Chapitre 1 : La guerre froide (1945-1962)
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Chapitre 1 : La guerre froide (1945-1962)
HISTOIRE La guerre froide en Europe (de 45 à 62) Un climat de guerre mettant face à face deux mondes caractérisés par des idéologies différentes, commence à la fin de la seconde guerre mondiale. La dénomination de « guerre froide » a été donnée en 1947 par Walter Sippman, pour décrire les tensions entre les Etats-Unis et l’URSS, qui n’occasionnèrent aucun combat direct en Europe. La guerre « chaude » était ailleurs, indirecte. L’embrasement total était possible. La quantité de missiles et de têtes nucléaires de part et d’autre d’une frontière appelée « rideau de fer » était … dissuasive. L’apocalypse n’a pas eu lieu. La Guerre Froide a été une guerre idéologique, sans affrontements de soldats américains ou russes, une guerre basée sur la propagande, la diabolisation de l’autre bloc, la menace, et, pour laquelle, il a été développé, petit à petit, de part et d’autre, un système de surveillance stratégique et de contrôle des opinions. L’analyse exposée ci-après, se borne aux années de 1945 à 1962, de l’alliance à l’affrontement puis à la « coexistence pacifiste ». Elle permet de comprendre les sources des tensions à l’origine de la guerre froide (alliances, méfiance, désaccords, de 1945 à 1947), puis, la rupture en 1947 (traduite par la doctrine Truman), suivie de la division du monde en 2 blocs et d’affrontements. Enfin, dès 1962, le constat d’un équilibre dans la terreur permet d’atteindre une coexistence pacifiste. I Les origines de la guerre froide (1945-1947) A Les Alliances Lors de la seconde guerre mondiale, les Etats-Unis et l’URSS s’allièrent pour former la grande alliance. Dès 1945, ils se mettent d’accord pour gérer ensemble l'après-guerre en Europe. Ils ont redessiné le monde lors de deux conférences : Yalta et Postdam. Notons que la France n’était pas présente à ces conférences en raison de sa collaboration avec l’Allemagne lors du régime de Vichy, organisé par le maréchal Pétain. La conférence de Yalta, en février 1945, réunit les dirigeants des trois puissances qui ont vaincu l'Allemagne : les Etats-Unis (Franklin Roosevelt), le Royaume-Uni (Winston Churchill) et l’URSS (Joseph Staline). Cette conférence conduit à redéfinir les frontières de l’Europe, et de l’Allemagne. L'Allemagne est divisée en quatre zones d'occupation (française, anglaise, américaine, et soviétique), la ville de Berlin est divisée en quatre secteurs et est située au centre de la zone d'occupation de l'URSS. Ils se réunissent à nouveau à Potsdam en juillet-août 1945, pour préciser les accords de Yalta. La conférence de Postdam, avec la présence de Truman, nouveau président des Etats-Unis, redessine, à nouveau, les frontières européennes, en particulier de la Pologne, de l’Allemagne. B Les désaccords Les enjeux géopolitiques sont importants, les intérêts politique et économique divergent : capitaliste et communiste sont peu compatibles… Des caricatures diabolisent les 2 systèmes : le capitalisme, c’est l’achat de libertés par l’argent, c’est Satan, le communisme, ce n’est pas qu’un partage, c’est l’état qui s’occupe de tout, la richesse et le pouvoir à l’état, aucun biens à personne, c’est la variante « rouge » du totalitarisme. Et, de part et d’autre, on brandit les dangers, ce qui crée une unité contre l’ennemi diabolisé. Un équilibre géopolitique, ne favorisant pas l’expansion d’un bloc, est impossible. Les tensions apparaissent : l’URSS veut mettre son empreinte dans les pays qu’elle a libérés. Ainsi, un régime communiste est mis en place en Europe centrale et orientale. C’est le cas en Roumanie, dès avril 1945. Entre les années 1945 et 1947, énormément de pays basculèrent dans le communiste, l’URSS supprimant les opposants et organisant des élections truquées. Dès 1945, Churchill parle de rideau de fer : l’Europe est divisée en deux parties. L’Allemagne est divisée en quatre parties, Berlin est divisée en quatre. Des désaccords sur la manière de gérer ces zones apparaissent : l’occident souhaite développer l’Allemagne, dont la situation est catastrophique après la guerre, tandis que l’URSS souhaite la punir, en enlevant les usines pour les implanter en Russie. A l’issue de ces 2 conférences du « partage» de l'Europe et l'Allemagne, les alliés sont devenus également des adversaires. C’est le début de la guerre froide. C Deux modèles opposés Les Etats-Unis et l’URSS ont deux modèles idéologiques très différents, chacun convaincu de la supériorité de son modèle sur celui de l’autre. Les Etats-Unis défendent le libéralisme économique et politique, le capitalisme. L’URSS défend une économie collectivisée (de partage des biens de production), une république populaire (prolétaire) autour d’un seul parti, le Parti Communiste. Les Etats-Unis et l’URSS sont les 2 surpuissances du monde. Les Etats-Unis fondent leur puissance sur leur énorme capacité de production et sur le monopole de la bombe atomique en 1945. L’URSS se hisse presque à leur niveau. D’où des luttes de pouvoir. II La rupture de 1947, ou le début du « bras de fer » « Je crois que les États-Unis doivent soutenir les peuples libres qui résistent à des tentatives d'asservissement (…). Je crois que nous devons aider les peuples libres à forger leur destin (...). Je crois que notre aide doit consister essentiellement en un soutien économique et financier. (…) de maintenir la liberté des États du monde et à les protéger de l'avancée communiste. » dit Harry Truman au Congrès des États-Unis le 12 mars 1947. Cet extrait de la doctrine Truman, illustre la politique des États-Unis contre le Bloc communiste durant la guerre froide. Cette politique dite de « containment ou endiguement », est une offre d'assistance militaire et financière de la part des États-Unis. Elle s'adresse aux pays résistants aux pressions communistes. L’objectif est de limiter la contagion de l’idéologie communiste, via l’expansion du libéralisme capitaliste, ceci sans perte de soldats américains, et en évitant des révolutions incontrôlables où ils devraient intervenir. Pour cela, les Etats-Unis mettent en place le Plan Marshall (juin 1947) consistant en 2 aides. La principale est une aide financière (12 milliards de dollars) destinée aux pays de l’Europe, dévastés par la guerre. La seconde est une aide militaire, faite au nom de la liberté, et qui sera aussi proposée à l’URSS. Ces aides doivent permettre à l’Europe de se développer économiquement, d’éviter la misère qui pourrait conduire à l’inversion de politique et au communisme. Ces aides ont d’autres intérêts…. Elles permettent aux Etats-Unis de diffuser leur méthode d’économique libérale, et surtout d’écouler leur production : augmenter leur prospérité. Les pays visés sont par exemple la Grèce, la Turquie ou l'Iran. Tout pays acceptant l’offre d’assistance « capitaliste » sera soumis à l’idéologie, et, …ne sera pas sous l’emprise communiste. Une guerre …froide. Les pays d’Europe doivent choisir leur camp. L’Europe occidentale accepte l’aide. L’Europe orientale et centrale sont obligées de refuser sous la pression de l’URSS. En réaction au plan Marshall, l’URSS énonce la doctrine Jdanov, en octobre 1947, qui déclare que le monde est séparé en deux : les impérialistes antidémocratiques américains, et l’URSS, dite démocratique et communiste. L’URSS créé le Kominform, bureau d’information communiste, organisme de l’URSS chargé de diffuser l’idéologie soviétique dans les pays d’Europe centrale et orientale, et …en occident. L’Asie est également concernée. En Asie, le plan Marshall va favoriser l'ascension économique du Japon, tandis que le pouvoir en Chine sera pris par des communistes (octobre 49 Mao Zedong) avec l’aide « déguisée » de Staline : Mao pénètre en Mandchourie avec la complicité de l’Armée Rouge qui leur abandonne des stocks d’armes japonaises favorisant ainsi la guerre civile en Chine. Le communisme s’étend grâce à la multiplication de démocraties populaires, et à la propagande : cette idéologie est présentée comme une rénovation politique, économique et sociale, une solution aux difficultés, une rupture avec la tradition, ainsi une vague communiste commence à rentrer en Grèce, Italie, France. Le communisme apparait comme un danger. C’est l’ennemi. Un « rideau de fer » sépare l’Europe Soviétique de l’Europe Capitaliste. III Création de deux blocs L’organisation des deux blocs se fait par des alliances économiques et militaires. Les Etats-Unis multiplient leurs alliances pour prévenir à la contagion : si un pays bascule dans le communisme, tous les autres pourraient faire de même. Les alliances économiques des pays du bloc capitaliste : L’OECE (Organisation Européenne de Coopération Economique), en 1948, rassemble les pays du Plan Marshall. (nota : la CEE sera créée, en 1957). La CECA (Communauté Européenne de l’Acier et du Charbon) est créée par la Belgique, la France, la République Fédérale Allemande, le Luxembourg, l’Italie et les Pays-Bas. Les alliances économiques des pays du bloc communiste : Pour l’Europe de l’Est, la Bulgarie, la Hongrie, la Pologne, la Roumanie et la Tchécoslovaquie créent le Conseil d’Assistance 2conomique Mutuelle (CAEM ou Comecon), en 1949. Quant à la Yougoslavie, qui ne fait pas partie de l’association ni du bloc. Les alliances militaires des pays du bloc capitaliste : L’OTAN (traité de l’Atlantique Nord), en 1949, réunit les Etats-Unis, le Canada et les pays d’Europe occidentale (Belgique, France, Luxembourg, Pays-Bays, Norvège, Portugal, et plus Le pacte de Rio, en 1947, Le pacte de Bagdad, en Turquie, au Royaume-Uni. Royaume-Uni, Danemark, Islande, Italie, tard, en 1955, la RFA sera intégrée). réunit les Etats-Unis et l’Amérique Latine. 1955, unit l’Irak, l’Iran, le Pakistan et la Les alliances militaires des pays du bloc communiste : En 1951, l’OTASE (organisation traité Asie Sud-est). Du côté soviétique, en 1950, la Chine Maoïste et l’URSS font un traité d’assistance. En 1955, le pacte de Varsovie réunit l’URSS avec les autres pays communistes Européen. En plus des alliances, les deux blocs font une course à l’armement. Il s’agit, pour les 2 blocs, d’augmenter leur nombre d’armes nucléaires, et de missiles Il s’agissait d’être en mesure de riposter rapidement et de façon dissuasive en cas d’attaques. L’industrie de l’armement et de l’espionnage est en plein essor. Des stocks sont accumulés, prêt à l’emploi rapide, de part et d’autre du rideau de fer, principalement en RFA, Belgique, Royaume-Uni et Sicile pour le bloc capitaliste, en RDA et URSS pour le bloc communiste. La préoccupation est l’équilibre des forces, des moyens d’attaques. La France, en cas d’attaque, serait protégée à minima par les armements en RFA. L’URSS obtient la bombe atomique (première explosion en 1949), et en 1957, elle envoi le premier satellite : Spoutnik. Les Etats-Unis, qui avaient déjà la bombe (Hiroshima, Nagasaki), font exploser leur première bombe H dans les îles Marshall en 1952. L’espionnage est également en plein essor, tant au niveau du contrôle des opinions que des activités du bloc opposé. Aux Etats-Unis, le sénateur McCarthy suggère qu’il faut démasquer les « traitres » communistes du pays, projet appelé le Maccarthysme. Enormément de personnes sont ainsi forcées à démissionner, et finissent exclus de la société. Les époux Rosenberg, accusé d’espionnage, sont exécutés. Le contrôle est encore plus renforcé dans les pays communistes. Il n’y a pas de champs de batailles concrets dans les pays de la « grande alliance », mais les menaces sont omniprésentes. Peut-on parler de paix ? D’attente ? De préparation de guerre ? IV Les affrontements des deux blocs A En Europe En 1948, le « Coup de Prague » en Tchécoslovaquie (seul pays d’Europe de l’Est qui n’est pas dans le bloc communiste), renverse le président Benès qui est libéral. Des manifestations encouragées par l’URSS finissent par forcer Benès à démissionner en juin 1948, l’URSS en profite donc pour instaurer un régime communiste. Petit à petit, les ennemis du régime soviétique sont écartés. En Allemagne, de 1948 à 1949 c’est le blocus de Berlin, pour tenter d’unifier les zones française, anglaise et américaine. En juin 1948, cette zone profite d’une unification monétaire, et de la création d’une assemblée constituante. Les soviétiques décident d’empêcher l’approvisionnement de Berlin, entre juin 1948 et mai 1949. Cependant, grâce à la mise en place d’un pont aérien, le blocus a été inefficace. Mais, la conséquence est la création de deux états allemands, la RFA (république fédérale Allemande) et la RDA (république démocratique Allemande), en octobre 1949. B En Asie La Chine devient communiste en 1949, après la résistance contre le japon et la guerre civile, remportée par Mao Zedong. Entre 1950 et 1953, la guerre de Corée oppose un régime communiste au Nord, qui fut libéré par l’URSS, et un régime économique libérale mais autoritaire au Sud, libéré par les Etats-Unis. La Corée du Nord commence l’offensive le 22/06/1950 sous prétexte d’un incident frontalier. Les EtatsUnis demandent à l’ONU de condamner cette invasion en y envoyant un contingent. L’URSS n’étant pas présente à la réunion de l’ONU, elle n’y opposa pas son droit de véto. Les soldats coréens du Nord et américains sont donc confrontés. Les américains n’ont pas recours à l’arme atomique (le général Mc Arthur propose de l’utiliser, ce que refuse le président Truman). La guerre se termine en 1953, avec la signature d’une paix blanche, avec une incitation pour les Etats-Unis à renforcer ses pactes. C’est une guerre véritable (beaucoup de soldats sont morts : deux millions de morts !) présentant les caractéristiques de la guerre froide, c'est-à-dire qu’elle n’oppose pas directement des soldats américains et soviétiques. Le Vietnam, intégrée alors de l’Indochine, proclame son indépendance en juillet 1945. Dès 1946, la guerre commence, opposant l’armée d’Hô Chi Minh à l’armée française. A partir de 1950, le conflit devient un conflit de guerre froide quand Hô Chi Minh est soutenue par l’URSS, et la France par les Etats-Unis. IV La coexistence pacifique, ou le dégel (1953-1962) A Causes La mort de Staline, en mars 1953, ouvre une période de « dégel » à l’intérieur (libération de prisonniers) comme à l’extérieur. Elle provoque l’arrivée de nouveaux dirigeants dans le Parti Communiste, qui ont une politique différente. C’est Nikita Khrouchtchev qui s’impose. Il a l’idée que dorénavant, la guerre doit être faite sur le plan idéologique et technologique plutôt que militaire, et souhaite se mettre d’accord avec les Etats-Unis. Il dénonce le culte de la personnalité de Staline et révèle les crimes de l’ancien dirigeant. De plus, des deux côtés, on admet l’atteinte d’un équilibre de la terreur, causant un surarmement. Les Etats-Unis en constatent le coût financier très élevé. Enfin, le tiers-monde commence à émerger, et déclare ne pas vouloir appartenir à l’un des deux blocs lors de la conférence de Bandung en Indonésie, en 1955. Les Etats-Unis et l’URSS préfèrent donc s’unir pour s’occuper de ce troisième monde. B Les aspects En 1956, lors du congrès du parti communiste, Khrouchtchev énonce cette coexistence pacifique. Il condamne les crimes et la politique menée par Staline, et lance la « guerre » technologique, économique et scientifique. Khrouchtchev se déplaça aux Etats-Unis en 1959 pour rencontrer Kennedy, et à Viennes, en 1961. Des accords économiques sont passés entre les Etats-Unis et l’URSS. On constate ainsi une certaine entente entre les deux grands pour régler les crises : - En 1956, en Hongrie nait la volonté de démocratiser le pays, à la suite de manifestation en octobre 1956, le chef du gouvernement Imre Nagy annonce les élections libres, et se retire du pacte de Varsovie. Mais le 4 Novembre 1956, l’URSS met fin au régime de Imre Nagy, instaure la répression, causant 2000 morts. Imre Nagy est arrêté et exécuté 2 ans après. L’Occident ne sera pas intervenu. - La crise de Suez : Après la création de l’état d’Israël en 1948, les premières guerres israélo-arabes commencent. En 1949, elles se terminent par la victoire d’Israël. Dans ce contexte, intervient la crise de Suez, avec à la tête de l’Egypte, Nasser, qui estime que le Canal de Suez appartient à l’Egypte, et non à la France ou à la Grande-Bretagne. Ceux-ci organisent une opération militaire pour reconquérir le canal, avec l’aide d’Israël. Le 29 octobre, Israël attaque l’Egypte, et le 6 novembre, la France et la Grande-Bretagne débarquent en Egypte. L’URSS menace alors d’utiliser la bombe atomique, et les EtatsUnis menace de sanctionner les pays européens. La France et la GrandeBretagne sont obligés d’abandonnés le Canal de Suez. Les deux grands se sont associés dans le cadre de la coexistence pacifique, et l’Europe perd sa puissance. C Les principales crises Crise de Berlin : En 1961, malgré la coexistence pacifique, c’est la deuxième crise de Berlin. A l’origine, le problème est la fuite des Allemands de l’est vers l’ouest à partir de Berlin. Khrouchtchev déclare alors en 1958 que Berlin doit être soit une ville internationale, soit une ville de la RDA. Des négociations s’engagent, mais n’aboutissent pas. Dans la nuit du 12 au 13 aout 1961, le mur de Berlin est construit. Crise de Cuba : En 1962, à Cuba, Fidel Castro accède au pouvoir en tant que leader communiste. Les Etats-Unis arrêtent le commerce avec Cuba. En 1962, les Etats-Unis découvrent des bases de missiles soviétiques construites à Cuba, et des navires de l’URSS leur fournissant du matériel. Le 22/10/1962, Kennedy déclare qu’il est prêt à utiliser la bombe atomique, et lance un blocus naval autour de Cuba. Khrouchtchev cède le 28/10/1962 et retire ses missiles : à nouveau, les caractéristiques de la guerre froide sont réunis, dans une guerre psychologique d’équilibre de la terreur. Kennedy sort grandit de cette crise, tandis que Khrouchtchev est forcé de démissionner. Cette crise marque un grand changement, en évitant la guerre de justesse, on entre alors dans une période de détente. Bilan Au lendemain de la fin des hostilités, les négociations de paix commencent. Un seul vrai terrain d’entente : le démantèlent de l’Allemagne. Le camp des vainqueurs révèlent les 2 superpuissances du monde : les Etats-Unis et l’URSS. De leurs différences idéologiques entre le capitalisme libéral et le communisme prolétarien naissent des rivalités, des luttes d’emprises sur d’autres pays. La paix est fragile. La guerre est remplacée par un climat mondial de méfiance, d’inquiétude, de contestations, d’incertitude politique, de peur atomique, de peur communiste (qui pourtant s’étend), et d’équilibre dans les moyens de détruire. En Europe, la guerre froide, de 1945 à 1962, a été réduite à ce climat dit « d’équilibre de la terreur », mais sans affrontements directs entre les deux grandes puissances (sans confrontations directes des soldats américains et soviétiques), c’est la spécificité de cette « guerre ».