L`émigration des Irlandais aux Etats

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L`émigration des Irlandais aux Etats
L'émigration des Irlandais aux Etats-Unis au XIXe siècle.
Au XIXe siècle, l'Irlande, qui dépend du Royaume-Uni, est un pays pauvre et en forte croissance
démographique. Au cours du siècle, les Irlandais quittent massivement leur île pour les Etats-Unis. Pour
quelles raisons les Irlandais émigrent-ils? Quelles difficultés rencontrent-ils pour s'intégrer aux Etats-Unis?
1. Des départs très nombreux depuis l'Europe
Au début du XIXe siècle, la population irlandaise connaît une forte croissance démographique grâce à la
transition démographique (progrès agricoles et médicaux). Mais en cent ans, près de 5 millions d’Irlandais
vont s’expatrier. La majeure partie, près de 4 millions, s’installe aux États-Unis. Dans les années 1850 en
particulier, les Irlandais constituent le groupe d'immigrants le plus nombreux, avec plus d'un million d'entrées
aux Etats-Unis (doc 2). Mais les Irlandais partent aussi nombreux pour le Canada (un million d'émigrants), le
Royaume-Uni (plus de 600 000 émigrants) ou les territoires de l'empire colonial britannique (Australie,
Nouvelle Zélande...). Le résultat de cette émigration massive est une baisse spectaculaire de la population
de l'Irlande, qui passe de 8 millions d'habitants en 1845 à 4 million en 1914.
2. Un contexte favorable à l'émigration
Les Irlandais sont poussés à l’émigration par la situation socio-économique de leur île. La population,
nombreuse et en forte croissance jusqu’aux années 1840, est très pauvre et subsiste essentiellement de la
culture de la pomme de terre, surtout dans l’Ouest du pays. Or en 1845 et dans les années qui suivent, les
récoltes sont détruites par le mildiou. Près d’un million d’Irlandais meurent de faim et de maladies jusqu’en
1848 (doc 1), tandis que des centaines de milliers d’autres quittent l’Irlande à destination de l’Amérique (doc
2). Dans les années 1880, la politique des grands propriétaires, souvent Anglais et protestants, qui expulsent
de leurs terres les locataires irlandais, est à l’origine d’une deuxième vague migratoire qui concerne plus de
500 000 Irlandais (doc 2 et 3).
3. Une intégration difficile
Aux États-Unis, les Irlandais se regroupent dans le principal port d’accueil des immigrés européens : New
York. Après un contrôle à Ellis Island, ils se concentrent dans des secteurs industriels, comme le Lower East
Side. Ils y vivent dans de véritables quartiers irlandais (doc 4). Cette concentration permet à la solidarité
entre émigrés de jouer à plein, d’autant plus que les émigrés envoient à leurs familles restées au pays des
sommes d’argent destinées à faciliter leur passage et leur installation outre-Atlantique (doc 6). Le lien entre
les émigrés et leur pays d’origine est également manifesté par le soutien financier qu’ils apportent à certains
mouvements indépendantistes, qui luttent contre l’occupation britannique (comme les Fenians). Toutefois,
les conditions de vie des émigrés sont difficiles. Les quartiers où ils vivent sont souvent dépourvus d’égouts
et constitués de taudis (doc 4). Les salaires, bien que meilleurs qu’en Irlande, sont assez faibles à New York
du fait de l’afflux massif des immigrés européens. De nombreux Irlandais tentent de s’installer dans l’Ouest
du pays, où les salaires sont meilleurs et où les perspectives d’accéder à la propriété sont plus importantes
(doc 6). En raison de leur concentration dans certains espaces urbains, les Irlandais, comme d’autres
immigrés européens, sont mal vus par les Américains. Le Know Nothing Party (ou nativistes) critique
notamment leur influence sur les élections. En effet, la vie politique locale est souvent influencée par les
électeurs d’origine irlandaise. Leur participation à la vie politique de leur nouveau pays est d’ailleurs une des
clés de leur intégration (doc 5).
Ainsi, on voit que les Irlandais ont émigré massivement aux Etats-Unis, poussés par la misère et les conflits
politiques, sociaux ou religieux, comme de nombreux Européens au XIXe siècle. Leur intégration dans leur
nouveau pays n'est pas facile en raison de la pauvreté, de la ségrégation, de la concurrence entre immigrés,
et de leur rejet par les Américains.