Ma France Ä moi
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Ma France Ä moi
Vorbemerkung der DFG Baden-Baden Pierre Perret, geb. 1934, ist eine Legende des franzÄsischen Chansons und zudem ein angesehener und viel gelesener Dichter. Aufgewachsen ist er im CafÅ seiner Eltern und dort hat er das "wirkliche" FranzÄsisch gelernt jenseits der in der Schule gelehrten offiziellen Sprache. Nach seiner Ausbildung am Konservatorium in Toulouse beginnt er mit ersten Auftritten in Paris, Konzerttouren durch ganz Frankreich und schlieÇlich tourt er mit einer Band durch weite Teile Afrikas. Seine Lieder sind politisch, komisch, satirisch und auch erotisch gefÉrbt. Die besonders berÑhmten Titel sind "Lily" und "Le Zizi". Im Internet kann man seine Chansons hÄren und deren Texte studieren. PrÉsident Dr. Heinrich Niederer ***** Ma France Ä moi Pierre Perret a €t€ touch€ par les €v•nements du d€but et de cette fin d’ann€e. Il a tenu ƒ coucher sur le papier quelques lignes inspir€es par le non-respect d’une vieille dame qui s’appelle La France : elle a soudain perdu, sans mÄfiance aucune, ses enfants, exÄcutÄs par des Åtres immondes. Ma France € moi C’est celle de 1789, une France qui se l‚ve, celle qui conteste, qui refuse , la France qui proteste qui veut savoir, c’est la France joyeuse, curieuse et ƒrudite, la France de Moli‚re qui tant se battit contre l’hypocrisie, celle de La Fontaine celle de Stendhal, de Balzac, celle de Jaur‚s, celle de Victor Hugo et de Jules Vall‚s, la France de l’invention, des chercheurs, celle de Pasteur, celle de Denis Papin et de Pierre et Marie Curie, la France des lettres, celle de Chateaubriand, de Montaigne, la France de la Poƒsie, celle de Musset, d’Eluard, de Baudelaire, de Verlaine et celle d’ Aimƒ Cƒsaire, la France qui combat tous les totalitarismes, tous les racismes, tous les intƒgrismes, l’obscurantisme et tout manichƒisme, la France qui aime les mots, les mots doux, les mots d’amour, et aussi la libertƒ de dire des gros mots la France qui n’en finira jamais de dƒtester le mot „soumission… et de choyer le mot rƒvolte. Oui ma France € moi c’est celle des po‚tes, des musiciens, celle d’Armstrong, celle de l’accordƒon, celle des chansons douces, des chansons graves, des espi‚gles, des humoristiques, des moqueuses ou celles truffƒes de mots qui font r†ver d’un amour que l’on n’osera jamais dƒclarer € celle qu’on aime. Ma France € moi c’est celle de Picasso, de Cƒzanne et celle de Soulages, celle d’Ingres, celle de Rodin, la France des calembours, des „Bidochons…, celle de la paillardise aussi bien que celle du „chant des partisans…. Ma France c’est celle de Daumier, celle de l’ „Assiette au beurre…, du „Sapeur Camembert…, celle de Chaval, celle de Cabu, de Gottlieb, de Sinƒ, celle du „Canard…, de „Fluide Glacial… et de „Charlie…, dr‡les, insolents, libres ! Ma France, c’est aussi celle des dictƒes de Pivot celle de Klarsfeld et celle de Lƒopold Sedar Senghor, la France des „Enfants du Paradis… et des „Enfants du Veld ’hiv…, celle de la mode libre, celle de la danse, des flirts et des cˆlins, celle de la musique douce et des rock dƒjantƒs, celle de la gourmandise, ma France € moi c’est une France capable de renvoyer dos € dos la Bible et le Coran s’il lui prend l’envie d’†tre athƒe. Eh oui ! Ma France est une France libre, fraternelle et ƒternellement insoumise aux dictats de la „bienpensance…. Il n’est qu’en respectant toutes ces diversitƒs qu’on arrive un jour € vivre la „douce France… de Trenet. Celle qui m’a toujours plu et que notre jeunesse lucide et combative fera perdurer par-del€ les obscurantismes. Figure rƒvolutionnaire emblƒmatique durant „La commune…, le „P‚re Duch†ne… ƒcrivait au frontispice du journal qu’il publiait en 1793 : „La Rƒpublique ou la Mort !… Son journal co‰tait 1 sou… mais on en avait pour son argent.