Panorama du marché des bijoux en 2014

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Panorama du marché des bijoux en 2014
Panorama du marché des bijoux en 2014
Le marché se divise en deux secteurs : les bijoux anciens et les bijoux modernes (après guerre).
A l’image du MOA, les bijoux anciens ont continué leur descente aux oubliettes, sauf que, si le mobilier reste,
aujourd’hui, encore dans les familles, compte tenu de sa petite valeur de revente, les bijoux, quant à eux, sont
abondamment fondus.
Tous ces bijoux de charme du XIXème siècle, à faible matière, tant en métal qu’en pierres, réduits en lingots, ne
laissent aucune trace du travail raffiné des joailliers d’alors. La désaffection pour ces écrins, dont on parait
épouses et maîtresses pour témoigner de sa richesse faite ou de ses penchants amoureux, annonce l’effacement
d’un savoir-faire, d’un savoir-faire le beau avec peu de chose et beaucoup de maîtrise. Aussi l’estimation de cette
bijouterie s’aligne sur les cours de la fonte, amputés des taxes et autres frais.
Néanmoins, les belles pièces XIXème, à condition qu’elles soient dans un état parfait, sans atteinte à l’émail, ni
manque en pierre, de préférence avec un poinçon prestigieux ou avec leur écrin frais, provoquent encore de
belles batailles avant que le marteau tombe, pour nourrir le commerce hors de nos frontières. Il est à noter,
cependant, un engouement moins enthousiaste qu’auparavant pour ces parures de qualité.
Les bijoux Art Nouveau et Art Déco sont toujours plébiscités. On relève, pourtant, un désintérêt pour les
bracelets et broches plaques, en platine, richement sertis de diamants, des années 1925-1935, dont les estimations
sont fondées, presque uniquement, sur le calibrage en poids et en qualité, plus le métal. Pratiquement aucune de
ces pièces n’est signées et les pierres forment un joyeux mélange de taille ancienne ou intermédiaire et de roses,
non homogènes en qualité, le fin travail de repercé et de serti n’est, par conséquent, plus apprécié.
Les bijoux 1935-1945, voire 1950, ont, eux aussi, soufferts de la crise, du fait de leur poids important, comme les
bracelets Tank, sauf pour les grandes signatures. Les créations de Suzanne BELPERRON affichent des records et
affluent en quantité étonnante.
Quant aux bijoux post-guerre, période faste pour la bijouterie, avec une diffusion accrue de par le recours aux
techniques modernes, dont la fonte sous pression, leur marché s’est totalement effondré pour les objets
« moyens », achetés à bas prix par les fondeurs. La joaillerie des années 1955-1970, ornée avec magnificence de
pierres précieuses de qualité, peine à trouver preneur, tant elle semble surannée et mal adaptée à la vie sociale
moderne.
La période 1970-1980, qui a été catastrophique, du point de vue créatif et artistique en bijouterie, de temps
mémorable, difficile à vendre, fait quelques percées inattendues. Est-ce les prémices d’une mode ?
Terminons par le marché gemmes, qui représente un peu la chasse gardée des professionnels. Les perles fines ont
confirmé leur attraction, captées par les grands acheteurs indiens, qui reconstituent leurs stocks de l’entre-deux
guerres, à ceci près, le prix des fils de petites grosseurs(chute de 2 à 5,5-6 mm) ont régressé, tandis que des
perles, isolées, montées en épingle, pendentif ou autre, à condition qu’elles soient belles, ont réalisées de grandes
envolées.
En ce qui concerne le diamant, les cours officiels ont baissé, depuis octobre, sur toutes les hautes catégories, tant
en couleurs qu’en pureté, dès 0,30 carat jusqu’aux grosseurs, mais les pierres se négocient nettement en dessous
de ces cours.
Les pierres de couleurs se vendent à un prix soutenu si elles sont, elles aussi, de grande qualité, couleur-pureté, si
elles possèdent un certificat notifiant l’absence de traitement et si elles sont bien nées, CASHMIRE pour les
saphirs, BIRMANIE pour les rubis, c’est plus compliqué pour les émeraudes.
Pour résumer le marché, on peut dire que le marché est scindé en deux : les objets moyens qui n’ont qu’une
valeur de matière et se vendent, parfois, en dessous, s’ils sont empierrés, et les très belles pièces qui font de
grosses enchères, car, rares, elles sont disputées par un petit nombre d’acquéreurs, qui savent qu’on peut imposer
un prix sur un objet rare.

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