Assistance du A318 Elite de Sao Jose Dos Campos

Transcription

Assistance du A318 Elite de Sao Jose Dos Campos
Assistance du A318 Elite
de Sao Jose Dos Campos (Brésil) à Lugano (Suisse)
2ième pré-étape SKBO-SBSJ-SBMN
Date 31 Janvier 2014
From:
To:
Base
SKBO – El Dorado Intl
SBSJ – Sao Jose Dos Campos SBMN Manaus – Ponta Pelada - Brazilian Air Force
Avion B737-800 iFly
Route: VVC UA317 MTU UM549 ABIDE UL201 NEBAK BUMBA UA566 OREXO
Distance: 1082 NM
SID:
STAR:
APP:
piste;
RWY13R
PANDI 3
RWY09
?
RNAV RWY09
22168 m
Retrouver l’ami Manolo dans une ville comme Bogota, n’a pas été une affaire simple.
Quelques coups de fils et rencontres avec divers intermédiaires plus tard, nous nous retrouvons dans un
quartier pas très rassurant de Bogota, où nous pénétrons dans un bouge enfumé et bruyant.
A notre question, le barman nous indique d’un mouvement de menton l’arrière salle, étrangement plus
calme, où un homme en treillis militaire, barbu à la Fidel Castro et crane entièrement rasé semble nous
attendre. La description que nous en avions eue nous permet d’identifier facilement notre Manolo.
L’homme semble plutôt sympathique et accueillant, même si son hispano-anglais fait que ses propos
sont difficilement compréhensibles…
Après quelques verres de d’aguardiente, nous comprenons qu’il nous propose une grosse somme
d’argent pour transporter jusqu’à Sao Jose Dos Campos environ 6 tonnes de sacs de farine, destinées à
être embarquées sur un cargo d’aide humanitaire à Santos, à destination de l’Afrique.
Et pour bien nous faire comprendre l’intérêt de la chose, il sort de dessous la table une petite mallette
qu’il ouvre discrètement…
Des liasses de dollars y sont parfaitement rangées.
Ayant évalué approximativement le montant d’un coup d’œil, on conclut l’affaire avec Manolo en
rebuvant quelques verres d’aguardiente …Après…On se rappelle plus trop…
Le lendemain, à 6h00 du matin et avec la tête prise dans un étau, on se retrouve sur le tarmac de
El Dorado Intl, sur un parking au bout de l’aéroport où nous attend notre bon vieux 737 à côté duquel est
garé un semi-remorque poussiéreux hors d’âge, le tout gardé par des gars avec des Kalachnikovs en
bandoulière, qui semblent être des militaires, mais pas sûr…
Un peu curieux que l’aide humanitaire soit gardée par des militaires en armes, mais bon, la Colombie est
un pays pauvre, on ne sait jamais, la farine peut attirer bien des convoitises.
L’avion ouvert (tiens au fait comment on ouvre un avion, y a une clé ? Un bip ? ), les sacs de farine sont
chargés en un rien de temps par une équipe de muchachos venus se faire un peu d’argent.
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2ième pré-étape SKBO-SBSJ-SBMN
Date 31 Janvier 2014
Notre nouvel ami Manolo est là aussi, mais il n’a plus la tête sympathique d’hier soir.
La nuit a dû être difficile pour lui aussi.
Il nous annonce qu’il y a un changement de programme et que finalement il vient avec nous à Sao Jose
Dos Campos.
Bon, nous, on s’en fout un peu, vu qu’il tient toujours à la main la fameuse mallette aperçue hier soir,
autant qu’il viennent avec nous…
Une fois le chargement terminé, le semi-remorque s’éloigne dans un nuage de fumée noire.
On espère qu’ils n’ont pas fait le plein de l’avion avec le même carburant !
Les soutes sont fermées, les check-lists effectuées, la clairance pour SBSJ obtenu, ce sera un départ
PANDI 3 (celui qui vient de rajouter PANDA sort tout de suite…) qui nous fera faire un beau zigzag pour
rejoindre le VOR VVC, début de notre route.
Pendant notre décollage, je repère au TCAS un traffic qui passe juste à la verticale du terrain, sans doute
calé sur le VOR de Bogota et qui semble suivre la même route que nous.
Mais le temps que nous atteignions le FL370, il est déjà loin devant et disparait du TCAS.
Juste après le décollage, notre ami Manolo a disparu dans la cabine servant actuellement de soute et
semble s’adonner à une vérification très minutieuse de la cargaison.
Après un peu plus d’une heure de navigation bien tranquille, voilà que notre Manolo rentre dans le
poste, visiblement très énervé, et bizarrement avec un peu de poudre blanche sous le nez…
Il a les yeux exorbités et subitement sort une grenade de sa poche en nous intimant l’ordre de nous
dérouter sur Manaus. Il nous explique, toujours dans son hispano-english encore moins compréhensible
que la veille, tellement il semble énervé.
On finit par comprendre que les plans ont changé et que finalement la marchandise doit être livrée sur
un aéroport militaire sur le bord de l’Amazone et plus précisément à Manaus.
Comme il tient la grenade dans son poing fermé, il est impossible de savoir si elle est dégoupillée ou non.
Bon, dans ces cas, on ne se pose pas de question, on obéit !
Et puis de toute façon, nous, on a rien à faire d’aller à Manaus ou à Sao Jose Dos Campos, du moment
qu’on récupère les dollars de la fameuse mallette.
La seule indication que nous ayons comprise est que cette base militaire doit se trouver au sud de
Manaus.
On ouvre l’Electronic Flight Bag et on trouve rapidement SBEG Brigadeiro Eduardo Gomes–Manaus
International Airport, qui est l’aéroport international de Manaus et effectivement à une dizaine de
nautiques un peu plus au sud, on repère SBMN, la base militaire de Ponta Pelada. Il semble que cet
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Date 31 Janvier 2014
aéroport ait été partagé jusqu’en 1976 pour une exploitation commerciale jusqu’à la construction du
nouvel aéroport Eduardo Gomes.
Bon, évidemment, pas d’ILS, une piste assez courte 2168m, mais ça va, pas de souci pour se poser.
Avant de changer de trajectoire on consulte quand même les cartes En-Route et ça tombe bien, dans
quelques nautiques on sera sur le point BUMBA (je ne sais pas pourquoi, mais ça me rappelle le nom de
quelqu’un…bon, enfin, bref….), et ce point BUMBA nous permet de choper la UA566 qui nous mènera
directement sur SBEG. A partir de là, on devrait se débrouiller pour trouver cette base militaire.
Curieusement, le traffic que j’avais au TCAS en partant de Bogota réapparait devant nous et entame un
virage à gauche également sur point BUMBA comme s’il était exactement sur la même route que nous.
Bon, on reprogramme quand même le FMC avec quelques points pour s’aligner en RNAV dans l’axe de la
piste 09 à SBMN.
Etrangement le T/D me parait bien proche de notre destination alors que nous sommes toujours au
FL370, mais on ne s’en soucie pas plus, il faut faire confiance aux calculateurs…
Erreur ! Au passage du T/D, le 737 nous fait une « Dive of Death » à plus de 7000 fts/mn, du coup le
Manolo qui était toujours debout derrière nous, laisse échapper la grenade qui roule par terre et va se
perdre en hors du poste dont la porte était restée ouverte. (Là, Philippe a eu droit au « live » )
Une légère sueur nous monte au front…
Cette grenade était-elle dégoupillée ou non ? On allait bientôt le savoir…
10 secondes plus tard, on en déduit que le Manolo est quand même un petit joueur vu qu’il ne s’est rien
passé, mais bon, on ne va pas lui reprocher.
Et voilà le Manolo à quatre pattes avec Carlotta notre hôtesse (humm je vous n’ai pas encore parlé de
Carlotta...Ce sera pour plus tard...) en train d’essayer de retrouver cette foutue grenade.
Il est temps de se concentrer sur notre approche et de se poser proprement sur cette base aérienne.
Entre temps je vois maintenant l’appareil qui était devant nous faire des ronds dans le ciel au-dessus de
SBEG.
Attéro parfait, on avait quand même mis les auto-brakes sur 3, dans le cas d’un toucher un peu long,
mais non, impeccable.
C’est très bizarre, cette base semble déserte, excepté un vieux C130 des Nations Unis qui semble être en
attente d’un chargement.
Soudain, une jeep avec 6 hommes armés surgit de la soute du C130 en nous voyant approcher.
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Serions-nous attendus ?
Puis subitement les 6 hommes remontent précipitamment dans la jeep et s’éloignent à toute vitesse
sans demander leur compte.
C’est alors que tournant la tête vers l’ouest, on aperçoit maintenant très nettement un appareil en
approche.
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Date 31 Janvier 2014
On sort de l’appareil pour regarder l’atterrissage
Et là, oh surprise ! Mais je le connais cet avion…
C’est un avion de notre compagnie Air Europe, piloté souvent par un certain Philippe F., un vieux
baroudeur des airs, bras droit du Boss d’Air Europe (qui comme chacun sait, a plein de bras droits, ça
c’est pour ménager les susceptibilités), qui a fait plusieurs fois le tour du monde et à qui, une étape de
10 heures avec un seul café, ne fait pas peur…
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Date 31 Janvier 2014
On regarde l’attéro, classe…Comme seul savent le faire les moustachus des airs, un doigt sur Yoke et
l’autre sur les Throttles. Rien à dire, l’arrondi est parfait. Le touché un peu long peut être…
Maintenant on reconnait bien le 737-900 de notre compagnie (tiens, toujours pas repeint non plus
celui-là ).
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Date 31 Janvier 2014
Tranquillement le 737-900 vient se parquer à coté de nous.
Un drone qui passait par là (sans doute des espions Russes à la solde des Colombiens) a même réussi à
faire une photo, que nous nous sommes bien sûr procurée.
Moteur coupé, passerelle déployée, Philippe F. blouson de cuir, écharpe blanche au vent et Raybans sur
le nez sort nonchalamment de son appareil…
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Date 31 Janvier 2014
« Changement de programme, les gars, le Boss m’a chargé de prendre moi-même en charge la cargaison
de sac de farine. Il veut faire une grosse opération de com pour l’humanitaire. On s’occupe de tout, on
transférera la cargaison cette nuit. Tout a été négocié avec le patron de Manolo et vous toucherez
l’argent comme prévu… »
Comme de fait, Manolo nous remet la mallette et disparait en éternuant bruyamment…
Il a dû prendre froid dans la cabine lors de son inspection tout à l’heure !
La soirée à Manaus fut animée et les verres de cachaça ne se comptaient plus à la fin de la nuit…
A suivre…

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