Libéralisation de la messe traditionnelle

Transcription

Libéralisation de la messe traditionnelle
Année 2007 - N° 15
Juillet--août
août--septembre 1,5 €
Juillet
Libéralisation de la messe
traditionnelle
A
près plusieurs mois
d’attente, le pape
Benoît XVI proclame
enfin solennellement par un motu
proprio (décret pris de sa propre
initiative) que la messe dite de
saint Pie V n’a jamais été interdite.
Tout prêtre peut la célébrer et faire
usage des livres liturgiques publiés
en 1962 par le pape Jean XXIII.
Dans cet éditorial je me
contenterai de faire quelques
remarques sur ce motu proprio et
sur la lettre qui l’accompagne. 1
La messe traditionnelle est
rétablie dans ses droits
Pendant plus de quarante ans,
pour appliquer les réformes du
Concile Vatican II, la hiérarchie
ecclésiastique s’est efforcée de
détruire la messe catholique, en
transformant, dans un esprit
œcuménique, le Sacrifice de la
nouvelle alliance en un simple
mémorial de la dernière cène.
Dans le même temps, on n’a pas
hésité à persécuter au nom de
l’obéissance à l’Église tous ceux
qui, prêtres ou laïcs, restaient
attachés à la messe traditionnelle !
Vouloir nous faire désobéir à
Dieu au nom de l’obéissance :
voilà ce que Monseigneur
Lefebvre appelait « le coup de
maître de Satan ». Ce faux
argument a poussé de nombreux
catholiques à accepter des
changements qu’ils sentaient
contraires à leur foi et a empêché
beaucoup d’âmes de rejoindre le
combat de la tradition. Le Pape
lui-même, dans le motu proprio
Summorum Pontificum, a enfin
reconnu qu’il s’agissait d’un
sophisme, que la messe
traditionnelle n’avait jamais été
interdite et que tout prêtre pouvait
la célébrer en toute conscience,
sans avoir à solliciter
d’autorisation.
Se réclamer de l’obéissance
contre la foi est un abus de
pouvoir.
Retenons cet aveu implicite qui
confirme notre bon droit dans la
lutte pour la messe traditionnelle
et nous encourage à continuer le
combat contre toutes les erreurs
qui ont été à l’origine de la
nouvelle liturgie.
A cette occasion il ne faut pas
oublier que, si la messe a retrouvé
ses droits dans l’Église, c’est grâce
à la résistance d’âmes
courageuses, qui se sont battues
contre vents et marées, à la suite
de Monseigneur Lefebvre, et ont
souffert d’être traitées comme des
parias par les hommes d’Eglise,
al ors qu ’ell es d éfen d ai ent
justement la foi de l’Eglise leur
mère.
Le combat continue
Dans son motu proprio, en
rétablissant la messe traditionnelle
dans sa dignité, le Pape la met
cependant sur un pied d’égalité
avec le nouveau rite, comme si
tous deux méritaient la même
estime et la même vénération.
Simultanément, dans la lettre aux
évêques qui accompagne le motu
proprio, Benoît XVI affirme que
ce document ne veut en rien
« amenuiser l’autorité du Concile
Vatican II ».
Prieuré Saint-Louis — 25 rue François Bruneau 44000 Nantes - Tél 02 40 29 48 70
1
A méditer
« Le respect de toutes les religions, si
fausses ou perverses soient-elles,
n’est que l’orgueilleuse négation du
respect dû à la Vérité. Pour aimer
sincèrement le vrai et le bien, il faut
n’avoir aucune sympathie pour l’erreur et le mal. »
P. Garrigou-Lagrange
Dieu, p.757
Or, si nous nous sommes battus
contre la nouvelle messe, c’est
pour des raisons de foi puisque,
comme le disaient les cardinaux
Bacci et Ottaviani, elle « s’éloigne
de façon impressionnante (…) de
la théologie catholique de la
sainte messe, telle qu’elle a été
formulée à la douzième session du
Concile de Trente ».2 Cette
nouvelle messe n’est que la
transposition liturgique des
théories œcuméniques prônées par
le dernier concile.
Nous devons donc encore nous
opposer avec persévérance aux
principes délétères qui ont essayé
de supprimer la messe catholique
et empêchent la mission divine de
l’Église pour la conversion des
âmes.
Il faut continuer à proclamer
que le poison de l’œcuménisme,
tendant à mettre sur un pied
d’égalité toutes les religions,
menace le corps mystique de
Jésus-Christ. De même, la dignité
de l’homme et ses pseudo-droits
issus de la Révolution française
sont contraires aux droits de Dieu.
L’Etat a des devoirs vis-à-vis de
Dieu et de la religion révélée, il
n’a pas le droit d’être laïque et
athée.
Fidélité aux œuvres de
tradition
Ce combat, nous pourrons le
mener par une fidélité encore plus
profonde à toutes les œuvres qui
luttent vraiment pour la tradition
de l’Église.
Ordinations à Ecône : des prêtres pour
la messe de toujours
Je ne parle pas de celles qui
n’ont qu’un attachement
sentimental à la messe
traditionnelle, au latin et à la
liturgie… et qui s’en contentent.
Communautés dont la Rome
conciliaire a voulu se servir (et se
servira peut-être encore) pour
diviser les traditionalistes, et les
amener à accepter les erreurs du
concile, en créant des espèces de
«réserves indiennes» de rite
traditionnel, dans le panthéon
œcuméniste des religions.
Je parle au contraire des œuvres
de la tradition qui osent proclamer
haut et fort leur opposition aux
erreurs modernes que les papes
avaient condamnées mais qui ont
pénétré dans l’Église lors du
dernier concile. Toutes ces œuvres
dont les membres ont compris que
le combat de la messe n’est qu’une
partie du combat de la foi, qui
n’ont pas peur d’être traités de
désobéissants, voire frappés de
censures ecclésiastiques…
invalides, comme la fausse
obéissance dont elles se réclament.
Tel est le meilleur service que
nous pourrons rendre à l’Église et
au Pape : par notre fidélité à la
Tradition, aider Benoît XVI à
vaincre toutes les pressions qui
peuvent s’exercer sur lui (comme
on l’a vu pour le motu proprio)
afin qu’il redonne à l’Église sa
doctrine intégrale.
Abbé Pierpaolo-Maria Petrucci
Notes de la rédaction
1. Pour une analyse détaillée, vous
pouvez consulter le texte de M. l’Abbé
Duverger, publié sur le site de la Porte
Latine. Ce texte, le dossier de DICI
contenant tous les documents et la
cassette de la conférence explicative
que M. l’abbé Petrucci a tenue à
Nantes le 13 juillet peuvent également
être commandés au Prieuré. (10 € port
compris).
Rions un peu...
elle avait saisi par le chignon une femme de sa bande qu'elle
voulait corriger. Voulant se faire comprendre, elle ajoute moult
détails superflus. À bout de patience, le père l'arrête subitement
et la presse d'en finir. «Enfin, dis-moi exactement ce que tu as
fait à cette malheureuse ?» — «Tiens, répond-elle, voici !» A
ces mots, elle prend à deux mains tout ce qu'elle peut empoigner
des cheveux du père et se met à les tirer à elle de toutes ses forces. «Assez, assez ! Lâche-moi ! Je comprends maintenant.» —
«Non, tu ne peux pas me comprendre encore, car je l'ai tenue
plus longtemps que cela et j'ai tiré plus fort. Je veux que tu saches tout.»
Le père finit pas se soustraire au martyre que la mégère lui
faisait endurer. «Bien, fit-elle à la fin, en fixant la touffe de cheveux qui restaient entre ses doigts : c'est à peu près comme cela
que ça s'est passé. Si tu avais eu plus de cheveux, j'aurais pu te
faire mieux comprendre. Mais c'est égal. Tu peux avoir l'idée de
mon chagrin quand je pense à ma mauvaise action. Bénis-moi
maintenant et demande au Bon Dieu de me pardonner.»
Confession... complète
Pendant une confession un homme s’accuse :
- Pardonnez-moi, mon Père, parce que j’ai péché. Pendant la
dernière guerre j’ai caché un réfugié.
- Ce n’est pas un péché, mon fils.
- Le problème c’est que… je lui ai fait payer un loyer…
- Ce n’est pas très charitable… mais enfin ...vous couriez un
risque...
- Oh merci, mon Père… mais j’ai encore une question à vous
poser…
- Je vous écoute.
- Dois-je lui dire que la guerre est finie…?
Repentir échevelé
Le père Roure était missionnaire chez les Indiens «PlatsCôtés-de-Chiens». Une année, quelques jours à peine après Pâques, une femme revient toute seule à la mission. Elle se jette
aux pieds du père Roure et, toute en larmes, lui avoue sa faute :
2
Euthanasie : le bouleversant
témoignage de Pierre Panis
N
é en 1952, marié en
1977, viticulteur-arboriculteur de
profession, hyper dynamique de
nature, je vivais heureux et croquais
la vie à pleines dents. Un jour, vers
la fin de l'année 1985, j'avais 33
ans, j'ai commencé à être gêné pour
utiliser un tournevis. Six mois après
j'étais en fauteuil roulant et, trois
ans après, ne pouvant plus tenir ma
tête, j'optais pour le lit... que je n'ai
plus quitté depuis ce jour. Aujourd'hui, je suis entièrement paralysé,
trachéotomisé, branché à un appareil respiratoire et ne peux désormais remuer que les yeux.
Cette maladie, appelée "Sclérose
latérale amyotrophique" (S.L.A.) ou
"maladie de Charcot" entraîne une
dégénérescence inexorable de tous
les muscles et conduit rapidement le
malade à une dépendance totale.
Par bonheur, je possède un ordinateur équipé d'un logiciel spécial qui
me permet d'écrire avec les yeux.
C'est grâce à cet équipement que je
peux vous écrire aujourd'hui.
Le premier moment d'abattement
passé, je me suis tourné vers le Ciel
et j'ai demandé : pourquoi moi ? ? ?
Mon sort me paraissait injuste ; il
y a tant de chômeurs professionnels... Tant d'individus sans foi ni
loi... Pourquoi moi ?
Je voulais comprendre... et j'ai
compris ! J'ai compris qu'il m'avait
fallu cette maladie pour me rendre
compte que, comme beaucoup de
monde, je me mettais la conscience
tranquille en allant à la messe le
dimanche mais qu'en fait, j'étais très
loin de suivre la route du Seigneur.
Aujourd'hui, je suis entièrement
paralysé, je ne peux remuer que les
yeux mais je suis heureux :
- heureux de marcher à nouveau sur
la route du Seigneur,
- heureux de vivre enfin en conformité avec mon idéal,
- heureux d'être modestement utile à
mon Dieu.
Issu d'une vieille famille terrienne, catholique et pratiquante,
ayant toujours eu la Foi, à l’annonce de ma maladie, je me suis
jeté en elle avec le désespoir et la
frénésie d'un naufragé sur une
bouée de sauvetage... Malgré l'extrême douleur des premières années : le désarroi dure tant que dure
la descente aux enfers, j'ai maintenu
ma confiance en Dieu…
La descente dure tant qu'il reste
des muscles à immobiliser, à paralyser. A partir de là, quand on a touché le fond, quand la maladie ne
trouve plus de quoi alimenter son
appétit destructeur, on entre dans ce
que nos éminents spécialistes appellent la phase terminale. Il y a 17 ans
que je suis en phase terminale, je
m'y suis habitué et, au risque de
vous surprendre, ma joie de vivre
balayant ou occultant tous les inconvénients et contraintes liés à
mon état, je suis heureux !
J'ai les idées bien en place et aucune envie de me plaindre !
Oserai-je dire : au contraire !...Car
cette maladie est, pour moi, une
sanctification forcée… Gloire à
Dieu !
Réaction au malheur incompréhensible pour la plupart, mais Dieu
remplit ma vie et je ne manque de
rien. Le bonheur serait il subjectif et
totalement indépendant de toute
3
jouissance humaine ? Je laisse à
chacun le soin de méditer cette pensée qui est une approche directe de
l'influence permanente de Dieu
dans nos vies, par une action à la
fois permanente et imperceptible
sur notre coeur, notre ressenti et nos
évidences fondamentales...
Oui, la souffrance existe, aussi
bien physique que morale mais il
est écrit dans la Bible : Matthieu 11,
28-30 « Venez à moi, vous tous qui
peinez et ployez sous le fardeau, et
moi je vous soulagerai. Chargezvous de mon joug et mettez-vous à
mon école, car je suis doux et humble de coeur, et vous trouverez soulagement pour vos âmes. Oui, mon
joug est aisé et mon fardeau léger."
Je suis là pour en témoigner !... J'ai,
bien souvent, remonté le moral de
gardes-malades désespérées pour
des peines légères et passagères
mais j'ai moi-même rarement perdu
le moral et je n'ai jamais perdu l'espoir parce que je n'ai jamais douté
de l’Amour de Dieu.
Comment penser à l'euthanasie
quand on a Dieu dans le coeur et
quand aucune souffrance ne peut
altérer notre confiance en Lui...
Les « sans Dieu » sont à plaindre
car ils ne connaissent pas l'incommensurable bonheur de se sentir
aimé de Dieu, ils ne peuvent pas
imaginer le secours bien réel dont
bénéficient les amis de Dieu dans
l'épreuve. Quand l'enfer se déchaîne
contre nous, nous savons qu'il ne
s'agit que d'une épreuve supplémentaire, destinée à tester notre Foi et
notre confiance envers le ToutPuissant, Créateur de tout ce qui
est…
Il faut savoir que nous avons été
créés par un débordement de l’Amour Infini de Dieu et que toutes
nos souffrances sont nécessaires à
notre purification, pour la préparation de notre éternité bienheureuse
dans la Gloire de Dieu.
Oui, quand l'enfer se déchaîne
contre nous, nous accentuons notre
prière, nous implorons le Ciel et
nous gardons confiance... alors que
les « sans Dieu », dans la même
situation, désespèrent, appellent la
mort et revendiquent le droit à mourir. Ils appellent ça « mourir dans la
dignité » ! Ne s'agit il pas plutôt de
désespoir et de lâcheté ? Ce qui est
grave, parce qu'irréversible, c'est
qu'ils refusent la Volonté Divine qui
est Lumière et se précipitent dans la
mort qui est ténèbres.
Dieu respectera leur choix, leur
libre arbitre, et les laissera aller
dans les ténèbres éternelles puisque
telle est leur volonté, libre et délibérée.
Alors que celui qui accepte et
offre sa souffrance se met en phase
avec la Volonté divine parce qu'il
fait preuve d’humilité, d’obéis-
sance, de soumission, de confiance
et d’amour envers notre Créateur et
Rédempteur. La souffrance acceptée et offerte purifie notre âme,
constitue une protection contre l'enfer et fait office de sauf-conduit
pour le purgatoire dont elle peut
réduire sensiblement la durée.
L'euthanasie est donc criminelle à
double titre : pour le temps et pour
l'éternité. Par son refus radical de la
Volonté Divine elle est un billet
pour l'enfer.
Il en est de même pour l'avortement. La culpabilité de l'avorteuse
est même bien pire car, pour un
confort égoïste, elle ôte la vie à son
propre enfant qui possède déjà une
âme immortelle et vivra donc éternellement dans le Ciel en qualité de
martyr de sa propre mère.
Mais il est important de savoir que
Dieu pardonne au pire des criminels
qui implore son pardon avec un repentir sincère. Chacun peut donc
décider de revenir à Dieu à tout moment mais, en nos temps troublés, il
serait quand même prudent de ne
pas attendre.
E
n conclusion, qu'importe
notre vie actuelle, offrons la joyeusement à la divine Justice, soyons
des amis fidèles de notre Dieu
d'amour et de miséricorde, des esclaves de l'Amour, car nous savons
que nous passerons l'éternité dans
sa Gloire et que la vision béatifique
chavirera perpétuellement notre
coeur dans le ravissement et dans
l'extase.
Pierre Panis
La finalité du vêtement
C
ertaines
personnes
s'offusquent parce que l'Église
nous impose des règles vestimentaires. "L'Église doit s'occuper du
salut des âmes, clament-elles. Les
questions vestimentaires ne la
concernent pas." C'est oublier un
peu rapidement que la nature humaine est composée de l'union du
corps et de l'âme. La manière de
vêtir le corps aura donc des conséquences sur la vie de l'âme.
Pour bien comprendre le sens
des prescriptions de l'Église, il faut
faire un peu de philosophie et de
théologie et commencer par se poser la question : "Pourquoi le vêtement ?"
Le livre de la Genèse (II, 25)
nous dit que, au paradis terrestre,
"Adam et sa femme étaient nus
tous deux, sans en avoir honte".
Leurs corps étaient ennoblis et
comme irradiés par la Présence
divine. "Adam lui-même n'était
pas nu, dit saint Ambroise, puis-
que l'innocence le revêtait." Et
saint Jean Chrysostome ajoute :
"La grâce céleste les couvrait
comme d'un
splendide vêtement."
La bure de saint François : signe
extérieur de son amour de la pauvreté
Adam et Ève avaient reçu de
Dieu non seulement des dons sur4
naturels (la grâce sanctifiante, les
vertus infuses, les dons du Saint
Esprit), mais aussi des dons préternaturels qui perfectionnaient encore leur nature : l'immortalité,
l'impassibilité, la science infuse et
l'intégrité.
Or, le péché originel leur a fait
perdre tous ces cadeaux du Bon
Dieu. C'est la compréhension de la
différence qui en a résulté qui va
nous aider à donner une réponse
complète à la question posée.
Il nous faut considérer successivement trois dons préternaturels :
l'impassibilité, l'intégrité et la
science infuse.
L'impassibilité
L'impassibilité est l'exemption
de toute maladie, de toute infirmité
et de toute souffrance. Au paradis
terrestre, Adam et Ève ne subissaient aucun genre de souffrance ;
le climat en particulier ne les indisposait jamais. Ils jouissaient
d'un bien-être naturel et continuel.
Adam et Ève ayant perdu ce
don préternaturel d'impassibilité
par le péché originel, leur nature
était désormais soumise à la souffrance, notamment aux rigueurs du
climat, au froid de l'hiver et au soleil brûlant de l'été. Voilà la première utilité du vêtement :
l'homme doit se couvrir en hiver
pour se protéger du froid et il doit
se couvrir en été pour se protéger
du soleil (les Touaregs et autres
habitants du désert ont très bien
compris que ce n'est pas en se dénudant complètement que l'on
souffre moins de la chaleur).
Cette première raison est la plus
facile à comprendre, mais c'est
aussi la moins profonde.
L'intégrité
Par le don d'intégrité, l'harmonie la plus parfaite existait dans
l'être humain : les sens et les passions étaient subordonnés à la raison, et la raison était soumise à
Dieu. Tout était dans l'ordre et
dans l'harmonie voulus et créés par
Dieu.
Le péché originel va malheureusement bouleverser cette belle
harmonie et l'homme sera désormais soumis à la concupiscence,
c'est-à-dire une recherche effrénée
des biens sensibles. L'homme, au
lieu de se porter d'abord sur les
biens de l'esprit, convoite avec un
grand désir les plaisirs charnels.
Pour mener une vie droite, il devra
désormais lutter contre la concupiscence. Un des moyens à employer est de cacher les parties
déshonnêtes du corps pour ne pas
se laisser entraîner ou entraîner
d'autres personnes au péché.
L'homme devra donc toujours
être vêtu de façon décente en public, quels que soient les lieux et
les circonstances. C'est pourquoi la
vertu de modestie est indispensable pour pratiquer la pureté.
Les ennemis de l'Église ont très
bien compris ce deuxième point.
"Faites des coeurs vicieux, disait
Nubius, l'un des maîtres de la
franc-maçonnerie italienne au
XIXème siècle, et vous n'aurez
plus de catholiques." De là, toutes
les consignes qui ont été données
pour favoriser les vêtements indécents et scandaleux. Il est vraiment
malheureux de voir tant de catholiques tomber ainsi dans les pièges
du démon et adopter ces modes
actuelles.
La science infuse
Adam et Ève recevaient directement de Dieu toutes les lumières et
connaissances naturelles et surnaturelles dont leur intelligence avait
besoin ici-bas et ils n'étaient point
sujets à l'erreur.
Le péché originel leur a fait perdre aussi cette science et désormais l'homme doit faire des efforts
intellectuels pour acquérir les
connaissances nécessaires. De
plus, le mode de connaissance a
changé : l'homme ne connaît plus
par des idées infuses directement
par Dieu mais il connaît par l'intermédiaire des sens. L'intelligence
doit abstraire des concepts (des
idées) à partir des perceptions sensibles.
Quel rapport avec le vêtement ?
L'homme est composé d'un
corps et d'une âme. Celle-ci ne
peut pas se voir directement et ne
peut pas être appréhendée par les
sens. Elle sera donc connue par les
paroles (la parole a été donnée par
Dieu à l'homme pour exprimer sa
pensée, et donc pour faire connaître ce qu'il y a dans l'âme), par les
actions qu'elle commandera et aussi, d'une certaine façon, par le vêtement. C'est pourquoi on peut dire
que le vêtement est une manifestation de l'âme. Donnons un exemple pour illustrer ce point.
Pourquoi les magistrats, les
gendarmes, les douaniers, les prêtres, les religieux portent-ils un
uniforme ? Parce qu'ils ont une
fonction particulière ; ils exercent
une mission sociale : rendre la justice, faire respecter l'ordre, surveiller les frontières, prêcher la doctrine catholique, être des modèles
des vertus chrétiennes. Cette mission leur confère des droits et des
devoirs particuliers. Or, ceux-ci ne
5
se situent pas au niveau du corps,
mais de l'âme. L'uniforme doit
correspondre à une grandeur d'âme
particulière, à une noblesse (au
sens premier du mot), à une
"vocation" parce qu'il exprime une
mission particulière. On attend
Costume traditionnel de Châteaulin
d'un magistrat ou d'un gendarme,
non seulement qu'ils fassent correctement leur travail pour le bien
commun de la société, mais également qu'ils soient honnêtes et irréprochables dans leur vie privée.
Le vêtement exprime des caractéristiques de l'âme. Il faut donc
chercher non seulement à ne pas
être indécent (côté négatif), mais
aussi à être bien habillé (côté positif), à être beau.
Le beau est le rayonnement du
vrai et du bien. Un être ou une
chose qui ne sont pas vrais ou qui
ne sont pas bons ne peuvent pas
être beaux ; c'est métaphysiquement impossible car ces notions,
que l'on appelle en philosophie les
transcendantaux (le vrai, le bien, le
beau, l'être et l'unité), sont convertibles.
Un beau vêtement est celui qui
correspond à la qualité de la personne, à sa situation, à son milieu
social... Il fera connaître et mettra
en valeur la personne, non pas le
corps en tant que corps, mais l'âme
à travers le corps, car la partie la
plus noble et donc la plus belle de
notre nature n'est pas le corps mais
l'âme.
Un beau vêtement n'est donc
jamais provocateur car il sera empreint de douceur, de modestie, de
profondeur. Répétons-le : le vêtement doit servir à exprimer l'âme
et donc, en définitive, doit élever
vers Dieu, le créateur des âmes qui
veut y résider par sa grâce.
Considérons l'exemple de nos
ancêtres qui avaient compris cela
et qui le mettaient en pratique.
Pensons aux beaux costumes régionaux qu'ils avaient confectionnés et qui étaient pratiquement des
chefs d'oeuvre ! Même les habits
les plus simples respiraient la paix,
la force, la douceur, la beauté ; ils
témoignaient vraiment de l'équili-
bre de l'âme chrétienne. Ils facilitaient également l'éducation chrétienne des enfants car un message
était ainsi transmis en profondeur.
Essayons de retrouver cet esprit
pour être toujours bien habillés
afin que le vêtement garde vraiment sa finalité profonde qui est
d'être non seulement un ornement
du corps, mais aussi et surtout de
l’âme.
Abbé Pascal Lorber
Actualité de la Tradition
Chronique du Prieuré
Chemillé I, remportèrent la victoire
sur le gazon nantais : 4 à 2. A l’heure
de la remise des coupes, tous les
joueurs pouvaient se flatter d’avoir
donné le meilleur d’eux-mêmes. C’est
l’essentiel. Le titre n’est qu’éphémère
et sera remis en jeu l’année prochaine.
Samedi 19 mai : tournoi de football
au Parc du Grand Blottereau.
Pour sa troisième édition, le tournoi
de football Nantes-Tradition a réuni
onze équipes, le samedi 19 mai 2007,
au parc du Grand Blottereau à Nantes :
les joueurs venaient de Bretagne
(quatre équipes : les Fennecs, les Dalton, les P’tits Lus et bien sûr l’équipe
ecclésiastique), mais aussi de Tours,
de Chemillé, voire de Poitiers et de la
région parisienne.
Dès le début de la compétition, la
lutte fut farouche (et acrobatique !)
autour du ballon rond et les sportifs
firent montre d’une technique imparable : précision des passes et des tirs,
virtuosité du jeu de jambes, maîtrise
des sauts, presque « périlleux », sans
compter l’efficacité du jeu d’équipe.
Après un long suspense, les Fennecs, opposés en finale à l’équipe de
Samedi 2 et dimanche 3 juin : kermesse au Prieuré Saint-Louis.
Grâce aux prières de nos amies les
clarisses de Morgon nous avons bénéficié d’un temps idéal pendant les
deux jours de notre kermesse annuelle.
Le samedi 2 juin, les organisateurs
s’affairaient dans la cour du Prieuré
pour installer tous les stands et pouvoir accueillir les visiteurs dès quinze
heures. Pendant cet après-midi, l’accent fut mis sur les jeux, parmi lesquels de nombreux inédits, pour la
plus grande joie des enfants. Après la
messe du premier samedi du mois, on
se regroupa au fond de la cour du
prieuré pour un sympathique barbecue.
La fête se poursuivit le lendemain,
dimanche, encore plus solennelle puisque présidée par M. l’abbé de Cacqueray, Supérieur du district de France de
la Fraternité Saint-Pie-X. Dans son
homélie, il nous invita à rechercher
l’union à Dieu Trinité, qui habite en
nous.
A la sortie des messes, les fidèles
des différentes chapelles desservies
par nos prêtres (Vannes, Pornichet, la
Vendée) eurent la joie de se retrouver
et de discuter paisiblement… Entretenir et resserrer les liens d’amitié, dans
une société de plus en plus individualiste, c’est aussi un but non négligeable de l’organisation des kermesses.
Vers 13 H 30, grâce à nos cuisinières, serveuses et serveurs qui forment
une équipe hors pair, efficace et souriante, quelque 300 convives partagèrent un délicieux repas. Au moment du
dessert, surprise ! Un gâteau est posé
devant notre prieur, tout le monde
chante : « bon anniversaire ! » M.
l’abbé Petrucci a vingt ans …de sacerdoce et les fidèles lui offrent un cadeau « utile » : un GPS, pour qu’il ne
se perde plus dans la région nantaise
lors de ses déplacements apostoliques
et qu’il évite les bouchons. « Vous
m’avez indiqué le chemin de Nantes,
j'essaierai de vous montrer le chemin
du Ciel », promet M. le Prieur, reprenant une phrase célèbre du saint curé
d’Ars.
Après la prière d’action de grâces,
les stands sont de nouveau ouverts :
Quelques instantanés pris lors du tournoi de football.
6
course de bateaux radiocommandés, labyrinthes, jeux de réflexes, tir à la carabine, aux
fléchettes et même prêt de déguisements pour
les fillettes qui rêvent d’être princesses.
De temps à autre, sur l’estrade, un petit
spectacle : sketch ou danses folkloriques
charme le public. Bref, les visiteurs ne rentrent chez eux qu’à la tombée de la nuit …et
les courageux organisateurs s’attellent au
démontage. Merci à tous ceux qui se sont
dévoués sans ménager leurs forces pour le
succès de cette fête.
Vendredi 29 juin : ordinations à Ecône
L’année 2007 restera dans les mémoires
au Prieuré Saint Louis et à l’école du même
nom. En effet, après six années d’études et de
prières, voilà que l’un des enfants de la paroisse est ordonné prêtre à Ecône.
A 9 H 30, la procession d’entrée se déroule solennellement de la chapelle à la
grande tente blanche posée au fond de la prairie et qui abritera la cérémonie : en tête les
servants de messe, suivis des séminaristes,
des ordinands : diacres ou sous diacres et
d’un grand nombre de prêtres désireux de
fêter leur anniversaire de sacerdoce et d’entourer leurs futurs confrères dans le sacerdoce. Les fidèles venus de tous horizons assistent à la messe sous un soleil seulement
voilé de temps en temps par un nuage passager.
Dans un long sermon, Mgr Williamson
brosse, étape par étape, un tableau de l’affrontement entre l’hérésie moderniste et la
doctrine catholique authentique. Nous sommes encore au cœur de cette terrible bataille
même si la « libéralisation » officielle de la
messe traditionnelle est déjà une victoire.
Les cérémonies d’ordination commencent.
D’abord les sous-diacres deviennent diacres,
s’élevant à la dernière marche avant le sacerdoce. Revêtus de leurs ornements, ils regagnent leur place.
C’est ensuite le moment le plus émouvant
de la cérémonie : l’ordination de neuf nouveaux prêtres dont deux moines. Tous reçoivent leur chasuble et quelques instants après
sont consacrés à Dieu pour toujours.
Ensuite, aidés par un prêtre assistant, les
nouveaux ordonnés concélèbrent la messe
avec l’évêque en récitant ensemble les prières
du Canon. Ainsi, ils célèbrent leur véritable
première messe le jour même de leur ordination.
Après les dernières prières, la procession
remonte jusqu’à la statue de saint Pie X devant l’entrée du séminaire. Les nouveaux
prêtres et diacres se prêtent au jeu des photographes avant de pouvoir enfin retrouver leur
famille.
Mais, très rapidement, les fidèles se mettent en cercle pour recevoir la bénédiction
des nouveaux prêtres. Quelle émotion de voir
Monsieur l’abbé de Lestrange bénir sa maman, les ecclésiastiques du Prieuré Saint
Louis, ses anciens instituteurs de Nantes
(Sœur Marie-Médiatrice et Frère Pascal) !
Les fidèles venus de si loin sont récompensés
de leur peine par cette belle cérémonie et ils
exultent.
Dimanche 8 juillet : première messe de
M. l’abbé de Lestrange à Nantes.
Le 8 juillet, devant une foule nombreuse,
M. l’abbé de Lestrange vient célébrer une
première messe dans son prieuré d’origine.
L’homélie de M. l’abbé Bonneterre est une
belle évocation du combat de Monseigneur
Lefebvre pour la restauration du sacerdoce.
La chorale, qui s’est préparée de longue date
pour faire honneur au jeune prêtre, donne le
meilleur d’elle-même. La fête se poursuit par
une réception au château de Goulaine. Il est
certain qu’une pluie de grâces est tombée sur
le Prieuré Saint-Louis en ce jour et nous espérons que toutes ces belles cérémonies donneront de bonnes idées aux jeunes de la paroisse.
Samedi 28 juillet : Pèlerinage à SainteAnne d’Auray
Ce samedi, de courageux pèlerins matinaux se réunissent devant la cathédrale de
Vannes dès 8 H 30 ! Ils ont l’intention de
rallier Sainte-Anne d’Auray dans l’aprèsmidi.
En attendant l’arrivée du car qui doit amener d’autres marcheurs de Nantes, ils visitent
l’édifice et se recueillent devant les reliques
de saint Vincent Ferrier, un des plus grands
thaumaturges de tous les temps, et celles du
bienheureux Pierre-René Rogue, prêtre réfractaire guillotiné à la Révolution.
Lorsque tous sont fin prêts, M. l’abbé Petrucci leur confie les intentions de cette marche. Le pèlerinage est lancé !
La colonne s’ébranle derrière les porteurs
de bannières et la statue de sainte Anne.
Grâce aux prières des clarisses de Morgon, le
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Pèlerinage à Sainte-Anne
soleil brille, d’abord timidement, puis
franchement au-dessus des marcheurs
qui égrènent les Ave du Rosaire, entrecoupés de cantiques. La colonne va
bon train, enthousiasmée par ce beau
temps !
Vers 11 H 00, une première halte
auprès d’une charmante petite chapelle
permet à chacun de reprendre des forces et de compléter un petit déjeuner
succinct ou omis. Les enfants sont pris
en charge et conduits en voiture jusqu’au lieu du pique-nique, éloigné de
7 km. Les adultes ont une heure et
demie pour couvrir à pied cette même
distance.
Enfin, dans un vaste champ proche
de Mériadec, sur l’herbe coupée le
matin même par le propriétaire très
attentionné, chacun pose son sac et en
tire un repas. De nombreuses personnes rejoignent le pèlerinage à ce moment ; parmi elles, très applaudies, nos
Sœurs du Rafflay.
Après une heure de pause conviviale, on se relève, sac au dos, et la
colonne s’étire bientôt dans le sousbois. Le parcours choisi par les organisateurs invite à méditer sur les beautés
de la Création : le pèlerinage traverse
tour à tour des champs de maïs, de
petits villages fleuris, des prés ver-
Ecône, 29 juin 2007
doyants où les vaches regardent placidement passer cette drôle de caravane.
Vers 15 H 30, les pèlerins, de plus
en plus nombreux, entrent en procession dans le sanctuaire puis dans la
chapelle de l’Immaculée où les attendent de nombreux fidèles qui n’ont pu
participer à la marche. La messe solennelle de clôture est célébrée par
M. l’abbé de Cacqueray devant trois
cents personnes. Dans son homélie,
notre Supérieur de district nous invite
à prier avec plus de foi, puis il offre
sur la patène toutes les intentions des
pèlerins. Il lui faudra même multiplier
les hosties pour pouvoir donner le
Corps du Christ à tous les fidèles désireux de le recevoir...
Après la traditionnelle photo souvenir dans le cloître, chacun rentre chez
soi, le cœur en fête. ■
Activités des mois à venir
Mercredi 12 septembre : réunion des responsables d’œuvres à 20 H 30 au Prieuré Saint-Louis.
Lundi 17 septembre : rentrée scolaire à l’Ecole Saint-Louis.
Mercredi 19 septembre: rentrée des catéchismes: à Nantes à14 H 30, à Saint-Brevin à 15 H 30.
Samedi 22 septembre: pèlerinage à l’île d’Yeu sous la présidence de M. l’abbé de Cacqueray. 8 H 45 : rendez-vous à SaintGilles-Croix-de-Vie. Vers 10 H 00 : Arrivée à l’Ile d’Yeu. Dépôt d’une gerbe sur la tombe du maréchal Pétain.
11 H 30 : Messe. 12 H 30 : Repas tiré du sac. Visites. 17 H 45 : Départ de l’Ile d’Yeu. Tarifs : adulte : 30 €, enfant (- de 18
ans) : 22 € . Ce prix comprend le trajet aller-retour en bateau et la visite du musée. Renseignements et inscriptions au Prieuré
Saint-Louis.
Dimanche 30 septembre: pèlerinage à Loublande. Départ à 15 H 00 de Saint-Laurent-sur-Sèvre.
Lundi 1er octobre : rentrée du cercle des Familles. Réunions le 1er lundi de chaque mois à 20 H 30. Renseignements auprès
de M. l’Abbé de Maillard (06 707 48 555)
Dimanche 7 octobre : rentrée paroissiale au château de La Poterie, sous la présidence de M. l’abbé Pflüger, premier assistant
de Mgr Fellay.
27, 28 et 29 octobre: pèlerinage du Christ-Roi à Lourdes.
L’Hermine. Directeur de la publication : Fr. Pascal Goulot. - Rédacteur : Abbé P.-M. Petrucci.
Imprimé par nos soins / ISSN 1773-3235 / CPPAP 0107G85934 / e-mail : [email protected] / www.prieurestlouis.net
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