Libéralisation de la messe traditionnelle
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Libéralisation de la messe traditionnelle
Année 2007 - N° 15 Juillet--août août--septembre 1,5 € Juillet Libéralisation de la messe traditionnelle A près plusieurs mois d’attente, le pape Benoît XVI proclame enfin solennellement par un motu proprio (décret pris de sa propre initiative) que la messe dite de saint Pie V n’a jamais été interdite. Tout prêtre peut la célébrer et faire usage des livres liturgiques publiés en 1962 par le pape Jean XXIII. Dans cet éditorial je me contenterai de faire quelques remarques sur ce motu proprio et sur la lettre qui l’accompagne. 1 La messe traditionnelle est rétablie dans ses droits Pendant plus de quarante ans, pour appliquer les réformes du Concile Vatican II, la hiérarchie ecclésiastique s’est efforcée de détruire la messe catholique, en transformant, dans un esprit œcuménique, le Sacrifice de la nouvelle alliance en un simple mémorial de la dernière cène. Dans le même temps, on n’a pas hésité à persécuter au nom de l’obéissance à l’Église tous ceux qui, prêtres ou laïcs, restaient attachés à la messe traditionnelle ! Vouloir nous faire désobéir à Dieu au nom de l’obéissance : voilà ce que Monseigneur Lefebvre appelait « le coup de maître de Satan ». Ce faux argument a poussé de nombreux catholiques à accepter des changements qu’ils sentaient contraires à leur foi et a empêché beaucoup d’âmes de rejoindre le combat de la tradition. Le Pape lui-même, dans le motu proprio Summorum Pontificum, a enfin reconnu qu’il s’agissait d’un sophisme, que la messe traditionnelle n’avait jamais été interdite et que tout prêtre pouvait la célébrer en toute conscience, sans avoir à solliciter d’autorisation. Se réclamer de l’obéissance contre la foi est un abus de pouvoir. Retenons cet aveu implicite qui confirme notre bon droit dans la lutte pour la messe traditionnelle et nous encourage à continuer le combat contre toutes les erreurs qui ont été à l’origine de la nouvelle liturgie. A cette occasion il ne faut pas oublier que, si la messe a retrouvé ses droits dans l’Église, c’est grâce à la résistance d’âmes courageuses, qui se sont battues contre vents et marées, à la suite de Monseigneur Lefebvre, et ont souffert d’être traitées comme des parias par les hommes d’Eglise, al ors qu ’ell es d éfen d ai ent justement la foi de l’Eglise leur mère. Le combat continue Dans son motu proprio, en rétablissant la messe traditionnelle dans sa dignité, le Pape la met cependant sur un pied d’égalité avec le nouveau rite, comme si tous deux méritaient la même estime et la même vénération. Simultanément, dans la lettre aux évêques qui accompagne le motu proprio, Benoît XVI affirme que ce document ne veut en rien « amenuiser l’autorité du Concile Vatican II ». Prieuré Saint-Louis — 25 rue François Bruneau 44000 Nantes - Tél 02 40 29 48 70 1 A méditer « Le respect de toutes les religions, si fausses ou perverses soient-elles, n’est que l’orgueilleuse négation du respect dû à la Vérité. Pour aimer sincèrement le vrai et le bien, il faut n’avoir aucune sympathie pour l’erreur et le mal. » P. Garrigou-Lagrange Dieu, p.757 Or, si nous nous sommes battus contre la nouvelle messe, c’est pour des raisons de foi puisque, comme le disaient les cardinaux Bacci et Ottaviani, elle « s’éloigne de façon impressionnante (…) de la théologie catholique de la sainte messe, telle qu’elle a été formulée à la douzième session du Concile de Trente ».2 Cette nouvelle messe n’est que la transposition liturgique des théories œcuméniques prônées par le dernier concile. Nous devons donc encore nous opposer avec persévérance aux principes délétères qui ont essayé de supprimer la messe catholique et empêchent la mission divine de l’Église pour la conversion des âmes. Il faut continuer à proclamer que le poison de l’œcuménisme, tendant à mettre sur un pied d’égalité toutes les religions, menace le corps mystique de Jésus-Christ. De même, la dignité de l’homme et ses pseudo-droits issus de la Révolution française sont contraires aux droits de Dieu. L’Etat a des devoirs vis-à-vis de Dieu et de la religion révélée, il n’a pas le droit d’être laïque et athée. Fidélité aux œuvres de tradition Ce combat, nous pourrons le mener par une fidélité encore plus profonde à toutes les œuvres qui luttent vraiment pour la tradition de l’Église. Ordinations à Ecône : des prêtres pour la messe de toujours Je ne parle pas de celles qui n’ont qu’un attachement sentimental à la messe traditionnelle, au latin et à la liturgie… et qui s’en contentent. Communautés dont la Rome conciliaire a voulu se servir (et se servira peut-être encore) pour diviser les traditionalistes, et les amener à accepter les erreurs du concile, en créant des espèces de «réserves indiennes» de rite traditionnel, dans le panthéon œcuméniste des religions. Je parle au contraire des œuvres de la tradition qui osent proclamer haut et fort leur opposition aux erreurs modernes que les papes avaient condamnées mais qui ont pénétré dans l’Église lors du dernier concile. Toutes ces œuvres dont les membres ont compris que le combat de la messe n’est qu’une partie du combat de la foi, qui n’ont pas peur d’être traités de désobéissants, voire frappés de censures ecclésiastiques… invalides, comme la fausse obéissance dont elles se réclament. Tel est le meilleur service que nous pourrons rendre à l’Église et au Pape : par notre fidélité à la Tradition, aider Benoît XVI à vaincre toutes les pressions qui peuvent s’exercer sur lui (comme on l’a vu pour le motu proprio) afin qu’il redonne à l’Église sa doctrine intégrale. Abbé Pierpaolo-Maria Petrucci Notes de la rédaction 1. Pour une analyse détaillée, vous pouvez consulter le texte de M. l’Abbé Duverger, publié sur le site de la Porte Latine. Ce texte, le dossier de DICI contenant tous les documents et la cassette de la conférence explicative que M. l’abbé Petrucci a tenue à Nantes le 13 juillet peuvent également être commandés au Prieuré. (10 € port compris). Rions un peu... elle avait saisi par le chignon une femme de sa bande qu'elle voulait corriger. Voulant se faire comprendre, elle ajoute moult détails superflus. À bout de patience, le père l'arrête subitement et la presse d'en finir. «Enfin, dis-moi exactement ce que tu as fait à cette malheureuse ?» — «Tiens, répond-elle, voici !» A ces mots, elle prend à deux mains tout ce qu'elle peut empoigner des cheveux du père et se met à les tirer à elle de toutes ses forces. «Assez, assez ! Lâche-moi ! Je comprends maintenant.» — «Non, tu ne peux pas me comprendre encore, car je l'ai tenue plus longtemps que cela et j'ai tiré plus fort. Je veux que tu saches tout.» Le père finit pas se soustraire au martyre que la mégère lui faisait endurer. «Bien, fit-elle à la fin, en fixant la touffe de cheveux qui restaient entre ses doigts : c'est à peu près comme cela que ça s'est passé. Si tu avais eu plus de cheveux, j'aurais pu te faire mieux comprendre. Mais c'est égal. Tu peux avoir l'idée de mon chagrin quand je pense à ma mauvaise action. Bénis-moi maintenant et demande au Bon Dieu de me pardonner.» Confession... complète Pendant une confession un homme s’accuse : - Pardonnez-moi, mon Père, parce que j’ai péché. Pendant la dernière guerre j’ai caché un réfugié. - Ce n’est pas un péché, mon fils. - Le problème c’est que… je lui ai fait payer un loyer… - Ce n’est pas très charitable… mais enfin ...vous couriez un risque... - Oh merci, mon Père… mais j’ai encore une question à vous poser… - Je vous écoute. - Dois-je lui dire que la guerre est finie…? Repentir échevelé Le père Roure était missionnaire chez les Indiens «PlatsCôtés-de-Chiens». Une année, quelques jours à peine après Pâques, une femme revient toute seule à la mission. Elle se jette aux pieds du père Roure et, toute en larmes, lui avoue sa faute : 2 Euthanasie : le bouleversant témoignage de Pierre Panis N é en 1952, marié en 1977, viticulteur-arboriculteur de profession, hyper dynamique de nature, je vivais heureux et croquais la vie à pleines dents. Un jour, vers la fin de l'année 1985, j'avais 33 ans, j'ai commencé à être gêné pour utiliser un tournevis. Six mois après j'étais en fauteuil roulant et, trois ans après, ne pouvant plus tenir ma tête, j'optais pour le lit... que je n'ai plus quitté depuis ce jour. Aujourd'hui, je suis entièrement paralysé, trachéotomisé, branché à un appareil respiratoire et ne peux désormais remuer que les yeux. Cette maladie, appelée "Sclérose latérale amyotrophique" (S.L.A.) ou "maladie de Charcot" entraîne une dégénérescence inexorable de tous les muscles et conduit rapidement le malade à une dépendance totale. Par bonheur, je possède un ordinateur équipé d'un logiciel spécial qui me permet d'écrire avec les yeux. C'est grâce à cet équipement que je peux vous écrire aujourd'hui. Le premier moment d'abattement passé, je me suis tourné vers le Ciel et j'ai demandé : pourquoi moi ? ? ? Mon sort me paraissait injuste ; il y a tant de chômeurs professionnels... Tant d'individus sans foi ni loi... Pourquoi moi ? Je voulais comprendre... et j'ai compris ! J'ai compris qu'il m'avait fallu cette maladie pour me rendre compte que, comme beaucoup de monde, je me mettais la conscience tranquille en allant à la messe le dimanche mais qu'en fait, j'étais très loin de suivre la route du Seigneur. Aujourd'hui, je suis entièrement paralysé, je ne peux remuer que les yeux mais je suis heureux : - heureux de marcher à nouveau sur la route du Seigneur, - heureux de vivre enfin en conformité avec mon idéal, - heureux d'être modestement utile à mon Dieu. Issu d'une vieille famille terrienne, catholique et pratiquante, ayant toujours eu la Foi, à l’annonce de ma maladie, je me suis jeté en elle avec le désespoir et la frénésie d'un naufragé sur une bouée de sauvetage... Malgré l'extrême douleur des premières années : le désarroi dure tant que dure la descente aux enfers, j'ai maintenu ma confiance en Dieu… La descente dure tant qu'il reste des muscles à immobiliser, à paralyser. A partir de là, quand on a touché le fond, quand la maladie ne trouve plus de quoi alimenter son appétit destructeur, on entre dans ce que nos éminents spécialistes appellent la phase terminale. Il y a 17 ans que je suis en phase terminale, je m'y suis habitué et, au risque de vous surprendre, ma joie de vivre balayant ou occultant tous les inconvénients et contraintes liés à mon état, je suis heureux ! J'ai les idées bien en place et aucune envie de me plaindre ! Oserai-je dire : au contraire !...Car cette maladie est, pour moi, une sanctification forcée… Gloire à Dieu ! Réaction au malheur incompréhensible pour la plupart, mais Dieu remplit ma vie et je ne manque de rien. Le bonheur serait il subjectif et totalement indépendant de toute 3 jouissance humaine ? Je laisse à chacun le soin de méditer cette pensée qui est une approche directe de l'influence permanente de Dieu dans nos vies, par une action à la fois permanente et imperceptible sur notre coeur, notre ressenti et nos évidences fondamentales... Oui, la souffrance existe, aussi bien physique que morale mais il est écrit dans la Bible : Matthieu 11, 28-30 « Venez à moi, vous tous qui peinez et ployez sous le fardeau, et moi je vous soulagerai. Chargezvous de mon joug et mettez-vous à mon école, car je suis doux et humble de coeur, et vous trouverez soulagement pour vos âmes. Oui, mon joug est aisé et mon fardeau léger." Je suis là pour en témoigner !... J'ai, bien souvent, remonté le moral de gardes-malades désespérées pour des peines légères et passagères mais j'ai moi-même rarement perdu le moral et je n'ai jamais perdu l'espoir parce que je n'ai jamais douté de l’Amour de Dieu. Comment penser à l'euthanasie quand on a Dieu dans le coeur et quand aucune souffrance ne peut altérer notre confiance en Lui... Les « sans Dieu » sont à plaindre car ils ne connaissent pas l'incommensurable bonheur de se sentir aimé de Dieu, ils ne peuvent pas imaginer le secours bien réel dont bénéficient les amis de Dieu dans l'épreuve. Quand l'enfer se déchaîne contre nous, nous savons qu'il ne s'agit que d'une épreuve supplémentaire, destinée à tester notre Foi et notre confiance envers le ToutPuissant, Créateur de tout ce qui est… Il faut savoir que nous avons été créés par un débordement de l’Amour Infini de Dieu et que toutes nos souffrances sont nécessaires à notre purification, pour la préparation de notre éternité bienheureuse dans la Gloire de Dieu. Oui, quand l'enfer se déchaîne contre nous, nous accentuons notre prière, nous implorons le Ciel et nous gardons confiance... alors que les « sans Dieu », dans la même situation, désespèrent, appellent la mort et revendiquent le droit à mourir. Ils appellent ça « mourir dans la dignité » ! Ne s'agit il pas plutôt de désespoir et de lâcheté ? Ce qui est grave, parce qu'irréversible, c'est qu'ils refusent la Volonté Divine qui est Lumière et se précipitent dans la mort qui est ténèbres. Dieu respectera leur choix, leur libre arbitre, et les laissera aller dans les ténèbres éternelles puisque telle est leur volonté, libre et délibérée. Alors que celui qui accepte et offre sa souffrance se met en phase avec la Volonté divine parce qu'il fait preuve d’humilité, d’obéis- sance, de soumission, de confiance et d’amour envers notre Créateur et Rédempteur. La souffrance acceptée et offerte purifie notre âme, constitue une protection contre l'enfer et fait office de sauf-conduit pour le purgatoire dont elle peut réduire sensiblement la durée. L'euthanasie est donc criminelle à double titre : pour le temps et pour l'éternité. Par son refus radical de la Volonté Divine elle est un billet pour l'enfer. Il en est de même pour l'avortement. La culpabilité de l'avorteuse est même bien pire car, pour un confort égoïste, elle ôte la vie à son propre enfant qui possède déjà une âme immortelle et vivra donc éternellement dans le Ciel en qualité de martyr de sa propre mère. Mais il est important de savoir que Dieu pardonne au pire des criminels qui implore son pardon avec un repentir sincère. Chacun peut donc décider de revenir à Dieu à tout moment mais, en nos temps troublés, il serait quand même prudent de ne pas attendre. E n conclusion, qu'importe notre vie actuelle, offrons la joyeusement à la divine Justice, soyons des amis fidèles de notre Dieu d'amour et de miséricorde, des esclaves de l'Amour, car nous savons que nous passerons l'éternité dans sa Gloire et que la vision béatifique chavirera perpétuellement notre coeur dans le ravissement et dans l'extase. Pierre Panis La finalité du vêtement C ertaines personnes s'offusquent parce que l'Église nous impose des règles vestimentaires. "L'Église doit s'occuper du salut des âmes, clament-elles. Les questions vestimentaires ne la concernent pas." C'est oublier un peu rapidement que la nature humaine est composée de l'union du corps et de l'âme. La manière de vêtir le corps aura donc des conséquences sur la vie de l'âme. Pour bien comprendre le sens des prescriptions de l'Église, il faut faire un peu de philosophie et de théologie et commencer par se poser la question : "Pourquoi le vêtement ?" Le livre de la Genèse (II, 25) nous dit que, au paradis terrestre, "Adam et sa femme étaient nus tous deux, sans en avoir honte". Leurs corps étaient ennoblis et comme irradiés par la Présence divine. "Adam lui-même n'était pas nu, dit saint Ambroise, puis- que l'innocence le revêtait." Et saint Jean Chrysostome ajoute : "La grâce céleste les couvrait comme d'un splendide vêtement." La bure de saint François : signe extérieur de son amour de la pauvreté Adam et Ève avaient reçu de Dieu non seulement des dons sur4 naturels (la grâce sanctifiante, les vertus infuses, les dons du Saint Esprit), mais aussi des dons préternaturels qui perfectionnaient encore leur nature : l'immortalité, l'impassibilité, la science infuse et l'intégrité. Or, le péché originel leur a fait perdre tous ces cadeaux du Bon Dieu. C'est la compréhension de la différence qui en a résulté qui va nous aider à donner une réponse complète à la question posée. Il nous faut considérer successivement trois dons préternaturels : l'impassibilité, l'intégrité et la science infuse. L'impassibilité L'impassibilité est l'exemption de toute maladie, de toute infirmité et de toute souffrance. Au paradis terrestre, Adam et Ève ne subissaient aucun genre de souffrance ; le climat en particulier ne les indisposait jamais. Ils jouissaient d'un bien-être naturel et continuel. Adam et Ève ayant perdu ce don préternaturel d'impassibilité par le péché originel, leur nature était désormais soumise à la souffrance, notamment aux rigueurs du climat, au froid de l'hiver et au soleil brûlant de l'été. Voilà la première utilité du vêtement : l'homme doit se couvrir en hiver pour se protéger du froid et il doit se couvrir en été pour se protéger du soleil (les Touaregs et autres habitants du désert ont très bien compris que ce n'est pas en se dénudant complètement que l'on souffre moins de la chaleur). Cette première raison est la plus facile à comprendre, mais c'est aussi la moins profonde. L'intégrité Par le don d'intégrité, l'harmonie la plus parfaite existait dans l'être humain : les sens et les passions étaient subordonnés à la raison, et la raison était soumise à Dieu. Tout était dans l'ordre et dans l'harmonie voulus et créés par Dieu. Le péché originel va malheureusement bouleverser cette belle harmonie et l'homme sera désormais soumis à la concupiscence, c'est-à-dire une recherche effrénée des biens sensibles. L'homme, au lieu de se porter d'abord sur les biens de l'esprit, convoite avec un grand désir les plaisirs charnels. Pour mener une vie droite, il devra désormais lutter contre la concupiscence. Un des moyens à employer est de cacher les parties déshonnêtes du corps pour ne pas se laisser entraîner ou entraîner d'autres personnes au péché. L'homme devra donc toujours être vêtu de façon décente en public, quels que soient les lieux et les circonstances. C'est pourquoi la vertu de modestie est indispensable pour pratiquer la pureté. Les ennemis de l'Église ont très bien compris ce deuxième point. "Faites des coeurs vicieux, disait Nubius, l'un des maîtres de la franc-maçonnerie italienne au XIXème siècle, et vous n'aurez plus de catholiques." De là, toutes les consignes qui ont été données pour favoriser les vêtements indécents et scandaleux. Il est vraiment malheureux de voir tant de catholiques tomber ainsi dans les pièges du démon et adopter ces modes actuelles. La science infuse Adam et Ève recevaient directement de Dieu toutes les lumières et connaissances naturelles et surnaturelles dont leur intelligence avait besoin ici-bas et ils n'étaient point sujets à l'erreur. Le péché originel leur a fait perdre aussi cette science et désormais l'homme doit faire des efforts intellectuels pour acquérir les connaissances nécessaires. De plus, le mode de connaissance a changé : l'homme ne connaît plus par des idées infuses directement par Dieu mais il connaît par l'intermédiaire des sens. L'intelligence doit abstraire des concepts (des idées) à partir des perceptions sensibles. Quel rapport avec le vêtement ? L'homme est composé d'un corps et d'une âme. Celle-ci ne peut pas se voir directement et ne peut pas être appréhendée par les sens. Elle sera donc connue par les paroles (la parole a été donnée par Dieu à l'homme pour exprimer sa pensée, et donc pour faire connaître ce qu'il y a dans l'âme), par les actions qu'elle commandera et aussi, d'une certaine façon, par le vêtement. C'est pourquoi on peut dire que le vêtement est une manifestation de l'âme. Donnons un exemple pour illustrer ce point. Pourquoi les magistrats, les gendarmes, les douaniers, les prêtres, les religieux portent-ils un uniforme ? Parce qu'ils ont une fonction particulière ; ils exercent une mission sociale : rendre la justice, faire respecter l'ordre, surveiller les frontières, prêcher la doctrine catholique, être des modèles des vertus chrétiennes. Cette mission leur confère des droits et des devoirs particuliers. Or, ceux-ci ne 5 se situent pas au niveau du corps, mais de l'âme. L'uniforme doit correspondre à une grandeur d'âme particulière, à une noblesse (au sens premier du mot), à une "vocation" parce qu'il exprime une mission particulière. On attend Costume traditionnel de Châteaulin d'un magistrat ou d'un gendarme, non seulement qu'ils fassent correctement leur travail pour le bien commun de la société, mais également qu'ils soient honnêtes et irréprochables dans leur vie privée. Le vêtement exprime des caractéristiques de l'âme. Il faut donc chercher non seulement à ne pas être indécent (côté négatif), mais aussi à être bien habillé (côté positif), à être beau. Le beau est le rayonnement du vrai et du bien. Un être ou une chose qui ne sont pas vrais ou qui ne sont pas bons ne peuvent pas être beaux ; c'est métaphysiquement impossible car ces notions, que l'on appelle en philosophie les transcendantaux (le vrai, le bien, le beau, l'être et l'unité), sont convertibles. Un beau vêtement est celui qui correspond à la qualité de la personne, à sa situation, à son milieu social... Il fera connaître et mettra en valeur la personne, non pas le corps en tant que corps, mais l'âme à travers le corps, car la partie la plus noble et donc la plus belle de notre nature n'est pas le corps mais l'âme. Un beau vêtement n'est donc jamais provocateur car il sera empreint de douceur, de modestie, de profondeur. Répétons-le : le vêtement doit servir à exprimer l'âme et donc, en définitive, doit élever vers Dieu, le créateur des âmes qui veut y résider par sa grâce. Considérons l'exemple de nos ancêtres qui avaient compris cela et qui le mettaient en pratique. Pensons aux beaux costumes régionaux qu'ils avaient confectionnés et qui étaient pratiquement des chefs d'oeuvre ! Même les habits les plus simples respiraient la paix, la force, la douceur, la beauté ; ils témoignaient vraiment de l'équili- bre de l'âme chrétienne. Ils facilitaient également l'éducation chrétienne des enfants car un message était ainsi transmis en profondeur. Essayons de retrouver cet esprit pour être toujours bien habillés afin que le vêtement garde vraiment sa finalité profonde qui est d'être non seulement un ornement du corps, mais aussi et surtout de l’âme. Abbé Pascal Lorber Actualité de la Tradition Chronique du Prieuré Chemillé I, remportèrent la victoire sur le gazon nantais : 4 à 2. A l’heure de la remise des coupes, tous les joueurs pouvaient se flatter d’avoir donné le meilleur d’eux-mêmes. C’est l’essentiel. Le titre n’est qu’éphémère et sera remis en jeu l’année prochaine. Samedi 19 mai : tournoi de football au Parc du Grand Blottereau. Pour sa troisième édition, le tournoi de football Nantes-Tradition a réuni onze équipes, le samedi 19 mai 2007, au parc du Grand Blottereau à Nantes : les joueurs venaient de Bretagne (quatre équipes : les Fennecs, les Dalton, les P’tits Lus et bien sûr l’équipe ecclésiastique), mais aussi de Tours, de Chemillé, voire de Poitiers et de la région parisienne. Dès le début de la compétition, la lutte fut farouche (et acrobatique !) autour du ballon rond et les sportifs firent montre d’une technique imparable : précision des passes et des tirs, virtuosité du jeu de jambes, maîtrise des sauts, presque « périlleux », sans compter l’efficacité du jeu d’équipe. Après un long suspense, les Fennecs, opposés en finale à l’équipe de Samedi 2 et dimanche 3 juin : kermesse au Prieuré Saint-Louis. Grâce aux prières de nos amies les clarisses de Morgon nous avons bénéficié d’un temps idéal pendant les deux jours de notre kermesse annuelle. Le samedi 2 juin, les organisateurs s’affairaient dans la cour du Prieuré pour installer tous les stands et pouvoir accueillir les visiteurs dès quinze heures. Pendant cet après-midi, l’accent fut mis sur les jeux, parmi lesquels de nombreux inédits, pour la plus grande joie des enfants. Après la messe du premier samedi du mois, on se regroupa au fond de la cour du prieuré pour un sympathique barbecue. La fête se poursuivit le lendemain, dimanche, encore plus solennelle puisque présidée par M. l’abbé de Cacqueray, Supérieur du district de France de la Fraternité Saint-Pie-X. Dans son homélie, il nous invita à rechercher l’union à Dieu Trinité, qui habite en nous. A la sortie des messes, les fidèles des différentes chapelles desservies par nos prêtres (Vannes, Pornichet, la Vendée) eurent la joie de se retrouver et de discuter paisiblement… Entretenir et resserrer les liens d’amitié, dans une société de plus en plus individualiste, c’est aussi un but non négligeable de l’organisation des kermesses. Vers 13 H 30, grâce à nos cuisinières, serveuses et serveurs qui forment une équipe hors pair, efficace et souriante, quelque 300 convives partagèrent un délicieux repas. Au moment du dessert, surprise ! Un gâteau est posé devant notre prieur, tout le monde chante : « bon anniversaire ! » M. l’abbé Petrucci a vingt ans …de sacerdoce et les fidèles lui offrent un cadeau « utile » : un GPS, pour qu’il ne se perde plus dans la région nantaise lors de ses déplacements apostoliques et qu’il évite les bouchons. « Vous m’avez indiqué le chemin de Nantes, j'essaierai de vous montrer le chemin du Ciel », promet M. le Prieur, reprenant une phrase célèbre du saint curé d’Ars. Après la prière d’action de grâces, les stands sont de nouveau ouverts : Quelques instantanés pris lors du tournoi de football. 6 course de bateaux radiocommandés, labyrinthes, jeux de réflexes, tir à la carabine, aux fléchettes et même prêt de déguisements pour les fillettes qui rêvent d’être princesses. De temps à autre, sur l’estrade, un petit spectacle : sketch ou danses folkloriques charme le public. Bref, les visiteurs ne rentrent chez eux qu’à la tombée de la nuit …et les courageux organisateurs s’attellent au démontage. Merci à tous ceux qui se sont dévoués sans ménager leurs forces pour le succès de cette fête. Vendredi 29 juin : ordinations à Ecône L’année 2007 restera dans les mémoires au Prieuré Saint Louis et à l’école du même nom. En effet, après six années d’études et de prières, voilà que l’un des enfants de la paroisse est ordonné prêtre à Ecône. A 9 H 30, la procession d’entrée se déroule solennellement de la chapelle à la grande tente blanche posée au fond de la prairie et qui abritera la cérémonie : en tête les servants de messe, suivis des séminaristes, des ordinands : diacres ou sous diacres et d’un grand nombre de prêtres désireux de fêter leur anniversaire de sacerdoce et d’entourer leurs futurs confrères dans le sacerdoce. Les fidèles venus de tous horizons assistent à la messe sous un soleil seulement voilé de temps en temps par un nuage passager. Dans un long sermon, Mgr Williamson brosse, étape par étape, un tableau de l’affrontement entre l’hérésie moderniste et la doctrine catholique authentique. Nous sommes encore au cœur de cette terrible bataille même si la « libéralisation » officielle de la messe traditionnelle est déjà une victoire. Les cérémonies d’ordination commencent. D’abord les sous-diacres deviennent diacres, s’élevant à la dernière marche avant le sacerdoce. Revêtus de leurs ornements, ils regagnent leur place. C’est ensuite le moment le plus émouvant de la cérémonie : l’ordination de neuf nouveaux prêtres dont deux moines. Tous reçoivent leur chasuble et quelques instants après sont consacrés à Dieu pour toujours. Ensuite, aidés par un prêtre assistant, les nouveaux ordonnés concélèbrent la messe avec l’évêque en récitant ensemble les prières du Canon. Ainsi, ils célèbrent leur véritable première messe le jour même de leur ordination. Après les dernières prières, la procession remonte jusqu’à la statue de saint Pie X devant l’entrée du séminaire. Les nouveaux prêtres et diacres se prêtent au jeu des photographes avant de pouvoir enfin retrouver leur famille. Mais, très rapidement, les fidèles se mettent en cercle pour recevoir la bénédiction des nouveaux prêtres. Quelle émotion de voir Monsieur l’abbé de Lestrange bénir sa maman, les ecclésiastiques du Prieuré Saint Louis, ses anciens instituteurs de Nantes (Sœur Marie-Médiatrice et Frère Pascal) ! Les fidèles venus de si loin sont récompensés de leur peine par cette belle cérémonie et ils exultent. Dimanche 8 juillet : première messe de M. l’abbé de Lestrange à Nantes. Le 8 juillet, devant une foule nombreuse, M. l’abbé de Lestrange vient célébrer une première messe dans son prieuré d’origine. L’homélie de M. l’abbé Bonneterre est une belle évocation du combat de Monseigneur Lefebvre pour la restauration du sacerdoce. La chorale, qui s’est préparée de longue date pour faire honneur au jeune prêtre, donne le meilleur d’elle-même. La fête se poursuit par une réception au château de Goulaine. Il est certain qu’une pluie de grâces est tombée sur le Prieuré Saint-Louis en ce jour et nous espérons que toutes ces belles cérémonies donneront de bonnes idées aux jeunes de la paroisse. Samedi 28 juillet : Pèlerinage à SainteAnne d’Auray Ce samedi, de courageux pèlerins matinaux se réunissent devant la cathédrale de Vannes dès 8 H 30 ! Ils ont l’intention de rallier Sainte-Anne d’Auray dans l’aprèsmidi. En attendant l’arrivée du car qui doit amener d’autres marcheurs de Nantes, ils visitent l’édifice et se recueillent devant les reliques de saint Vincent Ferrier, un des plus grands thaumaturges de tous les temps, et celles du bienheureux Pierre-René Rogue, prêtre réfractaire guillotiné à la Révolution. Lorsque tous sont fin prêts, M. l’abbé Petrucci leur confie les intentions de cette marche. Le pèlerinage est lancé ! La colonne s’ébranle derrière les porteurs de bannières et la statue de sainte Anne. Grâce aux prières des clarisses de Morgon, le 7 Pèlerinage à Sainte-Anne soleil brille, d’abord timidement, puis franchement au-dessus des marcheurs qui égrènent les Ave du Rosaire, entrecoupés de cantiques. La colonne va bon train, enthousiasmée par ce beau temps ! Vers 11 H 00, une première halte auprès d’une charmante petite chapelle permet à chacun de reprendre des forces et de compléter un petit déjeuner succinct ou omis. Les enfants sont pris en charge et conduits en voiture jusqu’au lieu du pique-nique, éloigné de 7 km. Les adultes ont une heure et demie pour couvrir à pied cette même distance. Enfin, dans un vaste champ proche de Mériadec, sur l’herbe coupée le matin même par le propriétaire très attentionné, chacun pose son sac et en tire un repas. De nombreuses personnes rejoignent le pèlerinage à ce moment ; parmi elles, très applaudies, nos Sœurs du Rafflay. Après une heure de pause conviviale, on se relève, sac au dos, et la colonne s’étire bientôt dans le sousbois. Le parcours choisi par les organisateurs invite à méditer sur les beautés de la Création : le pèlerinage traverse tour à tour des champs de maïs, de petits villages fleuris, des prés ver- Ecône, 29 juin 2007 doyants où les vaches regardent placidement passer cette drôle de caravane. Vers 15 H 30, les pèlerins, de plus en plus nombreux, entrent en procession dans le sanctuaire puis dans la chapelle de l’Immaculée où les attendent de nombreux fidèles qui n’ont pu participer à la marche. La messe solennelle de clôture est célébrée par M. l’abbé de Cacqueray devant trois cents personnes. Dans son homélie, notre Supérieur de district nous invite à prier avec plus de foi, puis il offre sur la patène toutes les intentions des pèlerins. Il lui faudra même multiplier les hosties pour pouvoir donner le Corps du Christ à tous les fidèles désireux de le recevoir... Après la traditionnelle photo souvenir dans le cloître, chacun rentre chez soi, le cœur en fête. ■ Activités des mois à venir Mercredi 12 septembre : réunion des responsables d’œuvres à 20 H 30 au Prieuré Saint-Louis. Lundi 17 septembre : rentrée scolaire à l’Ecole Saint-Louis. Mercredi 19 septembre: rentrée des catéchismes: à Nantes à14 H 30, à Saint-Brevin à 15 H 30. Samedi 22 septembre: pèlerinage à l’île d’Yeu sous la présidence de M. l’abbé de Cacqueray. 8 H 45 : rendez-vous à SaintGilles-Croix-de-Vie. Vers 10 H 00 : Arrivée à l’Ile d’Yeu. Dépôt d’une gerbe sur la tombe du maréchal Pétain. 11 H 30 : Messe. 12 H 30 : Repas tiré du sac. Visites. 17 H 45 : Départ de l’Ile d’Yeu. Tarifs : adulte : 30 €, enfant (- de 18 ans) : 22 € . Ce prix comprend le trajet aller-retour en bateau et la visite du musée. Renseignements et inscriptions au Prieuré Saint-Louis. Dimanche 30 septembre: pèlerinage à Loublande. Départ à 15 H 00 de Saint-Laurent-sur-Sèvre. Lundi 1er octobre : rentrée du cercle des Familles. Réunions le 1er lundi de chaque mois à 20 H 30. Renseignements auprès de M. l’Abbé de Maillard (06 707 48 555) Dimanche 7 octobre : rentrée paroissiale au château de La Poterie, sous la présidence de M. l’abbé Pflüger, premier assistant de Mgr Fellay. 27, 28 et 29 octobre: pèlerinage du Christ-Roi à Lourdes. L’Hermine. Directeur de la publication : Fr. Pascal Goulot. - Rédacteur : Abbé P.-M. Petrucci. Imprimé par nos soins / ISSN 1773-3235 / CPPAP 0107G85934 / e-mail : [email protected] / www.prieurestlouis.net 8