Gargantua, Avis aux lecteurs Support : Avis aux lecteurs, Gargantua

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Gargantua, Avis aux lecteurs
Support : Avis aux lecteurs, Gargantua, Rabelais, 1534
Strophe de dix vers : dizain
En guise d’avertissement aux lecteurs, Rabelais écrit ce dizain de décasyllabes. Ce dizain n’apparait que
dans la seconde édition de Gargantua, pour corriger l’effet trop brûlant produit par le prologue.
Vers 1 : Rapprochement de l’auteur avec ses lecteurs. « Amis lecteurs » : captatio benvolentiae (appel
à la bienveillance pour se concilier les bonnes grâces du lecteur.
Vers 2 : Le lecteur doit faire le vide en lui de toutes ses passions. Cela le rendra impartial et réceptif à
ce qu’il va lire, au livre.
Vers 3 : Il ne faut rien interpréter à mal.
Vers 4 : Dans ce livre, il n’y a rien qui soit dangereux ou nuisible pour le lecteur. L’âme du lecteur ne
sera pas mise en danger, ni corrompue à la lecture de Gargantua.
Vers 5-6 : Première apparition du « rire », présent trois fois ensuite. Le rire est la seule perfection qui
se trouve dans Gargantua. Il ne doit pas chercher de perfection en d‘autres domaines que celui du rire.
Vers 7-8 : Rabelais justifie sa création littéraire. Il choisit ce sujet à cause du chagrin du lecteur. Trois
termes forts : « chagrin », « mine », « consume ». Il veut soigner son lecteur : le livre est la thérapie, le
lecteur le malade et Rabelais le docteur (à mettre en relation avec la fonction de Rabelais : il est
médecin).
Vers 9-10 : Expression célèbre : « Le rire est le propre de l’homme ». Le rire reparaît deux fois dans ces
deux derniers vers.
Raison d’ordre esthétique et philosophique. Rabelais écrit pour « l’homme » : Rabelais traite de ce qui
est spécifique de l’homme (« le propre de… »).
Conclusion : Nous sommes entre gens de bonne compagnie, qui se font l’amitié de se comprendre
loyalement, de rire ensemble en chassant tout sujet de se miner et de se consumer. L’homme, selon
Rabelais, a autant le droit de rire que de penser. Pour Rabelais, le rire n’appartient pas à des moments
exceptionnels de la vie, il est la vie même.

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