La Libre Belgique ne supporte plus la « condescendance » des

Transcription

La Libre Belgique ne supporte plus la « condescendance » des
Ojim.fr
Observatoire des Journalistes et de l'Information Médiatique
http://www.ojim.fr
La Libre Belgique ne supporte plus la « condescendance »
des médias français
Categories : Médias
Date : 26 novembre 2015
La Belgique est depuis quelques jours au centre de l'attention des médias français et du
monde entier. Pour son alerte attentat inédite en Europe tout d'abord, mais également
pour la présence sur son sol d'un grand nombre de djihadistes.
Mardi 24 novembre, dans son éditorial, Le Monde qualifiait ainsi la Belgique de « plaque
tournante du djihadisme » au cœur de l'Europe, avec notamment ses quartiers transformés en
véritables « fabriques » à terroristes. « Base logistique du terrorisme international, la Belgique
est aussi devenue un centre d'endoctrinement et de recrutement. Rapporté à sa population, le
pays fournit le plus gros contingent des combattants européens en Syrie », notait ainsi le
quotidien du soir.
Très remonté, Francis Van de Woestyne, rédacteur en chef du quotidien La Libre Belgique,
s'est indigné de cette « condescendance française » dans un éditorial. Réfutant l'accusation
selon laquelle son pays est devenu le « Belgikistan » et une « nation sans État », il rapporte
que les médias belges n'ont « évidemment pas attendu qu'une partie de la rédaction du 'Monde'
débarque à Bruxelles pour dénoncer les failles des services belges dans la lutte contre le
terrorisme ».
1/2
Ojim.fr
Observatoire des Journalistes et de l'Information Médiatique
http://www.ojim.fr
Et de poursuivre en soulignant que, certes, « il y avait des Belgo-Marocains, parmi les
terroristes », mais qu'« il y avait aussi des ressortissants français, vivant en Belgique ». De plus,
ce sont « les renseignements des services belges et marocains qui ont permis de localiser la
planque d'Abaaoud à Saint-Denis », ajoute ce dernier.
Aussi Francis Van de Woestyne fustige-t-il l'opposition de la France à la mise en place d'un
PNR européen et l'échange automatique des données entre PNR nationaux (fichiers recensant
les voyageurs aériens). « Avec de telles réticences, la traque aux terroristes n'est pas gagnée
», note-t-il avant de poursuivre : « Reconnaissons-le : cet exercice – c'est pas moi, c'est lui...– a
quelque chose d'un peu minable. On en est bien conscient. Il y a eu des failles partout. Et il est
un peu vain de vouloir sans cesse rejeter la responsabilité des attentats de Paris sur d'autres
pays amis. »
Et le patron de presse d'estimer que « ce petit jeu est d'ailleurs bien ce que cherche Daech :
diviser, diviser diviser ». En conclusion celui-ci juge qu'« en accablant les Belges de tous les
maux, certains commentateurs sont tombés dans le piège tendu ».
Crédit photo : skyfish / Shutterstock.com
2/2
Powered by TCPDF (www.tcpdf.org)

Documents pareils