LA BATAILLE DE LIMONEST
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LA BATAILLE DE LIMONEST
LA BATAILLE DE LIMONEST Après la retraite de Russie, fin 1812, Napoléon recule en Allemagne et fin 1813, les armées coalisées rentrent dans le Nord de la France. La campagne de France ne durera que trois mois. Cette campagne est la fin de la guerre liée à la Sixième Coalition, qui se déroule de janvier à avril 1814, pendant laquelle Napoléon Ier tente d'arrêter l'invasion de la France et de conserver son trône. Pour éviter de se faire prendre en tenaille par l’armée autrichienne et allemande, Napoléon nomme le maréchal Augereau, Duc de Castiglione, commandant en chef de l’armée de Lyon avec pour mission de contenir les coalisés qui passent par la Suisse et investissent le Sud-Est de la France.. Les envahisseurs ont déjà occupé les départements frontaliers de l’Est quand Augereau quitte Paris. Les armées autrichiennes L’armée des coalisés, forte d’environ 43 200 hommes, est formée de 3 corps d’armée placés sous les ordres du prince héritier Philippe de Hesse-Hombourg (province de l’Allemagne) et composée de soldats bavarois, autrichiens et hongrois.. Augereau a pu réunir 20 000 hommes organisés en 2 divisions d’infanterie commandées par les généraux Musnier et Pannetier, une brigade de réserve composée de gardes nationaux, une division de cavalerie et une division d’artillerie. Garde national de l’armée de Lyon Chasseur à cheval lyonnais Fantassin Il établit son quartier général au château de la Barollière, à Limonest, d’où le nom donné à la bataille qui en réalité se déroulera surtout sur Dardilly. Il étale ses troupes sur une ligne passant par Ecully, Charbonnières, La Tour de Salvagny, Dardilly et Limonest. En face, Autrichiens et Allemands sont près de 60 000 sur une ligne s’étendant de Poleymieux à L’Azergues près de Lozanne, en passant par Lissieu. Une colonne volante autrichienne, exclusivement composée de cavalerie, couvre l’extrême droite et se tient à La Tour de Salvagny Le 20 MARS 1814 Le 20 mars 1814, la bataille s’engage, sur un front de 12 Km, allant à l’Est jusqu’aux bords de Saône et à l’Ouest, jusqu’à La Tour de Salvagny. L’essentiel des combats va se situer sur les hauteurs de Dardilly. En effet, les Autrichiens passent l’Azergues à Lozanne et au pont de Dorieu pour se réunir à Dommartin. De là, ils s’étendent sur la route de L’Arbresle à Lyon. Vers midi, l’avantcorps de la troupe se trouve à La Tour de Salvagny et se déploie de part et d’autre du ruisseau du Semonet. L’artillerie pilonne Dardilly tandis qu’une partie des troupes se porte sur le versant droit du vallon de Charbonnières, en direction de Francheville. Malgré la raideur des pentes et les difficultés du terrain, les ennemis parviennent à déboucher sur le plateau de Dardilly. De violents affrontements opposent Français et Autrichiens et le village change plusieurs fois de mains. Sur le flan Est du front, les armées autrichiennes progressent et prennent position sur les hauteurs, entre le Mont Thoux et le Mont Cindre. Les troupes françaises encerclées se replient sur Vaise ou vers La Duchère et Ecully. En même temps, un général français envoie trois bataillons (300 cavaliers et 4 pièces de canon) sur La Tour de Salvagny pour bloquer les Autrichiens et faciliter la retraite de divisions françaises. La bataille se poursuit tout l’après-midi aux portes de Lyon. Au soir du 20 mars 1814, l’armée de Lyon a perdu la bataille. Augereau décide la retraite. L’armée de Lyon va perdre 1 000 hommes et les troupes du prince héritier de Hesse-Hombourg environ 3 000. Augereau est décidé à poursuivre les combats dans Lyon et prévoit même de dépaver les rues et de résister dans chaque maison. Mais les édiles lyonnais refusent de voir la bataille se propager dans la ville et provoquer la ruine de Lyon. Ils préfèrent déclarer « Lyon ville ouverte ». Dès le lendemain matin, l’armée de Lyon quitte la ville et bientôt les troupes autrichiennes investissent la ville. C’est à Limonest, au matin du 21 mars, que les magistrats municipaux apportent les clés de la ville de Lyon au prince héritier de Hesse-Hombourg qui a établi son campement à la maison du Puy d’Or. Ces clés sont remises à Vienne à l’empereur d’Autriche. Les troupes autrichiennes séjournent quelque temps dans la région. Le même jour, Napoléon est battu à la bataille d’Arcis-sur-Aube, dans la région Champagne-Ardenne et la campagne de France est perdue. Après l'entrée des troupes prussiennes et russes dans Paris, il abdique le 6 avril 1814 et part en exil à l'île d'Elbe. Augereau abandonne Lyon et redescend la vallée du Rhône, à Vienne d’abord, où il établit son quartier général puis jusqu’à Valence. Il a sauvé les Lyonnais mais il a perdu Napoléon. Bientôt Augereau remonte vers Paris et croise Napoléon le 24 avril, vers Tain l’Hermitage. Pendant leur entrevue d’une demi-heure, Napoléon reproche à Augereau d’avoir « abandonné Lyon avec une si belle armée ». Lors de son passage à Lyon, le 25 avril, Augereau est complimenté par une délégation de la ville qui lui adresse « l’expression d’une reconnaissance à laquelle il a de si justes titres » et dans la soirée, les spectateurs d’une représentation l’acclament « Vive le maréchal Augereau, vive le sauveur de notre ville ». Il est le héros des Lyonnais et de nouveaux honneurs l’attendent à la cour de Louis XVIII. Quelques jours plus tard, selon la légende, Napoléon, sur la route de l’ile d’Elbe, fait une halte à La Tour de Salvagny, à l’auberge Tabard, en attendant la nuit pour rentrer dans la ville de Lyon, ayant peur de manifestations hostiles de la part de la population. En noir les