Notre première diagonale, Dunkerque-Perpignan, par Thierry Fillion

Transcription

Notre première diagonale, Dunkerque-Perpignan, par Thierry Fillion
Notre première diagonale, Dunkerque-Perpignan, par Thierry Fillion.
Délai maximum prévu : 100 heures
Vendredi, 3 heures du matin, le réveil sonne. Avec le stress du départ, je suis réveillé
depuis un quart d'heure.
Après un solide petit-déjeuner et les derniers préparatifs, en route pour le rendez-vous
avec mes quatre copains (Guy, Alain, Gilles et Fred) et nos deux chauffeurs (Patrick et JeanClaude) sur le parking de Champion de Chilly-Mazarin.
Le temps de se dire bonjour, de charger les vélos et les maigres bagages dans la camionnette
du club, il est 4 heures, l'heure du départ vers Dunkerque.
Un peu de rigolade au départ, puis cela se calme dans le véhicule, certains finissent leur nuit,
d'autres sont déjà concentrés sur l'étape du jour.
Après 350Kms effectué sans encombre, il est 7h30, nous voilà à Dunkerque. Avant de
se préparer, on va prendre un café dans un bar à côté du commissariat, quai des Hollandais.
8h30, il faut y aller,
chacun se prépare, dernière
vérification de son sac à dos ou
de
ses
sacoches.
Nos
chauffeurs rentrent sur Chilly
tandis que nous entrons dans le
commissariat pour faire valider
l'horaire de notre départ.
9h00, ça y est c'est
parti, en direction de Bergues,
c'est l'euphorie du départ, le
sentiment de débuter quelque
chose de fort.
Page 1 sur 11
Photo du départ devant le commissariat
21/07/2009
Bergues, c’est déjà le
premier arrêt après 10 Kms, il
faut envoyer la carte postale
du départ.
Chti oblige, la carte
postale est envoyée de la
poste bien sûr, on se fait tirer
le portrait devant un géant du
Nord sur la place de Bergues.
Il y a du vent pour cette
première étape, il est plutôt
favorable et la température
quoique un peu fraîche est
Sur la place de Bergues, à coté de la poste.
agréable pour rouler.
Après 40 Kms, nous voyons sur le bord de la route un cycliste qui nous prend en photo,
ensuite il nous rejoint,
c'est une Sariste*,
c'est Jérôme Baclet qui nous
accompagnera sur 50Kms et
nous prodiguera de nombreux
conseils pour notre première
diagonale. C'est une agréable
surprise, on ne savait pas que
l'on serait accompagné de la
sorte sur cette première
étape, un grand merci à lui
pour ses conseils et ses
encouragements
* : Service d’Accompagnement
Photo souvenir à Souchez
Routier.
Une pause photo à Souchez avant de se séparer, lui retournant vers Béthune, nous vers
Arras, lieu de notre premier arrêt pique-nique et premier pointage.
Page 2 sur 11
21/07/2009
Du point de vue timing, tout va bien. Nous continuons notre route vers le sud, certaines
routes empruntées sont dangereuses, il y a pas mal de circulation en ce jour de départ en
vacances.
Après le Nord, nous attaquons la Picardie (région toujours aussi plate…), et le fils de
Fred (Robin, le régional de l'étape) nous rejoint et nous accompagne sur 50 Km, c'est un
Sariste à sa façon. Voilà Compiègne et notre deuxième pointage, comme on est dans le bon
tempo, on fait une pause bière pour certains et jus de tomate pour les autres avant de repartir
vers Crépy-en-Valois terme de notre première étape après 236 Km. On s'installe à l'hôtel puis
on va dîner en ville, pizzas et pâtes sont aux menus, il faut recharger les batteries en prévisions
des jours à venir.
Etape 1 : 233Km, 1337 m de dénivelé, 9h10mn, 25,35Km/heure
Samedi, le temps est gris, il y a même une sorte de petit crachin qui ne durera pas. On
connaît le parcours, on l’a déjà emprunté lors de notre 300Kms de Noisiel, on se rapproche de
chez nous.
Premier arrêt dans une boulangerie pour compléter le petit-déjeuner de l'hôtel à CouillyPont aux dames, c’est très appétissant, tout le monde se laisse tenter. On emprunte de
nouveau des routes très fréquentées en ce samedi, ce sera le cas une bonne partie de la
journée avec la N7.
Premier pointage à Fontainebleau, compte tenu de l'heure, ce sera également le lieu de
notre pique-nique du midi. Il faut faire les courses pour manger, hier on avait emmené le casse
croûte de la maison.
Après quelques suées sur la N7 à cause du trafic, nous voici en terrain connu puisque
l'on se retrouve sur les routes de Chilly-Sancerre. Arrêt pointage et ravitaillement à Briare où
l'on traverse la Loire par le pont-canal. Le ciel commence à se dégager, on est maintenant au
sud de la Loire.
Page 3 sur 11
21/07/2009
Une deuxième
rencontre lors de cette
diagonale, avec trois
Irlandais que nous
rattrapons, ils viennent de
Cherbourg et se rendent à
Venise en passant par le
Tyrol. Ils ont des VTT et
sont lourdement chargés.
Ils font environ 100Kms par
jour, on les quitte avant
Sancerre, ils vont vers
Nevers.
Devant le pont canal de Briare
Les routes sont maintenant moins fréquentées. Nous nous dirigeons vers Sancerre où
l'on sait qu'une bonne côte nous attend. On n’est pas déçu, ça grimpe. On attaque ensuite les
longues lignes droites du Berry, on commence à trouver le temps long, 300Kms, c'est
largement suffisant pour aujourd'hui.
Pour le deuxième jour, on est parfaitement dans le timing de la feuille de route, à la
minute près pour l’arrivée à Dun-sur-Auron. Ce ne sera plus du tout le cas par la suite. On est
accueilli par Patrick et Sylvie qui sont en week-end à Dun. Ça fait bien plaisir. Un bon repas et
au lit pour se préparer à la prochaine journée, qui nous verra attaquer le massif Central…
Etape 2 : 298Km, 1529m de dénivelé, 11h59mn, 24,8km/heure de moyenne.
Page 4 sur 11
21/07/2009
Dimanche matin à la fraîche devant l’Hôtel de Dun-sur-auron, en compagnie de Patrick.
Dimanche, une première journée difficile nous attend avec le début du Massif Central et
280Km au programme. Patrick nous accompagne sur une dizaine de kilomètres avant de
rejoindre le club de Dun. La traversée de la forêt de Tronçais est très agréable, Ce matin, il fait
beau et chaud. A Montluçon un thermomètre nous indique 29°C, il n'est pas encore 10 heures.
On cherche les fontaines et les cimetières pour le ravitaillement en eau. Le vent du sud
commence à se faire sentir, on l'a clairement dans le nez. Le vent, la chaleur, le relief et la
moyenne optimiste de la feuille de route, tout cela explique qu'aujourd'hui, on sera
complètement hors délai.
Nous avons notre moment de gloire à Evaux les bains, on a traversé le festival « Rock et
Motos » sous les ovations des spectateurs, chauffés par le speaker.
Pause pique-nique sur le parking de Champion à Evaux histoire de ne pas perdre les
habitudes, à l'ombre bien sûr, il y a la queue, on perd du temps.
Une nouvelle rencontre sur notre route, cette fois, c'est un Anglais qui se rend seul au
mariage d'un de ses copains à Barcelone, le costume est dans les sacoches, il nous prend pour
des fous avec cette diagonale, on lui souhaite bonne route. Le relief devient de plus en plus
accidenté, ça monte et ça descend sans arrêt, nous traversons la vallée de la Dordogne.
Nouveau pointage à Bort-les-Orgues après une belle descente. Grisé par la descente, on a raté
la route du barrage, une petite photo des orgues puis nous continuons vers le sud. La route
Page 5 sur 11
21/07/2009
emprunte le fond de vallée, c'est presque plat, c'est agréable, mais cela ne va pas durer. La
route vers Mauriac est loin d'être plate. Une dernière pause à Saint Martin Valmeroux avec un
petit coup de fil au restaurateur pour le prévenir de notre retard. Ensuite, nous sommes déviés
par Saint Cernin, cela nous évite une bonne cote au pris de quelques kilomètres en plus, il
commence à faire sombre. Il nous reste la descente sur Jussac, il fait maintenant nuit noire,
heureusement que l'on avait prévu les éclairages et les gilets jaunes. Impressionnant de rouler
par nuit noire sur les routes du Cantal…Le restaurateur nous a attendu, il nous a préparé des
plateaux-repas froids accompagnés d’un gros plat de pâtes chaudes. Nous sommes installés
au bord de la piscine dont on ne profitera pas, il est 22h45…
Arrivée de nuit à Jussac de Gilles et Alain,
Dîner sur la terrasse, devant la piscine.
Etape 3 : 280Km, 3807m de dénivelé, 13h52mn, 20.19km/heure de moyenne.
Lundi, départ tôt sans petit-déjeuner en direction d'Aurillac car il y 250km au menu du
jour. Pas grand-chose d'ouvert ce matin à Aurillac, on tourne un peu dans la ville avant de
trouver un bar et une boulangerie juste à côté. Lors du petit-déjeuner, on est abordé par le
président du CODEP du Cantal qui a vu nos vélos et leur plaque de cadre.
On discute dix minutes, puis on reprend la route vers le sud toujours sous la chaleur et
un fort vent de face, direction la côte de Montsalvy. On est ensuite récompensé de nos efforts
par une superbe descente sur Entraygues-sur-Truyère, belle route, beau revêtement et
personne, chacun se lâche dans cette descente, vitesse entre 60 et 70Km/heure.
Petit arrêt photo sur le pont d'Entraygues, puis pointage en ville où l'on déguste de la
saucisse au Roquefort, il est 9h10.
Page 6 sur 11
21/07/2009
Pont sur la Truyère
Dégustation de la saucisse
Direction Rodez par les petites routes, mais celle-ci est barrée après Villecomtal, on
regarde la carte, les déviations possibles grimpent, on décide d'essayer de passer quand
même. La route, c'est effondré en partie, à pied ça passe, un peu plus loin, une pelleteuse
dégage des arbres. Le conducteur nous fait remarquer que la route est barrée et que l'on doit
faire demi-tour. On parlemente, il est très énervé, avec un grand coup de godet, il nous dégage
la route, on se dépêche de passer en le remerciant. Pause au cimetière de Muret le château, il
fait de plus en plus chaud et le vent souffle toujours de face. Pause casse croûte à SebazacConcourès bien avant l'endroit prévu sur la feuille de route, on est en retard. La traversée de
Rodez est difficile, on se retrouve sur la voie rapide vers La Primaube, on n'est pas rassuré, on
se dépêche de se sauver de ce piège. Après La Primaube, on retrouve les petites routes
tranquilles. Petite pause à Requista, on suit ensuite le Tarn sur quelques kilomètres, la route est
très agréable malgré le vent de face.
Le Tarn à Lincou.
Pause à Belmont-sur-Rance avant d’attaquer
les 60 derniers kilomètres, dont 3 cols
Pause et pointage à Belmont-sur-rance, on prévient l'hôtelier que l'on sera très en retard,
Page 7 sur 11
21/07/2009
il nous reste trois cols avant d'arriver à Saint Pons de Thomières. Premier col en direction de
Lacaune, on flirte avec les 1000m d'altitude.
Les 1000m sont atteints entre Lacaune et
La Salvetat sur Agoult avec le col de Picotalen.
Arrivée à La Salvetat-sur-agout, la luminosité
commence à baisser, on va encore finir de nuit.
Ça y est, après le col de la Baraque, on est au col
de Cabaretou, il nous reste plus que la descente
à faire, 10Km de nuit tout de même et à 8 %....
En ce 13 juillet, c'est la fête à Saint Pons de Thomières, on arrive en plein défilé et
retraite aux flambeaux, les gamins nous jettent des confettis, on se faufile aux milieux de la
fanfare.
Le restaurateur nous accueille sèchement, il est 22h30, on devait le prévenir vers 21h30
de notre horaire d'arrivée. Il nous sert quand même à manger, cela fait deux jours que l'on est
très en retard sur l'horaire, du coup, on décide de partir plus tôt demain matin.
Etape 4 : 248Km, 3511m de dénivelé, 13h51mn, 17,88Km/heure de moyenne.
Mardi, ça sent la fin, réveil à 4h30, petit-déjeuner à 5h et départ vers 5h20, ça
commence mal, une partie du groupe rate une bifurcation dans l'obscurité, demi-tour,
finalement tout le mode se retrouve dans Saint Pons, on a perdu un quart d'heure de notre
marge. On démarre par un col aujourd'hui, les machines ont du mal à chauffer, la fatigue est là
ainsi que le mal aux fesses qui devient presque insupportable. Belle descente, on attaque
ensuite les Corbières, Aigne puis Homps, on est maintenant accompagné par les cigales. La
route est très agréable, le temps est couvert, il ne fait pas trop chaud et il n'y a pratiquement
pas de vent, ce qui est une chance dans cette région. Pointage à Lézignan-Corbières, on a de
l'avance sur l'horaire, alors on décide de prendre un café qui traîne un peu, ils ne sont pas
pressés de nous servir en ce 14 juillet. C'est reparti vers Durban puis Tuchan, quelques cyclos
nous accompagnent en ce jour férié. Le prochain arrêt est prévu à Estagel où l'on doit poster la
deuxième carte postale. À Estagel, on prend une petite route vers Pezilla la rivière, ça monte
encore, un cyclo nous avait dit "après Estagel, c'est tout plat"... Ensuite c'est la descente vers
Perpignan, heureusement que le GPS est là pour nous guider, cela tourne sans arrêt. J'avais
bien fait de bien étudier le parcours avant de le tracer sur Internet puis de le charger dans le
GPS. C'est vraiment un outil fait pour ce genre de randonnée, l'autonomie est au rendez-vous
(+ de 15h), cela évite de devoir sortir les cartes à chaque carrefour. Il faut bien étudier le
parcours avant le départ. Il y a eut quelques ratés avec des passages sur voies rapides où sur
Page 8 sur 11
21/07/2009
des nationales, elles ne sont pas toujours faciles à éviter. Nous voilà maintenant à Perpignan
après les 140Km du jour, une pause photo devant la pancarte, puis direction l'hôtel de police, il
est 11h50, on est dans les temps. On l'a fait, chacun se congratule, se félicite d'avoir relevé ce
défi qui s'annonçait difficile. Il est temps maintenant de retrouver la gare, célèbre gare de
Perpignan, ou l'on réussira à prendre une douche dans un "boui-boui" sordide avant de prendre
le TGV qui nous ramènera vers Paris ou nous attendent nos copains (Robert et Jean-Claude)
pour nous emmener vers notre banlieue Parisienne, bien loin des contrées traversées lors de
cette diagonale.
Le tour nous a précédé, nous en profitons pour
C’est fou comme quoi on devient matérialiste :
une nouvelle photo souvenir.
enfin le panneau « Perpignan » !!
Etape 5 : 140Km, 1128m de dénivelé, 6h05mn, 22,93km/heure de moyenne.
D'un point de vue mécanique, une seule crevaison et un pneu à hernie à changer, pas
de chute. Une météo plutôt favorable, pas de pluie, mais un fort vent de face dans les étapes 3
et 4.Coté physique, quelques coups de soleil, de la fatigue, un postérieur en feu pour tout le
monde, on a cumulé environ 50h de selle, cela se sent, et c'est l'un des aspects négatifs de
cette expérience.
Le groupe est bien homogène, solidaire et bien entraîné avec plusieurs 200Km, un 300
et un 400. Il n'y a eu aucune tension dans le groupe, la bonne humeur a régné tout au long du
parcours, ce qui nous a permis d'arriver au terme de cette aventure, aucun d'entre nous
n'envisageant une diagonale en solitaire.
On a parcouru 1198Km pour 11300m de dénivelé d'après mon GPS. Le timing de la
feuille de route était bon pour les deux premières étapes et complètement hors du coup pour
les étapes 3 et 4. Pour les étapes avec du relief, il ne faut pas prévoir plus de 20Km/heure de
Page 9 sur 11
21/07/2009
moyenne.
Cette première expérience a été une réussite, elle a été également riche en
enseignements pour la suite. On va récupérer un peu avant de se projeter vers l'avenir.
Au final, nous avons fait 1198Km, 11300mètres de dénivelé et mis 98h50mn pour faire
cette diagonale, objectif atteint.
Des informations et deux photos sur le site des diagonales de France (Juillet 2009 en
photos et le : 10/07/09). (http://diagonales.homelinux.net/adf/index.php)
Merci à nos chauffeurs, Patrick, Jean-Claude et Robert.
Le retour à Paris
Le parcours est sur le site du club, rubrique cyclotourisme puis organisation 2009.
Les moyennes données incluent tous les arrêts sauf le déjeuner.
Page 10 sur 11
21/07/2009
Les étapes :
Dunkerque-Crépy
en Valois
233Km
1337 m de dénivelé
9h10mn
25,35Km/heure
Crépy en ValoisDun sur Auron
298Km
1529 m de dénivelé
11h59mn
24,8Km/heure
Dun sur AuronJussac
280Km
3807 m de dénivelé
13h52mn
20,19Km/heure
Jussac-St Pons
de Thomières
248Km
3511 m de dénivelé
13h51mn
17,88Km/heure
St PonsPerpignan
140Km
1128 m de dénivelé
6h05mn
22,93Km/heure
Page 11 sur 11
21/07/2009