La surveillance thérapeutique des médicaments
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La surveillance thérapeutique des médicaments
LA SURVEILLANCE THERAPEUTIQUE DES MEDICAMENTS : PRINCIPES et EXEMPLES Alain KUMPS Laboratoire de Chimie biologique et médicale et de Microbiologie pharmaceutique Institut de Pharmacie U.L.B. [email protected] 1 SSFP – TDM – 29 mars 2009 Introduction Pourquoi ? Variabilité PK Exemple 1 Exemples 2 et 3 Variabilité PD (taux – effet) Conditions, indications, limitations Forme libre Exemple 4 Most Common Medication Errors in Therapeutic Drug Use Failure to adjust dosage in response to a change in hepatic/renal function History of allergy to the same or related medication 13.9% 12.1% Wrong drug name, dosage form, or abbreviation on order 11.4% Incorrect dosage calculation 11.1% Atypical or unusual critical dosage consideration 10.8% 36% 2 SSFP – TDM – 29 mars 2009 Introduction Pourquoi ? Variabilité PK Exemple 1 Exemples 2 et 3 Variabilité PD (taux – effet) Conditions, indications, limitations Forme libre Exemple 4 THERAPEUTIC DRUG MONITORING (TDM) = surveillance (thérapeutique) des médicaments RATIONALISATION DE L'USAGE DES MEDICAMENTS EN INDIVIDUALISANT LA POSOLOGIE … DU TAUX SANGUIN ⇒ OPTIMISATION … … D’UN EFFET OBJECTIVABLE 3 SSFP – TDM – 29 mars 2009 Introduction Pourquoi ? Variabilité PK Exemple 1 Exemples 2 et 3 Variabilité PD (taux – effet) Conditions, indications, limitations Forme libre Exemple 4 Comment l’individualisation d’une posologie peut-elle être réalisée ? La surveillance thérapeutique peut être basée sur : • les effets pharmacologiques du médicament : • effets cliniques (efficacité) (ex.: nombre de crises épileptiques par mois/an) • • effets biologiques ou métaboliques (ex.: glycémie après administration d'un antidiabétique) effets toxiques (surdosage) adaptation à long terme adaptation à moyen terme ou en temps réel (V+, ataxie, marqueurs hépatiques, rénaux, hématologiques) • la concentration plasmatique du médicament et/ou de ses métabolites adaptation à court terme & prévision 4 SSFP – TDM – 29 mars 2009 Introduction Pourquoi ? Variabilité PK Exemple 1 Exemples 2 et 3 Variabilité PD (taux – effet) Conditions, indications, limitations Forme libre Exemple 4 Comment l’individualisation d’une posologie peut-elle être réalisée ? Exemples d’effets pharmacologiques (ou toxiques) qui peuvent être directement et fiablement mesurés : • tension sanguine (antihypertenseurs) • concentrations des ions (diurétiques) • actions antithrombotiques et antihémorragiques • cholestérol, triglycérides (hypolipidémiants) • glycémie, Hb A1c (hypoglycémiants, insuline) Sinon, le dosage du taux plasmatique peut être le moyen le plus approprié, ou le seul possible (ex. antiépileptiques / cf. liste plus loin) Plusieurs classes de médicaments ne peuvent ainsi être fiablement surveillées (certains antitumoraux, médic. à usage externe, antipsychotiques, …) 5 SSFP – TDM – 29 mars 2009 Pourquoi ? Exemples Variabilité PD Introduction Variabilité PK 2 et 3 (taux – effet) Exemple 1 Conditions, indications, limitations Forme libre Exemple 4 Cas clinique 1 Un enfant de 10 ans est diagnostiqué épileptique (crises de grand mal) et un traitement à base de phénytoïne est instauré. Etant donné l’âge du patient, la posologie est augmentée de manière progressive, avec surveillance des taux sanguins. 6 SSFP – TDM – 29 mars 2009 Introduction 30 Pourquoi ? Variabilité PK Exemple 1 Exemples 2 et 3 Conditions, indications, limitations Variabilité PD (taux – effet) Augmenter la posologie de 25 en 25 mg n’a pas le même effet sur la conc. plasmatique selon la dose. conc. DPH (mg/l) 25 20 zone thérapeutique 15 zone thérapeutique 10 5 dose (mg/kg) 0 3 4 SSFP – TDM – 29 mars 2009 5 6 Forme libre Exemple 4 7 8 Passer de 225 à 250 conduit d’une conc. subthérapeutique à une concentration 7 toxique ! Exemple de variabilité inter-individuelle de la pharmacocinétique zone thérapeutique Concentrations plasmatiques chez 412 sujets en fonction de la dose 3 mg / kg ⇒ 0 à 44 mg/l 8 mg / kg ⇒ 3 à 74 mg/l 8 SSFP – TDM – 29 mars 2009 En considérant des doses croissantes chez différents sujets : Pharmacocinétique de la phénytoïne d'ordre zéro (saturation de l’hydroxylation microsomiale) Conséquence : montée disproportionnée du taux sanguin pour des posologies faiblement croissantes. Le point de saturation est éminemment variable selon les sujets et se situe souvent dans les taux (sous)thérapeutiques. = 2 raisons de très grande disparité de la teneur plasmatique et donc des effets. 9 SSFP – TDM – 29 mars 2009 Introduction Pourquoi ? Variabilité PK Exemple 1 Exemples 2 et 3 Variabilité PD (taux – effet) Conditions, indications, limitations Forme libre Exemple 4 La posologie est rétablie et portée à 7,3 mg/kg (240 mg / jour). 30 25 20 15 10 5 0 3 4 5 6 zone thérapeuti 8 que 7 Cet exemple montre la nécessité, dans des cas précis, d’ajuster individuellement la posologie afin de tenir compte de facteurs individuels (ici le taux de saturation de l’activité enzymatique). Dans plusieurs cas, la concentration plasmatique du médicament est le meilleur indicateur possible de l’effet pharmacologique. La suite du cas plus tard …. SSFP – TDM – 29 mars 2009 10 Introduction Pourquoi ? Variabilité PK Exemple 1 Exemples 2 et 3 Variabilité PD (taux – effet) Conditions, indications, limitations Forme libre Exemple 4 TDM : Pourquoi ? La pharmacocinétique et la pharmacodynamie du médicament présentent une variabilité intra- et interindividuelle plus ou moins importante et liée à de nombreux facteurs. La prévision des effets thérapeutiques ou toxiques sur la base de la seule posologie peut dès lors être très incertaine. 11 SSFP – TDM – 29 mars 2009 Introduction Pourquoi ? Variabilité PK Exemple 1 Exemples 2 et 3 Variabilité PD (taux – effet) Conditions, indications, limitations Forme libre Exemple 4 La variabilité inter-individuelle peut être élevée … Exemple de variabilité pharmacocinétique 5 2.5 2 1.8 2 2.2 4 1.5 1 0.5 0.5 1.5 3 1 2 0.5 0.5 0 0 t max (h) 1 4 1.3 0 C max (mg/l) / (mg/kg) T 1/2 (h) Hydroxyurée, intervalles P 95% 12 SSFP – TDM – 29 mars 2009 D ↓ C ↓ effet SSFP – TDM – 29 mars 2009 p h a r m a c o c i n é t i q u e p h a r m a c o d y n a m i 13 e Observance du traitement (« compliance ») D, τ F 14 SSFP – TDM – 29 mars 2009 Vd t1/2, Cl, ke 15 SSFP – TDM – 29 mars 2009 Introduction Pourquoi ? Variabilité PK Exemples Exemple 1 2 et 3 Variabilité PD (taux – effet) Conditions, indications, limitations Forme libre Exemple 4 Cas clinique 2 Un homme atteint d’épilepsie chronique est traité depuis de nombreuses années par du phénobarbital à raison de 240 mg/j. Son épilepsie est contrôlée dans ces conditions, avec une concentration plasmatique d’environ 35 mg/l. Il subit un infarctus du myocarde à l’âge de 52 ans avec des séquelles de fibrillations et de tachycardie ventriculaires. L’ECG indiquant que le traitement de choix dans son cas est la procainamide (PA), cet antiarythmique est prescrit. 16 SSFP – TDM – 29 mars 2009 Introduction Pourquoi ? Variabilité PK Exemple 1 Exemples 2 et 3 Variabilité PD (taux – effet) Conditions, indications, limitations Forme libre Exemple 4 Dans le but d’atteindre les valeurs thérapeutiques hautes (C0 = env. 9 mg/l) de PA, la dose de charge administrée est calculée comme suit : D0 = C0 x Vd / F = 9 (mg/l) x 1,9 (l/kg) / 0,83 = 20,6 mg/kg, soit 1500 mg (patient de 73 kg) La posologie de maintien sera de 1500/2 = 750 mg toutes les t½ (6 heures), afin de remplacer la quantité éliminée du sang au cours d’un t½. 17 SSFP – TDM – 29 mars 2009 Introduction Pourquoi ? Variabilité PK Exemple 1 Exemples 2 et 3 Variabilité PD (taux – effet) Conditions, indications, limitations Forme libre Exemple 4 Dans le but d’atteindre les valeurs thérapeutiques hautes (C0 = env. 9 mg/l) de PA, la dose administrée est calculée comme suit : D0 = C0 x Vd / f = 9 (mg/l) x 1,9 (l/kg) / 0,83 = 20,6 mg/kg, soit env. 1500 mg, en temps que dose de charge. La posologie de maintien sera de 1500/2 = 750 mg toutes les t½ (6 heures), afin de remplacer la quantité éliminée du sang au cours d’un t½. Après 2 t½, un dosage de PA et du métabolite acétylé (Nacétylprocainamide = NAPA) plasmatiques est pratiqué sur un prélèvement sanguin 1 heure avant l’administration suivante : résultat : PA : 5,7 mg/l (< 9 attendu en fonction de la posologie) NAPA : 6,2 mg/l (> 4 attendu : conc. métabol. = x 0,5) 18 SSFP – TDM – 29 mars 2009 Introduction Pourquoi ? Variabilité PK Exemple 1 Exemples 2 et 3 Variabilité PD (taux – effet) Conditions, indications, limitations Forme libre Exemple 4 Le dosage du métabolite N-acétylé (NAPA) est essentiel car : • il rentre en compétition avec la PA pour la sécrétion tubulaire active • a aussi une action antiarythmique (bien que différente de celle de la PA) • existence d’un polymorphisme génétique de la métabolisation : selon les ethnies, 10 à 70% des sujets sont « fast acetylators » Ici : • le taux du métabolite est proche de celui du médicament parent, alors qu’il est habituellement environ la moitié • le taux plasmatique de PA vaut les 2/3 de celui attendu. QUID ????? 19 SSFP – TDM – 29 mars 2009 Introduction Pourquoi ? Variabilité PK Exemple 1 Exemples 2 et 3 Variabilité PD (taux – effet) Conditions, indications, limitations Forme libre Exemple 4 Avant de se rendre compte cliniquement de l’inefficacité (relative) du traitement, le TDM a permis de mettre en évidence une posologie insuffisante. Un facteur imprévu est intervenu, faussant le lien entre dose et taux sanguin. Deux possibilités expliquent la forte production du métabolite acétylé (PA faible, NAPA élevé) : 1. le patient est un acétylateur rapide (polymorphisme génétique de la N-acétyltransférase hépatique) 2. induction enzymatique par le PB (induction de la Nacétyltransférase), avec formation élevée du dérivé acétylé de la PA 20 SSFP – TDM – 29 mars 2009 Introduction Pourquoi ? Variabilité PK Exemple 1 Exemples 2 et 3 Variabilité PD (taux – effet) Conditions, indications, limitations Forme libre Exemple 4 21 SSFP – TDM – 29 mars 2009 Introduction Pourquoi ? Variabilité PK Exemple 1 Exemples 2 et 3 Variabilité PD (taux – effet) Conditions, indications, limitations Forme libre Exemple 4 Etant donné la co-médication, l’induction enzymatique par le PB (interaction médicamenteuse) est le plus probable dans ce cas. Tenant compte de la pharmacocinétique particulière du patient, 1000 mg de PA ont été administrés avec succès. La posologie de PB ne devrait pas être modifiée, la PA ne modifiant pas le métabolisme de cet AED (mais TDM par prudence) 22 SSFP – TDM – 29 mars 2009 Introduction Pourquoi ? Variabilité PK Exemple 1 Exemples 2 et 3 Variabilité PD (taux – effet) Conditions, indications, limitations Forme libre Exemple 4 Cas clinique 3 Pour traiter une pneumonie à germes Gram négatifs résistants (Klebsiella pneumoniae), une femme de 35 ans et de 52 kg est hospitalisée. On lui administre en IV 3 x 80 mg /jour de gentamicine, en association avec de la ceftriaxone. Après une semaine de traitement, la patiente développe une oligurie modérée, des nausées, des arythmies et présente un état confusionnel. La chimie (augmentation importante de la créatinine et de l’urée sériques, hyperkaliémie et hyperphosphatémie) confirme une insuffisance rénale aiguë. 23 Introduction Pourquoi ? Variabilité PK Exemple 1 Exemples 2 et 3 Variabilité PD (taux – effet) Conditions, indications, limitations Forme libre Exemple 4 Les aminoglycosides ont une élimination essentiellement rénale par filtration glomérulaire, sans formation connue de métabolites En cas d’insuffisance rénale, la posologie doit être adaptée, en tenant compte de la plus faible capacité d’élimination Exemples de posologie de la gentamycine, en ft. de la clearance de la créatinine : • > 80 ml/min : 4 – 6 mg/kg.j • 50 ml/min : 3,0 – 4,5 mg/kg.j • 20 ml/min : 1,2 – 2,0 mg/kg.j 24 Introduction Pourquoi ? Variabilité PK Exemple 1 Exemples 2 et 3 Variabilité PD (taux – effet) Conditions, indications, limitations Forme libre Exemple 4 AMINOGLYCOSIDES : prélèvement sanguin pour TDM : • taux maximum (« peak level ») : 30 min après IV ⇒ mesure de l’effet antibactérien ⇒ efficacité ? la conc. doit être de 5 – 10 mg/l • taux minimum (« trough level ») : juste avant IV ⇒ mesure de l’accumulation dans l’organisme ⇒ toxicité ? la conc. doit être < 2 mg/l ex. si administration toutes les 12 heures 8 Il faut donc une concentration plasmatique pulsative. Dans ce but, une seule administration quotidienne a été recommandée. 7 6 5 4 3 2 1 0 0 SSFP – TDM – 29 mars 2009 12 24 36 48 60 72 84 96 25 Introduction Pourquoi ? Variabilité PK Exemple 1 Exemples 2 et 3 Variabilité PD (taux – effet) Conditions, indications, limitations Forme libre Exemple 4 AMINOGLYCOSIDES : prélèvement sanguin pour TDM : • taux maximum (« peak level ») : 30 min après IV la conc. doit être de 5 – 10 mg/l • taux minimum (« trough level ») : juste avant IV la conc. doit être < 2 mg/l Dosage chez la patiente au moment de l’insuffisance rénale : • taux max : 12,2 mg/l • taux min : 4,3 mg/l 26 SSFP – TDM – 29 mars 2009 Introduction Pourquoi ? Variabilité PK Exemple 1 Exemples 2 et 3 Variabilité PD (taux – effet) Conditions, indications, limitations Forme libre Exemple 4 La gentamycine est, comme les autres aminoglycosides, • ototoxique : nerf auditif, cellules ciliées, troubles vestibulaires • néphrotoxique (nécrose tubulaire aiguë) : les cellules épithéliales du tube proximal 1. par leur taux élevé du métabolisme (nombreux transports actifs) sont particulièrement sensibles aux toxiques 2. concentrent sélectivement les toxiques, en particulier les aminosides La patiente a en fait été surdosée : 240 mg est une posologie habituelle chez les personnes > 60 kg. 27 SSFP – TDM – 29 mars 2009 Introduction Pourquoi ? Variabilité PK Exemple 1 Exemples 2 et 3 Variabilité PD (taux – effet) Conditions, indications, limitations Forme libre Exemple 4 ERREURS et CORRECTIONS : • pour 52 kg, 180 mg aurait été mieux indiqué. • le TDM aurait dû être pratiqué dès la 1ère dose (pas de « steady-state », caractère pulsatile), avec mesure du taux minimal tous les 3 jours • un suivi de la fonction rénale (créatinine, cystatine C) aurait dû être effectué tous les 2 jours • l’ajustement rapide de la posologie aurait évité le problème. 28 SSFP – TDM – 29 mars 2009 La patiente a en fait été surdosée : 3 x 80 mg est une posologie habituelle chez les personnes > 60 kg. Le surdosage de gentamycine a entraîné : toxicité tubulaire aiguë taux plasmatique d’autant augmenté # par obstruction tubulaire et/ou contre-pression vers le glomérule SSFP – TDM – 29 mars 2009 # diminution de l’élimination glomérulaire 29 Introduction Pourquoi ? Variabilité PK Exemple 1 Exemples 2 et 3 Variabilité PD (taux – effet) Conditions, indications, limitations Forme libre Exemple 4 Une concentration élevée prolongée (> 2 semaines) conduit à des dégâts irréversibles de la fonction rénale. L’ototoxicité est irréversible. Une nécrose tubulaire aiguë se manifeste dans 5-10% des patients sous aminoglycosides ; jusqu’à 25% des patients subissent à un certain degré une nécrose tubulaire. 30 SSFP – TDM – 29 mars 2009 Introduction Pourquoi ? Variabilité PK Exemple 1 Exemples 2 et 3 Variabilité PD (taux – effet) Conditions, indications, limitations Forme libre Exemple 4 31 SSFP – TDM – 29 mars 2009 Introduction Pourquoi ? Variabilité PK Exemple 1 Exemples 2 et 3 Variabilité PD (taux – effet) Conditions, indications, limitations Forme libre Exemple 4 C ↓ effet 32 SSFP – TDM – 29 mars 2009 Introduction Pourquoi ? Variabilité PK Exemple 1 Exemples 2 et 3 Variabilité PD (taux – effet) Conditions, indications, limitations Forme libre Exemple 4 Variabilité de la relation taux - effets • Pharmacocinétique entre le taux plasmatique et celui du site d’action – localisation de la biophase : en équilibre avec le compartiment plasmatique ? – variabilité de la fraction libre (voir plus loin) • Pharmacodynamie (« réceptivité individuelle ») – variabilité du nombre et de l’affinité des récepteurs • bagage génétique, polymorphisme des récepteurs • interactions médicamenteuses – variabilités liées aux autres types d'interaction médicamentsite d’action – effets de « résistance » psychologique, effet placebo (par interactions neuromédiateurs, cytokines, hormones) SSFP – TDM – 29 mars 2009 33 PROCAINAMIDE • corrélation significative entre concentration et effets thérapeutiques et toxiques • grande variabilité inter-individuelle de l'effet observé pour une même conc. • zone de concentration que l'on peut appeler thérapeutique, dans laquelle une majorité (pas tous!) des patients sont bien contrôlés 34 SSFP – TDM – 29 mars 2009 Introduction Pourquoi ? Variabilité PK Exemple 1 Exemples 2 et 3 Variabilité PD (taux – effet) Conditions, Forme libre indications, Exemple 4 limitations Quand l’individualisation d’une posologie peut-elle être réalisée ? Un dosage plasmatique de médicament n’a, en principe, de sens que lorsque les trois conditions suivantes sont remplies et que au moins une des indications est rencontrée. CONDITIONS FONDAMENTALES 1. traitement prolongé 2. pas de mesure plus directe et fiable des effets pharmacologiques 3. relation étroite entre le taux plasmatique et les effets thérapeutiques et/ou toxiques c.-à-d. zone des concentrations thérapeutiques bien définie 4. plus au moins une des indications suivantes 35 SSFP – TDM – 29 mars 2009 Introduction Pourquoi ? Variabilité PK Exemple 1 Exemples 2 et 3 Variabilité PD (taux – effet) Conditions, indications, limitations Forme libre Exemple 4 INDICATIONS une difficulté de prévision du taux plasmatique sur base de la posologie, du fait • du médicament • faible indice thérapeutique • cinétique d'ordre zéro • co-médication (interactions) • du patient • état clinique insatisfaisant (inefficacité thérapeutique ou manifestations toxiques) • facteurs individuels perturbant la PK : maladies hépatiques, rénales, gastro-intestinales, cardiaques, interactions médicamenteuses, nouveau-nés, enfants, personnes âgées, ...) • suspicion d'une mauvaise observance (compliance). 36 SSFP – TDM – 29 mars 2009 MÉDICAMENTS DONT LE DOSAGE DANS LE PLASMA EST UTILE À LA SURVEILLANCE DE LA THÉRAPEUTIQUE • Cardiotoniques : digoxine, digitoxine • Antidysrythmiques : procaïnamide, quinidine, disopyramide, lidocaïne, propranolol, amiodarone, flecainide, … • Antiasthmatiques : théophylline • Antiépileptiques : phénytoine, carbamazepine, oxcarbamazepine, éthosuximide, phénobarbital, primidone, topiramate, … • Antidépresseurs : lithium, nortriptyline, amitrityline + nortriptyline, imipramine + desipramine, clomipramine + desmethylclomipralmine • Neuroleptiques : halopéridol • Antitumoraux : méthotréxate • Immunodépresseurs : cyclosporine, tacrolimus, sirolimus, mycophenolate de mofetil • Antibiotiques : gentamicine et autres aminoglycosides, chloramphénicol • Antiinflammatoires : salicylate 37 SSFP – TDM – 29 mars 2009 Introduction Pourquoi ? Variabilité PK Exemple 1 Exemples 2 et 3 Variabilité PD (taux – effet) Conditions, indications, limitations Forme libre Exemple 4 OBJECTIFS ET INTERPRETATION La concentration plasmatique du médicament servira à : 1. interpréter un état clinique insatisfaisant 2. prévoir les effets thérapeutiques ou toxiques, dans le cas où ceux-ci n'apparaissent que tardivement après l'instauration de la thérapeutique. L’interprétation adéquate d’un taux plasmatique, c.-à-d. la correction éventuelle de la posologie, ne peut se faire qu’en connaissant • la pharmacocinétique du médicament • les facteurs de variabilité liés au patient (co-médication, conditions physiologiques ou pathologiques, …) • dose administrée, fréquence • heure d’administration vs. heure prélèvement : généralement prélèvement avant la prochaine prise (« trough level ») • le délai depuis le début du traitement (Css atteinte ?) 38 SSFP – TDM – 29 mars 2009 Introduction Pourquoi ? Variabilité PK Exemple 1 Exemples 2 et 3 Variabilité PD (taux – effet) Conditions, indications, limitations Forme libre Exemple 4 LIMITATIONS 1. Les variabilités pharmacodynamiques intra- et inter-individuelles qui existent toujours : la surveillance thérapeutique ne remplace pas, mais complète utilement l'évaluation de l'état clinique du patient. 2. Le rapport bénéfice/coût, qui ne justifie qu'un nombre limité de dosages (voir conditions fondamentales et indications) 39 SSFP – TDM – 29 mars 2009 Introduction Pourquoi ? Variabilité PK Exemple 1 Exemples 2 et 3 Variabilité PD (taux – effet) Conditions, indications, limitations Forme libre Exemple 4 Les médicaments, comme beaucoup de substances endogènes (bilirubine, AGNE, hormones, …) sont transportées dans le plasma partiellement sous forme liée aux protéines Principales protéines plasmatiques impliquées : - albumine - α1-glycoprotéine acide (subst. basiques) - lipoprotéines La liaison aux protéines plasmatiques est caractérisée par : - le nombre de sites de liaison par molécule protéique - la constante d'association (affinité de la liaison) 40 SSFP – TDM – 29 mars 2009 Introduction Pourquoi ? Variabilité PK Exemple 1 Exemples 2 et 3 Variabilité PD (taux – effet) Conditions, indications, limitations Forme libre Exemple 4 Suite du cas 1 …..... La posologie de la phénytoïne est portée à 7,3 mg/kg (240 mg / jour). Six mois plus tard, à la suite d’un influenza, l’enfant présente des signes de toxicité (nystagmus, somnolence, dysarthrie), alors que la concentration plasmatique de DPH est dans la zone thérapeutique (12,4 mg/l). 41 SSFP – TDM – 29 mars 2009 Introduction Pourquoi ? Variabilité PK Exemple 1 Exemples 2 et 3 Variabilité PD (taux – effet) Conditions, indications, limitations Forme libre Exemple 4 Comme antipyrétique, les parents avaient donné de l’aspirine (!! contre-indiquée chez le petit enfant : syndrome de Reye !). La fraction libre de DPH a vraisemblablement été augmentée suite au déplacement des liaisons protéiques (albumine) par le salicylate (compétition pour les mêmes sites de fixation). La forme libre augmentée, physiologiquement active, est responsable de la toxicité, alors que la concentration totale reste peu modifiée. 42 SSFP – TDM – 29 mars 2009 La concentration de la protéine liante ou sa capacité de liaison peut être augmentée ou diminuée dans diverses circonstances. Alors que le taux de la forme libre peut rester inchangé, la concentration plasmatique totale du constituant est modifiée et ne reflète plus l’action réelle du constituant. forme libre (mg/l) ……………….. 1,0 2,0 1,0 fraction libre (%) ……………..… 10 20 20 SSFP – TDM – 29 mars 2009 43 Introduction Pourquoi ? Variabilité PK Exemple 1 Exemples 2 et 3 Variabilité PD (taux – effet) Conditions, indications, limitations Forme libre Exemple 4 La détermination de la forme libre est plus informative que le taux total si : • la fraction libre est faible (inférieure à env. 0,4) libre lié fraction liée ↓ de 0,1 ⇒ forme libre 10 → 20% (x 2 !) fraction liée ↓ de 0,1 ⇒ forme libre 80 → 90% (x 1,12) • la fraction libre est variable de patient à patient ou sujette à modification • l'élimination (métabolisation + excrétion) du médicament est limitée par la fraction libre : la forme libre (conc.) est alors constante, quelle que soit la fraction libre (%), tandis que la concentration totale en serait dépendante Dans les cas contraires, le taux total reflète bien la forme libre et il est peu utile de doser cette dernière. 44 SSFP – TDM – 29 mars 2009 CONCLUSION “ There is always the danger of treating the plasma level rather than the patient” (A. Richens) 45 SSFP – TDM – 29 mars 2009 Merci de votre bonne attention … Pour en savoir plus : • dias additionnelles dans les notes • y compris, références SSFP – TDM – 29 mars 2009 46 POUR EN SAVOIR PLUS : REFERENCES • revue – Therapeutic Drug Monitoring (Lippencott Williams & Wlkins) • livres – Drug Monitoring and Pharmacokinetic data, HC Pribor, G Morell & GH Scheer, Pathotox Publ., 1980 – Basic Clinical Pharmacokinetics (4th ed.), ME Winter, Lippencott Williams & Wilkins, 2004 – Suivi thérapeutique pharmacologique pour l'adaptation de posologie des médicaments, Pierre Marquet, Elsevier Masson, 2004 – Applied Pharmacokinetics & Pharmacodynamics. Principles of Therapeutic Drug Monitoring, ME Burton, LM Shaw, JJ Schentag & WE Evans, Lippencott Williams & Wlkins, 2006 • web – http://www.pharmj.com/pdf/cpd/pj_20040731_pharmacokinetics03.pdf – http://www.vetmed.auburn.edu/index.pl/therapeutic_drug_monitoring2 47 Introduction Pourquoi ? Variabilité PK Exemple 1 Exemples 2 et 3 Variabilité PD (taux – effet) Conditions, indications, limitations Forme libre Exemple 4 Variabilité de la relation taux - effets 1) Pharmacocinétique intervenant entre le taux plasmatique (Css) et le taux dans la biophase (site d'action) - localisation de la biophase: celle-ci peut ne pas être en équilibre direct avec le compartiment plasmatique - variabilité de la fraction libre (voir plus loin) 48 SSFP – TDM – 29 mars 2009 Introduction Pourquoi ? Variabilité PK Exemple 1 Exemples 2 et 3 Variabilité PD (taux – effet) Conditions, indications, limitations Forme libre Exemple 4 Variabilité de la relation taux - effets 2) Pharmacodynamie • variabilité du nombre et de l’affinité des récepteurs (réceptivité individuelle) • âge • bagage génétique, polymorphisme de récepteurs • interactions médicamenteuses • réversibilité ou non de l’inactivation du récepteur • sévérité et forme de la maladie traitée • co-morbidité • variabilités liées aux autres types d'interaction médicament-site d’action • atténuation des effets, tolérance • effets de « résistance » psychologique, effet placebo (par interactions neuromédiateurs, cytokines, hormones) 49 SSFP – TDM – 29 mars 2009 posologie / kg (vs. adulte sain) : ↑ (↑) (↓) ↓ ↓ (↑) ↑ (↑) ↓ ↓ ↑ ↓ ↓ ↓ 50 SSFP – TDM – 29 mars 2009 51 SSFP – TDM – 29 mars 2009 52 SSFP – TDM – 29 mars 2009