CHLEF MEDICAL N°39

Transcription

CHLEF MEDICAL N°39
Publication trimestrielle éditée par l’association
du corps médical privé de la wilaya de Chlef
N°39 - Octobre 2006
8ème année
Dossier :
L’AIR DANS TOUS
SES ÉTATS
PÉDIATRIE :
RÉANIMATION
DU NOUVEAU-NÉ
EN SALLE DE NAISSANCE
CARDIOLOGIE :
L’INSUFFISANCE
CARDIAQUE
DERMATODERMATOVÉNÉRÉOLOGIE :
EXPÉRIENCE
TLEMCENNIENNE
ÉPIDÉMIOLOGIE :
À PROPOS DE
VACCINATION
ANTI-GRIPPALE
OPÉRATION « HABITS DE L’AÏD » :
FÊTONS L’AÏD, SOLIDAIRES. MEILLEURS VŒUX À TOUS!
1
Sommaire
ÉDITORIAL :
DE LA LUMIÈRE AU CŒUR DU NON VOYANT
Dr ARAIBI A. .………………..…………………….…………………………………...……….……….….…..…page 3
PÉDIATRIE :
RÉANIMATION DU NOUVEAU-NÉ EN SALLE DE NAISSANCE
Dr ZIDANE N. .………………..…………………………………………………………..………….….….….…..…pages 4-5
ACTION HUMANITAIRE :
OPÉRATION « HABITS DE L’AÏD »
Dr BENKHALED A...………………..…………..……….………………….…….…………..….……….….…..…page 5
SOCIÉTÉ :
PRATIQUES MÉDICALES LOCALES (1)
Dr GHRISS M.
..………………...…………………..…...………………………...……………...…...……...….page
6
DOSSIER :
L’AIR DANS TOUS SES ÉTATS
Dr GHRISS M. .………..……..…………………………….……………………………..……….……….….…...pages 7-13
MÉDECINE VÉTÉRINAIRE :
LA BLUE TONGUE
Dr DEHABA F. .………..…...……...………………………….….…...……...……………………………………...page 13
CARDIOLOGIE :
L’INSUFFISANCE CARDIAQUE
Dr BERRABHA T. . .………....……………………………………………..…...………..………...…...……...….pages 14-15
MÉDECINS ILLUSTRES :
LE PR HAMZA KLIOUA
...…………………………...…...……………………………………………...….page
15
ÉPIDÉMIOLOGIE :
LA TUBERCULOSE, NOUVELLE MENACE POUR L'EUROPE .………..……………...…...….page 16
À PROPOS DE VACCINATION ANTI-GRIPPALE .……..………………………….….…...……...….page 20
LE MÉDECIN ET LA LOI :
L’ASSURANCE MULTIRISQUE PROFESSIONNELLE
Dr DEHABA T. .………………………………………………...……...………………………….….…...……...….page 17
DERMATODERMATO-VÉNÉRÉOLOGIE :
Expérience du service de Dermato-VÉNÉRÉOLOGIEDU
CHU DE TLEMCEN .………………………………………………...……..………………….….…...……...
Chères consœurs, chers confrères,
Revue trimestriel éditée par
l’Association du Corps Médical Privé
de la wilaya de Chlef
Adresse : CHLEF MEDICAL CLUB
Haï Zeboudj - Route de Radar
02.000 - CHLEF
Tel : (027) 77.70.44 Fax : (027) 77.14.95
Responsable de publication :
Dr Ahmed BENKHALED
[email protected]
Comité scientifique :
• Dr A. ARAÏBI
• Dr T. DEHABA
• Dr A. BENKHALED • Dr M. GHRIS
• Dr B. BOUGHARI • Dr N. ZIDANE
En adhérant à l’ACMPC vous ne répondez pas
uniquement à votre vœu de concrétiser avec d’autres
praticiens des idéaux communs, de partager des
vocations, de réaliser ensemble des projets…
L’adhésion à l’ACMPC - porteporte-flambeau de l’engagement
humanitaire du corps médical chélifféen - vous offre
l’occasion de participer à une action de solidarité avec
les enfants malvoyants :
Vos frais d’adhésion à l’ACMPC serviront à l’achat de
lunettes au profit d’élèves de parents nécessiteux.
En réglant votre cotisation, vous achetez en fait une paire de lunettes pour un enfant en situation d’échec scolaire pour raison d’amétropie..
Ensemble, aidons ces enfants à
construire leur avenir
2
Dr ARAIBI Ali
Plongés dans les turbulences des charges financières et des obligations de la rentrée sociale
(entendez scolaire) et comme on le suppose, vous avez migré pendant l’été, chacun semble
peut être tout bonnement et incroyablement piégé, une fois, de plus par les exigences
dépensières du mois de ramadhan.
Seulement voilà, ce mois sacré nous a mis dans ses propres pas. Par ses veillées religieuses,
il nous a entraîné très loin dans la nuit du monde et du temps.
D’emblée, personne jamais n’imagine peut être que vous pouvez soutirer autant de
bonheur et de satisfaction dans cette recherche de ressourcement et de rencontre avec soi.
Les membres du bureau de l’ACMPC, sensibles à cette émotion et soucieux de partager la
joie de l’aïd, remercient quiconque aurait participé de près ou de loin à la transmission du
flux lumineux, aussi savoureux soit-il, aux cœurs des élèves non voyants de l’école de
radar par le don et la distribution de cadeaux à cette occasion.
L’aïd, cette fête religieuse pleine de saveur si pure à l’origine et si présentes dans notre
cœur qu’elle émane une valeur résiduelle pleine de piété et d’amour.
Saha aïdkoum et surtout une pensée pour les pauvres et les démunis.
Ces chers (con)frères
qui nous ont quitté
Cruelle a été l’année 2006 pour la communauté médicale de Chlef. Pas moins de cinq médecins ont été
tragiquement ravis à leurs proches en pleine force de l’àge : une véritable hécatombe ! L’annonce du décès de
notre confrère le Dr Guendouz, médecin de la CNAS, a été un véritable choc ! Le temps ne s’était pas assez
écoulé que la douleur fut vite ravivée par cette autre terrible annonce de la perte cruelle du docteur Guennou.
Suivirent ces dramatiques nouvelles rapportées au sujet des graves maladies qui attègnèrent deux autres de nos
confrères et qui ont finalement eu raison de leur grand courage: Il s’agit du docteur Mohamed Bouazza, médecin
généraliste assez connu pour sa probité, son dévouement et ses engagements précoces dans les différentes
tentatives d’edification et de consolidsation d’une forte corporation à Chlef, et du docteur Chaieb Benhamou,
médecin neuropsychiatre installé depuis plus d’une dizaine d’années et dont la consternante disparition se fera
durement sentir par la population.
Le cycle infernal des tragiques nouvelles continua et nous ébranla tous avec cette autre disparition rapportée de
notre cher docteur Boualili AbdelKader, médecin généraliste installé à OumDrou assez connu pour sa légendaire
discrétion et grande gentillesse. Notre peine est trés grande et nos cœurs si meurtris mais nous ne dirons que ce
qui plaira à notre seigneur : « A Dieu nous appartenons et à lui nous retournons ! »
La Rédaction
3
Éditorial
De la lumière au cœur
du non voyant
Pédiatrie
Réanimation du nouveauné
Dr ZIDANE Noureddine
Introduction
Les détresses vitales en salle de
naissance restent fréquentes en dépit
des progrès réalisés en matière de
réanimation.
D’une façon générale, 3 à 6% des
nouveaux-nés ont un mauvais état
initial et nécessitent une réanimation.
La prise en charge correcte du nouveau-né en salle de travail permet de
lutter contre la mortalité infantile ainsi
que le handicap psychomoteur.
Les facteurs de risque d’une
détresse vitale
Ils sont importants à connaître afin
de pouvoir anticiper la réanimation.
- rupture prématurée des membranes
- un accouchement dystocique
- présentation de siège
- prématurité
- grossesse multiple
- césarienne
- infection materno-fœtale
- cardiopathie maternelle
- asthme
- liquide amniotique teinté ou méconial
- placenta previa ou procidence du
cordon
- incompatibilité fœto-maternelle rhésus
Les objectifs de la réanimation
1- assurer la libération des voies
aériennes par la position correcte du
N-Né, aspiration par la bouche et le
nez ; si nécessaire les voies aériennes inférieures.
2- Les mouvements respiratoires
doivent être déclenchés soit spontanément soit par stimulation, soit encore en pression positive par le masque
ou la sonde trachéale
3- L’état circulatoire doit être satisfaisant soit par massage cardiaque soit
par les médicaments cardiotoniques.
Les phases initiales
de la réanimation
valables pour tous les Nés, y compris
ceux qui nécessitent une réanimation.
1- prévention du refroidissement par
l’utilisation de la table de réanimation
chauffante et le séchage rapide par
un lange préchauffé.
2- Asepsie par le lavage des mains ;
la blouse et le masque ; le matériel à
usage unique.
3- Le matériel prêt à l’utilisation :
- table de réanimation avec lampe
chauffante + chronomètre.
- source d’aspiration.
- source d’oxygène.
- masque de ventilation manuelle
type AMBU.
- sonde 2,5 à 3 ; masque pour enrichir le gaz insufflé en O2 pour une
pression positive.
- perfusion avec KT ombilical.
4- les médicaments :
- adrénaline
- S.S.I. à 9%; bicarbonate à 42 ‰;
S.G 5% ; S.G10% ; albumine 20%
- amoxicilline ou autres antibiotiques
- caféine (les apnées du prématuré)
- matériel de monitorage.
tique par le pédiatre, le N-Né retourne
à ses parents.
Deuxième cas de figure :
- Le N-Né modérément déprimé surtout après césarienne/ A.G
- Désobstruction douce (tête en bonne position ‘Billot’)
- Séchage et essuyage
- Oxygène
- ventilation au masque : contreindication si hernie diaphragmatique
ou liquide amniotique méconial
- SPO2
Troisième cas de figure :
N-Né sévèrement déprimé ; l’objectif
prioritaire est la ventilation efficace.
- aspiration buccale, pharynx, narines avec sonde N° 8 et une dépression de 50 à 100 cm d’H2O. la sonde
perpendiculaire à la face.
- ventilation au masque sauf contre
indication : le ballon auto remplissable
300 à 500ml avec fio2 100% et un
masque circulaire dote d’un bourrelet
- le débit d’O2 5l/min, la fréquence 40
-60/min en bloquant parfois par la
valve pour une surpression.
- la tête dans l’axe du corps.
Description des objectifs
- Intubation endotracheale si ventilade la réanimation
Le score d’APGAR n’est plus consi- tion au masque inefficace (la fréquendéré dans la démarche de conduite ce cardiaque < 100/ min) ; liquide amde la réanimation néonatale.
niotique meconial ; hernie diaphragLes éléments essentiels sont au matique ; échec a la pression positive
nombre de trois (3) :
nasale.
- la qualité et l’efficacité des mouveLe deuxième objectif :
ments respiratoires
état circulatoire
- le niveau de fréquence cardiaque
Si la fréquence cardiaque et inférieur
- l’existence ou l’absence d’une cya- à 80 / min, trois (3) mesures sont nécessaires :
nose généralisée.
- le massage cardiaque externe 2cyLe premier objectif :
cles/seconde couplé a la ventilation
la ventilation respiratoire
Premier cas de figure :
- l’adrénaline IV à raison 0.1 ml / kg
-cri vigoureux, enfant rose, FC>100/mn ou dilué dans 9 CC de S.S.I à raison
Séchage du bébé ; examen systéma- de 1ml/ kg
Elles sont importantes à décrire, car
4
Le troisième objectif :
l’apport glucidique
3 ml/ kg / heure du S.G10%dans un
KT veineux ombilical.
Si après 20 min, échec de la réanimation précoce et bien conduite : il
convient de ne pas poursuivre la réanimation.
Situations particulières
Grand prématuré
- Ne pas se précipiter à l’intubation ;
- faire une forte pression lors des 2
premières insufflations
-Prévention de l’hypothermie,
- prévention de l’hypoglycémie et
l’infection
Inhalation du liquide meconial
- Aspiration lors du dégagement des
épaules
- aspiration endotracheale
- éviter la ventilation au masque
Utilisation des drogues chez la
maman
Morphine→détresse respiratoire→
antidote Narcan 100/kg IM, IV ; IT
Benzodiazépine→hypotonie
→Anexate10/kg
Bêtabloquant→bradycardie
+hypoglycémie+ état de
choc→glucagon 0.25/kg IM, IV isuprel
Références :
-Eléments de pédiatrie A Bensenouci
- M Mazouni 1995
-Cours de réanimation de nouveau
né en salle de naissance MESDOC1REA8.HTM 2003
-http://frankpaillard.chez-alice.fr/
anesthsie_nne_salle_de_travail.htm
-Réanimation du nouveau-né en salle de travail INSP + UNICEF
« Habits de l’Aïd »
au profit des élèves de
l’école des jeunes
malvoyants de Chlef
A la veille de l’Aïd El Fitr, l’association du corps médical privé
de la wilaya de Chlef a tenu encore une fois à manifester sa
solidarité avec les catégories sociales défavorisées parmi la
population de la wilaya.
Le climat de piété aidant, et sensible à l’état de dénuement et de
désolation qui caractérise le vécu quotidien d’une frange nombreuse
de nos concitoyens, le bureau de l’ACMPC a programmé une action
caritative d’envergure à la fin du mois de Ramadhan pour ouvrir la
saison 2006-2007.
L’Aïd El Fitr étant après tout une fête de l’enfant, notre choix s’est
porté sur les élèves de l’école des malvoyants de radar à Chlef.
C’est d’ailleurs pour la cinquième année consécutive que pareille
opération soit tenue.
Les membres de la commission sociale de l’ACMPC ont pris
contact avec la direction de ladite école pour connaître les paramètres staturo-pondéraux de chaque enfant. Suite à la collecte de ces
renseignements, ils ont acheté l’habit à la juste taille et les chaussures à l’exacte pointure de chacun.
Ainsi, tous les pensionnaires de cette école, au nombre de
74 élèves (52 garçons et 22 filles), ont bénéficié de cette action
de solidarité.
La cérémonie de remise des habits de l’Aïd a eu lieu au niveau de
l’école des jeunes aveugles le 23ème jour du mois du jeûne correspondant au 16 octobre 2006. Une cérémonie simple, sans fanfare ni
tambour, à laquelle ont assisté, outre les élèves de l’établissement,
le staff administratif et pédagogique, de nombreux praticiens, le
correspondant du Quotidien d’Oran (presse) ainsi que le directeur de
l’action sociale de la wilaya de Chlef accompagné de son collègue
de l’environnement. Dans une courte allocution au début de la cérémonie, monsieur le D.A.S. a félicité le corps médical pour son esprit
solidaire vis-à-vis des couches sociales défavorisées et a exprimé
son soutien total à l’action humanitaire de l’association et son engagement à mettre tous les moyens du service placé sous son autorité
à la disposition de l’ACMPC en vue de mener d’autres actions au
profit de la population.
Rappelons que le financement de l’opération (200.000 DA) a été
couvert par les dons de praticiens généreux. Nous tenons à leur
rendre hommage et a prier pour que Dieu agrée leur œuvre de piété.
Meilleurs vœux à tous à l’occasion de l’aïd !
Dr BENKHALED Ahmed
5
Solidarité
- sérum bicarbonate 42‰ à raison 3
ml/ kg dilué dans S.G5%
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Pédiatre à Chlef
Opération
Société
Pratique médicale locale (1)
Dr Mahieddine GHRISS
Histoire de la médecine
Nous sommes à El Asnam des années 70 en plein centre-ville du coté
de chez Bennaourane, là où des notables fort connus de la ville ont l’habitude de se rencontrer, pratiquement
chaque jour en fin d’après-midi. On
raconte qu’un père traînant énergiquement son petit enfant par la main,
s’arma de courage et fonça droit sur
le groupe qui tient son cercle généralement dehors prés du célèbre garage et parmi lesquels il reconnut une
grande figure de la région. Il s’agissait
du Dr Djebbour, médecin originaire
de la région de Ténès, dont la mort a
ravi aux siens assez jeune dans de
tragiques circonstances, dans son
propre cabinet à Khemis-Miliana.
C’est une aubaine pour ce père de
famille à ne pas rater sous aucun prétexte. Son enfant avait un problème
de langage et ce médecin était tout
indiqué pour lui. Il s’empressa de lui
présenter son cas en ne se souciant
guère des fortes personnalités présentes en grand nombre ce jour là !
Le docteur Djebbour était assez
connu pour son fort caractère. Après
avoir écouté religieusement son vis-àvis, il leva soudainement le bras comme s’il allait saluer quelqu’un, puis
asséna une cinglante gifle au petit
enfant ! Ce dernier grimaça en tirant
énergiquement la langue sous l’effet
de surprise. Du sang gicla de celle-ci
que le médecin s’empressa de colma-
ter rapidement à l’aide d’une compresse dénichée quelque part. L’assistance fut médusée devant ce spectacle pour le moins inattendu ! Le père de l’enfant était tellement confus
qu’il ne savait quoi faire ! En fait, au
moment ou ce père expliquait le problème de locution de son rejeton, le
docteur Djebbour avait déjà fait son
diagnostic en remarquant un frein de
la langue, d’où sa réaction fort expéditive ! Le résultat fut spectaculaire, le
père très satisfait et l’honorable assistance très séduite par tant d’audace après avoir compris l’ingénieuse
manœuvre !
Histoire de l'anesthésie
divertissement, il ne sera utilisé comme anesthésique
qu'en 1844 par le dentiste américain Horace Wells qui se
Pendant des siècles, les médecins ont eu recours, selon
fait extraire un dent par son étudiant, John M. Riggs.
les civilisations, à des anesthésiques dérivés de l'opium et
De l'éther au chloroforme
de l'alcool, ou encore aux pressions directes, ou à l'action
du froid sur les nerfs. Les chinois, par exemple,
De la même façon, l'éther, découvert en 1818 par Miemployaient le haschisch, et les incas frictionnaient la
chael Faraday, ne sera utilisé que beaucoup plus tard, en
peau du patient avec un extrait de feuilles de coca.
1846, par le dentiste américain William Morton. L'éther,
Toutes ces méthodes étaient trop peu efficaces pour
de plus en plus utilisé en Amérique, est très vite adopté
qu'une opération puisse se prolonger sans douleur ni état
en Europe. D'abord en Grande-Bretagne, où la première
de choc. Au début du XIXe siècle, le taux de mortalité
amputation sous éther est réalisée, puis en France, en
postopératoire était énorme : 100 % pour une trépanation,
1847, alors qu'un des chirurgiens français les plus répuet 10 % pour la simple amputation d'un doigt.
tés, Alfred Velpeau, avait déclaré, huit ans plus tôt, que la
L'essor de l'anesthésie est lié à l'amélioration des
chirurgie sans douleur était inconcevable.
techniques chirurgicales par les chirurgiens britanniques
L'éther va ensuite laisser la place à un nouveau produit,
du XIXe siècle. Le protoxyde d'azote, ou « gaz hilarant »,
plus volatil et plus agréable, le chloroforme. C'est un
est la première substance dont les pouvoirs anesthésiants
obstétricien d'Édimbourg, James Young Simpson, qui
ont été reconnus, cela grâce aux travaux du chimiste
publie, le 10 novembre 1847, le compte-rendu d'un
anglais Humphry Davy et de son étudiant Michael
Faraday, en 1799. Longtemps considéré comme un
Suite du sujet en page 16
Les débuts de l'anesthésie
6
Dossier
L’AIR DANS
TOUS SES ETATS
Dossier préparé par Dr Mahieddine GHRISS
PREAMBULE
Après le thème de l’eau développé dans le précédent numéro de Chlef Médical (fournaise d’été chélifien oblige !), voici venu l’automne et ses vissicitudes climatiques (fluctuations chaud/froid productrices de grippes en puissance !), donnant l’occasion propice pour débattre d’un sujet non moins important et fort d’actualité : celui de l’AIR.
L’homme en consomme en moyenne 15 m3 par jour soit prés de 20 kg de gaz
vital. Quels sont les effets des polluants que nous respirons chaque jour sur
notre santé? Et quels
effets sont observés sur les écosystèmes ? Avant
d’aller voir plus loin dans ce qui suit, et à l’heure de la rédaction de ces lignes, l’OMS vient de tirer fort sur la sonnette d’alarme. Dans un communiqué
rendu public ce jeudi 05 Octobre 2006, elle met les gouvernements du monde
entier au défi d’améliorer l’air de leurs villes dans le but de protéger leurs
populations. Et pour cause…! La pollution atmosphérique serait responsable
de deux millions de décès prématurés par an ! Des directives plus strictes
pourraient, selon l’honorable institution, réduire de 15% le nombre de ces
décès enregistrés dans les villes polluées.
7
Dossier
INTRODUCTION
Les villes concentrent tous les polluants de l’air et à cause des vents et des pluies cette pollution locale tend à
s’étendre sur des continents entiers. Les pollutions soufrées ont grillé pendant des décennies les massifs forestiers via les pluies acides (l’ozone respiré à Chlef est
souvent fabriqué à Paris ou Londres). La pollution devient diffuse, largement répandue jusque dans les coins
de nature ou l’on pense naïvement que l’air y est « pur ».
« Les taux quotidiens que nous respirons sont très préoccupants !» s’alarment les experts en santé publique.
« C’est contre eux qu’il faut lutter en priorité ». D’autant
que ces émissions massives quotidiennes de gaz toxiques chahutent désormais jusqu’au climat. Les modifications de la teneur en CO2 et en méthane depuis le début
de l’époque industrielle n’a pas d’équivalent au cours de
l’ère quaternaire. Les scientifiques estiment aujourd’hui
que l’émission de ces gaz a effet de serre a fait subir à la
température moyenne de la terre une hausse comprise
entre 0,6 et 0,9°c et élevé le niveau de la mer de 10 à 25
cm. Une tendance inexorable dont on ne peut désormais
que limiter le rythme.
Jusqu’ici les efforts de réduction sont dérisoires au regard de l’enjeu. Globalement les émissions de gaz à effet de serre augmentent et les pays en développement
ne peuvent s’offrir les moyens techniques de limiter les
émanations des industries et des transports. L’usage de
ces techniques par les pays développés pourrait-elle
donner le temps aux autres de s’adapter ? Encore faudrait-il que tous ces pays adoptent la même attitude. Or,
les Etats-Unis qui représentent le quart des émissions de
CO2 refusent cette logique. Leur gouvernement met en
doute les observations scientifiques et ne souhaite pas
grever son économie de coûts supplémentaires. Une
situation d’autant plus regrettable qu’on a la preuve que
l’humanité est capable de faire face à de tels enjeux : le
remplacement des CFC destructeurs de l’ozone stratosphérique par d’autres gaz devrait combler le trou dans la
couche d’ozone d’ici à 2100.
L’ACCORD DE KYOTO
Ratifiée par 165 pays, la convention sur
les changements climatiques est entrée
en vigueur en 1994. A l’issue de la
conférence de Kyoto, les pays industrialisés se sont engagés à réduire leurs
émissions de gaz à effet de serre de
5%. Le protocole signé par plus de 50
pays totalisant 55% des émissions mon-
LES SOURCES DE LA POLLUTION
ATMOSPHERIQUE
Les poussières
bustibles fossiles soufrés tels le charbon, lignite, coke de pétrole, fuel
lourd, fuel domestique, gazole, mais
également quelques procédés industriels (production de H2SO4, production de pâte à papier, raffinage de
pétrole,…) et parfois même la nature
(volcans).Les plus gros émetteurs
sont les centrales thermiques, les
raffineries, les grandes installations
de combustion, etc…
Les principales sources de poussières
(particules solides <2,5µm, fibres et
poussières d’amiante,..) sont les installations de combustion et les procédés industriels tels que extraction de
minéraux, cimenterie, aciérie, fonderie, verrerie, plâtrière, chimie fine, etc.
Les émissions de poussières ont très
fortement diminués depuis 20 ans. Les
particules solides servent de vecteurs à
Les NOX ou
différentes substances toxiques voire
oxydes d’azote
cancérigènes ou mutagènes (métaux
proviennent
comme le SO2 essentiellourds, HAP,..) et restent de ce fait un
lement des combustibles fossiles et de
sujet important de préoccupation.
quelques procédés industriels (produLe SO2 ou Dioxyde
ction d’acide nitrique, fabrication d’ende soufre
son rejet est du à l’utilisation de com- grais, etc..). Les principaux émetteurs
8
sont les grandes installations de combustion et surtout les véhicules automobiles (d’où une politique de réduction au moyen de pots catalytiques
par exemple). Mais également volcans, orages et feux de forêts.
Le CO ou
Monoxyde de carbone
est produit par des combustions incomplètes généralement dus à des
installations mal réglées (surtout le
cas des toutes petites installations) Il
est aussi présent dans les rejets de
c er ta i ns pr oc é d és i n dus tr i e ls
(agglomération de minerai, aciéries,
incinération de déchets) mais aussi et
surtout présent dans les gaz d’échappement des véhicules automobiles.
Le CO2 ou dioxyde
de carbone
de ces substances, qui participent à
l’effet de serre, est désormais très
L’importance attribuée au CO2 pro- fortement réduite, voire interdite pour
vient de l’accroissement rapide de la la plupart, mais leur durée de vie (60
concentration de ce gaz dans l’atmos- à 110 ans environ selon les experts)
phère par suite d’une augmentation fait que les quantités présentes dans
de la consommation d’énergie fossile notre atmosphère vont continuer d’adans le monde et d’une diminution gir encore pendant un certain temps.
importante des couverts forestiers.
Les HFC ou
Par ailleurs les océans jouent un rôle
Hydro fluorocarbures
essentiel dans le maintien de l’équili- Synthétisés exclusivement par voie
chimique, les HFC n’avaient pas d’applications importantes avant l’adoption du protocole de Montréal
(interdiction des CFC) et des HFC qui
leur ont succédé. Ces composés qui
participent également à l’effet de serre sont aujourd’hui utilisés comme
agent de propulsion des aérosols,
comme fluides réfrigérants, solvants,
agents d’expansion de mousse, etc..
L’Ozone
L’ozone stratosphérique ou « bon
ozone » nous protège des rayons UV
solaires, tandis que l’ozone troposphérique ou « mauvais ozone » est
un polluant très toxique. La combinaison du rayonnement solaire, des NOx
et des COV favorise la production
d’ozone troposphérique de façon plus
marquée dans le Sud.
Les Métaux lourds
Il s’agit de l’arsenic (As), le cadmium
(Cd), le chrome (Cr), le cuivre (Cu), le
mercure (Hg), le nickel (Ni), le plomb
( Pb), le sélénium (Se) et le zinc (Zn).
Il existe également d’autres polluants : l’acide fluoridrique (HF), le
protoxyde d’azote (N2O), les perfluorocarbures (PFC), l’hexafluorure de
soufre (SF6), l’ammoniac (NH3), les
Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques (HAP), les dioxines et furannes(PCDD-F), etc… car la liste est
loin d’être exhaustive.
JUSQU'A +6°C
C’est l’élévation de la température prévue d’ici à 2100, du fait des émissions par
l’homme de gaz à effet de serre (Dioxyde de carbure, méthane, CFC et oxydes d’azote).
Ce réchauffement climatique affecte déjà sensiblement la fonte des glaciers, les précipitations et laisse présager une augmentation des « évènements extrêmes »
( inondations, sécheresses, fortes chaleurs, vents élevés, voire
libération de méthane emprisonné dans le permafrost sibérien si celui-ci venait à
fondre ). Le bouleversement des écosystèmes qui en résultera menace surtout les
pays pauvres avec des pertes de rendements agricoles et des risques de recrudes-
9
Dossier
bre général en carbone. L’augmentation de CO2 dans l’atmosphère, dans
Ils regroupent une multitude de subs- les proportions que nous connaistances et ne correspondent pas à une sons, ne poserait probablement pas
définition rigoureuse. Les hydrocarbu- de problème à l’homme avant très
res en font partie.
longtemps s’il n’y avait pas le phénoLes sources de COV sont très nom- mène d’accroissement de l’effet de
breuses, les émissions sont dus à serre et ses conséquences potentielcertains procédés industriels impli- les d’ordre socio-économique plus ou
quant la mise en œuvre de solvants moins dramatiques selon les experts.
(chimie de base et chimie fine, déLe CH4 ou Méthane
graissage des métaux, application de Il participe directement au phénomène
peinture, imprimerie, colles et adhé- d’accroissement de l’effet de serre. Les
sifs, caoutchouc, etc.) ou n’impliquant principales sources émettrices sont :
pas de solvants (raffinage de pétrole, l’exploitation des mines de charbon,
utilisation de CFC, production de les décharges d’ordures ménagères,
boissons alcoolisées, de pain, etc.…). l’élevage, la distribution de gaz, etc.…
On notera également que la biomasLes CFC ou Chlorofluose est également fortement émettrice
rocarbures
(forets) de même que les transports Les émissions de CFC provenaient de
(surtout automobiles), sans oublier es l’utilisation de ces produits dans les
émissions liées aux produits domesti- biens de consommation courante
ques (peinture, produits d’entretien, (aérosols, propulseurs, mousse, exparfums et cosmétiques, journaux, tincteurs, réfrigérants, etc.). A la suite
tabac, etc..).
d’accords internationaux, la production
Les COV ou composés
organiques volatils
Dossier
PRINCIPAUX PHENOMENES OBSERVES
ACIDIFICATION
La pollution acide (ou pluies acides)
est liée aux polluants acides(SO2,
NOx, NH3, HCI, HF) émis par les activités humaines qui retombent en
partie à proximité des sources, mais
aussi à des centaines, voire des milliers de kilomètres de leurs sources
émettrices. Les phénomènes de pollution acide à grande échelle ont été
mis en évidence par l’acidification des
eaux des lacs Scandinaves et Canadiens. Le pH des eaux est devenu
acide entraînant des modifications
importantes de la faune piscicole.
Les retombées acides ont des effets sur
les matériaux, les écosystèmes forestiers et les écosystèmes d’eau douce.
EUTROPHISATION
Elle correspond à une perturbation
de l’équilibre biologique des sols et
des eaux due à un excès d’Azote notamment d’origine atmosphérique
(NOx et NH2) par rapport à la capacité d’absorption des écosystèmes.
POLLUTION
PHOTOCHIMIQUE
la surface terrestre, par des composés présents dans l’atmosphère :
CO2, CH4, H2O, O3, N2O, CFC. Une
partie du rayonnement IR n’est pas
renvoyée vers l’espace. Il y a donc
absorption d’énergie. Cette énergie est
transformée en chaleur. La plupart de
ces composés sont présents à l’état
naturel, ce qui a permis le développement et le maintien de la vie sur Terre.
La température moyenne sur terre est
de 15°C. Si l’effet de serre naturel
n’existait pas elle serait de -18°C !
Depuis l’ère industrielle, il y a accroissement des concentrations des
gaz à effet de serre :
*CO2, lié principalement aux combustions industrielles, domestiques et
aux transports.
*CH4, lié principalement aux pratiques agricoles : riziculture,élevage,…
*N2O, lié principalement aux pratiques agricoles également.
*CFC (maintenant bannis), HFC,
PFC, SF6
APPAUVRISSEMENT DE L’OZONE STRATOSPHERIQUE
Celui-ci est qualifié de bon ozone car
il absorbe le rayonnement UV solaire
et nous préserve ainsi contre le risque de cancers cutanés et autres mutations génétiques. Il préserve également l’activité photosynthétique des
plantes. De nombreux composés
peuvent détruire l’ozone (OH, H, NO,
Cl, Br, HO2). Une forte corrélation
entre le déficit en ozone et les
concentrations en CIO a été mise en
évidence. La présence des radicaux
Cl et ClO dans la stratosphère est liée
l’émission naturelle de chlorure de
méthylène par les océans et aux chlorofluorocarbures (CFC) émis par les
activités humaines Molécules très
stables, les CFC sont transportées
dans la stratosphère ou elles libèrent
le Chlore et perturbent ainsi l’équilibre
EFFET DE SERRE
naturel régissant la présence d’ozone
Phénomène naturel lié à l’absorption à cette altitude. La baisse des
des rayonnements infrarouges (IR) de concentrations de cet ozone a des
grande longueur d’onde renvoyés par effets climatiques et biologiques.
Ou pollution photo oxydante est un
ensemble de phénomènes complexes
qui conduisent à la formation d’ozone
et d’autres composés oxydants à partir de polluants primaires (appelés
précurseurs) : oxydes d’azote et composés organiques volatils (COV) et
d’énergie apportée par le rayonnement ultraviolet (UV) solaire.
Ces phénomènes ont lieu dans les
couches d’air proche du sol et dans la
troposphère libre. L’ozone formé à ce
niveau est qualifié de «mauvais ozone» en raison de ses effets néfastes
sur la santé humaine et sur les végétaux. L’ozone de la stratosphère (1930 km d’altitude) au contraire est qualifié de «bon ozone» puisqu’il nous protège du rayonnement UV solaire.
10
LE TROU DANS LA
COUCHE D’OZONE
La couche d’ozone est es-
sentielle à la vie sur terre car
elle la protège des rayonnements UV nocifs. Or cette
couche protectrice s’est
amincie dangereu-sement,
particulièrement à une altitudecompriseentre14 et 20
km. Le 15 mars 1988, la
NASA diffuse un rapport mené par une centaine de
chercheurs dans le monde :la con-centration en
ozone stratosphérique a diminuéen moyenne de 1,7 à
3% dans l’hémisphère nord
entre 1969 et 1986. De
surcroît, le rayonnement
moyen mondial des UV-B
au niveau de la surface terrestre s’est élevé de 10%
entre 1986 et 1996. La dégradation de la couche d’ozone implique une moindre
filtration des rayons UV les
plus nocifs et une élévation
des risques pour la vie terrestre:brûlures superficielles, con-jonctivites, cataractes, augmentation des
cancers et vieillissement
de la peau, maladies du
système immunitaire, réduction de la photosynthèse avec comme conséquence une diminution
des rendements et de la
qualité des cultures, disparition du plancton, premier
maillon des chaînes alimentaires aquatiques…
EFFETS SUR LA SANTé
Les polluants peuvent agir à diffé- (SO2, poussières, NO2, Pb, O3) en- dément dans les poumons. NO est un
tre autres sont soumises à des direc- gaz irritant pour les bronches, il réduit
rents niveaux du corps humain.
tives de l’OMS qu’il faudrait respecter. le pouvoir oxygénateur du sang.
Au niveau de la peau
C’est le cas notamment des vapeurs irritantes et des phénomènes d’allergie.
Au niveau des alvéoles
pulmonaires
Les polluants se dissolvent et passent dans le sang ou dans les liquides superficiels.
Au niveau des organes
où peuvent s’y accumuler certains
toxiques véhiculés par le sang.
Les polluants peuvent avoir des effets selon diverses échelles :
-Effets immédiats, tels que ceux observés lors des accidents historiques.
-Effets à brève échéance.
-Effets à long terme constatés après
une exposition chronique à des concentrations qui peuvent être très faibles.
Les limites de concentration dans
l’air ambiant de certains polluants
EFFETS SUR LES
MATERIAUX
Les matériaux sont essentiellement
affectés par la pollution acide qui entraîne une dégradation des édifices,
monuments ou façades d’immeubles.
La pollution atmosphérique met en
danger les patrimoines culturels et
occasionne d’onéreux travaux de ravalement de façades ou de restauration des monuments.
EFFETS SUR LES
ECOSYSTEMES
FORESTIERS
Les particules
COV
Plus les particules sont fines plus
elles pénètrent profondément dans
l’appareil respiratoire et plus leur
temps de séjour y est important. Elles
ont une double action liée aux particules proprement dites et aux polluants qu’elles transportent (métaux,
hydrocarbures, dioxyde de soufre,
etc. ). Elles irritent le système respiratoire et peuvent contribuer au déclenchement de maladies respiratoires
aigues.
Certains composés organiques tels
que les aromatiques, les oléfines provoquent des irritations des yeux. Les
aldéhydes sont de puissants irritants
des muqueuses. Certains COV tels
que le benzène, sont cancérigènes.
SO2
CO
Il se fixe sur l’hémoglobine du sang.
Le phénomène est irréversible. On
connaît les accidents mortels dus à
l’inhalation de CO (lors du fonctionnement défectueux de chauffe-eau par
exemple).
Entraîne une inflammation des bronOzone
ches avec un spasme qui provoque une L’ozone est un oxydant puissant.
altération de la fonction respiratoire.
C’est un irritant des yeux, de la gorge
NO-NO2
et des bronches. Ses effets sont maNO2 est toxique (40 fois plus que CO, jorés par l’exercice physique.
4 fois plus que NO). Il pénètre profon-
semble relever de causes tout à fait
inhabituelles. Les chercheurs parlent
de causes très complexes telles que
sols de mauvaise qualité, sécheresses anormales mais incriminent principalement la présence de polluants
dans l’atmosphère notamment la pollution acide et l’ozone.
EFFETS SUR LES
ECOSYSTEMES
D’EAU DOUCE
L’acidification des lacs et des cours
d’eau entraîne une destruction parfois
irréversible de la vie aquatique. La baisse du pH provoque la mise en soluLes arbres vivent et dépérissent pour tion de métaux contenus naturelledes causes naturelles très variées ne ment dans le sol, comme l’aluminium,
serait-ce que l’age. Le dépérissement toxique à l’état dissous pour presque
soudain constaté surtout depuis 1980 la totalité des organismes vivants.
11
3,3 MILLIARDS DE TONNES
DE CO2
L’évolution des gaz à effet
de serre est suivie par le
Groupement intergouvernemental d’études sur le
changement climatique
(GIECC) qui rassemble une
communauté de plus d’un
million de scientifiques.
D’après ces experts, le rejet annuel de CO2 non absorbé par la végétation
s’élève à 3,3 milliards de
tonnes !
Dossier
LES EFFETS
Dossier
CATASTROPHES ET MALADIES SONT
A REDOUTER
Les quantités de gaz nocifs rejetés
par les industries préparent des bouleversements de grande ampleur. Que
des polluants atmosphériques puissent
avoir des conséquences mortifères
sur la santé ne fait guère de doute.
Ainsi, durant l’hiver 1952, 4000 décès
en 2 semaines à Londres furent imputés à un nuage d’oxyde de soufre.
Mais pour la médecine, la vraie question est de déterminer l’impact des
polluants respirés à petites doses tout
au long d’une vie. Or, les connaissances sur les conséquences pour la
santé d’un air pollué en permanence
par des molécules diffuses en quantité inférieure aux normes en vigueur
sont encore très embryonnaires.
On sait que les changements attendus vont beaucoup affecter le cycle
de l’eau. On prévoit ainsi une augmentation des inondations, sécheresses et autres cyclones, faisant des
centaines voire des milliers de morts
(se rappeler si besoin est le terrible
« tsunami » dévastateur !).
Et ce n’est pas tout, car avec la modification du climat, c’est celle des
pathologies qui est redoutée. Des
maladies pourraient frapper à des
latitudes ou elles sont inconnues aujourd’hui. Certains épidémiologistes
craignent déjà l’arrivée des moustiques
vecteurs de la dengue sur
le pourtour du bassin méditerranéen…
La chaleur de l’été entraînerait de
son coté une surmortalité due à une
recrudescence des maladies cardiovasculaires, Les chercheurs redoutent
également une augmentation des cas
d’asthme liés à une plus grande
vigueur du monde végétal. Certaines
plantes très allergisantes augmentant
leur aire de répartition grâce à un
climat plus favorable.
La hausse de température pourrait enfin
provoquer une plus grande prévalence
des calculs urinaires, conséquences
d’épisodes de déshydratation.
SOLUTIONS ET ALTERNATIVES
Pour lutter contre les pics d’ozone,
les chercheurs s’orientent dans deux
directions : élaborer des outils de mesure de plus en plus précis afin d’anticiper les alertes, et trouver les
moyens techniques de réduire les
émanations toxiques. D’ores et déjà,
la « chimie verte » et les sources d’énergie non polluantes sont des pistes
privilégiées pour concilier à la fois
qualité de l’air et développement.
Le déséquilibre du cycle du carbone
est le principal responsable de la pollution atmosphérique. Pour y remédier,
il n’y a qu’une solution : l’activité humaine doit réduire ses émissions. Si le
raisonnement est simple, la mise en
œuvre reste délicate. Elle implique de
modifier considérablement les habitudes de consommation au Nord et de
faire de gros investissement au Sud
pour concilier environnement et développement.
Laver les fumées d’usine : Le progrès technologique devrait aider les
pays dans leurs obligations en matière
de normes à respecter. Il existe par
exemple des systèmes de lavage des
fumées d’usine. La chimie «verte» fournit des solvants dépourvus de COV,
soit en modifiant les processus de
fabrication, soit en utilisant pour matière première des plantes comme le
colza ou la betterave plutôt que du
pétrole.
Par ailleurs, l’électroménager devient
moins gourmand en électricité grace
à des moteurs plus performants. Responsable de plus de 40% des émissions de COV, de CO2 et d’oxydes
d’azote, l’automobile est un secteur
ou les améliorations devraient être
spectaculaires. Les pots catalytiques
piégeurs des principaux polluants ont
un effet certain sur la réduction des
précurseurs d’ozone.
Des générateurs remplacés par
des micro-barrages : Abritant les
deux tiers de l’humanité, les pays en
voie de développement consomment
une part de plus en plus importante
des énergies fossiles. Dès 1997, lors
de la signature du protocole de Kyoto,
les pays développés ont imaginé, ou-
12
tre des opérations de reboisement,
des «permis à polluer» échangeables. Leur principe est simple :
« lorsqu’un industriel d’un pays développé investit dans un pays en voie
de développement, il est incité à utiliser la technologie la moins émettrice » explique un chercheur. S’il venait
à dépasser les normes requises, un
autre prendra sa place.
La Banque Mondiale a lancé en 1997
le programme Prototype Carbon Fund
(PCF). Parmi les projets réalisés, on
trouve l’exploitation du méthane des
décharges en Lituanie, le remplacement de générateurs au diesel par
des micro-barrages en Ouganda, un
programme d’énergie solaire au Costa Rica, etc…
L’Avenir du nucléaire : Faut-il promouvoir l’énergie nucléaire ? Elle présente l’énorme avantage de ne pas
émettre de gaz à effet de serre. Certes, reconnaissent ses détracteurs,
mais elle produit des déchets radioactifs dont certains ont une très longue
durée de vie. Donc un problème de
stockage qui est loin d’être sécurisé.
Une récente étude sur la pollution de
l’air à Alger (réalisée en 2001) fit ressortir la conclusion suivante :
« Comparée à des villes européennes de même envergure, la ville d'Alger ne subit pas une
pollution alarmante par les NOx.
Ceci s'explique d'une part par le faible
taux de motorisation à Alger (environ
un véhicule pour 6 personnes) et
d'autre part par l'absence en milieu
urbain de grandes installations industrielles émettrices de NOx.
C'est la production photochimique
lors du transport du panache urbain
qui est à l'origine de ces épisodes
d'ozone. Cette situation est d'autant
plus inquiétante que les masses d'air
transitant sur la ville se dirigent fré-
quemment vers les banlieues Sud et
Est où de nouvelles cités à forte densité de population ont vu le jour ces
dernières années. Tout comme dans
d'autres villes, l'urbanisation et le trafic routier sans cesse croissant représentent à Alger l'enjeu essentiel pour
la qualité de l'air.
La pollution par les particules en suspension est trop importante à l’image
de tous les pays
en développement dépassant les
valeurs guides de l’OMS.
La présence de polluants organiques
cancérigènes tels que les hydrocarbures aromatiques polycycliques et
les hydrocarbures aromatiques monocycliques à des teneurs équivalentes
et parfois supérieures à celles ren-
contres dans des villes plus motorises
révèlent l’importance des émissions
polluantes issus du trafic routier a
Alger du au vieillissement du parc, au
manque de maintenance et l’absence
de système de dépollution ».
Pour conclure, il faut savoir que les
méthodes de réduction des gaz à effet de serre sont désormais bien
connues. Les pays développés sont
appelés à respecter leurs engagements et changer leurs habitudes, les
pays en voie de développement à
acquérir la technologie indispensable
pour faire face à l’immense défi.
Cela ne pourra se réaliser qu’à travers une véritable solidarité NordSud, et leur succès ne dépendra que
de la bonne volonté humaine.
Dossier
UN MOT SUR LE PLAN LOCAL
Sources :
- Science et Vie (Spécial terre) N°1020 septem bre 2002.
- Caractérisation du parc automobile et pollution de l’air à Alger. Laboratoire d’Energie et de Pollution de l’Air
(LEPA)-Blida et Laboratoire des Sciences et Techniques de l’Environnement (LASTE)- Alger 2001.
- Sites Internet : notre- planète. info. Juin 2006.
Dossier préparé par Dr Mahieddine GHRISS
La blue tongue (Langue bleue)
Docteur DEHABA FAYCAL - Vétérinaire
C’est une maladie infectieuse des
ovins et rarement celle des bovins.
L’agent pathogène est un virus. Ce
dernier est transmis grâce à des vecteurs intermédiaires par piqûre directe
et dont les agents sont les culicoides
(mouches suceuses) et le moustique.
Le virus de la blue tongue possède
16 souches antigéniques distinctes. Il
résiste à la décomposition et vit longtemps dans la viande et les issues de
boucherie. Il résiste à certains antiseptiques puissants tels, l’hydroxyde
de soude et l’iode.
Chaque souche antigénique développe une immunité durable chez l’animal infecté et guéri, mais il n’existe pas
d’immunité croisée vis-à-vis des au-
tres souches. L’agneau sous la mère ♦ la mort intervient vers le 6ème jour
est relativement résistant si sa mère de l’apparition des symptômes.
l’est (grâce au colostrum).
Traitement
L’incubation dure 2 à 4 jours
Il est surtout symptomatique, AINS
Les symptômes
associés à de fortes doses
d’a♦ une hyperthermie 40.5 - 41°C moxicilline sans oublier les antioedependant 5 à 6 jours
mateux et les irrigations et
antisep♦ un jetage nasal.
tiques (bleu de méthylène).
En résumé, cette maladie n’est pas
♦ hyper salivation
une
zoonose (donc non transmissible
♦ Plus tard, les muqueuses buccale
et nasale deviennent rouges puis vi- à l’homme). Elle sévie sous forme
rent au bleu cyanose avec ulcérations d’épizootie apparaissant en été et
atteignant son summum à l’automne
et surinfection entraînant une :
♦ difficulté de déglutition et respiratoi- La viande issue de ces animaux est
re. Le jetage est mucco-purulent; la interdite à la consommation humaine
salive est mousseuse et rosâtre pour cause de viande fiévreuse.
(sang ).
13
Médecine vétérinaire
[email protected]. Septembre 2006.
Cardiologie
Insuffisance
Véritable problème de santé publique que constitue cette pathologie ces dernières années à cause de son incidence,
qui est en nette progression et à son nombre croissant d’hospitalisation, avec souvent de nombreuses rechutes.
Cette dernière décennie a connu un nouveau concept de l’insuffisance cardiaque, qui a permis de mieux comprendre
certaines phases cachées de cette pathologie ce qui permet maintenant une meilleure prise en charge, notamment
grâce à l’arrivée sur le marché de nouvelles classes thérapeutiques.
Quelques chiffres
Il n’y a pas encore de chiffres disponible en Algérie.
En France : - on dénombre 484000
cas en 1992
- 1 % de la population
- 10 % pour la population de plus de
80 ans.
- 0.5 – 5 % de nouveau cas par an.
- plus de 40000 décès/an
- Elle est plus fréquente chez le sujet
âgé : dans cette population on observe beaucoup plus de cas d’insuffisance cardiaque diastolique :
• difficultés diagnostic
• poussée congestive
• sensibilité due à la perte de la systole auriculaire :
• fréquence de l’arythmie par fibrillation auriculaire.
• représente 30- 40 % de cas d’insuffisance cardiaque.
• souvent associée à de l’HTA ;
cardiomyopathie hypertrophique.
• très sensible à la variation de la
volémie.
• meilleur pronostic
Manifestations
cliniques
• la dyspnée : principal symptôme.
Le patient éprouve des difficultés
pour respirer durant les efforts ou au
repos. Une classification est proposée selon le degré de cette gène
(NYHA) de I à IV.
• foie cardiaque : gros et douloureux
• tachycardie.
• bruit de galop : rythme cardiaque à
3 temps évoquant le bruit du galop
d’un cheval.
• reflux hépato-jugulaire.
• pincement de la tension artérielle.
• oligurie.
• ascite
• œdèmes : d’abord une prise de
poids rapide puis des œdèmes au
niveau des chevilles, des jambes, des
cuisses et des lombes ; sont généralement blancs, mous et indolores.
Ces signes cliniques peuvent se voir
aussi bien dans l’insuffisance cardiaque systolique ou diastolique.
L’apport de l’échocardiographie est
capital pour poser le diagnostic positif : évaluer la sévérité de l’atteinte et
le type systolique et/ou diastolique ;
rechercher l’asynchronisme interventriculaire ou intraventriculaire.
Quel est le rôle du
médecin généraliste
dans la prise en
charge de l’insuffisant cardiaque ?
Devant cette pathologie chronique,
il est évident que le médecin généraliste est à la base de la prise en
charge de l’insuffisant cardiaque :
Devant le nombre encore élevé des
décès et des ré-hospitalisations fréquentes dont environ 50% pourraient
être évitées, il faut créer un réseau
bien organisé et structuré.
Pour un meilleur suivi du malade :
Les deux piliers de cette prise en
charge :
des visites régulières à domicile.
une éducation du patient : qui sera
informé sur sa maladie, les symptômes précurseurs de décompensation,
le suivi biologique, l’hygiène de vie
(en particulier la nutrition), son traitement et l’évolution de la maladie. Et
14
pourquoi pas d’être capable d’ajuster
certaines thérapeutiques tels que
les diurétiques, le but essentiel étant
d’éviter les ré-hospitalisations
«évitables»
surveillance régulière de son ionogramme, créatinine, urée : une fois le
traitement instauré.
Thérapeutique
Repose d’abord sur des conseils
d’hygiène de vie :
• le repos : permet de diminuer le
travail cardiaque. Le plus souvent,
c’est un repos partagé entre le lit
(position demi assise) et le fauteuil ;
en bougeant souvent les jambes afin
d’éviter la stase veineuse.
• une certaine activité est tolérée
sans arriver à la dyspnée.
• préconisé une réduction des heures
de travail (en dehors des poussées) ;
utiliser le moyen de transport le moins
fatiguant et le moins énervant.
• certains sports peuvent être repris
progressivement en évitant toute
compétition, et les sports violents.
• Régime appauvri en sel
• Alimentation équilibrée ; l’obésité
doit être combattue.
Thérapeutique
médicamenteuse
A connu une avancée importante
par la mise sur le marché de nouvelles molécules.
les diurétiques
Sont essentiels pour le traitement
symptomatique lorsqu’une surcharge
hydrique existe. Avant tout traitement,
un bilan clinique (poids, état général,
pression artérielle, pouls) et biologique (ionogramme sanguin et urinaire,
Dr BERRABHA Tewfik - Cardiologue à CHLEF
créatinémie, urémie, glycémie à jeun)
sera pratiqué.
les IEC
Améliorent la fonction VG, diminuent
la mortalité. Il faut savoir varier les
doses progressivement croissantes,
jusqu’aux doses maximales tolérées
par le malade.
les bêtabloquants
Autrefois contre-indiqués dans cette pathologie, toutes les études s’accordent sur leurs bienfaits : préservent de l’aggravation de l’insuffisance
cardiaque due à l’effet néfaste des
catécholamines ; assurent une meilleure relaxation du muscle cardiaque
et s’opposent à des complications par
trouble du rythme
Réduisent la mortalité
Améliorent la fonction d’éjection du
ventricule
Diminuent les résistances périphériques, autorisant ainsi une meilleure
vidange systolique et à terme une
réduction de l’hypertrophie VG.
Indiqués dans l’IC chronique stable,
en complément des IEC, diurétiques
et éventuellement des digitaliques.
Les Inibiteurs de l’Enzyme
de Convertion
Traitement de référence de l’IC.
Baissent la concentration plasmatique de l’angiotensineII et de l’aldostérone; augmentent celle de la
bradykinine.
L’association avec un diurétique est
souvent indiquée, en particulier s’il
existe une surcharge hydrique patente (œdème, orthopnée)
Les Digitaliques
Leurs utilisation a été remise en
question. Sont utilisés lorsque le
rythme cardiaque est suffisamment
élevé et seulement en association et
après échec des IEC/diuretiques
seuls.
Indispensable si arythmie par fibril-
lation auriculaire rapide.
Les dérivés nitrés
indiqués dans l’œdème aigu du
poumon
au long cours : diminuent la post
charge
Les Antagonistes de
l’angiotensine II
ne limitent pas la production de
l’angiotensine 2, mais bloquent son
action par antagonisme compétitif sur
les récepteurs.
étude CHARM : a montré que les
CANDESARTANS est une bonne
alternative aux IEC ; que l’association
IEC-SARTANS est sure et favorable.
A L’avenir
La resynchronisation cardiaque, associée à un traitement médicamenteux améliore la qualité de vie des
patients souffrant d’IC accompagnée
d’asynchronisme inter ventriculaire.
- L’appareil (CRT C : cardiaque R :
resynchronisation T : thérapie) est de
la taille d’une boite d’allumette plate,
implantée sous la peau, connecté avec
le cœur par trois électrodes. Il produit
des petits signaux électriques qui
sont dirigés vers les ventricules et les
fait contracter de manière synchrone,
c'est-à-dire simultanée comme c’est
le cas en situation normale.
Pr Hamza
Klioua
Le Pr Hamza Klioua est né le 16
février 1919 à Bejaia.
Il accomplit son enseignement dans
le cycle primaire dans sa ville, le
secondaire en partie à Sétif puis à
Alger.
Après le bac, il s’inscrit à la faculté
de médecine d’Alger. Il achève ses
études médicales en 1946.
Le Dr Klioua exerce de 1947 jusqu’à
1960 à Fedj Zmala actuellement
Ferdjioua).
En 1960, il entame des études médicales de spécialité en rhumatologie
à Paris, à l’hôpital Cochin dans le
service du Pr Coste.
En 1962, il revient au pays. Après
l’indépendance, il est le premier recteur de l’université de Constantine.
Responsabilité qu’il quitte pour revenir
à Alger à la fin des années 60 pour
prendre en main le service de rhumatologie à Mustapha.
Avec la restructuration des services
médicaux de la capitale, le service du
Pr Klioua est transféré à Beni Messous. Il continue à le diriger jusqu’à
son départ à la retraite, en 1991.
Il crée et préside la société algérienne
de rhumatologie de 1983 à 1987.
Le Pr Hamza Klioua décède le 14
novembre 2003 à Alger.
Dr BENKHALED Ahmed
Le Pr Hamza Klioua
15
Médecins illustres
cardiaque
Épidémiologie
La tuberculose,
nouvelle menace pour l'Europe
La tuberculose est de retour sous
une forme plus grave, plus souvent
mortelle qu'avant, qui en fait une menace pour l'Europe, la plus importante
pour cette maladie depuis la Seconde
Guerre mondiale.
Des souches résistantes aux médicaments anti-tuberculeux se trouvent
aux portes de l'Union européenne,
dans des pays où le SIDA s'est propagé après la chute de l'Union soviétique dans les années 1990.
"La résistance aux médicaments observée actuellement est sans aucun
doute la situation la plus inquiétante
concernant la tuberculose que le
continent ait connue depuis la Seconde Guerre mondiale.
Le grand nombre de cas de tuberculoses multi-résistantes dans les pays
baltes, en Europe de l'Est et en Asie
centrale ainsi que l'émergence d'une
nouvelle souche particulièrement résistante du bacille ont conduit les autorités sanitaires internationales à
créer en partenariat européen pour
combattre la maladie: le "Stop TB
Partnership in Europe".
La tuberculose, affection respiratoire
qui se propage par la toux et le nez
qui coule, est la maladie infectieuse
curable la plus mortelle. L'Organisation mondiale de la santé estime que
1,7 million de personnes en sont mortes en 2004.
Parmi les 20 pays où l'on trouve le
plus de germes multirésistants, 14 se
situent dans la région européenne,
selon une étude récente menée par
l'OMS et les centres américains de
contrôle et de prévention des maladies. Les pays européens présentent
aussi le plus fort taux de cas de tuberculose résistante baptisée XDR-TB.
En Europe, toutes les heures, 50
personnes contractent la tuberculose
et huit d'entre elles en meurent, selon
Pierpaolo de Colombani, un expert de
l'OMS. Environ 15% de tous les cas
européens de tuberculose sont multirésistants. Mais l'incidence de cette
maladie est variable d'Ouest en Est.
En Suède, par exemple, on enregistre
quatre nouveaux cas pour 100.000
personnes chaque année, contre 177
au Tadjikistan.
L'incidence de la tuberculose dans
les pays occidentaux d'avant l'élargissement de l'UE en 2004 est de 13 cas
pour 100.000 personnes chaque année, un nombre multiplié par deux
pour les 10 nouveaux membres, et
par deux encore, soit 53/100.000 en
Roumanie et en Bulgarie, voire
98/100.000 dans les anciennes républiques soviétiques de l'Est.
Les migrations et l'expansion européenne pourraient accroître le risque
d'importation du bacille. Les cas londoniens augmentent chaque année
depuis dix ans, jusqu'à 100
cas/100.000 habitants dans certaines
régions d'immigration. Les régions préoccupantes sont notamment les pays
baltes, la Russie, la Turquie, l'Ukraine,
la Moldavie et le Turkménistan.
En France, selon l'Institut de veille
sanitaire (InVS), 77 cas de tuberculose multi-résistante étaient enregistrés
en 2003, notamment dans la population migrante (82%).
Histoire de l'anesthésie (suite)
accouchement réussi sous chloroforme. Ce produit fut très en vogue, surtout après que la reine Victoria l'eut
expérimenté avec succès pour la
naissance de son septième enfant, le
prince Léopold.
Les anesthésiques
« modernes »
D'autres anesthésiques font leur
apparition; à la fin du siècle, la cocaïne est la première substance utilisée
en anesthésie locale. Au début du
XXe siècle, les techniques et les ap-
pareillages se perfectionnent. Les
anesthésies, moins toxiques, peuvent
maintenant se prolonger, ce qui ouvre
le champ à des actes opératoires
jusqu'alors impossibles. Après la
Seconde Guerre mondiale, l'anesthésie devient une discipline médicale
autonome, à laquelle est adjointe la
réanimation.
Si la douleur est maîtrisée, le choc
que subit tout organisme opéré est
toujours présent. Il s'agit non seulement d'endormir le patient, mais aussi
16
de le surveiller avant, pendant et
après l'opération et d'être à même de
le réanimer à la moindre complication. Les connaissances en anesthésie et en réanimation se sont tellement développées que ces deux domaines sont devenus deux spécialités
à part entière.
Dr DEHABA Tewfik
Cette fois-ci, nous allons parler de la
responsabilité du médecin, pharmacien et chirurgien dentiste et de la
façon de se protéger des risques
d’accidents toujours possibles dans le
cabinet médical ou l’officine. Il s’agit
de l’assurance multirisque professionnelle que doit souscrire tout praticien
du secteur privé. (les praticiens du
secteur étatique étant eux également
protégés normalement par une assurance globale)
Cette assurance doit être souscrite
par le praticien au niveau d’une agence d’assurance de son choix. Cette
assurance est une couverture contre
d’éventuel accident en rapport avec la
pratique médicale (choc anaphylactique d’un patient dans la salle de
soins, décès d’un patient suite à une
manœuvre de réanimation, blessures
(entrant dans les coups et blessures
involontaires que les patients peuvent
porter devant la justice ). Alors l’assuré (qu’est le médecin) signe une
convention d’assurance passée entre
lui et la société d’assurance. Ce
contrat se matérialise par :des
conditions générales : ce sont des
textes qui définissent les garanties,
leurs limites, leurs exclusions, les engagements réciproques des parties
en tenant compte des dispositions
réglementaires et légales en vigueur.
des conditions particulières : (nom,
adresse de la personne physique ou
morale qui souscrit ; les caractéristiques des risques ; les garanties et le
montant des capitaux ; la durée du
contrat et date d’effet, la prime, mon-
tant de la franchise… etc.)
Grosso modo, cette assurance garantie un défense recours (avocat),
un capital décès, dommages corporelle, sans oublier que cette même
assurance garantie les dommages
matériels, dégâts des eaux, feux…
etc. Tout dépend du contrat que le
souscripteur doit éplucher et en discuter avec son assureur.
En conclusion : normalement tout
praticien est sensé avoir une assurance multirisque professionnelle sachant que l’on n’est jamais à l’abri de
la survenue d’un incident malgré toutes les précautions dont on se couvre.
Le risque existe bel et bien dans notre métier. Que Dieu nous en garde
inchallah, mais la prévention reste
toujours la meilleure protection.
Les légumes, une arme contre
le vieillissement cérébral
Manger suffisamment de légumes
aide les personnes âgées à conserver un cerveau jeune et en bonne
santé, et pourrait même retarder le
déclin mental parfois associé au vieillissement, selon une étude publiée
dans le dernier numéro de la revue
américaine "Neurology".
L'étude fait ainsi apparaître que ceux
qui mangent plus de deux portions de
légumes par jour semblent environ
cinq ans plus jeunes au bout de six
ans de suivi que ceux qui en ont mangé en petite quantité ou pas du tout.
Si elle ne prouve pas que les légumes réduisent le déclin mental, cette
recherche menée auprès de près de
2.000 hommes et femmes de la région de Chicago (nord des EtatsUnis) renforce toutefois les arguments allant dans cette direction. Les
résultats font écho à des études précédentes menées chez les femmes.
Les légumes verts, notamment les
épinards, le choux frisé et les feuilles
de choux semblent les plus bénéfiques, parce que ces aliments contiennent une grande quantité de vitamine
E, un antioxydant qui aide à combattre les toxines.
Les légumes contiennent généralement plus de vitamine E que les
17
fruits, dont la consommation n'a pas
d'effet sur le déclin cérébral, tout du
moins selon les résultats de cette étude.
Les légumes sont souvent consommés avec des "bonnes graisses", en
particulier des huiles de salade, qui
aident l'organisme à absorber de la
vitamine E et d'autres antioxydants, a
déclaré le premier auteur Martha Clare Morris, chercheur à l'Institut du
bien vieillir de l'Université Rush de
Chicago. Les graisses provenant
d'huiles bonnes pour la santé peuvent
Suite du sujet en page 19
Le médecin et la loi
L’assurance multirisque
professionnelle
Dermato-Vénéréologie
Infections sexuellement
Expérience du service de Dermato-Vénéréologie
O. BOUDGHENE-STAMBOULI B. DAHMANI R. HAMLAOUI
Service de Dermato-Vénéréologie du CHU de Tlemcen
Si l'espoir de contrôler, voire
d'éradiquer les maladies contagieuses
«classiques» telles que la tuberculose,
la poliomyélite, la variole, etc. est
intact, les affections cutanées
infectieuses restent un motif fréquent
de consultation [1]. Les infections
sexuellement transmissibles (IST),
maladies infectieuses particulières
par leur mode de transmission, sont
to uj o ur s d' ac tu a l i t é p ar l e ur
fréquence, leur diversité et les
complications auxquelles elles
exposent. Les IST sont cosmopolites,
touchant toutes les ethnies, les deux
sexes et tous les âges.
Quelle est leur situation à Tlemcen
(une grande ville de l'ouest Algérien
comprenant un million d'habitants) ?
Nous rapportons l'expérience des IST
observées dans le service de
Dermato-Vénéreologie du CHU de
Tlemcen (Algérie) sur une période de
21 ans.
16,82%) et enfin des infections par le
VIH avec 9 cas, soit I,35%.
Il y avait une nette prédominance
masculine : 583 hommes (87,5%) pour
83 femmes (12,5%). Le chancre mou
ne touchait que le sexe masculin
(100%), les urétrites : 165 hommes
pour 3 femmes, la syphilis : 109
hommes pour 55 femmes, les
condylomes: 89 hommes pour 23
femmes et les infections par le VI H :
7 hommes pour 2 femmes.
L'âge moyen des malades atteints de
chancre mou était de 32,6ans (extrêmes de 16 à 57ans), de ceux atteints
d'urétrite de 43ans (extrêmes de 18 à
63ans), de ceux atteints de syphilis
de 43 ans (extrêmes de 35 à 70ans),
de ceux atteints de condylomes de
41,5 ans (extrêmes de 24 à 28 ans),
de ceux infectés par le VIH de 32ans
(extrêmes de 19 à 72 ans).
Un cas de tumeur de BushkeLoewenstein anale a été observé.
Malades et méthodes
Discussion
Il s'agissait d'une étude rétrospective
à partir des dossiers de malades
atteints d'IST sur une période de 21
ans entre 1981 et 2002.
Comme partout dans le monde, les
IST existent, mais elles sont rares
dans notre service comme dans
beaucoup de services hospitaliers
algériens [1, 21]. Cinq IST ont été
observées par ordre décroissant:
chancre mou, urétrites, syphilis,
condylomes, infections par le VIH.
Le chancre mou est l'IST la plus
fréquente dans notre service avec
une réapparition tardive en août 1988
[3]. En Algérie, le chancre mou qui
avait disparu des consultations durant
près de 3 décennies semble bien
installé, l'essentiel des contaminations est lié à la prostitution [3].
Les urétrites sont rarement observées
en milieu hospitalier. Elles sont quasi
Résultats
Nous avons observé 667 cas d'IST.
Cinq affections étaient représentées:
chancre mou, urétrites, syphilis,
condylomes, infections par le virus de
l'immunodéficience humaine (VIH).
Le chancre mou avec 214 cas, soit
32,I% de l'ensemble des IST était la
première IST, suivie des urétrites
(168 cas, soit 25,2%), de la syphilis
(164 cas, soit 24,6% toutes formes
confondues ; la syphilis sérologique
représentant à elle seule les 2/3 des
cas), des condylomes 112 cas, soit
18
exclusivement masculines. Ceci
s'explique par le fait que les femmes
consultent plutôt un gynécologue et
que la symptomatologie est plus
discrète, à type de leucorrhées.
La syphilis est la troisième IST dans
notre service. Les formes symptomatiques sont rares : 52 cas (syphilis
primaire: 35 cas ; syphilis secondaire :
10cas ; syphilis tertiaire : 7cas). Elle est
plutôt sérologique, découverte fortuitement à l'occasion d'un examen
d'embauche ou d'un examen de
routine. La prépondérance masculine
s'explique en partie par le fait que les
femmes représentent une population
moins touchée par les examens de
dépistage et que les tests sérologiques ne sont pas obligatoires lors des
examens de grossesse. La proportion
élevée de syphilis non symptomatique par rapport aux autres formes est
égalem ent notable à Alger.
Benkaidali, dans sa thèse, a trouvé
293 cas sur un total de 625 syphilis
de 1971 à 1980 et a observé une
décroissance de la syphilis pendant 3
décennies de 1951 à 1980. Cette
affection est donc considérée comme
rare mais est certainement sousestimée quand nous voyons la forte
fréquence de la syphilis sérologique.
Les condylomes sont la quatrième
IST avec une prédominance masculine nette, comme à Oran [4]. Cette
IST n'a commencé à être observée
dans le service qu'à partir de 1986.
L'infection par le VIH est encore rare.
Cette rareté doit être prise avec prudence car les malades atteints de IST
ne consultent pas souvent à l'hôpital.
En effet, au CHU de Tlemcen, une
estimation de l'infection par le VIH, 3
transmissibles
du CHU de Tlemcen (Algérie) durant 21 ans (1981-2002)
A. BELBACHIR
Spécialiste en dermato-vénérologie, Mohammadia
ans après le début d'un dépistage
sélectif, a donné les résultats
suivants : 25 cas d'infection par le
VIH (10 SIDA et 15 séropositivités).
L'origine de la contamination a pu
être précisée 23 fois :
en France, 19 fois
• (transfusionnelle: 11 fois;
• toxicomanie : 6 fois ;
• homosexualité : une fois ;
• toxicomanie et
sexuels : une fois),
en Algérie 4 fois :
ou
rapports
• produits sanguins : 3 fois ;
• rapports sexuels : une fois.
Parmi les 10 malades ayant un
SIDA, un seul est vivant.
Fares et al. [5] dans leur enquête en
I993, avaient noté 402 séropositifs,
résultats du dépistage du don du
sang et des enquêtes ponctuelles
notamment chez les prostituées.
Au total, les IST sont rares dans
notre service, comme dans beaucoup
d'autres services hospitaliers. Lors du
symposium national sur les IST
(Constantine 14-15 décembre 1988),
l'accent avait été mis sur la faible
fréquence des IST en milieu
hospitaher. Elles sont sous-estimées,
sous-déclarées et traitées souvent
par automédication. Leur rareté à
l'hôpital s'explique par le fait que le
malade préfère être vu en médecine
privée, car les IST sont des affections
que l'on cache, la femme plus que
l'homme et assez souvent, leur
origine vénérienne est niée.
Références :
1. Boudghene-Stambouli 0. Profil
épidémiologique des affections
dermatologiques dans la wilaya de
Tlemcen 1981-1995.
Thèse de
doctorat en Sciences Médicales.
Université Aboubakr Belkaid
Tlemcen, Algérie, 1 999.
2. Boudghene-Stambouli 0, MeradBoudia A, Tchouar S, Benmezroua H.
Sexually transmitted disease hospital
environment: observations made over
nine years in the département of derm ato-vener eolog y of T lem cen
(Algeria). journal of PAN-ARAB of
Dermatologists 1990;2:57-61.
3. Boudghene-Stambouli 0, MeradBoudia A. Le chancre mou en Algérie :
état de cette maladie sexuellement
transmissible en 1995. Bull Soc Path
Ex 1997;90:78-8o.
4. Serradj A, Boukerche T, Cheikh F.
Epidémiologie des MST à Oran :
enquête sur 3 années. IIes Journées
régionales de la société algériennes
de dermatologie. Tlemcen 8-9
décembre 1993.
5. Fares EG, Bouakaz R. Situation
épidémiologique actuelle et futur de
l'infection à VIH en Algérie. Sidalerte,
1994, n° 3, 25-6.
Les légumes, une arme contre
le vieillissement cérébral (suite)
aider à conserver un niveau bas de
cholestérol et à éviter que les artères
ne se bouchent, deux facteurs de
bonne santé cérébrale.
L'étude a concerné 1.946 personnes
âgées de 65 et plus, par le biais de
questionnaires relatifs à leurs
habitudes alimentaires. Une portion
de légumes équivalait à une demitasse ou à une tasse si il s'agissait de
légumes verts à feuilles, par exemple
d'épinards.
Les participants ont eu droit à des
tests cognitifs, trois fois pendant les
six ans de suivi, et 60% environ des
volontaires étaient des Noirs.
Les tests comprenaient l'évaluation
de la mémoire à court et long terme,
ainsi que des exercices utilisant des
symboles et des nombres. Au total,
les personnes avaient des performances qui se détérioraient avec le
temps, mais ceux qui mangeaient
quotidiennement plus de deux rations
de légumes avaient en moyenne 40%
19
de déclin en moins que ceux qui en
mangeaient peu, voire pas du tout.
Les résultats des tests étaient ceux
attendus chez des personnes plus
jeunes de cinq ans, a déclaré Martha
Clare Morris. Par ailleurs, les mangeurs de légumes étaient plus actifs
physiquement.
Les chercheurs ne se sont pas penchés sur les effets des légumes sur la
maladie d'Alzheimer.
Source : http://www.neurology.org
Octobre 2006
à propos de vaccination anti-grippale
Pour prévenir la grippe,
rien que la vaccination !
La saison grippale arrive à grands pas. Mais à la campagne
de vaccination qui vient de démarrer s’en ajoute une autre
cette année. Celle-là concerne les antiviraux, proposés
en prévention chez les enfants. Que faut-il en penser ?
Les antiviraux oraux sont bien autorisés en effet, chez
l’adulte et l’enfant d’un an ou plus, dans le traitement et la
prophylaxie de la grippe. Pourtant estime le Pr Jean-Paul
Giroud, membre de l’Académie nationale de médecine,
«les antiviraux ne devraient être indiqués qu’en cas de
contre-indication aux vaccins anti-grippaux ». C’est-à-dire
pour les personnes allergiques à l’oeuf et aux protéines
de poulet. Ou bien encore pour celles qui souffrent d’une
infection aiguë.
Pour toutes les autres, «les antiviraux ne peuvent remplacer la vaccination annuelle dont l’effet sur la morbidité et
la mortalité a été très clairement démontré. Ce n’est pas
le cas pour les antiviraux, qui permettent de réduire d’une
journée à une journée et demi la durée des symptômes».
Rappelons par ailleurs que la Revue Prescrire a récemment souligné qu’en prévention de la grippe chez l’enfant,
la balance bénéfice/risque du Tamiflu – un antiviral, précisément – « n’était pas favorable ».
Destination Santé - Octobre 2006
Les décès de 4 Israéliens "ne remettent pas
en cause" le bénéfice du vaccin anti-grippal
Selon 2 communiqués des autorités
françaises, rien ne permet d’affirmer
que la mort de 4 Israéliens après une
vaccination antigrippale soit liée au
vaccin. Les Suisses confirment, et les
Israéliens relancent la campagne vaccinale. Fausse alerte ?
Elle aura été chaude en tout cas, le jour
même où la Caisse nationale d'Assurance-maladie lançait sa campagne
nationale pour la vaccination des seniors... L’information présentait toutes
les caractéristiques d’un bon candidat
à la rumeur. Quatre personnes qui
décèdent pour des raisons pas évidentes. Qui présentent pour caractère
commun d’avoir été toutes vaccinées
contre la grippe. Et de surcroît avec
un vaccin venant du même laboratoire, le Français Sanofi-Pasteur.
Les autorités françaises ont immédiatement saisi l’Agence française de Sécurité sanitaire des Produits de Santé
(AFSSAPS) et l’Agence européenne du
Médicament. Xavier Bertrand a par
ailleurs réuni «l’ensemble des services concernés (Direction générale de
la Santé, Direction de l’Hospitalisation
et de l’Organisation des Soins,
Direction générale de l’Action sociale),
ainsi que l’AFSSAPS, l’Institut national
de Veille sanitaire (InVS) et la Caisse
nationale d’Assurance-maladie pour
faire le point sur la situation en Israël
(et) recueillir leurs avis et préconisations sur la vaccination contre la grippe saisonnière en France. »
En fin d’après-midi, un communiqué
du Cabinet faisait savoir que «les éléments (actuellement disponibles) ne
remettent pas en cause le bénéfice
de santé publique attendu de la vaccination (…) notamment pour les personnes à risques (plus de 65 ans,
malades chroniques, professionnels
de santé) ».
Position confirmée en début de soirée
par le Pr Didier Houssin, Directeur général de la Santé, et le Directeur général de l’AFSSAPS Jean Marimbert.
Ces derniers ont indiqué que le ministre
israélien de la santé «s’était prononcé
pour une reprise de la campagne vaccinale». Ces événements sont néanmoins «tout-à-fait étonnants» nous a
confié Jean-Hugues Trouvin, Directeur
de l’évaluation des médicaments et
produits biologiques à l’AFSSAPS.
«Bien que nous ne soyons qu’au tout
début de la campagne, nous frisons
20
déjà les quelques millions de sujets
vaccinés» dans l’hémisphère nord. Or
les décès enregistrés en Israël ne correspondent à aucun tableau cohérent.
Nos voisins suisses confirment. A
Berne la Commission fédérale pour
les Vaccinations estime que « l’hypothèse la plus vraisemblable est celle
de coïncidences, malheureusement
inévitables lors de la vaccination de
personnes dont les risques de décès
par maladie cardiovasculaire sont
élevés. » Cette position est étayée
sur un faisceau de motivations : toutes les victimes avaient des problèmes cardiaques avérés ; les décès
sont survenus de quelques heures à
quelques jours après la vaccination ;
ils sont également advenus « dans le
contexte d’une campagne de vaccination extrêmement bien suivie ayant
abouti à la vaccination de très nombreuses personnes âgées en un
temps très court. »
Sources: Direction générale de la
Santé et ministère de la Santé et des
Solidarités, Paris 23 octobre 2006 ;
Commission fédérale pour les Vaccinations, Berne 23 octobre 2006 Destination Santé - Octobre 2006

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