Les FinTech à l`assaut de la gestion de patrimoine
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Les FinTech à l`assaut de la gestion de patrimoine
URL : http://communautes.agefi.fr/ PAYS : France TYPE : Web Grand Public 26 janvier 2016 - 17:31 Cliquez ici pour accéder à la version en ligne Les FinTech à l'assaut de la gestion de patrimoine Dans un environnement en pleine mutation dans lequel le monde bancaire se voit confronté aux nouvelles attentes de la clientèle en matière de digital (Any Time, Any Where, Any device), les acteurs traditionnels doivent faire face à l’arrivée de nouveaux acteurs : les start-up de la Financial Technology. Ces entreprises innovantes apportent non seulement une nouvelle offre de produits et services mais proposent également une approche différenciante de la relation client et des prix attractifs, amenant les acteurs traditionnels de la banque privée à se positionner activement face à ces nouveaux entrants. 1. FinTech et GAFA, l’alternative agile face aux acteurs traditionnels de la banque Les FinTech, start-up dédiées aux services financiers ont vu le jour il y a six ans aux États-Unis et se sont développées en Europe depuis trois ans. Parmi la multitude de FinTech présentes sur le marché français, 4 catégories se distinguent notamment en fonction de leur offre de produits et services : • les FinTech orientées solutions d’épargne avec une offre de gestion financière assurée par des robo-advisors, • celles dédiées à la gestion de finances personnelles qui proposent des services d’agrégation de comptes permettant une vision consolidée des avoirs des clients et des outils permettant de faciliter la gestion de leur budget, • les start-up des moyens de paiement qui traitent les transferts d’argent et la gestion des devises, • et enfin, le CrowdFunding avec deux types d’offres, d’un côté le CrowdEquity et de l’autre le CrowdLending. En parallèle de ces start-up, les banques 100% digitales et les GAFA tirent aussi l’innovation sur le marché bancaire. • Les banques en ligne, historiquement présentes sur le marché de l’épargne haut de gamme avec des offres de courtage en ligne (bourse et assurance vie), proposent à présent l’ensemble des services d’une banque de détail en ligne. • Les géants américains du web poursuivent leurs investissements dans le domaine des moyens de paiement et les solutions de financement et attaquent désormais le marché bancaire européen. Tous droits de reproduction réservés URL : http://communautes.agefi.fr/ PAYS : France TYPE : Web Grand Public 26 janvier 2016 - 17:31 Cliquez ici pour accéder à la version en ligne 2 . Un marché de l’innovation bancaire qui se structure Le marché des FinTech françaises s’organise, ainsi 36 entreprises ont pris la décision le 11 juin 2015 de se rassembler sous forme d’association nommée « France FinTech ». L’objectif est de promouvoir ces FinTech en France comme à l’étranger auprès des pouvoirs publics, des investisseurs, des médias et des centres de recherche, pour soutenir leur développement et rattraper leur retard notamment face au marché américain sur lequel les investissements en 2014 ont été largement supérieurs à ceux effectués sur le marché européen (9 Milliards de dollars d’investissements aux USA versus 1,4 en Europe). La course à l’innovation est omniprésente : un écosystème commence ainsi à se dessiner avec différents incubateurs issus de grands groupes français dans le secteur bancaire et de l’assurance : • AXA Factory a pour ambition d’accélérer la croissance des FinTech en France • Le Crédit Mutuel Arkéa est entré au capital de Yomoni, Leetchi et d’autres FinTech • L’atelier BNP PARIBAS organise des concours de start-up en interne pour détecter les innovations de rupture (Inwibe qui a pour ambition de proposer une nouvelle expérience client à travers un concept haut de gamme) • Allianz France, spécialiste du développement de start-up dédiées au Big Data et aux objets connectés (Investwall, Lucielabs, Synchronext) • Le Crédit Agricole au travers de sa filiale de gestion d’actifs Amundi avec Anatec • Le Village by CA du Crédit Agricole, incubateur de jeunes start-up telles qu’Afyren, Athemum ou Goldtree • Enfin, d’autres acteurs de la gestion de patrimoine entrent au capital de FinTech tels que La Financière de l’Echiquier avec Yomoni. Ces investissements ou partenariats démontrent que les acteurs traditionnels ont besoin des Tous droits de reproduction réservés URL : http://communautes.agefi.fr/ PAYS : France TYPE : Web Grand Public 26 janvier 2016 - 17:31 Cliquez ici pour accéder à la version en ligne FinTech et réciproquement. Ces alliances seront-elles suffisantes pour faire face aux GAFA qui possèdent des moyens financiers considérables et qui investissent dans plusieurs secteurs d’activité, à l’image d’Amazon qui octroie dorénavant des crédits aux PME ou d’Apple Pay et de Facebook qui proposent des services de paiement en ligne ? 3. Des solutions d’épargne qui démocratisent la gestion financière, réservée à une clientèle jusqu’alors fortunée Le secteur « solutions d’épargne » représente 14,4 milliards de dollars d’encours sous gestion dans le monde à fin 2014, avec trois entreprises américaines pionniers en la matière : Wealthfront, Betterment (Fidelity) et Personal Capital. Côté français, Marie Quantier, Yomoni, Fundshop, Advize et Anatec se démarquent. Toutes ces plateformes de conseil financier fonctionnent sur le modèle de robo-advisor qui propose un service de gestion automatisée de portefeuille titres. Ce service utilise un algorithme de sélection d’instruments financiers qui propose une allocation d’actifs. Il repose sur une analyse automatisée des grandes tendances économiques permettant d’optimiser la performance et de réduire les risques en fonction de la situation financière et du profil d’investisseur du client. La gestion du portefeuille peut se faire en gestion sous mandat ou en gestion conseillée, dans le cadre d’un contrat d’assurance vie ou un compte titre ordinaire, et avec différents types de supports (OPCVM, SCPI, ETF... ) Ces FinTech démocratisent la gestion financière avec des seuils d’entrée faibles et une tarification attractive. Elles apportent une nouvelle expérience client pour des services de gestion habituellement plus haut de gamme. Récentes, nous n’avons pas suffisamment de recul sur le niveau de performance délivré. Les acteurs traditionnels par leur savoir-faire avéré et leur notoriété gardent encore une longueur d’avance sur la clientèle mass affluent et gestion de fortune, qui reste désireuse de produits et services sur mesure. 4. Des clients multi bancarisés autonomes pour construire leur reporting Les FinTech opérant dans le secteur de la « gestion de finances personnelles » en France possèdent plus d’un million de clients. Elles proposent différents types de produits tels que : • l’agrégation de données (comptes, portefeuilles et contrats détenus auprès de plusieurs banques et / ou assureurs) qui fournissent une vision consolidée des actifs • des services de planification de finances personnelle facilitant la gestion de son budget et de son épargne. L’application synchronise les comptes (bancaire, titre, assurance-vie et PEA) et met à disposition du client une analyse actuelle et prévisionnelle de son budget et de son patrimoine, notamment par le biais de graphiques personnalisables. Les acteurs traditionnels proposent déjà ce type de services comme Société Générale ou encore BNP Paribas. Certaines FinTech ont été absorbées par des acteurs bancaires qui proposent ainsi ces nouveaux services pour leurs clients à l’image de Boursorama qui a racheté Fiduceo. Ces start-up offrent la possibilité d’avoir une vision globale de son patrimoine à un tarif avantageux, là où les acteurs traditionnels peinent encore parfois à consolider les comptes et contrats de chaque client dans un reporting fiable et lisible. Attention toutefois car ces FinTech devront très bientôt faire face à une série de mesures visant à améliorer la protection des données personnelles des utilisateurs et développer de nouveaux services en matière d’innovation disruptive au regard de la concurrence sous peine de disparaître. 5. Des nouveaux moyens de paiement proposés à frais réduits Tous droits de reproduction réservés URL : http://communautes.agefi.fr/ PAYS : France TYPE : Web Grand Public 26 janvier 2016 - 17:31 Cliquez ici pour accéder à la version en ligne Les acteurs FinTech des « moyens de paiement » se livrent à une forte concurrence pour contourner les acteurs traditionnels. Le paiement électronique hors marché financier est estimé entre 24,5 milliards et 40,9 milliards de dollars en 2014 dans le monde soit 6,3% à 10,5% du volume global des transactions. Les innovations des FinTech sont nombreuses, on distingue le paiement sans contact, le porte-monnaie électronique, le transfert d’argent et l’achat de devises. SlimPay, Lydia, PayTop Orange Cash ou encore PayLib font partie des principaux acteurs français du marché en 2014. Les services proposés sont multiples, à l’image de Paylib qui propose au client de payer avec son smartphone ou tablette en activant l’application (inscrire son numéro de carte bancaire) ; une fois ces démarches établies, le client peut payer via l’application dans divers commerces sans utiliser sa carte bancaire, uniquement avec son adresse e-mail. Autre entreprise innovante dans ce secteur : Lydia permet au client de payer via son smartphone ou tablette avec un QR code (flash code). Le système est simple : le client synchronise son compte bancaire à l’application. Il peut ainsi payer via le QR code que le commerçant doit scanner afin de valider la transaction. Dans le secteur de transfert de devise, Kantox a mis en place une plateforme d’échange de devises de pair à pair pour les PME et ETI avec des taux inférieurs à ceux des banques, entre 0,09% et 0,3%, quand les commissions bancaires tournent en moyenne autour de 1,7% à 3%. Ces innovations apportent une facilité d’usage pour le client et un faible commissionnement sur les transactions. Ces sociétés devront à l’avenir faire face à une concurrence importante du fait de la forte concentration du secteur en termes d’acteurs et répondre aux exigences croissantes en termes de sécurisation des données et transactions. Certaines ont déjà tiré leur épingle du jeu en se faisant absorber par des acteurs bancaires. 6. Le CrowdFunding : une diversification des investissements et une alternative au Private Equity Les FinTech consacrées au CrowdFunding se développent à grande vitesse. Le marché pèse aujourd’hui 16,2 milliards de dollars dans le monde, dont 9,6 milliards aux États-Unis, 3,4 milliards en Asie et 3,2 milliards en Europe. D’après les analystes, le marché avoisinera 1 000 milliards d’ici 2020 d’où l’intérêt suscité par ce secteur. 152 millions € ont été collectés en France par 46 plateformes en 2014 soit 2 fois plus qu’en 2013. Parmi les acteurs français : Wiese, Prêt d’Union, Boden ou encore Happy Capital… Les produits reposent sur deux modes de CrowdFunding : • le CrowdLending qui propose des services de prêt entre particulier et/ou entreprises. • le CrowdEquity qui est un financement de projets d’entreprises. Le concept est simple : plusieurs investisseurs contribuent au financement d’une PME et en deviennent actionnaires. Il s’agit d’un moyen alternatif de placement pour l’investisseur et d’une solution de financement pour l’entreprise. Les aspects positifs sont multiples comme le ticket d’entrée qui reste abordable pour tout public, l’accès à une multitude de projets, différents types de financements proposés (prêt entre particuliers ou financement d’entreprise) et des rendements espérés élevés. Les risques à financer des entreprises via ces plateformes restent toutefois élevés comparativement aux produits proposés par des acteurs traditionnels du Private Equity . En effet, les meilleurs dossiers sont prioritairement financés via les véhicules de fonds amorçage en Private Equity, et le niveau de confiance accordée aux projets sélectionnés par les plateformes de CrowdEquity reste fragile (plusieurs cas de fraude ont été récemment constatés, par exemple en Suède récemment avec TrustBuddy) 7. Les banques 100% digitales attirent les clients haut de gamme Les Banques Digitales, issues en grande partie du monde du courtage en ligne se sont développées il y a 8 ans. Majoritairement adossées à de grands groupes bancaires, elles réinventent la banque de demain. Aux Etats-Unis, le marché concentre 15,9 millions de clients et Tous droits de reproduction réservés URL : http://communautes.agefi.fr/ PAYS : France TYPE : Web Grand Public 26 janvier 2016 - 17:31 Cliquez ici pour accéder à la version en ligne pourrait capter 15% du marché traditionnel d’ici 2020. En France, le marché est un peu plus timide avec 5% de parts de marché soit environ 3 millions de clients. Parmi ces acteurs, on compte ING Direct, le numéro 1, suivi de près par Boursorama, Fortuneo et Monabanq. Elles commercialisent plusieurs types de produits comme les comptes courants, les produits d’épargne, l’assurance vie, la bourse et depuis peu, le crédit immobilier. Avec une grande autonomie, le client peut gérer ses comptes, ses transactions et investir en bourse via son espace personnel sur son application smartphone ou depuis son ordinateur. Les banques en ligne fournissent des outils dédiés à l’actualité financière et économique pour que le client soit informé en temps et en heure des tendances des marchés et puisse prendre les bonnes décisions d’investissement. Leurs atouts sont multiples : répondre aux nouveaux usages des clients sur le digital, disposer de structure de coûts plus faibles que les acteurs traditionnels, proposer des services e-banking évolués, et enfin offrir une tarification plus avantageuse sur certains produits « basiques » destinés à une clientèle mass market. Cependant, l’offre produits et services sur-mesure et le conseil personnalisé, à l’image de services d’ingénierie patrimoniale ou de gestion financière, permettent encore aux acteurs traditionnels de la banque privée d’apporter une vraie valeur ajoutée aux clients. 8. La puissance technologique des GAFA en font de sérieux concurrents Les GAFA se positionnent également sur différents secteurs comme le service de paiement mobile, le prêt aux PME ou encore l’intelligence artificielle. Avec un chiffre d’affaires mondial avoisinant les 350 milliards de dollars en 2014, elles représentent un danger pour tous les secteurs. Elles agissent dans divers domaines à l’image d’Apple et Facebook qui proposent un service de paiement via mobile, Amazon qui adresse le marché du crédit en proposant des solutions de financement aux PME et enfin Google qui a passé un partenariat avec BlackRock, afin d’utiliser l’intelligence artificielle au service de la gestion d’actifs. Au vu de leur trésorerie importante, elles investissent massivement dans la recherche et le développement en rachetant des start-up leur permettant ainsi d’acquérir et de maîtriser ces nouvelles technologies. De plus, leur force est de détenir des millions d’informations clés permettant de cibler les besoins clients. Cependant plusieurs questions se posent sur la confidentialité des données, leur potentiel abus de positions dominantes à travers les différents marchés et leur manque d’expérience sur les produits commercialisés. En conclusion … Nouveau business model, nouvelle façon d’approcher le client, culture de l’innovation, organisation agile, capacité à lever des fonds sont autant d’atouts au crédit des FinTech. Autres nouveaux entrants : les GAFA qui s’appuient sur leurs compétences technologiques pour diversifier leur activité et investir le secteur bancaire. Plusieurs scénarios peuvent être envisagés pour les acteurs traditionnels de la gestion privée face à ces menaces : • Ignorer le phénomène et poursuivre leur développement fondé sur leur renommée et leur savoir-faire historique, les FinTech étant considérées comme le produit d’une nouvelle bulle internet qui va exploser • Se concentrer sur la Gestion de Fortune, les FinTech étant devenues des concurrentes sur les segments Affluents et Mass Affluents • Poursuivre l’absorption des FinTech les plus innovantes et les intégrer opérationnellement ou investir financièrement dans certaines FinTech à titre d’expérimentation, en pariant sur leur réussite. Tous droits de reproduction réservés