Gammes Klezmer J. Dubreuil

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Gammes Klezmer – Page 1/7
Gammes Klezmer
J. Dubreuil
26/11/2005 - Cours disponible à cette adresse : http://joseph.dubreuil.free.fr/
La Gamme Klezmer
1. Apprentissage de cette gamme
La gamme klezmer est une gamme très proche de la gamme mineure, à la différente d'une note.
Jouer la gamme de l'exemple 1 : c'est une gamme mineure.
Exemple1
Jouez maintenant la gamme de l'exemple 2, et constatez qu'elles sont plutôt similaires.
Exemple 2
Ces deux exemples sont des gammes en Sol mineur. Vous pouvez, dès que vous connaissez bien les
doigtées les décaler vers l'intérieur du manche de deux cases pour les jouer en La mineur.
2. Analyse de la gamme
Tout d'abord, les exemples indiqué ci dessus représentent les bonnes gammes, mais il faut bien
garder en vue qu'elles ne sont pas complètes : en effet, elles ne partent pas de la grosse corde de Mi, ni de la
corde de La. En revanche, elles sont écrites en position, c'est à dire qu'elles respectent 3 cases par cordes (une
exception se produit sur la gamme klezmer).
Jouez maintenant l'exemple 3 pour constater que cette gamme klezmer est dotée d'un enchaînement très
particulier, qui caractérise tout de suite son propre style.
Exemple 3
Cet enchaînement caractéristique est une suite de deux demi-tons. La gamme klezmer est une des
rares gammes constituée de demi tons contigus. Les demis-tons dans une gamme créent des attractions entre les
notes. Regardez maintenant l'exemple 4, pour visualiser les autres demis tons de la gamme.
Exemple 4
Dans l'exemple 4, les demis-tons contigus sont entourés en rouge, les demis tons solitaires sont
entourés en bleu. Cela fait beaucoup de demi-tons, 5 en tout, rien que lorsque l'on monte cette gamme (4 en
réalité, car la gamme est un peu plus étendue dans cet exemple). Les lieux ou se localisent ces 4 demis-tons
créent des attractions tout le long de la gamme. On peut rajouter à tout cela une zone où l'on rencontre un
enchaînement de 1 ton et demi sans aucune note au milieu (comme dans la gamme mineure). Cette zone est
indiquée en vert dans l'exemple 4, et se situe juste après nos fameux ½ tons contigus (en rouge).
3. Révisons cette gamme
Oui oui, faîtes ce que le titre 3 indique ! En cas de problèmes (...) il conviendrait d'aller voir
l'exemple 2.
4. Variations sur la gamme
C'est à cette partie que la gamme klezmer prend son intérêt. Maintenant que vous connaissez bien
votre gamme klezmer en la montant et en la descendant, nous allons répéter les notes, les mélanger, les broder,
les syncoper pour en faire des phrase musicales cohérentes.
4.1 Répétons les notes
Jouez l'exemple 5 vous comprendrez tout de suite comment l'on doit procèder.
Exemple 5
Ces deux phrases musicales sont très courtes et indépendantes l'une de l'autre. La seconde est
typique d'une fin de phrase klezmer. La répétition crée un effet de retard, une appoggiature de la suivante...
Inventez vous aussi des phrases sur ce principe.
4.2 Mélangeons les notes
Jouez maintenant l'exemple 6 :
Exemple 6
Cet exemple monte la gamme en mélangeant les notes. Ici, les notes sont jouées une fois sur deux
en montant. Remarquez que la note indiquée par un point rouge ne sonne pas terriblement bien, ceci est dû au
simple fait de ces attractions entre les demis tons. On a tout de suite envie de jouer après cette note un Ré (soit
la case 7, la note qui vient instinctivement après elle). Néanmoins, une fois que l'on a bien assimilé cette phrase,
si vous jouez avec affirmation et pas trop trop lentement, cette maladresse mélodique ne s'entendra plus. Dans
l'exemple 6, la gamme est jouée en tierces pour la montée et est conjointe pour la descente.
Exemple 7
L'exemple 7 est un autre exemple du mélange des notes sur la gamme. C'est une grande phrase
musicale pour montrer les différentes possibilités que l'on peut faire sur une gamme.
4.3 Brodons les notes
Maintenant que l'on sait varier une gamme, on peut jouer sur un des atouts de cette gamme. Vous
avez pu remarquer le nombre important de demi-tons (cases conjointes) dans cette gamme. Étant donné que ces
cases s'attirent entre elles, on va pouvoir en profiter. Écoutez bien attentivement l'exemple 8, plusieurs fois et
essayez de le rejouer.
Exemple 8
Jusqu'à présent, les notes étaient jouées par groupe de deux en croches. La broderie va pouvoir
mettre notes 3 dans en seul temps. Le miracle réside dans le fait que l'on peut, à la guitare (mais également si
c'était un violon), jouer la première note de ce groupe de trois, puis poser le doigt sur la case qui va broder et
l'enlever (ce que l'on appelle les Hammer-on & les Pulling-off), tout ceci réalisé avec la main gauche tout en
ayant fait qu'une seule attaque de médiateur avec la main droite. Django Reinhardt qui ne possédait que les
deux premiers doigts à la main gauche réalisait tout ceci avec uniquement l'index et l'annulaire. Nous pouvons,
nous, le travailler avec les doigts que l'on a bien choisi, mais il semble plus intéressant de réaliser ces broderies
avec ces deux premiers doigts. La raison est simple : la broderie de trois notes est jouée avec une seule attaque
de médiateur, ce qui signifie que l'on va avoir bien du mal à faire sonner les deux notes non-attaquées. Si on
réalise cette broderie avec l'index et le majeur, nous aurons beaucoup plus de force, de souplesse et de rapidité
que si l'on tente de faire cette même broderie avec l'annulaire et l'auriculaire. L'exemple 9 est un autre exemple
présentant des broderies autour de notes criblées.
Exemple 9
4.4 Les syncopes
Les syncopes sont des petits décalages rythmiques qui donnent à la mélodie une impression de
flottement. Pour mettre en place une syncope dans une mélodie, c'est plutôt facile. Tout d'abord, on crée une
mélodie avec des notes qui se répètent deux fois, puis une fois que l'on connaît bien cette mélodie, on ne joue
pas la seconde note et on la pense dans sa tête. Exemple 10a est la même chose que l'exemple 10b. Les mêmes
notes, la même structure, à la seule différence qu'une note est pensée et pas jouée.
Exemple 10a
Exemple 10b
Jouez maintenant l'exemple 11, qui est un autre exemple de mélodie syncopée.
Exemple 11
4.5 Chromatismes
Nous allons aborder une partie intéressante de la gamme klezmer ; c'est le chromatisme. Comme
nous l'avons vu dans l'exemple 4 (entres autres), cette gamme est constituée de demi-tons caractéristiques. Nous
allons profiter de cette particularité pour en rajouter.
Exemple 12
Exemple 13
L'exemple 13 combine la broderie et le chromatisme. Cet exemple est un exemple typique de fin de
phrase manouche et klezmer. Elle se joue sur un accord de Ré première mesure et abouti sur un accord de Sol
mineur.
Il existe beaucoup de possibilité d'utiliser le chromatisme ; en principe, le chromatisme est très utile
pour faire une mise en place rythmique, ou pour approcher les notes d'une case inférieure en faisant un glissé à
l'index... Cherchez quels chromatismes vous conviennent en jouant la gamme et en improvisant.

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