L`Aquitaine cherche à redorer l`image de l`industrie

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L`Aquitaine cherche à redorer l`image de l`industrie
L’Aquitaine cherche à redorer l’image de l’industrie
auprès des jeunes
Collectivités, grandes entreprises, lycéens, Pôle emploi… ont travaillé main dans la main pour remédier aux difficultés de
recrutement. Ils ont notamment eu recours à un « serious game », un jeu « sérieux » qui combine pédagogie et côté ludique.
Capture d’écran
Neomades,Tiki Move et Ventana ont mis au point un jeu «sérieux» afin de découvrir les métiers de la fonderie.
Le conseil régional veut décliner ce dernier à une cinquantaine d’autres métiers industriels du territoire.
C’est un comble en cette période de hausse du chômage: dans le Piémont-Oloronais, de grands industriels tels que le
chocolatier Lindt et Messier-Bugatti-Dowty, fabricant de trains d’atterrissage, ont du mal à recruter des jeunes qualifiés.
Au total, dans ce territoire qui rassemble 25 000 habitants et 24 communes au cœur des Pyrénées-Atlantiques, 600
emplois vont être à pourvoir dans les prochaines années.
Les raisons sont connues: l’industrie n’attire pas les nouvelles générations et le territoire est quelque peu enclavé dans le
Béarn. Or, dans le Piémont-Oloronais, l’industrie, en particulier la métallurgie et l’agroalimentaire, est fortement présente.
Elle représente 25 % des entreprises et 60 % des emplois dans le secteur privé.
Alors qu’une vague de départs à la retraite se profile, « les industriels nous ont alertés en juin 2012. Et nous avons mis
sur pied un dispositif spécial baptisé “Nouvelles chances par l’orientation’’ », explique Catherine Veyssy, vice-présidente
du conseil régional d’Aquitaine chargée de la formation.
Création d’un comité de pilotage
Très vite, un comité de pilotage a été créé, rassemblant tous les acteurs de l’orientation: entreprises, lycées
professionnels, centres d’information et d’orientation (CIO), Pôle emploi, missions locales, communauté de communes.
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Depuis deux ans, il a multiplié les actions pour attirer les jeunes: visites dans les usines, interventions, expositions dans
les écoles, enquête auprès de 12 entreprises pour évaluer leurs besoins… Et surtout, un précieux outil a été conçu: une
cartographie recensant les 40 sociétés du bassin d’emploi et présentant l’offre locale de formation.
Récemment, une nouvelle étape vient d’être franchie avec le lancement d’un « serious game », un jeu « sérieux »,
combinant la pédagogie et un côté ludique, pour découvrir les métiers de la fonderie. Il a été imaginé par les sociétés
aquitaines Neomades et Tiki Move, en partenariat étroit avec le groupe aéronautique régional Ventana, mais aussi deux
lycéens, Illan et Bastien.
Le jeu apporte des réponses précises aux jeunes
Le jeu, baptisé « Nouvelle chance par l’orientation », apporte des réponses précises aux jeunes, à travers une
présentation des différentes étapes pour fondre une pièce, des témoignages de salariés et des informations sur les
compétences requises, ainsi que les métiers qui recrutent. « Il nous permet de nous faire une idée du métier de manière
ludique, sans stage », résume Illan.
« Je m’étais posé beaucoup de questions après avoir redoublé ma seconde générale, car le bac professionnel avait la
réputation d’être fait pour les mauvais élèves », raconte ce jeune de 17 ans, désormais en terminale électrotechnique au
lycée des métiers de l’industrie à Oloron-Sainte-Marie. Il a finalement trouvé sa voie grâce à une immersion de deux jours
au lycée.
Bastien avait pour sa part entamé après la troisième un BEP plomberie, sans conviction, « sans savoir concrètement ce
que faisait un plombier ». Désormais, il s’est réorienté en première bac pro technicien-outilleur, il s’est enfin « trouvé ».
Un outil formidable qui renforce notre visibilité sur le réseau local
« Pour nous, ce jeu est un formidable outil qui renforce notre visibilité sur le réseau local et devrait pallier un déficit
d’intérêt des jeunes pour l’industrie », soutien Cécile Fabes, directrice du développement des ressources humaines à
Ventana, qui recrute chaque année plus de 30 jeunes en contrats professionnels ou en apprentissage.
Ce sous-traitant aéronautique, installé dans le secteur, à Narcastet, est en plein essor. D’ici à 2015, il envisage de doubler
son chiffre d’affaires pour atteindre 100 millions d’euros.
Fort des retombées positives de ce nouveau jeu, le conseil régional veut le « décliner à une cinquantaine d’autres métiers
industriels du territoire », annonce Catherine Veyssy. Il sera accessible sur ordinateur et sur téléphones portables.
L’enjeu est majeur: il s’agit de donner aux industriels de solides raisons de rester sur ce territoire, quelque peu reculé
dans le Béarn, et de s’y développer. Car, grâce à eux, la zone d’emploi d’Oloron-Sainte-Marie affiche aujourd’hui un taux
de chômage très bas: 7,1 % au premier trimestre 2014, contre 10,3 % en 2011.
Nicolas César
http://www.la-croix.com/Actualite/Economie-Entreprises/Economie/L-Aquitaine-cherche-a-redorer-l-image-de-l-industrie-aupres-des-jeunes-2014-10-09-1246457
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