Article Union - Jumeaux et Plus 51
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Article Union - Jumeaux et Plus 51
REIMS 9 MARDI 6 MAI 2014 ASSOCIATION Jumeaux, triplés… Paroles de parents Les grossesses multiples sont de plus en plus nombreuses. À Reims, l’association Jumeaux et plus aide les parents, les conseille et les informe sur les bons plans du moment. L’ESSENTIEL « On nous demande sans arrêt si ce n’est pas trop dur à gérer. Et aussi financièrement » ▶ Créée en 1993, l’antenne départementale de la Fédération nationale jumeaux et plus est une association à but non lucratif reconnue d’utilité publique (loi 1901) dont les objectifs sont l’entraide morale, psychologique, éducative et matérielle des parents ayant des jumeaux, des triplés ou plus… ▶ L’association Jumeaux et Plus 51 regroupe des parents adhérents de jumeaux, triplés et plus venant de la Marne évidemment mais aussi des Ardennes, de l’Aisne, et même de la Meuse et de la Haute-Marne. ▶ Elle comptabilise aujourd’hui près de 70 adhérents. n choc », Charline Journe, 29 ans, ne s’attendait pas à une grossesse multiple. « Au départ, beaucoup de stress, un peu de panique, en gros la peur de l’inconnu. Mais quelques heures après, on s’était fait à l’idée », ajoute son compagnon Thomas Clivot, 33 ans. Helen Vallerand, 32 ans, a aussi été surprise même si le risque de se retrouver à la tête d’une famille de multiples était élevé. « Après quatre ans de tentatives infructueuses pour tomber enceinte. C’était le dernier espoir, la dernière FIV. » La jeune femme occupe depuis deux ans le poste de vice-présidente de l’antenne marnaise de l’association Jumeaux et plus. Helen Vallerand toute la journée. « L’une de mes jumelles, Léna était hospitalisée au CHU car ses poumons n’étaient pas encore totalement matures et Julia était à la polyclinique, explique-t-elle. Nous n’avons pu les récupérer que trois semaines plus tard. » Aujourd’hui, les petites princesses ont quatre mois et se portent à merveille. Leurs parents Charline et Thomas ont trouvé leur rythme. « Ce sont des petites filles faciles à vivre, ça aide ! » Ils évoquent la poussette de compét’ à 1 200 €, les paquets de couche, format XXL achetés en Allemagne car moins cher, les neuf boîtes de lait par mois… U L’association se bat pour instaurer les aides à domicile Plus de la moitié des grossesses gémellaires se termine par des naissances prématurées. « On se bat pour obtenir de l’aide à domicile avant la naissance afin de réduire l’activité à la maison pour éviter que le travail ne se déclenche trop tôt, explique Helen Vallerand, ce qui permettrait tout de même à l’Etat de faire de sacrées économies. » En effet, les enfants issus d’une naissance multiple occupent plus de 40 % des lits dans les services de néonatalogie et de réanimation néonatale de fait de leur naissance prématurée. Le coût d’une journée de réanimation néonatale est estimé à 2 000 € en moyenne par enfant. « Dans le passé, notre mobilisation Entre baby blues, burn-out et isolement Charline Journe et Thomas Clivot, les heureux parents de Julia et Léna, en compagnie d’Helen Villerand, vice-présidente de l’antenne marnaise de l’association Jumeaux et plus 51. A.B. a permis d’augmenter la durée du congé paternité pour les grossesses multiples, il est ainsi passé à 18 jours », ajoute Helen Vallerand. « Ce qui n’est pas de trop », assure Thomas Clivot. « Avoir des jumeaux nécessite de développer quelques techniques, de pas mal s’organiser, de planifier surtout. » Les premiers jours suivant la naissance ne sont pas toujours faciles. D’ailleurs, les mères de ju- meaux ou triplés sont cinq fois plus sujettes que les autres jeunes mamans à la dépression du postpartum. A son retour de la maternité, Charline se rappelle avoir pleuré Mode de garde, le casse-tête En France, il est difficile pour des parents de jumeaux ou de triplés de trouver un mode de garde. Le congé parental apparaît pour 75 % des parents de multiples comme étant l’unique solution. Charline et Thomas ne voulaient pas séparer les jumelles. « On s’y est pris dès que nous avons su que j’étais enceinte. Nous avons eu de la chance, on vient d’accepter Julia et Léna à la crèche de Magenta pour septembre. » La scolarisation des enfants à l’âge de 3 ans ne facilite guère les choses. L’acceptation d’un mode de garde transitoire pour deux voire trois enfants entre la date anniversaire des 3 ans et la rentrée scolaire de septembre est encore plus difficile qu’à l’issue du congé de maternité. Ainsi, 60 % des parents de multiples, selon les données de l’association, se voient contraints d’abandonner leur emploi ce qui entraîne une précarisation des familles déjà fragilisées par l’accueil des multiples. Les bénévoles de l’association marnaise Jumeaux et plus veillent à ce que les parents de jumeaux et de triplés conservent une vie sociale après le train-train quotidien consistant essentiellement à s’occuper de leurs bébés. Ils informent aussi sur les droits. Et avec leur vécu de parents de jumeaux ou de triplés, ils répondent aux questions que les tout jeunes parents peuvent se poser. Pour aider les familles, l’association Jumeaux et plus met à disposition du matériel de puériculture ( chaises hautes, transats, poussettes doubles. .) L’association met également en place les moments Ju’mots, une fois par mois. « Un temps d’échanges ». Un sas de décompression en quelque sorte. « Lorsqu’on est parent de jumeaux ou de triplés : on est constamment confronté aux regards des gens. On nous pose sans arrêt les mêmes questions : ce n’est pas trop dur ? Ce n’est pas trop difficile à gérer ? », explique Helen Vallerand. « Peutêtre par fierté, je répondais sans arrêt que c’était facile. Sans m’en rendre compte, je me suis épuisée petit à petit. » Helen, maman de Céleste et Apolline, deux adorables jumelles de deux ans et demi, avait pris un congé parental pour passer un maximum de temps avec ses deux bébés. « Je me suis isolée, je me suis repliée sur moi. » Elle a fait un burn-out, l’an passé. « J’en étais venue au point que ma seule bouteille d’oxygène résidait dans le fait de faire les courses. » AURÉLIE BEAUSSART ▶ Pour joindre l’association Jumeaux et plus Marne, voici le téléphone de permanence : 06 17 13 68 28, sans oublier le mail : [email protected]