origine des instruments de musique et migrations de population

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origine des instruments de musique et migrations de population
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ORIGINE DES INSTRUMENTS DE MUSIQUE ET
MIGRATIONS DE POPULATION
Certes, la plupart des sociétés primitives ont fait tournoyer des plaques de bois ou d'os (les rhombes), ont taillé des
os ou des roseaux pour souffler dedans, ont tendu des lianes sur des branches courbes pour en faire des arcs
sonores, ont frappé sur leur ventre, puis sur une peau de bête tendue, ont secoué des fruits secs. il serait donc vain
de chercher une origine unique pour les différents sifflets, flûtes, vièles ou tambours...
Il n'en est pas moins vrai que les migrations de populations ont été nombreuses à travers les âges, certaines que
l'histoire n'a pas répertoriées mais dont on remarque des traces culturelles, d'autres "historiques", connues et
documentées. Il n'est pas dans notre propos d'en faire l'inventaire, mais le fait d'en souligner certaines permettra de
comprendre des ressemblances ou l' évolution de quelques instruments.
Avant notre ère, les migrations d'Asie vers l'Amérique par le détroit de Behring ne semblent pas avoir laissé
beaucoup de traces musicales (cependant, des flûtes à encoche ou des flûtes de pan se trouvent des deux côtés de
l'océan Pacifique, n'est-ce bien qu'une coïncidence?).
La civilisation des Pharaons d'Egypte et celle des Sumériens ont été en contact : leurs harpes présentent des
similitudes. Mais la forme de ces harpes que l'on trouve sur les bas-reliefs ou les papyrus égyptiens existe toujours
en Birmanie, où c'est l'instrument national, et est attestée de l'Inde jusqu'en Chine et en Corée!
Une migration de Nouvelle-Guinée vers Madagascar, un siècle avant notre ère, est à l'origine de l'instrument
typique malgache : la valiha. Ce même peuple a parcouru également le Pacifique vers l'est et a peuplé ses îles
jusqu'à l'île de Pâques. D'ailleurs, les langues parlées dans les îles comprises entre l'île de Pâques et Madagascar
appartiennent à la même famille.
La romanisation du bassin méditerranéen, puis les invasions des Huns venus d'Asie au IV siècle sont la source des
premières influences mutuelles. Mais bien plus importante devait être l'expansion de l'Islam sous les Ommeyades
(661-750) qui répand luths, vièles, tympanons, anches doubles, trompettes, tant en Europe qu'en Asie. C'est par
l'Espagne, grâce aux pélerinages à Saint-Jacques de Compostelle ou aux contacts commerciaux de Catalogne, que
la gamme des instruments européens allait être renouvelée au moyen-âge.
La "route de la soie", qui mettait en contact le bassin méditerranéen et la Chine, traversant la Perse et l'Afghanistan,
touchant même l'Inde, a joué un rôle primordial dès le début de l'ère chrétienne. C'est ainsi que les hautbois des
pays arabes (surna) se retrouvent en Inde (shanai), et en Chine (so-na), tout comme la cithare persane à cordes
frappées (santur) en Inde et en Chine (=cithare étrangère)et même en Roumanie (tambal=cymbalum), les luths
iraniens (setar, tambur) en Inde (sitar, tampura), etc.
Le commerce des Chinois en direction du Vietnam, de la Corée et du Japon, puis les immenses empires mongol
(sous Gengis Khan entre 1200 et 1250), ottoman (entre 1350 et 1600), enfin moghol (originaire d'Afghanistan, puis
dominant l'Inde du Nord entre 1500 et 1700) brassent de nouveau les populations de l'Asie.
Après 1492, la colonisation européenne en Amérique, puis la traite des Noirs et l'esclavage des Africains dans les
plantations du Nouveau-monde, transforment considérablement l'instrumentarium amérindien.
Grandes migrations et mélanges de populations avant l'an 1000
Grandes migrations et mélanges de populations après l'an 1000
Au vingtième siècle, la facilité des voyages, la diffusion à l'échelle planétaie des radios, télévisions et disques, font
que le métissage des musiques se produit sur un rythme endiablé. Et s'il y a un risque certain d'uniformisation, le
progrès permet aussi de mieux connaître les musiques traditionnelles du monde, voire d'en sauver certaines de
l'oubli grâce aux enregistrements réalisés par des ethnomusicologues.
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