAMSAR, arrêté préfectoral de
protection de biotope…) relatifs à la protection des lieux affirment d’ailleurs sa
valeur patrimoniale.
Le site, dans sa totalité, fait également partie du Parc Naturel Régional des
marais du Cotentin et du Bessin, interlocuteur privilégié des gestionnaires du
site en charge d’assurer une adéquation entre la conservation durable des
lieux et la politique de valorisation menée sur son territoire d’intervention.
Ce site a subi très peu d’aménagement puisque seule sa partie intérieure est
actuellement aménagée. Des visites sont organisées par les exploitants
locaux à travers le réseau chevelu des canaux et polders.
Malgré des conflits d’usage, des problèmes d’envasement et de dépôt
d’ordure, ce site mériterait une action globale de mise en valeur. La baie des
Veys a conservé une qualité d’ambiance sauvage et originale, qui pourrait
grâce à l’aménagement et la mise en place de parcours de découverte lui
conférer un rôle d’espace naturel ouvert et permettre son entretien régulier.
Les objectifs exprimés dans la charte du projet de territoire sont les
suivants: Ouvrir la baie des Veys à une fréquentation mesurée tel que le
prolongement du sentier du littoral, lien pédestre entre GrandcampMaisy et Isigny-sur-Mer.
67

Les marais de l’Aure et de la Vire
Ce site est un autre paysage original du Bessin parcouru par trois rivières :
l’Aure, la Vire et la Tortonne.
Les particularités de ce secteur sont : des vallées minérales, ouvertes, plus
étroites que dans le reste du Bessin, cloisonnées par des versants
embocagés.
Marais de l’Aure vus de la commune de La Cambe
La politique de préservation de la biodiversité et de maintien de l’équilibre du
site repose avant tout sur la mise en œuvre de mesures agrienvironnementales à l’initiative du PNR des marais du Cotentin et du Bessin.
L’essentiel de ces actions repose sur le soutien d’une pratique agricole
extensive permettant le maintien en prairie des zones humides et l’entretien
des divers cours d’eau et fossés.
Les objectifs du projet de territoire sont :
 La découverte des marais et leur patrimoine bâti et naturel, une
animation est à créer

Accueil
d’hébergement
touristique
respectueux
de
l’environnement
en
des
lieux
appropriés
(fermemanoirs/châteaux/fermes/villes et villages).
BESSIN - CHARTE PAYSAGERE - CAUE 14 - Novembre 2005

Le monde de la forêt
De part et d’autre de l’axe Bayeux-Saint-Lô, aux confins du Bessin et du
bocage Saint-Lois, la forêt domaniale de Cerisy repose sur un sous-sol de
schistes peu perméable offrant un paysage de vallées très encaissées, une
succession de collines boisées, de vallons peu abrupts.
Malgré un éloignement relatif des grands centres urbains, cette forêt, classée
réserve naturelle, est un site majeur reconnu et réputé, d‘autant que les
grandes forêts publiques sont rares dans cette partie du territoire basnormand. C’est également une zone fortement sollicitée par les populations
urbaines travaillant à Bayeux et Saint-Lô. C’est un espace attractif pour son
cadre de vie et la proximité de la forêt, qu’il faudra préserver.
La forêt de Cerisy renferme un patrimoine
naturel riche et varié d’intérêt européen.
L’Office National des Forêts a mis en place
un circuit de découverte, des sentiers de
randonnée pédestre, équestre et un
parcours VTT.
Le monde de la forêt se compose
également des bois de Baugy, du
Tronquay, du Quesnay et du Molay. Ils
constituent les plus grands massifs boisés
après celui de la forêt de Cerisy.
Entrecoupés de pâtures et labours, ces
ensembles sont profondément entaillés par
les vallées de la Drôme, de l’Esque offrant
des pentes très fortes et des coupures
paysagères majeures dans ces sites.
La forêt de Cerisy
Nombreux sont les chemins qui sillonnent
sy
le monde de la forêt et permettent une
découverte aisée de cet espace. Mais le maillage des liaisons de randonnée
est insuffisant. La commune de Balleroy, son château et son parc sont des
éléments méritant une mise en exergue.
Les objectifs ont donc été clairement exprimés dans la charte du projet
de territoire du Bessin :

Elaborer une continuité et une cohérence N/S et E/O est une
priorité à l’échelle du Bessin et du Pays

Encourager le partenariat afin de trouver une cohérence et
étendre les promenades jusqu’au Mont-Saint-Michel puisque la
continuité des circuits de randonnée sur l’ensemble du Pays du
Bessin au Virois semble néanmoins difficile. Les trois Pays d’Accueil
oeuvrant déjà dans la même direction.
68
LES SITES TOURISTIQUES DU BESSIN : UNE DENSITE ET UNE
QUANTITE REMARQUABLE
LA LOCALISATION DES ESPACES NATURELS SENSIBLES DU BESSIN
LEGENDE
Une localisation dans les paysages phares et pittoresques :





BESSIN - CHARTE PAYSAGERE - CAUE 14 - Novembre 2005
Le littoral
La baie des Veys
Les marais
Les vallées
La forêt
69
LES PAYSAGES PITTORESQUES

Les vallées de la Seulles, de la Thue , de la Mue, de l’Aure
Identifiées comme paysages pittoresques du Bessin, ces 3 micro-vallées
sinueuses, enserrées dans des coteaux calcaires plus ou moins boisés,
offrent un intérêt paysager et un patrimoine architectural de qualité, qui font
d’ailleurs l’objet de protection particulière (ZNIEFF de type 1 et 2).
Vue de la vallée de la Mue
Thue
A maintes reprises, les intervenants ont rappelé les problèmes d’urbanisation
liées à ces territoires de vallée, sous l’influence de l’agglomération caennaise.
Ils ont insisté sur l’intérêt de mettre en place une politique commune menée
au niveau des documents d’urbanisme. Ces vallées sont des territoires de
projet, en mutation.
Des actions pilotes sont en cours :

Vallée de la Seulles : agriculture/urbanisme, découverte des moulins,
sites sensibles à relier, randonnée

Reconquête et réaménagement du lit majeur, action portée par les
communautés de communes en partenariat avec le Conseil Général

La redécouverte des vallées à des fins d’animations centrées autour
des thèmes des loisirs et de la nature.

Le Bessin possède des paysages de qualité que leur faible
rayonnement a cantonné dans une réputation locale. Les boucles de la
Drôme à Cormolain et à Sallen, la vallée de l’Aure jusqu’au site de MaisonsEtréham-Russy et les micro-paysages de schistes du Sud du Bessin
(Planquery, Foulognes, Cahagnolles) sont des paysages typiques du Bessin
aux potentiels paysagers et touristiques précieux qui contrastent avec le
bassin parisien et qui méritent d’être préservés et mis en valeur.
Vallées autrefois régulièrement inondées, elles ont été le fief de nombreuses
activités artisanales qui ont laissé aujourd’hui leur place aux pâturages et aux
terrains de chasse (gabions à plans d’eau).
Certains villages de fond de vallée (Amblie, Colombiers-sur-Seulles, Reviers,
Fontaine-Henry) ont conservé leur qualité d’ambiance : maisons
traditionnelles en vieilles pierres de Caen, ruisseaux, verts sentiers,
patrimoine rural. Grâce à une volonté des élus locaux de rester à l’écart des
développements, l’habitat traditionnel a été bien conservé, les traditions
perpétuées (cf. Reviers et son Festival des Métiers d’Arts).
Cette portion de territoire participe au rayonnement culturel et touristique de la
région. Le tourisme vert et de découverte y est également bien développé.
Des projets sont en cours sur ces vallées pouvant servir de relais pour les
nombreux visiteurs en direction pour la découverte du littoral.
Le devenir de ces vallées se pose sous la forme suivante : Comment
concilier développement et urbanisation, fréquentation touristique et
maintien du caractère naturel de ces vallées?
BESSIN - CHARTE PAYSAGERE - CAUE 14 - Novembre 2005
Leur inscription sur un itinéraire touristique pourrait être une action à
envisager.
En résumé de ce chapitre, on note une grande diversité paysagère sur le
territoire du Bessin. A juste titre, sa valeur paysagère est confirmée.
Tous les éléments naturels soumis à protection particulière et
réglementation (ZNIEFF, Natura 2000) coïncident avec les entités
paysagères phares identifiées sur le territoire.
Egalement, la richesse environnementale est incontestable. Les
paysages et les potentiels environnementaux importants sont à
développer et à mettre en relation avec les pratiques sportives, de loisirs
et de découverte (circuits de randonnée, plan vélo).
Pour se faire, les échanges entre la structure Pays et les différents
partenaires (Conseil Général, Communauté de Communes et Parc
Régional Naturel) sont prépondérants.
Les possibilités de mise en action, des projets pourront se réaliser dans
le cadre de ces partenariats autour :
-
De thématiques : agriculture/ urbanisme par exemple
D’actions territorialisées et transversales aux thématiques : littoral/
ENS, PNR, le monde de la forêt et de la mine, les vallées, l’accueil,
l’animation touristique.
70
BESSIN - CHARTE PAYSAGERE - CAUE 14 - Novembre 2005
71
BOURGS PITTORESQUES ET VILLES DE NOTORIETE DU BESSIN
LEGENDE
C-2/ LES PAYSAGES « BATIS » DU BESSIN
La question des paysages bâtis du Bessin est vaste et complexe, puisqu’elle
concerne autant les acteurs publics que privés. Elle touche aux politiques des
communes en matière d’urbanisme et de réglementation d’aspect des
constructions, d’aménagement de leurs espaces et bâtiments publics. Elle
met en jeu les propriétaires privés aux prises avec les difficultés de la
conservation ou la réhabilitation d’un bâti ancien de caractère, d’un patrimoine
monumental pittoresque ou exceptionnel.
Dans ce chapitre nous nous efforçons thème par thème de décrire les enjeux
d’une politique paysagère d’ensemble avec selon les cas des propositions
d’interventions publiques et d’incitations et de soutien aux initiatives privées.

LES PAYSAGES DES VILLES ET DES VILLAGES
Les bourgs contribuent fortement à marquer l’identité du territoire du Bessin. Il
est important de renforcer leur identité et leur attractivité à travers la mise en
place d’une politique globale et concertée d’embellissement.
Dans plusieurs villes chefs-lieux de canton (Isigny-sur-Mer, Bayeux), des
actions significatives de mise en valeur et de traitement des entrés de villes et
des espaces publics ont été entreprises.
Vue du village de Sallen, entrée sud
en venant de Caumont-l’Eventé
A l’échelle du Bessin, de nombreux villages pittoresques méritent d’être
mentionnés.
D’Est en Ouest, on peut citer sans que la liste soit limitative les villages
suivants : Thaon, Fontaine-Henry, Reviers, Graye-sur-Mer, Amblie,
BESSIN - CHARTE PAYSAGERE - CAUE 14 - Novembre 2005
72
Colombiers-sur-Seulles, Sainte-Croix-sur-Mer, Ver-sur-Mer, Creully, Crépon,
Saint-Gabriel-Brécy, Le Manoir, Vienne-en-Bessin, Carcagny, Nonant, Ryes,
Tracy-sur-Mer, Vaux-sur-Aure, Litteau, Cahagnolles, Etréham, Russy,
Colleville-sur-Mer,
Saint-Laurent-sur-Mer,
Trévières,
Ecrammeville,
Colombières, Bernesq, La Folie, Neuilly-la-Forêt, Géfosse-Fontenay.
Beaucoup de ces villages sont localisés et regroupés autour des espaces
naturels évoqués précédemment. Il s’agit des vallées de la Seulles, de la
Thue, de la Mue et de la Drôme, le littoral et le Parc Naturel Régional des
marais du Cotentin et du Bessin.
On note une forte densité de ces bourgs dans la partie Est du Bessin où une
forte sensibilité en faveur du patrimoine et de l’architecture traditionnelle s’est
manifestée depuis des années, vraisemblablement en raison de la forte
pression foncière consécutive au phénomène de péri-urbanisation. Dans une
moindre mesure, le caractère pittoresque des communes de l’Ouest et
notamment celles comprises dans le périmètre du PNR des marais du
Cotentin et du Bessin a été bien conservé.
Villages de pierre de Caen, de schistes ou de bauge, tous présentent les
mêmes intérêts paysagers mais aussi les mêmes handicaps. Le caractère
pittoresque des nombreux villages recensés, surtout ceux de la frange Est,
est toujours de plus en plus fragilisé par une forte pression foncière de la part
des urbains des agglomérations caennaises et loin derrière bayeusaines.
Vue du village d’Etréham
Quelle évolution va subir le charme discret de ces villages ?
Au-delà des fragilités dues à une urbanisation intense, ces bourgs souffrent
également de handicaps paysagers communs. Les études précédentes
menées par le CAUE (canton de Ryes, Parc des marais, fermes et habitations
agricoles dans le Bessin) illustrent les fragilités relatives au pittoresque des
bourgs et les besoins exprimés par les communes en faveur du traitement et
de l’aménagement des espaces publics.
Les pistes d’action énumérées ci-après sont des réponses possibles et
souhaitables aux handicaps communs repérés aux cours des différentes
études antérieures. Elles pourraient être des thèmes communs
d’interventions partagés par les communes du Bessin dans le cadre
d’un plan paysager de mise en valeur des villes et villages de ce
territoire de qualité paysagère reconnue, mais fragile :
• Préserver les éléments architecturaux caractéristiques (entretenir et
restaurer les murs calcaires, valoriser les calvaires et oratoires,
traiter les abords des monuments)
• Aménager en priorité les espaces publics tels que les places, les
parking, les espaces résiduels, les abords des équipements
municipaux. A l’échelle des communes rurales, de tels
aménagements sont difficiles à entreprendre. Sans copier les
aménagements urbains (de type jardinières et massifs coûteux), des
aménagements aux formes simples réalisés avec des matériaux et
végétaux locaux constitueraient une première piste d’intervention
• Redonner sa place au végétal et aménager les cours d’eau :fleurir les
berges, signaler les accès, annoncer la présence de l’eau par des
plantations de végétaux spécifiques
• Permettra la redécouverte de l’eau dans les villes et villages
• Porter une attention particulière aux villages et hameaux de caractère
patrimonial, en intégrant dans les documents d’urbanisme des
dispositions identifiant les secteurs architecturaux de qualité et en y
définissant les règlements d’urbanisme adaptés.

L’HABITAT LOCAL TRADITIONNEL
Le patrimoine « ordinaire » participe autant à la richesse et à l’originalité d’une
ville ou d’un village que le patrimoine dit « monumental ». La région du Bessin
correspond à une zone de transition entre la plaine de Caen et le bocage en
raison d’une grande variété de sous-sols : argiles, calcaires, schistes. Trois
grandes catégories architecturales sont donc essentielles de l’architecture
bessinoise :
BESSIN - CHARTE PAYSAGERE - CAUE 14 - Novembre 2005
73
• Au nord d’une ligne Isigny-Bayeux jusqu’au littoral, au NE et autour de
Bayeux, la maison rurale traditionnelle du Bessin est très imprégnée
d’aspects caennais : la maison en pierre de Caen issue des calcaires et
marnes sont majoritaires. Le calcaire clair attire le regard et est en
harmonie avec la campagne environnante
• Si l’on descend vers le Sud, dans les environs du SO de Bayeux, de Noron
à Balleroy, ce sont les maisons en schistes qui prennent le relais. La
couleur sombre des façades due aux longues pierres marron foncé et les
toitures en ardoise sont des traits paysagers pertinents que l’on retrouve
dans toute la traversée du bocage central
• Aux abords des marais de l’Aure, de Isigny-sur-Mer à Cerisy-la-Forêt,
jusqu’à Noron-la-Poterie, le Tronquay, Saint-Paul-de-Vernay et Trungy, les
couches argileuses du sous-sol sont à l’origine de l’habitat en terre. Ce
bâti est souvent dégradé en raison de la difficulté d’entretien et de la
nature même du matériau utilisé. Quand elles sont restaurées, les
matériaux sont inadéquates (agglos de ciment, enduit ciment sur les
façades).
l’habitat, le niveau de vie pas en adéquation avec les frais d’entretien de ce
bâti traditionnel.
L’enjeu en la matière est de maintenir la présence de ce bâti dans le
paysage et sensibiliser la population. Une première piste d’action
pourrait être proposée :
•
Faire le bilan des politiques d’incitation à la réhabilitation du
bâti ancien
•
Maintenir une information et une transmission des savoirfaire artisanaux et techniques traditionnelles auprès des
nouveaux arrivants. Réfléchir à un partenariat entre les différents
acteurs, en faveur de la promotion et la sauvegarde des
techniques de construction traditionnelle, afin d’obtenir des
financements
•
Soutenir les initiatives de création de stage pour les artisans
et particuliers aux techniques de construction traditionnelle.
Ayant survécu aux épisodes sanglants de la bataille de Normandie, ce bâti est
souvent dénaturé par des transformations qui ne respectent pas le caractère
et sa valeur patrimoniale. Aujourd’hui, on peut se poser les questions
suivantes : Quel devenir pour ce patrimoine ancien fragilisé ? Quel patrimoine
ancien peut être transmis aux générations futures ? Quelle transformation
peut-il subir pour être adapté à la vie actuelle ? Quel lien entre terroir et
urbanisation ? La baisse des Opération Programmée d’Amélioration de
BESSIN - CHARTE PAYSAGERE - CAUE 14 - Novembre 2005
74
BESSIN - CHARTE PAYSAGERE - CAUE 14 - Novembre 2005
75
PATRIMOINE BATI INSCRIT ET CLASSE DU BESSIN

LEGENDE
Les monuments, les églises et les fermes manoirs, en quelque mot le
patrimoine historique de grande valeur forge un cadre de vie agréable à vivre
pour les habitants du Bessin. Beaucoup d’entre eux sont déjà inscrits ou
classés à l’inventaire du patrimoine des Monuments historiques et sont déjà
des sites touristiques reconnus et fréquentés, par exemple le château de
Colombières. Ils font souvent partie du circuit des monuments illuminés du
Bessin.
Selon que ce patrimoine est public ou privé, les actions à conduire sont à
mettre en place de manière différenciée.

LES PAYSAGES DU PATRIMOINE BATI
Les petites églises rurales et le patrimoine religieux
Aussi nombreux que remarquables, ces édifices sont des témoignages d’une
architecture romane de grande qualité qui viennent enrichir notre histoire
religieuse tantôt heureuse, tantôt sombre de la région. Ils forment souvent des
ensembles harmonieux bien proportionnés qui font l’identité et la fierté du
Bessin. A noter que tous ont une particularité : la tour-clocher à Bricqueville,
les retables de Rubercy, les modillons de Surrain, les chapiteaux sculptés
d’Etréham et de Ryes, les clochetons et lucarnes de Louvières, décoration
des murs extérieurs à Thaon, la flèche de plus de 25 mètres de Sécquevilleen-Bessn, la pyramide du clocher de Ver-sur-Mer…
Quelques exemples d’églises :
Ecrammeville, Aignerville,
Bricqueville, Trévières, Rubercy,
Longueville, Cormolain, le triangle
Crépon – Ver-sur-Mer –
Meuvaines, Ryes, Magny-enBessin, Vaux-sur-Aure, Manvieux
(en cours de restauration), Thaon,
Etréham, Surrain, Saint-Martin-deBlagny, Notre Dame de
Mandeville, Notre Dame de
Vouilly…
Vue de l’église de Ryes
Ces églises, propriétés communales héritées du Moyen-Âge, ont été bien
entretenues et restaurées pour la plupart. Elles demeurent toutefois très
fragiles. Si elles ne sont pas assez utilisées, plusieurs pathologies les
menacent et les affectent (confinement, condensation, humidité, mérule).
BESSIN - CHARTE PAYSAGERE - CAUE 14 - Novembre 2005
76
On observe une tendance à la mutation de ces lieux de culte vers des lieux
d’animation, synonyme d’un souci de conservation et de mise en valeur de ce
patrimoine religieux.
En effet, diverses actions ont été menées depuis les années 2000 sur ce
patrimoine religieux (cf. carte « mutations et actions sur le patrimoine religieux
dans le Bessin » p 77), souvent sous l’égide d’une association dynamique, le
Pays d’Accueil Touristique du Bessin, (A.D.T.L.B), et parfois à l’initiative des
élus locaux. Parmi celles-ci, on retrouve les actions suivantes :
• Mise en lumière du patrimoine à l’occasion de fêtes communales ou
circuits de découverte
• Ouverture au public, environ une église sur deux reçoit du public, propose
un service de gardiennage, de dépliant et d’interprétation du site
permanent
• Accueil d’animations musicales, le nombre de représentation est variable
ème
selon les saisons touristiques, entre 12 et 24 (pic au moment du 60
anniversaire du débarquement).
MUTATIONS ET ACTIONS SUR LE PATRIMOINE RELIGIEUX DU
BESSIN
LEGENDE
L’ensemble de ces actions est réparti de façon homogène sur l’ensemble du
territoire, même si certaines églises sont plus utilisées que d’autre,
notamment Trévières, Balleroy, Crépon, Vierville-sur-Mer, Juaye-Mondaye.
Pour ces monuments, les pistes d’intervention et les actions de préservation
et mise en valeur sont déjà avancées. Ces monuments ont été largement
intégrés aux parcours et itinéraires de découverte. Des actions pédagogiques
ont également été lancées dans le cadre de la mise place de tables
d’interprétations au coeur de nombreux villages, retraçant ainsi le passé, la
culture et l’histoire de ceux-là.
Toutefois, une telle richesse et variété patrimoniale mérite la mise en
oeuvre d’actions complémentaires. On peut suggérer les points
suivants :
• Envisager des actions de mise en valeur et d’aménagement des
abords des monuments (place, stationnement, conteneurs), en
priorité dans les bourgs pittoresques
• Eveiller une prise de conscience collective à mobiliser les gens pour
une mise en valeur et protection du patrimoine religieux.
BESSIN - CHARTE PAYSAGERE - CAUE 14 - Novembre 2005
77

Les fermes et fermes manoirs
ème
ème
Héritées d’une longue période de prospérité, le 17
siècle et 18
siècle,
dans l’Est puis dans l’Ouest du territoire, les fermes manoirs témoignent des
changements sociaux opérés dans le Bessin après la Guerre de Cent ans.
Ces édifices ont longtemps rythmé l’organisation des villages. Edifiées dans
un souci de protection des occupants, leur particularité tient dans leur
structuration : une vaste cour centrale entourée de hauts murs aveugles au
sein de laquelle s’organisent les bâtiments agricoles (grange, écurie, étable,
pressoir…), le logis seigneurial correspondant à un fief avec parfois des
signes de noblesse.
Les plus remarquables sont les suivantes
La majorité de ces fermes manoirs est essentiellement privée et sont encore
de nos jours le siège d’exploitation agricole familiale, transmise de génération
en génération. Frappées par les réformes de la Politique Agricole Commune
entre 1995 et 2000 (bâtiments d’élevage, quotas laitiers, mécanisation et
modernisation), ces fermes manoirs ont connu des mutations non sans
conséquence pour leur intégration dans les paysages.
Le Clos Mondeville à Crépon
(Demeure privée)
Mandeville-en-Bessin (ferme fortifiée de Douville), Géfosse-Fontenay (ferme
manoir de l’Hermerel et la Rivière), Ecrammeville (ferme manoir de Vérigny),
Trévières (ferme manoir Les Tourailles et de la Ramée), Bricqueville (ferme
manoir de l’Isle), Longueville (ferme manoir la Londe et d’Amfréville, les
fermes manoirs de Crépon (ferme manoir la Rançonnière)…
La Grande Ferme à Crépon
En effet, un certain nombre de problématiques liées à l’évolution des fermesmanoirs, à leur usage et à leur conservation se posent aujourd’hui.
L’adaptation à l’agriculture moderne des anciens bâtiments est difficile, voire
impossible.
Rouge Fosse (exploitation agricole et chambre d’hôtes)
BESSIN - CHARTE PAYSAGERE - CAUE 14 - Novembre 2005
78
Pour la plupart les bâtiments des fermes ou des fermes manoirs sont devenus
inadaptés aux activités agricoles. C’est donc toute la question de la
conservation de ce patrimoine privé ancien, symbole du Bessin qui se pose.
La diversification de l’activité agricole vers une activité touristique
complémentaire est une piste possible, mais elle n’est pas toujours suffisante
à terme et n’est pas une panacée universelle.
Plusieurs pistes ont été évoquées lors des réunions de travail de la
commission agriculture (cf. § chapitre agriculture page 59), elles sont les
suivantes : repérer les bâtiments agricoles susceptibles de mutations et de
transformations d’usage, accompagner les agriculteurs par des conseils,
recenser et identifier les fermes manoirs dans un but de valorisation
touristique.
On peut ajouter ici les pistes évoquées lors des réunions consacrées au
patrimoine particulièrement exceptionnel des fermes manoirs.
• Informer et mettre en place un conseil sur les reconversions
possibles de ce patrimoine, notamment au moment du plan bâtiment
agricole
• Embellir l’environnement des fermes
• Organiser des stages de formation auprès des agriculteurs ou autres
propriétaires privés qui souhaitent valoriser ou restaurer leur
patrimoine. Cette démarche aurait pour intention de sensibiliser les
particuliers à l’architecture rurale
• Assurer un avenir aux bâtiments des anciens sièges d’exploitation
agricole. Encourager une réorganisation, une mutation ou un
complément d’activités au sein du patrimoine agricole dont l’intérêt
patrimonial aura été reconnu: accueil de petites entreprises
artisanales, hébergement rural, création d’une petite pépinière
d’entreprise, accueil d’évènementiels pour l’animation des
communes en période estivale
• Dans certains cas, utiliser ces bâtiments pour des usages publics.
Le petit patrimoine rural : les lavoirs, les calvaires, les pompes, les fours
artisanaux, les murs et enceintes


Le patrimoine artisano-industriel : fours et moulins
L’existence d’activités artisanales et industrielles liées aux ressources du sol
(calcaire pour la fabrication de la chaux, schistes, granite) a longtemps animé
la vie des villages nichés au fond des vallées et façonné les paysages locaux
du Bessin.
Le Bessin porte de nombreux témoignages de ces activités passées et le
patrimoine lié à l’eau est très présent. Au détour d’un sentier battu ou à
BESSIN - CHARTE PAYSAGERE - CAUE 14 - Novembre 2005
l’occasion de la visite d’un petit bourg, il n’est pas rare de pouvoir admirer
ponts, moulins.
Les plus reconnus sont les suivants :
Trévières (pont de l’ancien moulin de Fosse), moulins des abords de la
Seulles, de la Thue et de la Mue,
Dans le Bessin, deux sites rappellent la mémoire de l’industrie chaufournière
et l’artisanat textile (laine) :
- Les premiers fours à chaux de Crouay, à l’ouest de Bayeux, existaient au
ème
siècle, et en 1830, la commune en possédait 14.
17
Cette industrie représentait un grand nombre d’emplois jusqu’en 1939.
Associée à d’autres activités artisanales et commerçantes (auberges,
forgerons, charpentiers), cette industrie a animé la vie du village pendant
plusieurs années. Les traces de cette industrie sont toutefois minimes (four à
chaux traditionnel préservé)
- Les nombreux moulins hydrauliques implantés dans les vallées de la
Seulles, de la Thue et de la Mue ont longtemps alimenté les machines
servant au foulage des étoffes de laine. Aujourd’hui désaffectés, ce sont des
éléments du paysage patrimonial intéressants, souvent pittoresques, et pas
toujours visibles de la route.
Associés aux autres formes du patrimoine bâti du secteur (fermes
monumentales, édifices religieux, châteaux, manoirs), ils s’imposent à la visite
comme le préconise la fameuse « route des moulins » s’étirant sur les
cantons de Creully, Caen et Courseulles, ou encore la boucle « sur les traces
des chaufourniers » sur le territoire communal de Crouay. Pour renforcer
79
l’attractivité de ces circuits, il faudrait que la visite de ces sites soit complétée
par une signalisation et une information éducative. Une action d’information
auprès des propriétaires privés pourrait être entreprise afin de les aider :
conseils techniques, information sur les possibilités de financements…

Ces éléments seraient à intégrer dans le plan de mise en valeur des villes et
villages du Bessin précédemment évoqué.

Les murs et enceintes
Les murs sont ceux qui
servaient à enclore de vastes
propriétés. Comme les petits
édifices ruraux, ils témoignent
d’une vie économique passée.
Les murs qui subsistent
marquent d’une empreinte forte
les paysages. Ils ont aussi un
intérêt paysager par leur
situation le long des routes.
Les autres éléments du patrimoine rural
Le petit patrimoine rural (calvaire, lavoir, pompe, murs et enceintes) témoigne
d’une vie sociale et économique locale passée. Ces éléments font partie
intégrante du paysage en tant que points de repère, ponctuations dans les
parcours de découverte.
Les plus connus sont les suivants :
Ecrammeville (lavoir couvert), Mandeville (lavoir de la Pérouze, Colombières
(lavoir), le calvaire de Vouilly, le calvaire de Bricqueville…
Ces édifices demeurent toutefois très peu mis en valeur (noircissement de la
pierre, envasement des lavoirs), excepté le musée de la mine et de la
meunerie au Molay-Littry situé sur l’ancien site minier de Littry retraçant les
activités des mineurs et les activités d’une ferme moulin à eau.
Des actions complémentaires
de mise en valeur de ce
patrimoine rural peuvent être
suggérées même si elles
peuvent paraître modestes.
Outre les éléments déjà cités
et intégrés aux parcours de
découverte
pré-cités,
le
patrimoine ancien, souvent
localisé au coeur des bourgs
(lavoirs, puits, pompes) peut
devenir un attrait touristique
considérable, un point de
repère remarquable.
Le lavoir de Longuessur-Mer
Sur le modèle des interventions proposées dans l’étude « Aménagement
du canton de Ryes », menée par le CAUE en 1992, il faudrait continuer
directement ou indirectement (lorsque le patrimoine est privé) à :
• Rénover les lavoirs et les pompes
• Aménager l’espace autour de ces édifices (défricher, planter des
végétaux)
• Valoriser le caractère historique
• Trouver des nouvelles fonctions (aire de pique-nique, aire de repos,
source d’eau potable pour les touristes).
BESSIN - CHARTE PAYSAGERE - CAUE 14 - Novembre 2005
En effet, la pierre demeure un
élément marquant du paysage
et les hauts murs sont un
élément fondamental dans
nombre de villages du Bessin. Il est important, en plus de l’entretien des
bâtiments classés, de se préoccuper des constructions plus modestes.
L’objectif est d’éviter la banalisation des bourgs par la destruction des murs et
leur remplacement par des haies végétales (thuyas, lices, clôtures).
Mur le long de la RD 198
à Aignerville
Sur l’exemple d’études déjà réalisées par le CAUE et mentionnées
précédemment, des actions globales pourraient être engagées dans le
but de préserver la dualité minéral/végétal tant caractéristique des
villages du Bessin :
• Réaliser un inventaire de l’état des murs publics et privés et dégager
les priorités. Cette première démarche aurait pour but de les faire
connaître et sensibiliser population et décideurs
• Mettre en place une politique d’incitation lorsqu’ils concernent des
propriétaires privés
• Conseiller et aider les propriétaires et collectivités qui souhaitent agir
sur ce patrimoine rural
• Veiller à l’entretien des murs encore en bon état
• Mener une politique commune de protection des murs de clôture
dans les règlements des documents d’urbanisme.
En conclusion, la mise en valeur de ce patrimoine rural peut se heurter
au fait qu’un bon nombre de ces éléments appartiennent à des
propriétaires privés, limitant ainsi la marge de manœuvre des
collectivités et l’envergure de l’opération. Des aides aux propriétaires
existent (fondation du patrimoine, aides à l’amélioration de l’habitat). Un
petit financement amène souvent à des prises de conscience. Des
80
actions pourront
financement.
alors
être
suscitées
au-delà
des
limites
du
La priorité est de bien différencier les actions sur le patrimoine public et
privé.
En conclusion, le patrimoine public est important. La nécessité de
mettre en œuvre des actions d’intervention pour sauver et mettre en
valeur le patrimoine public ainsi que favoriser la mise en valeur du
patrimoine privé est un enjeu essentiel pour le Bessin. Son charme, la
qualité de ses paysages, son identité territoriale sont des atouts fragiles.
L’utilisation du plan paysager de mise en valeur des villes et des
villages du Bessin devrait apparaître comme une évidence.
Les possibilités de mise en action de ce plan concernant les paysages
bâtis peuvent se décliner autour de trois axes de travail :
• Afin de préserver les espaces naturels dédiés aux loisirs et à la
redécouverte de la nature,
• Afin de préserver l’identité du Bessin et de ses villages en repérant les
secteurs où des règles définissant l’aspect des constructions devront être
établies pour préserver le patrimoine bâti existant, sachant que d’autres
secteurs pourront avoir des corps de règles plus ouverts à l’accueil d’une
urbanisation plus banale
• Afin d’identifier les bâtiments agricoles dont les transformations de l’usage
pourraient être acceptées ou encouragées
• Afin de préserver la cohabitation de l’activité agricole et d’une urbanisation
réfléchie et maîtrisée
• Afin de contribuer à l’émergence des parcs d’activité de grande qualité.
• De thématiques amenant à une politique de pays : les éléments de la
vie au village, le patrimoine bâti public, les abords des monuments, la
redécouverte de l’eau, la qualité des espaces publics, les églises (cf.
A.D.T.L.B), par exemple
• De projet territorialisé regroupant plusieurs thématiques : autour de
la mise en valeur des abords d’un axe routier (la RD 514, ou d’une
vallée, par exemple) dans toutes ses composantes : paysages bâtis
et naturels, urbanisme, voirie, etc
• D’une démarche communale ou intercommunale, autour d’une
politique volontariste locale.
Ces actions devront s’accompagner d’un effort en conseil, en
information, en sensibilisation et en formation des différents métiers et
partenaires concernés.

URBANISME ET ARCHITECTURE
Les projets de développement économique du Bessin apparaissent dans le
projet de la charte de territoire du Pays. L’évolution de la poussée urbaine en
direction des territoires ruraux a été démontrée. Tous les facteurs ainsi que
tous les projets de création ou d’amélioration d’infrastructures justifient
l’élaboration des SCoT et devraient motiver une couverture quasi-totale des
territoires communaux par des documents d’urbanisme.
L’enjeu primordial en la matière n’est pas d’avoir des documents d’urbanisme,
il est d’avoir des documents d’urbanisme de bonne qualité :
• Afin de définir la bonne localisation des opérations de construction afin d’en
assurer la bonne insertion dans les sites et paysages remarquables et
pittoresques du Bessin
BESSIN - CHARTE PAYSAGERE - CAUE 14 - Novembre 2005
Sans contraindre les communes, l’élaboration d’une charte de qualité portant
notamment sur ces différents points et intégrant une incitation à l’émergence de
techniques liées au développement durable pourrait être envisagée (prévoir des
règlements autorisant et favorisant les toitures végétalisées, les capteurs
solaires, la récupération des eaux de pluie, etc).
81
IV-
LES PAYSAGES NATURELS DU BESSIN
 Les objectifs :
Valoriser le caractère remarquable et pittoresque des paysages et
sites qui forgent l’identité du Bessin
 Les domaines concernés :
V-
1- La baie des Veys :Ouvrir la baie des Veys à une fréquentation
touristique telle que le prolongement du sentier du littoral
2- Les marais : Organiser la découverte des marais et de leur
patrimoine bâti et naturel (animation à créer) et accueil d’hébergement
touristique
3- Le monde de la forêt : Elaborer une continuité et une cohérence N/S
et E/O des promenades du Bessin
4- Inclure les sites pittoresques dans des parcours
5- Partenariats : Conseil Général/ Pays/ Communes
UN PLAN PAYSAGER DES VILLES ET VILLAGES
 Les objectifs :
Mettre en place une politique paysagère d’ensemble pour la mise en
valeur du patrimoine bâti sur des propositions d’interventions
publiques et d’incitations aux initiatives privées
 Les domaines concernés :
BESSIN - CHARTE PAYSAGERE - CAUE 14 - Novembre 2005
1- Préserver les éléments architecturaux caractéristiques
2- Améliorer la qualité des centres villes et bourgs traversés
(espaces publics, abords des équipements, place du végétal, abords
et accès aux cours d’eau)
3- Actions sur le patrimoine privé et public
4- Maintenir une information et une transmission des savoir faire et
techniques traditionnelles
82
VI- PAYSAGES BATIS DU BESSIN

Les objectifs :
 Les domaines concernés :
BESSIN - CHARTE PAYSAGERE - CAUE 14 - Novembre 2005
Maintenir la présence du bâti local traditionnel et patrimonial
dans le paysage
1- Amélioration de l’habitat: une image du Bessin à préserver
(OPAH, conseil, sensibilisation, stages, transmission des savoirfaire)
2- Les paysages du patrimoine bâti : Pérenniser leur protection et
mise en valeur :
- Actions sur le patrimoine religieux (abords des monuments,
animations)
- Actions sur les fermes manoirs (reconversions, plan
bâtiment agricole, embellissement, stages,) sensibilisation)
- Actions sur les autres éléments du patrimoine rural
(recensement et identification, parcours touristiques)
3- Urbanisme et architecture (documents d’urbanisme de bonne
qualité, intégration des projets, identité Bessin, équilibre entre
activité agricole et urbanisation, techniques liées au développement
durable)
83
TABLEAU DE CORRESPONDANCE : Entre charte de développement du territoire et charte paysagère
CHARTE DE DÉVELOPPEMENT DU
TERRITOIRE DU PAYS DU BESSIN AU
VIROIS
ORIENTATIONS
MESURES
1/ Préserver et valoriser 
la qualité et l’identité des
espaces naturels du
Bessin
Conservation des sites
naturels et de l’identité

culturelle des territoires à
préserver et à transmettre

2/ Favoriser l’équilibre
entre développement
touristique et
préservation des sites et
paysages emblématiques
du Bessin
Améliorer l’offre d’activités
sportives et de découverte
Permettre le
développement de
complémentarités entre le
littoral et les bocages
INTERVENTIONS
INTEGRANT UNE
DIMENSION PAYSAGERE
Protéger et valoriser
les sites
environnementaux et
patrimoniaux majeurs
(dont les lieux de
mémoire)
Affirmer les caractères
des paysages originaux
du Bessin
Le soutien des
initiatives d’information
et d’éducation sur les
paysages et espaces
naturels
LES AXES D’UN PROGRAMME-CADRE CHARTE PAYSAGERE BESSIN POUR LES
PAYSAGES NATURELS ET BÂTIS
CHAPITRES /THEMES
PAYSAGES NATURELS
 Ouvrir ces espaces
remarquables à une
fréquentation et un
accueil touristique
(découverte, animation
nature, hébergement)
 Préserver certains
sites pour un
développement à long
terme
3/ Préserver et valoriser
 La sauvegarde du
la qualité et l’identité des patrimoine bâti de
paysages bâtis du Bessin caractère
Permettre une conservation  Mettre en valeur
et/ ou un changement
l’existant
d’usage du patrimoine bâti
 Préserver le caractère
traditionnel du Bessin
rural et pittoresque des
communes soumises à
péri-urbanisation
BESSIN - CHARTE PAYSAGERE - CAUE 14 - Novembre 2005
PAYSAGES
BATIS
Les
paysages
des villes et
villages
HYPOTHESES D’ACTIONS
VALORISER LE CARACTERE REMARQUABLE ET
PITTORESQUE, LA DIVERSITE ET LE POTENTIEL
D’ATTRACTIVITE DES PAYSAGES ET SITES QUI
FORGENT L’IDENTITE DU BESSIN
1- Actions sur le littoral : Equilibre entre urbanisation et loi
littorale/ Aménagement du territoire (SCoT)
2- Actions sur la baie des Veys : Ouvrir la baie des Veys
à une fréquentation touristique mesurée (sentier du littoral)
3- Actions sur les marais : Organiser la découverte des
marais et de leur patrimoine bâti et naturel/ Animations à
créer (tourisme cynégétique)/ Accueil d’hébergement
touristique respectueux de l’environnement
4- Actions sur le monde de la forêt : Continuité et
cohérence N/S et E/O des circuits touristiques
5- Actions sur les paysages pittoresques : Inclure les
sites dans des parcours
6- Partenariat entre Conseil Général/ Pays/ communes
sur l ‘aménagement de l’espace rural et naturel
PLAN PAYSAGER DE MISE EN VALEUR DES VILLES
ET VILLAGES
1- Améliorer la qualité des centres villes et bourgs sur
l’ensemble du territoire du Bessin
(Aménagement espaces publics, abords et accès aux
cours d’eau, place du végétal…)
2- Préserver les éléments architecturaux
caractéristiques (murs calcaires, calvaires, oratoires) 
Stages de formation pour populations et artisans
3- Actions sur le patrimoine public et privé
(partenariat, conseil, sensibilisation)
SITES
CONCERNES
Le littoral, la forêt
de Cerisy, La baie
des Veys, marais
de l’Aure, les
vallées (Seulles,
Aure, Drôme)
ETUDES REPERTORIEES
OGS sur le Bessin-2005,
« Schéma départemental des
espaces naturels sensibles »CG 14-2005
Bourgs
« Aménagement des
pittoresques des communes du canton de
vallées et du PNR Ryes »-CAUE-1996
des marais
84
L’habitat
local
LE PATRIMOINE BATI TRADITIONNEL : UNE IMAGE DU
BESSIN A PRESERVER
1- Contribuer à l’amélioration de l’habitat
2- Développer le conseil et la sensibilisation (stages)
PERENNISER LEUR PROTECTION ET SA MISE EN
VALEUR
1- Actions sur le patrimoine religieux (actions ADTLB)
(Abords des monuments, place stationnement,
Les
paysages du changements d’usage et animations, randonnées)
patrimoine 2- Actions sur les fermes manoirs
(reconversions possibles, plan bâtiment agricole,
bâti
hébergement rural, animation, stages d’embellissement,
traditionnel sensibilisation)
3- Actions sur le petit patrimoine rural
(Recensement et identification, parcours de découverte,
nouvelles fonctions)
5/ Définir les rythmes du
développement
soutenable et la nature de
l’expansion à envisager
Proposer des outils
permettant aux collectivités
d’améliorer la maîtrise
foncière et l’accueil de
nouvelles populations
 Favoriser l’intégration
de l’habitat dans son site
 Accueillir des
nouvelles populations
 Maîtriser et organiser
le développement urbain
BESSIN - CHARTE PAYSAGERE - CAUE 14 - Novembre 2005
Urbanisme
et
architecture
COUVRIR LE TERRITOIRE DE DOCUMENTS
D’URBANISME DE BONNE QUALITE
1- Définir une charte de qualité (SCoT, PLU, cahier des
charges commun)
2- Développer le conseil en architecture
3- Incitation à l’émergence de techniques liées au
développement durable (règlements, nouvelles sources
d’énergie)
Parc des marais
Ensemble du
territoire
Programme d’animation
ADTLB, « Embellissement des
corps de fermes »-CAUE-1998
« Inventaire des fermes
manoirs dans le Bessin »CAUE/ ADTLB- juillet 2005
Vallée de la
Seulles, de la
Thue et de la Mue,
Ouest de Bayeux
85
BESSIN - CHARTE PAYSAGERE - CAUE 14 - Novembre 2005
86
LES ITINERAIRES TOURISTIQUES
LEGENDE
C-3 / ITINERAIRES TOURISTIQUES

LES ROUTES TOURISTIQUES
Itinéraires fléchés, faciles à suivre, praticables en toute saison, les routes
touristiques incitent et permettent la découverte de l’authenticité et la diversité
des territoires.
Deux itinéraires emblématiques sont des supports intéressants pour une
découverte touristique du Bessin :
• LA ROUTE DES MOULINS dans la basse vallée de la Seulles au
nord de Caen est tracée entre les vallées de la Seulles, de la Thue et
de la Mue.
Circuit accessible depuis les plages du débarquement ou des grandes
agglomérations (Caen et Bayeux). Itinéraire qui permet de découvrir la
campagne verdoyante de l’Est du Bessin, un patrimoine architectural de
renommée ainsi que des sites plus pittoresques.
Cette route ne repose suffisamment pas sur une économie touristique des
produits locaux.
• LES PARCOURS DE L’ESPACE HISTORIQUE DE LA BATAILLE DE
NORMANDIE vous guident sur les routes de la Normandie « Terre de
liberté ». Au nombre de deux dans le Bessin « Overlord-l’assaut » et
« D. Day le choc », ce sont de véritables musées ouverts où l’ensemble
des sites, musées et lieux de mémoire se succèdent et permettent de
comprendre le déroulement de cette gigantesque bataille dont dépendait
l’issue de la deuxième Guerre Mondiale.

LES ROUTES DEPARTEMENTALES ET VOIES VERTES
Pour découvrir le charme et l’atmosphère de certaines localités, le territoire
est irrigué par des routes départementales (RD) et voies communales (VC),
espaces balisés et sécurisés adaptés pour une cohabitation entre cyclistes et
automobiles.
En complément à ce réseau, il existe des voies vertes, itinéraire en site propre
réservé aux seuls utilisateurs non motorisés, renforçant ainsi le maillage des
itinéraires nommés véloroutes.
Pour faire face à une demande croissante du public pour une découverte
« douce » du territoire, le Conseil Général du Calvados s’est lancé dans
l’élaboration d’un Plan Départemental Vélo approuvé dans sa charte
départementale pour l’environnement et adopté en janvier 2004. L’objectif est
de répondre aux attentes des usagers du vélo de plus en plus nombreux et de
définir un réseau d’itinéraires cyclables irriguant l’ensemble du territoire
départemental.
BESSIN - CHARTE PAYSAGERE - CAUE 14 - Novembre 2005
87
Toutes les priorités politiques fixées dans ce plan concernent le Bessin :
• Affirmer le « T » régional dans le cadre du schéma « véloroutes et voies
vertes » en créant dans un premier temps un itinéraire cyclo-piétonnier
entre Grandcamp-Maisy et Saint-Côme-de-Fresné. Cette liaison en site
propre assurera à long terme la connexion entre les stations balnéaires en
évitant la RD 514 trop dangereuse et saturée en période estivale,
• Assurer les continuités interdépartementales vers le Sud (Isigny-surMer/littoral de la Manche et Cerisy/Saint-Lô),
• Créer des liaisons structurantes départementales (Bayeux/Villers-bocage,
Bayeux/Cerisy),
• Développer
les
liaisons
villes/mer
(Port-en-Bessin/Bayeux
et
Arromanches-les-Bains/Bayeux),
• Sécuriser les sorties d’agglomération, principalement autour de Bayeux,
point de connexion entre les nombreux itinéraires pré-cités.
Tous ces éléments sont à prendre en considération dans le SCoT et les
documents d’urbanisme municipaux.

LES CHEMINS
Pour une découverte du charme
pittoresque des paysages du Bessin,
les chemins demeurent les mieux
adaptés d’autant plus qu’ils sont
adaptés à tout type de promeneurs
(VTTistes,
cavaliers,
piétons,
sportifs…).
Voici l’offre proposée et détaillée en
matière de circuits de randonnée sur le
Chemin de Galestre à Blay
territoire du Bessin :
• Le GR 223 (circuits Grande Randonnée) longe le littoral
• Le GR de Pays « Tour du Bessin » longe le littoral et les franges du
territoire,
• Les PR (circuits Petite Randonnée) sont des circuits balisés de 6 à 20
kilomètres qui proposent une découverte locale des charmes du Bessin
autour d’un thème lié à la découverte de la nature, du patrimoine, de
l’histoire repris dans les explications figurant dans les topoguides,
• 3 topoguides disponibles à la vente couvrent actuellement les cantons de
Ryes et Creully et la Communauté de Communes de Trévières. Les
topoguides des Communautés de Communes d’Isigny Grandcamp
Intercom et Bayeux Intercom sont en cours de réalisation et devraient être
publiés en avril 2005 pour le premier et courant de l’été pour le deuxième.
Les Communautés de Communes d’Orival et du Val de Seulles travaillent
BESSIN - CHARTE PAYSAGERE - CAUE 14 - Novembre 2005
sur un projet de réédition d’un topoguide pour la fin de l’année 2005. Un
topoguide pour le secteur du Molay-Balleroy est à l’étude (fin 2006),
• Une sélection des meilleurs circuits de randonnée est proposée dans le
topoguide «Le Bessin à pied » qui devrait paraître très prochainement,
début mai exactement,
• A découvrir également en familles et à pied les plages du Débarquement
empruntant un sentier littoral, entre terre et mer, que propose le Conseil
Général du Calvados dans son topoguide,
• L’A.D.T.L.B propose des circuits de randonnée dans son guide découverte
2004 mixant les itinéraires des topoguides pré-cités et ceux « des journées
de découverte » du Bessin (circuits voitures).
Ainsi, on peut dire que l’offre en matière d’itinéraires touristiques est variée à
l’échelle du Bessin. De qualité et adaptée à différents types de public, cette
offre est le reflet des motivations et des choix politiques affirmés des différents
maîtres d’ouvrage et gestionnaires (Département, Communauté de
communes, communes, associations).
Néanmoins, trois remarques peuvent être formulées :
1. Certains secteurs ne sont pas représentés malgré une qualité paysagère
et authenticité patrimoniale confirmés (micro-paysages de schistes du Sud
Bessin, le monde de la forêt et ses alentours). Il serait intéressant de les
inclure dans cette offre et d’envisager les aménagements qui contribueront
à leur mise en valeur,
2. Les initiatives locales se superposent et le secteur du littoral est
surreprésenté,
3. Les actions déjà menés peuvent être complétées :
- Aménager des aires d’arrêt et stationnement favorisant la mise en place
d’une politique d’information,
- Mettre en place une signalétique spécifique et un réseau d’informationsservices. Ces deux actions devraient permettre d’établir un véritable
itinéraire de découverte du Bessin.
88
BESSIN - CHARTE PAYSAGERE - CAUE 14 - Novembre 2005
89
C-4
/
L’ANIMATION
CULTURELLE
AUTOUR
DU
PATRIMOINE, DES SITES ET DES ACTIVITÉS LOCALES
Le patrimoine bâti ou naturel, les spécialités locales du Bessin doivent devenir
le fer de lance pour la promotion d’une offre touristique et de loisirs en lien
avec la découverte du territoire.
Les pistes de travail sont :
 Recenser les sites bâtis et naturels pouvant être associés à des
manifestations culturelles (concerts, présentation de produits locaux, fêtes
locales)
 Monter des programmes d’animation culturelle, sur l’exemple des
« randonnées animées » et « animations enfants » proposés par
l’A.D.T.L.B. Ces programmes ont été inspirés sur le thème de la
découverte des paysages, de la faune et de la flore
 Organiser des visites de sites d’activités représentatifs de l’économie
locale sur l’exemple de l’action de l’A.D.T.L.B qui propose des circuits de
découverte à la fois basés sur le patrimoine bâti et naturel mais aussi sur
les spécialités locales (cidrerie à Guéron, la grange au Mohair à Bernesq,
les parcs à huîtres entre Grandcamp-Maisy et Géfosse-Fontenay)
 Développement d’une manifestation touristique autour d’une fête locale
traditionnelle.
BESSIN - CHARTE PAYSAGERE - CAUE 14 - Novembre 2005
VII- LES CIRCUITS TOURISTIQUES ET
L’ANIMATION CULTURELLE
 Les objectifs : Développer une offre
touristique alliant mise en valeur des sites
et paysages et découverte du Bessin
 Les domaines concernés :
1- La continuité et la cohérence des
itinéraires touristiques :Partenariat PAT/
Communes/ Pays
2- Entretien régulier et amélioration de
l’accessibilité (aménagement d’aires de
repos et stationnement)
3- Développer des programmes d’animation
culturelle centrée sur le thème des
paysages locaux, de la faune, la flore et
traditions locales
90
TABLEAU DE CORRESPONDANCE : Entre charte de développement du territoire et charte paysagère
LES AXES D’UN PROGRAMME-CADRE CHARTE PAYSAGERE POUR LES ITINERAIRES ET
L’ANIMATION TOURISTIQUE
CHARTE DE DEVELOPPEMENT DU
TERRITOIRE
ORIENTATIONS
MESURES
INTERVENTIONS
INTEGRANT UNE
DIMENSION
PAYSAGERE
1/ Permettre le
développement
de
complémentarités
entre les bocages
et le littoral
Favoriser l’organisation de
circuits de découverte du
Pays
2/ Développer la
culture et les
loisirs
Développer l’information et la
communication sur l’offre
existante
Améliorer les continuités des
itinéraires touristiques audelà du territoire du Pays
Favoriser la mise en réseau
de services et associations
culturelles
CHAPITRES/THEMES
HYPOTHESES D’ACTIONS
SITES
CONCERNES
ETUDES
REPERTORIEES
CREER UN VERITABLE ITINERAIRE DE DECOUVERTE
DU BESSIN
LES ITINERAIRES
TOURISTIQUES
L’ANIMATION
CULTURELLE
Favoriser l’organisation
d’évènementiels forts
BESSIN - CHARTE PAYSAGERE - CAUE 14 - Novembre 2005
1- Compléter l’offre de circuits : élaborer une continuité et une
cohérence des itinéraires touristiques
2- Entretien régulier des itinéraires
3- Améliorer l’accessibilité, la fréquentation et l’accueil (aires
de repos et stationnement)
DEVELOPPER UNE ANIMATION ET UNE PROMOTION
DE L’OFFRE TOURISTIQUE AUTOUR DE LA
DÉCOUVERTE DE LA NATURE ET LA VIE CULTURELLE
DU BESSIN
1- Organisation d’évènements autour du patrimoine naturel,
bâti et traditions locales
2- compléter l’inventaire des sites naturels et bâtis
3- Mise en place d’une signalétique, d’une information
régulière
Ensemble du
Pays
Ensemble du
Pays
91
C-5 / LA REDECOUVERTE DU BESSIN AU FIL DE L’EAU :
VERS UN PROJET FEDERATEUR
Nous l’avons répété à diverses reprises, le Bessin est riche en espaces
naturels, en patrimoine bâti et en circuits touristiques, thèmes multiples
pouvant donner lieu à des politiques ponctuelles d’intervention sur tel ou tel
site, bâtiment ou circuit.
L’expérience montre que les politiques paysagères réussies sont celles qui
fédèrent les interventions ponctuelles. A l ‘intérieur de ce document plusieurs
exemples, allant dans ce sens ont été évoqués : des opérations pilotes
attachées à un territoire particulier, une préparation de mise en valeur
paysagère autour ou à partir d’un axe de déplacements, des politiques
thématiques tels que le plan paysager de mise en valeur des villes et villages.
Les projets en cours, notamment ceux de mise en valeur des vallées et de
création d’animations ou de parcours réuniront plusieurs sites localisés au
bord de l’eau, nous amènent à suggérer une idée susceptible de fédérer des
projets d’animation, de mise en valeur du patrimoine et des sites naturels, de
mise en valeur des villes et des villages. La redécouverte du Bessin au fil de
l’eau pourrait être une nouvelle porte d’entrée à des politiques de
développement local et de mise en valeur des paysages. Plusieurs sous
thèmes pourraient être attachés à ce projet :
puisqu’il s’agit de la reconquête de la qualité de l’eau. Cependant cette
reconquête passe par un retour à l’herbe et une recomposition paysagère. Ce
territoire est également un lieu de passage et de promenade. Il y a là une
opportunité formidable pour une action pédagogique d’information et
d’éducation aux enjeux de l’environnement au fur et à mesure des parcours et
sur les sites les plus édifiants.
1) La redécouverte des vallées :
• L’Aure de juaye-Mondaye à la mer en passant par les aménagements
des rives de l’Aure dans le centre de Bayeux, espace de promenade,
de pêche et de découverte du patrimoine
• La reconquête des vallées de la Mue, de la Thue et de la Seulles,
riches en patrimoine bâti et en espaces naturels, espaces de détente
pour la promenade et la pêche
• La vallée de la Drôme en tant qu’espace de pêche et de promenade.
2) La basse vallée de l’Aure et ses marais, espace riche en milieux
naturels et en fermes manoirs, dont les possibilités de découverte par l’eau et
la promenade sont encore à développer.
3) La redécouverte de l’eau dans les villes et villages traversés par une
rivière.
4) Le monde de la baie des Veys, dont la découverte n’est pas aisée, mais
exceptionnelle.
5) L’eau et la mer par un accompagnement paysager des opérations
d’urbanisme de bord de mer (activités de bord de mer et aménagement des
grands espaces proches du littoral à des fins de promenade ou activités de
loisirs.
6) La qualité de l’eau (opération pilote de la communauté de communes du
Molay-Littry). Ce pourrait être en apparence le projet le moins paysager
BESSIN - CHARTE PAYSAGERE - CAUE 14 - Novembre 2005
92
LA REDECOUVERTE DU BESSIN AU FIL DE L’EAU : VERS UN PROJET FEDERATEUR
BESSIN - CHARTE PAYSAGERE - CAUE 14 - Novembre 2005
93
BESSIN - CHARTE PAYSAGERE - CAUE 14 - Novembre 2005
94
SYNTHESE
La difficulté des projets de territoire et de leur complément « charte des
paysages » réside dans le fait que leur aboutissement se traduit par des listes
de propositions, riches d’orientations, de mesures nombreuses et variées
mais difficilement mémorables.
La synthèse de ce document consacré au Bessin a pour but de résoudre cette
difficulté. Elle a pour objectif également d’anticiper deux niveaux de définition
du document qui sera réalisé pour l’ensemble du Pays du Bessin au Bocage
Virois, d’ici la fin de l’année 2005.
Ces deux niveaux mentionnés dans l’introduction de ce présent document
sont les suivants :
2- Les éléments d’actions prioritaires à court et moyen terme relèveront du
travail à accomplir au sein des instances du Pays.
Il
semble
indispensable
que
chacun
des
grands
thèmes
(infrastructures,activités, agriculture, patrimoine naturel, patrimoine bâti et
urbanisme) soit l’objet d’une ou plusieurs actions prioritaires.
Les priorités qui seront définies, parmi les actions proposées sont des actions
politiques qui peuvent être d’ailleurs orientées en fonction d’éléments non
encore connus entièrement, ou en fonction des possibilités de financements
et de contractualisation variables selon la conjoncture.
 Les éléments constitutifs du volet paysager du futur projet de territoire
 Les éléments d’actions prioritaires à court et moyen terme.
1- En ce qui concerne les éléments constitutifs du volet paysager du futur
projet de territoire, la méthodologie employée pour les deux documents
relatifs au Bessin et au Bocage Calvadosien, fait clairement apparaître les
liens entre la charte de développement du territoire du Pays et les axes d’un
programme cadre de charte des paysages.

C’est donc dans une première approche : l’ensemble du document qui
est à prendre en considération, comme cela s’est fait dans le passé pour des
documents de programmation régionaux accessibles au fond européen. Il ne
faut pas oublier dans la liste des actions possibles, des actions qui pourraient
intéresser telle ou telle collectivité territoriale qui si elles n’étaient pas
intégrées dans une contractualisation avec l’Etat et la Région risqueraient de
ne pas être faisables.

Une charte des paysages c’est aussi l’affichage de politiques
identifiables envers lesquelles chacun puisse avoir envie d’adhérer.
C’est dans cette synthèse qu’apparaissent les grandes lignes d’un
programme cadre charte paysagère classé par thèmes et ensuite par
territoires.
L’intérêt du classement par thèmes réside dans le fait que les actions peuvent
être entreprises indifféremment sur tout le territoire.
L’intérêt du classement par territoire provient de ce qu’il favorise des
approches transversales des différents thèmes sur un territoire donné.
Nous avons souhaité proposer ces deux portes d’entrées aux politiques
paysagères du Pays.
BESSIN - CHARTE PAYSAGERE - CAUE 14 - Novembre 2005
95
LES POLITIQUES THEMATIQUES
On peut présenter les politiques thématiques selon qu’elles sont :
•
•
•
•
Directement en lien avec des mesures et des orientations du projet de
territoire. Il en va ainsi pour les infrastructures, les activités, l’agriculture
etc.
A forte valeur qualitative :
- Le plan paysager de mise en valeur des bourgs et villages
- La couverture du territoire de document d’urbanisme de qualité
- La redécouverte du Bessin au fil de l’eau vers un projet fédérateur
Les premières de ces politiques correspondent à l’idée que : Comme
on fait de la prose sans le savoir on fait des paysages et de
l’environnement sans en mesurer tous les impacts. Pour résoudre cette
difficulté il faudrait que chaque dossier soit à un moment donné
examiné sous un angle paysages et environnement.
Les politiques à forte valeur qualitative ont pour intérêt d’être également
de bons vecteurs de communication pour rendre « notoires » les
démarches en faveur des paysages et de l’environnement.
L’ensemble suppose que la charte des paysages ait un fort volet :
sensibilisation, information, communication.
BESSIN - CHARTE PAYSAGERE - CAUE 14 - Novembre 2005
96
SYNTHESE DES PROPOSITIONS THEMATIQUES D’ACCORD CADRE DE CHARTE PAYSAGERE
I- AVOIR UNE STRATEGIE
D’ACCOMPAGNEMENT
PAYSAGERDU DEVELOPPEMENT
DES INFRASTRUCTURES (cf. page 28)
1- Accompagner la création ou l’amélioration des axes routiers
programmée dans la charte de développement du territoire
2- Développer une stratégie de découverte du territoire et de
ses paysages (notamment à partir de la RN 13 et par une charte
d’itinéraires pilotes RD 514)
3- Contribuer au développement touristique de l’axe RD 6 par
une politique de qualité de l’urbanisme et de mise en valeur des
paysages et de l’environnement
II- SOUTENIR LE DEVELOPPEMENT
ET LE DYNAMISME ECONOMIQUE
PAR UNE AMELIORATION DE
L’IMAGE DES ZONES D’ACTIVITES
ET DE L’OFFRE DE SERVICES
(cf. page 32)
1- Proposer une labellisation paysagère et environnementale
des nouvelles zones et accompagner leur création par des
conseils architecturaux
2- Requalifier les zones existantes
3- Proposer l’accueil d’opérations d’hébergement touristique et
la création d’animations, en favorisant leur insertion dans les
paysages. Et préciser les secteurs favorables à l’implantation
de l’éolien et des centres de traitement des déchets.
III- SOUTENIR L’ACTIVITE AGRICOLE
EN ALLIANT PRESERVATION DES
PAYSAGES ET PRESERVATION
DE LA QUALITE DE L’EAU ET DE
LA RESSOURCE
(cf. page 38)
1- Soutenir la préservation de certains paysages identitaires ou
patrimoniaux
2- Favoriser, gérer, étendre des opérations pilotes en matière de
recomposition paysagère et de gestion de l’agriculture et en
matière de reconquête de la qualité de l’eau
3- Préserver et valoriser le patrimoine bâti agricole et le cadre
de vie des agriculteurs
BESSIN - CHARTE PAYSAGERE - CAUE 14 - Novembre 2005
97
IV- VALORISER LE CARACTERE
REMARQUABLE ET PITTORESQUE
DES PAYSAGES ET SITES QUI
FORGENT L’IDENTITE DU BESSIN
(cf. page 58)
1- Favoriser la découverte par une représentation mesurée des
sites phares actuellement peu fréquentés : la baie des Veys, le
Parc des Marais
2- Développer une capacité d’accueil d’hébergement touristique
respectueux de l’environnement et des paysages en des lieux
appropriés
3- Inscrire les vallées dans une politique d’ensemble destinée à
y développer une animation, une découverte touristique (par la
mise en valeur des sites naturels, du patrimoine bâti et par des
animations, des circuits, etc)
V- VALORISER L’ATOUT DU BESSIN
1- LES PAYSAGES BATIS
(cf. page 64)
1- Plan paysager de mise en valeur des villes et villages
- Qualité des centres villes et bourgs
- Préserver les éléments architecturaux caractéristiques
- Actions sur le patrimoine privé et public
- Maintenir une information et une transmission des
savoir-faire et techniques traditionnelles
2- Préserver le patrimoine bâti traditionnel : image du Bessin
3- Protéger et mettre en valeur les paysages du patrimoine bâti
4- Couvrir le territoire de documents d’urbanisme de qualité
2- LES ITINERAIRES TOURISTIQUES
Développer une offre touristique alliant mise en valeur des sites
paysagers et découverte du Bessin
3- LA REDECOUVERTE DU BESSIN
AU FIL DE L’EAU
Vers un projet fédérateur
BESSIN - CHARTE PAYSAGERE - CAUE 14 - Novembre 2005
98
LES POLITIQUES TERRITORIALISEES
Une vallée, une route, une communauté de communes, sont des ensembles
identifiables, par chacun comme pouvant être « son territoire
d’appartenance ». Je suis de telle vallée, auprès de telle route, dans telle
communauté de communes « ce qui s’y fait me concerne et j’aime les
paysages et le cadre de vie ». L’exemple des actions transversales conduites
pour améliorer la qualité des paysages et de l’environnement dans de tels
ensembles territoriaux à l’échelle humaine, montrent que les gens qui y vivent
se sentent détenteurs d’une valeur ajoutée. Les actions entreprises en ces
territoires ont souvent des prolongements car chacun est conscient des efforts
entrepris et ne souhaite pas qu’ils soient remis en cause par des interventions
malencontreuses.
De plus ces actions, parce qu’elles sont transversales et sur des territoires
identifiables, engendrent en matière de paysages des cohérences plus fortes
que des actions thématiques difficiles à lire ensuite sur le terrain.
Les conditions de réussite de ces opérations supposent un minimum de
coordination afin qu’au terme de ces démarches puisse se dégager une
« identité commune » aux aménagements réalisés.
Mais si ces conditions sont réunies les résultats peuvent être très positifs,
c’est pourquoi il nous est apparu nécessaire de proposer sur les différents
territoires de telles actions qui ne pourront que renforcer l’attractivité de ces
différents endroits.
BESSIN - CHARTE PAYSAGERE - CAUE 14 - Novembre 2005
99
SYNTHESE DES PROPOSITIONS TERRITORIALISEES D’ACCORD CADRE DE CHARTE PAYSAGERE
I-ACTION LITTORAL
I-1- LE LITTORAL ET LA RD 514
 Les domaines concernés :
I BIS- LA BAIE DES VEYS ET
ISIGNY/GRANDCAMP
 Les domaines concernés :
II- BAYEUX INTERCOM
 Les domaines concernés :
BESSIN - CHARTE PAYSAGERE - CAUE 14 - Novembre 2005
Définir une politique intercommunautaire d’intervention et
d’actions autour d’une charte de qualité
- Infrastructures (routier, randonnée pédestre, vélo)
- Patrimoine bâti et naturel
- Urbanisme et loi littoral : une stratégie d’ensemble à définir
Afficher un renouveau de dynamisme
-Image Hi tech de l’agro-alimentaire en relation avec l’approche AOC
- Renouveau du centre ville et du port d’Isigny-sur-Mer
- Les grands projets touristiques de Grandcamp-Maisy
- Valorisation paysagère de la baie
Affirmer une volonté d’accueil d’hébergement et d’animation
touristique
- Optimiser l’accueil d’un urbanisme d’hébergement touristique (paysages et
environnement)
- Créer des équipements de loisirs
- Favoriser l’animation par la découverte des sites naturels liés à l’eau et aux
vallées
100
III- LES OPERATIONS PILOTES : AGRICULTURE ET PAYSAGES : ACCOMPAGNER LA MUTATION
AGRICOLE EN COURS
III-1 LE PARC DES MARAIS : Le développement local et la mise en valeur des milieux naturels et du
patrimoine
 Les domaines concernés :
- Développement économique agricole : Préservation des milieux extensifs
milieux agricoles
- Patrimoine bâti et naturel
- Accueil d’hébergement et d’animations adaptés à l’environnement
III-2 LA RECOMPOSITION PAYSAGERE : BAYEUX INTERCOM
 Les domaines concernés :
- Agriculture et urbanisme
- La gestion des bassin-versants (fossés autour des parcelles)
- Lutte contre les inondations et risques d’érosion
- Les chemins de randonnée
- Maîtrise d’ouvrage intercommunale  structure opérationnelle
- Utilisation paysagère de la haie (charge et qualité de vie)
III-3 LA QUALITE DE L’EAU, LES PAYSAGES ET L’AGRICULTURE : LE MOLAY-LITTRY
 Les domaines concernés : - Agriculture  Retour à l’herbage
- Recomposition paysagère
- Préservation de la qualité de l’eau
BESSIN - CHARTE PAYSAGERE - CAUE 14 - Novembre 2005
101
IV- L’OPERATION PILOTE : LA RECONQUETE DE LA VALLEE DE LA SEULLES : Une action transversale

Les domaines concernés :
- Reconquête et réaménagement du lit majeur de la Seulles
- Prévention des risques d’inondation
- Maîtrise de l’urbanisme
- Sites sensibles
- Patrimoine bâti (les moulins, les châteaux)
V- LE MONDE DE LA FORET, DES MINES ET LES MICRO PAYSAGES AUTOUR DE BALLEROY ET LE
MOLAY-LITTRY : EXPLOITER LES POTENTIALITES
 Les objectifs
 Les domaines concernés :
BESSIN - CHARTE PAYSAGERE - CAUE 14 - Novembre 2005
Créer les conditions nécessaires à une découverte aisée du sud du
Bessin c’est-à-dire atténuer la coupure N/S pour la découverte du
Bessin, préserver les espaces sous l’influence des pôles
économiques de Saint-Lô et Bayeux
- Agriculture  La forêt
- Tourisme rural  Maison de la forêt
- Accueil et animations du tourisme rural
- Randonnée pédestre
- Les atouts patrimoniaux
- L’opération pilote  La qualité de l’eau (un enjeu pour le Bessin)
- Le patrimoine bâti agricole (nouveau : réactiver le conseil architectural et
ancien : permettre son évolution)
- Valeur piscicole de la Drôme
102
SYNTHESE DES POLITIQUES TERRITORIALISEES POUR LE BESSIN
BESSIN - CHARTE PAYSAGERE - CAUE 14 - Novembre 2005
103
PROLONGEMENTS
Ils se trouveront dans la synthèse générale du Pays du Bessin au Virois.
Dans ce document seront approfondis à l’échelle du Pays les différents
thèmes évoqués dans ce document consacré au Bessin et dans le document
précédent réalisé pour le Bocage Calvadosien.
Le travail se fera avec les commissions concernées au sein du Pays.
L’approfondissement des thèmes retenus prendra la forme de fiches d’actions
définissant dans leur contenu :
•
•
•
•
•
Les objectifs des actions
Les contenus
Les modalités de celles-ci
Les résultats escomptés
Les coûts (lorsque ceux-ci peuvent être évalués préalablement).
BESSIN - CHARTE PAYSAGERE - CAUE 14 - Novembre 2005
104