Histoire du théâtre dessinée De André Degaine (Notes de lecture)

Transcription

Histoire du théâtre dessinée De André Degaine (Notes de lecture)
Histoire du théâtre dessinée
De André Degaine
(Notes de lecture)
Petite histoire du théâtre
-
Chez les grecs de l’antiquité, le théâtre est réflexion sur les grands thèmes
civiques (cf Antigone)
-
Au Moyen-âge : le théâtre est lié à l’église : faire vivre l’histoire sainte devant
un public illettré
-
Du X au XV : on passe de l’église, au parvis puis à la rue
-
-

Miracles : vie des saints

Mistères : dont l’action se déroule entre la gueule de l’enfer et le
paradis

Comédiens nombreux et bénévoles
A la Renaissance

Les comédiens commencent à se faire payer : deviennent des
acteurs professionnels et jouent dans des lieux clos pour surveiller
les entrées

Peu de personnages

Théâtre bourgeois
En parallèle Grand théâtre et saltimbanques, bateleurs du pont neuf

En 1862 théâtre de boulevard qui permet de rejoindre les deux.
-
Antoine, dans le sillage du Naturalisme de Zola, invente le metteur en scène,
l’esprit de recherche, le théâtre moderne
-
Jarry est à la source des avant gardiste.
Préhistoire du théâtre
Préhistoire
-
Dieux de la chasse qui réclament des sacrifices humains
-
Magie : grâce aux masques, les chasseurs lors de cérémonie nocturnes dans
les cavernes abandonnées, imitent l’apparence de l’animal qu’ils veulent
attirer → Mais plus sérieux car utilitaire que le théâtre qui est jeu.
Un peu plus tard avec la sédentarisation
1
-
Gigantesques fêtes du printemps présidées par Perséphone en Grèce : fêtes
où l’on joue le monde renversé (survivance avec la fête des fous médiévale) →
mais plus divertissement collectif que théâtre.
Antiquité
-
-5000 Mystères d’Eleusis en l’honneur de Déméter : jeux scéniques mais
strictement réservés aux initiés → pas public donc pas de théâtre.
-
-1500 chez les Egyptiens : un jeu scénique tiré de la légende d’Osiris existait
et était interprété par des prêtres pour les initiés : 24 scènes sur un jour
entier.
Grèce archaïque
-
La guerre de Troie menée par les Achéens
-
Les Doriens fondent Sparte
-
Fabrication d’un passé légendaire avec L’Odyssée ; création des jeux
olympiques ; le culte de Dionysos se répand.

Dieu de l’ivresse, mais aussi de l’ivresse poétique, donc du théâtre

Zeux amoureux de Sémélée qui demande à le voir et meurt
consumée. Dionysos nait de la cuisse de Zeus. Elevé par les
nymphes

Pour célébrer son culte, il faut se vêtir comme lui : une couronne
de lierre, peau de faon, en guise de ceinture des serpents, à la main
Thyrse.

Le culte se célèbre par des chants, des cris accompagnés de danses
frénétiques. Un sacrifice humain termine souvent la cérémonie.

Populaire : habite avec les mortels, se nourrit de vin plutôt que de
nectar

Dieu des forces instinctives que la civilisation refoule en nous.
Un chaos tournoyant
-
Pour canaliser l’orgie dionysiaque

Autel pour sacrifier un bouc et non un enfant : embryon de la
tragédie qui signifie « chant du bouc »… le village se met à tourner
autour de l’autel en chantant et en dansant.

Puis seulement les 40 meilleurs danseurs, le chœur au centre des
villageois qui observent

Un choreute, plus inspiré, grimpe sur l’autel et y improvise seul :
Coryphée, chef de chœur // le chœur lui répond en se mettant à
tourner (refrain)
2
-

Le coryphée saute sur une table placée près de l’autel (saltare in
banco : saltimbanque) : Dithyrambe : récit chanté des épisodes
variés de la légende du dieu.

Puis esquisse du futur théâtre grec : orchestra (la piste) –
Proskenion (la table) – Hémicycle (spectateurs)
A la fin des vendanges, naissance de la comédie.
Les tyrans
-
Le Coryphée Thespis invente le masque et la notion d’acteur : en changeant
de masque, il devient les personnages évoqués. Dialogue avec le chœur et
avec le coryphée.
3
Le temps du service public
De -500 av JC à la Renaissance
Le théâtre a 25 siècles d’existence, or pendant les 21 premiers siècles
-
Il s’est déroulé en plein air
-
Il était gratuitement offert à la population par les autorités
-
C’était un service public, de divertissement à Rome (du pain et des
jeux), de divertissement mais aussi d’enseignement en Grèce et au
Moyen-âge (pour un public illettré dans son immense majorité).
-
Tous les rôles étaient tenus par des hommes. La comédienne n’existait
pas.
-
Les comédiens n’étaient pas professionnels, sauf à Rome, car :

Le théâtre avait lieu en Grèce seulement 10 jours par an. A
Rome 60 jours, au Moyen-âge, quelques jours à Noël et à
Pâques.

Il se déroulait dans la journée, au soleil

Il était lié à la religion.

Il n’y avait pas de séparation entre la scène et la salle : acteurs
et spectateurs étaient rassemblés dans un même lieu.

Toutes les classes de la société assistaient, en même temps, au
même spectacle.
4
Le théâtre Grec
« Théâtre populaire ? Non. Mais théâtre civique. Théâtre de la cité
responsable. (Roland Barthes)
-
Théâtre creusé dans colline, ouvert sur la mer
-
Art composé des légendes populaires et du culte de Dionysos
-
Theatron en grec : Endroit d’où l’on voit
-
Né de la démocratie à Athènes
-
D’abord tragédie avec Eschyle
Les Atrides : maison royale d’Argos U Guerre de Troie
-
Tantale
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Niobé
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Atrée qui sert ses neveux à manger à Thyeste
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Ménélas et sacrifice d’Iphigénie
-
Egisthe épouse Clytemnestre
-
Oreste et Electre venge la mort de leur père Agamemnon
Les Labdacides : maison royale de Thèbes… la famille d’Œdipe et de Dionysos
-
Europe
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Dents du dragon
-
Laïus épouse Jocaste
-
Sphinx
-
Œdipe
-
Etéocle, Polynice et Antigone
-
Créon et Hémon
La mimésis
-
Nécessaire invention du théâtre car l’art du conteur ne suffit pas pour rendre
compte des histoires des atrides et des labdacides.
-
Passer de la diégesis (imitation par le récit raconté) à la mimésis (imitation
par la représentation de personnages agissants) → au –VIème siècle
Au – Vème Athénien
5
-
Théâtre Cultuel et culturel
-
Périodicité : 10 jours / an
-
Compétition
-
-
-
-
-

Chaque auteur présente 3 tragédies + 1 drame satyrique (5 heures)

Eschylle, Sophocle, Euripide

Plein air

Hémicycle (200 à 240 degrés)

Gradins en bois

15000 spectateurs

On boit, on mange

Théâtre en pierre en – IV av JC : jusqu’à 80000 places

Toujours aménagement d’un lieu naturel (flanc de colline) choisi
pour sa parfaite acoustique.
Salle
Dispositif scénique

Orchestra : destiné au chœur c-à-d chant et danse

Proskenion : réservé aux acteurs, c-à-d au jeu et à la parole

Skené : baraque, vestiaire devant laquelle évoluent les acteurs

Parodos : passage entre theatron et proskenion, par lequel entre et
sort le chœur

Peu importants

Panneaux pour suggérer lieux (place avec maisons pour la comédie)

Pas illusion de réalité
Décor
Machinerie

On tue en coulisses

Périactes : prismes triangulaires avec faces de décoration

Surtout chez Euripide : Deus ex machina : Dieu apporté par la
machine. Apollon surgit de derrière la skéné sur une plate-forme
suspendue à une espèce de grue
Découpage
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-
-
-

Alternance : intervention du chœur (stasima) avec épisodes joués
par les acteurs

Prologue : présentation

Parodos : entrée solennelle du chœur

Puis 3 alternances : pendant les épisodes, le chœur est immobile et
silencieux → en tout 5 périodes qui correspondent aux cinq actes

Exodos : conclusion qui concerne le chœur et le coryphée
Acteurs

Jamais plus de trois

Des hommes

Au –VI : c’est l’auteur qui incarne tous les personnages

Eschyle invente le 2ème acteur et Sophocle le 3ème

Longue robe, démarche lente, masque porte-voix, montés sur des
cothurnes… ils psalmodient leur texte.

Les spectateurs ne s’identifient pas, mais jugent

Codification : robe pourpre=roi

Donc 3 comédiens masqués sur la skéné, et 15 choristes dans
l’orchestra.

15 choristes forment le chœur : personnage collectif : trait d’union
entre les spectateurs et les acteurs qu’il interroge par le
truchement du coryphée (chef de chœur). Marche rythmée. Le
chœur représente la cité.
Métrique

Vers rythmés non rimés

Le chœur titube en cadence
Financement

Certains magistrats sollicitent de produire la tétralogie (trilogie +
drame satyrique) d’un auteur à leurs frais.

L’auteur primé reçoit une couronne de lierre

Comédiens non professionnels

Les citoyens indigents entrent gratuitement : le théâtre est
divertissement mais aussi enseignement.
Les trois grands
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Eschyle, Sophocle, Euripide (-Vème) portent à la scène les poèmes d’Homère :
Sujets souvent anciens et mythiques.
- Peu de sujets d’actualité : Les perses d’Eschyle
- Le chœur et trois personnages principaux : le messager, le devin, le héros qui
se heurte à l’absolu des dieux.
Eschyle (-525 à -456)
- Grand acteur
- Rivalité sur la fin de sa vie avec Sophocle
- Préoccupé par les problèmes de la cité.
- Importance du chœur.
- Psychologie sommaire.
- Le chœur est le personnage principal
- 7 pièces nous sont parvenues
 Les Perses : tragédie historique
 Prométhée enchaîné
 L’Orestie (Oreste tue sa mère)
Sophocle
- Le chœur a la même importance que les acteurs : témoin, commentateur de
l’action.
- « Je montre les hommes tels qu’ils doivent être »
- Auteur le plus féconde, le plus primé
- S’intéresse aux conflits entre les hommes et les dieux.
- 7 pièces sur 123 nous sont parvenues
 Les trachiniennes
 Ajax
 Antigone
 Œdipe-roi
Euripide
- Le chœur a tendance à devenir un simple ornement lyrique : rejeté faute de
réalisme.
- Vocation tardive, il n’est pas acteur.
- Assiste à la chute d’Athènes
- Côté romantique
- Gloire posthume
- Théâtre moderne, réaliste : les masques virent au naturalisme, le chœur
s’efface.
- 19 pièces nous sont parvenues sur 93
 Alceste
 Médée
 Hippolyte
 Andromaque
 Oreste
 Electre
 Les troyennes
 Les Bacchantes
Le drame satyrique
Une tragédie qui s’égaie, même structure mais en plus court. Ni comédie, ni
parodie.
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-
Un sujet de tragédie traité de façon bouffonne surtout grâce aux facéties du
chœur des satyres
Origines
- Les satyres sont les premiers choristes
- Courte prestation au début de la pièce puis à la fin sous la forme du drame
satyrique.
Personnages
- Héros tragiques
- Bouffons et monstres
- Cf Le cyclope, d’ Euripide
Chœur
- 15 satyres à la fois hommes et boucs
- Danse, cabriole, naïfs, gourmands, ivrognes // Arlequin
Sujets
- Souvent en accord avec le thème des tragédies qui précèdent
- On aime confronter les satyres aux premières inventions de l’humanité (feu).
- Prothée en personnage vedette : devin qui se transforme
- // avec Grand-guignol ou films de Méliès
La tragédie
-
Pas de scène d’amour
-
Destin : « l’até » à la fois destin et erreur en grec / Hybris
-
Héros tragique : laisser une trace positive dans la mémoire de la cité
-
Catharsis : purgation

Aristote : « La tragédie suscitant terreur et compassion opère la
purgation propre à pareille émotion »

Corneille : « la pitié d’un malheur où nous voyons tomber nos
semblables nous porte à la crainte d’un pareil pour nous ; cette
crainte, au désir de l’éviter ; et ce désir à purger, modérer, rectifier
et même déraciner en nous la passion qui plonge à nos yeux dans
le malheur les personnages que nous plaignons. »

En psycho : rappeler à la conscience des souvenirs traumatisants
La comédie ancienne
-
Née de la fête dionysiaque des pressoirs, de la rue
-
Acteurs : matelassés, haut sur patte, sexe en cuir
-
Masques
-
Chœur
-
Découpage : prologue, parodos (entrée du chœur en action), agôn (bataille),
parabase (le chœur se démasque et dévoile la pensée de l’auteur), exodos.
Aristophane (-446 -385)
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-
Grand auteur satirique
-
But : défendre la cité contre tous les abus politiques, culturels…
-
Thèmes : quête aux enfers pour ramener les grands hommes ; contraste
entre Athènes décadente où tout va mal et un lieu utopique
-
Les nuées ; Les guêpes ; Les oiseaux ; les grenouilles
La comédie nouvelle
-
Reconversion du théâtre farcesque en pièces bourgeoises en 5 actes
-
Ménandre :

Plus d’obscénités, plus d’attaques perso, plus d’allusions à la
politique, plus de chœur remplacé par de vagues intermèdes
chantés.

Peinture réaliste des mœurs + étude nuancée des caractères
-
Produit des types de personnages
-
50aine de masques
-
Morale bourgeoise
-
Les comédiens (toujours des hommes) se professionnalisent
Un génocide culturel
-
Le théâtre grec nous est parvenu atrocement mutilé
-
Sous Hadrien, sélection des pièces à garder
-
Tout Eschyle brûle car conservé à la bibliothèque d’Alexandrie.
Postérité du théâtre grec
-
Pendant près de 20 siècles, les auteurs grecs sont sources d’inspiration mais
ne sont pas joués
-
Monet Sully joue Œdipe roi en 1881
-
Engouement grâce à Leconte de Lisle
-
André Antoine monte Les Perses
-
Jean Cocteau refait Œdipe Roi en un acte
-
Le groupe de théâtre antique de la Sorbonne
-
Jean-louis Barrault

Présente Eschylle dans un stage en 1941
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
-
-
1955 L’orestie avec reconstitution d’une orchestra circulaire
débordant sur les spectateurs + musique de Pierre Boulez + demimasque.
Antoine Vitez

Electre de Sophocle : les spectateurs sont sur des gradins autour
de l’aire de jeu en forme de croix rouge sang.

Huis clos
Peter Stein

recouvre tous les murs du théâtre de tissu noir

Transpose en Allemagne : Clytemnestre, épouse d’un dignitaire
nazi
Le groupe de théâtre antique de la Sorbonne
-
Barthes, Gustave Cohen
-
« Nos amphithéâtres ne sont pas là pour la dissection des cadavres, mais
pour la résurrection des morts. »
-
Jouent Les Perses avec respect du texte, Chœur traité comme un personnage
unique
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Le théâtre romain
Apport de la verve comique
Une civilisation du spectacle : orateur sur forum, sacrifice, funérailles avec des
figurants.
- le théâtre comme spectacle apparaît en -270
- pour les romains, le théâtre a toujours été grec
- fascination car le théâtre grec raconte une histoire / les romains possédaient
des jeux scéniques mais abstraits ou constitués de numéros.
Quel théâtre ?
-
Les farces militaires :
 Festin autour du trésor dérobé pendant les pillages : toujours fond
de butin
 Farces caricaturant les incidents des expéditions
 Toujours masqués : le masque préserve l’anonymat, ôte la timidité,
stylise le personnage
-
Les satires rurales
 Les romains sont des soldats paysans
 A l’issue des moissons : saynètes
 SATURA : mélange satirique, pot-pourri, salade
 Masqués ou barbouillés du suc des plantes
 COMBAT DE GUEULE : duel de méchancetés, à qui piquera l’autre
au vif
-
Les ludi



-
Jeux scéniques contre la peste
 Rome touchée en -364
 Le jeu scénique comme remède chez les Etrusques
 Tréteaux en pleine ville / spectateurs debouts / skéné en bois
décorée de façon impressionnante
 Danseurs, jongleurs, prestidigitateurs dans costumes baroques
 Jeux étrusques fascinants et terrifiants : on peut voir dans cette
première malédiction des comédiens la source de toutes les autres,
notamment leur excommunication par l’Eglise, levée seulement en
1922
 La peste disparue, les jeux étrusques sont intégrés aux ludi.
(jeux)
Circus Maximus
De septembre à Mars
En l’honneur d’un dieu ou offert par un riche patricien ou par un
général victorieux
 POMPE : procession menée par les ludions (danseurs)
 EXHIBITIONS : Courses de chars guerriers, prestations d’athlètes
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
Les acteurs : HISTRIONS sont des étrusques, des esclaves, des
affranchis
Le théâtre grec à Rome
EN -241 les romains découvrent le théâtre grec.
- remplace les jeux étrusques
- raconte une histoire
- concurrence le cirque
- mise en scène
 podium élargi
 spectateurs debouts car Rome craint la mollesse
 décoration cantonnée à droite et à gauche de la scène
 tout est en bois, provisoire
Types de textes
- tragédie à la
- tragédie à la
- tragédie à la
- tragédie à la
grecque dite COTHURNA, la plus populaire
romaine dire PRAEXTEXTA (toges des magistrats romains)
grecque PALLIATA jouée en pallium vêtement grec
romaine TOGATA
Les acteurs
- histrions des jeux étrusques, esclaves ou affranchis donc NON CITOYENS
- Souvent au banc de la société, parfois riches et célèbres
- Les histrions n’ont pas le droit au masque
Les auteurs
- ne traduisent pas, n’adaptent pas, mais PASTICHENT les auteurs grecs
- aucun prestige, souvent des non-citoyens
Le public
- aiment l’exotisme du théâtre grec
- émotions fortes avec personnages comme Médée, Atrée, Didon
- héros tragiques frappés du FUROR (fureur ou folie) qui les fait sortir de leur
humanité
- / PIETAS respect des lois divines et humaines qui règlent la vie civilisée
- Certains (dont les philosophes) s’inquiètent de ce goût pour des héros aussi
négatifs / on réclame farces et satires, on crée l’EXODIUM, farce hilarante
jouée par de jeunes citoyens masqués après la tragédie.
Les atellanes
- Farces jouées en patois
- Types comiques
 MACCUS : rustre, niais, paysan ivrogne, dupé, battu, cocu
 PAPPUS : Vieillard avare et libidineux, volé, trompé, bafoué
 DOSSENUS : Philosophe parasite, vagabond, ventru
 BUCCO : Gros joufflu ou gros bec
 MANDUCCUS : l’ogre
 L’ AMIA : l’ogresse. On sort de son ventre des enfants qu’elle a
avalés
 PROSTITULA : Accroche le client de passage
 MAIALES : le castrat
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-
 SURDUS : le sourd
Les atellanes débouchent sur le MIME : farces licencieuses parlées, dansées
avec des femmes qui apparaissent comme des stripteaseuses
Notes sur les romains
- Pour un romain, il est impensable que les problèmes de la république soient
portés à la scène et que des leçons sortent de la bouche des histrions
La palliata
Typique pour nous mais les romains lui préféraient la tragédie et les farces de
l’exodium.
La palliata
- Spectateurs d’abord debouts, puis assis dans théâtre en bois (pas en pierre)
- Thèmes calqués sur Ménandre
- Décor : la rue, en général deux maisons de part et d’autre de la scène
- Acteurs : professionnels, donc sans masques, en costume grec (le pallium)/
tout est codé.
- Personnages
 Les vieux : le vieillard, la matrone, l’entremetteuse et le proxénète
 Les jeunes : jeune homme amoureux, l’esclave à son service, la
jeune fille qui vient d’échapper à un danger, le parasite sans
famille, le soldat fanfaron, la prostituée
- Code
 Grandes oreilles : méchanceté
 Teint hâlé : amoureux
- Musique mais pas de chœur
- Texte
 En vers rythmés
 Au début de la pièce le Prologue expose le sujet, situe le lieu et cite
l’auteur grec adapté
 Nombreux monologues
 Action truffée de scènes attendues
Plaute
- -251 -184
- Citoyen romain mais tout petit plébéien
- S’engage comme MACCUS et est surnommé PLAUTUS, celui qui marche à
plat sans cothurne
- Boulanger pendant la deuxième guerre punique
- Se fait ensuite auteur de comédies
- Maître de la comédie MOTORIA (mouvementée)
- Aspect musical (chant et danse) très important.
- Morale : Le romain des années-plaute, encore rude, se moque des meours
grecques qu’il juge décadentes.
- Psychologie sommaire car les rebondissements de l’intrigue compte plus
- 20 pièces sur 135 nous sont parvenues
 Amphitryon
 Asinaria
 Les captifs
 Aulularia (la marmite) // l’Avare
 Casina
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Térence
- Né à Carthage, esclave
- Non citoyen-romain, non professionnel écrivant pour vivre, soutenu par les
notables, ennemi de la truculence et des personnages types
- Aucun succès
- Maître de la comédie STATARIA (calme)
- Il préfère le DIVERBIUM (parlé) au CANTICUM de Plaute (texte chanté)
- Morale : il faut être modéré en toute chose
- Technique : la scène d’exposition remplace le prologue, l’aparté remplace le
monologue
- 6 pièces
 L’Andrienne
 L’Hécyre
 L’eunuque
Le temps de Roscius
- Acteur vedette de la République
- Non-citoyen, homosexuel excentrique
- Théâtre en bois, mais spectateurs assis et machinerie importante
- Ecole où il forme des acteurs doués
- Richissime
- MIME : spectacle parlé, où les femmes apparaissent comme danseuses
 Série de sketches vaudevillesques
 Argot
- PANTOMIME : One man show muet avec figurants danseurs
Les théâtres en pierre
55 construction du premier théâtre en pierre par Pompée, pour mieux faire
admirer ses butins lors de ses triomphes.
Les théâtres en bois
- Décoration somptueuse (3 étages, 360 colonnes)
- Pour quelques jours : 60 puis 100 puis, presque tous les jours
- Il faut un prétexte aux citoyens riches qui offrent des jeux incluant le théâtre.
Les théâtres en pierre
- Scène agrandie et moins haute
- Edifiés à l’intérieur des villes
- En plein air mais avec velum pour protéger
- Etalement des richesses
- Frons scenae : façade de scène avec ornementation surchargée
- Mais le théâtre véritable n’existe plus. Il ne reste que les MIMES, spectacles
de variété
- Spectateurs
 Jamais moins de 5000
 14 premiers rangs réservés aux représentants des catégories
professionnelles et des corporations. Tous les hommes
( Au XIXème interdiction de tout le rez-de-chaussée de la Comédie Française pour
les femmes)
- Acoustiques : vases d’airain placés dans le haut de l’hémicycle
15
-
Types de spectacles : hippodrome, amphithéâtre de 50000 pers, semiamphithéâtre, théâtre
La décoration de la pièce est écrasée par le luxe du théâtre : elle est tolérée
sur les côtés
Le semi- amphithéâtre
- Excellente acoustique
- Aujourd’hui baptisé théâtre
- Combats de petits animaux, des combats de gladiateurs… le tout entrecoupé
d’attractions (danse, striptease)
Odéon romain
- Pour les amateurs d’art
- On y lit des pièces que le grand public est incapable d’apprécier.
Lectures publiques
Au début de l’Empire, les patriciens cultivés se veulent tous auteurs dramatiques :
César, Auguste, Pompée
- RECITATIO : lecture publique devant un auditoire de connaisseurs
- Chœur dans les textes
Sénèque
- Professeur d’éloquence
- Philosophie stoïcienne
- Seul tragique romain qui nous soit parvenu
- Place ses sujets dans des situations-limites d’horreur (dans sa Médée, elle
tue ses enfants sur scène)
- Il n’écrit que pour être lu/ pas la scène
Le théâtre partout
- Elite et lecture publique
- La PANTOMIME supplante tous les genres avec les archimimes
- Au IIème siècle, Rome sème des théâtres dans tout son empire.
- Numéros licencieux mais mythologiques : amour de Pasiphaée et du taureau
sans trucage
- Le théâtre à proprement parlé est mot / forme dégradée dans les jeux de
l’amphithéâtre
 50000 spectateurs peuvent assister à la guerre de Troie avec des
gladiateurs en costume
 Batailles navales
 Sous Trajan 175 jours de jeux par an
Postérité du théâtre romain
- Au XIV en Italie, les humanistes étudient Plaute et Térence
- Engouement à la Renaissance : on les joue en latin, puis en français, mais
toujours à l’intérieur des collèges
- XVIème, Sénèque influence les Elisabéthains
- Oubli jusqu’au début du XXème
- Renouveau au XXème
 Mise en scène de L’Eunuque de Térence, en plein air aux Tuileries
 Jorge Lavelli monte Médée à l’Odéon
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Le théâtre médiéval
Le sérieux n’est plus opposé au comique : ils cohabitent. C’est le religieux
(grand théâtre officiel) qui se sépare du profane.
-
Fin Empire romain Vème
Les pères de l’église condamnent ce théâtre où abondent obscénités,
mutilations, mises à mort
Les beaux théâtres serviront de carrière de pierres taillées pour édifier
des remparts contre les invasions
Trou noir de 600 ans car l’occident a plus urgent à faire que de
s’occuper de spectacles
Des saltimbanques, montreurs d’ours, jongleurs maintiennent le goût du
jeu scénique, mais c’est tout.
Ce n’est qu’après les angoisses de l’an mil que le théâtre sera encore
une fois suscité par la religion.
 Drame liturgique au XI et XIIème siècles
 Le jeu au XIIIème
 Le miracle au XIVème
 Le mystère aux XV et XVIème siècles
Le drame liturgique
-
-
-
-
XI et XIIème
Représenté à l’intérieur de l’église
Joie après les terreurs de l’an mil : art roman : l’église s’agrandit, édifice
moins sombre
Pour illustrer la liturgie, on va se mettre à en jouer des passages célèbres
 Acteurs : prêtres
 Dans la nef, très proches des spectateurs qui suivent les comédiens
dans leurs déplacements
 Rédaction de TROPES : Dialogue additionnel d’abord en latin et en
prose
Sujets
 Les pélerins d’Emmaüs
 Les pasteurs de la nativité
 Les rois mages et l’épiphanie
 Les saintes femmes au tombeau
Changements
 En 1100 on mêle quelques mots en langue vulgaire au latin
 La langue vernaculaire va s’imposer partout
 La prose devient vers
 Le drame s’avance jusqu’au NARTHEX (vestibule ouvert, porche de
l’église) / public regroupé sur le parvis
Facilement abstraction de la réalité : des prêtres barbus jouent des vierges
Le jeu
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-
-
-
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XIIIème siècle
Drame liturgique hypertrophié
 Plus long : on passe de 100 à 1000 vers
 Sujets en marge de l’Ecriture : légendes populaires
 Aspect spectaculaire
Jean Bodel
 Fin XIIème
 Le jeu de Saint Nicolas : seul le « Te deum laudamus » qui clôt la
pièce rappelle le drame liturgique. Le reste est plutôt un roman
d’aventures.
Adam de la Halle
 Le jeu de la feuillée
 Le jeu de Robin et Marion sur le thème des pastourelles / en
musique / on a dit qu’il s’agissait du premier opéra-comique
français
Les jeux profanes sont montés par les puys, sociétés de comédiens laïcs
Le miracle (XIII-XIVème)
-
-
Extérieur de l’église, sur le parvis
Raconte la vie d’un saint ou simplement « une histoire » se terminant par
l’intervention d’un saint
Exemples
 Rutebeuf et le Miracle de Théophile
 Miracles de Notre Dame
 Robert le diable
Le siècle des miracles pendant la guerre de cent ans et de ses horreurs :
inspiration morbide // avec nos films d’horreur
Le mystère
-
XV et XVI
Sur le parvis mais aussi sur la place publique
Au départ mistère car vient de ministerium qui signifie ministère, service
publique : on offre un enseignement sous la forme d’un divertissement
Se joue devant la ville entière
De 30000 à 60000 vers
Octosyllabe
Centaine d’acteurs pour 200 à 500 personnages
Aucune unité de lieu, temps ou action
Mansions périphériques : les acteurs évoluent parmi les spectateurs… le tout
entouré d’eau comme une île-forteresse artificielle
Reflète l’art gothique
Il peut traiter de l’Ancien et du Nouveau testament dans leur totalité ou bien
dans tels ou tels épisodes… surtout la passion du Christ
Démons entraînant les méchants dans la gueule de l’enfer
Création de CONFRERIES : énormes troupes d’acteurs amateurs masculins.
Martyre de sainte Apolline
 Le meneur de jeu dirige la séance avec le livre de conduite
 Aire de jeu, Hourt, en terre battue
 Ligotée, Sainte Apolline est torturée par quatre bourreaux
 Au fond échafauds en demi-cercle
18
-
-
 Mansions ciel et enfer
Enorme machinerie : pour le vol des anges, les nuées….
Les scènes peuvent se dérouler simultanément devant les mansions
Quand un peu d’ennui : les diables, qui font peur ou rire, avec masques à
nez de cochon
Auteurs
 Hommes de théâtre complets
 Passion d’Arnould Gréban
 Aiment commencer par le commencement d’où de fréquentes
plongées dans la bible
 Tout est montré donc beaucoup de figurants
Le mystère français sert de modèle à toute l’Europe. En Espagne s’appelle
Auto-sacramental
Le théâtre profane
Esprit de dérision très développé.
- MONOLOGUE :
 Personnage grotesquement costumé
 Raconte ses aventures naïvement
-
Dans les villes on trouve des confréries joyeuses comme les enfants sans
soucis composée des élèves de l’université
 Appelés les Sots
 habillés comme des fous de cour
 LA SOTIE : Hypothèse que toute la société est composée de fous
 Pitrerie bourrée d’allusions satiriques d’actualité vivement
exprimées et promptement saisies par les spectateurs
-
LA MORALITE
 Personnages allégoriques
 Allégorie à caractère satirique ou éducatif
 Abstraction donc souvent ennuyeuse
 Souvent virulente satire politique d’actualité (Charles VII instaure
une censure préalable)
-
LA FARCE
 Aventures et mésaventures de la vie quotidienne
 Faveur du public
 Nait dans les foires campagnardes
 Pénètre en ville pour y farcir les mystères
 Ancêtre de la comédie de mœurs et de la comédie d’intrigue
 Tirée des fabliaux populaires
 Mélange de divers éléments comme la satura romaine
 Sur 150 farces conservées, seules trois sont célèbres
 La farce de maître Pathelin
 La farce du cuvier
 La farce du pâté et de la tarte
Postérité du théâtre médiéval
-
Pas de grand auteur du théâtre médiéval
19
-
A nourri le théâtre élisabéthain et le siècle d’or espagnol
En France s’est heurté à la passion gréco-latine de la Renaissance
Mépris pendant 4 siècles
1932 : les élèves de la Sorbonne montent Le Miracle de Théophile. Le groupe
formé prend le nom de Théophiliens. Montent le Jeu de Robin et Marion.
1935 : Pierre Aldebert reconstitue sur le parvis de Notre Dame La Passion de
Gréban
20
Le temps des auteurs
XVI, XVII, XVIII et XIXème siècles
Fin du Moyen-âge
-
Invention de l’imprimerie
-
Nouvelle religion, le protestantisme, qui ajoute la raison à la foi
-
La Renaissance : révélation de la civilisation gréco-latine
-
Les grandes découvertes
Le théâtre la subir une profonde mutation
-
Les comédiens bénévoles deviennent professionnels et pour cela

Jouent dans lieux clos

Jouent dans des lieux les plus petits possibles

Devant un public le plus riche possible

Des pièces avec le moins de rôles possible
-
On revient aux pièces gréco-latines sans le chœur
-
Fin du théâtre-fête à date fixe
-
Début du théâtre quotidien pour ceux qui peuvent payer
Arrivée de la comédienne qui, pendant 4 siècles, devra se partager
entre son art et la galanterie
Début du temps des auteurs. Le théâtre devient un genre littéraire
-
21
Le théâtre élisabéthain
Angleterre XVI et XVIIème
Dans un dispositif de semi-plein air, des comédiens professionnels tous masculins.
- On met des roues sous les mansions et on part sur les routes en
professionnels.
- On joue sur les places avant de faire la quête, mais la quête c’est le sauve qui
peut.
- C’est alors qu’un homme de théâtre imagine la concentration dans mansions
en un seul lieu vide les contenant toutes en puissance.
- Il ne reste plus qu’à s’installer dans une cour d’auberge. On fait payer
l’entrée et les riches s’installent au balcon.
- Dès 1575, on construit des théâtres à ciel ouvert sur le modèle de ces cours
d’auberge.
Le lieu de nulle part
- Episodes et personnages de l’Ecriture traités avec fantaisie et
désinvolture.
- Faveur du public pour le théâtre PROFANE :
 Histoires de la vieille Angleterre
 Moralités
- Textes, décors et costumes deviennent dès le XIVème la propriété des
corporations : les GUILDES
- On construit des mansions roulantes : PAGEANTS
- Processus de professionnalisation qui aboutit à la création du « LIEU DE
NULLE PART » (Shakespeare)
 Pendant un temps utilisent les cours d’auberge
 Construction de théâtres fixes
- Théâtres fixes
 Le premier en 1576
 Edification du Globe en 1594 : 35 pièces de Shakespeare seront
créées là.
 1613 le Globe est détruit par un incendie lors d’une représentation
de Henry VIII
 1593 toutes les salles sont fermées pour cause de peste
- Représentations
 Ont lieu l’après midi
 Considérées parfois comme lieux de dépravation
-
Théâtres
 Grandes constructions rondes ou polygonales
 Aux galeries, les élégants
 Parterre où grouillent les puants
 Aires de jeu multiples :
Avant-scène pour les duels, batailles
Arrière-scène (alcôve fermée par une courtine) pour les adultères et trépas
22
Le balcon qui figure aussi bien le rempart d’un château que le balcon de
Juliette
La scène au-delà des piliers
 On ajoute des éléments de décor pour indiquer le lieu de l’action
Trône à l’arrière scène : le palais d’un roi
Un gouvernail et des cordages : un navire
 Le tout est très riche en couleurs…
Rapetasseurs et humanistes
- Pas de mécènes
- Trouver de l’argent mais souvent considéré comme lieu de perdition
- On y vient moins pour consommer de la culture que pour se passionner
pour une histoire
- Auteurs
 On les ignore généralement
 Des comédiens : rapetasseurs
 Des intellectuels
- Théâtre qui est avant tout un gagne-pain
Marlowe
-
(1564-1593)
Bourgeois
Cambridge
Recrutée par l’Intelligence service
Personnages : feu qui les consume, soif de dépassement de soi
Provocateur
Œuvres
 Didon
 Tamerlan
 Edouard II
 Dr Faust : entre son bon et son mauvais ange, il va à la damnation
après 24 ans d’immortalité
 Le massacre de Paris
Shakespeare (1564-1616)
- Comédien mais jamais de premier plan (dans Hamlet il joue le spectre)
- Rapetasseur
- Agent secret d’un agent secret
- 37 pièces
- Meurt d’une indigestion lors du mariage de sa fille.
- Hypothèse : prête-nom du véritable auteur de ses pièces, trop savantes
pour avoir été écrites par un petit comédien d’origine campagnarde.
- Dix drames historiques, 13 tragédies, 14 comédies ou fééries
 Temps des histories : Henry IV, V
 Temps des tragédies : Mac Beth, Hamlet
 Temps de la misanthropie et de la sérénité : La tempête
- Les drames historiques
 Traitent tous de la guerre des deux Roses, de sa préparation ou de
ses conséquences
 Ne suit pas l’ordre chronologique
 Interprète l’histoire
 Elisabeth Ière
 Idée que l’Angleterre marche vers l’unité nationale incarnée par le
centralisme monarchique.
23
Ecole des rois : car S s’avère un monarchiste exigeant
Personnage de Falstaff : comique, joyeux compagnon, capitaine
mercenaire, séducteur ridicule
 Richard III : agressif, sanguinaire
Les tragédies
 S. abandonne le drame civique pour la tragédie
 Il crée des MONSTRES
 Le Roi Lear, Mac Beth, Othello, Roméo et Juliette, Hamlet
 Tragédies romaines : Jules César, Coriolan, Antoine et Cléopâtre
Les comédies
 Parfois étranges, inquiétantes
 Périclès prince de Tyr, le conte d’hiver, Songe d’une nuit d’été, le
marchand de Venise
Les comédies noires
 Troïlus et Cressida
 Mesure pour mesure
 Timon d’Athènes
 La tempête : sérénité retrouvée


-
-
-
-
Sur Shakespeare
 Energie de ses héros
 Société en mutation
 Théâtre alchimique
 Pas de couleur locale : on tire au canon pour Jules César, dans le
roi Lear les noms sont du XVII
 Rôles féminins joués par des hommes (Dans le Roi Lear, on a
remarqué que Cordélia, la fille aimante du roi, n’est jamais sur
scène en même temps que le Fou, le bouffon raisonneur qui montre
tant de tendresse pour le roi. On a donc pensé que le même acteur
(le célèbre Robert Arnim) jouait les deux rôles… et on s’est
demandé si Cordélia bannie par son père ne se travestissait pas en
fou afin de veiller, à son insue, sur le vieux roi.
 Monsieur miaou : provocateur de chahut dans les salles sous forme
de miaulements de chats
 Conseils aux comédiens : dire le texte d’une voix naturelle,
conformer le geste à la parole, s’appliquer à ne pas quitter la
nature d’un pas.
Contemporains et successeurs
-
-
-
Ben Jonson
 Ecrit Volpone
 L’Alchimiste
 Précurseur des règles classiques
Cyril Tourneur
 Outrances
 Assassinat, viols
John Webster
A côté des théâtres publics à ciel ouvert, il existe des salles privées
 Rectangulaires
24
-

Eclairées aux chandelles

Répertoire destiné à l’élite intellectuelle
John Ford
Postérité du théâtre élisabéthain
-
Cyrano de Bergerac
-
Voltaire découvre Shakespeare à Londres : se veut le découvreur d’un
génie ; puis devient son ennemi acharné
-
A été connu de son vivant en Allemagne-Autriche, en Hollande…
Garrick vient à Paris en 1751 jouer en français dans les salons
Pierre le Tourneur traduit en 1778 le théâtre de S. mais en prose, donc ne
peut pas être joué car la tragédie doit être en vers.
Ducis, premier adaptateur joué. Il ignore l’anglais mais rédige en vers une
version édulcorée
Les romantiques au XIXème voient en Shakespeare leur précurseur. Les
traductions pullulent
1904 Antoine crée Le Roi Lear
 Mise en scène fidèle du texte originel
 Toiles peintes pour les différents décors
 1906 Jules César avec nombreuse figuration
 1911 Roméo et Juliette avec un dispositif transformable
 Sorte de cinéma avant l’heure : parler naturel, figurants,
changements de décor
Expériences symbolistes
Acteur anglais Gordon Craig et architecte suisse Adolphe Appia
 Décorateurs et scénographes utopistes
 Rejet de la toile peinte ; tout doit être en trois dimensions
 Suppression de la coupure entre la scène et la salle
Copeau se fait remarquer en créant La nuit des rois
Le cartel monte les Elisabéthains à l’exception d’un seul de ses membres
Jouvet
La comédie française propose Coriolan en 1933
Piscator en Allemagne habille de salopettes mécanos la plèbe romaine de
Jules César
Orson Welles monte Mac Beth avec des acteurs noirs
J-L Barrault sera Hamlet : Hamlet se rapproche d’Œdipe
Jean Vilar inaugure le premier festival d’Avignon avec Richard II
Brecht adapte Coriolan
Peter Brook met en scène Le Roi Lear : fait de Lear un personnage à la
Beckett et de la pièce une farce métaphysique sur le déclin et la
décomposition du monde
Chéreau monte le Massacre de Paris de Marlowe :
 Pièce qui tourne autour du massacre de la Saint Barthélémy
 Se déroule dans 40 cm d’eau
 Les personnages, en costumes modernes, pataugent dans le
cloaque de l’Histoire
 Les multiples cadavres partent au fil de l’eau
-
-
-
-
25
-
-
Peter brook transforme un petit théâtre à l’italienne en théâtre
élisabéthain
 Fosse d’où l’on peut surgir
 Timon d’Athènes
Ariane Mnouchkine
 Six pièces qui se succèderont de deux mois en deux mois
 S’inspire des films japonais : les chevaliers anglais de Richard II
deviennent des samouraïs brutaux
26
Le siècle d’or
Espagne XVI et XVIIème
Siècle d’or
- Temps des conquistadors
- Apogée de l’Espagne : Charles-Quint, Philippe II
- Mais grande misère de la population
- Richesse éblouissante d’une culture : Cervantès, Gréco
La Célestine, de Fernando et Roja
- Tragi-comédie
- Roman dialoguée
- Entremetteuse
- Calixte et Mélibée
Avant
-
-
Le théâtre médiéval espagnol était uniquement religieux
Né à l’intérieur des églises, il se répand à l’extérieur
Au XIII AUTO-SACRAMENTAL qui contient du mystère, de la moralité
 Procession qui parcourt la ville
 On s’arrête à un carrefour et on joue, par ex, « l’âme sauvée »
Le théâtre religieux coexiste ensuite avec le théâtre profane : les autorités
ecclésiastiques collaborent avec les gens de spectacle
Le Corral
- Scènes sur roue : troupes prennent la route
- Corral : espace entre les maisons, avec la scène au fond
- Public populaire debout (mais bruyant)
- Les femmes séparées des hommes à l’arrière
- Dispositif scénique plus frustre que le théâtre élisabéthain :
 Non architecturé
 Pas de rideau de scène
 L’essentiel est le jeu des comédiens
- LOPE DE RUEDA
 Troupe de 4 acteurs
 Quatre bancs en carré avec des planches
 Invente le PASO : courte farce bouffonne à jouer entre les 5
journées (actes) de la pièce principale
- GUILLEN DE CASTRO
- Durée de la représentation : 2H30 fixées par la loi
Une tragédie nationale : Cervantès
- Cervantès a voulu créer une tragédie nationale et civique
- Echec car ni AUTOR (directeur de troupe), ni comédien
- Perd sa main à la bataille de Lépante.
- Comme il est « instruit », il devient quelque peu agent secret : il est retenu
captif pendant 5 ans à Alger
- 1583 : NUMANCE
- Puis écrit Don Quichotte
27
-
A savoir
Lope de
-
-
-
Revient au théâtre à la fin de sa vie avec des INTERMEDES dont le
Retable des merveilles
Comedia : pièce longue et en vers, 3 journées
Entremès : intermède, farce, se glisse entre les journées (actes)
Auto-sacramental : 2 parties
Autor : chef de troupe
Les femmes jouent à partir de 1587
Théâtres fixe : 40 à Madrid en 1636 contre 2 à Paris
Grand thème de la JUSTICE
Vega
Précoce : première pièce à 12 ans
Protection des grands seigneurs
Formidable don juan
2000 pièces et 400 autos
Père du théâtre espagnol, il puise son inspiration partout : dans le passé
médiéval, dans l’apport de la Renaissance, dans l’actualité, dans sa
propre vie
Toujours 3 journées
« c’est le vulgaire qui paie, il est juste de lui parler dans sa langue et selon
ses goûts »
Grandes pièces
 La découverte du nouveau monde sur les aventures de Christophe
Colomb
 L’étoile de Séville
 Le chien du jardinier
 Fuenteovejuna
Vivacité, fraîcheur, fougue, mais pas de héros ou de pièce inoublible
Tirso de
-
Molina
Dans les ordres
400 pièces
Créateur du personnage de Don Juan, le plus grand mythe théâtral des
temps modernes
- Pièces
 Le damné par manque de foi
 Le trompeur de Séville et le convive de pierre : esprit fort tirant sur
la barbe de la statue. DJ s’attaque à la propriété, à la fidélité
conjugale
- Mêle l’auto-sacramental aux pièces de cape et d’épée
Calderon (1600-1681)
- Ordonnateur des fiestas de la cour
- Ordonné prêtre à 51 ans
- Théâtre de l’excès, excès des passions, de la foi
- Homme de théâtre complet, prend soin de la mise en scène et des déco
- 500 pièces dont il ne nous reste que 120 comedias (pièces historiques,
honneur, fatalité) et 80 auto-sacramentales
- La vie est un songe traité sous deux formes
 La comedia en 1635
28
L’auto-sacramental
Mis en scène en 1986 avec sur le devant de la scène un énorme
« écorché » démandibulé
Le médecin de son honneur
La dévotion à la croix
L’alcade de Zalaméa :
 Pièce civique
 Mis en scène par Jean Vilar en 1961 au festival d’Avignon


-
Influence Corneille, les romantiques
Mais peu joués en France.
29
La commedia dell’arte
Italie XVI, XVII, XVIIIème siècles
Retrouver un tel théâtre de création collective, de jeu masqué, de personnages-types
caricaturant la société… ce fut toujours le rêve impossible des hommes de théâtre
du XXème.
Mise au point
- Commedia dell’arte signifie théâtre professionnel
- Se font payer // acteurs bénévoles du théâtre médiéval
Rêves antiques
- Serlio s’inspire de Vitruve
- Passion pour les chambres noires, les machines
- Décors en trompe l’œil car découverte de la perspective
- Volonté d’imiter les romains dans la construction des salles de théâtre +
perspective
 On agrandit les ouverture du frons scenae
 Arcades sur le modèle des arcs de triomphe
 Décors en perspective : rue bordée de maisons
 Cf : Théâtre olympique de Vicence
- Origine bâtarde de la scène à l’italienne
Deux précurseurs
- Machiavel, le cynique (1469-1527)
 Grand commis de l’Etat pendant 15 ans
 Une seule comédie : La Mandragore : comédie de cour, non imitée
des anciens, qui aboutira à la pièce de boulevard + personnage de
femme rebelle
 1952 : La nouvelle mandragore de Jean Vauthier avec une piste
semblable à celle d’un cirque
-
Ruzzante, le paysan (1502-1542)
 Fermier-régisseur de domaines
 A Venise, observe le théâtre savant, la rue, les farces populaires
 Forme avec ses paysans une troupe dont il sera l’auteur, metteuren-scène
 Grand réaliste, peint de façon vériste quant au langage, le monde
rural
 Personnage unique autour duquel il bâtit ses pièces : RUZZANTE,
paysan pauvre, rusé, vantard
 10 pièces (comédies, parleries, dialogues) : la moschetta (comédie
du langage musqué), Bilora (dialogue en un acte), Parlerie de
Ruzzante qui revient de guerre
Le théâtre savant
- Public érudit pour Machiavel et Ruzzante
- Fondateurs : l’Arioste, et l’Arétin (célèbre satiriste des mœurs romaines)
- La mandragore fait scandale
30
-
-
Le personnage de Ruzzante inquiète ainsi que la représentation de ces
paysans sans travail
Vont se transformer en zanni
 Valets facétieux
 Les comédiens veulent satisfaire ceux qui paient
La tragédie, en généra adaptée ou inspirée de Sénèque, se donne dans les
collèges.
Dans les cours, on préfère la pastorale.
La comédie des masques
- 1545 premières troupes professionnelles
- Jouent du théâtre savant à la farce
- Commedia dell’arte en vient à désigner exclusivement le jeu masqué,
improvisé, à personnages fixes
- Lieux de représentation
 Partout
 Public comme privé
 Itinérants ne cherchent pas l’installation dans un lieu fixe
- Improvisation
 On fait son texte face au public
 Scénario : thème réglé d’avance
 Improvisateurs cultivés
- Lazzi
 Effet burlesque
 Trouvaille qui fait rebondir l’action
 Morceau de bravoure
- Masque
 Complète le costume pour caractériser le personnage
 Demi-masque
- Comédiennes
 Femmes sur scène
 Pas masquées
- Personnages
 Types populaires
 Accents, tics
- Composition d’une troupe
 2 zanni : valets
 2 vieillards qui se détestent
 Les 2 amoureux sans costume fixe
 La soubrette
 Le capitan, soldat fanfaron qui a peur de son ombre / cf le miles
gloriosus latin
 Autres zanni : Polichinelle, Pierro, Franca-tripa (gnome aux
vêtements rapiécés), Zanni corneto chanteur et musicien
- Arlequin
 Nom qui vient de Hellequin, petit démon médiéval
 Visage noir car aurait brûlé dans les feux de l’enfer
- Polichinelle
 Ruse
 Bossu
- Les femmes
 Colombine
31
Le pape Sixte V bannit les comédiennes de ses Etats pour des
raisons morales
 Musique, beauté, strip-tease, danse, amour…
Le canevas
 Thème souvent simple : cf Les vieillards amoureux : deux vieillards
amoureux de Colombine boivent ce qui doit être un philtre
d’amour, ils pourront ainsi tenir dans leurs bras leur bien-aimée,
mais sous une forme différente. Les deux ennemis se rapprochent
pensant que l’autre est Colombine…
 Souvent prétexte à la truculence la plus rabelaisienne (phallus en
cuir, plaisanteries scatologiques…)
 Puis complication, accumulation de matériel scénique

-
Scène à l’italienne
- Modèle absolu
- Avec la règle des trois unités, plus besoin de décors simultanés : un
palais à volonté suffit / théâtre élisabéthain
- Pas forcément de rideau de scène. Parfois changement de décor à vue
- XVIIIème
 Servandoni : imagine de cacher dans des cintres le haut des décors
et de peindre des vues en perspective
 Finie la symétrie de la décoration entre la scène et la salle :
COMEDIENS ET SPECTATEURS NE SONT PLUS DANS UN MEME
LIEU
 L’illusion cesse d’être un jeu
- Configuration
 Fer à cheval : maximum de spectateurs dans lieu mini
Deux Carlo ennemis
La tragédie classique à la française s’impose dès la fin du XVIIème.
Vittorio Alfieri avec sujets bibliques, antiques, historiques, opposant tyrans et héros
pour réveiller le peuple et secouer l’oppression et non pour divertir un public de
seigneurs.
Les deux Carlos tentent de redynamiser la comédie des masques.
-
Carlo











Goldoni (1707-1793)
Vénitien
Le réformateur : veut rénover la comédie car elle radote
Intrigue bien réglée, rédige dialogues sans improvisation
Plus de masques
Aborde la comédie de mœurs
Théâtre chorale : plus de petits rôles
Molière italien fidèle au siècle des lumières et à la bourgeoisie
conquérante
La veuve rusée, les rustres, Baroufe à Chiogga
En France on le connaît surtout pour La Locanderia : mis en scène
par Copeau
1951 : Arlequin serviteur de deux maîtres
1956 Visconti monte La Locanderia en italien, de façon réaliste en
mettant en valeur les personnages types.
32
-
Carlo








Gozzi (1720-1806)
Venise
« On a toujours raison d’être le plus pessimiste possible »
Le traditionaliste
Accuse Goldoni de détruire le théâtre de masques, donc la tradition
Créateur de la FABLE SATIRICO-FEERIQUE
Personnages traditionnels masqués
Le merveilleux et le pathétique l’emporte sur le bouffon
10 pièces : L’amour des trois oranges, Le roi cerf, le monstre
Turquin, La princesse Turandot
33
Le monopole
France XVI, XVII, XVIIIe siècles
Etroitement corseté dans la règle des trois unités.
Brimé par le monopole de la troupe unique à Paris : privilège donné en 1402 par
Charles VI aux Confrères de la Passion.
- Volonté de préserver la qualité du spectacle
- Mais repli de la troupe
- 1 théâtre à Paris / 40 à Madrid
- XVIe : le Parlement de Paris essaie de casser le Monopole / mais
mainmise sur le seul média de l’époque
- Richelieu permet l’ouverture du théâtre du Marais
- Louis XIV permet l’ouverture du Théâtre royal
- Puis de nouveau monopole avec La comédie française en 1680
Gêné par la centralisation artistique sur la capitale.
Humilié de l’excommunication des comédiens
Le théâtre français de l’époque classique (revivifié sans cesse par ses marginaux du
pont-neuf ou de la foire) a, malgré tout, produit de grandes œuvres.
L’hôtel de Bourgogne (1548-1598) avec Les Confrères de la Passion
-
-
-
-
-
Jouent au départ en plein air ou dans des jeux de paume ou tripots
Passent de l’hôpital de la Trinité à l’Hôtel de Flandre et se mettent en
quête d’un local
Font construire
 Sur le modèle des salles de jeux de paume : THEATRE A LA
FRANCAISE : sol plat où l’on se tient debout ; au fond des marches
qui servent de gradins
 Quartier des Halles
 Hôtel de Bourgogne ouvre en 1548
Répertoire habituel : le mystère ; mais attaqués par le Parlement de Paris
qui leur interdit toute représentation des Mystères : INTERDICTION DU
REPERTOIRE RELIGIEUX
Pendant un demi-siècle, ce sont les « Enfants sans souci qui vont faire
vivoter le théâtre » avec des farces traditionnelles, les plus grossières
possible, pour attirer un maigre public payant.
1578 : Les confrères engagent la troupe d’Agnan Sarat et pierre Dubuc
 1er comédiens français payés par une direction de théâtre
 Pas d’allusions grivoises
Renoncent à monter leurs pièces et louent la salle à des troupes
itinérantes.
Théâtre de collège
-
Marguerite de Navarre accueille à la cour des artistes persécutés pour
leurs idées religieuses.
Elle écrit pour le théâtre
 Une moralité : Les conseils inutiles
34
Représentée sur La Table de marbre du Vieux Palais de l’île de la
cité
Marot fait jouer sur la table : Farce de deux amoureux Récréatis et
Joyeux
Annonce le théâtre de collège
 Simplification scénique
 Théâtre d’idées
1549 Défense et Illustration de la langue française par Du Bellay et
Ronsard : manifeste de la Pléiade
 Jodelle écrit une Cléopâtre captive : nulle action, beaucoup de
déclamation
 Théâtre fait par des spécialistes du langage pour des spécialistes
du langage : élitaire
 Jacques Grévin donne Les Esbahis
 Inspiration dans l’antiquité gréco-latine
Comédies de prose : apparaissent dans les collèges
Robert Garnier invente la tragi-comédie et 140 ans avant Racine, fait
jouer Hippolyte
1570 Catherine de Médicis interdit les tragédies à la cour car elles portent
malheur / fêtes et ballets pour oublier les guerres de religion

-
-
-
L’hôtel de Bourgogne de 1598-1629
-
-
-
-
Loue la salle aux troupes itinérantes qui ont le moyen de payer et
poursuit les troupes cherchant à faire concurrence.
Les femmes montent couramment sur scène en province alors qu’à Paris
on ne connaît que les scandaleuses italiennes.
Troupes
 Dizaine de comédiens
 S’entassent dans les auberges
 Charriots
 Mais pas mauvais garçons ou aventurières car il faut savoir lire, et
bien présenter : certains fils de bourgeois s’engagent
 Rêvent de jouer à Paris
 Espèrent que la loi sur le Monopole sera abolie.
Si deux troupes se rencontrent : rivalité ou fusion
Les grandes troupes possèdent leur auteur
Compagnie de Valleran-Lecomte
 Alexandre Hardy
 800 pièces
 Compose vite en s’adaptant en fonction des décors
Début de la règle des trois unités ( une seule action se passant en 24H
dans un lieu unique)
 Jules-César Scaliger
 Dans le salon de Madame de Rambouillet, on discute la question
de la bienséance
 Honoré d’Urfé, auteur précieux, adapte son Astrée : Sylvanire
Y passent des troupes italiennes
Les trois farceurs Guérin-Gueru-Legrand reprennent du service dans la
tragédie.
Peu à peu le public cultivé vient à l’hôtel de Bourgogne.
 Influence de Richelieu
35


Le théâtre devient le divertissement principal de la Cour
Scénographe Laurent Mahélot qui crée ses décor simultanés.
Le pont neuf : rival de l’hôtel de Bourgogne
-
-
Construit par Henri IV : seul pont sans double rangée de maisons
Promenade favorite des parisiens
De nombreux étals avec tréteaux : mélange de l’art et du commerce avec
les médecins empiriques vendant des onguents.
Invention des trottoirs où se dressent les éventaires des bouquinistes, les
tenanciers de loterie…
Henri Legrand en Turlupin
 S’associe avec deux anciens de la troupe Valleran-Lecomte
 Le volumineux Guérin jouera Gros-Guillaume
 Le squelettique Guéru : Gaultier Garguille
 Enfarinés ou masqués + costume accentuant le comique de leur
physique
 succès immédiat
 jouent ensuite à l’hôtel de Bourgogne
 Guérin en devient le directeur
1620 Tabarin et maître Mondor : véritables bateleurs
 Antoine Girard
 Souquenille en toile verte et jaune, chapeau à transformations, une
batte à la main comme Arlequin, certainement masqué
 Questionnement de Mondor (au langage savant et distingué) par
Tabarin (grossier et salace)
 Dialogues scatologiques + tirades savantes émaillées de latin +
questions saugrenues
Le théâtre du Marais
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1629 Corneille soumet sa pièce Mélite à la troupe itinérante de Montdory
Montdory ouvre à Paris, dans le Marais, un théâtre d’art. Pendant 5 ans,
il va s’y déplacer de tripot en tripot.
Les Confrères laissent faire et richelieu protège Montdory.
En 7 ans, Montdory crée 7 pièces de Corneille
 Corneille situe ses comédies dans les endroits à la mode
 Cinq actes et alexandrins
1634 s’installe au Jeu de paume du Marais, qu’il aménage définitivement
en théâtre.
 Les confrères touchent 3 livres
 Respect des règles
 1636-1637 Triomphe du Cid : Montdory loue même des places sur
la scène, de part et d’autre de l’aire de jeu. Réalisation d’un théâtre
en rond.
Querelle du Cid :
 On accuse Corneille de plagiat
 On lui reproche de ne pas respecter les règles alors qu’il a fait un
grand effort de classicisme
 Richelieu fonde l’Académie français en 1635 qui défend la pureté
de la langue, préconise la vraisemblance dont la règle des trois
unités serait l’instrument.
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Corneille leur soumet sa pièce et la publie sans attendre les 3 ans
réglementaires.
 Scudéry réagit en traitant Chimène de prostituée parricide.
 1637 pamphlets pour et contre : la critique du théâtre est née.
 1637 L’Académie française émet un avis modéré : trop
d’évènements pour un seul jour, invraisemblances, atteintes à la
bienséance
- Tristan l’Hermite
 Joue Rodrigue
 Précurseur de Racine, écrit la première tragédie autour de l’étude
d’une passion : Marianne, une jeune femme, épouse le meurtrier de
son père, le tyran Hérode. (Montdory est frappé d’une attaque
d’apoplexie en jouant le rôle d’Hérode).
- Corneille fait jouer Horace
 L’académie demande à Corneille de modifier le dénouement car ils
trouvent inadmissible qu’ Horace tue sa sœur.
 Corneille promet de changer mais ne le fait pas et dédie sa pièce à
Richelieu.
- En cinq ans, Corneille donne ses chefs-d’œuvre
 Cinna
 Polyeucte
 Le menteur
- Floridor prend la direction du Théâtre du Marais
- Incendie en 1644 / 15 jours avant l’incendie s’était ouvert l’Illustre
Théâtre, une nouvelle salle bravant le monopole.
- Réouverture après l’incendie
 Mieux équipé que l’ancien théâtre
 Toujours le rectangle du théâtre à la française
 Une seconde scène surplombe la scène principale
 Machinerie : Le marais se spécialise dans les spectacles à grande
mise en scène.
- Andromède de Corneille
 Commande de Mazarin
 Pièce à machine
- Puis Thomas Corneille
 Petit frère
 Aussi fécond que son frère
 Timocrate (1656) joué pendant 6 mois
 Intrigues romanesques
 Baroque
Louis XIV profite de la mort de Molière pour supprimer le Théâtre du Marais dont il
désignait la troupe en disant « Les petits comédiens » par rapport aux « Grands
Comédiens » de l’hôtel de Bourgogne.

Richelieu réformateur du théâtre
-
Fait construire dans son Palais Cardinal deux salles de théâtre. L’une est
rectangulaire avec des gradins.
Il lisait, conseillait, corrigeait les auteurs.
Gros machinerie à l’italienne.
Richelieu compose avec Desmarets de Saint Sorlin des pièces que ce
dernier signe.
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Europe : Comédie héroïque : La reine Europe est courtisé par le roi
Francion et le roi Ibère.
 1957 mise en scène par la troupe d’amateurs SNCF d’Henri Demay.
Le Palais Cardinal, qu’il lègue à la couronne, devient le Palais Royal.
Le théâtre reste fermé pendant la Fronde et ré-ouvre en 1661 avec
Molière.

-
L’Illustre théâtre
-
Madeleine Béjart et Jean-Baptiste Poquelin
1643 association pour l’Illustre Théâtre
 Gaston d’Orléans protecteur d la troupe
 Installation au jeu de paume des métayers puis au Jeu de paume
de la croix noire dans le Marais
 Mais public insuffisant, Molière, poursuivi par les dettes est
emprisonné
 Parcourent la province pendant 12 ans
Du Baroque au classique
Baroque
- Extravagance du texte
- Extravagance des décors
 Machines // dont héritera l’opéra
 Nacelles d’où descendent des personnages , « volerie » d’un
personnage grâce à des fils et poulies sur un rail.
 Mazarin met en chantier la Salle des Machines des Tuileries
- Retour eu baroque
 1897 : Cyrano de Bergerac : élégance des sentiments, beauté de
l’insolence
Deux abbés de Richelieu
- Boisrobert :
 Académicien
 Rôle de conciliateur dans la querelle du Cid
 Joue et écrit
- D’aubignac
 Plus sérieux
 Premier critique dramatique français
 Edicte clairement la règle des trois unités dans sa Pratique du
théâtre.
1641 : Déclaration royale en faveur du théâtre qui est solennellement réofficialisé
L’hôtel de Bourgogne – IIIe partie
-
Second quart du XVIIe : la troupe royale est en perte de vitesse par
rapport au Marais.
 Salle vétuste
 Lorsque l’auteur était un comédien de la troupe, il touchait à
chaque représentation une part d’acteur. Son travail de comédien
était d’écrire. Maintenant, l’auteur devient un homme de lettres.
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-
-
-
On lui paye son texte peu cher. Et s’il a du succès, il ne touche rien
de plus. Pour tirer partie de sa réussite, il faut envisager l’édition et
la vente du livre. Mais alors n’importe quelle compagnie pourra
jouer la pièce. La troupe demande donc à l’auteur deux ans
d’exclusivité.
 Bellerose met les nouveautés de Corneille à l’affiche de l’Hôtel de
Bourgogne : Les confrères pillent le Marais
La disparition de Montdory, l’incendie de la salle ne déséquilibrent pas le
théâtre du Marais : 1642, l’autorité royale ordonne le passage de six
comédiens du Marais vers l’hôtel de Bourgogne.
1647 rénovation de la salle du Théâtre de Bourgogne
 Rideau de scène
 Scène de 14m de profondeur
Floridor quitte le Marais pour prendre la direction du Théâtre de
Bourgogne et Corneille le suit.
 Le comédien Montfleury interprète les rôles créés par Corneille
 Futur ennemi de Molière
 Il écrit
Les règles triomphent :
 La mort d’Agrippine, de Cyrano de Bergerac est interdite
 Les auteurs ne doivent pas se faire remarquer.
Molière en province
-
De 24 à 36 ans
Mélange des classes donc joue des farces et perd son goût pour la
tragédie
Troupe du duc d’Epernon avec Madeleine et Louis Béjart + Catherine de
Brie, et Du Parc, dit Gros-René
A la disgrâce du Duc, Molière prend la tête de la troupe et cherche un
protecteur : le Prince de Conti
Engage Marquise de Gorle qui épouse Gros-René : La Du-Parc rêvera
d’être une grande tragédienne.
Conti devient anti-théâtre et Molière passe sous la protection de
« Monsieur », Philippe d’Orléans, frère du roi.
Molière au Petit Bourbon (1658-1660)
-
-
Louis XIV aime les fêtes et le théâtre. On lui parle d’un comique qui
parcourt le midi avec sa troupe.
« Monsieur » se fait le protecteur de Molière et le présente à la cour.
 Joue Nicomède
 Joue une farce : Le docteur amoureux : C’est le triomphe
Le roi installe Molière au Petit Bourbon
 S’y trouve Scaramouche et sa troupe italienne
 Partagent les jours
 Molière débute par une série de tragédies de Corneille
 Puis crée ses comédies : succès
 Les Précieuses ridicules (1659) impose son nom.
Le palais royal (1661-1673)
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-
Les vieilles précieuses font démolir le théâtre de Molière.
Le roi donne à Molière le théâtre de Richelieu désaffecté depuis 20 ans.
Consécration de Molière au Palais Royal
 Fait remodeler la salle
 La salle s’arrondit à l’italienne
 1500 spectateurs
 Balcons dorés
1660 Molière assume la charge paternelle de Tapissier du roi et en partir
grâce à elle, devient ordonnateur des fêtes de la cour.
Associe danse, parole, musique, machine
 George Dandin : 32 lustres de cristal
 Le roi monte sur scène
Les œuvres de Molière
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La force
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La grande comédie bourgeoise
 Tartuffe, Le misanthrope, Les femmes savantes
 Le public voit enfin les riches bourgeois dans leur domesticité et
problèmes.
 S’efforce de corriger les mœurs de sa classe et non celles de
l’homme en général
 L’impromptu de Versailles : nous révèle les coulisses des comédies
La comédie à machines
 Dom Juan : le thème est au répertoire des italiens, plutôt sous une
forme burlesque.
 Psyché
La comédie-ballet
 Le malade imaginaire, Le bourgeois gentilhomme
 Les intermèdes de la comédie-ballet sont le prolongement de
l’action.
comique de l’acteur Molière est reconnue (imite Scaramouche)
« Jamais personne ne sut aussi bien démonter son visage »
« Tic de gorge »
S’inspire de Scaramouche, lui emprunte ses moustaches noires et son
costume, puis s’en démarque.
Molière lance Racine
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Rencontre Molière grâce à La fontaine.
Racine : ambitieux, méprisant, impatient
Création de La Thébaïde par Molière ; puis Alexandre au Palais-Royal.
Rupture entre Molière et Racine : Racine passe son manuscrit en sousmain à l’hôtel de Bourgogne qui joue chez la Comtesse d’Armagnac
devant le roi.
Désormais Racine donnera toutes ses pièces à l’Hôtel de Bourgogne
La troupe de Molière
- Dès son arrivée à Paris, Molière se conduit en Hussard : déstabilise
l’Hôtel de Bourgogne, ridiculise ses acteurs.
- Sa troupe passe pour médiocre dans la tragédie.
- Heureusement, prodigieux amuseur, Molière a la faveur du roi et du
public.
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1668 Molière est malade : il devient maigre et voûté. Son Harpagon
tousse, Pourceaugnac crache.
Ses dernières années sont atroces car il souffre de plus en plus.
Perd la faveur royale qui passe à Lulli.
17 Février 1673, 4ème représentation du Malade imaginaire, pris de
convulsion et de crachements de sang sur scène. N’ayant pas renié sa vie
de comédien devant un prêtre, il n’a pas le droit d’être enseveli en terre
chrétienne : après l’intervention du roi, on l’enterre de nuit.
René du Parc dit gros-René, Madeleine Béjart, Catherine de Brie ( crée
Agnès et conserve le rôle jusqu’à 55 ans) Armande Béjart, la femme de
Molière
Notes sur Molière et son temps
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Sganarelle, nom inventé par Molière
 Italien : zanni : valet comique
 Zanarelli : diminutif
Tartuffe :
 Tar : belette
 Truf : fourbe
A la fin de sa vie, gagne 20000 livres par an : train de vie d’un très grand
bourgeois
Excommunication des comédiens :
 Typiquement française
 Seule l’inhumation en terre sainte pose problème
 Le comédien doit prononcer : « Je promets à Dieu, de tout mon
cœur, avec une pleine liberté d’esprit, de ne plus jouer la comédie
le reste de ma vie, et quand même il plairait à son infinie bonté de
me rendre la santé. »
 On veut faire un exemple de l’auteur de Dom juan et de Tartuffe.
Eclairage :
 1ers jeux de paume éclairés à la lumière solaire : après-midi
 Lustres à la chandelle
 Rampe : rangée de chandelles : une chandelle doit être mouchée
toutes les 20 minutes : une pièce en 5 actes durait 100 minutes
L’après Molière
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Lulli installe son Académie royale de musique, son opéra, au PalaisRoyal.
Mlle Molière s’installe à l’hôtel Guénégaud.
A l’Hôtel de Bourgogne, Racine donne sa Phèdre
 Un autre Phèdre est joué à l’Hôtel Guénégaud : Cabale
 Racine abandonne le théâtre
Louis XIV cesse de danser sur scène car se souvient de Néron
1679 : La Champmeslé se sépare de l’hôtel de Bourgogne et passe à
Guénégaud
Puis Louis XIV revient à la troupe unique à Paris : ce sera la COMEDIE
FRANCAISE
La comédie française
-
1680 : Louis XIV ordonne aux deux troupes de fusionner.
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-
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-
L’hôtel de Bourgogne et l’Hôtel Guénégaud jouent ensemble, rue
Mazarine, Phèdre, de Racine.
17 comédiens forment la troupe.
L’Hôtel de Bourgogne échoit aux italiens.
1ère salle : L’Hôtel Guénégaud de 1680-1689
 Naissance de la notion de conservation d’un patrimoine
 Monopole du théâtre parlé français à Paris : Les Français / Les
Italiens (1684 Les italiens seront traînés devant le roi comme
coupables de parler trop souvent français. Mais Scaramouche
plaide sa cause et fait rire le roi : « Que les italiens parlent donc
comme ils voudront ! »)
2ème salle : L’Hôtel des comédiens du roi, rue des fossés Saint Germain :
1689-1770
 1661 : un collège pour jeunes nobles est construit juste à côté de
l’Hôtel Guénégaud… les comédiens doivent déménager car
impensable que des nobles côtoient des gens de théâtre.
 Salle à trois balcons sur l’emplacement du jeu de paume de l’étoile.
 Encore debout au parterre
 Balustrade en ferronnerie vissée sur le plateau : isole 2 puis 5
rangs de spectateurs en les empêchant de déborder sur l’aire de
jeu.
 Utilisation du rideau pour changement de décor
 Comme Lulli a confisqué le grand orchestre, le théâtre parlé
devient sévère, intellectuel / les mondains préfèrent l’opéra
 Le littéraire prime sur le théâtral : Campistron
 Florent Dancourt : 60 comédies dont un Dom Juan ruiné
courtisant en même temps des dames riches de tous âges
 Jean-François Regnard : se veut le continuateur de Molière et traite
les petits caractères (Le joueur, Le distrait…)
 1697 les Italiens sont chassés de France
L’austérité s’accroit et Louis XIV cesse pratiquement d’aller au spectacle.
 1708 la censure royale est établie jusqu’en 1906
 1709 émeutes de la faim
 Turcaret, pièce de Lesage : portrait d’un affameur.
La foire - de 1697 (bannissement des italiens) à 1789 (démolition de la foire
Saint-Laurent)
- Supermarché périodique
- Spectacles forains
- La foire Saint-Germain et la foire Saint-Laurent
Au départ des foires campagnardes : vente d’animaux, objets /
montreurs, acrobates
- Seuls les danseurs de corde ont le droit de parler lorsqu’ils sont sur la
corde.
- Après le bannissement des italiens, Paris se retrouve avec un seul théâtre
d’où la tolérance relative obtenue par les forains : les spectacles s’étoffent
et se rapprochent de la comédie.
- 1704 : Interdiction aux forains de dialoguer. Un seul acteur à la fois sur
scène. La réplique vient des coulisses.
- 1707 : Interdiction de parler, on joue à la muette. Les forains essaient de
chanter.
- 1709 : Interdiction de chanter
42
-
1710 : Pièces avec des écritaux
1714 : Apparition du terme « opéra-comique » : on mêle des passages
chantés à la comédie parlée.
1719 : Le parlement suspend tout spectacle forain puis on recommence
1722 : Utilisation des marionnettes
1762 : Incendie de la foire Saint-Germain, reconstruction et déclin
1789 : démolition de la foire Saint-laurent.
Pour qui n’est pas de la Comédie Française (comédiens, auteurs), la foire
est le seul débouché
Les pièces sont courtes, vivantes, plaisantes.
La comédie française, suite
- 1720 Retour de Michel Baron : quasi fils adoptif de Molière.
- Adrienne Lecouvreur : comédienne joue Marianne, de Voltaire. (Elle
meurt sans doute empoisonnée par une rivale.
- Plat, froid, arbitraire, le théâtre de Voltaire n’est plus joué au XXe siècle.
 Tente un retour au chœur antique : Œdipe
 Croisades avec Zaïre
- Henri Louis Lekain : homme de théâtre du XVIIIe
 Physique ingrat
 Jeu intelligent
- Mlle Clairon
 Déclamation de plus en plus naturelle
 Revendique le droit des comédiens à un statut civil et religieux
- Lekain permet de libérer la scène de ses spectateurs parasites.
- Commande à Brunetti de somptueux décors à l’ancienne.
- Michel-Jean Sedaine : donne Le philosophe sans le savoir.
NB : A l’époque des Lumières, toute la bonne société pratique avec passion le
théâtre amateur comme madame Pompadour et Marie-Antoinette. Thomas
Gueullette (grand magistrat) manque de s’étouffer en avalant la pivetta qui lui
permet de faire la voix de Polichinelle.
-
XVIIIème
 Rejet des grands noms (rois, héros légendaires) que le public
bourgeois rejette.
 Molière baisse en popularité.
- Diderot invente le drame bourgeois
 Paradoxe sur le comédien : l’émotion ne se répète pas toujours sur
commande ; c’est connu : les comédiens qui donnent l’impression
d’être émus ne le sont pas ; Ce n’est jamais dans la fougue de
l’émotion primitive que le comédien est le meilleur.
 Invente le drame bourgeois : spectacle destiné à un auditoire
bourgeois et lui présentant un tableau attendrissant et moral de
son propre milieu.
 Le père de famille ; Le fils naturel
Le drame s’installe entre la tragédie et la comédie.
Le retour des italiens 1716-1762
- Jouent d’abord en italien
- Puis recours à des auteurs français.
- Jouent à la foire et obtiennent une pension
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-
-
Découvrent Marivaux
 Variété de son inspiration
 Loin de la truculence des XVI et XVIIe siècles
 Membre de l’académie française
 Mort dans l’oubli
 XXe : Barrault monte Les Fausses confidences, Vilar monte Le
triomphe de l’amour, Chéreau, La Dispute.
1762 : fusion de la Comédie italienne et de l’Opéra comique, troupe de la
foire.
Abandon de l’Hôtel de Bourgogne pour l’Hôtel de Choiseul : Théâtre
National de l’Opéra Comique
Les premiers théâtres fixes en Province
- XVIIIe s’ouvrent des salles à l’italienne
- Apaiser les antagonismes de classe par la culture en commun à Clermont
Les débuts du Boulevard du Temple (1762-1791)
- Promenade du terre-plein de l’enceinte de Charles V (désaffectée)
- Baraque de marionnettes : Nicolet
- 1764 : baraque en bois avec Nicolet fils
- 1780 : Le théâtre des associés
- 1785 : Les délassements comiques
- Les scènes s’agrandissent. On joue de tout sauf des tragédies.
3ème salle : La salle des machines aux Tuileries (1770-1782)
- On obtient la construction d’une nouvelle salle pour la Comédie Française
car l’ancienne est vétuste
- Pendant les travaux, les comédiens français s’installent dans la salle des
machines du palais des Tuileries : projet provisoire qui dure 12 ans.
- Poursuite du travail sur le costume : on va vers une plus grande sobriété
+ recherche d’une certaine couleur locale.
- Seront créées 81 nouvelles pièces
 Le bourru bienfaisant, de Goldoni
 Le Barbier de Séville, de Beaumarchais. Ce dernier crée la société
des auteurs
4ème salle : Le théâtre français au Faubourg Saint Germain (futur Odéon) de
1782 à 1793
- Premier théâtre monumental de Paris
 Façade de temple antique
 Au début, l’édifice est relié par des ponts aux maisons des rues d’à
côté
- Salle à l’italienne en fer à cheval
- Il n’y a plus de places debout
- La troupe est dominée par l’excellent Préville qui est le principal
professeur de l’école dramatique, préfiguration du conservatoire.
Le drame, à personnages populaires
- Modèle : La Brouette du vinaigrier, de Louis-Sébastien Mercier
 Création en 1776, aux Associés, Bd du Temple
- On voit apparaître des types : le fidèle domestique, la pure jeune fille
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-
Gros succès de scandale
 Le mariage de Figaro, de Beaumarchais (1784)
Censure approuvée par le roi, mais la reine (qui a joué Rosine) n’est pas d’accord.
Une représentation a lieu devant toute la cour, et surtout le Comte d’Artois (frère du
roi). Le Roi cède et la Comédie Française crée la pièce en sept 1783.
Changements de décors éclairés par des quinquets (on n’a plus besoin de moucher
les bougies).
Propos subversifs
De 1784 à 1787 Le mariage est joué 100 fois / 3 en 1789
 Charles IX ou L’école des rois, de Marie-Joseph Chénier (1789)
Rejetée par la censure royale : allusions et réflexions sur Louis XVI
Vociférations, bagarres, interruptions émaillent chaque représentation
1791 : C’est la fin du monopole et le droit d’ouvrir un théâtre partout en
France en faisant une simple déclaration à la municipalité.
Autour de la révolution
-
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-
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Les petits théâtres
 Salles qui bravent le Monopole
 1790 : Les Variétés Amusantes dans notre actuelle Comédie
Française
Nouveaux théâtre en 1791
 Théâtre Molière à Marseille
 Théâtre Louvois
La société des auteurs
 Au 17ème, les comédiens achètent une pièce comme une
marchandise
 Au 18ème : ils consentent à l’auteur un pourcentage sur les recettes
 1780 : Beaumarchais obtient des avancées
 1791 : Société des auteurs
Répertoire révolutionnaire
 Sujet d’actualité
 Le Théâtre de la République, de Talma, monte Le jugement dernier
des rois, de Sylvain Maréchal : sur une île déserte et volcanique,
tous les rois du monde sont regroupés et anéantis par une éruption
du volcan
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XVIIIe et XIX siècles
Le théâtre bourgeois
Après le miracle élisabéthain, après le siècle d’or espagnol, après la commedia
dell’arte, après le classicisme français… la scène et la salle à l’italienne,
embourgeoisées, s’installent, peu à peu, partout.
- Compartimentage social
- Dispositif souple mais mou
- Répertoire complaisant
Pour la première fois
- Acteurs et spectateurs ne se trouvent plus dans un même lieu
- La salle-puits est un cylindre rouge annelé de galeries dorées (loges
fermées à clef… où l’on peut affecter de recevoir ses amis sans trop suivre
le spectacle)
- Lustre : on est là autant pour voir que pour être vu : braquage de
jumelles d’une loge à l’autre
- Compartimentage social : loges (officiels et notables) ; orchestre (gens
riches) ; corbeille ou 1er balcon (mondains) ; 2ème balcon (bourgeois
simplement aisés) ; 3ème balcon (artisans, commerçants) ; poulailler ou
paradis (employés, domestiques, menu-peuple)
- Scène : cadre doré que ferme un rideau rouge
- Décors peints suspendus dans les cintres
Rites
- Pourboire à l’ouvreuse
- Trois coups annonçant le début du spectacle
Le spectacle est sous vitrine
- Boîte à illusion
- Souffleur dans son trou
- Acoustique remarquable
En Angleterre
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-
-
Deux décennies sans théâtre : Angleterre aux mains du « Protecteur »
Cromwell
Fascination pour le classicisme français
Peu à peu le fil se renoue
 Œuvres des Jacobéens
 Shakespeare est redécouvert
 Des salles se construisent tenant à la fois du théâtre à la française
et du théâtre à l’italienne : puis le modèle italien s’impose
Fin 17e : Otway
 Crée des personnages faibles et nerveux
 Venise sauvée : histoire de complot espagnol contre la république
de Venise
 Romantique avant l’heure, il meurt misérablement à 33 ans
1688 : Une révolution pacifique porte complètement la bourgeoisie au
pouvoir
 Règne de l’argent
 Congreve choisit ses thèmes dans l’argent, les corps…
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


Brecht découvre George Farquhar sur la lutte des classes avec la
pièce « le sergent recruteur ».
John Gay et son Opéra du gueux
Sheridan, maître du théâtre de la fin du siècle
En Allemagne
-
Peu touchée par la Renaissance et sa folie gréco-latine
Avec les Lumières, l’Allemagne regarde vers la France
Klinger écrit Sturm und drang : tempête et passion
 Mouvement littéraire et artistique
 Rejet du rationalisme, individualisme passionné, révolte contre les
préjugés
-
Goethe
 Poète, romancier, homme d’Etat
 Fait partie du Sturm und drang
 De 42 à 68 ans, dirige le théâtre de Weimar
 Egmont : les Pays-bas sont sous domination espagnole. L’idéaliste
Egmont et sa fiancée Claire défendent le peuple. Claire se suicide et
Egmont est exécuté
 Faust
Y travaille pendant 60 ans
Contenu poétique et philosophique
2nd Faust plus confus
Mise en scène de Vitez en 1981
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Schiller
 Enfance stricte et difficile
 Révolte contre les barrières qu’opposent les lois au libre
développement de l’individu : Les Brigands
 Le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes : Don Carlos
 Fresques historiques où il dramatise la vie de personnages célèbres
 Fatalité antique : Sturm und drang
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Auteurs maudits
 Lenz, Kleist et Büchner supplante Goethe et Schiller après avoir été
rejetés un siècle et demi
 Le précepteur, de Lenz, mis en scène par Brecht
 Scènes courtes, dialogues brefs, personnages écorchés
 Kleist (se suicide d’un coup de pistolet)écrit des pièces étranges sur
le malentendu et l’acte manqué
Penthésilée : reine des amazones, elle combat Achille tout en l’aimant
Le prince de Hombourg : jeune prince étranger, rêveur
 Büchner : politique + philo : un peu le Rimbaud du théâtre
La mort de Danton
Léonce et Léna : On ne peut échapper à son vrai destin
Woyzeck : Inachevée, on ignore l’ordre des scènes : décors type brechtien / type
métaphysico-onirique
En France
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Robespierre : « Les théâtres sont les écoles primaires des hommes éclairés et un
supplément à l’éducation nationale »
- Subventionne certains entrepreneurs de spectacles
- Mais textes faibles
- Napoléon institue 10 ans plus tard un prix de 10000 francs mais aucun
auteur de tragédie ne se révèle.
Charnière 18e et 19e
- Théâtre français rouvre sous le nom de Théâtre de l’Egalité : on joue des
textes expurgés du mot « roi »
- Odéon sous le directoire : mort du théâtre
- Censure rétablie en 1793 / La plus longue période de suspension de la
censure provoque une effervescence théâtrale : grands drames
romantiques (Hugo, Dumas), les vaudevilles
- Excommunication :
 Comédiens citoyens à part entière
 Intervention de la garde pour l’enterrement de La Raucourt car le
curé refuse l’entrée de l’église au cortège
- Comédiennes
 Entretien d’actrices célèbres comme Mlle George par le prince
polonais Sapieha
 Mais aussi idée de morale et vertu // Rousseau
- Boulevard du temple : fête permanente
 Apparition du mélodrame : situations effrayantes ou
attendrissantes, dénouement édifiant et confortable
 1807 : L’Empereur ferme les théâtres à l’exception des 8 principaux
 Napoléon ne jure que par la tragédie
Le boulevard du crime
- Louis XVIII dès son arrivée au pouvoir permet la réouverture de toutes les
salles du boulevard du Temple
- Parades : échantillon de ce qui est présenté à l’intérieur des théâtres :
parfois 20000 badauds
- Aboyeurs
- Puis le boulevard s’embourgeoise
- Boulevard du crime car référence au contenu des mélodrames
- Tout y est excessif : longueur des pièces, turbulence des spectateurs
- Grâce à la société des auteurs, ces derniers sont de vrais professionnels,
non des comédiens ou des chefs de troupe : ils gagnent leur vie à écrire
pour le théâtre
Les mélodrames
- Intrigues compliquées : enfants enlevés, femmes emmurées
- Décors baroques, nature sauvage, château délabré
- Hugo, Dumas, Vigny sont fascinés
Les grands théâtres
- Ambigu-Comique :
- Gaîté
- Théâtre –Historique d’Alexandre Dumas : le fait construire
Pour la première de La Reine Margit, le public fait la queue pendant 24H. La pièce
dure 9H, de 18h à 3H
- Cirque Olympique
48
Le temps du mélo
- L’interdiction des pièces devient monnaie courante
- Sous la Restauration, il faut une autorisation ministérielle pour
l’exploitation d’une salle de spectacle
- Beaucoup d’enfants dans les pièces : ils sont enlevés, séquestrés dans le
premier acte… 7 ans maximum
- Le théâtre est devenu une industrie :
 Fait vivre plusieurs corps de métiers
 Offre et demande
- Pixérécourt : auteur de mélo
 Fréquente les Romantiques
 Victor ou l’Enfant de la forêt
Les petits théâtres
- La foire continue à travers des salles de 500 places
- Théâtre des chiens savants
- Théâtre « Les Funambules » : salle sordide, les comédiens entrent sur
scène en marchant sur les mains/ MAIS va connaître la célébrité grâce à
l’invention du personnage de Pierrot (clown triste dans costume trop
grand) + mime grâce au comédien Jean-Baptiste Deburau
La flambée romantique
- Drame romantique
 Entend égaler la tragédie
 Modèle : schiller et shakespeare
 S’adresse à un public cultivé
 Racine et Shakespeare, de Stendhal
 Plus de règles, plus de découpage en actes, donner l’illusion de la
vie, en prose
 Préface de Cromwell, manifeste de la nouvelle école : « Le caractère
du drame est le réel. Le réel résulte de la combinaison toute
naturelle de deux types, le sublime et le grotesque, qui se croisent
dans la vie et dans la création »
 Le More de Venise, de Vigny
- 1830 : Hernani
 Les sociétaires du théâtre se plaignent des frais : armes,
ameublement
 A la première, Théophile Gautier en gilet rouge
 Représentation tumultueuse
 Les romantiques finissent par gagner la bataille d’Hernani mais la
Comédie Française continue à se montrer réticente
- Victor Hugo
 Le roi s’amuse est interdite
 Lucrèce Borgia
 Marie Tudor
 Ruy Blas
1954 Vilar met en scène Gérard Philippe dans Ruy Blas
 Apporte l’enjambement, casser l’alexandrin pour le rendre plus
vivant
 Ensuite n’écrira plus que pour être lu : « le théâtre en liberté »
- Musset
49




-
La nuit vénitienne : incident lors d’une représentation car la robe
d’une comédienne se retrouve tâchée par de la peinture fraîche. Le
public s’esclaffe et Musset s’éloigne de la scène pendant longtemps.
Pour Copeau et le Cartel, le seul dramaturge français du XIXe
Lorenzaccio
Censure et réécriture des Caprices de Marianne
Puis le drame romantique périclite
 Le boulevard se lance dans des fééries à grand spectacle comme
« Les sept merveilles du monde » dont le coût des décors monte à
200000 francs
 Haussmann détruit le Boulevard du crime, les petits théâtres ne
seront pas transférés ailleurs
Le théâtre comique
- Labiche
 Vaudeville : comédie légère à couplets
 165 pièces
 Auteur au Palais-Royal
 Psychologie moliéresque
- Henri Monnier
 Débute comme caricaturiste
 Scènes populaires avec bas-fond de la société
 Mr Prudhomme
Auteurs
-
-
bourgeois
Riches bourgeois pour satisfaire public bourgeois
Après avoir été illustres, sont tombés aujourd’hui dans l’oubli
Dumas-Fils se veut l’auteur de pièces à thèse
 La dame aux camélias (drame en prose)
Victorien Sardou : comédie et drame historique
C’est le long de l’ex-enceinte de Louis XII que s’installent les
« bonbonnières bourgeoises »
 Les variétés
 Les nouveautés
En même temps s’édifient des théâtres de quartier : théâtre
montparnasse, de Cluny, Les Gobelins
Henri Becque
 Précurseur du théâtre libre
 Les Corbeaux
Le lustre et la rampe
- Lustre : ornement obligé de la salle à l’italienne
 Ne s’éteint jamais
 Spectacle autant dans la salle que sur scène
 Loges comme de petits appartements fermés à clef (chaises, tables,
divans)
- Rampe :
 Eclairage principal de la scène
 Aplatit tout
- Décors
 Panneaux peints en trompe-l’œil
50
-
-
Souffleur car peu de répétitions
en scène
Expression employée pour la première fois à propos d’Hernani
Hugo donnait beaucoup de précisions sur les costumes, les lieux et
le jeu
 Mais ce que l’on appelle auj « mise en scène » était élaboré soit par
le directeur du théâtre, soit par le régisseur mais jamais signée
Emploi
 Type de rôle d’un comédien correspondant à son aspect physique
 Hommes : l’amoureux, jeune premier, grand premier rôle, ventre
doré, premier comique, raisonneur, père noble
 Femmes : ingénue, jeune première, grand premier rôle, soubrette,
mère noble
 Il est impossible à une jeune comédien de tenir le rôle principal
d’une pièce
 On peut rester jeune premier ou ingénue à vie

Mise


Théâtre d’Asie
Ressemblance avec le théâtre antique
- Utilisation de masque
- Acteurs masculins
- Pas de séparation entre scène et salle
- Jeu codé
Le théâtre tradi en chine
- Mine, opéra, acrobatie
- Pers populaire du « roi des singes »
Origine céleste du théâtre au Japon
- La jeune Amaterasu, déesse du soleil, s’est cachée au fond d’une grotte
pour bouder, privant ainsi le monde de lumière… les autres dieux
imaginent de décorer l’entrée de la grotte (miroir, joyaux, banderoles de
chanvre) et d’y donner eux-mêmes un spectacle de chants. Intriguée, la
déesse sort de sa grotte.
- Théâtre NÔ :
 Concentration, dépassement de soi
 Jeu stylisé, codé, d’abord pièce à deux acteurs : le Waki questionne
le Shité créant le prétexte pour le chant et la danse de ce dernier
- Le KABUKI
 Contraire du Nô car populaire / élitaire
 Mélo féérique
 Situations fantastiques ou grotesques
 Maquillage outrancier
 Démesure dans le jeu
 Comédiens tous masculins
 Dispositif scénique : salle traversée par des passerelles
 Oyama : acteur voué aux cinq emplois féminins / maquillé avec du
blanc de céruse très toxique qui raccourcissait de 10 ans la vie des
oyamas
 Décoration et costumes très kitsch
51
-
L’islam, qui interdit de représenter l’apparence humaine, ne peut pas
avoir de théâtre. Sauf Iran
 Le Ta’zieh : théâtre rituel perse, mystère qui raconte le massacre de
la famille Hossein, le petit-fils du Prophète
 Immenses théâtres ronds éclairés par la lumière du jour
 Hommes et femmes séparés dans la salle
 Pas d’applaudissement mais les spectateurs se frappent la poitrine
en cadence
52
Le temps des metteurs en scène
Fin XIX et XXe siècles
Vers la fin du 19e, l’art dramatique s’est sclérosé
-
Censure qui assèche l’inspiration des artistes
-
Les vedettes aiment s’entourer de médiocres « faire-valoir »
-
Intrigues, inculture
-
Le théâtre bourgeois ignore ce qui se passe, en matière d’art, autour
de lui
-
Ce sont les spectateurs qui vont monter sur scène pour y mettre ce
dont ils rêvent : Antoine, Paul Fort, Jacques Copeau
La fonction de metteur en scène va devenir indispensable… mais
seulement dans les théâtres dit « d’avant-garde »
Théâtre donné « au plus grand nombre » dans les années 50, 60, 70 /
théâtre « élitaire pour tous » dans les années 80
Du rand d’artiste-interprète, le metteur en scène passe à celui
d’artiste-créateur
-
53
Antoine
Fondateur du théâtre moderne : comédien, metteur en scène, directeur de théâtre.
Le théâtre libre
-
-
-
Au Cercle Gaulois : Antoine, employé à la compagnie du gaz : propose de
monter un acte tiré d’une nouvelle de Zola… mais le projet est repoussé…
Antoine migre dans un café voisin, la nouvelle troupe s’appellera « Le
théâtre libre » et loue la salle du Cercle Gaulois pour les représentations
Première représentation
 Comme pauvre, apporte les invitations de nuit au domicile des
personnalités
 Succès : Zola et Mallarmé sont là
Théâtre libre
 Société d’abonnés produisant ses propres spectacles donnés en
privé donc échappant à la censure
 Un spectacle tous les deux mois, puis tous les mois
 670 abonnés en 1893
 Révéler les pièces des auteurs consacrés refusées par les théâtres
pour leur hardiesse et leur originalité… ou celles des jeunes
auteurs, notamment naturalistes, mais pas seulement.
 Sept des premiers auteurs découverts par le théâtre libre : Jean
Jullien, Emile Bergerat, Emile Fabre, Georges Courteline, Eugène
Brieux, Pierre Wolff
 3 acteurs, premiers compagnons d’Antoine : Alexandre Arquillère,
Firmin Gémier, Jean-louis Janvier
-
Un faux disciple encombrant : Frédéric de Chirac
 Veut aller plus loin qu’Antoine
 Passe pour un obsédé sexuel, un pornographe
 Sa pièce « Prostituée » est joué par le Théâtre d’art de Paul Fort
 Il est question de maladies vénériennes, d’avortements… 15 mois
de prison : « Je fais de la littérature. On peut l’apprécier ou non. »
 Enterré dans une fosse commune, revêtu d’un costume d’apache,
sans même avoir été démaquillé
-
Techniques du TL
 On joue comme s’il n’y avait pas de spectateurs, parfois de dos
 On soigne le mouvement des scènes d’ensemble
 On préconise, pour le travail du comédien, l’observation directe de
la nature
 Le rideau de scène devient le 4ème mur qui se lève sur tel intérieur
méticuleusement reconstitué : le spectateur assiste, par effraction,
à une tranche de vie.
54
Par pauvreté, à ses débuts, Antoine utilise des meubles véritables,
et même des quartiers de viande pour Les Bouchers (1888)
 Les costumes viennent du fripier, non du loueur
 Reproduction de la réalité par les moyens mêmes de la réalité
Gros succès
 Marseille et Amiens ont leur troupe naturaliste alors qu’Antoine et
ses camarades ne sont encore que des amateurs
 Jouent La fille Elisa en 1891 à La Porte Saint Martin : interdiction
de la pièce : Une jeune prostituée tue son client, un soldat, dans
un jardin public. Les assises, la prison, la folie
A l’issue de 7 ans d’un travail exceptionnel, l’Odéon lui revient de droit
 En plus du répertoire classique et contemporain reconnu, il y aura
des soirées mensuelles continuant les recherches du théâtre libre
 Mais la direction ne dure que 18 jours et le distingué journaliste
Ginisty reste seul aux commandes

-
-
Le théâtre Antoine (1897-1906)
-
Devient directeur d’une salle de 1000 places, la Comédie parisienne (Les
menus-plaisirs, 1er nom du lieu)
Reprend tous ses succès du Théâtre libre et crée
 Le Gendarme est sans pitié et La paix chez soi, de Courteline
 La nouvelle idole
 Poil de carotte, de Jules Renard
 Le roi Lear, avec Antoine dans le rôle du roi
Antoine à L’Odéon (1906-1914)
- Y restera cette fois 7 ans montant 364 pièces (1 par semaine)
- Grandes réalisations
 Jules César
 Tartuffe : « C’est une comédie qui restera toujours moderne. »
« Nous la situerons dans son véritable milieu. D’abord le jardin
pour l’entrée d’Orgon et la sortie de Mme Pernelle. Puis, le salon
paré, avec la découverte du grand escalier par lequel descendra
Tartuffe au troisième acte. » « On en aperçoit d’abord les pieds, puis
le corps, puis la tête »
 Sacha Guitry donne Petite Hollande
- Puis
 Découverte de classiques étrangers : Faust
 Interprétation de classiques français par des vedettes de caféconcert
 A la satisfaction de voir ses auteurs du Théâtre Libre et du Théâtre
Antoine entrer à la Comédie Française ou être joués sur les
grandes scènes parisiennes
- Cela coûte cher
 Eloignement de l’Odéon par rapport aux autres théâtres de la rive
droite
 Antoine monte trop d’œuvres coup sur coup
 1914, il est sauvé de la mise en faillite
Notes sur Antoine
-
Censure
55
-
 La fille Elisa pour immoralité
 Antoine met son théâtre à la dispo de Sardou pour jouer Thermidor
Pièces à thèse
 Les Avariés, sur la Syphilis
 Fille sauvage, de François de Curel
Postérité
- Surtout Courteline / les autres sont tombés dans l’oubli
 Tranches de vie comiques
 Personnages devenus légendaires
 Dialogues soigneusement élaborés
- Guitry sera le Molière de la IIIe République
A l’étranger
- Beaucoup de tournées en Europe
- En Allemagne : La scène libre
- En Russie, Stanislavski, le découvreur de Tchékhov, pratique dès 1890
un naturalisme raffiné qui perdurera jusqu’en 1980
Firmin Gémier
- Dauphin rétif d’Antoine
- Même goût pour un théâtre supérieur
- Encore plus éclectique qu’Antoine, collabore avec le symboliste Lugné-Poe
- Grand acteur de composition
- Meneur d’hommes particulièrement généreux
- Volonté d’un théâtre populaire : « Depuis le 17e, le théâtre ne s’adresse
qu’à une seule classe, c’est un théâtre essentiellement bourgeois… » «
Que le théâtre populaire ne soit pas réservé à la classe dite populaire, car
il ne saurait y avoir de théâtre de classe »
- A la tête du Nouveau Théâtre National Populaire
- Fait le pont entre Antoine et le Cartel
- Dans une série de représentations shakespeariennes, il supprime la
rampe et utilise des projecteurs + Fait jouer les comédiens au milieu du
public
- Obsession du changement de décor rapide obtenu grâce aux progrès de la
technique : ascenseurs, rails
- Création du Théâtre Pigalle qui servira peu avec l’arrivée du cinéma
parlant.
- Travaille avec un professeur russe adepte de la méthode Stanislavski
- Maurice Pottecher fonde une troupe d’amateurs et construit une salle
dont le fonde de la scène donne sur la forêt vosgienne.
Pour un théâtre national populaire
- Donnons des phares au peuple, il suscitera lui-même ses propres auteurs
- Analtole France, Zola, Mirbeau : Campagne de presse pour demander au
gouvernement la création d’un nouveau théâtre subventionné : Le théâtre
National Populaire
- Mais création difficile
- Il faut attendre 1920
56
Lugné-Poe
Adversaire d’Antoine
- Contre pied du naturalisme
- Symbolisme porté au Théâtre, mais convient mal / Mallarmé préconise
du théâtre dans un fauteuil
- CREER UN THEATRE QUI NE DOIVE PRESQUE RIEN AU THEATRE
Théâtre
-
d’art : 1890-1892
Innovation : obscurité dans la salle
Décoration : la parole crée le décor
Répertoire symboliste très maigre
Dans La mise en scène du Cantique des cantiques : vaporise du parfum
Maeterlinck donne au théâtre d’art L’Intruse, Les aveugles
Lugné-Poe demande à Maeterlinck de lui confier Pelléas et Mélisande :
Mais personnages inconsistants et intrigue arbitraire
- Les scandinaves : Ibsen, Bjoernson, Strindberg
L’œuvre (1893-1929)
- Société de spectateurs fonctionnant sur le modèle du théâtre libre avec
abonnement
- Joue les scandinaves : fatalité extérieure, malédiction
- Mais toujours déficitaire, doit faire des tournées à l’étranger
- 1896 Fini le théâtre libre, L’œuvre reste le seul théâtre expérimental
- Création tumultueuse de Ubu Roi
 Au départ canular se moquant d’un prof
 Verve de Gémier
 Eléments décoratifs peu appréciés : un lit orné d’un pot de
chambre dessiné, pancartes avec changement de lieu
 Le premier mot du texte, merdre, déchaîne la tempête
 Source du théâtre de l’absurde
- Découvre Claudel
 L’Annonce faite à Marie
 Décors indicatifs ne cherchant pas à représenter mais à suggérer
 Grande innovation : le verset claudélien
 Public élitaire : réputation d’hermétisme
- L’Irlandais Synge et son Baladin du monde Occidental
- Obsession de découvrir de nouveaux auteurs
 Marcel Achard avec La messe est dite
 Armand Salacrou avec Tour à Terre
 Anouilh avec L’hermine
Notes sur Lugné-Poe
- Chiffres
 Pas plus de 130 abonnés
 Déficitaire
-
Postérité grâce au cartel
 Aidé par le cinéma parlant qui purge le théâtre réaliste
57

-
Le théâtre stylisé va presque tout envahir
Craig



(anglais) et Appia (suisse)
Haine du réalisme
Pour Craig, le théâtre est un art autonome
L’acteur doit devenir une « Surmarionnette », un élément mobile du
décor
 Pour Appia, le théâtre est un art total : jeu, rythme, déco
 Supprime la rampe et le rideau dans une volonté de relier la scène
et la salle
58
Copeau
Copeau se veut réformateur du théâtre
- Antoine, comme Lugné-Poe entendent rénover le théâtre en proposant de
nouveaux auteurs, une nouvelle façon de jouer.
- Transforme scène fermée et scène ouverte
- Adapte Les Frères Karamazov
- Jouvet rejoint la troupe.
Le premier vieux colombier (1913-1914)
- Dirige la Nouvelle revue Française
- Gide lui soumet ses textes
- « Pour l’œuvre nouvelle, qu’on nous laisse un tréteau nu ».
- Révèle l’existence de Stanislavski.
- La nuit des rois fait sensation :
 Jeu stylisé
 Costumes aux formes nettes
- L’œuvre nouvelle pour lui est aussi bien un classique inconnu, qu’une
pièce moderne à monter
- Parenthèse de la grande guerre : ouvre un théâtre français à new York
Le second vieux Colombier (1920-1924)
- Séjour américain épuisant : fatigué et vieilli
- Dispositif architecturé dessiné par son régisseur, Louis Jouvet
 Vaste proscenium
 Scène cimentée
 Couleurs franches, allégresse dans le jeu
 On découvre la scène à transformations du théâtre élisabéthain
- Ouvre une école : « mettre l’acteur à l’école de la poésie, mettre la poésie à
l’école de l’acteur. » : enseigne le mime, l’acrobatie, chant, musique…
- Monte les classiques français
- Auteurs :
 Charles Vildrac : intimiste, beaucoup de points de suspension
 Jules Romain
 Roger Martin du Gard
- Tente d’approcher l’université à une époque où elle ne s’intéresse pas à
l’art du théâtre
- Extraordinaire lecteur public
Les copiaus (1924-1929)
- Troupe-école à caractère familial
 Environ 30
 Morteuil
- On pratique à la campagne
- Courtes farces, spectacles joués, chantés, mimés
- Mais échec
La compagnie des quinze (1930-1934)
- Rupture avec Copeau
- Ils sont quinze
59
Chancerel et « les comédiens routiers » (1929-1939)
- Archiviste du vieux-Colombier
- Troupe masculine
- Inspire à Jules Romain Knock
- Farces médiévales, comédies de tréteaux
- S’imposent grâce à leur jeunesse bondissante
- Répètent, cousent leurs costumes et fabriquent leurs accessoires.
- Anonymat absolu des comédiens
Notes sur Copeau et Chancerel
- Copeau n’accepte aucune subvention / Chancerel
- Jean Villard
- Jean-Pierre Grenier
Le boulevard des années folles
- La masse des spectateurs emplit les salles des grands boulevards
- Le naturalisme d’Antoine, devenu réalisme, règne en maître sur le
boulevard des années folles
- Pièces en 3 actes, psychologie bien observée
 Recours à l’actualité
 1921 La Gloire avec Sarah Bernhardt
 Le procès de Marie Dugan (les spectacteurs sont censés assister à
un procès d’Assises en temps réel)
- Sacha Guitry
- Paul Géraldy écrit un théâtre sentimental en prose
Avec l’arrivée du cinéma parlant, une sorte d’épuration du théâtre a lieu.
60
Le Cartel
Jouvet, Dullin, Baty, Pitoëff (1927-1939)
1927 : Quatre chefs de troupe, amis, se groupent en Association des « Théâtre du
Cartel ».
- Publicité et achat de matériel en commun
- Stylisation (texte, jeu, décor…) mais sans hermétisme
- Tous sont des artistes désintéressés
Jouvet
-
-
-
Ses auteurs : Giraudoux, Cocteau
Comédie des Champs Elysées
 Siegfried, de Giraudoux
 Jean de la lune, de Marcel Achard
 Amphitryon 38, de Giraudoux
 La machine infernale
 Knock
L’Athénée (1934-1951)
 La guerre de Troie n’aura pas lieu
 L’école des femmes
Le plus mondain : costumes de grands couturiers + professeur au
conservatoire
Charles
-
Dullin, le saltimbanque
Engagé par Antoine à l’Odéon
Auteurs : Jules Romains, Pirandello, Armand Salacrou
L’Atelier
 Ecole de comédiens
 Centre son enseignement sur le corps et l’impro
 Joue le rôle d’Harpagon
 Monte Les oiseaux, d’Aristophane
 Triomphe de Volpone
- S’installe au Sarah Bernardt, rebaptisé Théâtre de la cité
 Les mouches
 Le roi Lear
Gaston Baty, l’enlumineur
- Auteurs : Simon Gantillon, adapte des romans célèbres
- « Le texte est la partie essentielle du drame. Il est au drame ce que le
noyau est au fruit, le centre solide autour duquel viennent s’ordonner les
autres éléments, mais le texte n’est pas tout »
- 1922, 1ère troupe : La chimère
 Théâtre en bois
 Conceptions décoratives
 Fermeture rapide
 Appelé à l’Odéon
- Studio des champs Elysées
- Théâtre de l’Avenue : vives polémiques autour d’un « malade imaginaire »
évoquant le drame de Molière au-delà de la comédie.
61
-
Théâtre Montparnasse : Crime et châtiment, Les caprices de Marianne
Le plus théoricien
Culte de l’image scénique / On lui a reproché de mépriser le texte. Il veut,
au contraire, l’éclairer
Georges
-
Pitoëff, le magicien
Souhait de monter le maximum d’auteurs contemporains
Auteurs : Cocteau, Pirandello, Bernard Shaw, Anouilh
Comédie des Champs Elysées
 Six personnages en quête d’auteur
- Théâtre des arts
 Henri Iv, de Pirandello
 Orphée, de Cocteau : transposition dans le monde moderne
- Théâtre des Mathurins
 Le voyageur sans bagage
- Le plus ingénieux
Notes sur le Cartel
- Geroges et Ludmilla Pitoëff : jouent Roméo et juliette sans ridicule à 53 et
42 ans
- Charles Dullin aime le travail collectif de jeunes comédiens formés par
lui.
- Le Cartel se situe dans la famille théâtrale de Lugné-Poe : la lignée
symboliste / Mais ont aussi un pied dans le réalisme en évitant les
œuvres absconces.
- Fait entrer des auteurs déjà connus au répertoire de la Comédie
Française
 On présente à l’époque 130 pièces différentes / donc très peu de
répétitions
 Baisse des recettes avec baisse de la qualité des spectacles
 Mais le cartel reprend les choses en main : L’Illusion comique, Le
mariage de Figaro, Bajazet
62
Recherches et engagement
Fin XIXe naissance du cinéma qui restitue la réalité. Comment représenter un arbre
sur scène alors qu’à l’écran ses feuilles frémissent au vent.
En France
- Les Mamelles de Tirésias, d’Apollinaire : masques, lâcher de ballons dans
la salle, pétards
- Théâtre du « Dadaïsme »
- Les surréalistes se désintéressent du théâtre jugé trop bourgeois.

-
Artaud
 Avant-garde surréalisante et élitaire des poètes.
 Fonde en 1926 le Théâtre Alfred Jarry : scène de hasard, deux
représentations maxi, faillite rapide
 Monte le 3ème acte du Partage de midi de Claudel
 Le songe, de Strindberg
 Victor ou les enfants du pouvoir, de Vitrac : personnage de femme
qui pète mais représente la mort.
 Beaucoup d’écrits théoriques : ce qui l’intéresse, c’est moins la
cérémonie théâtrale que l’évènement fortuit qui la perturbe.
 Le théâtre et la peste et Le théâtre de la cruauté, dans Le théâtre et
son double.
 « Nous avons besoin d’un théâtre qui nous réveille » ; « nous ne
jouerons pas de pièce écrite, mais autour de thèmes, de faits ou
d’œuvres connus » ; « le spectacle s’étendra à la salle entière du
théâtre » ; « fanfare, feux d’artifice, détonations, phares, échos…
c’est par ces moyens que nous comptons retrouver la peur et ses
complices »
 La découverte du théâtre balinais est pour lui la révélation d’un
théâtre sans psychologie, où le texte ne joue qu’un rôle secondaires
pour son sens mais primordial par sa profération. »
-
Le laboratoire Art et Action
 Lieux vaut faire un faux pas en avant et se relever avec courage
que bien faire et rester stationnaire.
 Louis Lara et Edouard Autant
 But : révéler de nouveaux auteurs
 On peut tout transformer en théâtre : Une saison en enfer
 Récitants, ombres chinoises, masques
-
Petites troupes
 La petite scène redécouvre des classiques oubliés comme
Tourgueniev
 Le rideau de Paris
 Les comédiens Mouffetard
 Le théâtre des quatre saisons : Le bal des voleurs, d’Anouilh
- Le groupe Octobre
Seule troupe française d’agitation-propagande
63

S’efforce de sensibiliser la population à une situation politique ou sociale
Prévert
-
Le théâtre d’action international
 Georges Le Danois
 Révéler en France les grandes pièces représentatives de l’Art
révolutionnaire
 Acide prussique, de Friedrich Wolff
A l’étranger
- Après 14-18 les plasticiens se réclamant du futurisme entendent porter à
la scène l’Homme Nouveau et son environnement.
 Ballets mécaniques, décors mécanocinétiques
 Plutôt des symbolistes : Marinetti, Gropius
-
En Russie Stanislavski
 Le réaliste et les actions physiques
 Pédagogie de la formation de l’acteur
 Combattre l’insincérité
 Sert de base à l’enseignement de l’Actor’s Studio
 Veut aboutir au revivre du personnage à partir d’un long et
rigoureux travail de préparation
 Préconise l’imitation répétée des actions physiques
-
Vsevolod Meyerhold, le constructiviste
 Ennemi du réalisme et du revivre : le théâtre n’a pas à imiter la vie
 Préconise un art de convention
 Fasciné par les types de la Commedia dell’arte
 Créer un système de signes que le public devra comprendre et qu’il
déchiffrera dans la mesure où il se montrera connaisseur.
 Seul l’acteur compte donc il supprime toute décoration parasite
 Comédiens-gymnastes
En Allemagne
-
-
-
Puissance des associations : nombreuses expériences
 Max Reinhardt donne dans l’hyperréalisme avec Songe d’une nuit
d’été ou théâtre de masse
Piscator
 père du théâtre politique dans All du chômage et de l’inflation
 Ouvre une salle qui porte son nom pour une multiplication des
techniques.
 Adaptations de romans
Brecht



et l’effet V, la distanciation
// avec les surréalistes français
boxe, voitures rapides, femmes
chante ses poèmes contre la guerre dans des caves et des
cabarets
 Ses premières pièces sont étranges et brutales.
64












Tambours dans la nuit, Dans la jungle des villes (combat
spirituel entre un négociant et un bibliothécaire), L’opéra de
quatre sous (A l’époque victorienne des bandits se conduisent en
bourgeois)
Adopte le théâtre épique qu’il oppose au théâtre dramatique :
l’acteur épique raconte son rôle plus qu’il ne l’incarne : le
spectateur ne s’identifie plus au personnage, il le juge.
Saint Jeanne des abattoirs : A Chicago, la jeune salutiste Jeanne
Dark, qui veut ramener à Dieu les travailleurs des abattoirs, fait
échouer une grève qui sera noyée dans le sang.
Emprunte le gestus social : gestes, comportements, langage…
d’un individu, qui font transparaître sa situation sociale.
Opposition à Hitler
Créé l’effet V ou effet de distanciation : Alors que
l’identification du spectateur avec le héros rend banals des
évènements insolites, l’effet V rend insolites et étonnants des
évènements banals. Il faut éviter le quatrième mur, bannir
l’obscurité de la salle… éviter tout ce qui contribue à l’illusion du
réel.
Scénographie brechtienne : costumes réalistes, comme les
meubles, projecteurs apparents, rideau-tympan à mi-hauteur
laissant voir les changements de décor.
La résistible ascension d’Arturo Ui : chef du gang des chouxfleurs au marché de Chicago. Démystification d’Hitler.
Galiléo-Galiléi : Galilée, convoqué par l’Inquisition désavoue sa
doctrine.
Fonde le Berliner Ensemble : fleuron culturel de la République
Démocratique d’Allemagne : classiques qu’il adapte selon son
optique.
Pour qui ? : « Nous voulons livrer le monde à leur esprit et à leur
cœur, afin qu’ils le changent selon leur gré. Il n’y a que les
hommes qui soient efficaces là où il y a des hommes ».
Song : action théâtrale interrompue. Un personnage s’avance
vers le public et s’adresse à lui pour lui confier son état d’âme.
Plus psalmodié que chanté.
65
Les années sombres en France 1939-1949
Théâtre
-
en zone libre
Jeune France fondé par Pierre Schaeffer
Tout un réseau de maisons (préfiguration des MJC) est envisagé
Les comédiens Mouffetard préparent à Clermont leur chanson de Roland
La troupe Lyonnaise Le chantier : Le médecin volant.
Théâtre des quatre saisons
Théâtre des Quatre saisons Provinciales : George Dandin
Etienne Hervier fonde l’Equipe et monte Le Cid (avec changements de
décors comme indiqué dans le texte) et Le malade imaginaire.
- La compagnie Jean Vernier présente Hamlet, Amphitryon, Electre
Comme on est en temps de guerre, il faut jouer en tenue de ville, ce qui est
considéré à l’époque comme monstrueux.
Dans Paris occupé
- Les restrictions font du théâtre et du cinéma les seules distractions qui
restent aux parisiens.
- Spectateurs du Cartel et de ses disciples
- 1940 : JL Barrault est engagé à la Comédie française par Copeau.
 Joue Rodrigue dans le Cid
 Epouse Madeleine Renaud
 Passe dans le Sud et joue dans troupe provinciale
 Monte une adaptation du Soulier de satin :
adaptation qui dure quatre heures… et il y a le
couvre-feu. Il faut terminer avant 22H. On commence
à 17H30
 Monte Phèdre
 1945 : Barrault monte Antoine et Cléopâtre
- Baty poursuit ses reprises, dont Madame Bovary
- Anouilh est le jeune auteur dont tout le monde parle
- Jean Marais monte Britannicus : joue le rôle de Néron / Serge Reggiani
joue Britannicus
- Sacha Guitry change de pièce tous les deux mois, jusqu’à la création de
Nécoutez pas, mesdames qu’il jouera jusqu’à la fin de l’occupation.
- Le régime de Vichy déconseille la représentation de Tartuffe et fait parfois
débaptiser des pièces
- 1943 s’ouvre le Théâtre de poche (60 places) : on joue L’orage de
Strindberg
- Jean Marais monte Andromaque
-
En cette période difficile, les œuvres importantes affluent avec le
surgissement d’un théâtre d’idées :
 Antigone, d’Anouilh
 Huis Clos, de Sartre
 Le malentendu, de Camus
L’après-guerre
- Les restrictions existent encore en 1948 + guerre froide
66
-
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-
-
1945 Vilar présente La danse de la mort, de Strindberg
Jouvet rentre des USA à l’Athénée où il monte la Folle de Chaillot : vieille
comtesse clocharde précipite les exploiteurs dans le sous-sol de Chaillot
 Reprend ses anciens succès
 Monte le Dom Juan de Molière
Baty se consacre aux marionnettes
Compagnie Grenier-Hussenot va de petit théâtre en petit théâtre et fait
découvrir la comédie de tréteaux
 Accompagné orgue de barbarie
 Invente le style cabaret rive gauche
 Dissoute par manque d’auteurs de tréteaux
Les marionnettes des champs élysées
 Hubert Gignoux
 Raccourcit les quatre pieds de bois de son lit afin
d’obtenir quatre cubes où il pourra sculpter quatre
têtes de guignol
 Jouent des pièces de Molière, Courteline, Cocteau :
La jalousie du barbouillé, Les mariés de la tour Eiffel,
de Cocteau
Les ex-salles du Cartel abritent toujours des auteurs du théâtre stylisé,
non réaliste… Jean Anouilh :
 Le théâtre c’est d’abord et avant tout des personnages
 Aura sa propre commedia dell’arte : la jeune fille, le
jeune homme, la mère, la vieille farfelue, le salaud, le
parasite, les enfants
Jouvet monte Sartre au Théâtre Antoine avec Pierre Brasseur
1954 : André Villiers crée le Théâtre en Rond de Paris
La comédie française connaît une époque brillante
-
Face à un théâtre raisonneur, de jeunes metteurs en scène préconisent
un théâtre dionysiaque :
 André Reybaz
 Jacques Audiberti
 Déluge verbal, humour constant, jeux de mots
inattendus
- Ghelderode rencontre la cruauté dans son monde peuplé de gnomes
affreux, de bouffons tordus… déchaîne le scandale
Tout ce théâtre courageux, d’avant-garde, à lieu dans ce que Camus nomme
les pissotières du Quartier latin.
- D’autres jeunes animateurs visent davantage le grand public :
 Raymonde Hermantier : Schiller, Shakespeare puis
fonde théâtres populaires à Madagascar ou au
Sénégal
 Clément Havari et son Théâtre indépendant
67
Le théâtre de l’absurde
Trois auteurs
- Ionesco : 1950 La cantatrice chauve : pas de décor, meubles et costumes
prêtés, moins de dix spectateurs par séance
- Adamov : 1950 : La grande et la petite manœuvre, créé aux Noctambules,
à 18H
- Beckett : 1953 : En attendant Godot
Théâtre de l’absurde :
- Théâtre sec, sans psychologie, sans lyrisme
- Ionesco : Un comique tragique, un tragique dérisoire
 Ionesco : en voulant apprendre l’anglais, il achète une
méthode et est frappé par l’extravagance des
exemples
 Le discours se détruit lui-même au fur et à mesure de
son élocution
 Le théâtre, reflet de la société bourgeoise, est avant
tout langage : si on le dynamite, c’est la société que
l’on atteint.
 Contradiction, répétitions, mots déformés
 Prend tout au pied de la lettre et l’exagère jusqu’à
l’absurde
 Dans La leçon, la domination du professeur va
jusqu’au meurtre-viol de son élève
 Souffle tragique dans Le roi se meurt
 Rhinocéros
- Beckett : Blaise Pascal joué par des clowns
 En 1927, il croise un clochard qui le poignarde.
Pourquoi m’avez-vous poignardé ? Je ne sais pas
Monsieur.
 Œuvre dépouillée qui semble autobiographique
 A été le secrétaire de Jarry, qu’il a vu peiné sur le
mot : s’est juré de ne pas faire de la littérature.
 Crée des personnages qui sont des êtres diminués,
voire des épaves affreusement infirmes : dans leur
naufrage, quelque chose suit son cours.
 Banalités, interminables monologues
 « Rien n’est plus drôle que le malheur… c’est la chose
la plus comique du monde. »
 Fin de partie : quatre personnages dans leur poubelle
croupissent
 Oh les beaux jours : une vieille femme en robe de
soirée, Winnie, est enterrée à mi-corps.
- Adamov : Un théâtre de la terreur
 En 1945 croisent dx midinettes qui chantent « j’ai
fermé les yeux c’était merveilleux et bousculent un
mendiant aveugle qui tend la main à l’entrée du
métro
 Ecrit un théâtre de l’incommunicabilité
68



Tente un théâtre littéral s’opposant à celui du
dialogue littérairement brillant, où le concret des
accessoires répond au concret de ce qui est montré.
Dans la Parodie, les comédiens changent eux-mêmes
les décors à la vue du public
Le ping-pong
Le théâtre impopulaire
- Les brechtiens rejettent le pessimisme de Beckett et Ionesco
- Autres auteurs
 Tardieu : dans Une voix sans personne, en vient
même à supprimer les comédiens. Déplacements d’un
projecteur sur décor et meubles sont accompagnés
d’une voix-off
 Boris Vian
 Arrabal
69
Le théâtre populaire en France
Jean Jaurès : « Un chef d’œuvre est diminué à n’être possédé que par quelquesuns. » Après la guerre, idée d’une décentralisation profitant au plus grand nombre.
- Dullin préconise l’installation de centres théâtraux dans les régions.
- Après la guerre, politique d’aide financière sous la forme de subventions
- Jeanne Laurent
La décentralisation
- Avant la seconde guerre mondiale, toute la création théâtrale est
centralisée à Paris.
- Urgence de créer des centres dramatiques nationaux en région.
- Les cinq premiers centres
 Centre dramatique de l’Est
 Comédie de Saint Etienne
 Centre dramatique de l’Ouest :ancien entrepôt à
Rennes, conférences, exposition, Strindberg, Jules
Romains
 Grenier de Toulouse
 Centre dramatique du Sud-Est
- Associations culturelles
 Chaque centre doit rayonner à 100km à la ronde
 Peu d’ouvriers
 La comédie Saint Etienne touche le plus de public
grâce à ses spectacles en plein air.
Le TNP de Jean Vilar
- « Le théâtre doit être un service public comme le gaz et l’électricité »
- 1947 Début du festival d’Avignon avec triple création en province de
pièces inconnues de Shakespeare et de Claudel
- 2ème Festival : La mort de Danton ; IIIème : Le Cid
- Vilar à Chaillot
 C’est surtout la jeunesse qui se rend à Avignon :
costumes éclatants, primauté au texte
 1951 : Jeanne Laurent place Vilar à la tête du
Théâtre National Populaire au Palais Chaillot
 Il trouve un théâtre vide
 Se fixe pour tâche de conquérir et initier le plus vaste
public…avec exclusivement des créations à tarif
populaire
 1er atout : son style : supprime le rideau de scène, la
rampe… transporte à Paris le festival d’Avignon. Sur
le plateau nu, un simple trône évoque un palais, un
arbre suggère la campagne.
 Manifeste : « Pour un nouveau théâtre »
 2ème atout : son organisation du public : abonnement,
programmes à prix abordable.
 3ème atout : Gérard Philippe
- Théâtre comme service public
 J’accepte de louer, pour un certain temps, ma
personne à l’Etat
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J’affirme que le Théâtre National Populaire est un
service public
 La culture doit devenir gratuite comme l’instruction
publique
Substitue le terme de régie à celui de mise en scène
 Voir disparaître l’art de la mise en scène considéré
comme une fin
 Réduire le spectacle à sa plus simple et difficile
expression qui est le jeu scénique
 Les vrais créateurs de ces 3O dernières années ne
sont pas les auteurs mais les metteurs en scène…
j’écris cela sans m’en réjouir.
1952 est une année difficile
 Pb acoustiques à Chaillot
 Sartre lui reproche de ne pas faire un théâtre ouvrier
1953 le TNP devient une institution incontournable et incontestée
Théâtre civique
 Période d’inquiétude avec la guerre d’Algérie
 Veut pratiquer un théâtre d’information et de civisme
comme les Grecs de l’Antiquité : monte Antigone
d’Anouilh, La résistible ascension d’Arturo Ui, de
Brecht
 Recherche l’approbation
 Joue auteur irlandais Sean O’Casey : « Roses
Rouges »
La salle Récamier
 1959-1960 Petite salle
 Mais trop de frais

-
-
-
-
Le temps des maisons de la culture
- Cathédrales des temps modernes, pour Malraux
- Chaque ville aura son lieu culturel polyvalent
- La M. C. de Bourges
 MC pilote en 1963
 Animée par Gabriel Monet puis est nommé à Nice
- Décentralisation même à Paris
 Le Zenith transformé en théâtre
 TEP : Théâtre de l’Est parisien
- Roger Planchon
 Comédien, auteur, metteur en scène
 Fait construire sa propre salle au fond d’une impasse
lyonnaise : Théâtre de la comédie
 Découvre Vinaver
 Théâtre de la cité : avec des représentations
d’opérettes comme Henri IV, de Shakespeare.
 Apport de Planchon : un brechtisme à la française,
générosité des mises en scène spectaculaires, écriture
de pièces aux sujets brûlants
Barrault à l’Odéon
- La compagnie Renauld-Barrault est installé au second théâtre français
- Tête d’or, de Claudel, Rhinocérs, L’Amérique, de Kafka
71
Les années brechtiennes 60’
- La plupart des metteurs en scène du secteur public adhèrent aux théories
de Brecht
- Hélas souvent certaine lourdeur de mise en scène
- La télévision s’empare de tout ce qu’on appelle le boulevard… laissant la
place à Brecht, Beckett, Ionesco, mais surtout aux classiques
- De nouvelles troupes naissent
- A Paris, le TNP rencontre des difficultés : on lui reproche une certaine
sclérose, de ne pas s’ouvrir au théâtre nouveau
- Fermeture en 1972 pour un remodelage de la grande salle.
Les enfants d’Artaud
- Découverte du dadaïsme, du surréalisme, d’Artaud
- Le Happening
 Tableau vivant en train de se faire
 Œuvre dramatique et visuelle se déroulant toujours
en privé
 Mêler théâtre et vie
 Les spectateurs doivent participer
 Spectacle préparé mais jamais répété
 Peter Brook monte « US » : lâcher dans la salle de gros
papillons aux ailes enflammées, évocation de la
guerre du Vietnam
- Grotowski et le théâtre pauvre
 Recherche sur le travail de l’acteur
 Préconise un théâtre pauvre aux dialogues réduits à
des signes, dépouillés des décors et des costumes,
devant une soixantaine de spectateurs-voyeurs,
lesquels sont assis dissimulés par une palissade ou
assis ça et là dans le dispositif scénique.
 Veut faire exprimer notre temps aux mythes
primordiaux
- Le living théâtre
 Fondation du Théâtre Vivant par Julian Beck et
Judith Malina, dans leur appartement.
 Cocteau, Racine, Pirandello
 Paradis Now, au festival d’Avignon
 Anarchisme
Le théâtre amateur et café-théâtre
- Bernard Da Costa sollicite l’autorisation en 1963 de construire une petite
scène dans un coin du café « Le royal »
- Entrée gratuite, quelques éléments scéniques
- Les scènes improvisées poussent comme des champignons
- En sous-sol des cafés
- Ou salles plus grandes comme Le Splendide, ou le Café de la gare
- Le café-théâtre n’est plus le banc d’essai des jeunes auteurs mais le lieu
d’un nouveau genre théâtral comique. Dans les années 80, le one man
show va tout envahir.
Fin des années soixante
72
-
-
Dasté : « Il n’y a qu’une seule culture à laquelle tout le monde devrait
pouvoir accéder, il n’y a pas d’art populaire, il y a l’art tout court qui
devrait exprimer l’aspiration de tout un peuple, et cela est encore plus
vrai pour le théâtre, qui rassemble tout le monde dans un même lieu,
pour une même communion. »
Apparition du théâtre-document : Le dossier Oppenheimer, Les
Rosenberg ne doivent pas mourir.
Créations collectives
L’Odéon est occupé en 1968
Avignon est contesté.
Le théâtre ambulant
- Les Rolla-Cordioux : vaudevilles, mélo….
- En 1960 Jean danet fonde « Les tréteaux de France » qui deviendront un
Centre dramatique ambulant : sous un chapiteau
- L’antenne culturelle : 25 jours pour démonter, transporter et remonter le
chapiteau créé par Jacques Bosson
L’esprit de mai 1968
- Barrault rebondit en construisant un théâtre chapiteau pouvant s’inclure
dans Orsay.
- Ariane Mnouchkine : invente la cartoucherie de Vincennes / théâtre du
soleil
- Jérôme Savary : Fonde le Grand Magic Circus : grands spectacles fêtes
L’université entre en scène
- Avant 1970 manque d’’intérêt des universitaires pour le théâtre
- L’université se met à étudier le théâtre comme un art autonome et pas un
genre littéraire.
- Quelques troupes d’amateurs d’où viendra Patrice Chéreau
 1969 met en scène un curieux Dom Juan : veut
montrer par des moyens scéniques la dimension
sociale et politique de l’œuvre. Des esclaves en loques
sont couchés en permanence dans l’ombre du
proscenium. Jeu violent avec des catcheurs.
Vitez à Ivry
- « Je désirais planter un petit arbre de théâtre quelque part »
- Rapport nouveau à inventer avec le public.
- Va monter une Mère courage
 Clocharde dont la carriole est une vieille voiture
d’enfant
 Aire de jeu : généralement espace couloir coincé entre
deux rangées de spectateurs.
 Jeu hyper théâtral et séances longues
Les institutions bousculées
- Théâtre révolutionné
- Le conservatoire national d’art dramatique devient indépendant du
conservatoire national de musique.
- Les élèves réalisent la mise en scène d’œuvres classiques et modernes
présentées en public.
- La comédie française
73



-
On y frappe toujours deux fois les trois coups : une
fois pour l’hôtel Guénégaud, une fois pour l’hôtel de
bourgogne
Mission : sauvegarde de l’héritage dramatique
français et son enrichissement par de nouvelles
œuvres.
Une vingtaine de spectacles nouveaux par an contre
130 dans les années 3à où l’on ne répétait presque
pas.
Le festival de Nancy
 Révèle Bob Wilson et son Regard du sourd : se voue à
la rééducation des handicapés par le théâtre
Les années soixante-dix
- Goût pour les airs d’opéra en guise de musique de scène, pour la
théâtralité baroque des acteurs, pour l’immensité des décors en trois
dimensions.
- C’est le temps des relectures de classiques connus
 Tout chef d’œuvre est un carrefour de routes : la
psychologique, l’historique, la littéraire, la politique…
sa relecture consiste à privilégier l’une des routes au
détriment des autres
 Problème de la vérité de l’œuvre
- Arrivée du théâtre de masse pratiqué par Robert Hossein
 Vastes spectacles avec centaines de comédiens
 Du théâtre comme vous n’en avez vu qu’au cinéma
- Et les auteurs ?
 Il n’y a plus d’écoles, seulement des tendances
 Le lyrisme humaniste
 L’engagement politique
 La dérision tragique
 Le comique poétique
 La satire contemporaine
 La chronique socio-historique
 Harold Pinter, Tennessee Williams, Arthur Miller
- Le nouveau Chaillot
 1972 Jack Lang
 1973 fonde Le théâtre national des enfants pour
former les spectateurs de demain.
Vitez à Chaillot
- La comédie française présente En Attendant Godot, mis en scène par
Roger Blin.
- « Un théâtre élitaire pour tous » : slogan de Vitez dès son entrée en
fonction au Théâtre National de Chaillot.
- Pas d’animation, pas de socio-culturel : de l’art.
- Comme Vilar, refus du dramaturge / mais la notion de théâtre comme
service public n’est plus de mode.
- Farouchement antiréaliste : veut rendre par l’artifice la vérité de l’art.
- Représenter l’irréprésentable (fantômes, spectres…) est l’une des
préoccupations de Vitez.
- Haine du réalisme
74




Elèves : Daniel Mesguisch, Pierre Debauche
Désinvolture ou parti pris : décider de s’écarter des
indications de jeux de scène de l’auteur
Belle réussite : Le soulier de satin en intégralité
Le dénominateur commun semble être la dérision et
la parodie
Une comédie française bis
- Théâtre Hébertot entre 1983 et 1985 avec Jean-Laurent Cochet
- Joue Marivaux, Tchekhov, Musset
- Dit de l’acteur qu’il est le « texte debout »
- Fait travailler les acteurs sur l’avant-scène
- Signe toutes les mises en scène
Et les auteurs
- Début XXème, les classiques se jouent presque exclusivement à la
Comédie Française, le jeudi en matinée pour les scolaires.
- Seconde moitié du siècle : modernité dans la relecture des classiques.
- Bernard-Marie Koltès, Jean Claude Grumberg
- Auteurs étrangers : Sam Shepard, Thomas Bernhardt, Heiner Müller,
Peter Handke
Avenir du théâtre
- Le théâtre semble avoir perdu quelque peu son mystère.
- Il veut vivre et retrouver son pouvoir et son sens dans la société.
- Comme tous les arts, il doit trouver à chaque époque des formes
nouvelles.
- C’est le comédien qui révèle l’œuvre et qui nous révèle à nous-mêmes.
75
Annexes
Une étonnante figure du Cartel : Magdelaine Bérudet
- 1883-1970
auteur, comédienne, professeur de théâtre
- Crée le club des Mécènes pour faire jouer les jeunes auteurs.
- Abonnée au Vieux Colombier de Copeau, elle se met à écrire
- Elle fonde avec Dullin « l’Atelier »
- Joue la dame en violet de Knock
- Monte son œuvre maîtresse, La communion des saints
- Fonde le club des Mécènes : association de spectateurs « produisant »
grâce aux cotisations, des pièces de jeunes acteurs.
- Crée à Clermont un conservatoire d’art dramatique
Jean Lagénie, pionnier de la décentralisation avant la lettre
- Compagnie du bon vouloir
- Entend jouer Giraudoux, Cocteau… en province, ce qui est
révolutionnaire pour l’époque.
- Rejette la scène classique et surtout son jeu de décors conventionnels. Il
construit sa propre scène démontable, destinée à des lieux non théâtraux.
- Mais se trouve endetté car œuvres trop modernes : Intérieur, Intermezzo
- 1937 : se replie sur des lectures-dramatiques dialoguées
- Monte La nuit des rois à Bordeaux avec vaste praticable à deux niveaux :
à leur entrée les spectateurs ont un choc car le rideau est ouvert ; un
Annonceur présente la pièce, puis, dos au public, assiste à la
représentation en devenant souffleur.
- Monte Bajazet, La vie est un songe
- Création de La Nouvelle Compagnie en 1943
 Chacun sa vérité, de Pirandello
 44 spectacles
 Avec Michel Etcheverry
 Obtient le deuxième prix au concours des Jeunes
compagnies avec Intermezzo, et le premier prix avec
L’alchimiste
- Nommé directeur technique du Centre Régional d’Art Dramatique, de
Bordeaux
Les stages de l’éducation nationale
- Créés en 1946 dans le but d’améliorer le théâtre amateur
- CRAD : centre régionaux d’art dramatique
- Information, Formation, Liaison
- Animation de stages dont certains visent la réalisation d’un spectacle
- Les premiers instructeurs : Hubert Gignoux, Yves Joly, Jean Rouvet ;
puis Charles Antonetti, Jean Lagénie, Gabriel Monnet
Le théâtre corporatif
- Chaque entreprise, chaque administration, doit posséder sa troupe
d’amateurs comme elle possède son équipe de foot.
- L’Equipe- SNCF (région Sud Ouest)
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Découverte de classiques oubliés
Dans écurie désaffectée
Scène à l’italienne mais ouverte, comportant les deux
marches de Baty menant au proscenium.
 L’île de la raison ou Les petits Hommes, de Marivaux
 Henri Demay : « Je m’efforce de trouver des œuvres
qu’on ne jouera jamais à Paris ».
Le Jeune Théâtre PTT
 Pas de théâtre fixe : salles polyvalentes
 Liberté des scénographies
 2 créations par an, dont l’une réservée aux enfants
 Pas de subvention
 L’école des femmes : un podium élisabéthain est
accolé à la scène à l’italienne



-
Le théâtre-Ecole de Montreuil
- Toute une jeunesse de banlieue ouvrière initiée au théâtre contemporain
- Théâtre non professionnel conçu comme instrument d’éducation, de
formation, d’expression, de création… pour les habitants d’une banlieue
ouvrière de 100000 habitants
- Joue Brecht, Lorca, Tchekhov
- Spectateurs itinérants
- « proposer une pratique culturelle aux plus déshérités »
- Transformer la notion même de théâtre amateur en définissant sa
vocation si possible liée à une population donnée.
77

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