Lmpler et sans reproche

UNE RUBRIQUE DIRIGÉE
Lmpler
et sans
reproche
Ils sont britanniques. Bill Drummond et
Jim Cauty, les deux têtes de KLF,
cultivent les sons comme d'autres leur
jardin : avec amour, en créant une
musique nouvelle à partir d'emprunts rendus méconnaissables. En
anglais, cela s'appelle le sampling,
et dans ce domaine KLF était là
avant tout le monde. Sur leur
premier album, « 1987 », ils
avaient pillé un morceau d'Abba
(e Dancing Queen ») et avaient dû
peu après procéder à un autodafé
dudit album, suite au procès...
Depuis, KLF s'est amendé. Plusieurs fois numéros un des hit-parades anglais sous divers noms d'emprunt, Bill et Jim ont touché le grand
public et se sont attelés à leur grand
oeuvre, « The White Room » (KLF/
Sony), un album bilan qui sample leurs
tubes du passé, la foule des concerts de U2
et des Doors, et des bruits captés dans la
nature. Comme tant de ses compatriotes
artistes, Bill Drummond est excentrique et
ludique : KLF a même — miracle de l'électronique 1— réalisé un 45-tours chanté par une voiture
de police. « Pour la promotion de "Doctorin' The
Tardis", nous avons installé la Ford Timelord
dans une pièce, et les journalistes faisaient l'interview en parlant à un type caché dans le moteur... »
Olivier Cachin
Bill
Drummond
etJim Cauty
ALAIN PLANÉS
ROBIN RENUCCI
DELICIEUX, FORCEMENT
AU CAFE DE LA GARE
Planés, c'est notre richesse, notre fierté. Il est une
image du piano français à lui tout seul. Un artiste
qui, écrivain, nous ferait penser à Vialatte ou à
Fénéon... Il n'est de pianiste plus rare, plus pur
que Planés. D'abord parce qu'il joue moins que
d'autres; ensuite il est raffmé comme peu le sont;
enfin il a une vision presque douloureuse de la
musique, exigeante, intraitable : c'est qu'il ne la
prend pas pour n'importe quoi. Il joue Debussy
comme un poète, ses Beethoven sont généreux et
puissants, et personne au monde ne sait Haydn
mieux que lui. Avoir été pianiste chez Boulez,
comme lui, pendant des années, donne le goût.du
délicieux, forcément... Les Parisiens l'entendent
le 22 (au Théâtre des Champs-Elysées).
46 LE NOUVEL OBSERVATEUR VAL'AFFICIRn
C'est un fidèle. Pour les 70 ans de l'Atelier-Ecole
Charles-Dullin (où il fut élève), il sera là. Avec
(entre autres) Catherine Arditi, qui vient d'être
honorée aux Molières Michel Robin, Brigitte
Athéa, Pierre Richard, et bien sûr Romain
Bouteille qui leur ouvre les portes du Café de la
Gare. Le 22, en hommage à Dullin, chacun des
comédiens dira un texte de son choix et battra son
briquet pour allumer les 70 bougies. Renucci, qui
vient de triompher dans « l'Officier de la garde »
avec Ludmila Mikaél, se lance dans la mise en
scène (la pièce d'un jeune auteur, « Criminel
Tango », choisie pour le premier prix AnnePhilipe) et dira, en souvenir du maître, e les Dieux
qu'il nous faut ».