Une première collection sous influence. Un talent confirmé par son
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Une première collection sous influence. Un talent confirmé par son
STYLE DINA JSR Une première collection sous influence. Un talent confirmé par son récent succès lors de la présentation de “Lasting Impressions” à Paris en octobre dernier. Un sourire aussi joli que sa discrétion et sa grâce. Dina Jsr est une jeune femme à suivre. Texte Médéa AZOURI. Photos NINI. D ina Jsr est une jeune créatrice de 27 ans. Son nom se prononce “Jisr”, mais elle préfère l'écrire sans voyelle, comme un mystère en trois consonnes. Petite fille déjà, Dina adorait les robes, les vêtements, la mode. Pourtant quand elle s’inscrit à St Martins à Londres, c'est pour préparer un B.A. en Jewelry Design. Elle rejoint le Gemmology Ameri, se spécialise dans le diamant et s'intéresse au métier de lapidaire “proche de la sculpture. J’aimais beaucoup ce que je faisais, sauf que je sentais qu’il me manquait quelque chose”. La jeune fille, qui a grandi en Arabie Saoudite, 92 L’OFFICIEL LEVANT décide de s’installer au Liban. Elle arrive donc à Beyrouth il y a quatre ans. “Je m’amusais à faire des robes à des amies”. Des cocktail’s dresses comme elle tient à le préciser dans la langue de Shakespeare. Ce sera sa marque de fabrique… La mode lui manque. Alors qu’elle travaille dans le bureau d’architecture de son père, Dina Jsr suit des cours du soir de modélisme et de stylisme à ESMOD. De 18h à 21h, la jeune fille fait enfin ce qu’elle aime. Une fois les cours terminés, elle entre en stage chez Rabih Kayrouz neuf mois durant. Jolie gestation pour un apprentissage tout en influences. “Rabih m’a énormément aidée. Il m’a appris le design, la création. Il m’a montré comment toucher les tissus. M’a conseillé de me promener dans la rue et d’aller à la rencontre des gens, de leurs styles”. C’est à ce moment que Dina s’affaire à concevoir sa première collection : “Lasting Impressions”. Une collection inspirée par le Liban. “Je n’ai jamais habité ici. Pourtant c’est mon pays. Je le découvre jour après jour”. Dina Jsr se promène. Va à Baalbeck, Tripoli, Byblos, aux Cèdres et ausculte Beyrouth. Elle fouille dans les images, capte les lumières, se laisse imprégner par la magie de chaque endroit et par son histoire. Il en résulte cinq thèmes et 39 robes. Des robes de cocktail pour la plupart, placées sous le signe STYLE libanais que la jeune femme a travaillé en profondeur. On retrouvera les colonnes de Baalbeck et leur infini volume dans la coupe de cette robe fuchsia en organza, géométrique et vaporeuse à la fois. Tripoli imprègnera certains modèles de la couleur de la mer. Le gazar sera vert d’eau et transparent, travaillé à la main et permettant de voir les ondulations inhérentes à la matière. L’air frais des Cèdres sera rose, jaune, fleuri. Les plissés d’une robe bustier rappellent Byblos, le plus vieux port du monde, berceau de l'alphabet et des nombres. Et bien sûr, Beyrouth sera tout en dentelle. Un hommage luxueux à la capitale quasiment mondiale de la night life. “J’aime les robes cocktail parce qu’elles peuvent se porter à différentes occasions. Ce qui n’est pas le cas d’une robe longue”. Dina Jsr ne fait jamais la même robe. Elle la décline en deux ou trois exemplaires mais pas dans le même tissu. Et elle s’adapte aux désirs de ses clientes. “Je fais du prêt-à-porter de luxe (sourire). J’aime écouter ce que les filles disent quand elles pensent qu’un tissu ne leur ressemble pas. Ce sont elles qui sont d’ailleurs mes sources d’inspiration. Celles qui ont envie de robes en phase avec leur personnalité”. Cette collection, elle la lance pendant la fashion week printemps-été 2012 en octobre dernier. Elle installe ses créations, avec l’aide d'Almaz, l'agence de Zeina Raphaël, à l’Hôtel Meurice. “J’étais assez inquiète, mais je n’avais aucune attente. Quand on présente une première collection, c’est dur et on sait que ce n’est qu’une première collection…”. Là, Dina Jsr rencontre des acheteurs professionnels. Et le succès arrive sans crier gare. Elle vend à Saks Riyad, à la boutique L15 qui vient d’ouvrir à deux pas de Colette, attend des confirmations de boutiques à Bahrein, en Chine et à St Tropez. Quand elle en parle, la jeune créatrice a les yeux qui brillent. “Les gens de Saks USA m’ont dit qu’ils n’achèteraient pas tout de suite, mais qu’ils garderaient un œil sur mon travail. Le feedback de cette première présentation était génial, super positif. Beaucoup plus que ce à quoi je m’attendais”. Les rencontres sont multiculturelles et Dina Jsr sait exactement ce dont il s’agit. Elle aime ce mélange… Comme elle aime les mélanges de matières et de genres : l’organza, le gazar, les effets du satin duchesse, les plissés, les tissus uniques et insolites. Dina Jsr aime aussi Givenchy pour les risques que prend la maison, Stéphane Rolland, Alexander McQueen et bien sûr Rabih Kayrouz qu’elle trouve “amazing”. Même si la styliste a un beau showroom à Saifi, on ne peut pas encore acheter ses créations à Beyrouth. “Je ne vends pas en showroom. J’attends la proposition d'un distributeur à Beyrouth ” dit-elle en riant. En attendant, Dina Jsr travaille sur sa prochaine collection qu’elle présentera de nouveau à l’Hôtel Meurice en mars prochain… L’OFFICIEL LEVANT 93