Skyfall, le retour aux sources de 007

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Skyfall, le retour aux sources de 007
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Skyfall, le retour aux sources de 007
Le 23ème film (sérieux) adapté des romans d'Ian Fleming qui mettent en scène l'espion le plus
célèbre de la planète marque les 50 ans de la saga. Après un catastrophique "Quantum of
Solace" (de Marc Forster), une plongée très attendue dans les origines de James Bond (autant
ses films que son histoire) émergera bientôt du silence troublant dans lequel la franchise avait
été plongée. L'attente était sans conteste justifiée.
Regarder un nouveau James Bond est depuis longtemps un plaisir que l'on s'offre avec un état
d'esprit particulier : à la fois adaptés d'une série littéraire brillante et confiés au regard des
réalisateurs les plus talentueux de leur génération, ils possèdent (presque) tous un esprit
caractéristique difficilement imitable. Le sex-symbol britannique est aussi l'homme le plus
dangereux de la planète, capable d'encaisser plusieurs balles avant de continuer à se battre, de
s'opérer, se défibriller, puis de passionnément faire l'amour quatre fois de suite à une riche
héritière, pour la voir mourir peu après.
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James Bond se balade de continent en continent, pas vraiment pour le plaisir, mais afin de
mettre un terme aux agissements de terroristes internationaux, possédant deux ou trois ports
d'attache et plusieurs longueurs d'avance sur les services secrets du pays où ils perpètrent
leurs exactions contre la liberté et les contribuables. Après un générique envoûtant fait de
silhouettes d'armes, de danseuses, de flammes et autres éléments rappelant la vie trouble du
contre-espion (ici chanté par Adele), il saute d'un avion ou fait exploser un complexe militaire
clandestin, puis va savourer un Martini sec agrémenté de gin Gordon, de vodka, de blanc Lillet
et d'une écorce de citron (au shaker, pas à la cuillère).
Le cocktail favori de James Bond est une fois de plus au rendez-vous : des supérieurs
opiniâtres mais élogieux à son égard (ici, la très sévère M -Judi Dench- et le réaliste Gareth
Mallory -Ralph Fiennes), des tueurs d'élite à éliminer avec force violence (dont Patrice joué par
le Suédois Ola Rapace, ex-mari de Noomi), un machinateur cruel et paranoïaque (le rôle de
Silva, pervers, vengeur, ex-agent du MI6, va comme un gant à Javier Bardem), des demoiselles
divines mais dangereuses (avec la française Bérénice Lim Marlohe dans le rôle de l'exprostituée Séverine asservie au méchant, et Naomie Harris dans le rôle de... surprise), et des
voyages terrifiants et fascinants (Istanbul, Shanghaï, Macao, une île perdue de mer de Chine, et
enfin l'Angleterre).
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Ce que ce James Bond vaut de mieux que les autres réside dans son imbrication profondément
intelligente du contexte mondial (un espionnage surinformatisé mais une information échappant
toujours plus au contrôle des autorités, sur fond de terrorismes multiples et répandus) et de
l'être même de l'agent secret, plus anglais que la reine, avare de mots, buvant, tuant, couchant
et blaguant pour oublier son passé d'orphelin et les horreurs auxquelles il a dû assister dans le
cadre de son métier. Les souffrances de James Bond sont connues de ses supérieurs, c'est
pourquoi après sa disparition le MI6 n'accepte plus de le soutenir officiellement lors de son
retour : la situation est désespérée car le sadique Silva a dérobé une liste permettant de
démasquer tous les agents infiltrés dans les réseaux de terrorisme et les révèle sur YouTube.
Cherchant une vengeance impitoyable contre M dont il était autrefois le protégé, son
imagination, sa créativité dans le codage de virus informatiques et de planification d'attentats ou
de déplacements de population sont sans limites.
Mais ce qui marque le plus les spectateurs encore novices, ce sont les titres incompréhensibles
et lyriques ou exotiques des aventures de 007. Entre "Demain ne meurt jamais" et "On ne vit
que deux fois", il y a de quoi se perdre. Cependant, Skyfall, le troisième James Bond ayant pour
vedette l'Anglais Daniel Craig (Casino Royale et Quantum of Solace, mais aussi Layer Cake,
Millenium : Les hommes qui n'aimaient pas les femmes, A la Croisée des Mondes...) a tout à
voir avec son titre, qui est le nom d'une propriété et d'un manoir écossais contenant le secret
bien caché de l'origine de James Bond, théâtre de la bataille finale montrant avec fierté la
bravoure et la détermination britannique face à l'envahisseur étranger.
On retrouve grâce à Sam Mendes (American Beauty, Jarhead, Les Sentiers de la Perdition, Les
Noces Rebelles) le génie scénaristique des premiers films, avec une qualité de photographie
incomparable (sauf peut-être aux Christopher Nolan), et on plonge dans les retranchements les
plus intimes de James Bond, qui fait face à son propre vieillissement et au changement d'ère de
l'espionnage. Mais sans l'humour anglais qui saupoudre ce drame d'action, tout cela ne
constituerait pas un 007 digne de ce nom : rassurez-vous.
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