CONDITION DE VIE DES FEMMES EN INDE
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CONDITION DE VIE DES FEMMES EN INDE
CONDITION DE VIE DES FEMMES EN INDE L’Inde est montrée du doigt par tous les pays pour les atrocités commises contre les femmes. Mais en réalité le statut de la femme en Inde autrefois fut la cause de grands changements dans la société. Du statut égal aux hommes dans l’ancien temps à la promotion des droits égaux par plusieurs réformes, l’histoire des femmes en Inde a été mouvementée. Dans l’Inde moderne, les femmes ont tenu de hautes fonctions incluant celle de Président, Premier ministre etc. Cependant, les femmes en Inde continuent à faire face aux atrocités telles que viol, jet d’acide, assassinat pour le problème de dot et pour sauver l’honneur de la famille, prostitution forcée des jeunes filles. Si nous jetons un coup d’œil dans le passé ce n’était pas la même situation. Au contraire les femmes tenaient une place égale aux hommes dans tous les domaines. Voilà quelques exemples : • En 1966, Mme Indira Gandhi était la première Premier Ministre. • En 1966, Capitaine Durga Banerjee devint la première pilote Indienne de la Compagnie Indian Airlines. • 1970, Kamaljit Sandhu fut la première à emporter la médaille d’or dans les Jeux Asiatiques. • 1972, Kiran Bedi devint la première femme à rejoindre le service de police. • En mai 1984, Bachendri Pal fut la première femme à monter au sommet de l’Everest. • 1989, Justice M. Fathima Beevi fut la première femme Juge à la Cour Suprême de l’Inde. Bien d’autres femmes ont tenu des places importantes dans la société Indienne. Les diverses sortes de discriminations Droits aux propriétés Dans beaucoup de familles Indiennes, les femmes ne possèdent pas les propriétés en leur propre nom et n’obtiennent pas non plus la part de l’héritage dans le partage. En effet, même certaines lois discriminent contre les femmes quand il s’agit des terres et des propriétés. Education Par rapport à l’éducation, les femmes jouissaient du même statut que celui des hommes dans la période Védique ; approximativement 500 ans après Jésus Christ, ce statut commençait à décliner avec l’invasion Islamique et l’empire Moghol. Bien que le nombre des femmes qui savent lire et écrire augmente graduellement en Inde, il est moins important que celui des hommes. Moins de filles que de garçons sont inscrits à l’école et beaucoup de filles interrompent leurs études après l’école primaire. D’après le sondage fait en 1997, il n’y a qu’au Kerala et au Mizoram que l’éducation des femmes atteint le même niveau que celle des hommes. Mariage des enfants Le mariage des enfants fut introduit au 6e siècle et continue pour des questions d’héritage ou de protection des filles. Selon la loi indienne la fille doit avoir 18 ans pour que le mariage soit légitime. Mais le mariage des enfants continue encore aujourd’hui. Après le mariage, la mariée vit avec ses parents jusqu'à sa puberté. Dans le passé les filles veuves étaient condamnées à une vie de grande agonie et devaient raser leur tête, vivre dans l’isolement et être rejetées par la société. Selon le sondage fait par UNICEF « L’état des enfants dans le monde-2009 », en Inde 47% des femmes sont mariées avant l’âge légal de 18 ans. Sati C’est une ancienne pratique qui s’exerçait dans certaines communautés et maintenant presque abolie. Une veuve devait s’immoler sur le bûcher avec le cadavre de son mari. Cette pratique fut abolie par les Anglais, notamment le Gouverneur General William Cavendish avec le réformateur Indien Rajaram Mohan Roy en 1829. Mais quand même depuis l’indépendance environ quarante cas de Sati ont été rapportés. En 1987 à Rajasthan, Roop Kanwar, une jeune femme de 17 ans a subi de force le Sati. Jauhar Cela se réfère à l’immolation volontaire des épouses et des filles des guerriers vaincus pour éviter la capture par l’ennemi. Cette pratique fut suivie par les femmes des vaincus des gouvernants Rajputs qui sont connus pour l’importance de l’honneur. Evidemment une telle pratique a continué durant l’invasion Islamique en Inde. Purdah Porter le Purdah est pratiqué dans certaines communautés musulmanes pour cacher leur visage aux hommes. Cela impose une restriction à la mobilité des femmes et à leur droit d’agir librement. Devadasis Dans l’Inde du Sud le système de Devadasis fut exploité sexuellement ; des jeunes filles de certaines castes étaient destinées aux temples, données en mariage aux dieux, et subissaient la prostitution forcée. Cela continue encore dans quelques parties du Sud de l’Inde. Cette pratique est mal interprétée comme une coutume religieuse. Ce rite était bien établi au 10e siècle. En 1988, cela fut déclaré hors la loi. Femmes aux travaux durs Un grand pourcentage de femmes sont engagées aux travaux durs dont le nombre est impressionnant. Les femmes dans les villages participent aux travaux des champs, mais sont moins payées que les hommes. Dans les villes les femmes sont employées dans les constructions. Elles portent sur leur tête une douzaine de briques à la fois et du béton. Violence domestique Les enregistrements nationaux des crimes révèlent que chaque 3 minutes un crime est commis contre les femmes, chaque 29 minutes une femme est violée, tuée pour la dot chaque 77 minutes, un acte de cruauté est commis par le mari ou par la belle famille toutes les 9 minutes. Cela continue malgré la loi de protection des femmes contre la violence domestique. La violence domestique n’est pas traitée comme des crimes mais comme des affaires privées et familiales. Jeter de l’acide Des femmes appartenant à n’importe quelle classe, caste, religion peuvent être victimes de cette cruelle forme de violence qui défigure et même tue les victimes. Les femmes qui refusent une proposition de mariage de la part d’un homme ou la demande d’un divorce subissent ce crime. Incendie dans la cuisine Un rapport de 1977 dit que chaque année environ 5000 femmes meurent en Inde pour la question de dot, au moins une douzaine meurent tous les jours brulées par l’explosion de la cuisinière au kérosène. Cet abus diminue dans le milieu éduqué. Infanticide des bébés filles Scanner le fœtus pour découvrir le sexe de l’enfant amène à supprimer la vie des filles avant leur naissance, cela se fait dans le milieu urbain. En 1994, le gouvernement Indien a voté une loi pour empêcher les femmes ou leur famille de demander des renseignements sur le sexe du bébé après le test ‘Ultra-son’ mais dans certains villages où les femmes accouchent dans leur maison, dès la naissance la mère est obligée de mettre un grain de riz dans la bouche du bébé pour l’étouffer. Le coté positif Au temps du règne Britannique plusieurs hommes et femmes se sont mis à réformer et à lutter pour le bien des femmes. Parmi eux, sont reconnus Rajaram Mohan Roy, Ishwar Chandra Vidyasagar et Jyothirao Phule. La lutte d’Ishwar Chandra Vidyasagar pour l’amélioration de la situation des femmes a conduit à faire reconnaitre le remariage des veuves en 1856. Mais la société a du mal à le mettre en pratique. Kittur Chennamma, reine de Karnataka dirigeait une armée contre les Anglais. La Constitution de l’Inde garantit à toutes les femmes l’égalité, pas de discrimination de la part de l’Etat, égalité de droits et salaire égal pour un travail égal etc. L’activité féministe est parue en Inde dans les années 1970. Une des premières activités nationales a réussi à réunir les différents groupes de femmes qui étaient contre le viol de Mathure. La jeune fille Mathure fut violée par les policiers dans un bureau de police. Cet acte barbare a mobilisé tout le pays en 1979-80. Cela a réussi à ajouter au Code Pénal Indien une Procédure Criminelle pour de tels actes. Comme souvent l’alcoolisme est associé aux violences contre les femmes en Inde ; plusieurs groupes de femmes ont lancé des campagnes antiliqueur en Andhra Pradesh, Himachala Pradesh, Haryana, Odisha, Madhya Pradesh et en d’autres états. Plusieurs femmes Musulmanes ont interpellé les droits fondamentaux interprétés sous la loi Shariat et ont critiqué le système de triple Talaq. Dans les années 1990, les donateurs des associations étrangères ont formé de nouveaux ONG féministes. Ils ont joué un rôle majeur dans l’avancée des droits des femmes en Inde. Plusieurs femmes leaders en sont sorties, par exemple Medha Patkar qui a lutté contre la construction du barrage sur le fleuve Narmadha. Le gouvernement Indien a déclaré l’année 2001 « Year of Women’s Empowerment » et une politique nationale pour l’autonomisation des femmes a été votée en même temps. Des femmes en Inde participent maintenant entièrement à l’éducation, sports, sciences et technologie etc. Conclusion Les femmes que nous les Sœurs des Missions Etrangères côtoyons sur nos terrains de missions vivent aussi des discriminations. Plusieurs sont battues par leur mari pour de petits problèmes du foyer. Nous les aidons à se libérer de tels traitements en leur procurant le moyen de gagner leur pain, notamment par le Kalamkari. Pour les petites filles nous donnons la scolarisation. Si nous faisons un petit bilan sur la condition dans leur foyer des femmes qui sont à Asa Nikethan, nous pouvons constater que ces femmes sont heureuses et éduquent leurs enfants. Ainsi le centre « Asa Nikethan » porte bien le sens « Résidence de l’Espérance ». Sœur Lily-Marie, Supérieure des Sœurs des Missions Étrangères