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Bimestriel du Coppem, année 5 n°15, janvier 2005 COPPEMNEWS 15 LE A R E L N A E GE E SPECI L B EM ème ASS 6 EDITORIAL de Piero Fagone COPPEMNEWS bimestriel édité par le Coppem. Enregistrement Tribunal de Palerme n°22 du 23/12/1986. directeur Fabio Pellegrini sous-directeur Lino Motta directeur responsable Piero Fagone rédaction Roberta Puglisi Giovanna Cirino Nino Randisi [email protected] ce numéro est publié en italien, français et anglais traductions Maria Flavia Marzialetti (français) Roberta Italia (anglais) recherche photographique Alessandra Prudente photos (congrès) Giuseppe Gerbasi projet graphique/editing Luigi Mennella imprimerie Officine Grafiche Riunite Coppem Via Emerico Amari, 162 - 90139 Palermo tel. +39 091.662.22.38 www.coppem.org - [email protected] Au tournant du premier lustre d’activités, qui coïncide presque avec l’élargissement à l’Est de l’Union Européenne, le Coppem a promu une réflexion approfondie, non seulement sur l’ensemble de ses activités et sur le rôle qu’il a exercé pour favoriser les rapports entre les Autonomies locales dans une optique de coopération et de solidarité authentique, mais aussi sur le Processus de Barcelone bref, sur le Partenariat euro-méditerranéen qui, à la fin de l’année, franchira le seuil de la première décennie. L’occasion pour un examen critique du travail accompli et des orientations manifestées par l’UE en matière de politique méditerranéenne a été offerte par l’Assemblée générale de ce même Coppem, durant laquelle l’on a renouvelé la présidence que Fabio Pellegrini, nommé président fondateur, a passée à Salvatore Cuffaro, président de la Région sicilienne et président de la Conférence des régions périphériques et maritimes d’Europe. Les travaux ont été complétés par l’entrée des représentants des Pays qui ont adhéré récemment à l’Union et par l’attribution des charges au sommet des quatre Commissions institutionnelles. La donnée saillante qui a émergé dans les assises palermitaines se réfère, d’un côté, à la validité de la ligne suivie par le Coppem et à l’importance fondamentale d’une collaboration de plus en plus étroite entre Institutions, Villes et Régions d’Europe, de la rive Sud de la Méditerranée et du Proche-Orient; de l’autre, à l’exigence de sauvegarder l’engagement communautaire de réduire les déséquilibres le long de l’axe Nord-Sud, quand tout laisse penser que, en raison de l’élargissement aux Pays de l’Europe orientale, c’est le rapport Ouest-Est qui sera privilégié. Mais, aux côtés de cette inquiétude, il y a la constatation amère du manque d’efficacité démontrée jusqu’ici par le Processus de Barcelone aussi bien sous le profil financier que concernant l’aspect politico-institutionnel. A propos des évaluations faites par l’Assemblée du Coppem autour de ces thèmes, nous offrons une vaste vue d’ensemble en publiant intégralement le texte des discours prononcés par les dirigeants du Comité permanent et par certaines personnalités politiques de relief tels le vice-président du Parlement Européen, Luigi Cocilovo, le président de la Province de Palerme, le parlementaire européen Francesco Musotto et le maire adjoint de Palerme, Dario Falzone. La vue d’ensemble, tracée le long des deux versants de l’activité du Coppem et de la politique euro-méditerranéenne, est enrichie par une interview au Président de l’Assemblée régionale sicilienne, Guido Lo Porto. Ce numéro de Coppem News a sûrement un caractère thématique bien défini, pourtant la variété des considérations développées, la multiplicité des propositions, la profondeur des analyses contenues dans les différentes interventions en font un document à l’importance particulière non seulement parce que l’on y peut trouver la “carte de navigation” du Coppem mais également, et surtout, parce qu’il contribue à alimenter le débat sur des questions à l’important intérêt concret pour les populations aussi bien de la région de la Méditerranée que de l’Europe Continentale. Les Autonomies Locales sont pleinement conscientes qu’elles doivent exercer à fond un protagonisme plus fort dans la vie civile et politique; elles pensent que, dans le cadre communautaire, de nouveaux sujets institutionnels doivent naître dotés d’un fort caractère de représentation; elles misent avec décision sur l’affirmation de i formes de coopération inouïes et vastes. Lors de la récente Assemblée générale, le Coppem a confirmé sa volonté de seconder l’engagement des Villes et Régions à réaliser des objectifs de plus en plus avancés de participation et de démocratie, dans une dimension nouvelle dans l’histoire de la Méditerranée et de l’Europe. SUR LE DEVANT DE LA SCENE DU COPPEM L’EUROPE DE L’EST L’assemblée plénière du Comité renouvèle les organes et définit les lignes stratégiques pour le prochain quadriennat SALVATORE CUFFARO ELU PRESIDENT DU COPPEM Né à Raffadali (AG) le 21 février 1958, il est marié et père de deux enfants. Titulaire d’une maîtrise en Médecine et Chirurgie, il a fait partie du Conseil de la Faculté de Médecine et du Conseil d’Administration de l’Université de Palerme. Il a été dirigeant organisationnel de la DC sicilienne. Il a été membre du Conseil de la Commune de Raffadali et ensuite de la Municipalité de Palerme. Lors de la XI législature, il a été élu dans les listes du CDU, dans le collège palermitain, comme député à l’Assemblée Régionale Sicilienne au sein de laquelle il a exercé, entre autre, la fonction de Vice-président de la Commission Régionale Anti-Mafia. Lors de la XII législature, il a été réélu dans le collège de Palerme et a revêtu la charge d’Assesseur Régional pour l’Agriculture et les Forêts. Il est Président de la Région Sicilienne depuis le 16 juillet 2001. JANVIER 2005 Dans le cadre merveilleux de la Villa Malfitano à Palerme, offerte pour cette occasion par la Région Sicilienne, l’Assemblée Générale du Coppem des 20 et 21 novembre 2004 a été particulièrement importante et significative. Elle a eu lieu au terme des deux années de Présidence et du quadriennat de nomination des membres du Coppem. Pour cette raison, elle a été caractérisée par les événements suivants: • L’Assemblée a été appelée à nommer le nouveau Président pour les deux années suivantes. • Les participants ont été les membres du Coppem qui ont été confirmés dans leur position ou les nouveaux membres pour le quadriennat 2004-2008. Donc, pour la première fois environ la moitié des membres était présente à une réunion du Coppem. • Celle-ci a été la première Assemblée du Coppem à laquelle ont été présentes, parmi les 26 délégations nationales de représentants euro-méditerranéens des Pouvoirs locaux et régionaux intervenues, celles des Pays qui ont adhéré à l’Union Européenne en mai dernier. Egalement présente l’Organisation des Villes Arabes (OVA) avec son représentant. • Les délégations présentes étaient particulièrement nombreuses et qualifiées, constituées de représentants de haut niveau des institutions locales et régionales, et de leurs associations représentatives. Un témoignage de cette importance a été également fourni par le discours de bienvenue du Président de la Région Sicilienne, Salvatore Cuffaro et du Maire adjoint de Palerme, Dario Falzone et également par les interventions introductives significatives du Vice-président du Parlement européen, le député Luigi Cocilovo, du Président de la Province de Palerme et parlementaire européen, le député Francesco Musotto, du Ministre du Royaume achémite de Jordanie S.E. Madame Amal Hamad ElFahran, du représentant de l’Organisation des Villes Arabes Saleem Etani (membre du conseil municipal de Beyrouth, Président du Comité Affaires culturelles et sociales et membre du comité Planification et Appels d’offre). Sur proposition du Conseil de Présidence du Coppem, Salvatore Cuffaro a été élu par acclamation nouveau Président du Coppem pour les deux années 20042006 et, en cette qualité, il a défini les lignes politico-stratégiques du Coppem pour les prochaines années, en souhaitant que s’intensifient les rapports entre l’Europe et le monde arabe, en soulignant l’importance d’une politique de voisinage adéquate et en tournant son attention vers les Pays qui ont adhéré récemment à l’Union Européenne. Il a en outre mentionné certaines initiatives réalisées par la Région Sicilienne, comme la création en Tunisie de la Maison Sicile, de la Place Sicile en Jordanie et, en collaboration avec le Coppem, 1 SPECIAL ASSEMBLEE l’accord de coopération Région Sicilienne–Région de Rabat (Maroc). Le Président Cuffaro et le Secrétaire Général Carmelo Motta ont adressé un remerciement chaleureux, au nom de tous les membres, au Président sortant Fabio Pellegrini, pour avoir sagement et positivement guidé le Coppem au cours des premières années depuis sa constitution en 2000 et ils lui ont reconnu à l’unanimité la charge de Président Fondateur, pour laquelle un amendement spécifique a été apporté aux Statuts. Omar El-Bahraoui, Maire de la ville de Rabat (Maroc) a été confirmé Vice-président vicaire; S.E. Adly Hussein, Gouverneur de Qalyubyia (Egypte) et Nikos Papamikroulis, Maire de Nea Halkidona (Grèce) ont été confirmés Vice-présidents; Andrzej Porawski, Directeur exécutif de l’Association des villes polonaises et membre du Conseil de la ville de Poznam a été nommé Vice-président. Les nouveaux Présidents, les premiers Vice-présidents et les Vice-présidents des quatre Commissions ont été élus [pour la I Commission respectivement 2 Jan Micallef (MT), Said El Dakkak (EG), Marc Thoulen (BE); pour la II Commission Jan Mans (NL), Muzzafer Baca (TR), Jalal Abs (LB); pour la III Commission Abdelkarim Mosbah (TN), Maria Pilsits (HU), Malachy Godfrey (IE); pour la IV Commission Falah AlOmoush (JO), Keith Whitmore (GB), Antonio Maria Farina Murta (PT)]. Les travaux des quatre commissions en 2004, sur les thèmes des rapports institutionnels, de la migration, des transports, du patrimoine culturel ont été présentés, après une introduction de Michele Raimondi, Coordinateur de l’Unité Programmes et Projets du Secrétariat, par les rapporteurs et les personnes de référence pour le Secrétariat de chaque commission. Ensuite les membres ont fourni de nombreuses interventions. Enfin, le bilan 2004 et le budget prévisionnel 2005 ont été approuvés. De façon générale, l’Assemblée de 2004 a mis en évidence un important pas du Coppem vers une plus grande influence, en raison de la représentativité qualifiée de ses membres, et vers une consolidation de ses capacités organisationnelles et opérationnelles. Dans une atmosphère extrêmement amicale, consciente et constructive, nous avons assisté à un saut de qualité de l’Association, au moment où l’élargissement de l’Union Européenne et l'approche de l’entrée en vigueur de la zone euro-méditerranéenne de libre échange, constituent aussi bien pour les Administrations locales et régionales euro-méditerranéennes que pour le Coppem qui les représente, un ultérieur défi. COPPEMNEWS CUFFARO APPELE A LA TETE DU COPPEM Le Président de la Région Sicilienne relance l’initiative d’un nouveau “Plan Marshall” pour les Pays de la Méditerranée Salvatore Cuffaro, élu par acclamation Président du Coppem, a illustré les orientations pour les activités futures. Nous reportons ci-dessous son intervention. Je désire cependant, avant d’indiquer quelques lignes guide auxquelles conformer le mandat que vous m’avez à peine conféré, saluer chaleureusement et remercier pour leur présence considérable tous les invités présents dans cette salle, membres de Gouvernements, d’Assemblées législatives, d’administrations, et de toute la société civile, pour être venus à Palerme pour participer à ces travaux dont nous tous nous attendons des développements positifs et concrets pour toutes les populations de la Méditerranée. Et maintenant le remerciement le plus affectueux et cordial pour le président sortant, notre cher ami Fabio Pellegrini qui a, depuis l’an 2000, exercé avec une grande abnégation le devoir qui lui a été confié à Gaza et qui maintenant conclu son engagement en nous remettant un Coppem plus fort, plus nombreux et plus conscient des responsabilités qui l’attendent. Je disais avant que je suis honoré de cette élection car en tant que président de la Région Sicilienne, j’ai toujours vu dans le Coppem un instrument utile pour exercer au mieux mes responsabilités politiques et institutionnelles dans une région, comme l’est la Sicile, certainement stratégique, aujourd’hui peutêtre plus qu’hier, pour toute la zone méditerranéenne. En effet, les problématiques liées au développement des régions méditerranéennes ont toujours été au centre de mon engagement politique, font partie déterminante de mon programme de gouvernement, servent constamment de référence pour l’action administrative de la Région sicilienne. JANVIER 2005 Je crois qu’il est juste d’attribuer le mérite aux efforts que le Coppem, grâce à vous tous, est en train d’accomplir pour intensifier le dialogue et la coopération entre les autorités locales euro-méditerranéennes. Chaque jour elles s’intensifient et s’approfondissent, à travers des instruments plus précis et incidents, avec lesquels des processus vertueux ont été mis en route non seulement capables de confrontation, mais aussi de donner vie à des initiatives et les décisions communes. “La Communauté que nous avons construite n’est pas fin en soi. La Communauté est un pas pour penser le monde de demain”. Les mots de Jean Monet, père de l’intégration communautaire ont pour nous – peules euro-méditerranéens – un retentissement particulier, le jour où j’ai le grand plaisir d’adresser la bienvenue à nos collègues en provenance des Pays qui sont entrée dans l’Ue. Votre présence aujourd’hui à Palerme est la preuve de l’intérêt que toute l’Europe nourrit pour la Méditerranée, qui reste un des défis fondamentaux de tou- te l’Union. Une approche commune est en effet nécessaire, pour permettre de décider ensemble, des Européens continentaux et méditerranéens, le futur d’une région qui existe comme réalité humaine, sociale et historique: une réalité qui impose, de façon urgente, des interventions courageuses et projetées vers le futur. La stratégie de l’Europe prévoit que la Méditerranée soit considérée comme une nouvelle zone de coopération, où établir des rapports spéciaux au sein d’une “politique de proximité” plus vaste. L’unification a créé une nouvelle zone politique, économique et humaine. Il est maintenant nécessaire de partager les profits de cette zone à travers une approche aux rapports internationaux, une nouvelle philosophie de coopération et de partenariat. Cela signifie établir des rapports de plus en plus étroits et plus fermes avec tous nos voisins et créer un “anneau de pays amis” avec lesquels partager tous les avantages de l'association. Cela pose un double objectif: développer une zone de prospérité, de 3 SPECIAL ASSEMBLEE paix et de stabilité fondée sur des valeurs partagées et sur le principe de l'intégration économique; renforcer nos liens politiques et humains de coopération dans une vaste gamme de secteurs. La “politique de proximité” renforcera la bonne gouvernance, le respect des droits de l’homme et des libertés individuelles, l’Etat de droit et les institutions participative; elle offrira d’avantage d’opportunités en termes de marché, de croissance et d’échanges commerciaux; elle étendra progressivement la zone des quatre libertés: la libre circulation de biens, capitaux, services et personnes et elle rendra plus intense la coopération dans la lutte contre les menaces communes. En outre, la Politique de voisinage sera d’autant plus efficace que les Autorités Locales - Communes, Provinces et Régions - seront les protagonistes, efficaces et actifs, de la réalisation des objectifs prévus. Elles devront savoir utiliser les instruments dont ils disposent, mais en même temps être vigilants en demandant des espaces pour une concertation “tripartite” - Institu- 4 tions communautaires, Etats et Autorités Locales - pour vérifier l’application concrète des principes inspiratoires. Ces principes servent de fait "à mieux appliquer les principes fondamentaux de subsidiarité et de proportionnalité qui sont à la base des traités", et tirent en cause toutes les institutions de l'Union. L’Ue se trouve face à une importante décision, à laquelle elle ne peut arriver qu’avec le rapport décisif des nations du bassin méditerranéen. L’élargissement vers l’est a en effet comporté un déplacement des frontières vers les états plus éloignés et en même temps un investissement financier de grandes proportions à l’égard des états qui ont fait récemment leur entrée qui, de frontaliers sont entrés dans l’Union même. De nouveaux marchés se sont ouverts et avec eux de nouvelles opportunités pour les entreprises et pour les travailleurs. Il en dérivera certainement un avantage aussi bien pour les populations qui depuis peu sont entrées dans l’Europe que pour celles à la tradition plus antique. L’Europe doit maintenant décider le compor- tement à avoir à l’égard de sa rive sud. Dans ce cas on ne peut pas supposer dans l’entrée immédiate de nouvelles nations et le déplacement des frontières encore plus au sud; il faut faire les comptes avec une pression démographique de plusieurs centaines d’hommes et des femmes qui souhaitent pouvoir participer à un développement et à un progrès qu’ils voient à portée de main mais qu’ils ne réussissent pas à saisir. C’est d’ici que vient la poussée de l’immigration, aussi bien régulière que clandestine, avec tous les problèmes qu’elle comporte. La solution du problème démographique de cette zone, déséquilibrée vers le sud de la Méditerranée, réside dans l’amélioration des problèmes sociaux et économiques plus pointus, dans l’utilisation de sa plus grande richesse représentée par une population jeune, dans le réveil économique dans une région qui offre des espaces forts grands et des besoins insatisfaits, qui peut contribuer à résoudre ce déficit de population qui pour des raisons opposées semble préoccuper les pays de l’Europe du centre et du nord. Même le Président de l’Onu, Kofi Annan, dans son discours au Parlement européen du 30 janvier de cette année a retenu opportun de rappeler l’Europe à une double nécessité: la sienne pour accueillir les émigrants et celle des émigrants pour s’établir en Europe. “Une Europe fermée - a dit à l’occasion – serait une Europe plus médiocre, plus pauvre, plus faible et plus vieille. Une Europe ouverte sera également une Europe plus juste, plus riche, plus forte, plus jeune”. Tout cela doit constituer la base pour la redéfinition des théories et des politiques du développement, pour affronter un rapport correct sur le futur de l’Ue et de l’unité européenne en générale. Il faut redéfinir un modèle de croissance COPPEMNEWS CUFFARO REÇOIT L’AMBASSADEUR DU MAROC EN SICILE UNE GRANDE MANIFESTATION POUR REUNIR TOUS LES PAYS ARABES DE LA MEDITERRANEE. Une grande manifestation qui réunit à Palerme tous les pays arabes de la Méditerranée et qui représente l’occasion pour intensifier le dialogue et construire une paix solide et durable. Un projet dont le président de la Région Sicilienne, Salvatore Cuffaro, et l’ambassadeur du royaume du Maroc, Tajeddine Badou, reçu en visite de courtoisie, ont parlé au palais d’Orléans. A un moment où l’image de l’Islam dans le monde est altérée, a dit le diplomate africain, la Sicile peut vraiment représenter le lieu naturel dans lequel réunir les cultures différentes, favoriser l’échange des idées et réduire les fossés qui nous séparent encore. Tajeddine Badou a dit de parler également au nom de ses capable de valoriser les diversités des nombreuses tesselles qui composent aujourd’hui le mosaïque méditerranéen. Une reconversion de leurs spécialisations est nécessaire en les orientant vers les pays et les besoins en-dehors de la région, vers ceux de toute la région méditerranéenne à des niveaux croissants de spécialisation productive. Ce n’est qu’avec ces objectifs que l’échéance de 2010, c’est-à-dire la naissance de la zone de libre échange, sera une réelle opportunité de croissance que les peuples de la Méditerranée pourront utiliser dans une confrontation paritaire avec l’Europe continentale, sinon elle se traduirait en une politique stérile de défense qui aiderait peu une zone dont les potentialités sont si élevées. De nombreuses recherches confirment que la Méditerranée, malgré tout, n’a pas sombré dans la misère et le chaos, et maintient un potentiel de capacité productive et d’entreprises capable de réveils rapides et de mobilisation. Pour parler comme Braudel c’est une “région endormie”, mais susceptible de réveils rapides. Pour transformer les tendances, actuellement gagnantes, de la polarisation, vers les objectifs de spécialisation et de collègues arabes qui se trouvent à Rome. Une proposition, -a dit Cuffaro, que nous accueillons avec enthousiasme et qui valorise le rôle que nous entendons recouvrir en Méditerranée: solidarité, tolérance, respect de la pensée d’autrui, avec la conviction que la force du dialogue puisse conduire à des scènes de paix et de sérénité pour tout le monde. L_ambassadeur du royaume du Maroc et le président Cuffaro se rencontreront de nouveau pour définir les détails de ce qui s’annonce comme un grand événement à caractère social, politique, culturel et économique et qui pourrait avoir comme décor le Château de la Zisa ou l’Albergo delle Povere. Ce sera également l’occasion, a ajouté le gouverneur sicilien, pour donner l’opportunité à nos entrepreneurs d’intensifier les rapports commerciaux qui existent déjà et d’identifier de nouvelles possibilités d’investissement. coopération au niveau de toute la région il faut un grand engagement de reconversion qui implique tous les pays de la Méditerranée et donne de forts engagements et responsabilités à l’Ue. A mon avis il faut partir de deux conditions de fond: La première concerne la création d’institutions méditerranéennes, influentes et représentatives des peuples et des gouvernements, capables de faire faire ce saut de qualité qui conduit la Méditerranée à intervenir avec l’Europe non plus comme un mosaïque aux nombreuses tesselles, mais comme une région variée mais compacte qui revendique la parité de rôle et de choix reconnues par toute l’Europe. La seconde concerne le choix pour une politique méditerranéenne de l’Ue qui mette à disposition de cette région des formes consistantes de financements pour les infrastructures, l’industrialisation et l’administration publique. J’ai lancé depuis longtemps l’idée d’une sorte de “nouveau Plan Marshall” pour ces pays de la Méditerranée, pour mettre en mouvement un mécanisme comme celui qui a produit tant d’avantages en Italie tout de suite après la guerre. Il a permis de mobiliser toutes les ressources, humaines et financières, disponibles et d’amorcer des processus vertueux de développement dont nous tirons profit encore aujourd’hui. Cela nous apparaît comme une application ultérieure et plus significative du principe de subsidiarité qui dans ce cas pourrait produire de nouvelles ressources et engendrer de nouvelles responsabilités dans des peuples jeunes et désireux de devenir les protagonistes de leur propre futur. Les ressources pour cette grande initiative peuvent provenir seulement d’une Europe qui sache conjuguer solidarité et développement économique, sans opposer ces termes, au contraire en les intégrant dans un programme à long terme qui crée un nouveau protagonisme moderne dans de nombreux peuples jeunes et désireux de se présenter à plein titre au contexte international. L’Amérique a compris il y a plus de cinquante ans qu’il ne s’agissait pas d’accomplir un geste humanitaire, mais de contribuer à faire développer une nation qui en quelques années est devenue la sixième puissance économique du monde. L’Europe doit maintenant avoir, grâce également à l’apport que nous tous pouvons offrir, la même clairvoyan- MEDITERRANNEE: EN SICILE UNE UNIVERSITE EURO-ARABE DE MEDECINE VETERINAIRE CUFFARO INSTITUE UN GROUPE DE TRAVAIL PALERME: Une Université de médecine vétérinaire euro-arabe naîtra en Sicile afin de former des médecins et des opérateurs du secteur agroalimentaire en provenance de tout le bassin méditerranéen. C’est un des premiers engagements que le gouverneur sicilien, Salvatore Cuffaro, a voulu prendre après avoir été élu à la présidence du Coppem, le Comité Permanent pour le partenariat euro-méditerranéen des pouvoirs locaux et régionaux. Cuffaro a accueilli avec enthousiasme la proposition, avancée par l’Association de médecine vétérinaire euro-arabe, de donner vie, dans l’immédiat, à un groupe de travail qui élabore le projet et en vérifie la faisabilité. “Un projet ambitieux projeté vers 2010 - a expliqué Cuffaro - quand le bassin de la Méditerranée, avec le lancement de la zone de libre échange, redeviendra le centre d’un mouvement intense de populations, de cultures et de marchandises, qui interviendront sûrement sur la santé des personnes et sur la qualité de leur vie. Voici pourquoi il est indispensable de créer les conditions afin que dans un secteur comme la médecine vétérinaire, qui joue un grand rôle pour une alimentation correcte et saine, il y ait un développement ordonné et homogène au service de tous”. JANVIER 2005 5 SPECIAL ASSEMBLEE ce en comprenant que la Méditerranée retrouvera certainement un nouveau centralisme qui peut et doit s’intégrer avec les projets de développement qui concerneront le reste de l’Europe. Pour ce projet ambitieux mais auquel in ne peut renoncer, nous avons besoin de la solidarité et du concours de tous: de l’Union européenne avant tout, pour qu’elle considère ses frontières du sud avec la même attention quelle a réservé à celles de l’est; des régions méditerranéennes, avec lesquelles la Sicile a établi depuis longtemps des rapports utiles et rentables également dans ce domaine, pour qu’elles acquièrent une influence et un protagonisme également dans le secteur économique; des gouvernements nationaux pour que, en dépassant les logiques nationalistes, ils poursuivent de manière infatigable l’œuvre conduite jusqu’à présent, pour atteindre des objectifs ayant un intérêt de plus en plus vaste dans toute la région; de toutes les institutions, publiques, privées, humanitaires, académiques, sujets sociaux de tous nos pays, pour qu’elles nous ai- 6 dent à maintenir vive l’attention pour ce problème, en contribuant, dans son propre domaine d’intervention, à impliquer avant tout les populations et les administrations locales. La Sicile entend contribuer à cet important engagement même avec son apport plus original qui découle de son histoire millénaire déployée géographiquement au centre de la Méditerranée et devenue au cours des siècles un point de croisement et de rencontre de nombreux peuples et de nombreuses cultures. Elle a été le lieu privilégié où des historiens, des idéaux, des ethnies et des provenances différentes ont pu vivre ensemble en générant des organisations sociales, des systèmes juridiques et des productions artistiques qui, à distance de siècles, indiquent encore une façon originale de cohabitation entre les peuple, en démontrant, encore une fois, que la paix et le développement sont des biens universels, alors que la guerre ne résout rien et complique tout. Aujourd’hui encore la Sicile est le lieu de confrontation et d’intégration de peuples et cultures différentes. Son histoire, la disponibilité de ses habitants, sa position géographique, continuent à en faire un lieu de rencontre et d’accueil sur ces rives de la mer d’Ulysse qui à des époques passées a vu se dérouler les premières tentatives de connaissance et d’intégration entre les peuples désireux de cohabiter en paix, à une période où la guerre apparaissait comme la seule façon de résoudre toute controverse. Notre modèle d’intégration se fonde sur la conscience qu’il faut partir du respect de l’identité de chacun, à partir de nous siciliens que nous pouvons nous définir “maîtres de maison”, et sur celle-ci construire des systèmes et des organisations civiles et sociales qui produisent une valeur ajoutée de civilisation et de progrès. Toute tentative de diluer sa propre histoire pour en construire une autre, risque d’engendrer des formes de participation et de cohabitation sans liens profonds avec les peuples et rarement capables d’avoir une incidence sur les problèmes plus importants de la nouvelle société que nous sommes appelés à construire ensemble. En vérité, les principes de liberté et de démocratie sont justement le terrain de confrontation commun sur lequel tous les hommes et les peuples peuvent déployer les énergies et les ressources dont ils disposent et qu’ils entendent mettre au service de l’édification du “bien commun”, point de repère que l’on ne peut éluder pour toute action politique. Le centralisme réaffirmé de ces principes nous rend conscients que liberté et démocratie ne peuvent faire abstraction d’un fondement objectif identifiable en la dignité de la personne humaine, quelque soit le système politique et quelque soit le lieu où elle vive. Il s’agit, pour ce qui est de notre histoire, d’un patrimoine dû à la tradition chrétienne. C’est à cette conscience renou- COPPEMNEWS LES RESOLUTIONS APPROUVEES PAR L’ASSEMBLEE GENERALE DE PALERME Les résolutions approuvées à Palerme par l’Assemblée Générale du Coppem des 20-21 novembre 2004 reflètent le schéma général de référence discuté à l’occasion de la première réunion pour l’année 2004 des Commissions Permanentes du Coppem, qui avait eu lieu à Athènes (Grèce) le 27 mars. Ce schéma prévoyait une formulation égale des résolutions avec une proposition analogue de la part des quatre Commissions, même dans la spécificité de chacun des quatre thème traités: pour la I Commission “Expériences de participation des pouvoirs locaux et régionaux euro-méditerranéens”, pour la II Commission “Immigration et Emigration, actions et instruments de la Coopération entre villes et régions euro-méditerranéennes”, pour la III Commission “L’Intégration euro-méditerranéenne des réseaux stratégiques infrastructuraux: l’exemple des transports”, pour la IV Commission “Culture et Tourisme: promotion et gestion de zones culturelles”. L’objectif partagé était celui de définir pour chaque thème une position claire sur la base des exigences prioritaires des Administrations Locales et des Régions des 27 Pays du Partenariat euro-méditerranéen. A la lumière de ceci, les résolutions proposées et approuvées visent à approfondir les contacts entre les représentants du Coppem, la Commission Européenne et la Ligue Arabe afin d’analyser ensemble les exigences et les solutions stratégiques et financières possibles, pour que les Administrations Locales et les Régions euroméditerranéennes puissent concourir de façon plus concrète aux processus de coopération pour le développement local dans le cadre du partenariat euro-méditerranéen et des soutiens internationaux adressés à cette zone. C’est en ce sens que tous les membres du Coppem participants à l’Assemblée ont approuvé à l’unanimité que toutes les Commissions désignent leur propre délégation, restreinte, qui rencontre à court terme les représentants appropriés de la Commission Européenne. Enfin, il est important de souligner que, les résolutions reportent clairement que chaque Membre des Commissions doit être considéré solidairement l’auteur du rapport de sa Commission et de ses conclusions relatives et que, dans ce rôle, il pourra être appelé à concourir à toutes les initiatives qui y seront reportées à l’égard des institutions et des organisations vers lesquelles la Commission pourra être invitée par les organes du Coppem à agir. Cela constitue un autre indice de la disponibilité des Administrations représentées dans le Coppem à concourir solidairement aux objectifs exposés. (m.r.) velée et profonde de soi que doivent faire appel également les autres traditions religieuses dans lesquelles est bien présente la valeur de la vie et le centralisme de la personne humaine. Dans ce cadre nous sommes sur le point d’accomplir deux importants objectifs qui entendent mettre au service de la cause commune que le Coppem soutient au sein de ses propres finalités. Le premier concerne la Tunisie, où dans une semaine nous ouvrirons “Maison Sicile”. Il s’agit de la deuxième de ces activités (la première a été ouverte à Paris il a quelques mois), qui entendent contribuer aux échanges non seulement économiques entre la Sicile et la nation qui nous accueille. Nous avons choisi le mot “Maison” justement parce que nous souhaitons que ce soit un lieu d’accueil aussi bien pour les Siciliens qui veulent investir en Tunisie que pour les entreprises JANVIER 2005 tunisiennes qui veulent avoir des rapports économiques avec nous. Mais cette initiative ne s’adresse pas seulement à ces deux nations mais également à vous tous pour que, à travers cette opportunité, vous puissiez connaître davantage et mieux, la Sicile, les opportunités qu’elle offre et les possibilités d’inter-échange qui existent. La seconde concerne le Maroc, avec lequel nous sommes sur le point de signer un accord de coopération dans tous les domaines, de celui économique à celui culturel, de celui artistique à celui artisanal, pour faire en sorte que les rapports qui historiquement lient ces deux importantes régions (je rappelle que la communauté marocaine est la deuxième par nombre de résidents parmi celles qui se trouvent en Sicile) s’approfondissent davantage. Avant de conclure je ne peux ne pas parler de la question de fond dont nous ne pouvons pas faire abstraction considérant la Méditerranée. Elle doit redevenir une mer de paix, de voyages et d’échanges commerciaux. Aujourd’hui malheureusement ce n’est pas comme ça. La contribution que la Sicile, comme de nombreuses autres régions, offre au processus de paix israélo-palestinien risque d’être formel si la paix ne met pas ses racines dans les terres tourmentées où l’on continue à mourir trop facilement. Le gouvernement italien a offert Erice comme siège possible de traités de paix résolutifs. La Sicile en serait honorée. Mais nous sommes encore loin de cela. Nous espérons que les derniers événements tragiques dans ces territoires constituent une accélération pour relancer un processus qui a du mal à se consolider, avant tout dans la conscience de ses habitants. Même le Coppem peut et doit fournir sa contribution et son engagement comme il a fait jusqu’à présent lors des nombreuses circonstances dans lesquelles il n’a pas manqué de lever sa voix pour rappeler à la nécessité d’une paix durable. A ce processus la Sicile contribue en diffusant la culture d’intégration et de cohabitation pacifique qui l’a rendue célèbre hier comme aujourd’hui. A ce processus nous tous ici réunis nous devons ajouter notre voix et notre engagement. C’est la raison pour laquelle je me sens impliqué dans le processus de coopération lancé par le Coppem et qui caractérisera mon engagement et ma présidence, ceci est le sens du rôle du Coppem dans la promotion de partenariats territoriaux pour la prospérité et le développement, ceci est le sens des responsabilités que chacun de nous prend pour construire un réseau dense de rapports et de dialogue entre les collectivités locales pour le co-développement durable, la stabilité, la paix et la prospérité. 7 SPECIAL ASSEMBLEE PRETS A AFFRONTER LES NOUVEAUX DEFIS 2010: une étape fondamentale à laquelle on ne peut renoncer Le secrétaire général du Coppem, Carmelo Motta, a résumé, devant l’Assemblée Générale, l’activité exercée lors des quatre premières années par le Comité et a analysé de façon critique la politique méditerranéenne de l’UE. De la signature de la déclaration de Barcelone, à aujourd’hui on ne peut pas dire que les objectifs fondamentaux fixés aient été respectés. Je ne suis pas inquiet du fait que la date de 2010 pour la réalisation de la zone de libre échange, ne puisse pas être respectée. Dans une grande stratégie politique, le déplacement d’une date, même de quelques années, ne fait pas l’histoire. La question centrale, qui se trouve en face de nous, selon le Coppem, est que nous n’avons pas réussi à créer les conditions fondamentales pour que la zone de libre échange naisse et soit un succès. Nous ne sommes pas encore prêts. Le Coppem, après des années de préparation s’est constitué à Palerme, à la fin de l’année 2000. il est né grâce à 8 la contribution déterminante du Conseil des Communes et des Régions d’Europe et de l’Organisation des Villes Arabes et grâce à l’apport d’autres représentants des autonomies locales qui ne faisaient partie d’aucune organisation internationale, comme, par exemple Chypre, Malte et la Turquie. Le Coppem n’est pas un réseau de Villes. On adhère au Coppem à travers les Associations nationales du CCRE et de l’OVA mais aussi d’Israël et de la Turquie qui expriment des délégués selon la population de l’Etat. D’après les statuts les membres du Coppem sont 205: 101 titulaires 101 suppléants + 3 de droit. Actuellement le Coppem comprend des villes, des Provinces et des régions de 28 Etats euro-méditerranéens; nous sommes en train de travailler pour que l’on ait à court terme cent pour cent des adhésions. Le Coppem est dirigé par un Conseil de Présidence dont le Président est le Président de la Région Sicilienne, Salvatore Cuffaro et le vice-président vicaire Omar El Bah- raoui, maire de Rabat. Les vice-présidents représentants des AA.LL de Grèce, Egypte, Pologne font partie du Conseil de Présidence représentants les Administrations locales de, Malte, Pays-Bas, Tunisie, Jordanie. L’action stratégico-politique du Coppem est définie à travers le travail de quatre Commissions consultatives: la première s’occupe de politiques institutionnelles, la deuxième de coopération entre les villes et les régions, la troisième de coopération économique et financière, la quatrième de culture, tourisme et environnement. La raison qui a inspiré notre politique est commune à toutes les associations d’Autonomies locales: rendre protagonistes du partenariat euro-méditerranéen les villes, les provinces et les régions. Renverser la même logique de la Déclaration de Barcelone qui assigne aux Autonomies locales un rôle, qui s’est avéré tout à fait marginal. Mais notre expérience a des aspects d’originalité, dont je voudrais brièvement parler. Le secrétariat de notre Association a son siège à Palerme, avec une structure permanente de 20 collaboratrices et collaborateurs et d’environ cinquante collaborateurs extérieurs, à titre gracieux, qui sont en grande partie des professeurs universitaires, des dirigeants syndicaux et d’entreprises. Nous avons été convaincus dès le début dans le Coppem, qu’une Association d’Autonomies locales qui s’occupe de partenariat euro-méditerranéen ne peut se limiter à demander plus d’espace politique et plus de ressources financières. Le risque des revendications nous le connaissons, c’est celui d’arracher quelque chose à l’intérieur d’une logique. Mais le point est justement celui de changer la logique qui a accompagné les politiques euroméditerranéennes des années passées. COPPEMNEWS Dans les politiques de l’Union Européenne durant toutes ces années les stratégies de développement économique et social selon une logique de programmation rigoureuse des ressources financières n’ont pas dominé. Une pluie d’interventions, des lenteurs bureaucratiques, un manque de coordination des interventions sectorielles, un choix des priorités peu clair et ainsi de suite. Dernièrement, il y a eu un renversement de tendance que nous apprécions mais que nous retenons encore insuffisant. Il faut, avec une grande détermination, promouvoir dans la rive méridionale et orientale de la Méditerranée le développement local, directement adressé, à travers les AA.LL, aux populations et aux citoyens qui doivent être le principaux bénéficiaires de la coopération Europe-Pays Partenaires Méditerranéens. Je sais, à ce sujet, que tout le monde se déclare d’accord. Mais le problème est la façon dont former ce “Capital social” sans lequel nos amis des Pays Partenaires Méditerranéens ne pourront pas faire décoller leurs Pays. Pour nous du Coppem, les politiques pour le développement local, ont toujours été, dès le début, notre obsession. A Marrakech en 2001, nos amis arabes ont fait approuver par notre Assemblée générale une résolution avec laquelle était demandée la constitution d’une Agence de développement euro-méditerranéen, promue par le Coppem, fondée surtout donc par des représentants des Autonomies locales pour leurs exigences de développement. Nous avons créer cette Agence, qui sera autonome par rapport au Coppem, mais nous retenons qu’elle puisse constituer une contribution significative pour réaliser la façon dont nous voudrions que se réali- JANVIER 2005 se un partenariat concret. C’est de cela que découle, dans cette logique, la constitution d’une Coordination socio-sanitaire de structures locales des systèmes de welfare des 35 Etats du Partenariat euro-méditerranéen. La collaboration entre Associations, Instituts de recherche, finalisées aux politiques euro-méditerranéennes non seulement est souhaitable mais elle est décisive. Au cours de ces années nous avons travaillé surtout sur quatre thèmes: La question migratoire, le partenariat économique et financier, les biens culturels, les systèmes de welfare. Nous avons produit un riche matériel qui est à votre disposition. Nous sommes en train de promouvoir des protocoles d’entente entre les Régions européennes et de la rive Sud de la Méditerranée, qui ne sont pas une nouveauté mais qui, si ils seront généralisés, peuvent constituer un grand fait politique. Face à des problèmes difficile et complexes, il faut unir les forces, s’échanger les expériences, éviter les erreurs qui coûtent cher; pour être réalistes nous devons définir notre conception qui parte des exigences réelles des partenaires, aussi bien européens que de la rive méridionale et orientale. Nous avons toujours pensé dans le Coppem que le partenariat euro-méditerranéen, ou il produit un avantage réciproque parmi ses contractants ou c’est une illusion. En ce qui nous concerne, également sur la base des penchants de notre Assemblée générale qui a eu lieu les jours derniers, nous sommes non seulement disponibles au dialogue entre les Associations qui s’occupent de partenariat euro-méditerranéen, mais nous sommes prêts, dès maintenant, à contribuer à identifier des synergies et des instruments opérationnels intégrés. Je ferais en effet beaucoup plus attention aux temps de notre initiative commune. Les temps sont très serrés. Si nous voulons avoir des retombées sur les processus réels nous devons définir une conception avec une certaine rapidité. J’insiste donc sur les instruments opérationnels intégrés. 9 SPECIAL ASSEMBLEE DE NOUVELLES INSTITUTIONS POUR LA POLITIQUE MEDITERRANEENNE Pellegrini repropose la création d’une banque euro-méditerranéenne et d’un comité d’élus locaux et régionaux Fabio Pellegrin, après avoir été pendant quatre ans à la tête du Coppem, a passé la mains au Président de la Région Sicilienne Salvatore Cuffaro. Toutefois il reste engagé pour l’affirmation conjointe du Processus de Barcelone. J’avais annoncé déjà depuis longtemps mon intention de laisser la Présidence du Coppem en raisons des nombreux engagements auxquels je devais faire face. Bien sûr, je suis conscient que pour atteindre les résultats positifs un engagement direct de celui qui croit en la validité du projet est nécessaire. Mais nous avons fait en seulement cinq ans une œuvre considérable. De même qu’un être humain arrive à l’enfance, le Coppem a sauté toutes les phases intermédiaires et il est devenu adulte: il doit seulement mûrir. Le travail et l’activité de ces cinq années sont documentés et je ne m’étendrai pas à en dresser la liste. Je me limiterai à quelques brèves considération sur les perspectives du Coppem. La première est celle d’aller de l’avant avec l’objectif de renforcer les 10 deux jambes qui le composent: celle des PTM et celle européenne, des Pays de l’Union européenne. Cette exigence est vitale pour atteindre l’objectif stratégique d’avoir un “Comité permanent d’élus locaux et régionaux” du processus de Barcelone, aux côtés de l’Assemblée Parlementaire déjà décidée. Notre requête est déjà partagée par le Comité des Régions et est déjà arrivée sur la table des Ministre des Affaires Etrangères à l’occasion de la Conférence de Naples de décembre 2003. a cette occasion, je me souviens, outre l’Assemblée Parlementaire fut décidée la constitution d’une Fondation pour la coopération culturelle dont le siège sera à la bibliothèque d’Alexandrie et d’un Guichet de la BEI. Nous devons insister pour avoir une réelle Banque euro-méditerranéenne, du moins pour l’opportunité d’avoir la participation de capitaux en provenance des Pays arabes. L’expérience du “Comité des Régions et des Pouvoirs locaux” nous a enseigné que pour atteindre notre objectif stratégique il nous faut l’appui du Parlement européen. Le député Cocilovo, duquel j’ai apprécié la contribution qu’il nous a fournie, s’est engagé en ce sens et cela a une valeur significative car il est Viceprésident du Parlement européen. Je suis certain que nous pourrions également compter, je le vois dans les expressions de consensus, également sur l’appui et l’engagement du député Musotto que je remercie également pour son intervention à notre Assemblée Générale. Je suivrai attentivement les travaux du Parlement européen pour utiliser votre disponibilité et avoir l’aide nécessaire pour la reconnaissance de notre œuvre. Dans les prochaines années, nous devrions continuer en tenant compte des développements possibles de la coopération en Méditerranée: que ce soit la “Méditerranée élargie” de l’Union européenne ou pas, avec les intégrations et participations éventuelles et nécessaires, le “Grand MoyenOrient” des USA qui a suscité de l’intérêt mais aussi de nombreuses réserves. L’Union européenne, en juin 2004, a approuvé une “Strategic Partnership” avec les Pays de la Méditerranée et du Moyen-Orient qui s’ajoute à la Politique européenne de voisinage (Pev, de mars 2003) et à la Stratégie de sécurité proposée par le Haut Représentant pour la Politique Etrangère et de Sécurité Commune (décembre 2003). Le document du G8 de juin 2004 sur la “Partnership pour le progrès et un futur commun avec la région du Moyen-Orient élargie”, représente un compromis entre l’initiative américaine et les objections soulevées par les européens et les arabes. La Pev a déjà produit la nouveauté de l’instrument européen de voisinage pour la coordination, jusqu’à 2006, des différents instruments financiers existants (outre Meda pour les Pays du Partenariat euroméditerranéen, Interreg, Tacis et Phare COPPEMNEWS pour ceux du Proche-Orient, etc.). La dotation financière indicative pour cette première phase sera de 955 millions d’euro et non seulement de 45 millions du programme Meda. Pour la seconde phase (2007-2013) un seul instrument juridique sera créé et une réduction du nombre des instruments financiers à six seulement est prévue dont deux, l’instrument de voisinage et de partenariat et l’instrument de stabilité (qui constitueront le programme Meda) concerneront les partenaires méditerranéens. Mais pour obtenir ces résultats appréciables il est nécessaire d’ôter les empêchements qui ont conduit jusqu’à présent à l’échec fondamental du processus de Barcelone. En premier lieu, aller au-delà de la coopération bilatérale entre les Etats pour une coopération bilatérale entre Union européenne et PTM en ouvrant des espaces significatifs à la coopération entre pouvoirs territoriaux, la seule qui peut donner une impulsion à tout le processus défini à Barcelone en 1995. Le renforcement du rôle et l’implication des collectivités territoriales doit être au sommet des objectifs de notre engagement et de notre travail. De même l’extension des espaces d’autonomie associative des pouvoirs territoriaux contribuera à la poursuite de l’ensemble des objectifs de Barcelone. L’Europe avec l’adoption de la Constitution européenne qui reconnaît le rôle fondamental des pouvoirs territoriaux et du Comité des régions, nous offre une rive comme point de repère et de soutien très importante. Egalement à cette occasion je sens le devoir de confirmer notre engagement à l’égard du respect des valeurs communes et pour la réalisation des réformes politiques, économiques et institutionnelles qui devront être nécessairement adoptées afin d’atteindre une paix stable comme condition de crois- JANVIER 2005 sance et de sécurité en Méditerranée et au Moyen-Orient. Une solution équitable du conflit israélo-palestinien, mère de toutes les tragédies et du terrorisme, reste préjudicielle et prioritaire. Nous nous trouverons probablement face à des processus de changement différenciés comme la réalité nous le montre déjà; des vitesses différentes dans la progression vers les changements (nous pourrions adopter un “indice de référence” (“benchmark”) pour mesurer également le progrès d’intégration au marché unique européen). Qui le voudra pourra aller plus vite sans attendre les autres; pour ne pas apparaître indifférents, il ne faudra imposer à personne des directions ni des vitesses perturbantes et déstabilisatrices. Personnellement, je me suis déjà abondamment enrichi dans ce voyage de cinq années fait ensemble. Je ne me suis jamais senti en difficulté, je ne me suis jamais senti différent parmi des différents. Certainement les différences existent, mais elles n’ont jamais été discriminantes ou ont conditionné notre expérience au point de nous faire créer des rapports et des liens d’amitié même personnelle. Pour cela je vous remercie fortement. Nous devrions continuer à aller de l’avant patiemment, la constance et la détermination des fourmies. Je trouve très approprié la toile que maître Isgrò m’a dédiée au nom de vous tous. En effet je me sens vraiment un Président fourmi, qui déteste les lueurs des feux de paille, pour travailler tenacement et même dans l’obscurité pour construire le futur. Même es changements quand ils surviennent de façon imprévue et inattendue sont toujours le fruit d’une longue préparation politique et culturelle patiente. Je crois que ce qu’a écrit le philosophe Todorov quant à l’unité européenne et la fatigue qu’elle requiert vaille également pour nous, lorsqu’il la compare à un bricolage d’artisans qui unissent les matériaux antiques pour construire des choses nouvelles. Nos matériaux sont parmi les plus antiques et les plus riches de la civilisation humaine, nous construirons certainement des choses nouvelles et remarquables. 11 SPECIAL ASSEMBLEE AUTONOMIES REGIONALES UNIES POUR LE DEVELOPPEMENT Le Président de l’Assemblée sicilienne, Guido Lo Porto, relance le rôle de l’Agence pour les politiques méditerranéennes de Roberta Puglisi La Sicile, île située à l’extrême sud du territoire de l’Union Européenne, voit en l’opportunité d’attraction de capitaux, dans cette phase de transition de l’économie globale vers de nouveaux agencements géostratégiques, une occasion unique pour combler son écart du reste de l’Italie et de l’Europe, en tirant profit du processus d’émancipation des économies des pays méditerranéens de la sphère du sous-développement et de la marginalisation économique. Le Coppem, durant ces années, a joué un rôle décisif dans le cadre du Processus de Barcelone. Aujourd’hui, le comité permanent est arrivé à sa sixième Assemblée Générale, qui a vu une participation nourrie de représentants institutionnels de la zone euro-méditerranéenne. Monsieur le Président, selon vous, les objectifs et les stratégies du Coppem sont-ils sur la voie de la “nouvelle” politique européenne? Je suis heureux que le Coppem ait son siège à Palerme, capitale de la Sicile, donc, en tant que Siciliens nous ne pouvons pas ne pas mettre l’accent sur l’importance de la participation à plein titre des pays de la rive Sud du bassin méditerranéen aux processus économiques, politiques et sociaux européens. Selon cette approche globale, lancée par la Conférence de Barcelone il y a neuf ans, au mois de novembre, le Coppem est en train de travailler afin que soit réalisé la partie du présupposé selon lequel, il ne peut y avoir de développement consistant, diffusé et durable en Europe (comme dans tout l’occident) si l’on n’ôte pas les obstacles sociaux et culturels qui s’interposent dans la participation de pays, économies et communautés, historiquement différenciés mais géographiquement 12 en contact avec les frontières de l’Union. La Sicile joue un rôle central dans la zone euro-méditerranéenne? Les contributions que notre Ile peut apporter au processus d’intégration culturelle, sociale et économique de la zone méditerranéenne sont et pourront être, dans les prochaines années nombreuses, qualifiées et significative. A titre d’exemple, avec la signature du Traité d’Amsterdam, l’Union a défini le cadre d’une ‘politique commune de défense et de sécurité’, renforcée par la Déclaration de Laeken des 14 et 15 décembre 2001, de la Déclaration de Nice de 2002 et disciplinée par l’art.41 de la Constitution européenne approuvée en octobre de cette année, qui envisage pour le futur proche la formation d’une armée européenne. La Sicile ne pourra qu’être protagoniste de ce processus, en vertu de la position stratégique dont elle jouit au sein de l’échiquier euroméditerranéen, croisement de paix et de sécurité entre l’Occident européen et l’Orient caractérisé par une recrudescence du conflit israélo-palestinien et du terrorisme de matrice islamique. Il ne suffit pas jouir d’une position géopolitique privilégiée. Quel apport concret la Sicile peut-elle donner? La Région Sicile peut offrir d’importantes contributions au processus euro-méditerranéen dans divers secteurs. Nous référant au ‘partenariat culturel’, je crois que les Universités et les Instituts de recherche siciliens, tout comme ceux d’autres régions européennes, peuvent contribuer de façon décisive à vaincre le germe du fondamentalisme et de la radicalisation, en ouvrant de façon croissante ses propres portes aux jeunes maghrébins, libyens, égyptiens, israéliens, syriens, palestiniens, pour l’apprentissage d’une langue communautaire et pour la réalisation de mastères et d’expériences de haute formation. En matière de ‘partenariat environnemental’, la tutelle de la biodiversité présente en Méditerranée constitue une priorité de notre Région qui s’inscrit parfaitement dans le contexte de cette politique euro-méditerranéenne. En ce qui concerne le ‘partenariat énergétique’, la Sicile, dans le cadre de la politique énergétique nationale, est depuis longtemps engagée dans la promotion des énergies renouvelables (surtout celle éolienne et solaire, considérées les énormes potentialités de l’Ile). Vu que le transport du gaz naturel représente le futur de l’indépendance énergétique de l’Union européenne, comme il a été mis en évidence par le meeting Euromed des ministre des affaires étrangères européennes du 22 avril 2002 à Valence, il ne faut pas négliger que la Sicile constitue un centre stratégique de tri des ressources de gaz libyen et algérien en Italie et en Europe. A propos du ‘partenariat économique’, le passage au programme financier MEDA II, qui dispose d’un budget de 5,3 milliards d’euro pour la période 2000-2006 et qui finance aussi bien les programmes bilatéraux que ceux de coopération régionale, constitue un fait en soi avantageux qui produit quand même des reflets positifs en matière de ressources financières allouées dans des zones proches des côtes sici- COPPEMNEWS liennes. La création de la zone de libre échange en 2010 offre en outre une opportunité sans précédent de réaliser de nouveaux investissements en Sicile, facilitant le processus d’internationalisation des PMI siciliennes et de pénétration des produits typiques locaux. Quels sont, après neuf ans, les obstacles au Processus de Barcelone? En premier lieu, il faut signaler l’exigence de pacification dans la zone moyenorientale. Il n’apparaît pas discutable que l’avenir de la zone de libre échange dépende étroitement de l’évolution de la situation au Moyen-Orient et par la cessation de l’urgence terroriste. En second lieu, il faut signaler les obstacles qui se réfèrent à l’inaccomplissement des investissements et des investissements directs étrangers en particulier, dont les effets se répercutent sur l’accélération du développement économique des pays partenaires méditerranéens. Il est clair que les investissements directs européens sont encore accordés de préférence à des pays d’autres zones émergentes, comme ceux de l’Europe centrale et orientale, de l’Amérique latine ou de l’Asie, par rapport à la zone euro-méditerranéenne. Il faut donc renforcer de manière encore plus décidée les instruments financiers à employer dans la zone méditerranéenne. Le marché commun européen, après l’élargissement à l’Est, est devenu le plus grand de la planète. Comment intercepter les avantages? Il faut, entre-temps, se doter d’un réseau efficace d’infrastructures, rendre la législation fiscale régionale “appétissante” pour les entreprises et enfin stipuler des accords de type commercial et stratégique, dans les limites reconnues par la réforme du Titre V de la Constitution italienne, avec d’autres Régions européennes et non, de préférence par rapport à celles situées dans les Pays de la Méditerranée. Quelles sont les initiatives de la Région JANVIER 2005 sicilienne au soutien de la politique euroméditerranéenne? Un premier pas important en avant a été accompli par la Région avec la création de l’Agence pour les politiques méditerranéennes (art.15 loi régionale 2003, n°20) dotée de personnalité juridique de droit public et d’autonomie organisationnelle et comptable. Les tâches de cet organisme sont multiples et visent tous à attribuer à notre Région un rôle de protagoniste sur l’échiquier méditerranéen. L’Agence naît comme une institution de coopération décentralisée du développement et des relations diplomatiques et internationales, avec les fonctions de Guichet pour les entreprises locales concernées par les programmes de financement prévus par le Partenariat; consultation à des organismes publics et privés dans la réalisation de projets à financer de la part de l’Etat, de l'Union européenne et des autres institutions internationales; réalisation d’initiatives pour le renforcement, dans la zone euro-méditerranéenne, du dialogue entre les cultures et les civilisations, la promotion et la sauvegarde des droits fondamentaux. Pour la réalisation de ses propres finalités, l'Agence pourra stipuler des conventions avec des organismes et des instituts spécialisés, publics et privés. Aux côtés de la création des Maisons Sicile (art.89 de la loi régionale 26 mars 2002, n°2), l’Agence euro-méditerranéenne représente une réalité juridique dont la réalisation pourrait constituer un pas en avant décisif sur la voie de la coopération sousrégionale euro-méditerranéenne. La Sicile est une région de l'Union européenne frontalière avec l’Afrique du nord. A ce propos, quelles sont les initiatives pour la promotion du développement des activités financières des pays tiers qui ont souscrit la Déclaration de Barcelone? L’institution du Centre euro-méditerranéen ‘off-shore’ de services financiers et d’assurance, a été prévue où agiront des sociétés de crédit, d’intermédiation mobilière, société d’assurance, sociétés financières qui recueillent des fonds sur les marchés internationaux. Les revenus produits par le Centre bénéficieront d’une réduction de la quote-part IRAP du 50%, de l’exonération des taxes sur les concessions régionales et du paiement en mesure fixe et réduite des droits d’enregistrement, d’hypothèques et cadastraux. Les avantages fiscaux sont accordés exclusivement par rapport aux opérations avec les Pays partenaires du processus euro-méditerranéen. Nous souhaitons que les mesures fiscales d’avantage pensées par la Région se traduisent dans une réelle opportunité de développement de l’économie sicilienne en vue de l’ouverture de la zone de libre échange. Dans le cadre de la récente rédaction de la Charte européenne des régions et des pouvoirs conférés en matière de politique étrangère aux régions italiennes par la réforme du Titre V de la Constitution, quelles sont vos attentes? Je souhaite la création de partenariats institutionnels et d’entreprises efficaces entre notre région et certaines Régions de la Méditerranée, de l’Europe et du monde, en faisant une référence particulière aux régions qui maintiennent, à l’intérieur de chaque état, une forte connotation autonomiste, comme par exemple la Catalogne. Sur la base de ce qui est prévu par les nouvelles normes de la Constitution, et aussi par le projet de statuts que le Parlement sicilien est en train d’élaborer ces jours, la Région Sicilienne non seulement pourra coordonner ses propres politiques avec les autres régions d’états étrangers mais elle pourra stipuler des conventions et des accords de nature économique, culturelle et sociale avec d’autres organismes exponentiels situés dans les Etats membres et dans les Pays impliqués par l’euro-partenariat méditerranéen. 13 SPECIAL ASSEMBLEE L’EXPERIENCE DES COMMUNAUTES LOCALES POUR FAVORISER LE PARTENARIAT Le maire adjoint de Palerme, Dario Falzone, voit dans l’amélioration de la qualité de vie, la base pour des communications originales de Dario Falzone, Maire adjoint de Palerme Palerme, la Sicile et la Méditerranée sont des réalités reliées entre-elles et qui ne peuvent être séparées. Nous sommes au centre, non seulement au centre géographique, tant si l’on considère l’axe Nord-Sud que Est-Ouest, mais nous sommes au centre conceptuel de cette zone géopolitique, qui est le centre des trafics commerciaux, centre des mouvements culturels de ce bassin des civilisations. Nous sommes un “pont”, et nous nous vantons d’avoir, parmi les européens, des capacités de compréhension des autres peuples riverains qui ne se trouvent pas facilement dans les autres régions de notre Continent. Nous sommes donc un lieu de rencontre, et nous sommes heureux de l’être. Palerme est un de ces lieux privilégiés de la planète où les hommes se rencontrent, se respectent, s’estiment et s’apprécient pour les différences, sans violence ou tentatives d’homologation obligée. L’esprit de Barcelone, pour la partie qui prévoit le développement des ressources, la compréhension entre les cultures et la stabilisation de la paix, réside à Palerme déjà depuis des siècles. Toutefois, cela ne peut être suffisant. Les raisons de tension sont toujours latentes et en tant que représentants des communautés nous devons mettre en œuvre tous les efforts, activités et idées pour un développement également économique de la zone. Le développement économique, en effet, n’est pas seulement un acte dû comme levier pour l’amélioration générale des conditions de vie, mais c’est un instrument si ce n’est de pacification totale, sûrement d’allègement des tensions. Et, malheureusement, dans certaines régions les tensions ne cessent pas et par 14 conséquent, toutes nos populations, même en en ayant le droit, ne peuvent pas vivre tranquillement. C’est aussi dans cette optique que se posent le partenariat euro-méditerranéen, la zone de libre échange en cours de constitution et l’élargissement de l’Union Européenne aux nouveau Pays, et parmi eux Malte et Chypre. Les institutions supranationales ont la nécessité de l’expérience des réalités locales, car les accords entre états et institutions internationales, d’un côté voient les entités territoriales locales de plus en plus impliquées, et de l’autre, sont parfois difficilement perceptibles par la majeure partie des citoyens, au moins dans l’immédiat. Les pouvoirs locaux peuvent intervenir, au sein des accords cadre entre les états, dans différentes matières sur lesquelles est évaluée la qualité de vie. Je pense, par exemple, aux problèmes environnementaux comme la pollution de l’air et des eaux. Les problématiques liées à la pollution de la Méditerranée, par exemple, peuvent trouver une solution uniquement sur la base d’un accord et d’un en- gagement général et les pouvoirs locaux sont de plus en plus appelés à la mise en œuvre et à la vigilance. Dans le cadre de l’amélioration de la qualité de vie l’échange de connaissances en matière socio-sanitaire est en outre important: il est intolérable qu’aujourd’hui encore dans certaines zones de la zone on ait une incidence de maladies totalement enrayées ailleurs. La collaboration scientifique tant médicale que de la médecine vétérinaire, les expériences de prévention et de prophylaxie doivent circuler davantage entre les deux rives du bassin méditerranéen. Mais il faut prévoir une implication plus forte des réalités territoriales en ce qui concerne le rapprochement législatif entre les divers états, une matière vaste et dur d’accès. Ce n’est pas un travail simple et souvent ce n’est pas de notre ressort, mais la libre circulation des fonctionnaires administratifs, la connaissance directe des normatives appliquées, la solution des problèmes trouvée dans un état plutôt que dans un autre peuvent contribuer à moyen terme à une conception commune du rôle public et à la création d’une classe dirigeante “euro-méditerranéenne” d’aide et de support aux administrateurs et de balancement à la direction nord-européenne. Nous devons être satisfaits pour l’élection du président de la Région Sicilienne, Salvatore Cuffaro, au sommet du Coppem, car il saura donner une empreinte sicilienne et sa guide pourra constituer une opportunité importante pour faire émerger la contribution de notre Ile à la résolution des problématiques mentionnées plus haut. Comme Administration, nous sommes orgueilleux d’avoir accueilli la sixième assemblée générale; du reste ce n’est pas la première fois qu’à Palerme et en Sicile se déroulent des réunions du Coppem à des niveaux différents. COPPEMNEWS PROJETS COMMUNS POUR UNE IDENTITE COMMUNE Le président de la province régionale de Palerme, Francesco Musotto, propose une implication plus large des forces rurales et des entrepreneurs de Francesco Musotto Président Province régionale de Palerme La frontière méridionale de l’Union Européenne comme moteur dans le processus de création d’une grande zone de paix dans la région euro-méditerranéenne. Paix non pas comme objectif abstrait que tout le monde déclare de poursuivre dans sa propre action politique mais comme réalisation concrète d’un dialogue intense entre les différentes cultures de la Méditerranée, d’une intégration économique et sociale basée sur l’égalité de la dignité, de projets de développement communs qui unissent les acteurs non pas sur la base de la similitude de leur statut institutionnel mais de l’identité des intérêts. Jamais comme dans cette période ce grand défi lancé à Barcelone en 1995 se présente comme un impératif pour l’Union Européenne et pour tous les sujets institutionnels des Etats membres. Jamais comme maintenant il est fondamental de rénover et renforcer le partenariat euro-méditerra- JANVIER 2005 néen en recoupant un rôle primaire aux Régions et Provinces. Les Autorités territoriales, en effet, peuvent mettre en œuvre des projets de coopération qui visent au maximum l’effectivité et qui soient partagés davantage par les citoyens et par les entrepreneurs mais toujours insérés dans un cadre de développement d’ensemble tracé par l’Union Européenne. L’insécurité dans laquelle le monde entier est en train de vivre est l’exemple tragique de ce qui se passe lorsque le dialogue et la coopération ne réussissent pas jusqu’au bout à être un moment de cohésion entre les peuples, les civilisations, les ethnies et les religions. L’Union Européenne, après la chute du mur de Berlin, doit contribuer avec toutes ses énergies et avec toutes ses meilleures ressources à raccourcir les distances qui aujourd’hui semblent de pouvoir être comblées, à créer les conditions pour que le dialogue et la diplomatie puissent consentir de nouer le lien nécessaire pour que du Nord au Sud on parcourre tous ensemble vers le progrès. La Province de Palerme au cours de ces années a promu, en accord avec les institutions européennes, un dialogue serré entre les entrepreneurs siciliens et ceux de l’Afrique du Nord et du bassin méditerranéen tout entier d’où sont nés d’importants projets de collaboration. Nous avons participé à de nombreuses initiatives européennes adressées aux jeunes pour les former comme des citoyens de l’Union, les éduquer à la tolérance et au dialogue. D’autres dédiées aux administrateurs locaux pour les impliquer dans le parcours de croissance de l’Union. Maintenant il est temps de renforcer cet engagement, en l’instant dans un effort commun vers le grand rendez-vous avec la Zone de libre échange de la Méditerranée. En 2010 tout le monde devra être prêt à jouer son rôle. 15 SPECIAL ASSEMBLEE STRATEGIE UNITAIRE POUR LE PARTENARIAT Le Vice-Président du Parlement Européen, Luigi Cocilovo, demande des ressources adéquates et des instruments efficaces pour les régions méditerranéennes Le député Luigi Cocilovo a adressé à l’Assemblée Générale du Coppem les salutations du Parlement Européen, en exaltant le rôle des autonomies locales et régionales dans la perspective du partenariat euro-méditerranéen. La reconnaissance du travail effectué par le Coppem au cours de ces années me semble juste et non pas rituelle. Evidemment les limites et les difficultés n’ont pas manqué mais ils doivent être reconduits de façon plus générale aux contradictions et aux retards qui caractérisent encore le développement de la coopération et de l’intégration des pays du bassin de la Méditerranée, environ dix ans après la déclaration de Barcelone de 1995. Plus que nous pencher sur les retards, je crois qu’il est utile de relancer certaines priorités et de signaler les cohérences nécessaires pour renforcer le processus de partenariat pour le développement EuroMed. Je voudrais souligner ici surtout trois questions. 1) le complètement à 25 Pays du parcours d’élargissement de l'Union et l'approbation du nouveau traité constitutionnel doivent libérer des sensibilités, 16 des engagements politiques et des ressources pour relancer le défi d’un rôle unitaire et de la valeur politique ajoutée de l'Europe sur la scène moyenorientale. Le manque d’une résolution des problèmes présents depuis longtemps (question palestinienne et rapports avec Israël) et le drame des nouvelles nécessités naissantes (Iraq) constituent un frein, si ce n’est un réel sabotage, aux potentialités de développement du partenariat euro-méditerranéen. L' Europe a mis sur le terrain, dans cette direction, surtout des divisions et des incertitudes, ne réussissant pas à représenter une alternative crédible à l'unilatéralisme américain et à la suggestion de réduire à l'option militaire l'engagement à affronter la menace du terrorisme, à poursuivre le développement de la démocratie à travers la confrontation et le dialogue, à affronter des crises économiques et sociales avec les instruments de la coopération. 2) Un nouveau cadre différent de souffle politique stratégique est donc nécessaire mais il ne serait pas suffisant. Nous avons besoin aujourd’hui de mettre sur le terrain un cadre plus vaste et articulé d’ins- truments, en allant au-delà de l’effort et de l’engagement des institutions de gouvernement des pays adhérant au processus de Barcelone. La même perspective de la zone de libre échange en 2010 pourrait résulter irréaliste voire contradictoire si, entre-temps, nous ne réussirons pas à donner davantage d’espoir à la confrontation et au dialogue culturel, outre qu’à des synergies et des engagements qui impliquent les secteurs sociaux, productifs, formatifs des pays impliqués. Pour ces raisons, aux côtés des acteurs intergouvernementaux, je trouve indispensable la relance d’une subsidiarité vertueuse et engagée, qui valorise non seulement l’Assemblée interparlementaire rénovée, mais aussi le forum social et des ONG; les organismes promus par les Universités et par d’autres acteurs du secteur formatif et culturel; les coopérations entre associations du monde productif et des systèmes d’entreprise. 3) Ceci est le cadre de référence qui peut valoriser au mieux le rôle et l'initiative du Coppem, comme instrument des conceptions et des expérimentations coopératives mis sur le terrain par le système des autonomies locales et des institutions régionales de la zone. Il ne s’agit pas de se réfugier dans une présomption improbable d’autosuffisance, mais de contribuer à renforcer également les actions de partenariat régional et horizontal au sein d’une inspiration stratégique commune et de favoriser des synergies entre sujets institutionnels, sociaux, productifs et des structures de recherche/formation, qui puissent devenir le moteur de projets de soutien au développement local. A partir de cela, il sera plus simple et, en même temps, juste de vérifier la conformité et l’efficacité des ressources et des instruments d’intervention mis à disposition par l'Europe pour soutenir le partenariat euro-méditerranéen. COPPEMNEWS LA JORDANIE RENFORCE LES MUNICIPALITES LOCALES Engagement concret en direction du développement économique et social DECENTRALISATION DES POUVOIRS LOCAUX de Nino Randisi Le ministre des Affaires Municipales de Jordanie, Mme Amal H. El Farhan, (dans la photo) à l’occasion de la sixième Assemblée du Coppem, en confirmant le plein soutien de son Pays au processus d’intégration des peuples euro-méditerranéens, soulignant que les rapports et la coopération entre les institutions locales de la zone euro-méditerranéenne constituent un facteur de stabilisation dans le processus de paix, a déclaré que «le Coppem au cours de ces années a agi pour élaborer un nouveau cadre d'action afin de donner une nouvelle impulsion au partenariat euro-méditerranéen qui voit, réellement, la création d’une zone de paix et de stabilité basée sur le respect des droits fondamentaux, l'institution d’une zone de prospérité partagée mais aussi la contribution vers une meilleure compréhension réciproque entre les peuples de la région». La ministre a en outre fait référence à la nécessité «d’accélérer le rythme d’un développement socio-écono- JANVIER 2005 mique durable en améliorant les conditions de vie de ces populations, en augmentant enfin le niveau d’occupation et en réduisant les disparités de développement dans la région euro-méditerranéenne». Selon Mme Amal El Farhan il est important d’«encourager la coopération et l'intégration régionale à partir des municipalités, de sorte qu’elles deviennent des unités pour le développement économique et social». Et c’est justement parce que la Jordanie devra être de plus en plus à même de s’en remettre à un modèle de développement endogène que le Roi Abdullah a entrepris, depuis 1999, un profond processus de réformes, finalisé à la libéralisation du commerce et à l’intégration au niveau régional et global; à la redéfinition du rôle de l’Etat avec la mise en place de vastes programmes de privatisation; à l’encouragement aux investissements productifs export-oriented; à la réduction du taux de chômage et de pauvreté. Ces réformes ont commencé à produire des résultats à partir de l’an 2000 sur le front macro-économique et ont vu un impact significatif sur le train de vie de la population. Dans une zone à l’énorme intérêt stratégique et économique comme celle de la Méditerranée, le processus d’intégration politique, économique et sociale entamé par la Déclaration de Barcelone nécessite la participation de tous les niveaux institutionnels des Pays membres, à savoir les 25 Pays de l’Union Européenne et les 10 de la rive sudorientale du bassin. Les Administrations locales et les Régions doivent donc contribuer de façon déterminante au soutien de ce processus et, dans ce but, il faut qu’elles intensifient l’échange de connaissances et d’expériences ainsi que l’étude partagée d’initiatives qui visent une coopération réelle entre les communautés, pour qu’elles se développent de façon harmonieuse dans la paix. La Région Sicilienne, en collaboration avec le Coppem et le Gouvernorat de Qalyubiya (Egypte) est en train d’organiser des journées de rencontres dans le but d’échanger les connaissances et expériences entre les dirigeants et les représentants du Gouvernorat de Qalyubiya et ceux de la Région Sicilienne, de la Province de Palerme et de la Municipalité de Palerme, les représentants du monde académique et les chefs d'entreprise, sur le thème du développement local et sur les structures institutionnelles, normatives et associatives les plus appropriées pour atteindre cet objectif. Il s’agit de confronter différents modèles de décentralisation des pouvoirs locaux, les résultats déjà obtenus à travers leur application ou qui pourraient être obtenus; en outre, les coopérations avec le secteur public, le secteur privé, les organisations sans but lucratif, pour la gestion des services aux communautés locales et pour le développement socio-économique seront également évaluées. 10 dirigeants et administrateurs du Gouvernorat de Qalyubiya seront reçus à Palerme pour toute la durée des rencontres. (m.r.) 17 VERS 2010 2010: UNE PERSPECTIVE REELLE POUR LA CROISSANCE EN MEDITERRANEE A Catane, Congrès international sur l’efficacité du partenariat économique et culturel Neuf ans après la signature de la Déclaration de Barcelone et, en cette année de réunification des Pays de l’Est à l’Europe communautaire, il faut ouvrir une réflexion sur le thème du Partenariat Euro-méditerranéen et sur le rôle que les Autorités Locales revêtent dans les nouvelles stratégies liées à l’Europe élargie. Il semble évident que les paramètres qui ont inspiré le Processus de Barcelone (de nature essentiellement intergouvernementale) changent avec l’avènement de la politique de Voisinage et avec la construction de l’ “anneau des amis voisins” autour des frontières de l’Europe élargie. Leur principe inspirateur tend à créer une zone de co-développement où les Pays Partenaires du Voisinage peuvent tout partager avec l’Europe “excepté les institutions”. Cette stratégie met donc en lumière la nécessité d’impliquer également les autres acteurs de la coopération et, dans ce contexte, les Autorités sous-nationales sont appelées à exercer un rôle de co-protagonistes. En effet, si la Déclaration de Barcelone énonce, comme principe, la promotion de formes d’association entre les Pouvoirs Locaux euro-méditerranéens, la Commission Européenne ne s’est jamais dotée, jusqu’à aujourd’hui, d’un instrument opérationnel à même de supporter efficacement des politiques de coopération entre les autorités locales des deux rives de la Méditerranée. Toutefois, les activités entreprises, au cours de ces neuf années, par les Pouvoirs Locaux en faveur de la coopération décentralisée euro-méditerranéenne (la Conférence des Villes Méditerranéennes à Barcelone en 1995, le Sommet des Villes Méditerranéennes de Marseille en 1998 et de Gênes en 2000, la Commission Euroméditerranéenne d’Eurocities et l’institution du Comité Permanent pour le Partenariat Euro-Méditerranéen des 18 pouvoirs locaux et régionaux – Coppem) ont poussé la Commission Européenne à se doter, dans le Document de Stratégie régionale 2004-06, d’un instrument spécifique au soutien de la coopération décentralisée sur les thèmes du développement local durable, de la gouvernance locale, de la mobilité urbaine, de la gestion des ressources culturelles, du welfare urbain et des politiques d’inclusion sociale des migrants et de tous les secteurs qui, en dernière analyse, peuvent être poursuivis avec davantage d’efficacité par les pouvoirs territoriaux. Cette nouveauté très importante, bien qu’elle soit faiblement dotée du point de vue financier, mais décisive pour sa valeur “politique” dans la reconnaissance aux Autorités Locales du rôle d’acteurs des dynamiques euro-méditerranéennes, accompagne le lancement de la Politique de Voisinage et de la reconnaissance de la coopération territoriale comme tendance prédominante des Politiques de Cohésion 2007-2013. La poursuite des nouveaux objectifs prévus dans la prochaine programmation des fonds structuraux 2007-2013 sera précédée par le lancement pilote du Nouvel Instrument de Voisinage pour 2004–06 à valoir sur les fonds FESR en provenance d’Interreg, et pour ce qui est des Nouveaux Voisins de la Méditerranée, sur les fonds MEDA. L’approche traditionnelle, intergouvernementale qui parte du haut, de la coopération au développement doit donc être remplacée par une approche de participation, qui parte du bas, qui soit capable d’impliquer tous les acteurs territoriaux du développement, parmi lesquels sont appelés à jouer un rôle vital les Autorités Locales. Ce qui vient d’être dit impose aux Autorités Locales une profonde réflexion et une prise de co-responsabilité pour atteindre l’objectif de créer une zo- ne de Voisinage fondée sur la sécurité, la stabilité et le développement durable. Pour approfondir l’examen du rôle des pouvoirs locaux, en particulier celui sicilien, dans les politiques de coopération euro-méditerranéenne, à Catane, les 10 et 11 décembre dernier, a eu lieu la Conférence internationale “Vers 2010 – la Sicile et les pays de la Méditerranée dans le Partenariat économique et culturel ”. La rencontre, organisée par la Province de Catane, en collaboration avec le Coppem, a vu la participation de délégations influentes de huit Pays riverains méditerranéens, composées d’ambassadeurs, de représentants des gouvernements centraux et locaux, du monde académique et de l’entreprise. Aux travaux ont participé des représentants de la Commission Européenne, de la European Training Foundation, du Ministère des Affaires Etrangères italien, de la Région sicilienne et de nombreux organismes nationaux et internationaux engagés dans le développement de la zone méditerranéenne. L’assise de Catane, a repris, donc, la proposition (invoquée également par d’autres acteurs du monde de la coopération) pour donner vie aux Partenariats Territoriaux pour le Développement et la Coopération. La poursuite concrète de cette proposition est rendue plus faisable par l’harmonisation, prévue par la Politique de Voisinage, d’instruments externes et internes de l’UE et par la reconnaissance d’un rôle actif des Autorités Locales et des acteurs du territoire dans le cadre de la coopération décentralisée et de celle transnationale. En conclusion de la réunion ont suivi trois workshop sur: “La Politique de voisinage, le développement local et la gestion intégrée du patrimoine culturel euro-méditerranéen”. Dans les pages suivantes la synthèse des travaux. COPPEMNEWS 2010… Politique de voisinage et développement local d’Alberto Tulumello Le thème de la “gouvernance” locale dans le cadre de la politique de voisinage qui s’adresse également aux pays tiers méditerranéens et le thème du développement local comme modalité et instrument de la coopération territoriale euro-méditerranéenne sont les deux côtés de la même médaille. Ils traduisent tous deux la nouvelle prise conscience croissante de la multiplicité des niveaux des processus politiques, économiques et sociaux. A côté du rôle déterminant des Etats et des sujets économiquement forts (les grandes entreprises et les grands acteurs de l’innovation technologique), un rôle tout aussi important est joué par les niveaux décentralisés et territoriaux du gouvernement local et par la vitalité économique de la société civile qui s’exprime dans le développement local et dans les sujets producteurs moyens, petits et très petits, enracinés dans le territoire et dans les cultures locales. La “gouvernance” locale décrit au niveau politique et administratif et sur le terrain de la construction et de l’ap- JANVIER 2005 profondissement de la démocratie, ce que le développement local indique au niveau économique et sur le terrain de la responsabilité des acteurs locaux dans la construction de la prospérité et du bien-être partagé. Le Partenariat euro-méditerranéen selon les indications de la déclaration de Barcelone (1995) trouve dans la Politique de voisinage, lancée récemment par l’Union Européenne, un cadre dans lequel les objectifs généraux se renforcent et se consolident, le premier de ceux-ci est la construction en Méditerranée d’ “une zone de bien-être et de prospérité partagée”. La dimension territoriale reçoit de ce même concept de “politique de voisinage” – la nécessité de bon voisinage et de partage, l’opportunité de contamination des processus de construction de la bonne politique et de la bonne économie – une confirmation et un renforcement. La “gouvernance” locale et l’extension de la responsabilité des acteurs politiques et civils aux niveaux les plus proches des citoyens d’un côté et, de l’autre, le développement local, à savoir le développement en partant du bas, partagé par les citoyens et qui valorise les spécificités culturelles (multiculturelles) des populations et des communautés locales, sont l’instrument principal pour faire un bon partenariat et pour mettre en place des politiques de voisinage. Les interventions au Workshop ont articulé, selon différents points de vue et avec une richesse d’accents et de perspectives qui, ne serait-ce qu’il y a quelques années, aurait été inconcevable, ces concepts et cette prise de conscience du rôle des pouvoirs locaux et des acteurs locaux. Dans la diversité et la multiplicité des accents et des arguments utilisés par ceux qui sont intervenus au nom et pour compte de réalités locales et d’organisations de toute la zone (Tunisie et Turquie, Sicile et Organisations européennes) une culture partagée semble se développer et être de plus en plus diffuse sur le thème du séminaire en question et les différentes contributions se sont intégrées et complétées l’une l’autre. Ainsi, le Secrétaire Général du Gouvernorat de Kairouan a illustré la complémentarité entre économie et culture dans le développement local et la liaison vertueuse entre concurrence et compétitivité, à la base de l’efficacité avec la coopération rendue possible par la dimension locale et par la “gouvernance” locale. Dans ce cadre, la croissance de l’économie et l’innovation s’unissent en réponse aux besoins locaux des citoyens, aux besoins d’emploi en particulier, dans le cadre des spécificités culturelles des différents territoires. L’implication active des autorités locales est à la base de tout le processus. Leo Urbani nous a rappelé à quel point le terri- 19 VERS 2010 toire est à la base de toutes les ressources et de quelle façon la destruction de l’agriculture de subsistance ait entraîné des dégâts sociaux aussi bien dans les pays arriérés que dans les pays avancés et qu’il faut reprendre la dimension territoriale et locale dans le cadre du principe de subsidiarité. L’économie est aussi celle qui répond au “droit de subsistance” et, en Méditerranée l’agriculture, le tourisme et l’économie des biens culturels peuvent créer de nouveau le tissu d’économie diffuse pour répondre aux besoins de la zone qui n’a pas connu l’expérience de l’économie forte, aujourd’hui postfordiste. Giuseppe Pennella, pour le Formez, dénonce le retard européen dans ces processus et l’insuffisance des ressources, en rappelant qu’il manque encore une idée qui ne soit pas conjoncturelle mais structurelle du développement de la zone. Il suggère donc que cette idée soit construite à partir du bas et que l’intensification du tissu de rapports et de partenariats locaux puisse devenir la base pour la construction de cette idée structurelle, et le séminaire semble le suggérer, structurelle pour qu’elle soit partagée et justement construite par le bas, avec le développement local et la “gouvernance” locale. La Région sicilienne, dans l’intervention d’Antonio Piceno, vise des “connotations opérationnelles” et la définition de rapports de partenariat stable. Dans la matinée l’ouverture de la “Casa Sicilia” en Tunisie a été rappelée ainsi que la prochaine dédicace à la Sicile d’une Place à Amman, comme signe d’une intensifica- 20 tion des rapports de coopération et de partenariat. L’intervention de Marie Corman, pour l’European Training Foundation, a illustré les activités, vouées à la Méditerranée, de l’importante structure européenne de formation, répondant presque aux critiques à l’Union Européenne. Peut-être l’Union ne fait pas tout ce qu’elle devrait mais elle agit, et l’ETF depuis quelques années est en train d’intensifier ses activités à l’égard de la Méditerranée, en contribuant au Partenariat et à la politique de voisinage envers la zone, en agissant également en direction de la formation à l’auto-emploi et de la naissance de la micro-entreprise des jeunes (projet ETF). La dernière intervention au Séminaire du Secrétaire général des Turkish World Municipalities, Mustafa Taner Kisa, a presque joué le rôle d’intervention récapitulative et conclusive aux travaux car elle a résumé de manière efficace et stimulante le thème de la “suprématie relative des villes” suite aux récents processus qui ont conduit à la crise de la “suprématie relative des Etats”, suite aux développements du dernier quart du siècle passé. La globalisation facilite les dynamiques locales et les rapports régionaux, qui sont à la base de la compréhension d’autrui et du développement culturel à travers la croissance des sociétés civiles et du rôle des institutions locales. L’homme méditerranéen, avec son style de vie multiculturelle, peut être au centre de ces nouveaux développements et acteur également dans la vie quotidienne de la multiculturalité et de la richesse que cela comporte. Il est important de souli- gner la “responsabilité” des acteurs locaux, politiques et économiques, que ce processus implique, stimule et accroît. Ces contenus et ces suggestions sont particulièrement significatifs, dans la mesure où ils proviennent d’un représentant des villes de la Turquie à savoir d’un pays qui est actuellement un pays tiers méditerranéen, mais qui demande d’entamer le processus d’entrée dans l’Union européenne et qui a entrepris un cheminement de transformation et de croissance où la dimension de la créativité et des libertés des territoires est importante et fondamentale. Un pays c’est-à-dire qui a entrepris un cheminement de croissance de la “gouvernance” locale, de la démocratie décentralisée et du développement local et civil qui intéresse et concerne tous les pays de la zone euro-méditerranéenne, pays de l’Union Européenne, pays tiers méditerranéens, pays de l’est à l’égard desquels des politiques de voisinage sont entamées et poursuivies. Les politiques de voisinage, les politiques du partenariat euro-méditerranéen et les politiques d’élargissement et d’approfondissement de l’Union Européenne semblent alors être cohérentes et former presque des cercles élargis et concentriques d’un même processus. Nous aimons penser, d’après ce que nous inspire le Coppem de par sa fondation et d’après ce qui semble être de plus en plus une culture partagée, que ces politiques aient au centre les acteurs “responsables” des territoires, le développement local, économique et culturel et la croissance de la démocratie à tous les niveaux. COPPEMNEWS 2010… La gestion intégrée du patrimoine culturel Le workshop a permis l’analyse des opportunités qu’offre une valorisation durable du Patrimoine Culturel par rapport aux thématiques du développement local dans les Pays impliqués dans le Processus de Barcelone. JANVIER 2005 Attendu que • la Déclaration de Barcelone de 1995 a sanctionné l’importance du Patrimoine Culturel dans le renforcement du dialogue entre les peuples du Partenariat dans une perspective de paix, de stabilité et de développement partagé; • la Déclaration de Bologne de 1996 des Ministres de la Culture des Pays signataires de la Déclaration de Barcelone a fait naître le programme Euromed Heritage promu par la Commission Européenne; • ce programme, outre à garantir des interventions concrètes, orientées vers la connaissance, la conservation et la valorisation du Patrimoine Culturel, matériel et immatériel, a fourni des occasions de confrontation et de dialogue au niveau régional, qui sont tout autant difficiles à prendre en examen; • nous retenons indispensable de valoriser les expériences développées dans le cadre du Processus de Barcelone, de 1995 à aujourd’hui, dans le secteur du Patrimoine Culturel, en adaptant les stratégies et les actions aux changements des contextes politiques, sociaux et culturels de la zone; • le règlement du Parlement Européen et du Conseil de septembre 2004, en définissant les orientations et les objectifs de l’Union Européenne dans la mise en œuvre de la Politique de Voisinage, ne tient aucunement compte des théma- tiques liées à la Gestion intégrée du Patrimoine Culturel, ni comme ressource à activer ni comme héritage à conserver; nous retenons de devoir entreprendre des actions politiques et des initiatives concrètes pour renforcer la reconnaissance des identités culturelles communes dans le Bassin de la Méditerranée et valoriser en même temps les différences culturelles locales dans un cadre de dialogue et de confrontation proactif. L’initiative politique se pose comme instrument de pression à l’égard des Institutions Communautaires, des Gouvernements nationaux et des Institutions Locales afin que le Patrimoine Culturel Euro-méditerranéen soit de nouveau un objectif reconnu et partagé pour la Construction d’une Méditerranée de Paix, de stabilité et de co-développement. Cette initiative tend également à déterminer l’attribution de ressources significatives dans le cadre des programmes de la Commission Européenne, dans une perspective multilatérale. Dans ce but nous préparerons, dans les prochains jours, un document officiel qui sera véhiculé auprès des Institutions de la Zone Euro-méditerranéenne, publiques et privées, impliquées à différents titres dans la gestion du Patrimoine Culturel, afin de trouver un consensus et de renforcer les instances qui y sont présentées. En outre nous avons identifié les priorités d’intervention suivantes: 21 VERS 2010 2010… idées, des projets et de la connaissance. • interventions pour favoriser l’Istitutional Capacity Building dans les Administrations des pays Partenaires Méditerranéens afin de contribuer à une correcte capacité gestionnaire des décideurs nationaux et locaux; • la formation des formateurs et des opérateurs du Patrimoine Culturel; • la mise en place de Partenariats locaux pour favoriser le partage des straté- 22 gies et la concertation en partant du bas des interventions; • la coopération entre partenariats locaux pour favoriser le dialogue, le codéveloppement local et la promotion des territoires, même par le biais d’une liaison plus forte entre le monde de la culture et de l’entreprise; • la mise en place de réseaux qui permettent une plus grande circulation des A la lumière de ce qui vient d’être dit, sur proposition du Centre de conception et de Restauration de la Région Sicilienne et de l’Unimed – Union des Universités de la Méditerranée, nous retenons de mettre en place le partenariat présent pour définir un projet régional euro-méditerranéen sur les Théâtres Antiques: Nous pouvons synthétiser brièvement que la proposition se base sur le présupposé que le Théâtre antique est: • un espace de la parole/dialogue entre les Peuples • un espace de lecture du Mythe/ Racines de l’Histoire • un espace de manifestation des Arts/identité-mémoire-futur Objectifs • Organiser et partager les connaissances • Définir des critères partagés et efficaces, de conservation, restauration, atténuation du risque • Définir des critères de jouissance qui sauvegardent l’identité et la forme du bien monumental • Promouvoir, à partir des catégories scolaires, les textes théâtraux classiques pour sauvegarder la mémoire du théâtre comme lieu de la parole et du mythe • Construire des réseaux pour la diffusion du texte théâtral pour alimenter la coopération pour le développement local durable. Le workshop a fait naître d’autres propositions et suggestions profondes et intéressantes qui ont conduit à la décision de considérer le groupe des participants à la rencontre comme structure ouverte, informelle et permanente pour la confrontation sur les thèmes et la promotion des initiatives à entreprendre. COPPEMNEWS NAISSANE DE “CASA SICILIA” A PARIS ET A TUNIS Imminente l’ouverture d’un autre siège en Argentine, à Matanza de Roberta Puglisi Lieu de rencontre de tous ceux qui connaissent la Sicile et veulent retrouver le meilleur qu’elle puisse offrir dans les secteurs les plus stratégiques de ses productions, mais aussi de tous ceux qui, ne connaissant pas l’Ile, peuvent trouver en elle toutes les raisons pour débuter un parcours de rapprochement pour arriver à la connaître de façon plus directe et concrète. C’est l’intention de “Casa Sicilia” (Maison Sicile), qui a déjà ouvert ses portes à Paris et à Tunis, sur initiative de la Région sicilienne qui, en participant au rôle des régions, prévu par la Constitution italienne et par le Traité constitutionnel européen, a investi dans cette initiative pour promouvoir tout le système productif de l’Ile, au-delà des limites nationales, comme l’a souligné le président-même de la Région, Salvatore Cuffaro. Les deux “Casa Sicilia” de Paris et Tunis, gérées respectivement par Antonio Lagumina, président de la Chambre de commerce italo-française de Paris et par Ludovico Corrao, président de la Fondation Orestiadi de Gibellina, ont donné formellement le voie au nouveau projet, qui vise à donner, donc, une grande visibilité, dans les quatre coins du monde, à ce que la Sicile peut offrir de mieux: du tourisme à l'agriculture, à l'industrie. Cuffaro a défini “Casa Sicilia” ''une tour de contrôle” pour aider les entrepreneurs siciliens dans le rapprochement délicat au marché français et, en même temps, pour représenter une splendide vitrine pour faire mieux connaître les opportunités touristiques et culturelles à ceux qui voudront venir dans notre région. Les demandes pour l’institution de “Casa Sicilia” pleuvent des quatre coins du monde: JANVIER 2005 Maroc, Canada, Russie, Pologne, Brésil et Argentine, pays où les communautés siciliennes sont considérables, en effet, ils se sont déjà rendus disponibles à accueillir un bout de Sicile. “Casa Sicilia” a été instituée avec l'art 89 de la Loi régionale 2/2002. Le Bureau de la Région Sicilienne qui est en contact avec les “Casa Sicilia” est l'URDI (Bureau pour les Relations Diplomatiques et Internationales) dont le siège est à Palerme. Le Bureau est dirigé par le Ministre Plénipotentiaire, Salvatore Cilento. Croyez-vous que l’ouverture des “Casa Sicilia” puisse réellement aider les producteurs siciliens à mieux connaître les potentialités du marché? Les producteurs siciliens en tireront sûrement un profit non seulement économique mais aussi d’image qui sera véhiculée, plus efficacement, à travers des initiatives vouées à faciliter le contact avec la Sicile et ses multiples aspects. Une différence essentielle existe entre les deux Casa Sicilia, actuellement instituées. Le marché de Paris ne peut sûrement pas être considéré de la même manière que celui tunisien. Ce sont deux réalités différentes mais toutes deux ont la même importance. A Paris on peut agir à 360 degrés, dans le sens où l’on peut adopter une politique de promotion sur un grand rayon:des vins à l’agroalimentaire, de l’art à la culture, au tourisme. A Tunis, le domaine d’intervention est différent, il revêt des aspects qui témoignent l’attention que notre région porte à l’égard de la “méditerranéité” et les liens historiques qui rapprochent le peuple sicilien de celui tunisien. La “Casa Sicilia” à Tunis représente donc un point de repère dont l’objectif est de renforcer et de développer les liens déjà existants. Le choix des gérants des deux Casa, Lagumina à Paris et Corrao à Tunis, at-il été fait par la Région? Je souhaite d’abord préciser que la tutelle des “Casa Sicilia” est à titre gratuit. La Région peut fournir une contribution partielle pour les frais de 80%, de laquelle il faut cependant exclure le paiement du loyer et du personnel. Le Gouvernement sicilien est obligé de vérifier la crédibilité des demandes qui parviennent et celle des aspirants gérants. Ce n’est qu’après cette procédure qu’a lieu la prise de vision attentive des demandes et l’enquête, par le biais également des ambassades, des demandeurs; ensuite on passe à la phase opérationnelle à savoir à la concession de l’institution de “Casa Sicilia”. Quelle sera la prochaine destination de “Casa Sicilia” ? Je ne peux pas encore donner de réponse certaine mais nous avons reçu des demandes intéressantes du Canada, où il existe une grosse communauté sicilienne, de San Paolo du Brésil et de Buenos Aires. Avec une “Casa Sicilia” à Matanza, dans la zone métropolitaine de Mar del Plata, la région sicilienne compte offrir une assistance sanitaire de base aux Siciliens indigents qui vivent en Argentine, un programme de formation et de requalification professionnelle, un système d’encouragements aux entreprises qui engageront des travailleurs siciliens et un canal de crédit facilité aux entreprises siciliennes dans le Pays sudaméricain. L'initiative a été concordée par le président de la région, Salvatore Cuffaro et par l'adjoint régional à l'émigration, Raffaele Stancanelli, avec les représentants de toutes les associations de Siciliens en Argentine, rencontrés à Buenos Aires, Mar del Plata et Rosario et pour la première fois appelés à participer à la conception et à la gestion d’interventions concrètes. 23 EN BREF • BREVI • IN SHORT EN CONCOMITANCE AVEC LA SIGNATURE A ROME DE LA CONSTITUTION EUROPEENNE, a eu lieu le 29 octobre dernier, au lycée Meli, une rencontre de tous les étudiants palermitains. A l’assemblée ont pris part les députés européens Nello Musumeci et Francesco Musotto, le ministre plénipotentiaire Salvatore Cilento, le président de l’Aiccre Sicile, Francesco Providenti, le secrétaire général du Coppem, Carmelo Motta et le président du Conseil Municipal Toto Cordaro. UNE DELEGATION DU LYCEE EUROPEEN “MARIA ADELAIDE” DE PALERME, guidée, pour l’occasion, par le secrétaire de la Fédération Sicilienne de l’Aiccre Francesco Romeo, a participé, en octobre dernier, à Eboli (Sa), au Premier Forum de la Jeunesse Européenne sur le thème “L’Europe, les Jeunes et les Autonomies Locales”. L’organisation de cet événement a relevé de l’Aiccre Campanie-Sud, avec le parrainage du Bureau Représentation Italie de la Commission Européenne. Durant l’assise ont été approfondies les questions concernant le Nouveau Traité d’Union et la Charte des Droits de l’Ue, en faisant référence à la participation des jeunes à la vie des communautés locales territoriales et régionales. Les travaux ont été conclus par le Sous-secrétaire au Ministère du Travail et des Politiques Sociales Pasquale Viespoli. REUNION DU GROUPE DE TRAVAIL EUROMED DE EUROCITIES. La ville de Turin, siège actuel des travaux du groupe Euromed d’Eurocities a organisé une réunion dans la salle de la protomothèque du Capitole à Rome les 30 novembre et 1er décembre 2004, à laquelle ont participé des représentants des villes de neuf Pays euroméditerranéens. L’après-midi du 1er décembre a été dédiée à “OPENING EUROMED”, une session ouverte adressée à différents opérateurs engagés dans le parte- 24 nariat euro-méditerranéen, dans le but d’entamer un dialogue pour ouvrir de nouvelles formes de collaboration. Pour le Coppem, invité par le Maire de Turin, sont intervenus le Secrétaire Général Carmelo Motta et le Coordinateur de l’unité Programmes et Projets Michele Raimondi. Motta a présenté amplement le Coppem et sa mission politico-institutionnelle, et sa totale disponibilité à nouer des contacts et des coopérations pour la consolidation de la paix et pour le développement local dans cette zone. C’est avec de nombreux participants que le Coppem a jeté les bases pour un dialogue concret qui s’inspire de ces principes. (m.r.) LE 28 OCTOBRE 2004 A EU LIEU A SIENNE (ITALIE) le workshop “The future of the EuroMediterranean Partnership in light of “Wider Europe”: the human dimension”, organisé par le Robert Shuman Centre for Advanced Studies – European University Institute de Florence en collaboration avec IEMed - European Institute of the Mediterranean. Dans les six sessions en agenda les thèmes suivants ont été discutés: 1. The EMP under the Pressure of Reform: the Impact of “Wider Europe”; 2. Political Reforms, Public Participation and Social Change in the Southern Mediterranean; 3. Creating an Integrated EuroMediterranean Area: The EMP, “Wider Europe” and the (free) Movement of People; 4. Socio-Economic Development in the Southern Mediterranean and the Role of the Private Sector; 5. Human Capital Formation in the Southern Mediterranean and the Challenges for the EMP and “Wider Europe”; 6. The Interplay of Public and Private Agencies and their Contribution to Education Sector Development in the Southern Mediterranean. La Directrice du Robert Shuman Centre for Advanced Studies, Helen Wallace a adressé la bienvenue aux participants. Environ 35 invités, en provenance de nombreux Pays Euro-méditerranéens, ont participé, parmi lesquels il faut noter la présence significative de Traugott Shöftaler, nouveau Directeur de la Fondation Anna Lindh pour le Dialogue entre les Cultures et les Civilisations, récemment constituée à Alexandrie (Egypte) qui s’est ramifiée en des réseaux nationaux des 35 Pays euro-méditerranéens, de Gianni de Michelis, Président de l’IPALMO et ancien Ministre des Affaires Etrangères Italien et de nombreux représentants d’Institutions et d’organisations, du monde académique et du secteur privé. Michele Raimondi, Coordinateur de l’Unité Programmes et Projets du Secrétariat du Coppem, présent parmi les neuf rapporteurs du workshop, a présenté dans la Session 4 un rapport sur “Local Authorities Participation in the Euro-Mediterranean Partnership Towards Local Development”. (m.r.) “ENVIRONNEMENT ET DEVELOPPEMENT DURABLE” A été le thème du Séminaire international qui a eu lieu à Matera en décembre dernier. L’initiative, organisée par la Région Basilicate en collaboration avec les Régions, les Provinces autonomes et le Ministère des Affaires Etrangères et avec le soutien technico-scientifique du CeSPI, s’est déroulée dans le cadre du projet “Italie Internationale. Six Régions pour cinq Continents”. L’objectif du Séminaire international consistait en la promotion de projets pilote et d’initiatives de dialogue entre les gouvernements sous-nationaux et régionaux des Pays de la zone méditerranéenne, y compris ceux de l’Afrique du Nord et des Balkans occidentaux. Les deux journées de travail ont été articulées en des sessions plénières et des tables de travail spécifiques: Table Ocre relative au développement rural, Table Bleue sur l’environnement marin durable, Table Arc-en-ciel sur la tutelle environnementale en Méditerranée et Table Verte relative à l’environnement urbain durable. Durant la session de la Table Verte le Coppem a présenté une hypothèse de projet, Urban Transport Sustainability, relative à la mobilité urbaine durable. Cette hypothèse projectuelle, en partenariat avec la Région Sicilienne, la Ville de Palerme, la Municipalité de Rabat et le Gouvernorat de Kairouan, se propose d’améliorer la qualité de la mobilité urbaine, en vue d’un développement durable des transports publics. A cette fin la réalisation de formes de partenariat territorial est prévue entre organismes territoriaux compétents dans le secteur des transports publics et dans l’utilisation de moyens de transport éco-compatibles. (a. p.) COPPEMNEWS TERRES DE SICANIA Sicilienne pur sang, entreprenante et énergique, Giovanna Livreri, avocat, est présidente du consortium “Terre di Sicania” (Sicania est l’ancien nom de la Sicile). C’est une femme dynamique qui a misé avec décision sur le made in Sicily. Son slogan est: “Moi je mange sicilien, moi j’achète sicilien”. Aujourd’hui, “Terre di Sicania” est le premier consortium ethnique sicilien qui, à travers des accords commerciaux particuliers, vise à vendre les produits de l'Ile (vin, fromage, pâtes, conserves alimentaires et artisanat de qualité) à environ cinq millions de citoyens d’origine sicilienne éparpillés dans le monde. Le tout minutieusement réalisé sans négliger les multiples aspects d’une culture séculaire faite de danses, musique, poésie et opéra des Pupi (marionnettes siciliennes). Un mariage fondamental, celui entre la nourriture et les traditions locales, indispensable pour créer un pont avec les communautés siciliennes présentes à l’étranger. Un marché qui pourrait arriver au total à environ dix millions de consommateurs. La Sicile est une terre fertile et généreuse, riche de traditions millénaires, d’histoire et de culture. Dans notre île, dans toutes les provinces, on peut trouver différentes spécialités gastronomiques et culinaires renommées dans le monde entier liées aux traditions et aux événements du monde rural, paysan et des villages et des villes le long des côtes. Des parfums et des saveurs incomparables et inimitables qui font partie de notre style de vie à nous qui sommes Siciliens. Chaque plat typique porte en soi des histoires millénaires et même s’il est cuisiné de manière différente, les ingrédients de base sont la pureté et la bonté naturelle. Les Arabes, par exemple, introduisirent, il y a des milliers d’années, une grande partie des ingrédients qui sont aujourd’hui travaillés sur l’île: artichauts, câpres, aubergines. Les Grecs avaient apporté l’olive, les Espagnols auraient ajouté les tomates, les poivrons et les piments découverts dans le Nouveau Monde. La nourriture devient donc un travelling à travers les millénaires de l’histoire de cette terre antique, au centre de la Grande Mère Méditerranée. Des recettes antiques comme celle de la caponata, plat national sicilien à base d’aubergines, d’anciennes méthodes de conservation des légumes, depuis de nombreuses générations sont gardées dans la mémoire des femmes siciliennes. Comme l’affirme la même Livreri, «nos produits ont un Dna spécifique, unique, qui les rend désirables et naturels, uniques en leur genre». Les représentants des entreprises qui ont donné vie à l'initiative “Terre di Sicania” sont la Saf de Sara Ferrara (entreprise productrice d’huile d’olive extra vierge dont le siège est à Alimena); la Effelle (société touristique dont le siège est à Palerme); la Verde Jato srl (société productrice de fromages dont le siège est à San Giuseppe Jato); la société vinicole Retablo Feudi di Castellazzo srl (dont le siège est Trapani); la Coalma (société historique palermitaine productrice de thon à l’huile et de caponata); la société agricole Tudia (spécialisée dans la production de conserves et de sauces); la Corleonese Colletti (société productrice de pâtes avec du blé dur de Sicile); la Montagnola (société dont le siège est à Caltabellotta spécialisée dans la production de vins liquoreux et de miel); l'Arfeve de Lo Jacono Franco & fils (société artisanale qui travaille le fer forgé); Calatrasi (groupe vinicole dont le siège est à San Cipirello); Marilù Fernandez (titulaire d’une société spécialisée dans le travail du corail). Ont également adhéré au projet les représentants de l'union des communes du Corleonese (Corleone, Campofiorito et Chiusa Sclafani) et les protagonistes de deux associations de Siciliens dans le monde: L'autre Sicile et La Sicile dans le monde. La première sortie officielle du consortium a eu lieu, il y a longtemps, à Bruxelles, auprès de l'Institut de culture italienne. «Une occasion appétissante pour faire connaître les produits réalisés par nos entreprises, toutes à gestion familiale, engagées dans différents secteurs commerciaux - a souligné Giovanna Livreri. Nous sommes satisfaits – a-t-elle ajouté – car l'initiative a obtenu un grand succès au sein des associations de Siciliens sur place». En attendant, le projet prévoit la réalisation d’un véritable Département scientifique, une sorte d’organisme de contrôle, unique en son genre en Europe et situé dans le château Trabia à San Nicola l’Arena. Ici, selon “Terre di Sicania”, le produit sera monitoré, à partir de la phase initiale à celle finale. On passera ensuite à l’internationalisation du produit et à sa commercialisation. A ce propos, le consortium a demandé à la Région sicilienne d’abattre les coûts de transport afin d’en faciliter la vente sur les marchés mondiaux. Ce n’est que de cette façon que les produits pourront arriver sur les tables de nos compatriotes.