Et de 10 ! Pas du Loup et Crêtes de Céüze

Transcription

Et de 10 ! Pas du Loup et Crêtes de Céüze
Octobre>décémbre 2010 • n°10
par Pascal Lagnel
Et de 10 !
E
t oui, déjà le numéro 10 de
votre journal “La Source”.
Dix numéros dans lesquels
nous avons eu comme objectifs de
vous informer sur la vie de notre
village et de vous divertir à travers
des articles tous aussi passionnants
et souvent rédigés avec beaucoup
de talents ! Et après ?
Afin de toujours intéresser le plus grand
nombre de manteyards à la lecture de
notre journal et conserver ces pages
toutes aussi captivantes les unes que
les autres, nous souhaitons maintenant
vous rappeler qu'il vous est grand
ouvert. Nous attendons vos articles, vos
remarques et vos critiques pour continuer
cette belle aventure sans jamais tomber dans
la routine. Alors allez-y, exprimez-vous !
Dans ce dixième numéro vous retrouverez les
rubriques habituelles toujours tant attendues,
avec notamment :
• la vie du village avec le compte-rendu du
conseil municipal et l'état civil, les échos des
hameaux avec le passage du Tour du France
par Manteyer ou la fête entre voisins à La
Montagne...
• de beaux articles sur le loup à Manteyer et
les balades autour de Céüze...
• l'école, avec les enfants qui ont, encore une
fois, profité d'une rentrée sans soucis...
• bien sûr, la recette de Jean-Pierre de
manquera pas, une fois de plus, de retenir
l'attention des gourmets que nous sommes...
Parce-que seule la passion nous anime, nous
ne battrons pas en retraite (l'actualité revient
toujours à la une !) et continuerons à faire
vivre “La Source” pour tous les manteyards.
Très bonne lecture à tous !
rando
Pas du Loup
et Crêtes de Céüze
par Sébastien Serres
La Montagne de Céüze,
été comme hiver est un paradis pour tous
les randonneurs. L’une des plus belles
randonnées du Massif est le tour des crêtes,
vous pouvez l’effectuer de la station ou de la
Montagne mais également en partant du
Village de Manteyer.
C’est le tour que j’ai fait il y a quelques
jours et que je vais vous faire découvrir…
1
le coin du crapahuteur
"En haut des Cimes, on se rend compte que la neige, le ciel et l’or ont la même valeur"
Samedi 4 Septembre, 7h30. Ce matin, il fait
un peu frais aux Allemands, le sac est prêt
depuis la veille pour ne rien oublier et palier
à toutes les situations : orage, blessures,
fringales… De ma terrasse, un dernier coup
d’œil à la falaise de Céüze, et je prends la
direction du village avec comme point de
re p è re, dans la pénombre du matin, le
clocher de l’Eglise. Je remonte la digue du
torrent de Rif La Ville, rapidement j’arrive
au Serre, joli petit hameau, encore endormi,
seul quelques poules me regardent passer en
silence. Au bout des maisons, les choses
sérieuses commencent, la petite route
goudronnée laisse vite place à un sentier
pentu, le chemin le plus court c’est la ligne
droite, c’est bien connu ! Malgré la raideur
du sentier, je prends le temps d’apprécier le
paysage, jolie forêt de Pin et Mélèze, il
commence à faire chaud, une pause
s’impose… À mi-chemin du Pas du Loup,
on arrive en vue d’un réservoir, de là, le
chemin se fait "plus facile". Le mélèze se
mélange aux hêtres à présent. Magnifique
montée, on se croirait sur une rando en
Haute Ubaye ou en Queyras avec cette forêt
et cette falaise qui nous attire
irrémédiablement… Pour vous rappeler que
la montagne, quelle qu’elle soit, est
dangereuse, on croise une ancienne coulée
d’avalanche et l’on vient à plusieurs reprises
tutoyer le ravin de Rif La Ville, célèbre pour
ses nombreuses et fréquentes chutes de
pierres. Je croise, alors qu’elles mangent
paisiblement, les vaches et leurs sonnailles
caractéristiques, qui résident tout l’été sur
les pentes de Céüze. La falaise approche,
connaissant pourtant, je ne peux
m’empêcher de me demander par où je vais
passer et puis au bout du sentier, un
panneau indiquant l’accès au Pas du Loup.
Tout commence par une traversée, une
petite vire de 30 cm, pas plus large, qui se
rétrécie encore, pour par endroit ne faire
que 5 cm, une main courante est installée
pour les moins aguerris. La traversée fait 50
mètres et je me retrouve au milieu de la
falaise. Après un petit sentier aérien, j’arrive
devant le véritable Pas du Loup, un mur
vertical de 2,50 m. de nouveau équipé d’un
câble. Il faut ranger les bâtons sur le sac et
avoir les mains libres, le rocher est solide,
les prises sûres, en quelques pas d’escalade
le passage est franchi. Je sors sur les crêtes
de Céüze (1870m). J’ai laissé les vaches en
bas, maintenant c’est le domaine des brebis
qui au loin, montent paître vers le Marais de
Raux. Sur les crêtes, quelques edelweiss
2
La source • automne 2010
résistent encore. Rejoindre le Pic de Céüze
(2016m) n’est qu’une formalité, je longe le
bord de la falaise, paysage vertigineux. Au
bout de quelques minutes, voilà le panneau
indiquant le Pic, ivresse d’atteindre le
sommet, du paysage et… du "petit creux" !
Il est 10h30, je sors le casse croûte du sac :
pain, sardines, compotes et biscuits, reste
d’une ration de l’armée. Il fait grand beau,
mes yeux reconnaissent les sommets du
Ventoux à l’Ubaye et des Écrins au Dévoluy.
La pause est courte, il reste beaucoup de
chemin. Le sentier suit les crêtes jusqu’à la
sortie de la Via Ferrata. Parcours
sensationnel bordé par 200 mètres de vide,
domaine des Aigles royaux. Avec un peu de
chance, vous pourrez apercevoir des
chamois, une chance que je n’ai pas eue ce
jour-ci mais un balai d’aigles et d’aiglons
durant plusieurs minutes me ravit. Je rejoins
le Marais de Raux, sec en cette saison,
magnifique sentier serpentant dans les
vallons d’Aiguebelle. Je lève une fois de plus
les yeux, les Aigles sont toujours présent,
juste au-dessus de moi, ils jouent dans la
chaleur du mois de septembre. Un peu plus
loin, les brebis paissent dans la petite et
fragile forêt de pins à crochets qui
recouvrent les Crêtes de Raux. Philippe, le
berger, veille non loin de là sur une petite
bosse. Je l’aperçois, il vient d’envoyer un de
ses chiens rappeler à quelques brebis
vagabondes que l’on ne s’éloigne pas des
rangs aussi facilement… Après une petite
discussion, nous repartons chacun de notre
côté, se souhaitant mutuellement une bonne
fin de journée. Pour ma part, ce sera par la
crête de Lumineuse, la source présente qui
porte le même nom coule encore, étrange
îlot de verdure au milieu du plateau
asséché… Le sentier chemine au travers un
méandre de rochers et de pins rabougris. De
ce côté ci de Céüze, je ne vois plus les
Grandes Alpes, dominées par les Écrins,
mais les Pré-Alpes recouvertes de forêts de
Pins et de Chênes, bordées au loin par le
Mont Ventoux.
J’arrive au Sommet de La Manche (1826
m), La Montagne d’Aurouze, minérale, me
barre totalement la vue au nord. Je suis la
Au coin des siecles
Le préfet, la révolution
et les loups
par Emile Allemand
crête, bien moins vertigineuse que celle de
Céüze, jusqu’à la Tête de Combe Noire
(1794 m). De cet endroit, je n’ai qu’à me
laisser glisser jusqu’aux Allemands. Je laisse
derrière moi le Haut Col (1577 m) pour
rejoindre le Bas Col (1519 m) en traversant
un vrai petit champ de lavande. En principe
une piste forestière passe juste en-dessous, à
partir du Bas Col ça sera donc au "pif" ! Le
tout est de descendre tout droit, je ne peux
pas me perdre, je n’ai qu’à suivre mes pieds !
Au bout de 20 minutes dans une hêtraie
épaisse, je tombe sur la piste forestière
espérée, je rentre en la suivant jusqu’au
Villar. Un dernier effort à travers champ et
me voici devant la porte de la maison après
6h40 de randonnée, 1350 mètres de
dénivelé et 22 km. Epuisé mais avec ce
sentiment de bien-être propre à tous
randonneurs ou alpinistes ayant côtoyé les
sommets. Je lève les yeux sur la montagne
de Céüze, elle n’a pas changé, elle est
toujours là, identique, splendide dans le
soleil de l’après-midi, simplement pendant
un peu plus de 6 heures, elle m’a autorisé à
arpenter son royaume et ne faire qu’un... •
Céüze
Passion
association de Loi 1901
Nous avons pour but de proposer des
animations principalement durant la saison
d’hiver sur la station de Céüze comme des
descentes aux flambeaux, des après-midi
boissons chaudes gratuites au pied des
pistes, carnaval sur les pistes… Toutes les
personnes qui veulent nous rejoindre,
apporter leurs idées ou un coup de main
(même minime) sont les bienvenues !
Adhésion : 10e individuel, 15e familiale
comprenant le ou la conjoint(e) et les
enfants mineurs. Contactez Sébastien
SERRES au 06.87.16.44.82.
LeJossaepmhedAmo
i 17 juuriilqetont1791,pris etPitueér deeuLéx paetuittiserloCaups dlaenndsyleest
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retirer la gratification qui doit être don ée pour semblable fait.
Attestation signée par Chevalier, maire et par Amouriq.
6 Frimaire an V (1796)
Pierre Aubert apporte une louve tuée au quartier du Faï. Les témoins sont Amouriq et
Jeanselme.
24 Nivose an V (1796)
Joseph Guillaume déclare avoir tué un loup dans Combenoire assisté d'Antoine Chevallier,
de François Gaillard, d'Augustin Jeanselme et de plusieurs témoins oculaires.
Ils demandent à l'administration centrale de leur accorder la récompense prévue par la loi.
Dans d'autres communes, Rabou, Montmaur, La Roche-des-Arnauds, la même chasse aux
loups avait lieu et il était demandé de “présenter les oreilles des loups par devant le citoyen
préfet pour qu'il plaise d'accorder l'indemnité.”
22 Thermidor an VIII (1799-1800)
Le préfet Bonnaire écrit au citoyen Guibert, maire de la commune de la Chapelle en
Valgodemard “qu'il faut joindre nécessairement à l'attestation les 2 oreilles de l'animal pour
toucher la prime.” Au bas de la lettre, il est indiqué que les oreilles ont été présentées le 16
Ventose.
Durant l'an V
le total des primes s'est élevé à 1400 livres (monnaie de compte utilisée à cette époque-là).
Il était accordé 40 livres pour un loup ou une louve, 50 livres pour une louve pleine et 20
livres pour un louveteau. •
Tout ce dossier “Belles actions, destructions des loups”est conservé aux archives des Hautes-Alpes - Gap.
Cour du château de Manteyer
automne 2010 • La source
3
À La Montagne
par Pascal Lagnel
Francetélévisions
de passage à
Manteyer
Comme chaque année où le Tour de France fait
une halte dans les environs de Gap, une partie
de l'équipe de l'émission “Village départ ”
prend ses quartiers à La Bergerie du Forest. Les
habitués Laurent Luyat et son ami Fre d
Godard se sont contentés cette année d'un salut
amical car Laurent, originaire du Trièves, a
profité d'une journée de repos pour rendre
visite à sa famille. Repos de courte durée mais
bien mérité pour les deux compères après avoir
enchaîné Roland Garros, la coupe du monde
de football et le Tour de France. Ce sont donc
Eric, le chef de plateau, Pascale la scripte, et
trois techniciens qui ont séjourné à Manteyer.
Ils ont pu apprécier le calme du village durant
deux jours et oublier le rythme effréné de la
caravane du Tour. •
Il y a de l'ambiance à Manteyer. Les habitants du
lotissement “La Montagne” se sont donnés rendez-vous
un dimanche fin juillet. Ils avaient décidé de profiter
d'un week-end estival pour se retrouver et passer
ensemble cette journée au grand air.
De tous les horizons, résidents à l'année, résidents secondaires, français, néerlandais,
belges... ils étaient tous là, en toute convivialité. Christophe et Pascal au barbecue,
G é r a rd au buffet, ... ce sont tous les habitants du lotissement qui s'étaient mobilisés et
avaient préalablement organisés ce repas en commun. Ce fût une belle journée d'été
pendant laquelle la convivialité était au rendez-vous malgré les difficultés de
compréhension des langues étrangères. Les enfants ont réussi à jouer ensemble sans
difficultés. C'est aussi ça, La Montagne •
Les Colombes du Roi soleil
par Rachel Revelard
Roman historique - Cette série comporte huit tomes
Le premier tome
Les comédiennes de
Monsieur Racine
Les jeunes filles de la maison royale de
Saint-Cyr, dirigée par madame de
Maintenon, reçoivent de temps en temps
des visites du roi Louis le Grand. Pendant
une de ces visites, Louise “de je sais plus
quoi” se fait re m a rquer par le Roi.
Pourquoi ? Louise et ses amies, Hortense,
Charlotte et Isabeau vont mener
l'enquête. Puis Madame de Maintenon
fait venir monsieur Racine qui écrit une
pièce de théâtre pour les jeunes filles,
Esther.
Elles
font
plusieurs
4
La source • automne 2010
représentations devant le Roi et sa cour.
Lors d'une de ces séances, Hortense de
Kermenet tombe amoureuse de Simon, le
frère de son amie Charlotte de Lestrange.
Voilà un souci de plus car les jeunes filles de
Saint-Cyr ne doivent pas s'approcher des
gentilshommes.
Le narrateur est anonyme dans ce tome.
Dans les autres, c'est chaque fois une des
jeunes filles qui raconte son histoire.
C'est une série de livres que j'ai beaucoup
aimée car il y a de nombreuses références
historiques, et que les personnages
principaux sont des adolescentes. •
Je vous invite à les lire.
par Gilbert Guiony
L
a polyculture familiale -de nos jours
ce n’est plus vraiment le cas produisait l’essentiel de la nourriture
quotidienne. En premier lieu, l’incontournable
pomme de terre présente à presque tous les
repas parfois même sous forme de soupe au
petit déjeuner du grand-père. Du jardin ou du
“jardinage”(1) on tirait les légumes mangés
frais, secs, en conserve (tomates, haricots verts
…). Certains étaient mis en terre au fond
d’une cave pour… ménager la part des rats !
Bonne maman ne passait pas encore à la télé.
Elle cuisait de véritables confitures de
groseilles, de cassis, de prunes, et suprême
délice, de framboises “sauvages” péniblement
cueillies sur les pentes abruptes du Gua ou à
Combe Noire. Les œufs, le lait échappaient au
calibrage ou à l’écrémage pour arriver sans
intermédiaire et sans délai dans nos assiettes
de producteurs-consommateurs. La viande
ignorait la chaîne du froid quand le poulet
perdait ses plumes, quand le lapin retournait
sa fourru re. Au hit-parade permanent le
cochon l’emportait de très loin.
Michel Edouard Leclerc
n’était peut-être pas né …
Les campagnes ne connaissaient pas encore une sorte de fête
(est-ce le bon mot ?) : celle de “la consommation”, cette agitation
collective qui aujourd’hui, parfois même le dimanche, saisit les
zones commerciales. Aux champs, nous vivions sans ces temples de
marchands ; seuls les petits, très petits commerces pourvoyaient en
partie à notre ravitaillement.
Aller aux commissions
Pour “aller aux commissions” nous prenions
le chemin de la “minirette” locale, aux
Allemands. Nous attendions aussi le passage
hebdomadaire de l’épicier ambulant.
C’est en effet chez Blanche Garcin que nous
achetions ce que nous ne produisions pas. En
contrebas de la place, à côté du café Ausset,
son épicerie se cachait dans une petite pièce
voûtée à laquelle on accédait en descendant
deux marches. Une claire sonnette, émoustillée
par la porte d’entrée, annonçait les clients.
Sur des étagères de bois peint, des boîtes de
conserve tenaient en équilibre voisinant avec
des paquets de pâtes, de riz, de sucre en grains
ou en poudre, de farine, de sel fin ou gros.
Dans leurs sachets les grains du café
“Malongo” redoutait les supplices à venir : le
grincement du vieux moulin de bois et le
mariage forcé avec la roturière chicorée
“Leroux” lorsque ce n’était pas avec cet
héritage de la guerre, l’orge grillé ! Le sourire
du petit noir de “Banania” jetait dans nos
imaginations une note d’exotisme. Sur des
paquets de biscuits une jeune alsacienne
étalait en forme de papillon sa coiffe noire
pour tourner le dos aux “Petits Bruns”. À
l’aplomb des bouteilles de vinaigre et des pots
de moutarde un bidon d’huile d’arachide,
relevé sur une caisse, se préparait à remplir la
bouteille de verre que Blanche lui tendait, à la
demande d’un client. Trois ou quatre
savonnettes pointaient leur frimousse
“Palmolive” vers le shampoing “D o p” et
snobaient les gros cubes de savon de
Marseille. Un peu à l’écart, sous une cloche de
grillage fin lui-même protégé par un torchon
blanc, un camembert, un triangle de bleu, un
morceau de Bonbel prenaient le temps de
s’affiner surtout quand la chaleur de l’été, peu
à peu maîtresse des voûtes, huilait un reste de
gruyère. Dans les boîtes de “Vache qui rit” les
silhouettes cartonnées de champions cyclistes
attendaient
qu’une
main
d’enfant
collectionneur les libère. Sur le comptoir,
entourée de boîtes d’allumettes, de rouleaux
de papier “tue-mouches”, de quelques
bonbons, trônait en juge de paix une grande
balance blanche surmontée d’un cadran en
forme de “V”. La Roberval, en demi-retraite,
rendait encore de petits services.
Une odeur presque orientale, mélange de
morue salée, d’huile rance, de savon
imprégnait cette petite caverne d’Ali Baba. Il
faut aujourd’hui s’en aller dans les souks de
Marrakech ou d’ailleurs pour en retrouver les
effluves perdues.
Blanche accourait en trottinant de la cuisine
voisine. Si elle tardait à l’appel de la clochette
c’était parce que la manivelle du téléphone de
bois vernis avait mis du temps à établir la
communication. Chez les Garcin le téléphone
était public ; on ne l’utilisait pas pour
d ’ i n t e rminables bavardages mais pour
appeler le médecin ou le vétérinaire.
Les épiciers ambulants
Avec la diplomatie de ceux qui ne veulent
déplaire à personne nous réservions une
partie de nos achats aux épiciers ambulants. Il
fallait les faire travailler ! Une fois par
semaine, à jour fixe, Raoul Millon de Gap ou
Noël Bonnardel de la Roche arrêtaient leurs
fourgonnettes dans chaque hameau, sans
automne 2010 • La source
5
oublier les fermes isolées.
Un familier appel de
klaxon, repris par les
aboiements des chiens,
invitait les mères, les
célibataires, les enfants à
se rassembler autour du
véhicule. Protégé par un
grand tablier bleu
marine, un crayon
miraculeusement
coincé derrière l’oreille,
l’épicier
occupait
l’allée centrale du Tub
Citroën dont il avait
ouvert en auvent la
partie supérieure de la porte arrière. D’un geste
de jongleur, l’homme saisissait le produit demandé en
répétant : “un chocolat Cémoi …un” avant de le déposer au
fond de l’inévitable cabas de toile cirée noire. C’est dans ce
sac à tout faire qu’un lapin avait été livré le samedi précédent
à la boucherie Bumat, à Gap. L’argent du pauvre Jeannot
était, pour les achats du jour, bien utile. Parfois baissant la
voix et les yeux, la
cliente demandait une
petite bouteille de rhum.
Le commerçant, devenu
silencieux, la glissait
alors discrètement dans
le sac de la coupable. Sur
un “c’est tout pour
aujourd’hui ?” il ménageait l’avenir et son crayon volant de
l’oreille à la main griffonnait une courte addition. La somme
à régler n’était jamais très élevée ; le vieux porte-monnaie
poussait un discret “ouf” de soulagement.
Ainsi s’approvisionnaient les manteyards dans les années
d’après guerre. Quelque part en France le petit Michel
Edouard grandissait. Ici les choses allaient changer assez
rapidement. Les vaches peu à peu quittèrent les étables nous
privant de leur lait, les basses-cours se firent silencieuses, au
bord des champs les frênes gardèrent “la feuille” que les
lapins n’exigeaient plus, les carrés de “jardinage” se
rétrécirent. Bientôt les jeunes générations regardèrent avec
plus d’insistance vers la ville : travail, études, mariages …
“formica, poulets aux hormones” les y attendaient. Mieux
que le car hebdomadaire d’Henri Gaillard les automobiles
plus nombreuses perm i rent d’accéder librement aux
magasins de Gap. Alors faute de relève et surtout de clientèle
les petits commerces végétèrent puis disparurent. Désormais
dans les assiettes viande, légumes, fruits achetés en grandes
surfaces perdirent leur saveur et leur qualité malgré des prix
toujours plus élevés.
Nous voici au début du XXIe siècle. Les consommateurs
gavés de pesticides, saturés d’antibiotiques aspirent à une
autre nourriture regardant à nouveau vers des produits plus
sains, plus traditionnels et de proximité. Saluons à ce propos
la récente ouverture aux Allemands de la ferme “Jean de
Florette”. Sa vente directe promet une viande de qualité issue
de bêtes élevées au pays. •
(1) Grand jardin, non clôturé, cultivé en plein champ, parfois loin de la
maison d’habitation.
6
La source • automne 2010
La rentrée 2010-2011
Encore une rentrée scolaire à l'école de La Roche qui
s'est passée dans de bonnes conditions.
Tout était prêt avec, en plus, un zeste de motivation, un soupçon de bonne
humeur et… une journée ensoleillée ! De quoi présager d'une année scolaire
réussie ! Des petits chagrins vite consolés pour les nouveaux de maternelle
qui ont laissé la place au plaisir des découvertes. Toute l'équipe des
enseignantes souhaite à tous les élèves une année pleine de réussites et de
Les enseignantes
satisfactions. •
Pour les amoureux
de la langue italienne
Proposition de cours d’initiation pour débutants
Cours adultes
Cours d’initiation à l’italien à Manteyer avec comme support la méthode
ALLEGRO. Il s’agit d’un cours collectif avec une approche communicative.
Le but de ce cours est d’apprendre dans la joie à se débrouiller en italien
dans les situations de la vie courante (savoir se présenter, saluer quelqu’un,
se situer dans l’espace et dans le temps, voyager en train, en voiture, en bus,
réserver une chambre à l’hôtel, savoir commander une boisson, un repas,
…). L’idéal serait 2 cours d’1h1/2 par semaine ou au minimum 1 cours
d’1h1/2 par semaine.Un participation de 5 maximum par cours sera
demandée (tout dépendra du nombre de participants) ainsi que l’achat du
livre de l’apprenant.
Cours enfants (9 à 11 ans)
Il s’agit d’une première approche à l’italien avec l’utilisation de méthodes
ludiques. Utilisation de la méthode FORTE qui utilise comme fil
conducteur l’histoire de 5 enfants et de leurs amis, sous forme de BD.
L’idéal serait 2 cours d’1h par semaine ou au minimum 1 cours d’1h par
semaine. Une participation de 5 maximum par cours et par personne sera
demandée (tout dépendra du nombre
de participants) ainsi que l’achat du
livre de l’apprenant.
Horaires, jours et date
de début des cours
De préférence le mardi ou mercredi en
fin d’après-midi ou soirée, mais
possibilité d’autres horaires et journées.
Début des cours en décembre 2010 ou
janvier 2011.Toute personne intéressée,
contacter
Chantal Moulet au 04.92.57.84.84
Les Gallices 05400 Manteyer •
d’après le scrétariat de la mairie
Conseil municipal
Réunion du 19 août 2010
Avenant au marché passé avec la PAC
Monsieur le Maire rappelle le programme de travaux de
renforcement du réseau d'eau potable et d'assainissement des
Allemands, des Gallices et du Clot de Sagne.
L'achèvement du renforcement du réseau d'eau potable nécessite la
passation d'un avenant n°1 au marché notifié le 16 septembre
2008 avec l'entreprise Provence Alpes Canalisations d’un montant
de 55 705.60 e HT, et portant le montant du marché, après
avenant à la somme de 429503 e HT.
Tarif eau et assainissement
Après les travaux d’assainissement de renforcement du réseau
d’eau potable le tarif du service eau et assainissement a été adopté
pour la facturation 2011(à compter du 01/10/2010).
Pour l’ensemble des abonnés au réseau d’eau potable :
• la partie fixe mensuelle de 4,79e , appliquée à chaque logement
(art L2224-12-4 du code de la santé publique) est maintenue
(57,48e par an),
• le coût du volume consommé est porté à 0,63e.
Pour les abonnés au réseau d’assainissement collectif (quartier des
Gallices, du Clot de Saigne et des Allemands) :
• une partie fixe mensuelle de 3,30e, appliquée à chaque logement
(39,60e par an).
• Un coût du volume consommé à 1e
Les exploitations agricoles bénéficieront d’un compteur vert pour
l’alimentation des bêtes, qui n’aura pas d’abonnement au réseau
d’eau potable et ne sera pas soumis à la facturation
d’assainissement. Seul le volume consommé sera soumis au tarif
d’eau consommée d’eau potable soit 0,63e le m3.
Subvention voirie communale
programme 2010
Le Conseil Municipal a :
• Accepté la subvention du Conseil Général d’un montant de
10 000 e.
• Défini les travaux à réaliser : réfection du chemin communal de
la montagne, du parking de Céüze et de quelques petits travaux
sur plusieurs chemins communaux.
• Adopté le plan de financement :
Dépense H.T
25000.00
Subvention
10000.00
Autofinancement H.T.
15000.00
Réfection du studio communal de Céüze
Des travaux de réfection vont être engagés pour le studio
communal de Céüze (peinture, plomberie, carrelage et
menuiseries) d’un montant d’environ 5000e.
Une subvention de 50% pourrait être allouée par Henriette
MARTINEZ, députée des Hautes-Alpes, dans le cadre de sa
réserve parlementaire.
Questions diverses
• La commune de Manteyer a adopté le transfert de la compétence
tel que libellé par la Communauté de Communes des Deux
Buëch.
• La commune de Manteyer signera une convention avec l’Office
de Tourisme de Veynes et versera une participation de 1000e
pour l’année 2010.
• La commission des travaux se réunira au début du mois de
septembre pour définir les modalités du déneigement pour l’hiver
2010/2011. •
au fil des saisons
par Marie-Anne Lê Van
L’église de Manteyer vue du Serre
automne 2010 • La source
7
nouveau
Naissance
par A. Chipaux
Vivlato : une école de musique
associative s'ouvre à La Roche-des-Arnauds
Après avoir exercé de nombreuses années à l'école de musique de Veynes, Florence Cenini a
créée, l'an passé, une école de musique associative. VIVALTO est son nom! La mairie de La
Roche-des-Arnauds lui ouvre les portes de la salle des associations, afin de proposer des cours
aux personnes de tous âges, intéressées par la pratique musicale.
Les disciplines dispensées
Galéane et Naëlle sont ravies d'annoncer la
naissance de leur petit frère Elouan. Ses
parents sont Pierre et Pascale Vaysset domiciliés le Clos de Saigne.
Piano - Flûte traversière - Stages de percussions - Violoncelle débutant
Pratique collective, création d'ensembles instrumentaux en fonction de l'âge, du niveau, des
styles musicaux et affinités. Formation musicale, chant choral, lecture, écoute, improvisation.
Des concerts seront bien sûr organisés à La Roche et je l'espère à Manteyer ! Au plaisir de vous
retrouver, petits ou grands, pour partager le bonheur de la musique à plusieurs !
A.CHIPAUX - Le Foulon - 05400 Veynes - [email protected] •
Lissandro Tessa est né le 26 juillet. Il est le
fils de Loïc et Dorine TESSA domiciliés le
Clos de Saigne.
Emile est né le 21 juillet. Il est le fils de
Jonathan et Cécile Heukemes domiciliés aux
Allemands.
Mariage
dimanche 12 décembre
Fête de Noël
Côtes de porc
alpines
Le père noël passera pour tous les enfants par Jean-Pierre Aussourd
de Manteyer … de la naissance au CM2.
Ingrédients
Des tracts seront diffusés ultérieurement - Pommes de terre
concernant le programme.
À très bientôt !
- Oigons
- Fromage rapé
- Cotes de porc
- Un verre de vin blanc
- 20 cl de crème fraîche liquide
- Gousses d’ail
- Sel, poivre, muscade
Préparation
Dominique BUMAT et Fabrice SAUVA se
sont mariés le 21 août. C'est le père Pierre
Fournier qui a célébré leur union en l'église de
Manteyer à deux pas de la maison familiale et
sous l'œil attendri de leurs parents et amis.
Félicitations aux jeunes mariés.
Gilles DUTERTRE et Erika ZAREMSKI
Domiciliés le Clos de Saigne se sont mariés le
28 août à Combas dans le GARD.
Félicitations aux jeunes mariés.
Décès
Michèle SELLERET nous a quitté subitement
à l'âge de 60 ans. Elle laisse dans la peine son
fils Xavier et son époux Michel, conseiller
municipal à Manteyer. Nous leur présentons
nos très sincères condoléances ainsi qu'à toute
leur famille.
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La source • automne 2010
Pour ce dixième numéro de La Source
Directeur de la publication : Pascal Lagnel
Directrice adjointe Amandine Arnaud
Rédacteur en chef : Jean-François Lafarge
Mise en page : Marie-Anne Lê Van
Rédacteurs : G i l b e rt Guiony, Maurice
Marin, Jean-Pierre Aussourd, Sébastien
Serres, Emile Allemand, l’école de la Rochedes-Arnauds, Pascal Lagnel, Rachel
Revelard, A. Chipaux, Chantal Moulet.
mail : [email protected]
site : www.manteyer-info.fr
Beurrer une cocotte en fonte sur toute sa
surface. Garnir la cocotte sur le 1/3 de sa
hauteur avec des pommes de terre coupées en
rondelles. Saler, poivrer, et saupoudrer de
muscade. Éparpiller de l'oignon émincé puis
du fromage râpé. Recouvrir ensuite de deux
épaisseurs de côtes de porc dans l'échine
préalablement désossées. Disposer sur les
côtes 3 à 4 gousse d'ail. Saler, poivrer puis
refaire une couche de pommes de terre ,
oignon et fromage râpé.
Saler, poivrer et saupoudrer de muscade de
nouveau. Ajouter un verre de vin blanc sec et
20 cl de crème liquide. Mettre le couvercle sur
la cocotte (en ôtant la poignée plastique si
nécessaire !...) et mettre au four à 100°
pendant 4 à 5 heures.
Servir accompagné de salade verte. •