numero 14 - Lycée International des Pontonniers
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numero 14 - Lycée International des Pontonniers
N°14 Mai 2007 Lycée international 1 rue des Pontonniers 67081 STRASBOURG Sommaire Editorial - Choisissez P. 3 Actualité - Tous gagnés par la vague des élections ? P. 4 Vie du lycée - Le Smart Day, millésime 2007 P. 6 Société - “Cannabis, sous l’oeil des scientifiques” - Une presse au service des grands groupes ? - A bas le divertissement ! P. 7 P. 9 P. 10 Culture et loisirs - Musique : - Littérature : - Jeux videos: - Sport : - La rubrique d’Homo numericus : - Cuisine : Nasty Rock&Roll tonight ! Ras la patate, d’abord ! Table ronde à la Librairie Kléber Marc Lévy, Où es-tu ? Ornela Vorpsi, Le pays où l’on ne meurt jamais Amin Maalouf, Le Périple de Baldassare Wow ! Maud Fontenoy, un sacré bout de femme ! Trop, c’est trop ! Huit concepts qu'il faudrait faire connaître aux utilisateurs Windows Crêpement votre... P. 12 P. 12 P. 13 P. 15 P. 15 P. 15 P. 16 P. 18 P. 19 P. 20 P. 28 Un brin d’ailleurs - La petite histoire du « Roten Bären » P. 29 Créations - Nouvelle P. 30 Avis.de.recherche....Avis.de.recherche....Avis.de.recherche....Avis Vous avez la plume ou le crayon qui vous démange ? L’envie de montrer votre talent de dessinateur ou de caricaturiste ? Le Pontonews a besoin de vous! L’équipe recherche des élèves du lycée prêts à dessiner pour le journal, que leurs travaux soient en lien avec les articles ou bien juste pour animer. La présence systématique du dessinateur aux réunions de rédaction n’est pas obligatoire, mis à part pour prendre connaissance du contenu du journal. A chaque contribution un numéro du Pontonews est, bien entendu, remit gratuitement. Il est bien connu que vos journalistes sont des bêtes curieuses, mais en aucun cas dangereuses, alors n’hésitez pas à nous joindre ! Avis.de.recherche....Avis.de.recherche....Avis.de.recherche....Avis Editorial Choisissez! Voilà lecteurs... Le dernier numéro avant les élections. Que dire de plus? C’est sous le plus beau des temps que sort le Pontonews numéro 14... Pensez aux bottes de pluie! Mais surtout pensez aux élections, et aux candidats qui ont réussi à avoir leurs signatures. En lice: le duo Ségo Sarko, l’outsider Bayrou, la verte Dominique Voynet, Marie George Buffet, LePen, Arlette Laguiller (oui encore elle!) Philippe de Villiers, Frédéric Nihous, Gérard Schivardi, et Olivier Besancenot sur son vélo. Et, oh, ouf, José Bové aussi, il ne s’est pas pris les pieds dans sa moustache! Vous pensez que c’est beaucoup? C’est 4 de moins qu’en 2002! Cela rassurera-t-il les électeurs? Le taux d’abstention fera-t-il une petite baisse dans les sondages? Vous, nos lecteurs, vous vous pouvez intervenir! Vous qui travaillez, riez, pleurez, vous mouchez dans un lycée INTERNATIONAL, pouvez-vous laisser l’extrême droite arriver à l’Elysée? Vous parlez plusieurs langues, vous avez des racines diverses, des nationalités multiples, des amis espagnols, polonais, anglais, pourrez vous rester chez vous le jour du vote? Exprimez-vous: le Pontonews est tout prêt à recueillir vos avis, et les blogs servent à ça aussi. Vous êtes maîtres de votre expression, et cela on l’a bien compris au Pontonews! Dans ce numéro, vous trouverez les résultats du sondage passé dans le lycée, ainsi que toute vos rubriques favorites! Sources: Forum Ubuntu.fr-org/Vôtez Patate !!!. In Forum Ubuntu.fr-org[en ligne]. Ashram 19/02/2007. [vu le 23/03/ 2007]. Disponible à l’adresse suivante:http:// forum.ubuntu.fr.org/viewtopic.php?id=97536&p=1. Aurélie Jardillier, TL2 “Some of you are intelligent - and therefore won’t be teachers !” Actualité Tous gagnés par la vague des élections ? Nous sommes nombreux au lycée à ne pas avoir 18 ans, et pourtant on entend bien souvent des discussions sur la politique dans les couloirs. Le PONTOnews a donc organisé un sondage; de nombreux élèves ont participé et ont exprimé leur avis sur la question: Si tu avais le droit de vote, pour quel candidat à l’élection présidentielle voterais-tu et pourquoi? On remarque très vite que beaucoup d’élèves ne se sentent pas concernés, d’autres ne prennent pas la question au sérieux. En ce qui concernent les autres réponses, il nous est difficile de donner un résultat chiffré; cependant il n’y a pas vraiment de grande surprise - comme dans les sondages officiels, trois candidats se démarquent: François Bayrou, Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy. Voici les avis de certains d’entre nous… «Bayrou, parce que même si je n’y connais rien, c’est le… moins pire!» «Je voterais pour Sarkozy. Au moins avec lui, les choses vont avancer. Ségolène ne fait rien à part la une des journaux et elle n’a pas de programme réel. Bayrou il a plutôt l’air «bof». Je ne sais pas ce que sont programme a de bien révolutionnaire!» «L’élection présidentielle devient un jeu, à qui aura le plus de votes, à qui fait quoi de mieux que l’autre, etc… L’exemple cidessous le prouve: en Angleterre, au lieu de parier sur des chevaux, on parie sur qui sera élu. N’importe quoi! Mais une chose est sure, je ne voterais ni Le Pen, ni Sarkozy, Ségolène perd du terrain et Bayrou en gagne peu à peu. A voir et à suivre de près…» «Je suis contre Sarkozy avec sa discrimination positive, l’immigration choisie… c’est un raciste mais il le cache très bien!» «Pas Bayrou, il a l’air d’être obsédé par sa fierté personnelle. Ségo – non, surtout pas socialiste, on est déjà assez dans la «merde». Sarko ou écolo!» «Si j’avais le droit de vote, je pense que je voterais pour N.Sarkozy, car il a des idées qui feraient changer les choses. Il est franc et c’est le seul à avoir mis les points sur les i.» «Bayrou parce que je pense que le consensus entre les points de vue mérite d’être tenté, surtout quand on se penche sur les deux autres candidats raisonnablement envisageables: Ségolène manque totalement de bon sens et de crédibilité sur le plan international, Sarkozy manque totalement de bon sens lui aussi et de crédibilité sur le plan de la politique intérieure!» “Les points c’est bien, y’a aucun problème – mais être intelligent c’est mieux !” Actualité «Sarko sûrement pas! OK, on ne peut pas accueillir toute la misère du monde, mais son projet de loi sur «l’immigrationchoisie » est un scandale. Sans oublier une volonté de baisser les impôts des riches, mais alors qui paie? Ben les pauvres, voyons! Bien sûr ses écarts de langage ne plaisent pas tellement. M.Bayrou s’est plaint qu’on ne parlait pas assez de lui et PAF, les médias en parlent. Son programme? Ses idées? Quant à Ségolène Royal, elle doit faire des progrès en matière de crédibilité, mais elle a au moins quelques idées. Je trouve regrettable toutes ces attaques de machistes. Vive Ségo, bouh les sexistes!» «François Bayrou. Néanmoins tous les politiciens savent très bien user de leur bouche, les belles paroles c’est bien, l’action c’est mieux!» «Ségo, Ségo, Ségo sinon Sarko! - que des jeunes qui n’ont rien lu ou écouté et qui ne savent rien de la politique. Moi je vote cette année et mon choix n’est pas encore fait, mais mon opinion est claire: la France est dans la merde, soit Ségolène ruine le gouvernement, soit Sarkozy ruine les Français!» «Olivier Besancenot, pour son analyse politique et économique et ses buts.» «Sarkozy, car il est temps que quelqu’un «Si je pouvais voter, je voterais pour Ségolène Royal, car si on vote pas pour le candidat du P.S., Sarkozy sera élu. Ne reprenne la France en main, comme Margaret pas voter pour Ségolène, c’est comme si on votait pour Thatcher a fait pour l’Angleterre. En effet, il Sarko. De plus, certaines idées de Ségolène sont est temps de faire bouger les choses. En plus, compatibles avec les miennes.» je le trouve très séduisant…» MALVIYA Chetna «Bayrou, car il est le seul à ne pas «La politique n’a rien à faire dans un lycée, le vote est anonyme et donc cela ne regarde personne ! Les profs n’ont pas le droit sombrer dans la démagogie économique: la sociale démocratie d’exprimer leur opinion politique pour ne pas nous influencer, et de toute façon la plupart d’entre nous ne sait absolument rien sur la combine les avantage du politique et ne fait que répéter des idées entendues chez les autres.» capitalisme tout en contrebalançant RICHARDS Claire ses effets pervers. Son idée de rassembler au-delà des clivages et son honnêteté sont également ses «Ce sondage n’a pas vraiment sa place ici, sachant que la atouts.» majorité des gens ne savent pas de quoi ils parlent. Par ailleurs, voter Ségolène Royal juste parce qu’on est contre un autre candidat est ridicule. Votez pour la personne dont vous «Mon vote reste anonyme, mais je tiens à partagez les opinions, et pas en désespoir de cause! De plus, dire que je voterais pour le candidat en ils ne sont pas seulement deux à concourir pour ce poste à tant qu’homme (femme) et non pas pour l’Elysée… Ne l’oubliez pas!» son programme: je chercherais le plus TURCAN Marie honnête et le moins beau-parleur.» Propos recueillis par Natalia Lora, 1S4 “Missionaries went to Africa to spread Christianity : “Belive in God or I kill ya!”” Vie du lycée Le Smart Day, millésime 2007 Tradition oblige, les élèves de Première et Terminale ont revêtu leur plus beau costume le 15 mars dernier pour un nouveau Smart Day. Même si l’année 2007 est un bon cru, il ne faut oublier que dans moins de 100 jours, c’est le bac! Depuis plusieurs années, notre bien-aimé lycée perpétue une tradition, celle du Smart Day. Cent jour avant le baccalauréat, les élèves passant des épreuves de français, maths, ou autres, s’habillent de la façon la plus élégante possible. 2007 n’a pas dérogé à la règle, et on a pu observer différents spécimens de pinguins tout au long de la journée. Ce qui a ravi plus d’un professeur. Certes, c’est bien de s’amuser, mais il ne faudrait oublier que le mois de juin approche à grands pas. Pendant que nos camarades de seconde goûteront aux joies des vacances rallongées, les premières et les terminales plancheront. C’est vrai, il ne suffit pas d’avoir de la classe pour avoir son bac! Voici quelques spécimens... Julie Ranslant, 1L2 Photos: Cyrille Solaro, 1S3 “Est-ce qu’il serait possible d’avoir un exercice qui ne se termine pas par le chaos ?” Société « Cannabis, sous l’œil des scientifiques ». Le vendredi 8 décembre, la classe de 1S3, accompagnée de son professeur de SVT, s’est rendue à la Galerie d’Actualité Scientifique pour voir une exposition sur le cannabis, «Cannabis, sous l’œil des scientifiques». Cette exposition a été faite sous forme de pancartes indiquant le cannabis au niveau de la loi, les statistiques quant à la consommation du cannabis, l’histoire du cannabis, de la plante cultivée à la substance psychoactive dans le cerveau, et les effets néfastes du cannabis sur l’être humain. Des ordinateurs étaient aussi à notre disposition pour écouter des interviews de professeurs spécialisés et avoir accès à un quizz sur le cannabis. Nous avons également visionné un reportage montrant des témoignages de différents addicts au cannabis. Enfin, à cette approche du cannabis, nous avons assisté à un café scientifique où les spécialistes ont répondu à nos questions et nous ont informés sur certains traits du cannabis que nous ne connaissions pas. On a entre autre parlé de la dépendance et de ce qui montre qu’on est tombé dedans, des dangers du cannabis et autres drogues pour l’organisme et quelques statistiques sur la prise de cannabis. Après cette après-midi, nous avons compris à quel point le cannabis pouvait être dangereux pour nous et notre avenir. Le cannabis modifie le rythme cardiaque, diminue la capacité de concentration, perturbe la mémoire et réduit la capacité à apprendre des choses nouvelles. Sa consommation modifie aussi la perception visuelle et les réflexes c’est pourquoi il ne faut jamais prendre le volant après avoir pris du cannabis. Le cannabis est une drogue avant d’être un plaisir… A la suite de cette exposition, une idée de faire un dossier sur le cannabis vint à l’esprit, pour se faire j’ai posé certaines questions à des consommateurs de cannabis : • Qu’est-ce que le cannabis pour vous ? - un moment de détente un plaisir « jouissif » ça me permet de planer jusqu’à la Jamaïque un moyen d’oublier la mauvaise journée passée et de la rendre agréable par la suite un moment à partager entre amis - • En moyenne, combien de fois consommez-vous du cannabis par semaine ? - 2 fois par semaine, pendant les vacances il arrive que ce soit 1 fois par jour voir plus “Une explosion est une réaction au sens le plus explosif du terme.” Société - 3 fois par semaine Quand j’en ai (2 à 3 fois par semaine) Ça se compte plutôt en mois : 2-3 fois par mois Parfois le samedi soir, pendant les soirées, ça peut aller de 3 à 4 prises de cannabis par soirée • vous en procurez-vous facilement ? - rien de plus facile oui très facilement cela se trouve aussi facilement que des cigarettes oui quand on sait à qui s’adresser oui C’est ainsi que : « l'usage quotidien du "joint" (cinq à dix par jour) peut déclencher, en un an, des sinusites et bronchites chroniques qu'un fumeur qui consomme vingt à quarante cigarettes par jour connaîtra en cinq à dix ans. Sa toxicité pulmonaire est donc très supérieure à celle du tabac, et les risques d'infarctus du myocarde sont considérablement accrus. » La consommation est donc plus dangereuse que celle de la cigarette, ce qui explique aussi pourquoi la consommation de cette drogue est INTERDITE tandis que celle du tabac ne l’est pas. (Attention je ne dis pas qu’il faut consommer de tabac pour autant, c’est dangereux aussi : FUMER TUE, FUMAR MATA, SMOKING KILLS … etc., ne l’oubliez pas) Et à la question mais connaissez-vous le danger du cannabis ? la plupart répondent que c’est moins dangereux que la cigarette. Ce qui est totalement faux, ainsi que le montre Damien Meernam, directeur d’un site Internet d’information sur les drogues (www. drogue-danger-debat.org) : « un joint contient quatre à cinq fois plus de goudron et de produits toxiques qu'une cigarette. Un seul joint équivaut donc à quatre ou cinq cigarettes avec filtre. De plus, son mode de consommation (inhalation profonde et prolongée) peut induire des lésions plus périphériques et plus importantes. » Si la consommation de cannabis d'un individu devient problématique, il ne faut pas hésiter à chercher de l'aide et du soutien auprès de personnes compétentes, comme: Un spécialiste des questions de drogues et de dépendances, dont on trouvera des adresses de contact sur Internet: www.drogindex.ch Delphine Garrigou, 1S3 [exercice en cours d’allemand] “[prénom] tu nous proposes une solution finale ?” Société Une presse au service des grands groupes ? En 1947 afin de contrer le monopole de Hachette (filiale de Lagardère) dans le domaine de la distribution, la loi Bichet confie la distribution de la presse à des coopératives. L’on peut se demander aujourd’hui quels sont les rôles de ces groupes titanesques tels que Lagardère dans le paysage de la presse française. « Un groupe de presse, vous verrez, c'est capital pour décrocher des commandes» En France, la quasi-totalité des médias sont détenus par de grandes multinationales. Cotés en bourses, ces grands groupes doivent répondre à une logique capitalistique sous l’influence de leurs actionnaires qui exigent des retours sur investissements de l’ordre de 10 à 25 % ! Depuis une vingtaine d’années, cette logique se renforce d’une dynamique de concentration. L’actionnaire plutôt que le lecteur Aujourd’hui la grande partie des médias est soit sous l’influence soit sous le contrôle de ces grands groupes de presse tels que Dassault ou Lagardère. En 1998, le directeur de la rédaction de La tribune affirma que « l'intérêt de l'actionnaire ne doit pas être remis en cause par un journal qu'il contrôle. » même si ceci s’opère « au détriment du lecteur. » Des intérêts ‘secondaires’ En 2004, les groupes Dassault et Lagardère regroupaient à eux seuls prés de 70% du chiffre d’affaires de la presse écrite française. Ces multinationales dont le chiffre d’affaire s’oscille entre 10 et 25 milliards d’euros voient en leurs filiales de presse non seulement une diversification de leurs revenus mais également un outil d’influence, comme en témoigne JeanLuc Lagardère « Un groupe de presse, vous verrez, c'est capital pour décrocher des commandes.» Selon Francis Bouygues, « Il y a des intérêts secondaires découlant de la possession d’un tel outil [TF1 et ses filiales de presse]». Frontière floue entre économique et politique ainsi que les médias revêtent une importance capitale aux yeux de ces grands groupes en leur permettant un pouvoir d’influence sur la classe politique. L’on peut ainsi s’inquiéter du renforcement de ces liens déjà très étroits entre le pouvoir politique et le pouvoir économique. Février 2007 : Lagardère annonce qu’il va mettre l’accent sur le net et le numérique en général via le développement d’une centaine de sites, le groupe s’est par la même occasion offert plusieurs fournisseurs de contenu dans le but d’atteindre la convergence des médias qui fut pouvoirs l’emblème des années 2000. Fortes de leurs diversifications ces multinationales sont présentes dans de nombreux secteurs tels que l’armement, les transports, la distribution d’eau, l’électronique et l’automobile. Ces secteurs industriels sont très dépendants de l’Etat et des marchés publics pour leur développement et leur extension. C’est ¹ Libération, 06/05/1998 James Koessler, 1ES1 “Il y a plus de différence entre tel footballeur et Einstein qu’entre un bonobo et tel footballeur !” Société A bas le divertissement ! Honnêtement, à quoi sert le divertissement ? Tout d’abord, c’est un succédané à notre désarroi. En effet, il nous retire notre capacité originelle à nous mouvoir de quelque chose, à nous en attrister, de par le fait qu’il nous transporte dans un monde à 200% artificiel où « dépaysement » règne comme maître-mot. L’on ne s’attriste plus d’évènements terribles, de guerres, de famines, de tueries monstrueuses ou de coups d’Etat qui font des dégâts incommensurables, dont le nombre de morts semble être assimilable au nombre de victimes de la peste au Moyen-Âge. Non, tous ces actes sont minimisés au possible, et nous restons indifférents devant tout cela, parce que nous sommes des être dénués de lucidité par le divertissement, flegmatiques, et apathiques. Non pas que je sois assez pédante pour prétendre que les effets du divertissement ne sont que nocifs, je ne dis point qu’il ne faut guère de divertissement dans une vie, seulement, point trop n’en faut ! Il s’agit d’un substitut à la réalité, d’un moyen de nous faire croire à quelque monde qui, puissiez-vous ne pas être d’accord est totalement fictif. Et les êtres, je parle là du genre humain, avalent ce divertissement comme les humains engloutissent le soma pour échapper à la réalité, chez Aldous Huxley. Là se situe tout le problème. Veillez à observer les présentateurs de télévision du plateau x, ce soir. Ils rieront aux larmes, sous leurs visages impeccablement poudrés, s’esclafferont de la moindre drôlerie de leurs invités, fût-elle sotte. Des lumières, de la musique, des paillettes en veux-tu, en voilà !, tout est mis en œuvre pour faire converger les regards envieux du public vers le petit écran. C’est un moyen de faire accéder le peuple, en fait, à un rêve, celui de devenir une vedette, de devenir et le centre des regards. Belle capatatio benevolentiae, applaudissez ! Le plus désolant, ou devraisje dire, le plus désopilant (car l’on peut parler de naïveté, ou de niaiserie…) réside dans le fait que le public adhère totalement à ce genre d’arnaque. Et le lendemain, voici donc que des comptes-rendus interminables paraissent en gros titres, peignant à gros traits le contenu de ces émissions divertissantes. Celles-ci, évidemment font l’objet d’une étude très approfondie de leurs dimensions bénéfiques (lesquelles ?). Des débats qui ne riment à rien, mais qui, malheureusement, demeurent le seul lien de communication entre le Rêve et l’Homme, mais également entre l’Homme et l’Homme ? Mais alors, qu’est-ce qui peut bien nous retenir prisonniers du petit écran, mesdames et messieurs ? Le propre du divertissement, est d’être accessible à tous. Plutôt que d’avoir à se déplacer au théâtre, ou à l’opéra, les magazines, par exemple, demeurent à portée de main. C’est une tragédie, car il devient un substitut à la culture, une sorte d’équivalent (imparfait) d’une pièce de Racine. Alors qu’en vérité, il ne s’agit en aucun cas d’un substitut, mais plutôt d’une friandise que l’on ne dégusterait que de temps à autre. Malheureusement pour le peu de gens à qui la culture importe, et que l’inculture insupporte, la multiplication des programmes prônant le divertissement, est un témoin probant de l’idéologie de notre époque. Voici une preuve : pourquoi les émissions d’ordre culturel, qui peuvent enrichir nos connaissances et parfaire notre science, ne sont-elles diffusées qu’à des horaires dérangeants, entendons, lorsque la soirée est déjà (trop) bien entamée ? Parce qu’avant, les chaînes qui font exploser l’audimat ont l’apanage des regards intéressés des spectateurs... Parce que, lorsqu’on s’ennuie, vous savez, une des ces journées où il pleure dans notre cœur comme il pleut sur la ville, nous avons plutôt tendance à regarder nos séries stéréotypées au possible, que la retransmission de la symphonie n°9 de Beethoven par Anne-Sophie Mutter (“qui c’est celle-là ?”) Parce que ces séries, d’autre part, ne nécessitent pas un quotien intellectuel exagérément surdimensionné, alors “Trouvez un moyen d’écrire les équations-bilans correctes. Faites-vous opérer !” Société que la symphonie nécessite, ou du moins essaye de joie qui lui est propre. Cela le plongerait dans un abysse de susciter, la réflexion, aussi faible qu’elle soit… perplexité, car la vie, la vraie (non ce n’est pas une publicité pour Auchan), loin d’être une promenade sur les sentiers Mais, d’un point de vue lucide, il est inutile de lutter contre de la joie, se révèle parfois bien morne. l’essor du divertissement ; ce serait un peu comme essayer Où serait l’intérêt de l’existence, si l’on vivait moroses et de stopper une épidémie, alors qu’elle a déjà touché une assombris ? quantité incommensurable de personnes. Notre siècle, C’est en cela, que je prône le divertissement comme utile à notre époque, est une ère propice à l’arrivée de nouvelles toute vie, et je voudrais, à cette occasion citer Pascal qui technologies, de nouvelles innovations, toujours plus disait : « Avec le divertissement, l’Homme n’est plus triste. belles, toujours plus grandes, toujours plus épatantes. Le Sans le divertissement il n’y a plus guère de gaieté ». divertissement est partout : sur grand écran, comme sur Au-delà d’une vision manichéenne des choses, il s’agit de petit, sur le net, sur le portable. A quoi bon ? trouver un juste milieu à l’absorption du divertissement. Et il est utile d’ajouter, que, dans un monde sans Point trop n’en faut, ne l’oubliez pas, car, trop de divertissement, l’Homme serait privé de toute gaieté, d’une divertissement tue la lucidité. Danièle Hohmann, 1L1 HUMOUR Y aurait-il un air de ressemblance? AUCLAIR Laurent QUENEAU Raymond “Une affirmation, si elle est dite suffisamment fort, elle peut être convaincante !” [corrigé d’un exercice de maths] Culture et loisirs : Musique Nasty Rock&Roll tonight! Gamesdoglär, groupe basé dans le Haut-Rhin est venu jouer il y a quelques semaines au Molodoï à Strasbourg. Une bonne occasion pour voir ce que le groupe et son premier E.P Sex, sex, sex, hallelujah ont dans le ventre!...récapitulatif de la soirée... C’est parti! : mon premier concert du groupe Gamesdoglär au Molodoï dans le quartier de la Laiterie. Groupe dérivé de SuperDog (Stéphane au chant et à la guitare et Jérôme à la batterie), la formation se veut appartenir au rock&roll old school. Le groupe débarque sur scène vers 10:00 p.m. Annoncé comme le groupe “au nom qui sonne comme un fauteuil IKEA”. En route, let’s rock. L’ambiance est là d’ailleurs : une télévision posée en plein milieu de la scène (“Je sais pas d’où elle venait’ me dira plus tard dans la soirée Steph un sourire coupable en coin...) où l’on peut admirer un film...des plus inattendus sur une scène, le tout sur fond de nocturne de Chopin.. Ca balance grave au Molodoï, les titres de Sex, sex, sex, hallelujah sont bien défendus, on peut applaudir la présence scénique du groupe et Father M à la basse toujours là pour faire le pitre. L’audience est enflammée, mais ça n’est alors que le début. Alors arrive Foes (à la basse dans SuperDog) en plein milieu de The Grievance une chaise et un livre en main...et avec rien d’autre pour être précise. C’est dans le plus simple appareil que ce cher Foes (de son vrai prénom Franck) crée la surpise générale. Planté au beau milieu de la scène Stéphane est pris au dépourvu et entre dans une crise de fou rire, la vengeance ne saurait tarder, entre supertoutous.. Le concert se finit quelques minutes avant les douze coups de minuit et le groupe aura bien secoué le quartier de la Laiterie. Une soirée résolument “nasty”! http://www.myspace.com/gamesdoglar Ras la patate, d’abord! On peut principalement noter 19 20 20 à l’image de ce Voici le message que pourrait lancer le trio australien le nouveau punk à la Be Your Own Pet, décalé et décadant mais plus punky de ces derniers mois. sans faute de goût. Rock Boys la balade romantique de l’album Ayant rencontré assez rapidement un grand succès sur vient mettre un peu d’amour dans ce monde d’électrocutés du Myspace, le jeune groupe de potes vient tout juste de sortir punk et montre les avantages d’une présence féminine dans la formation. Gravity won’t get you high à leur image : excités mais avec une maîtrise de la mélodie qui fait mouche. Et pour cause, pas un The Grates est un groupe qui sort du lot de la nouvelle chanteur mais c’est une chanteuse qui mène la bande alors vague née des Strokes et des Libertines avec lesquels la comment résister à sa voix énergique, entraînante qui défie les formation n’a de point commun que le “The”. Une perle, à chanteurs punks anglais et américains ? Nicole Kidman, Naomi découvrir. Watts, The Grates...eh oui en Australie l’honneur est aux nanas. http://www.myspace.com/thegrates Christelle Gleitz, 1L2 “Faites-vous couper les cheveux, sinon on ne verra plus que vote narine gauche !” Culture et loisirs : Littérature Table ronde à la Librairie Kléber 12 mai 2007, à 11h, salle blanche I Qu’est-ce que le « Dialogue aux (Socrate-Confucius, Alexandreenfers entre Machiavel et Clitus…), dont le duel verbal éclaire Montesquieu »? avec une prodigieuse acuité les enjeux fondamentaux de la société, Maurice Né au début du XIXè siècle, Joly imagine une rencontre aux enfers avocat et ardent républicain (à une entre Machiavel (diplomate florentin époque où cet appellatif constituait un de la Renaissance, auteur du célèbre risque), Maurice Joly, à l’instar de traité du Prince, qui décrit la politique Victor Hugo, dénonce le coup d’Etat comme une guerre de ruse d’où toute du 2 décembre 1851, prélude à la morale semble bannie), et constitution du Second Empire qui lui Montesquieu (éminent philosophe du paraît un détournement frauduleux des Siècle des Lumières, dont le non idéaux du Siècle des Lumières. moins fameux Esprit des Lois jette les bases de la démocratie moderne). Si cependant, malgré son pamphlet des Châtiments, Hugo Lequel des deux a finalement demeure intouchable dans son exil à vu juste, sur la meilleure société Guernesey, Maurice Joly, lui, après la possible ? Prenant comme objet de parution clandestine à Bruxelles en départage la société moderne, la 1864 de son Dialogue aux enfers confrontation débouche sur un match entre Machiavel et Montesquieu, incertain dont le contenu mérite d’être connaît la prison et voit l’ouvrage mis découvert et médité.... au pilon. Un heureux hasard (une malle de livres conservée par un ancien officier du Tsar, parti se réfugier à Constantinople après la prise du II L’accès de l’œuvre à la scène pouvoir par Lénine) permettra de retrouver la trace de cet ouvrage, dont Porté pour la première fois sur un caviardage anonyme servira de scène par la Comédie Française, base au Protocole des Sages de Sion, rarement joué depuis, ce texte a si tragiquement aux antipodes du rencontré d’emblée une grande propos de Maurice Joly. audience : l’acuité du regard des deux penseurs et la fascinante actualité du Reprenant en effet une propos font de cette controverse une tradition littéraire ancienne, qui véritable cartographie de nos sociétés présente la rencontre au royaume des et des enjeux auxquels elles sont morts de deux grands figures confrontées. Rendue vivante par le duel haletant que se livrent ces deux champions de visions politiques antagonistes, la réflexion mérite plus que jamais d’être poursuivie sur nos agoras, non seulement auprès des acteurs de la vie politique, sociale, économique et culturelle, mais aussi par les étudiants, les élèves des grandes écoles et les lycéens - tous acteurs du monde de demain. Le retour de cette œuvre sur la scène strasbourgeoise en mai 2004 à l’initiative des Tréteaux de PortRoyal et du lycée international de Strasbourg, suivant une nouvelle adaptation de Christian Nardin, a été l’occasion d’une aventure théâtrale doublée d’un colloque interdisciplinaire sur Les formes modernes du pouvoir auquel ont participé de nombreux élèves du notre établissement. Cette aventure s’achèvera en mai 2007 par une ultime reprise de la pièce. III Rencontre à la librairie Kléber Dans le cadre de cette reprise, compte tenu à la fois de la dimension pédagogique de cette œuvre et de l’actualité nationale & internationale, la Librairie Internationale Kléber organise dans ses salons, le 12 mai prochain (salle Blanche) à 11h, une rencontre tout public autour du thème Culture et loisirs : Littérature Voyage au centre de la politique: « Dialogue aux enfers entre Machiavel et Montesquieu » - de l’aventure théâtrale à la réflexion citoyenne Autour de Luc Michel et de Christian Nardin (interprètes des rôles titres de l’œuvre, qui évoqueront l’aventure théâtrale vécue à l’occasion de cette oeuvre), la rencontre réunira quatre hommes politiques alsaciens qui apporteront leur vision du pouvoir, tel qu’ils ont eu à l’exercer : Daniel Hoeffel (ancien ministre et ancien sénateur du Bas-Rhin), Roland Ries (sénateur du Bas-Rhin et ancien maire de Strasbourg), Jo Spiegel (maire de Kingersheim) et Jean-Luc Schaffhauser (…). Il ne s’agira pas ici de confronter des théories ou des idéologies politiques, mais d’apporter un témoignage sur une expérience personnelle du pouvoir, sur la découverte des possibilités, des freins ou des obstacles rencontrés au cours de son exercice pratique. discrédit, le but de cette rencontre est de favoriser une perception renouvelée des noeuds fondamentaux de l’activité politique. A cet égard, elle concerne non seulement celles et ceux qui travaillent à la vie politique, sociale ou économique de nos cités, de notre département ou de notre région, mais aussi les lycéens, les étudiants et les élèves des grandes école, tous acteurs du monde de demain. A un moment où la politique fait l’objet de désenchantement voire de Représentations Salle du « Cube Noir » (CREPS), 4 allée du Sommerhoff Strasbourg (Koenigshoffen) Matinées scolaires : 18, 19 et 23 mai à 10h30 (réservation au 03 88 36 26 87) Soirées tout public : 16,18, 19 et 22 mai, à 20h précises (réservation à la librairie Broglie -Place Broglieglie Strasbourg - au 03 88 23 74 20 + billetterie en soirée) Christian Nardin Culture et loisirs : Littérature Un très bon roman pour passer le temps… On lit tout simplement par plaisir ! Les personnages sont attachants et Marc Levy conserve cette façon particulière de raconter les histoires. On a l’impression de vivre aux côtés des personnages tout au long des pages. Dans cet énième best-seller, il est question de Susanne et Philip, deux âmes qui se sont trouvées dés leur plus petite enfance. La mort des parents de Susanne les a rapproché pour mieux les éloigner. Elle se sent incapable de faire sa vie avec Philip. Elle préfère s’engager pour les autres, ceux qui n’ont rien, les rescapés des ouragans. Elle quitte donc son amour de toujours mais un lien continue de les unir : les lettres qu’ils s’envoient l’un à l’autre. Leurs chemins se séparent doucement et douloureusement, Philip se marie, Susanne reste dans son campement au Honduras. Cependant, une promesse de jeunesse vient chambouler la vie de Philip et celle de Mary, sa femme. L’amour d’une femme pour son mari sera t-il assez fort pour affronter ce changement ? La seule façon de le savoir, est encore de lire ce très beau livre ! Levy, Marc. Ou es-tu ? Robert Laffont, 2003. 313 p. (Disponible au CDI) Le pays où l’on ne meurt jamais, y êtes-vous allés ? Il ne fait pas bon vivre là-bas. Le pays est dirigé par les communistes ; et les femmes lorsqu’elles sont belles, sont des prostituées. C’est ainsi qu’à 13 ans, parce que la narratrice n’est pas laide, sa famille lui prédit un avenir de catin. Entre ce conditionnement et ce machisme exacerbé, Elona ou Ornela comme vous le préférez, essaye de vivre et d’être heureuse malgré tout. Les livres lui permettent l’évasion de ce pays horrible qu’elle pourra peut-être quitter un jour, pour un ailleurs probablement meilleur. En attendant, son père est en prison et sa mère la cantonne à n’être que la fille de son père, son père qui est prison et qu’elle n’aime plus. A travers les différents prénoms de la narratrice, c’est la vie d’Ornela qui nous est racontée avec une étonnante simplicité. Une vie qu’aucune une fille ne devrait subir aujourd’hui mais pourtant… Ce texte poignant se lit en quelques instants et délivre une réelle critique du comportement masculin passé, mais pas seulement, c’est aussi un livre plein de tristesse et d’incompréhension. C’est l’œuvre d’une jeune fille qui voulait juste être aimée pour ce qu’elle était, une enfant un point c’est tout. Vorpsi, Ornela. Le Pays où l’on ne meurt jamais. Actes Sud, 2005. 152 p. Tout simplement passionnant ! Aux premiers abords, on hésite, on doute, mais passé les premières pages, c’est un vrai régal. Le Périple de Baldassare est un journal fictif qui raconte le périple d’un marchand en curiosités, qui part à la recherche d’un livre : Le Centième nom, qui selon la légende, permettra de sauver l’humanité… Baldassare s’en va donc à la conquête de ce livre perdu qu’il pense retrouver à Constantinople mais la route est encore longue. Sur son chemin, il rencontre l’amour, l’amitié, « le Messie ! », que de choses inattendues qui rendent ce périple des plus captivants. Au-delà du voyage, c’est également un pont que tente de créer l’auteur libanais, Amin Maalouf, entre l’Orient d’où il vient et l’Europe à qui il appartient par la culture et la langue tel le français. Ce livre est plein de rebondissements, vous apprendrez qu’en 1666, la fin du monde était proche, et que Baldassare a vu de ses propres yeux le grand incendie de Londres… Mais que fait donc notre cher marchand en Angleterre ? Je vous laisse le découvrir ! Bonne lecture ! Maalouf, Amin. Le Périple de Baldassare. Grasset, 2000. 506 p. Simon Bénard, 1ES1 Culture et loisirs : Jeux Vidéos Wow ! A l’heure où les innovations dans le vaste monde du jeu vidéo n’ont de limites que l’imagination de leurs créateurs, trouver le jeu de demain qui satisfera les joueurs est un pari de chaque instant. Il va sans dire que les Massively Multiplayer Online Game (Jeu en ligne massivement multijoueurs) ont su remplir leur part du contrat! Profitons de la sortie récente de l’extension d’un des plus récents et populaires MMOG pour étudier le phénomène. «MMOG?» Oui, voilà une expression qui peut paraître barbare à certains d’entre vous, et réveiller des souvenirs palpitants à d’autres. De l’anglais « Massively Multiplayer Online Game », le jeu en ligne massivement multi-joueurs est simplement un jeu jouable sur le net simultanément avec d’autres humains. En découle tout un monde, avec son jargon largement emprunt d’anglicismes, ses codes, sa vie. Eh oui, il est bien loin le temps ou vous empiliez des briques pour faire des lignes ou que vous couriez derrière des pilules pour manger des fantômes ! Maintenant vous pourrez (par exemple) farmer et tenter de one-shot des mobs, sur lesquels vous looterez votre stuff qu’ils auront droppé, ou encore faire du PvP, des instances, participer à des events que des MJ auront mis en place – dans le but de lvl up et de faire GG ! Bien sûr, attention à ne pas être AFK trop longtemps, eh oui, l’IRL est parfois moins important que l’IG … Pour ceux qui auront eu envie de fuir devant ce qui est un discours (exagéré) possible dans cet univers, voilà la traduction : « Vous pourrez ‘tuer à répétition des monstres pour accumuler de l’expérience’, en tentant de les ‘tuer en un seul coup’ * , sur lesquels vous ‘ramasserez’ votre ‘équipement’ qu’ils auront ‘laissé tomber’, ou encore faire du ‘Joueur contre Joueur ‘, des ‘donjons privés à un ou plusieurs’, participer à des ‘événements’ que les ‘maîtres du jeu’ auront mis en place – dans le but de ‘monter de niveau’ et de faire ‘un bon jeu’ (Good Game) ! Bien sûr, attention à ne pas être ‘loin de votre clavier/absent’ (away from keyboard) trop longtemps, et oui, la ‘vie réelle’ (In Real Life) et parfois moins importante que le jeu (In Game) » * : « mobs » étant les ‘monstres’ Encore que cet exemple s’applique en majeure partie à l’un des sous-groupes du MMOG. Oui, oui, car il s’est développé ! Et plus précisément en trois groupes majeurs : Le MMOFPS, le MMORTS et, certainement le plus populaire aujourd’hui, le MMORPG, d’où est tiré en majeure partie le petit discours ci dessus. Sommairement, le MMOFPS « massively multiplayer online first-person shooter » est donc un jeu en ligne basé sur le FPS « le tir subjectif » (Quake, Doom, Counter Strike, pour ne citer qu’eux), le MMORTS « massively multiplayer online real-time strategy », tiré du RTS « la stratégie en temps réel » (Age of Empire, Warcraft, par exemple) et le MMORPG « massively multiplayer online real playing game », tiré de notre cher RPG « jeu de rôle » (Lineage, Everquest, Dark Age of Camelot, World of Warcraft, faisant, tout comme les autres exemples, partie des jeux les plus populaires). Il s’avère alors limpide que le jeu en ligne est une industrie qui a du souffle. Il est donc tout naturel de voir des extensions sortir, pour vous apporter toujours plus de nouvelles possibilités dans le jeu. La plus récente, et l’une des plus attendues, est la fameuse extension « The Burning Crusade » du MMORPG « World of Warcraft ». Approchons-nous de plus près de ce que nous pouvons appeler un phénomène de société. « World of Warcraft, là où j’ai perdu mon frère.» Vous aurez sûrement déjà entendu, au détour d’une conversation, au foyer du lycée ou même ailleurs, des gens parlant de « totems », ou encore vantant leurs pièces de « T2 », ou tout autre langage qui Culture et loisirs : Jeux Vidéos vous échappait – ou alors vous êtes de ceux qui sont dans la confidence et qui parcourent avec ferveur cet univers, depuis plus ou moins longtemps déjà… Inspiré du jeu de stratégie du même nom, le jeu de rôle en ligne World of Warcraft (WoW pour les initiés) est le plus populaire des MMORPG depuis 2005, un an après sa sortie. L’idée de Blizzard étant de recréer le monde de Warcraft, dans lequel vous pourrez vous-même évoluer en tant qu’acteur de la guerre qui oppose les deux factions habitant sur cette terre. Vous aurez alors le loisir, après avoir acheté le jeu et moyennant un abonnement de 13€ par mois, d’évoluer sous les traits de morts-vivants, orcs, trolls, taurens (sorte de minotaure) ou autres nains, gnomes, elfes, humains. Le but du jeu ? Eh bien… Monter au plus haut niveau en ayant le meilleur équipement possible, et tuer vos ennemis… Eh oui, autant dire qu’à défaut d’autres MMORPG, tel Ragnarok, il n’y a pas vraiment de but plus concret. Bien sûr, nombre de pays, villes, contrées ont été inventées par Blizzard, et vous trouverez dans chaque lieu de quoi animer votre séjour dans WoW : une auberge pour vous saouler (on trouve bien sûr du Pinot noir !), des métiers pour avancer dans le jeu, des instances, mais surtout des quêtes. Chemin à suivre pour progresser dans le jeu, les quêtes sont une succession de missions qui vous feront avancer dans les terres de Warcraft, tout en vous faisant gagner points d’expériences et divers objets. A première vue, WoW ne semble pas si barbare, après avoir gratté un peu, non ? De plus, le jeu possède un graphisme plus que correct, tout comme la bande sonore extrêmement soignée. Vous pourrez jouer en payant sur le serveur officiel, tout comme vous pourrez trouver sur le net un bon nombre de serveurs privés, donc gratuits (Il semblerait qu’à partir du moment où un serveur fait payer pour pouvoir jouer, il est « hors la loi », car non toléré par Blizzard, qui permet la présence de serveurs privés tant qu’ils restent gratuits) et la convivialité ne manque pas forcément à l’appel, car comme tout bon MMOG, WoW possède ses différents canaux de chat. Et pourtant. Il y a un « mais », non négligeable. Ce serait hypocrite d’ignorer les problèmes liés aux jeux en ligne qui touchent tous les joueurs, chacun à sa manière. L’addiction à ces jeux est présente de façon affolante. Elle peut être grave ; rappelons-nous de ces deux jeunes hommes de 21 et 22 ans, hospitalisés après s’être totalement déconnectés de la réalité, de toute relation sociale ou familiale, engloutis dans leur MMOG, pour finir tous deux dans un état psychologique et physique désastreux. L’addiction aux jeux vidéo aura même causé la mort. Bien sûr, ce ne sont que des cas extrêmes. Mais combien de personnes restent des heures connectées au jeu via leurs machines ? Pour certains, il est même plus important d’être dans son jeu que d’être « vivant parmi les vivants » - Ils sont surnommés « No-life » : Cette appellation fait certainement sourire, mais elle colle pourtant à un nombre impressionnant de gens vivant uniquement dans le but de consulter leur ordinateur, se coupant ainsi de tout lien social. Certains seront certainement piqués au vif, gageant “qu’ils sont raisonnables, eux”, d’autres ne croiront pas forcément à la véracité de ces faits. Je répondrais aux premiers que « leur âme est sauvée ! », et aux seconds, qu’ils réfléchissent un instant. Croyez-vous qu’il soit simple de quitter une chose qui vous apporte le bonheur et une satisfaction aussi facilement, lorsque la volonté ne suit pas ? Les paroles sont simples, « je serai raisonnable » est bien l’une des phrases les plus faciles à dire, et la plus compliquée à respecter, pour beaucoup d’entre nous. Alors quelle(s) pourrai(en)t être la/les solution(s) ? Mettre en place des systèmes qui ne permettraient que de jouer un temps imparti, avant de couper votre connexion au jeu ; offrir des solutions médicales ; des choses qui remplaceraient ceci ? En a-t-on vraiment envie ? Voilà un débat qui ne manquera certainement pas d’être soulevé un jour. Allez, encore une fois GG ! Et n’oubliez pas, il faut aussi savoir être AFK IG ! Stahl Fanny, 2°2 Illustrations : Stahl Fanny, 2°2 Liens: Le site Officiel de World of Warcraft Europe : http://www.woweurope.com/fr/index.xml WikiWoW : http://www.wikiwow.com/index.php/Accueil Araminta2, serveur WoW privé : http://tarakimithgrod.forumactif.fr/index.htm Sources : LeMonde.fr. Drogués aux jeux virtuels. In : LeMonde.fr [en ligne]. Le Monde, 2006. [Consulté le lundi 19 mars 2007]. Disponible à : http://www.lemonde.fr/cgi-bin/ACHATS/ acheter.cgi?offre=ARCHIVES&type_item=ART_ARCH_30J&obje t_id=943462 Chiffres : Wikipédia. World of Wacraft, phénomène de société : ° 23 Novembre 2004 : Lancement du jeu ° 20 Juillet 2005 : 1,5 Millions d’abonnés en Chine et 3,5 Millions dans le monde. ° 30 Août 2005 : La barre des 4 Millions d’abonnés est dépassée. ° 20 Décembre 2005 : Celle des 5 Millions d’abonnés est dépassée. ° 27 Novembre 2006 : Le jeu dépasse les 7,5 Millions d’abonnés. ° 16 Janvier 2007 : Lancement de « The Burning Crusade ». Culture et loisirs : Sport Maud Fontenoy, un sacré bout de femme! A 29 ans, Maud Fontenoy a bouclé son tour du monde à contre courant le 14 mars dernier à 12h21, heure de Paris. Malgré le démâtage et les conditions maritimes, parfois difficiles, la jeune femme a réussi un nouvel exploit, celui d’une navigatrice courageuse et déterminée. températures pas toujours agréables. Cependant, le plus gros problème qu’a connu Maud, c’est le démâtage, survenu le 10 février à 1 600 km des côtes australiennes. Mais, grâce à sa force et à son courage, elle est parvenue à se construire un mât de fortune. Face à 100 kg de carbone, la jeune femme a réussi à bricoler son gréement de fortune pour atteindre la ligne d’arrivée un mois plus tard. Un engagement écologique Cet exploit, salué par de nombreuses personnalités, met aussi en lumière son engagement écologique. En effet, Maud se dit « fière de porter les couleurs du défi pour la Terre ». A l’origine de ce combat: Nicolas Hulot. D’ailleurs, le célèbre écologiste ne cache pas son admiration pour la navigatrice: « Ta démarche est le plus bel hommage qu’on puisse faire à la planète ». Le mononoque de Maud Une course longue et difficile En exactement 150 jours, 23 heures et 48 minutes (environ cinq mois), la française a parcouru plus de 38 000 km contre les courants. Partie le 15 octobre 2006 de La Réunion, Maud a franchi trois célèbres caps: Bonne Espérance, le Cap Horn et le Cap Leeuwin. Les océans ne lui ont pas fait de cadeaux, notamment le Pacifique, où elle a affronté des creux de 6 mètres (!), sans oublier les L’arrivée à la Réunion Source: Voiles News Magazine [En ligne]. Voile News, 2006 [consulté le 20 mars 2007]. Disponible à l’adresse suivante: http://www.voilesnews.fr/ “écrivez ça avec votre cerveau...” Julie Ranslant, 1L2 Culture et loisirs : Sport Trop, c’est trop! Ces derniers mois, plusieurs actes violents se sont produits dans les stades , notamment au Parc des Princes où la tribune de Boulogne a été fermée pendant quelques semaines. Mais la capitale n’a pas été la seule ville touchée, la Stade Gerland a, lui aussi, été le théâtre d’altercations entre supporters. Dans le reste de l’Europe, l’Espagne et l’Italie doivent également faire face à la violence dans les stades de football. Paris, Lyon, SaintEtienne: un climat de plus en plus difficile Un policier a été tué lors du derby Catane- Palerme début février. Suite à cet événement, les autorités ont décidé l’arrêt provisoire du championnat. Le président de la ligue des clubs de football professionnel (Lega Clacio) a réagi en affirmant que « le spectacle devait continuer ». Côté joueur, l’emblématique capitaine et défenseur du Milan AC a pris position en déclarant qu’il valait mieux arrêter le Calcio une semaine de plus, plutôt que de jouer à huis-clos. La loi italienne exige un dispositif conséquent dans les stades, mais seulement quatre sont aux normes, les stades olympiques de Rome et Turin, ainsi que ceux de Palerme et Sienne. Le 23 novembre 2006, le PSG a sans doute connu une des pages les plus sombres de son histoire. En effet, à l’issue du match PSG- Hapoël Tel Aviv, un supporter du club français a été tué par balle. Un peu plus tôt dans la soirée, un groupe de supporters parisiens a pris à parti quatre jeunes gens probablement de confession juive. Ces derniers se séparent , l’un d’entre eux se réfugie dans un fastfood. Là, il voit arriver un groupe qui commence à l’attaquer. Un policier lui vient en aide et subit, lui aussi des de France injures raciales. Pour faire face au L’équipe danger grandissant, le gardien de la n’est pas épargnée paix, antillais, décide de servir de son arme à feu. En vue de l’Euro 2008, en Autriche et Pour combattre ce phénomène de en Suisse, les Bleus ont joué un match violence, les autorités ont décidé d’interdire de stade les supporters jugés violents, mais ils ont également fermé la tribune « Boulogne » du Parc des Princes pendant plusieurs matchs. Le dernier derby Lyon- SaintÉtienne s est , quant à lui, déroulé dans un climat très tendu. En plus des fumigènes, des supporters avaient déployé des banderoles à caractère raciste. Le Calcio à nouveau dans la tourmente Les Bleus, victorieux face à la Lituanie. de qualification face à la Lituanie, à Kaunas. La France a gagné 1-0, oui, mais sans la manière. Cependant, le match n’a pas été aussi calme qu’il n’y paraît. Certains supporters lituaniens ont ainsi déployé un banderole raciste, qui visaient les joueurs noirs de l’équipe de France. On peut se demander quand s’arrêtera enfin le racisme. Une première pour le tennis En janvier dernier, lors de l’Open d’Australie, des supporters serbes et croates en sont venus aux mains sur le court central . Ils ont immédiatement été conduits à l’extérieur du stade par les policiers. Déjà le matin les provocations fusaient. Des supporters croates s’étaient également fait remarquer par des manières antisportives la semaine précédente au tournoi de Sydney, où ils avaient sifflé la Belge Kim Clijsters, qui jouaient face à la Serve Jelena Jankovic. Source: Sport.fr. [En ligne]. Sport.fr, mars 2007 [consulté le 23 mars 2007]. Disponible à l’adresse: http:// www.sport.fr/ La rubrique d’Homo Numericus Huit concepts qu'il faudrait faire connaître aux utilisateurs Windows Si vous avez un ordinateur avec accès au Web, il y a environ 95.6% de chances pour que celui-ci fonctionne avec une version de Windows (Windows XP représente à lui tout seul plus de 85%). Or, si le système d'exploitation de Microsoft domine de loin le marché des ordinateurs familiaux (alors qu'il n'est que challenger du marché des serveurs), il y a pourtant bon nombre d'idées que l'on trouve assez peu chez lui comparé à d'autres systèmes. Ce sont des outils, des concepts, dont l'usage est moins courant sous Windows qu'ailleurs, ou qui, en tout cas, sont plus mis en valeur chez les concurrents de la firme de Redmond (et notamment les systèmes libres dérivés d'Unix, comme Linux). Non pas que Windows n'en soit pas techniquement capable, ni qu'il faille un niveau élevé de compétence en informatique pour les mettre en jeu. Ce sont juste des concepts que l'utilisateur Windows n'a probablement pas entendu, et qui, quand il en entend parler, déclenchent en général une réaction de surprise se manifestant par un regard étonné et une remarque du genre : « Je savais pas que ça existait déjà, ce truc ! » Système de contrôle de versions versions, au doux nom de "Source données dans le dépôt. Vous travaillez Code Control System" (SCCS), a été dessus comme bon vous semble, et, Sous ce nom barbare se cachent des créé en 1972. quand vous voulez sauvegarder les outils destinés à répondre à deux données dans le dépôt, vous problèmes simples et en fait liés : Comme son nom l'indique, ce demandez au programme de programme servait à gérer du code sauvegarder l'état actuel des données - Comment suivre les modifications source (des logiciels). C'est en effet (cette opération est une "propagation", apportés à mes fichiers au cours du pour ce type de données que ces ou en anglais un "commit"). Chaque temps ? logiciels sont le plus souvent utilisés. état des données sauvegardé est une Non pas qu'ils soient inutiles pour révision qui a un numéro (de 1 à - Comment faire collaborer plusieurs d'autres types de données ; même si l'infini), une date, une heure, et le plus personnes sur un même projet ? on en a particulièrement besoin pour le souvent un message pour indiquer ce code source, la principale raison reste que vous avez fait depuis la dernière Gageons que vous vous êtes déjà au l'absence de logiciel de contrôle de sauvegarde. Vous pouvez alors moins une fois posé l'une de ces version vraiment simple à utiliser. demander au programme : À quoi questions, que ce soit en entendant la Toutefois, même si leur installation et ressemblait ce fichier à la révision 42 prof de français parler des manuscrits utilisation peut être délicate au début, ? Quel travail ai-je fait sur ce projet de tel grand auteur où les ratures sont il reste profitable de s'intéresser à leur entre les révisions 17 et 37 ? Restaure visibles (et où on peut voir comment le fonctionnement. la version 1337 de ce fichier à la place texte a évolué, ce que l'ordinateur, de la version actuelle. déplorait-elle sans doute, ne permet Comment fonctionnent ces logiciels ? plus), ou que ce soit en essayant tant Ils se basent sur un dossier nommé « Mais qu'y a-t-il dans le dépôt ? », bien que mal d'organiser le travail "dépôt" (en anglais "repository") où le vous demandez-vous sans doute. La d'une équipe autour des TPE en programme va stocker toutes vos réponse est : « On s'en fiche ! » C'est utilisant l'outil informatique pour mettre données et l'histoire de leur évolution. le programme qui va lire le dépôt et en page votre rapport. Eh bien, les Pour y accéder, vous, en tant obéir à vos ordres ; vous, vous informaticiens se posent la même qu'utilisateur, devez demander au travaillez dans la copie de travail. Par question depuis fort longtemps, et le programme de vous créer une "copie contre, ce qu'il est important de savoir premier programme de contrôle de de travail" qui représente l'état de vos à propos de ce dépôt, c'est que le “L’histoire c’est comme un conte de fées, mais en plus gore !” La rubrique d’Homo Numericus système de contrôle de versions va probablement gérer vos fichiers de manière intelligente, pour gagner de la place. La manière la plus simple de fonctionner pour sauvegarder l'évolution de votre travail au cours du temps serait de sauvegarder une copie de tous les fichiers pour chaque révision : bien entendu, le problème est que l'on stocke des copies inutiles de fichiers qui n'ont pas changé entre deux révisions. On peut aussi sauvegarder les changements effectués d'une révision à l'autre, mais dans ce cas, pour connaître l'état d'un fichier à la révision 1701, il faut appliquer toutes les modifications de la révision 0 à la révision 1701, ce qui peut être long... Par ailleurs, il peut arriver que vous ayez plusieurs copies d'un même fichier dans votre copie de travail, auquel cas il est inutile de stocker plusieurs fois les données dans le dépôt. C'est le travail de votre système de contrôle de versions de gérer ce genre de casse-tête, et croyez-moi, vous n'avez aucune envie de connaître les détails, du moment qu'il répond docilement à toutes les questions que vous lui posez sur vos fichiers. Ces logiciels permettent aussi de travailler à plusieurs sur un projet, ai-je dit plus haut : voici comment. Supposons que le dépôt soit mis en ligne sur Internet, à l'aide d'un programme spécial. Chacun des utilisateurs peut se connecter au dépôt pour se télécharger une copie de travail. Il travaille dessus, et quand il sauvegarde, les nouvelles informations sont envoyées au dépôt. Quand les autres membres du projet mettront à jour leur copie de travail, les nouvelles versions des fichiers seront téléchargées automatiquement chez eux. Le drame survient lorsque un utilisateur (appelons-le Bob) avait déjà créé dans sa copie de travail une nouvelle version d'un certain fichier, sans la sauvegarder dans le dépôt. Un autre utilisateur (Alice) a créé de son côté une autre version du même fichier et l'a envoyée au dépôt. Quand Bob met à jour sa copie de travail, les deux versions (la sienne, et celle d'Alice) sont en conflit. Que faire ? Les bons systèmes de contrôle de version pourront parfois concilier intelligemment les deux versions (par exemple, si Bob et Alice ont chacun corrigé une faute d'orthographe dans un fichier texte, à des endroits différents), mais si les deux versions ne sont pas compatibles (si Alice a effacé le paragraphe sur lequel Bob travaillait, par exemple), le logiciel ne peut pas deviner ce qui est le plus judicieux et... c'est à Bob de faire à la main une nouvelle version en conciliant les modifications de chacun. Pour éviter ce genre de conflits, certains programmes de contrôle de versions permettent de mettre des "verrous" (en anglais "locks") sur les fichiers : si Alice commence à travailler sur un fichier, elle le verrouille, et Bob, de son côté, ne pourra pas commencer à modifier le fichier. Une fois qu'Alice a terminé, elle sauvegarde et enlève le verrou : Bob pourra alors, s'il le souhaite, verrouiller le fichier et travailler dessus à son tour. Un dernier élément intéressant est l'émergence de nouveaux systèmes de gestion de versions dits "décentralisés". Avec ce modèle, il n'y a plus de dépôt central : chaque copie de travail est une sorte de dépôt qui contient toute l'histoire de l'évolution des fichiers. Les utilisateurs travaillent de leur côté, et, quand ils le souhaitent, deux (ou plusieurs) utilisateurs peuvent mettre à jour leurs copies en y intégrant chacun toutes les modifications faites par l'autre (possiblement étalées sur plusieurs révisions, vu que chaque utilisateur peut propager de son côté), et en résolvant les éventuels conflits. Différences entre deux fichiers Comment trouver les différences entre deux versions d'un fichier ? Les systèmes de contrôle de version ont besoin de le savoir. De votre côté, vous vous êtes certainement déjà demandé si tel et tel fichier que vous aviez trouvés sur Internet ou sur votre disque dur étaient identiques ou différents. Peut-être regardez-vous la taille des fichiers pour le savoir, mais, bien entendu, il arrive que deux fichiers aient la même taille mais pas le même contenu, de la même façon que deux textes peuvent avoir la même longueur sans avoir le même contenu. Le premier élément de réponse s'appelle les sommes de contrôle (en anglais "checksums"). C'est une sorte de code calculé à partir de votre fichier, qui dépend de son contenu. Par exemple, vous pourriez dire que la La rubrique d’Homo Numericus somme de contrôle de "ABC" est 1+2+3=6. Si le fichier change, ne serait-ce que d'un caractère, la somme de contrôle change aussi. Enfin, en théorie. Puisqu'il faut que les sommes de contrôle soient plus courtes que les fichiers qu'elles traitent (sinon, quel intérêt ?) ; puisqu'en général, on leur donne une longueur fixe indépendante de celle du fichier traité, il y a forcément une infinité de fichiers qui ont la même somme de contrôle. Seulement, les méthodes pour fabriquer les sommes de contrôle sont faites de telle façon que les collisions (les fichiers ayant une même somme de contrôle) soient aussi différents les uns des autres que possible. En pratique, une infime modification du fichier de départ entraînera toujours une variation énorme de la somme de contrôle. Pour vérifier que deux fichiers sont identiques, facile : on calcule la somme de contrôle des deux. Si elle est égale, c'est que les deux fichiers sont très probablement les mêmes. Ces sommes de contrôle ont une autre utilité : elles servent à vérifier sur Internet que des données ont bien été transmises. Comme il arrive que les données soient mal transmises, on vous indique fréquemment la somme de contrôle à côté du lien pour télécharger des fichiers volumineux pour que vous puissiez vérifier à l'arrivée qu'aucune erreur ne s'est glissée dans les données. Enfin, certains algorithmes pour créer des sommes de contrôle (ou "hashs" dans ce cas précis) ont ceci de particulier qu'il est facile de calculer la somme de contrôle d'un fichier, mais qu'il est très difficile (et en pratique impossible) de créer un fichier ayant une somme de contrôle donnée. Le plus utilisé est MD5 (pour "Message Digest 5"), qui date tout de même de 1992. Il permet d'avoir une certaine sécurité : quelqu'un qui voudrait modifier le fichier devrait aussi modifier la somme de contrôle, et si cela n'est pas possible, il lui sera presque impossible de créer un fichier différent avec la même somme de contrôle. Une autre utilisation astucieuse : si je signais cet article avec le hash MD5 de mon nom et prénom (8cd9e8f59b9fdb55373cc84f4320c36 9), personne ne pourrait connaître l'auteur de ces propos subversifs. Mais une fois qu'un nouveau gouvernement favorable à mes idées est au pouvoir, je n'ai qu'à donner mon nom et on pourra instantanément vérifier (en calculant son hash MD5) que je suis bien l'auteur. pouvez reconstituer B à partir de A et du diff, ou revenir à A à partir de B et du diff. Les amateurs de jeux vidéo connaissent sans doute déjà les patches correctifs qui, plus légers que le jeu entier, ne sont qu'un diff entre l'ancienne version et la nouvelle, accompagnés d'un programme jouant le même rôle que "patch". Avec "diff" et "patch", par contre, vous aussi, vous pouvez créer des patchs ! Si vous avez envoyé à quelqu'un une vidéo de plusieurs centaines de mégaoctets, et que vous remarquez une horrible faute d'orthographe dans les sous-titres (que vous corrigez), ce n'est pas la peine de renvoyer le tout : faites seulement un diff entre les deux versions (il sera léger, vu que presque rien n'aura changé) et envoyez-le à votre correspondant, qui, sachant bien sûr utiliser "patch", pourra reconstituer la nouvelle version. Si ça vous rappelle l'histoire des systèmes de contrôle de version, c'est normal. Leur grande spécialité est de générer des diffs entre deux versions d'un fichier, et ils peuvent aussi appliquer des patches : lorsque Bob mettait à jour sa copie de travail, il y a fort à parier que le système de contrôle de version ne téléchargeait que des diffs et non les fichiers entiers, pour ensuite utiliser "patch". Maintenant que vous avez vu que vos deux fichiers n'étaient pas identiques mais différents, peut-être voudriezvous connaître les différences entre eux ? Je ne connais aucun moyen simple de faire cela sous Windows ; par contre, presque tous les systèmes libres dérivés d'Unix incluent parmi les utilitaires de base le programme "diff". Donnez-lui vos deux fichiers et il vous Texte marqué retournera une liste des différences (un "diff"). C'est aussi simple que ça. Si vous êtes utilisateur Windows, votre habitude est certainement d'ouvrir Mieux encore, il existe un programme Word dès que vous avez quelque "patch" qui permet de faire l'opération chose à taper. Pour faire de la mise en inverse. Générez un diff entre les page, sans doute utiliserez-vous aussi fichiers A et B. Avec "patch", vous Word. Le fonctionnement général des La rubrique d’Homo Numericus logiciels tels que Word est simple : vous tapez votre texte, et vous utilisez des options de menu pour le mettre en forme, ce qui apparaît immédiatement sur le rendu à l'écran. De tels logiciels sont dits WYSIWYG (pour "What You See Is What You Get", Ce que vous voyez est ce que vous obtenez). L'approche Unix est différente ; elle peut paraître étrange, mais a ses avantages. Vous tapez votre texte dans un simple éditeur de texte, comme le bloc-notes de Windows. Et, dans le texte, vous ajoutez des commandes qui expliquent comment il doit être mis en forme. Par exemple, une manière de mettre un texte en italique pourrait être : <italique>mon texte</italique>, avec une balise <x> pour indiquer le début, </x> pour indiquer la fin. L'italique n'apparaît pas directement dans le document ; après, vous utilisez un logiciel qui va compiler votre document, c'est à dire appliquer vos consignes de formatage pour obtenir le document final, prêt à être imprimé. On parle alors de texte marqué. Cette démarche a l'avantage de distinguer le texte et sa mise en forme. Vous pouvez taper votre texte "au kilomètre" sans être distrait par son apparence à l'écran. Si vous voulez entrer tout de suite des commandes pour dire que telle ou telle partie est en italique, vous pouvez le faire sans avoir à chercher la souris, simplement en entrant les commandes au fil du texte. Et, comme le rendu n'apparaîtra qu'après compilation, vous ne serez pas tenté de perfectionner la mise en page du texte en perdant le fil de la Unix, vous savez que toutes les informations fournies au logiciel sont dans le document texte. Pas de risque de voir vos heures de navigations dans les options de Word perdues, vu En plus, s'il vous faut une application qu'elles sont stockées comme du texte spéciale pour compiler le document, il dans votre document. suffit d'avoir à sa disposition un éditeur de texte pour le rédiger. Vous n'avez Enfin, cette approche est beaucoup besoin d'aucune application pour moins gourmande en ressources. spécifier comment le texte sera mis en L'affichage en temps réel de l'état du page, vous en avez juste besoin une document au fur et à mesure de sa fois que tout est terminé pour générer mise en forme est très éprouvante le document final. Par contre, sur un pour l'ordinateur. Si vous entrez toutes poste Unix, vous aurez accès à des les commandes dans un document éditeurs de texte très performants, texte, elles ne sont pas interprétées en capables de gérer des fichiers cours de frappe. La compilation gigantesques, configurables à l'infini, prendra peut-être un peu de temps, et incluant toutes les fonctions dont mais une fois le document final vous pourriez rêver (le plus connu, généré, il n'y aura plus de calcul à faire. EMACS, inclut une quinzaine de jeux, un psychiatre virtuel, peut être Le langage le plus connu de texte configuré pour relever ses mails et a marqué est sans doute HTML, le même été bidouillé pour servir langage utilisé pour rédiger des pages d'interface à certains modèles de web. Il existe de nombreux logiciels "à cafetières). Bien entendu, ils sont la Word" pour rédiger du HTML en entièrement pilotables au clavier, pour WYSIWYG, mais il est très simple et ne pas avoir à les lâcher pour prendre souvent plus efficace de le faire à la la souris (pour changer la longueur de main, avec un éditeur de texte. HTML la marge sous EMACS à 80 fonctionne avec des balises selon le caractères, il faut taper Ctrl-U 8 0 Ctrl- principe exposé précédemment : voici X f). <i>de l'italique</i>, <b>du gras</b>, et du <b><i>gras italique</i></b>. Par ailleurs, avec le texte marqué, vous avez toujours sous les yeux les Cependant, un logiciel redoutable de commandes de formatage que vous mise en page se basant sur du texte avez entrées. Pour qui s'est déjà marqué est LaTeX (prononcer "latek", acharné contre Word pour numéroter la dernière lettre est le "chi" de des titres correctement, il est frustrant l'alphabet grec). LaTeX est peu connu et désorientant que toutes les sous Windows en dehors du milieu informations fournies n'apparaissent universitaire où il est le logiciel de pas dans le document, mais (enfin on référence pour rédiger des thèses et l'espère) dans les boîtes de dialogue documents de toutes sortes. Ses correspondantes. Avec la méthode points forts ? Une mise en page par rédaction. Ce n'est qu'une fois le texte écrit que vous compilerez et commencerez à peaufiner la mise en page pour obtenir un meilleur rendu. La rubrique d’Homo Numericus défaut sobre mais élégante, une gestion très développée du texte justifié, la césure automatique des mots, et une qualité typographique bien au-dessus des standards Word. LaTeX peut générer une table des matières complète en une seule commande, est spécialisé dans la gestion des formules mathématiques et des bibliographies, et accepte sans broncher des textes d'une longueur assez impressionnante : il ne lui faut que cinq minutes sur mon poste pour compiler un document de plus de 75000 pages. Au lieu de placer le texte entre des balises, comme <exemple>ceci</exemple>, LaTeX procéderait comme \exemple{cela}. Pour créer une section, la commande serait : \section{Introduction}. Pour mettre un texte en valeur (avec de l'italique), on utilise \emph{texte}. La table des matières s'obtient en tapant \tableofcontents. XML L'idée d'XML (eXtensible Markup Language) est toute bête, nous l'avons déjà vue plus haut. Utiliser des balises, c'est <italique>cela</italique> XML. XML est ce qu'on peut appeler un "métaformat" de documents. Ce n'est pas un format de document comme HTML ou LaTeX, mais un ensemble de règles pour créer ses propres formats. C'est très facile à faire : je peux créer un format XML (un "dialecte" XML) pour faire un journal comme le Pontonews, avec des rubriques, des articles, etc. Par exemple : <journal> <rubrique nom="Homo numericus"> <article> <titre>La puissance d'XML</titre> <chapeau>Mon introduction</ chapeau> <texte>Le texte</texte> <signature nom="Amarilli" prénom="Antoine" classe="TS1" /> </article> </rubrique> </journal> Mieux encore, XML permet de décrire son format d'une manière compréhensible par l'ordinateur. Je vais lui expliquer dans un format spécial que le journal contient au moins une rubrique, que les rubriques contiennent au moins un article, que les articles ont un titre, peuvent avoir un chapeau, ont un texte et au moins une signature avec nom, prénom, classe. Et une fois mon journal rédigé, je le ferai "valider", et l'ordinateur pourra me dire : erreur, il y a une signature où il manque la classe à la ligne 312. Une fois le journal préparé, il faudrait le mettre en page. Remarquez que mon exemple ne dit pas que le titre est en Verdana 20 gras centré, il dit juste que c'est un titre. Je pourrai ensuite écrire un document appelé "feuille de style" où j'indiquerai que les titres sont en Verdana 20 gras centré, et il existe des logiciels pour appliquer la mise en page et afficher le document XML avec les titres comme je le voulais (je n'ai alors plus qu'à l'imprimer). Peutêtre auriez-vous eu envie d'écrire directement dans le document : <titre police="Verdana" taille="20" effet="gras" alignement="centré">La puissance d'XML</titre> Mauvaise idée ! Si vous changez d'avis et décidez de mettre tous les titres en rose, par exemple, il faudra changer toutes les balises <titre>. Alors que si vous avez fait une feuille de style, vous n'aurez à changer ça qu'une seule fois pour que tous les titres de votre document deviennent roses. Mieux encore, vu que plusieurs documents peuvent utiliser la même feuille de style, vous pouvez d'un seul coup rendre roses les titres de tous les numéros du Pontonews. En résumé : dans le document, on indique le sens de chaque élément (c'est un titre, c'est un exemple, c'est un mot important, c'est une signature). Dans la feuille de style, on indique comment mettre en page chaque élément (les titres sont en Verdana 20 gras centré rose, les exemples sont dans une boîte avec "Exemple :" en haut, les mots importants sont surlignés en bleu, les signatures sont alignées à droite). C'est ce que l'on appelle la séparation du contenu et de la présentation. Si vous avez compris, bravo ! Pas mal de webmasters n'y sont toujours pas arrivés... La rubrique d’Homo Numericus Une dernière fonctionnalité impressionnante d'XML : il est simple de transformer des documents XML vers autre chose. Cela se fait à l'aide d'un langage nommé XSLT. Supposons que vous vouliez exporter le document du Pontonews dans un fichier LaTeX pour profiter de ses fonctionnalités avancées de mise en page. XSLT vous permet de donner une liste de modifications à faire : transformer les <titre>Bla bla</titre> en \section{Bla bla}, mettre au début un \tableofcontents, etc. Un programme spécial appliquera ensuite vos règles au document, et bien évidemment, vous pouvez utiliser les mêmes règles pour convertir tous les documents rédigés dans le même dialecte (une fois les règles écrites, ça devrait marcher pour tous les numéros du Pontonews). Et tenez-vous bien, le langage XSLT est lui-même un dialecte XML ! Vous pouvez donc dire que vous écrivez un document XML pour transformer du XML en XML... ou en autre chose (LaTeX n'est pas un dialecte XML). Scripts make Sous Linux, on aime bien utiliser la ligne de commande. Ainsi, pour compiler l'exemple du Pontonews, il faut d'abord transformer le fichier XML en LaTeX : une commande. Il faut ensuite compiler le fichier LaTeX : une autre commande. Cela fait donc deux commandes (pas nécessairement simples) pour compiler le Pontonews à partir des "sources" (le document XML). C'est bien trop ! Puisque nous sommes des informaticiens, nous sommes paresseux et préférons taper une seule commande. De plus, celle-ci devrait toujours être la même pour tous les projets, pour éviter de surcharger notre mémoire. La commande traditionnelle qui doit tout faire est : "make" On crée donc ce que l'on appelle un script make. On lui donne le nom traditionnel "Makefile", et on indique dedans quelles commandes il faut exécuter pour compiler notre projet. Maintenant, supposons que l'on veuille mettre en couverture du Pontonews des smileys de différentes tailles. L'approche naïve est de créer une image pour chaque taille à la main, pour ensuite les apposer sur la couverture. Mauvaise idée ! Si je décide de changer la couleur des smileys, il va falloir changer toutes les images une à une. Il est plus pratique de ne garder qu'une grande image de smiley : c'est la source. J'indique dans mon script make les commandes pour générer les smileys de toutes les tailles en partant du grand. Ainsi, quand je compile, je génère tous les smileys et je les inclus au document. Mais si je préfère que les smileys soient en rose, je n'ai qu'à changer le grand smiley et à recompiler, et tous les petits smileys deviendront roses. En poussant ce système à l'extrême, vous pourriez vous dire : c'est bête de stocker le smiley, stockons plutôt les instructions pour dessiner un smiley (par exemple : faire un rond à contour noir et à fond jaune (ou rose) pour la tête, deux cercles noirs pour les yeux, une courbe noire pour la bouche). Bravo, vous venez de (ré)inventer ce que l'on appelle des images vectorielles. Les images vectorielles contiennent les instructions pour dessiner un smiley ; les images normales (images bitmap) sont un tableau de points représentant un smiley. Un ordinateur peut facilement vous dessiner un smiley bitmap à partir des instructions en vectoriel, mais il sera incapable (ou difficilement capable) d'ouvrir un smiley bitmap et de vous dire comment vous avez fait pour le dessiner. (Notez aussi que le vectoriel ne sert à rien dans le cas de photos ou d'images scannées, par exemple : vous ne les avez pas dessinées, mais obtenues à partir de la réalité.) Cependant, la plupart des applications préfèrent traiter des images bitmap. Dans ce cas, pas de problème : mettons dans notre script make les instructions pour convertir toutes nos images vectorielles en bitmap. Sauf qu'en mettant une instruction pour chaque image, si on décide de changer l'instruction, il faudra le faire pour chaque image. Et s'il faut beaucoup d'instructions avec beaucoup d'images, le fichier make va grossir inutilement. Dans un script make, vous pouvez créer des règles de conversion, qui expliquent comment convertir une image. Après, il suffira de mettre dans le script make "Occupe-toi des images a, b, c, d", et votre ordinateur appliquera la règle de conversion pour chaque image. La rubrique d’Homo Numericus Pour finir avec make, notons qu'il permet de définir des cibles. Par exemple, vous pourriez définir une cible "pdf" pour générer le Pontonews en PDF, "html" pour faire une version web, et "latex" pour générer une version en code LaTeX. Make vous permet de préciser une cible en tapant la commande "make cible", selon que vous voulez le PDF, l'HTML, ou le LaTeX. "make" sans cible appellera la cible par défaut. Là où ça devient intéressant, c'est que vous pouvez dire que telle cible A dépend d'une autre cible B. Dans ce cas, à la compilation, on générera B avant de générer A. On peut arriver au même résultat en copiant à la main les commandes de B dans A, mais ce n'est pas élégant, vu que, si une commande doit être changée, il faudra le faire à deux endroits différents. Par exemple, pour générer du PDF, il faut du LaTeX, et de très bons programmes permettent de passer du LaTeX au HTML. Il est donc judicieux de n'écrire qu'une fois les instructions pour convertir le XML en LaTeX (cible "latex"), et d'écrire deux cibles "pdf" et "html" qui dépendent de "latex" et convertissent le LaTeX en PDF ou en HTML. Système de gestion de paquets Pour installer un logiciel sous Windows, le moyen classique est de télécharger sur Internet un programme d'installation (setup) qui va faire les opérations nécessaires pour installer le programme. Sous les systèmes Unix, on utilise plutôt des gestionnaires de paquets : les données du programme et les étapes à suivre pour l'installer sont dans un paquet, et c'est le gestionnaire de paquets qui va faire l'installation. L'avantage est qu'il n'y a pas besoin d'intervenir durant l'installation, et qu'on peut installer tranquillement des dizaines de programmes sans avoir à cliquer des centaines de fois sur "Suivant". Par ailleurs, les sites pour télécharger des paquets (on appelle ça des dépôts, mais ça n'a rien à voir avec les systèmes de contrôle de version) sont faits pour être utilisés par gestionnaire de paquets interposé. C'est lui qui va aller chercher le paquet et le télécharger sur le site. Conséquence : il suffit de dire à votre gestionnaire de paquets : installe-moi le programme "truc", pour qu'il aille télécharger le paquet "truc" au bon endroit, l'installe et le configure. Plus fort encore : si les applications du dépôt sont mises à jour, le gestionnaire de paquets va automatiquement télécharger la nouvelle version disponible en ligne. C'est la même chose que Windows Update, mais étendu à tous les logiciels, pas seulement aux logiciels Microsoft. Sous Windows, certaines applications doivent être mises à jour à la main en allant télécharger la mise à jour et en repassant par un setup (et il faut vérifier régulièrement qu'une nouvelle version n'est pas sortie), d'autres ont leur propre système de mise à jour laborieusement développé par l'éditeur du logiciel, qui va mettre à jour seulement cette application, le plus souvent quand vous venez de la démarrer et avez besoin de vous en servir. Sous les dérivés d'Unix, le système met tout à jour tout seul comme un grand. En plus, ceux qui créent les paquets peuvent définir des dépendances entre eux. Vous vous rappelez des dépendances des scripts make ? C'est la même chose : de nombreux programmes utilisent des blocs communs appelées bibliothèques (en anglais library). Par exemple, beaucoup de jeux utiliseront une bibliothèque pour lire de la musique, et une autre pour afficher des fichiers 3d, et la même bibliothèque servira à plusieurs jeux. Sous Windows, vu qu'il n'y a pas de dépendances, soit le programme que vous téléchargez inclut toutes les bibliothèques dont il a besoin (dont certaines étaient sans doute déjà sur votre système, donc vous les téléchargez pour rien), soit il ne les inclut pas toutes, et, si l'une d'entre elles manque, il affichera au mieux "Veuillez installer la bibliothèque truc.", au pire "Fatal error 0x0abf2a67: resmodx.dll not found." Sous les systèmes Unix, le paquets n'incluent aucune bibliothèque, mais indiquent le nom du ou des paquet(s) permettant d'installer les bibliothèques requises. Lorsque vous installez le programme, le gestionnaire de paquets téléchargera tous les paquets nécessaires si vous ne les avez pas déjà : vous ne téléchargez que ce dont vous avez besoin. La rubrique d’Homo Numericus Cryptographie Les systèmes Unix permettent facilement de crypter des fichiers. Pourquoi faire, me direz-vous ? Eh bien, tout d'abord pour des données confidentielles auxquelles vous ne voudriez pas que les autres aient accès. Mais aussi pour vos mails. Peut-être ne le savez-vous pas, mais les données voyageant sur Internet, sauf mention contraire, le font en clair. Vos mails aussi. Toute personne qui les intercepte peut (techniquement si pas légalement) les lire. Et il y en a beaucoup. Votre fournisseur d'accès, tout d'abord, qui a accès à tout le trafic provenant de votre machine. Tous les responsables des équipements réseaux entre vous et votre destinataire. Et, bien sûr, le fournisseur d'accès de votre destinataire. Sans parler de ceux qui hébergent vos boîtes mail (Microsoft avec Hotmail, Google avec GMail, etc.) Peut-être serez-vous surpris d'apprendre que le gouvernement américain a récemment été pris la main dans le sac alors qu'il surveillait les échanges Internet de certains de ses citoyens, en toute illégalité, en espérant identifier ainsi des terroristes. Si vous n'appréciez pas que tout ce que vous dites par mail ait la confidentialité d'une carte postale, la solution est de crypter ses messages. Pour ce faire, le logiciel libre Thunderbird avec la librairie de cryptographie Enigmail et le moteur GPG est assez pratique. À ma connaissance, ni Hotmail ni GMail ne permettent de crypter ses communications. vous recommande de faire au minimum tous les mois), où iriez-vous les chercher ? Dans votre dossier "Mes Documents", bien sûr. Mais pas seulement. Certaines applications stockent leurs données dans un sousrépertoire de "Program files". Vous avez peut-être des fichiers sur votre bureau. Et certains paramètres de votre session sont dans un répertoire Documents and Settings. Sans parler des informations de la base de registre, qui ne correspondent même pas à un fichier. Quelle galère... Sous les systèmes Unix, une règle simple est mise en application à la perfection : toutes vos données sont dans un seul répertoire, votre répertoire personnel. Les applications s'installent ailleurs, mais tous leurs paramètres vont dans le répertoire personnel. C'est bien simple, le système ne leur permet d'écrire que là. Pour faire une copie de sauvegarde de toutes vos données, il suffit de sauvegarder le répertoire personnel. Simple et efficace. Ne parlons même pas de la sauvegarde des applications. Si vous deviez réinstaller sur votre ordinateur toutes les applications que vous avez tirées d'Internet, vous en auriez pour des heures à télécharger et à lancer des programmes d'installation. La seule solution est de sauvegarder le répertoire Program files, mais cela prend une place énorme, et n'est même pas sûr de marcher : certaines applications ont besoin de bibliothèques (qui sont ailleurs) ou d'informations de la base de registre (qui sont encore ailleurs). Sous un système Unix, grâce au gestionnaire de paquets, il vous suffit de lui demander la liste des paquets installés (il n'y a pas besoin de sauvegarder Répertoire utilisateur leur contenu). En cas de problème, il Si vous vouliez faire une copie de suffira de lui redonner la liste pour qu'il sauvegarde de vos données (ce que je télécharge et installe à nouveau les paquets que vous aviez. L'opération prendra un certain temps, mais elle est complètement automatique. Un dernier petit détail. Sous Windows, vous pouvez avoir plusieurs sessions, avec des données en théorie séparées. Sauf que de nombreuses vieilles applications stockent les mêmes paramètres pour tout le monde sans se soucier des sessions, et qu'un utilisateur peut donc changer d'un seul coup les paramètres de tout le monde sans prévenir. Sous un système Unix, vu que chaque utilisateur a son répertoire personnel, chacun a son propre système indépendant. D'ailleurs, vu que chacun ne peut accéder qu'à son propre répertoire, il n'y a pas de risque d'endommager ou d'aller espionner les données des autres. De même, vu que seul l'administrateur peut accéder aux données système (qui ne sont pas dans les répertoires personnels), il n'y a pas de risque qu'un utilisateur empêche le système de fonctionner. Vous pouvez créer une session à n'importe qui sur votre machine : même s'il le voulait, il ne pourrait pas (à moins d'avoir votre mot de passe) accéder à vos données ni faire planter le système. À moins, bien sûr, d'attaquer physiquement la machine en la balançant par la fenêtre... Antoine Amarilli, TS1 Sources Les systèmes d’exploitation : Windows Vista encore discret. [En ligne]. AT Internet / XiTi.com, 2007 [consulté le 21 mars 2007]. Disponible à l'adresse : http://www.xitimonitor.com/fr-fr/ technique/systemes-d-exploitation-fevrier-2007/ index-1-1-3-73.html Wikipédia [En ligne]. Wikimedia Foundation, 2007 [consulté le 21 mars 2007]. Disponible à l'adresse : http://fr.wikipedia.org Cuisine Crêpement votre... Pourtant la Chandler c’est passé? Bah oui je sais, mais ce n’est pas une raison! Des crêpes, salées, sucrées, toujours des crêpes pour ravir les plus gourmands des gourmets... Crêpes bretonnes au chèvre: Temps de préparation : 40 minutes Pour 6 personnes: =>6 crêpes au blé noir (à trouver au rayon frais) =>300g de fromage de chèvre =>500g d’aiguillettes de poulet =>400g de champignons de Paris =>du basilic frais =>une dizaine d’olives noires dénoyautées =>un oignon =>2 gousses d’ail =>huile d’olive, herbes de Provence, sel, poivre. Préchauffer le four à 180°. Hacher l’ail, l’oignon, les olives et le basilic et les placer dans un bol. Ajouter deux cuillères à soupe d’huile d’olive, saler, poivrer et mélanger bien le tout. Couper les champignons en tranches. Dans une poêle, faire cuire le poulet avec la préparation à l’huile à feu moyen jusqu’à ce que la viande soit bien dorée. Ajouter les champignons et rajouter un couvercle. Une fois que les champignons ont dégorgé, bien mélanger à feu doux 5 minutes. Couper le fromage en dés. Disposer la viande, les champignons et un peu de fromage au centre de chaque crêpe et les refermer en quatre. Placer quinze minutes au four. Servir chaud. Pancakes fourrés à la compotée de pomme et fleur de thym: Temps de préparation : 40 minutes Pour 4 personnes :. Couper et éplucher les pommes et en faire des dés. Dans une casserole verser la cassonade avec un demi verre d’eau et =>250g de farine porter à ébullition. =>un sachet de levure chimique Rajouter les pommes et la =>une cuillère à soupe de sucre roux cannelle et laisser mijoter =>35g de beurre fondu à feu moyen pendant 20 =>45cl de lait entier minutes avec un =>2 oeufs couvercle. =>5 pommes Dans une poêle, avec une =>200g de cassonade noisette de beurre =>2 cuillères à soupe de cannelle confectionner les =>4 cuillères à soupe de miel pancakes en rajoutant =>du thym frais deux cuillères à soupe des pommes sur le côté Mélanger dans un grand bol la farine, la levure, le sucre roux, de la crêpe avant de la plier en deux et la retourner (une crêpe les oeufs et le beurre avec un fouet jusqu’à obtention d’une pâte test vous sera certainement utile afin de perfectionner votre homogène. Rajouter le lait et bien fouetter le tout. Placer au technique). Servir après étalé un peu de miel sur chaque frais. pancake avec du thym haché. Christelle Gleitz, 1L2 Un brin d’ailleurs La petite histoire du « Roten Bären » Fribourg dont la fondation remonte à 1120, est une ville allemande de la Forêt Noire, qui possède un patrimoine historique très pittoresque. C’est sur une agréable place de la ville, la Oberlinden Platz, que se trouve le plus ancien hôtel-restaurant d’Allemagne, « Zum Roten Bären », (se traduisant par l’Ours Rouge). Ce bâtiment dont les fondations sont antérieures à celles de la ville, est l’un des plus anciens édifices de Fribourg. Il occupe les mêmes fonctions depuis des centaines d’années et a eu plus de 50 propriétaires différents, notamment plusieurs générations de Bienger de 1311 jusqu’aux alentours de 1406. Au XIIe siècle, le Bären servait déjà d’auberge. Durant le Moyen Age, grâce à sa façade rouge vif, les voyageurs, qui à l’époque étaient souvent analphabètes, savaient qu’ils pourraient s’y restaurer et dormir, et que leurs marchandises y seraient en sécurité. Au fil des transformations, la maison romane d’origine a laissé place à un imposant bâtiment renaissance. Mais après le retrait des Français de Fribourg en 1744 et les dégâts qui s’en suivirent, la maison à arcades de style romanogothique a été en grande partie rasée et la bâtisse baroque actuelle a été érigée. Si l’on possède une étincelle de curiosité, on remarque bien sur les décors magnifiques de la salle de restauration mais en descendant à l’étage inférieur, on peut voir une partie de la cave qui repose sur trois niveaux. Ses sols en terre battue, ses piliers et ses voûtes caractéristiques de l’époque féodale, donnent une certaine idée de ce à quoi pouvait ressembler la ville au moment de sa fondation. Les étables, pouvant accueillir près de deux cents chevaux, témoignent de l’importance qu’avait l’auberge à cette époque. Les maisons aux alentours ainsi que la place sont la preuve de l’âge du bâtiment. Il y a encore de nombreux éléments et documents des anciens propriétaires qui permettent de dater le monument ; et l’on dit même que jusqu’à ce jour aucune auberge allemande ne peut fournir de telles preuves. Si l’occasion se présente à vous, il serait intéressant et l’on pourrait même dire conseillé d’aller y faire un tour et visiter ce monument presque unique en son genre, d’autant plus que vous pourriez y déguster d’excellents plats et desserts de la gastronomie allemande. Mourre Jeanne, 2nde10 “Lisez ça, faites ça, moi je me repose, j’ai mal à la tête !” Créations Je ne sais plus ce que je voulais écrire ici, donne le temps de se faire des amis. Mais l'idée m'était à mais cet oubli n’est pas forcément un mal. peine venue que je savais qu'elle n'était pas la bonne. Nous poursuivîmes notre marche jusqu'au bâtiment. Ce n'était pas - nous le savions - à l'extérieur que nous nous Aujourd'hui, j'ai rencontré un homme que j'avais déjà vu. Je étions rencontrés, c'était donc à l'intérieur, mais bien sûr, la me rappelais son visage, ou plutôt j'ai tout de suite su que porte était close. On quittait les unités de formation à je le connaissais ; pourtant, j'étais incapable de retrouver vingt-cinq ans pour ne plus jamais y revenir. son nom, ni d'avoir la moindre idée de l'endroit ou de l'époque où je l'avais rencontré. Lui aussi se souvenait de « Dommage que nous ne puissions pas rentrer..., ai-je moi, mais, là encore, pas moyen de savoir où et quand lancé. nous nous sommes connus. C'est loin d'être la première fois que cela m'arrive. Les machines qui nous permettent, - C'est possible. », a répondu l'autre automatiquement. J'ai de nos jours, d'effacer des souvenirs de notre mémoire mis du temps à comprendre. D'où savait-il que l'on pouvait sont certes très perfectionnées, mais il n'empêche que, dès entrer ? Il ne s'en souvenait pas, là encore. Mais il le savait. que l'on retrouve par la suite quelque chose qui nous rappelle ce que l'on a oublié, on sait que l'on a déjà vu ça Il ne savait pas non plus comment faire. En tâtonnant un peu, j'ai réussi à lui faire retrouver. Apparemment, c'est au quelque part. Sans toutefois savoir où et quand. gouvernement qu'il faut demander une autorisation. Il sait En général, ce sont des gens que j'ai déjà rencontré dans qu'il est possible de l'obtenir, il va faire la demande et me un centre de soutien anonyme. On y va, on s'y retrouve recontactera. Du moins, c'est ce qu'il dit. S'il change d'avis, entre inconnus, on se raconte nos vies respectives, on se il n'aura qu'à sortir un manipulateur de mémoire de sa console les uns les autres, et on efface nos souvenirs de poche dès qu'il sera hors de ma vue et effacer le souvenir l'événement. J'imagine que cela doit faire du bien - j'y vais des quelques dernières minutes de sa mémoire. Nous régulièrement, mais ne me souviens bien sûr pas de l'effet avons échangé nos coordonnées et nous sommes quittés. que ça fait. Je lui demandai si c'était cela, mais avant même qu'il ne me réponde, je savais que non. Sinon, le simple fait d'en avoir eu l'idée m'aurait permis de savoir que *** ma supposition était bonne, et j'aurais passé mon chemin. Il m'a recontacté. Il m'a donné rendez-vous devant l'unité Nous avons discuté un petit peu, mais impossible de de formation. Il m'a dit qu'il pourrait me la faire visiter, qu'il retrouver les circonstances de notre rencontre. Bien que je y avait beaucoup à y apprendre. Il avait une voix assez sache que la réflexion ne peut jamais faire revenir un bizarre. J'espère qu'il ne lui est rien arrivé de fâcheux. souvenir effacé, j'ai réfléchi, en levant les yeux pour éviter le regard de mon interlocuteur et les poser sur un bâtiment Je m'y rendrai demain. Je vais prendre un dictaphone pour au loin, et j'ai soudain su que le bâtiment en question (une enregistrer ce qu'il me dira. J'ai assez peu de souvenirs de unité de formation) était l'endroit où j'avais vu cet homme. mes quinze ans de formation, je ne voudrais rien perdre de ce qu'il va m'apprendre. Je lui communiquai aussitôt ma découverte. *** Peut-être, pensai-je, l'avais-je rencontré lorsque j'étais en *** formation ? Grandir dans ces centres pendant quinze ans avec les mêmes personnes, en emmagasinant les connaissances qui nous serviront pour le reste de notre vie, Comment vais-je m'y prendre pour raconter ce qui s'est passé ? Suivons l'ordre des événements. Créations pour couvrir le bruit. Cela, vous ne pouviez plus vous en J'ai ouvert ce journal et m'apprêtais à le mettre à jour, souvenir, mais, maintenant que vous le voyez, vous vous lorsque j'ai jeté un coup d'œil négligent à la dernière entrée. le rappelez. » Un silence. J'avais complètement oublié cette histoire de visite. J'étais censé y être allé aujourd'hui, mais n'en gardais aucun « Effectivement, ce sont de jeunes étudiants, comme tout souvenir. Je ne me souvenais pas non plus de cet homme à l'heure, qui s'épuisent à des travaux forcés, sous que j'avais rencontré il y a trois jours, et dont il était surveillance attentive. Ici, ils fabriquent des chaussures. question plus haut. En cherchant bien, je me revis Suivez-en une des yeux, sur le tapis roulant. Admirez marchant dans la ville, il y a trois jours, mais ensuite, plus l'efficacité de chaque travailleur qui fait continuellement, rien. Je marchais à nouveau dans la ville, aujourd'hui, et je avec une vitesse et une précision surnaturelles, le même rentrais. Je ne gardais aucun souvenir de ces trois derniers geste, toujours le même geste, depuis des années. Vous jours. Heureusement que j'ai un journal pour noter ce que voyez celui en bout de chaîne, au fond ? Il ferme les je ne veux pas oublier. paquets de chaussures avec du ruban adhésif. Son geste est presque trop rapide pour l'œil, infaillible, calibré et réglé J'ai cherché dans mes poches le dictaphone dont il était au millimètre près, à la milliseconde près. Vous en êtes question, que j'étais censé avoir pris avec moi. Il y était, aussi passé par là. Moi aussi. Tout le monde. toujours en train d'enregistrer. J'ai réécouté « Vous comprenez maintenant à quel point ce système est l'enregistrement. astucieux ? Pourquoi les montres étaient interdites ? Pendant la première semaine, les étudiants se forment. Je marche d'un bon pas. Je m'arrête. Je lance : « Ah, Mais pendant la deuxième, ils travaillent, et on efface tous bonjour ! Heureux de vous revoir ! » La voix de mon leurs souvenirs de la semaine. Pour eux, ils passent quinze interlocuteur me répond. Je m'inquiète de sa mine pâle, il ans à se former. En fait, ils en passent la moitié à travailler me répond que ce n'est rien. J'entends une porte s'ouvrir. et à oublier qu'ils viennent de travailler. On étale ça sur des Nous entrons. périodes d'une semaine pour éviter qu'ils n'aient l'impression d'avoir beaucoup grandi d'un jour à l'autre. Et Nous marchons un peu. si ils oublient qu'ils ont travaillé, leur habileté manuelle pour faire leur travail ne se perd pas et progresse de semaine en « Regardez à travers la fenêtre à votre gauche, dit-il. De semaine. Ils croient quitter l'unité de formation avec un jeunes étudiants écoutent un cours avec un casque sur les bagage intellectuel, mais ils emportent en plus, sans le oreilles, et prennent frénétiquement des notes sur un savoir, un geste qu'ils ont répété des centaines de millions ordinateur. Vous en êtes aussi passé par là, vous vous en de fois. Si je me souviens bien, on a observé pas mal de personnes qui répétaient inconsciemment le geste, souvenez certainement ? » Je réponds par l'affirmative. pendant leur sommeil. « Remarquez qu'aucun d'entre eux ne porte de montre, souligne mon guide. Rien n'indique l'heure dans la salle. « Regardez ces serviteurs ! Ce sont les meilleurs du Tout appareil capable de quantifier le passage du temps monde, car personne ne s'aperçoit de leur présence. Et est strictement interdit. Vous vous souvenez de cette règle pourtant, c'est sur leur travail que toute notre société est ? » J'acquiesce. « C'est important.» bâtie. Mais vous l'ignorez, bien entendu. Il ne vous est jamais venu à l'idée que les biens que vous achetez avec Nous reprenons notre marche. les crédits que le gouvernement vous accorde doivent bien avoir été fabriqués quelque part. Personne ne semble Nous arrivons dans une salle où règne un bruit travailler, tout le monde passe sa vie à faire ce qu'il veut, et insupportable. « Eh oui, lance mon interlocuteur en hurlant ça ne vous a jamais semblé étrange. Vous passez vos Créations journées à rester oisivement dans une maison gratuite, avec des meubles gratuits, où vous mangez de la nourriture gratuite. L'idée même de travail vous est étrangère. » Une sorte de fascination folle transparaît dans le ton de sa voix alors qu'il dit cela. j'avais oublié. Je fais ma visite et je l'oublie. Quand je vous ai joint hier, je venais de le réapprendre. Ça fait toujours un choc. Nous sortons de la salle, le bruit s'efface peu à peu. « C'est horrible... » C'est moi qui ai parlé, avec une voix étrange. « Horrible ?, répond-t-il. C'est une idée de génie ! C'est la plus belle invention de l'humanité ! Vous rendez-vous compte ? Nous n'avons plus à travailler ! Enfin, si, bien sûr, mais nous nous en débarrassons sur quinze ans et n'en gardons aucun souvenir. Et si nous ne nous en souvenons pas, quel mal cela peut-il nous faire ? Le travail est éprouvant, mais ne laisse aucune séquelle physique. Et pour ce qui est du souvenir de la souffrance, nous l'effaçons. Bien sûr, cela fait quelques années de leur vie dont ils ne se souviendront jamais et qui seront perdues, mais ils ne s'en rendront pas compte. Vous même, vous ne vous en êtes pas rendu compte. » - Pardon ? Une pause. « Mais bien entendu, vous n'avez pas conscience de combien ce système est fantastique. Si vous n'avez jamais travaillé - ou plutôt, si vous croyez ne jamais avoir travaillé - , si vous ne savez même pas que le travail est nécessaire, vous ne percevez pas le poids du fardeau dont vous êtes délivré. » Une autre pause. Nous sommes revenus à l'extérieur. - Pourquoi le faites-vous ? - Pourquoi obéissez-vous au gouvernement ? - Vous savez aussi bien que moi ce qui se passerait si je désobéissais. » Une pause. « Pourquoi le gouvernement vous a-t-il permis de me révéler tout ça ? - Il faut bien des gens pour gérer le système des travaux forcés. Notamment ceux qui surveillent les travailleurs. Bon. Ils vivent en sachant comment le système fonctionne. Mais bien sûr, ils ne passent pas leur vie à travailler à cette gestion - ce serait injuste pour eux. Alors, quand ils ont fini, on efface leur mémoire. Mais le gouvernement ne peut pas empêcher qu'un de ses agents revenus à la vie civile ne rencontre quelqu'un qui lui rappelle leur passé... comme vous l'avez fait pour moi il y a quelques jours. Alors, il vaut mieux dire (ou rappeler) directement la vérité à ces personnes et aux agents. Ça évite qu'ils ne se posent des questions, qu'ils la découvrent par eux-mêmes et qu'ils fassent des bêtises. En leur faisant visiter le tout, on garde le contrôle sur eux. « Voilà, notre visite s'achève, c'est fini. Ne vous inquiétez - Comment ça. pas pour moi. Dans quelques minutes, j'aurai tout oublié. - Eh bien... Vous comptez bien sûr oublier tout ce que vous venez de voir. Depuis votre rencontre avec moi jusqu'à - Vous n'imaginez pas que je vais vivre le reste de mes aujourd'hui. » jours en sachant que des gens souffrent pour que je puisse avoir de l'eau fraîche à mon robinet et pour que tous mes Une pause. désirs soient satisfaits ? Je vais effacer cette visite de ma mémoire, dès que je le pourrai. À chaque fois qu'il faut que je fasse visiter les unités de formation à quelqu'un, je reçois Il insiste : de la part du gouvernement un texte me rappelant ce que - Comment ça ? Créations « Vous savez tout à présent, mais qu'est-ce-que ça vous coupable de manger la nourriture préparée par un autre, apporte ? Faites comme moi. Sinon, vous ne pourrez plus me suis senti obligé de finir alors que j'aurais auparavant vivre. tout jeté sans la moindre honte. - Non. Je préfère connaître la vérité. Je ne veux pas perdre trace de la vérité pour toujours. Mais je ne veux pas vivre avec elle. Je vais fermer ce journal, et - Elle ne vous a apporté que de la souffrance. Elle ne vous le cacher quelque part dans mon appartement. Je mettrai à apportera que de la culpabilité. sa place un autre cahier, dans lequel je vais recopier mes dernières notes sauf celles que je veux oublier. Puis - N'importe. Je préfère la vérité. » j'effacerai de ma mémoire le souvenir de ces derniers jours. Si je retrouve un jour le journal, par hasard, et que je Encore une pause. Plus longue. réapprends le secret, je verrai si j'ai une meilleure idée de quoi faire. « Dommage. Je voulais vous donner l'illusion d'avoir le choix. Vous comprenez bien qu'on ne peut pas vous *** permettre de savoir. Si vous commencez à crier sur les toits que le système fonctionne comme ça, vous risquez de Je précise un dernier détail avant de mettre mon projet à perturber les foules et d'entraîner la perte de la meilleure exécution. J'ai trouvé une cachette qui me semblait propre société que l'homme ne pourra jamais construire. Les à recueillir ce journal, pour y trouver un carnet qui me instructions du gouvernement sont claires. Il y a déjà eu des disait quelque chose. Dedans se trouvait le récit d'une cas où le secret a été divulgué. On a dû utiliser des découverte similaire du secret, dont je me souviens aussi, satellites pour effacer la mémoire de tout le monde. C'est à présent. Apparemment, c'est de là que j'ai connu l'autre, un risque beaucoup trop grand. Vous comprenez que je n'ai c'est lui aussi qui m'avait servi de guide la dernière fois. Pas étonnant que ma tête lui dise quelque chose ! pas le choix. » Je m'enfuis en courant. Le bruit caractéristique d'un manipulateur de mémoire retentit. Je reprends une allure de marche normale. Je rentre tranquillement. J'ouvre mon journal. L'enregistrement s'arrête. Je ne pouvais mettre qu'un seul cahier à l'endroit que j'avais choisi. J'ai donc détruit le carnet que je viens de retrouver, pour mettre ce journal à la place. Visiblement, la cachette est bonne, vu que je n'avais jamais retrouvé l'autre carnet. Ou peut-être l'ai-je trouvé ; pour en effacer immédiatement le souvenir. À en croire ce que je lis dans les dernières entrées, j'ai oublié, une fois sur place, de lui demander comment nous nous sommes connus en premier lieu. C'est sans doute que ça a dû me sembler si évident, sur le moment, que je n'ai même pas eu à lui poser la question. Une dernière question me vient à l'esprit. Dans le journal que j'ai détruit, mon guide s'était lui aussi souvenu de moi quand je l'avais rencontré - c'était comme ça qu'il en venait, comme cette fois, à être chargé par le gouvernement de me faire tout apprendre pour tout effacer ensuite. D'où me connaissait-il en tout premier lieu Qu'importe. Je détiens le secret, à présent. Je ne me ? Sans doute me posais-je déjà la question dans le journal souviens pas de ce que j'ai vu, mais je sais que j'ai bien précédent - j'ai oublié, et il est trop tard pour vérifier. Peutentendu ce que le dictaphone a enregistré. Vais-je le être y a-t-il eu encore d'autres visites causées par le révéler ? Je ne sais pas encore. souvenir d'une visite précédente, mais qu'est-ce qui a donné lieu à la première ? * * * Je n'en puis plus. Cela fait deux jours que je vis en sachant cela. J'ai passé mes nuits à faire des cauchemars. J'ai passé mes journées à me sentir Peut-être trouverai-je une réponse à cette question la prochaine fois que je lirai ces lignes, s'il y en a une. Mais pour le moment, je vais oublier tout ça. Si je ne me pose plus de questions, je n'aurai plus besoin de réponses. Antoine Amarilli, TS1 Pontonews Rédaction et Administration : Lycée International des Pontonniers 1, rue des Pontonniers 67 081 Strasbourg Cedex mail : [email protected] Directrices de publication : Madame Corbin, Madame Guyon et Madame Martineau Maquette, mise en page : Natalia Lora, Fanny Stahl lllustrations de couverture : Madame Corbin Ont réalisé ce numéro : Aurélie Jardillier, Emilie Chimène, Julie Ranslant, Tressia Boukhors, Antoine Amarilli, Jeanne Mourre, James Koessler, Simon Bénard, Christelle Gleitz, Alix Rampazzo, Natalia Lora, Fanny Stahl Contribution de : Delphine Garrigou, Danièle Hohmann, Christian Nardin