le transfert - Les contes explicatifs

Transcription

le transfert - Les contes explicatifs
14
LE TRANSFERT
La mémoire des appareils étant limitée, il est necessaire après une séance de
prise de vue de transférer les fichiers-image sur un support annexe pour libérer la
mémoire interne. Ceci est d’autant plus impérieux quand on se trouve en pleine
nature sans moyens techniques supplémentaires.
Le procédé le plus rentable reste donc le transfert régulier des images sur un
ordinateur offrant des capacités de stockage étendues comme un ordinateur de
bureau ou un portable (notebook ). Une autre solution est possible pour augmenter
la capacité de prise de vue tout en maintenant un certain degré d’autonomie, telle
l’utilisation conjointe avec un PDA Personal Digital Assistant , bloc-note électronique.
Cette combinaison a été adoptée chez CASIO avec son Cassiopeia, disposant
d’un port série RS 232 et pouvant être relié aux appareils de la série QV de la
marque, gérée par le logiciel QV-LINK.
Le transfert reste donc incontournable, et on distingue ainsi le transfert indirect
et le transfert direct.
-151-
LE TRANSFERT INDIRECT
Dans ce cas, les fichiers sont stockés sur un support amovible, une carte
(compact-flash, PCMCIA ou SmartMedia) , sur une disquette 3” 1/2 standard comme
sur les SONY Mavica MVC FD5 et FD7, qui sera “vidée” par le biais d’un adaptateur
ou d’un lecteur dans l’ordinateur hôte.
Les disquettes
L’avantage de la disquette est une capacité de stockage illimitée, à faible
coût sans recours à des drivers spéciaux.
Au prix du support et à raison de 15 à 20 photos par disquette, c’est sans
conteste le procédé le plus rentable en termes d’économie et d’ergonomie : le
système est vraiment autonome et ne necessite aucune station de transfert.
Un système similaire est développé par la société IOMEGA (le fabriquant
des lecteurs JAZZ et ZIP) et consiste en une super disquette miniature, d’une
capacité de 40 Mo à un prix supposé de moins de 60,00 F.
Ce système non encore implanté sur un photoscope porte le nom de
IOMEGA Clik!.
Les cartes
Sur une machine portable ( laptop ou notebook) il existe d’origine un port
PCMCIA destiné à étendre les possibilités d’entrées-sorties (modems, disques
durs, cartes réseau ...).
Le chapitre sur les cartes mémoire nous a éclairé sur le principe de
l’adaptateur mis en oeuvre pour réaliser l’interfaçage entre le type de carte
utilisé par le photoscope et le port PCMCIA.
Sur une machine de bureau par contre, ce port n’est disponible qu’en
option et les constructeurs ont adopté la solution du lecteur externe se
connectant comme un périphérique sur le port série ou parallèle.
La société SANDISK commercialise ainsi un lecteur externe au format
CompactFlash, sous l’appellation “ImageMate”.
Le logiciel fourni (le driver ) fait apparaître l’appareil comme un nouveau
lecteur, et lui affecte une lettre d’unité (F: par exemple ). Les fichiers contenus
dans la carte sont donc accesibles directement et peuvent être stockés dans
un répertoire, un album ou exploités directement dans un logiciel de retouche
d’image.
L’avantage du transfert indirect est que la présence du photoscope n’est plus
indispensable et qu’il n’existe aucune liaison physique entre l’appareil et l’ordinateur. L’universalité du système réside dans le format des fichiers conforme au
standard DOS avec FAT en 16 bits et noms de fichiers au format 8.3.
Pour aller plus loin dans ce sens, on peut imaginer un ordinateur équipé d’un
adaptateur pour cartes d’un certain type (SmartMédia par exemple), capable de lire
les fichiers enregistrés par n’importe quel photoscope pourvu de ce support.
-152-
Cette configuration serait interessante dans le bureau de rédaction d’un
quotidien où les reporters pourraient “vider” leurs photos, même étant équipés de
matériel de marques différentes, pour peu que les fichiers-image soient au format
DOS 8.3 FAT 16.
LE TRANSFERT DIRECT
L’appareil photo est ici relié directement à l’ordinateur, par câble ou par
faisceau infra-rouge et les données sont transmises à partir de la mémoire interne.
La connectique et les protocoles de transmission ne sont malheureusement
pas normalisés et dépendent de chaque constructeur selon les drivers fournis.
Citons quand même un troisième mode, dit par insertion directe, qui n’est ni
indirect (pas de support intermédiaire) ni par câble ou faisceau.
Ce type de transfert concerne les TOSHIBA PDR-2 et NIKON Coolpix 100
possédants par construction une forme spéciale, celle d’une carte PCMCIA accessible après ouverture du boîtier arrière, et qui se glissent dans un port du même
format.
On économise le câble et le temps passé aux branchements, la vitesse de
transfert est très élevée, mais il faut que l’ordinateur hôte dispose du port en
question. Pour cette raison, ces deux appareils sont idéaux en utilisation conjointe
sur un ordinateur portable, sur le terrain (imaginons un professionnel de l’immobilier
par exemple).
Le transfert par câble
Pour les appareils numériques, il existe trois types principaux de liaison
câblée : la liaison par port série RS 232, le port USB et le bus IEEE 1394.
La liaison série RS 232
Connue sous le nom de V.24 en europe et RS 232 aux U.S.A., est
certainement la plus utilisée car utilisant un port présent sur toutes les
machines. La connexion s’effectue par une prise DB-9 ou DB-25 à
l’arrière de l’ordinateur.
Sur l’appareil photo, on utilise selon les constructeurs, une prise de
type “Jack” stéréo 3,5 mm, comme sur le KODAK DC200/210, ou une
prise mini-DIN à 8 broches , solution retenue par VIVITAR sur le Vivicam
3000 ou par EPSON sur le PC-500.
Le tableau 17 de l’annexe B donne le brochage de ces différents
connecteurs.
Les prises arrières
Le premier problème qui risque d’apparaître est l’occupation de ce
port par la souris ou un modem.
Si l’ordinateur est équipé d’une prise souris “PS/2”, on libère ainsi le
port série composé en général de deux prises mâles , une DB-9 à 9
-153-
broches et une DB-25 à 25 broches. La première est en général reconnue par la machine comme étant le port “COM 1” et la seconde le “COM
2”.
Si le COM 1 est occupé par la souris, le COM 2 à 25 broches peut
dans ce cas être utilisé par le photoscope via un adaptateur (l’appareil
est équipé d’origine d’un câble pourvu d’une prise DB-9) DB-9/DB-25. Il
faudra donc débrancher le modem le cas échéant.
Si les branchements/débranchements sont fastidieux, il reste encore
la possibilité d’étendre les ports par l’adjonction d’une carte interne
d’entrées/sortie offrant deux ports série supplémentaires, reconnus
comme étant les COM3 et COM4.
La vitesse de transmission
Au cours de la transmission en série des données, les bits transitent
sur les fils un par un, à la queue-leu-leu.
Le nombre de bits par seconde dans le fil (le débit) se mesure en
BAUD. Un baud est la mesure d’une vitesse de transmission de un bit par
seconde.
Ces valeurs sont normalisées et on trouve actuellement des vitesses de 9600, 19200, 38400, 57600 et 115200 bauds.
La transmission des informations (les octets) s’effectue dans les
deux sens entre l’ordinateur et l’appareil. Le minimum de fils necessaire
pour assurer une liaison série est de trois fils ( un aller, un retour et une
masse commune).
Le canal d’émission est repéré TxD (Transmit Data), celui de
reception RxD (Receive Data).
Une telle conception autorise une liaison dite en “Full Duplex”,
c’est-à-dire que l’échande des données est simultané, un des terminaux
peut emettre et recevoir en même temps. Du moins en théorie...
La façon dont sont envoyés les octets s’effectue de façon asynchrone, c’est-à-dire sans horloge de synchronisation piour cadencer le
flux. Les informations transitent à une vitesse définie extérieurement, en
général par programme.
Cette tâche est dévolue à un circuit intégré spécifique, un UART
Universal Asynchronous Receiver Transmiter ou emetteur/receptepteur
universel asynchrone dont le MOTOROLA MC16C450 est le plus représentatif (il remplace le poussif 8250 des antiquités limitées à un taux
maximum de 9600 bauds).
Les octets sont expédiés précédés d’un bit de départ : Start Bit, 8
bits de données : Data Bits, d’un ou deux bits de stop : Stop Bits et enfin
d’un bit de parité : Parity Bit.
Ce dernier bit permet de determiner le nombre de bits à un ou à zéro
dans l’octet de données et sa valeur dépend donc du contenu de chaque
octet (si la parité est paire et que l’octet contient 3 bits à “1” par exemple,
le bit de parité sera égal à “1” pour que 3+1=4, nombre pair).
-154
Sur le KODAK DC20, qui n’utilise qu’un câble trifilaire (Txd, Rxd et
masse) le format est le suivant : un bit de start, 8 bits de données, un bit
de stop et parité paire.
Il faut donc envoyer 10 bits pour transmettre un octet de donnée. Le
débit maximum étant de 115200 bauds, on ne pourra transmettre que
115200 / 11 = 10473 octets par seconde. On trouve dans la litterature
technique les deux unités suivantes, qu’il ne faut pas confondre : la
première est “bps” pour bits par seconde et la deuxième est “Bps” pour
Byte (octet) par seconde. Notre calcul nous donne donc une vitesse de
transmission de 10473 Bps.
Ceci est de toutes façons une valeur maximum théorique, car il n’y a
pas de vérification que tout est bien passé sans perte. L’appareil et
l’ordinateur n’utilisent pas les autres signaux spéciaux disponibles à
savoir les DSR, RTS et CTS utilisés pour la gestion du transfert.
Le dialogue que permet d’établir ces lignes porte le nom de “hand
shaking” ou poignée de main.
La solution adoptée quand on utilise pas ce protocole de dialogue
est la transmission avec les données, de valeurs de contrôle, des octets
dits de “cheksum” qui sont des espèces de “preuves par neuf” que tout a
bien été transmis intégralement.
En réalité, le cheksum est un “ou exclusif” , une combinaison
logique des différents octets transmis.
Pour ces différentes raisons, le débit global de la ligne est limité à
quelques 38400 bauds (bps) et la vitesse de transmission des données
tombe à 3500 octets par seconde (Bps).
On comprend pourquoi le transfert par câble trifilaire d’un total de 20
images d’un poid individuel d’une centaine de Ko demande plus de 10
minutes.
Le VIVICAM 3000 qui dispose d’une liaison plus étoffée est un peu
plus rapide dans ce domaine.
Aspect technique
Le protocole mis en oeuvre dans le port série RS 232 peut se
résumer au schéma suivant : (Cf Figure 79)
Sens du transfert
Bit de poids
faible (LSB)
8 bits de données
Bit de poids
fort (MSB)
Bits de stop
1 logique
0 logique
Bit de start
FIG.79 - Protocole RS-232
-155-
Bit de parité
La norme RS232 prévoit pour les signaux de commande CD, DTR,
DSR, et CTS un niveau logique haut (bit=1) représenté par une tension
comprise entre +3 V et +27 V et un niveau logique bas (bit=0) représenté
par une tension comprise entre -3 V et - 27 V, ces niveaux sont inversés
pour les signaux RxD et TxD.
Une adaptation est donc necessaire pour la liaison avec les différents composants fonctionnant en 5 V.
La possibilité de forcer les lignes de commande dans un état haut
est mis à profit dans certains appareils pour simuler une source d’alimentation extérieure dans un but d’augmenter l’autonomie.
Le dialogue
Le dialogue entre le photoscope et l’ordinateur va se traduire par
l’envoi à travers les câbles d’une série d’octets, interprétés selon le cas
commes des données ou des commandes, suivies ou non par des octets
de contrôle et de vérification.
Sur le CASIO QV-10 par exemple, l’envoi à partir de l’ordinateur des
5 octets suivants : h05 h44 h41 h03 h06 sur le port série fera apparaître
sur l’écran de contrôle l’image N° 3.
Si par contre on envoie la séquence h05 h44 h50 h06 une mire en
couleur apparaitra sur le même écran (réglage du contraste).
Dans tous les cas, le QV-10 répondra par l’émission de deux octets
h06 XX où l’octet XX est une somme de contrôle (cheksum).
Sur le KODAK DC20, et dans le même esprit, l’envoi d’une commande s’effectue par défaut avec les paramètres suivants : 8 bits de
données, 1 bit de stop, parité paire.
Si l’appareil est branché sur le port COM2 et que la vitesse de
transmission est fixée à 38400 bauds, cette configuration peut être
obtenue directement par la commande DOS : MODE COM2:38400,E,8,1.
Une commande est toujours constituée de 8 octets et se termine
toujours par la valeur h1A (Ctrl-Z). Si tout se passe bien, l’appareil se
règle pour un débit de 38400 bps et renvoie l’octet hD1.
La séquence suivante : h77 h00 h00 h00 h00 h00 h00 h1A déclenche l’appareil et une photo est prise. L’octet de réponse hD1 est émis
au moment exact de l’ouverture de l’obturateur et peut être utilisé pour la
synchronisation d’un flash externe par exemple.
Le port USB
Le port USB pour Universal Serial Bus (bus série universel) a été
conçu pour remplacer le port série RS232 et offrir des caractéristiques
-156-
techniques plus poussées.
Il est né d’un consortium de grands noms de la micro-informatique :
Intel, Microsoft, IBM, Compaq etc... d’un constat évident, le port série
traditionnel ne peut servir qu’un périphérique à la fois et se trouve limité
à quatre voies.
Le port USB, comme son nom l’indique, est un bus et peut donc
servir plusieurs composants simultanément, le nombre maximum de 127
périphérique est atteint avec un débit total (chacun se partage les
ressources) de 12 Mbits par seconde.
Il est reconnu par Windows 98 (des patches existent pour les
anciennes versions de Windows 95). Gros avantage, il est “Plug and
Play” (branchez et ça marche) autrement dit, un périphérique USB tel un
clavier, une souris ou un moniteur doit être reconnu immédiatement sans
intervention de l’utilisateur (du moins sur le papier ...).
Il autorise aussi le branchement/débranchement “à chaud” (Hot
Plug) ou si vous préférez sous tension, sans éteindre aucun appareil.
Cette particularité est intéressante pour une utilisation occasionnelle du
périphérique, comme en photographie numérique.
Le seul fabricant à offrir ce mode de transfert est KODAK avec ses
modèles DC220 et DC260.
Aspect technique
Le connecteur spécial à quatre plots et son brochage sont donnés
dans le tableau 18 de l’annexe B.
La transmission s’effectue par un câble à quatre fils dont deux
servent pour les lignes d’alimentation (0V et +Vcc) et deux autres pour le
transit des données en Half Duplex, dans un seul sens à la fois. La
longueur maximum est de 3 à 5 m selon la vitesse de transmission (de
1,5 Mbps à 12 Mbps).
Le protocole mis en oeuvre est assez différent de celui utilisé pour
la norme RS232.
L’état bas de la ligne, le 0 logique est défini par une tension
comprise entre 0,3 V et 3,6 V. Le 1 logique par une tension supérieure à
2,8 V.
Les deux lignes de transmission D+ et D- véhiculent une différence
de tension dont l’amplitude caractérise l’état logique de la donnée.
Un delta D ( D) de (D+) - (D-) inférieur à 200 mV est interprété
comme un 0 logique et un delta D supérieur à +200 mV comme un 1
logique.
La méthode est celle du NRZI Non Return to Zero Invert, où les “0”
et les “1” sont codés par le passage d’un niveau à un autre, sans
référence à la masse (0V).
Les lignes d’alimentation doivent fournir un Vcc de 5V avec un
-157-
courant minimum de 100 mA par périphérique. Les octets sont envoyés
avec le bit le moins significatif (LSB least Significant Bit) en premier.
Protocole
Le protocole adopté par le groupe USB est celui de la transmission
par paquets. Dans ce mode, les données sont envoyées sur la ligne, par
blocs de 1024 octets, encadrés de valeurs spéciales, des marqueurs ou
PID Packets IDentifiers et d’une somme de contrôle, CRC Cyclic Redundency Check pour vérifier l’intégralité des valeurs transmises.
Le principe de l’envoi des paquets sur le bus commun permet de
s’affranchir du soucis de savoir à qui sont adréssées les données.
Chaque paquet étant associé à un identificateur et à une adresse de
destination.
Le fonctionnement global est donc bien celui d’un bus : un canal de
transmission commun avec des périphériques connectés.
La répartition s’effectue sur chaque périphérique par une double
prise qui réalise le chaînage aux autres maillons, avec une extension
éventuelle par un HUB, sorte de prise multiple.
La figure 80 ci-dessous montre la structure d’un paquet USB.
0 à 1023 octets
8 bits
PID
MSB
Donnees
16 bits
CRC
LSB
Sens de transmission
Fig. 80 - Paquet USB Le BUS IEEE 1394
Ce nom charmant vient du fait que depuis de nombreuses années, l’IEEE,
Institute of Electrical and Electronic Engineers travaille sur les architectures de
bus. On connaissait déjà l’interface parallèle bidirectionnelle IEEE 1284 ou le
célèbre IEEE 488 des stations de mesure.
La dernière tentative couronnée de succès porte le numéro 1394 et a
donc donné son nom au standard.
La société Apple, depuis sa Vénus, nous a habitué a plus de poésie, et
pour ne pas faillir à la tradition, a préféré un nom plus évocateur de la
puissance disponible, celui de FireWire (anneau de feu) pour son implémentation de la norme.
Apparu avec l’essor de la vidéo numérique et des débits élevés qu’elle
exige pour les liaisons avec les disques durs volumineux, le bus IEEE 1394 est
prévu pour supporter des débits supérieurs à 100 Mbps (jusqu’à 400 Mbps).
Ce haut débit s’explique aisément par le besoin de transmettre par
-158-
exemple une séquence vidéo plein écran (VGA) en couleurs 24 bits à 25
images/seconde. Le calcul donne immédiatement : 640 X 480 X 24 X 25 = 184
Mbps.
Raison pour laquelle tous les camescopes numériques actuels comme
les CANON XL-1 ou SONY DSR-PD1 sont équipés de ce connecteur aux
normes IEEE 1394.
Dans le domaine de l’image fixe, le seul photoscope du marché équipé de
ce système de transmission est le KODAK DCS 315, appareil professionnel
constitué d’un boitier NIKON “pronéa 6i” et d’un dos numérique KODAK.
C’est d’ailleurs le premier appareil numérique au format APS.
Aspect technique
Le connecteur s’est inspiré de celui de la “GameBoy” de NINTENDO et
présente donc toutes les caractéristiques de sécurité pour l’utilisateur.
Le câble spécial à 6 fils comporte les deux lignes d’alimentation des
périphériques et deux paires torsadées blindées pour la transmission différentielle des données, avec une paire par canal (emetteur et recepteur séparés).
Le bus peut piloter jusqu’à 63 périphériques sur une distance maxi de 4,5
m.
Le protocole choisi est ici aussi celui des paquets, de façon asynchrone
ou isochrone (le débit est constant et fixé à l’avance), avec identificateurs
d’adresse.
Le très haut degré de technicité requis et le niveau de qualité obtenu le
reservent à des applications professionnelles.
LE TRANSFERT PAR INFRA-ROUGE
Ce type de transmission a l’énorme avantage de ne pas necessiter de
câble et donc de dispenser l’utilisateur d’aller se perdre dans l’arrière déjà
fortement encombré de sa machine et de risquer d’abîmer les connecteurs par
des fréquents branchements et débranchements.
L’inconvénient est bien sûr l’obligation de disposer sur l’ordinateur hôte
du transmetteur idoine, qui s’il se trouve déjà sur de nombreux portables, est
très rare sur une machine de bureau.
L’imprimante BJC50 de CANON dispose d’une telle liaison et communique avec l’ordinateur sans câble de liaison.
Dans le domaine de la photo numérique, il existe quelques constructeurs
à fournir des modèles équipés de liaison infra-rouge. Citons par exemple le
SONY DSC F1 ou les KODAK DC210, DC220 et DC260 équipés de l’interface
IrDA.
La norme IrDA
Ce sigle est l’acronyme de Infra-Red Data Association, qui réunit plus
d’une centaine de constructeurs ayant décidé d’unir leurs efforts pour mettre
au point un système de transmission sans fil par faisceau infra-rouge.
-159-
Les caractéristiques sont les suivantes : distance maximum de liaison
fixée à un mètre, en vue directe (sans obstacle), angle d’émission du faisceau
limité à plus ou moins 15 degrés de part et d’autree de l’axe optique, vitesse
de transmission maximum théorique de 4 Mbps, limitée sur ordinateur à
115200 bps, fréquence des radiations fixée à 880 nm.
Le port série doit être configuré de la façon suivante : 1 bit de start, 8 bits
de données, pas de parité et un bit de stop. La liaison s’effectue en Half
Duplex pour éviter les phénomènes parasites dûs à la reflexion des éclairs
lumineux.
Le protocole
Les données sont transmises avec le bit le moins significatif en premier,
encadrées de marqueurs spécifiques : SOF Start Of Frame, valeur hC0 et EOF
End Of Frame, valeur hC1.
Les données elles-mêmes sont accompagnées de leur adresse, d’un
octet de commande et de deux octets de cheksum, selon le schéma suivant
(Cf. Figure 81).
Sens de transmission
SOF
LCA
TYPE
hC0
1 Octet
1 Octet
FRAME
Données
CRC
2 Octets
EOF
hC1
Champ de données
Fig. 81 - Protocole IrDA La partie logicielle de la norme (le software Layer) se compose de trois
modules principaux, le IrLAP, Ir Link Access Protocol , le IrLMP, Ir Link
Management Protocol, et le TinyTP, Tiny Transport Protocol qui gèrent les flux
et quelques autres fonctions annexes.
Aspect technique
La norme étant prévue pour plusieurs type de débits, nous allons pour la
suite nous limiter au cas le plus fréquent de transmission sur photoscope : le
bas débit, ou inférieur à 115200 bps.
Dans ce cas précis, un “0” logique est représenté par l’émission d’une
impulsion de lumière infra-rouge d’une largeur de 3/16 ème de la fréquence
d’horloge (égale au maximum à 1,843 Mhz). Le “1” logique est représenté par
l’absence d’impulsion.
L’émission est confiée à une diode émettrice de lumière (en anglais LED,
Light Emitting Diode) travaillant à 880 nm. La reception est assurée par une
photodiode PIN (PIN signifie Pregion Intrinsec/région Nregion, fabrication
-160-
spéciale d’une jonction PN fortement dopée).
Pour éviter les interférences avec les infra-rouge naturels, les niveaux
sont codés par trois impulsions de largeur fixe.
Les deux composants peuvent être regroupés dans le même boîtier
comme le modèle HSDL 1000 de Hewlett-Packard, spécialement développé
pour la transmission IrDA.
L’interfaçage avec l’UART de l’ordinateur (le MC 16C550 par exemple)
est assuré par des circuits spécifiques, comme le TIR 1000 de Texas Instruments.
qui s’occupe de toute la partie codage et décodage selon les normes IrDA. La
figure 82 ci-dessous donne le schéma de principe d’un module de transmission
typique.
LED I.R
TIR 1000
IR_TxD
16C550
U_TxD
Sout
U_RxD
Sin
16xCLK
BaudOut
IR_RxD
+Vcc
Reset
Reset
Photodiode
PIN
Fig. 82 - schéma du module IrDA Les signaux U_TxD et U_RxD sont respectivement les données en
provenance de l’UART et celles reçues par le module IrDA, non codées et
représentées par des niveaux de tension.
Les signaux IR_Txd et IR_RxD sont des impulsions électriques représentatives des éclairs de lumière échangés entre les appareils.
L’entrée 16xCLK reçoit la vitesse de transmission établie par l’UART et
assure ainsi une largeur variable des impulsions de codage pour que ces
dernières soient 16 fois plus nombreuses que la vitesse exprimée en BAUD.
Cette fréquence maximale est de 1,843 MHz.
Le codage
Un niveau “0” sur la broche U_TxD est traduit par le codeur par l’envoi de
3 impulsions sur la sortie IR_TxD, donc vers la LED infra-rouge qui émet 3
brefs éclairs.
Un niveau “1” sur cette même broche se traduit par une sortie IR_TxD
toujours au repos. Ceci est illustré par le chronogramme de la figure 114
ci-dessous :
-161-
1
U_TxD
0
16xCLK
1
16
IR_TxD
Fig.83 - Décodage IrDA Le décodage
Le circuit à photodiode fonctionne en logique inversée, c’est-à-dire qu’à
la réception d’un éclair lumineux, la ligne passe à l’état bas. Dans ce cas, la
reception d’un “0” logique se traduit par le maintient de la ligne au niveau bas.
En l’absence d’impulsions, la ligne U_RxD doit se maintenir au niveau
bas pendant 16 cycles d’horloge, conformément au chronogrammes ci dessous (CF. Figure 84).
Niveau
Logique
16 cycles
16 cycles
16 cycles
16 cycles
16xCLK
1
U_TxD
0
1
IR_TxD
0
1
IR_RxD
0
1
U_RxD
0
Temp
Fig. 84 - Chronogrammes de codage/décodage IrDA -
-162-
CONCLUSION
En guise de conclusion, nous dirons que chaque système possède ses avantages et inconvénients, mais que dans le domaine grand public, la solution la plus
répandue (pour des raisons de coût) reste la liaison série par câble RS232.
La norme IrDA commence à poindre et répond bien aux exigences de rapidité
et d’ergonomie mais sera certainement supplantée par le bus USB ci-celui-ci continue à faire partie intégrante des machines livrées actuellement.
Le bus IEEE 1394 bien que très performant ne répond pas aux besoins de
l’amateur et restera l’apanage des professionnels.
Citons enfin deux autres solutions originales : une liaison par port parallèle
pour le CANON PowerShot 600, par le biais d’un socle spécial et l’interface SCSI
pour le Fujifilm DS-300.
-163-