La fin d`une histoire sans tête

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La fin d`une histoire sans tête
CM LE GUELLAFF
La fin d'une histoire sans
tête
Publié sur Scribay le 27/01/2016
La fin d'une histoire sans tête
À propos de l'auteur
Passionnée depuis l'enfance par la lecture, le théâtre et l'écriture, je m'en étais
éloignée par trop de travail et de responsabilités. Heureusement les hasards
capricieux de la vie ont répondu à mes envies. Je reviens à mes passions. Je cultive
en toute liberté tout ce que j'ai pu engranger de rencontres, d'histoires, de
sentiments, de sensations, d'émotions, de jeux, d'enjeux, de positions et de postures,
d'impuissances, de pouvoirs et de contre-pouvoirs, des hontes et des fiertés
glorieuses...tout ce qui fait l'humain et l'inhumain entre les rêves et les réalités
détournées, entre les objections et les injonctions, entre les paris et les certitudes
inavouées.
Avouez qu'il y a matières à développer et que nous ne serons jamais assez pour les
épuiser: vivent la lecture et l'écriture!
À propos du texte
J'ai essayé de relever le défi proposé "La tête à l'envers" par volonté d'équité. Il est
plus facile de le proposer que d'y répondre. :-) Le tableau est "Fuyant la critique",
huile sur toile de Pere Borrell del Caso, Madrid (1874).
Licence
Tous droits réservés
L'œuvre ne peut être distribuée, modifiée ou exploitée sans autorisation de l'auteur.
La fin d'une histoire sans tête
La fin d'une histoire sans tête
« Combien d’hommes profondément distraits pénètrent dans des trompe-l’œil et ne
sont jamais revenus… » Jean Cocteau
Epilogue
Trois jours plus tard, je décidais de lui remettre les clés de l’appartement. Je devais
quitter cette folie, ce fait divers qui m’avait tant malmené.
Moi qui avait été si riche, honoré par les plus grands, je retournais au point de
départ.
Ni le tendre jacques, ni la rugueuse Marie n’ont réussi à me faire changer d’avis.
Je pars.
Au début, le commissaire m’a dit que cela ne me servirait à rien puisque j’étais
innocent. Les preuves étaient là. Elles ne m’accusaient pas. « Elles ne m’accusent
plus » lui ai-je soufflé de lassitude.
A lui aussi, j’ai dit : « je pars. »
Ma fille a insisté, m’a même supplié. Elle voulait m’aider à reconstruire pour
compenser le mal qu’elle m’avait fait. Je lui ai répondu que tout cela était devenu
trop grand pour moi, pour le petit homme que j’étais.
Tous sont venus me voir : les voisins, mes collègues et même la boulangère. Ils m’ont
dit vouloir m’assurer de leur soutien. Maintenant je sais ce que vaut leur
compassion. Je comprends surtout combien ils se sont rendus affamés de croustillant
et de licencieux à vouloir me questionner toujours davantage.
Je ne ferai plus aucun commentaire.
Je l’ai dit aussi au journaliste venu pour la dernière interview. Je ne pensais d’ailleurs
pas que ce serait la dernière. La suite m’a donné raison.
J’ai traversé cette histoire sans comprendre ce qui m’arrivait ; si ce n’est qu’on avait
décidé pour moi. D’autres avaient pris ma place, mon costume, ma femme, ma vie. Et
je ne le savais pas.
J’ai voulu retrouver la boutique où tout a commencé. Le commissaire m’en a
empêché sans me donner d’explication. Depuis, je suis surveillé, plutôt « placé sous
surveillance ». Il a ajouté que ce n’était pas contre moi mais pour ma sécurité.
Il m’a convaincu.
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La fin d'une histoire sans tête
Je pars.
Je rejoins les anonymes…J’ai tout perdu mais c’est pour mon bien, paraît-il.
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