COPPEMNEWS

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COPPEMNEWS
Bimestriel du Coppem, année 5 n°15, janvier 2005
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EDITORIAL
de Piero Fagone
COPPEMNEWS
bimestriel édité par le Coppem.
Enregistrement Tribunal de Palerme
n°22 du 23/12/1986.
directeur
Fabio Pellegrini
sous-directeur
Lino Motta
directeur responsable
Piero Fagone
rédaction
Roberta Puglisi
Giovanna Cirino
Nino Randisi
[email protected]
ce numéro est publié en
italien, français et anglais
traductions
Maria Flavia Marzialetti
(français)
Roberta Italia
(anglais)
recherche photographique
Alessandra Prudente
photos (congrès)
Giuseppe Gerbasi
projet graphique/editing
Luigi Mennella
imprimerie
Officine Grafiche Riunite
Coppem
Via Emerico Amari, 162 - 90139 Palermo
tel. +39 091.662.22.38
www.coppem.org - [email protected]
Au tournant du premier lustre d’activités, qui coïncide presque avec l’élargissement à
l’Est de l’Union Européenne, le Coppem a promu une réflexion approfondie, non seulement sur l’ensemble de ses activités et sur le rôle qu’il a exercé pour favoriser les rapports entre les Autonomies locales dans une optique de coopération et de solidarité authentique, mais aussi sur le Processus de Barcelone bref, sur le Partenariat euro-méditerranéen qui, à la fin de l’année, franchira le seuil de la première décennie.
L’occasion pour un examen critique du travail accompli et des orientations manifestées
par l’UE en matière de politique méditerranéenne a été offerte par l’Assemblée générale de ce même Coppem, durant laquelle l’on a renouvelé la présidence que Fabio Pellegrini, nommé président fondateur, a passée à Salvatore Cuffaro, président de la Région sicilienne et président de la Conférence des régions périphériques et maritimes
d’Europe. Les travaux ont été complétés par l’entrée des représentants des Pays qui ont
adhéré récemment à l’Union et par l’attribution des charges au sommet des quatre
Commissions institutionnelles.
La donnée saillante qui a émergé dans les assises palermitaines se réfère, d’un côté, à la
validité de la ligne suivie par le Coppem et à l’importance fondamentale d’une collaboration de plus en plus étroite entre Institutions, Villes et Régions d’Europe, de la rive Sud
de la Méditerranée et du Proche-Orient; de l’autre, à l’exigence de sauvegarder l’engagement communautaire de réduire les déséquilibres le long de l’axe Nord-Sud, quand
tout laisse penser que, en raison de l’élargissement aux Pays de l’Europe orientale, c’est
le rapport Ouest-Est qui sera privilégié. Mais, aux côtés de cette inquiétude, il y a la
constatation amère du manque d’efficacité démontrée jusqu’ici par le Processus de Barcelone aussi bien sous le profil financier que concernant l’aspect politico-institutionnel.
A propos des évaluations faites par l’Assemblée du Coppem autour de ces thèmes, nous
offrons une vaste vue d’ensemble en publiant intégralement le texte des discours prononcés par les dirigeants du Comité permanent et par certaines personnalités politiques
de relief tels le vice-président du Parlement Européen, Luigi Cocilovo, le président de
la Province de Palerme, le parlementaire européen Francesco Musotto et le maire adjoint de Palerme, Dario Falzone. La vue d’ensemble, tracée le long des deux versants de
l’activité du Coppem et de la politique euro-méditerranéenne, est enrichie par une interview au Président de l’Assemblée régionale sicilienne, Guido Lo Porto.
Ce numéro de Coppem News a sûrement un caractère thématique bien défini, pourtant
la variété des considérations développées, la multiplicité des propositions, la profondeur
des analyses contenues dans les différentes interventions en font un document à l’importance particulière non seulement parce que l’on y peut trouver la “carte de navigation” du Coppem mais également, et surtout, parce qu’il contribue à alimenter le débat
sur des questions à l’important intérêt concret pour les populations aussi bien de la région de la Méditerranée que de l’Europe Continentale.
Les Autonomies Locales sont pleinement conscientes qu’elles doivent exercer à fond
un protagonisme plus fort dans la vie civile et politique; elles pensent que, dans le cadre
communautaire, de nouveaux sujets institutionnels doivent naître dotés d’un fort caractère de représentation; elles misent avec décision sur l’affirmation de i formes de coopération inouïes et vastes. Lors de la récente Assemblée générale, le Coppem a confirmé sa volonté de seconder l’engagement des Villes et Régions à réaliser des objectifs de
plus en plus avancés de participation et de démocratie, dans une dimension nouvelle
dans l’histoire de la Méditerranée et de l’Europe.
SUR LE DEVANT DE LA SCENE DU COPPEM
L’EUROPE DE L’EST
L’assemblée plénière du Comité renouvèle les organes et définit les lignes stratégiques
pour le prochain quadriennat
SALVATORE CUFFARO
ELU PRESIDENT DU COPPEM
Né à Raffadali (AG)
le 21 février 1958,
il est marié et père
de deux enfants. Titulaire d’une maîtrise
en Médecine et Chirurgie, il a fait partie
du Conseil de la Faculté de Médecine et du Conseil d’Administration de l’Université de Palerme. Il a été dirigeant organisationnel de la DC sicilienne.
Il a été membre du Conseil de la Commune
de Raffadali et ensuite de la Municipalité de
Palerme. Lors de la XI législature, il a été élu
dans les listes du CDU, dans le collège palermitain, comme député à l’Assemblée Régionale Sicilienne au sein de laquelle il a
exercé, entre autre, la fonction de Vice-président de la Commission Régionale Anti-Mafia. Lors de la XII législature, il a été réélu
dans le collège de Palerme et a revêtu la
charge d’Assesseur Régional pour l’Agriculture et les Forêts. Il est Président de la Région
Sicilienne depuis le 16 juillet 2001.
JANVIER 2005
Dans le cadre merveilleux de la Villa
Malfitano à Palerme, offerte pour cette
occasion par la Région Sicilienne, l’Assemblée Générale du Coppem des 20 et
21 novembre 2004 a été particulièrement importante et significative. Elle a
eu lieu au terme des deux années de Présidence et du quadriennat de nomination des membres du Coppem. Pour cette raison, elle a été caractérisée par les
événements suivants:
• L’Assemblée a été appelée à nommer
le nouveau Président pour les deux années suivantes.
• Les participants ont été les membres
du Coppem qui ont été confirmés dans
leur position ou les nouveaux membres
pour le quadriennat 2004-2008. Donc,
pour la première fois environ la moitié
des membres était présente à une réunion du Coppem.
• Celle-ci a été la première Assemblée
du Coppem à laquelle ont été présentes,
parmi les 26 délégations nationales de représentants euro-méditerranéens des
Pouvoirs locaux et régionaux intervenues, celles des Pays qui ont adhéré à
l’Union Européenne en mai dernier. Egalement présente l’Organisation des Villes
Arabes (OVA) avec son représentant.
• Les délégations présentes étaient
particulièrement nombreuses et qualifiées, constituées de représentants de
haut niveau des institutions locales et
régionales, et de leurs associations représentatives.
Un témoignage de cette importance a
été également fourni par le discours de
bienvenue du Président de la Région Sicilienne, Salvatore Cuffaro et du Maire
adjoint de Palerme, Dario Falzone et
également par les interventions introductives significatives du Vice-président du Parlement européen, le député
Luigi Cocilovo, du Président de la Province de Palerme et parlementaire européen, le député Francesco Musotto, du
Ministre du Royaume achémite de Jordanie S.E. Madame Amal Hamad ElFahran, du représentant de l’Organisation des Villes Arabes Saleem Etani
(membre du conseil municipal de Beyrouth, Président du Comité Affaires
culturelles et sociales et membre du comité Planification et Appels d’offre).
Sur proposition du Conseil de Présidence du Coppem, Salvatore Cuffaro a été
élu par acclamation nouveau Président
du Coppem pour les deux années 20042006 et, en cette qualité, il a défini les
lignes politico-stratégiques du Coppem
pour les prochaines années, en souhaitant que s’intensifient les rapports entre
l’Europe et le monde arabe, en soulignant l’importance d’une politique de
voisinage adéquate et en tournant son
attention vers les Pays qui ont adhéré
récemment à l’Union Européenne. Il a
en outre mentionné certaines initiatives réalisées par la Région Sicilienne,
comme la création en Tunisie de la Maison Sicile, de la Place Sicile en Jordanie
et, en collaboration avec le Coppem,
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SPECIAL ASSEMBLEE
l’accord de coopération Région Sicilienne–Région de Rabat (Maroc). Le
Président Cuffaro et le Secrétaire Général Carmelo Motta ont adressé un remerciement chaleureux, au nom de tous
les membres, au Président sortant Fabio
Pellegrini, pour avoir sagement et positivement guidé le Coppem au cours des
premières années depuis sa constitution
en 2000 et ils lui ont reconnu à l’unanimité la charge de Président Fondateur,
pour laquelle un amendement spécifique a été apporté aux Statuts. Omar
El-Bahraoui, Maire de la ville de Rabat
(Maroc) a été confirmé Vice-président
vicaire; S.E. Adly Hussein, Gouverneur
de Qalyubyia (Egypte) et Nikos Papamikroulis, Maire de Nea Halkidona
(Grèce) ont été confirmés Vice-présidents; Andrzej Porawski, Directeur exécutif de l’Association des villes polonaises et membre du Conseil de la ville
de Poznam a été nommé Vice-président.
Les nouveaux Présidents, les premiers
Vice-présidents et les Vice-présidents
des quatre Commissions ont été élus
[pour la I Commission respectivement
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Jan Micallef (MT), Said El Dakkak
(EG), Marc Thoulen (BE); pour la II
Commission Jan Mans (NL), Muzzafer
Baca (TR), Jalal Abs (LB); pour la III
Commission Abdelkarim Mosbah (TN),
Maria Pilsits (HU), Malachy Godfrey
(IE); pour la IV Commission Falah AlOmoush (JO), Keith Whitmore (GB),
Antonio Maria Farina Murta (PT)].
Les travaux des quatre commissions en
2004, sur les thèmes des rapports institutionnels, de la migration, des transports,
du patrimoine culturel ont été présentés,
après une introduction de Michele Raimondi, Coordinateur de l’Unité Programmes et Projets du Secrétariat, par les
rapporteurs et les personnes de référence
pour le Secrétariat de chaque commission. Ensuite les membres ont fourni de
nombreuses interventions. Enfin, le bilan 2004 et le budget prévisionnel 2005
ont été approuvés. De façon générale,
l’Assemblée de 2004 a mis en évidence
un important pas du Coppem vers une
plus grande influence, en raison de la représentativité qualifiée de ses membres,
et vers une consolidation de ses capacités
organisationnelles et opérationnelles.
Dans une atmosphère extrêmement amicale, consciente et constructive, nous
avons assisté à un saut de qualité de l’Association, au moment où l’élargissement
de l’Union Européenne et l'approche de
l’entrée en vigueur de la zone euro-méditerranéenne de libre échange, constituent aussi bien pour les Administrations
locales et régionales euro-méditerranéennes que pour le Coppem qui les représente, un ultérieur défi.
COPPEMNEWS
CUFFARO APPELE A LA TETE DU COPPEM
Le Président de la Région Sicilienne relance l’initiative d’un nouveau “Plan Marshall”
pour les Pays de la Méditerranée
Salvatore Cuffaro, élu par acclamation Président du Coppem, a illustré
les orientations pour les activités futures. Nous reportons ci-dessous son
intervention.
Je désire cependant, avant d’indiquer
quelques lignes guide auxquelles conformer le mandat que vous m’avez à peine
conféré, saluer chaleureusement et remercier pour leur présence considérable
tous les invités présents dans cette salle,
membres de Gouvernements, d’Assemblées législatives, d’administrations, et
de toute la société civile, pour être venus à Palerme pour participer à ces travaux dont nous tous nous attendons des
développements positifs et concrets
pour toutes les populations de la Méditerranée. Et maintenant le remerciement le plus affectueux et cordial pour
le président sortant, notre cher ami Fabio Pellegrini qui a, depuis l’an 2000,
exercé avec une grande abnégation le
devoir qui lui a été confié à Gaza et qui
maintenant conclu son engagement en
nous remettant un Coppem plus fort,
plus nombreux et plus conscient des responsabilités qui l’attendent.
Je disais avant que je suis honoré de cette élection car en tant que président de
la Région Sicilienne, j’ai toujours vu
dans le Coppem un instrument utile
pour exercer au mieux mes responsabilités politiques et institutionnelles dans
une région, comme l’est la Sicile, certainement stratégique, aujourd’hui peutêtre plus qu’hier, pour toute la zone méditerranéenne. En effet, les problématiques liées au développement des régions méditerranéennes ont toujours
été au centre de mon engagement politique, font partie déterminante de mon
programme de gouvernement, servent
constamment de référence pour l’action
administrative de la Région sicilienne.
JANVIER 2005
Je crois qu’il est juste d’attribuer le mérite aux efforts que le Coppem, grâce à
vous tous, est en train d’accomplir pour
intensifier le dialogue et la coopération
entre les autorités locales euro-méditerranéennes. Chaque jour elles s’intensifient et s’approfondissent, à travers des
instruments plus précis et incidents,
avec lesquels des processus vertueux ont
été mis en route non seulement capables de confrontation, mais aussi de
donner vie à des initiatives et les décisions communes.
“La Communauté que nous avons
construite n’est pas fin en soi. La Communauté est un pas pour penser le monde de demain”. Les mots de Jean Monet,
père de l’intégration communautaire
ont pour nous – peules euro-méditerranéens – un retentissement particulier, le
jour où j’ai le grand plaisir d’adresser la
bienvenue à nos collègues en provenance des Pays qui sont entrée dans l’Ue.
Votre présence aujourd’hui à Palerme
est la preuve de l’intérêt que toute l’Europe nourrit pour la Méditerranée, qui
reste un des défis fondamentaux de tou-
te l’Union. Une approche commune est
en effet nécessaire, pour permettre de
décider ensemble, des Européens continentaux et méditerranéens, le futur
d’une région qui existe comme réalité
humaine, sociale et historique: une réalité qui impose, de façon urgente, des
interventions courageuses et projetées
vers le futur. La stratégie de l’Europe
prévoit que la Méditerranée soit considérée comme une nouvelle zone de coopération, où établir des rapports spéciaux au sein d’une “politique de proximité” plus vaste.
L’unification a créé une nouvelle zone
politique, économique et humaine. Il
est maintenant nécessaire de partager
les profits de cette zone à travers une approche aux rapports internationaux,
une nouvelle philosophie de coopération et de partenariat. Cela signifie établir des rapports de plus en plus étroits
et plus fermes avec tous nos voisins et
créer un “anneau de pays amis” avec lesquels partager tous les avantages de l'association. Cela pose un double objectif:
développer une zone de prospérité, de
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SPECIAL ASSEMBLEE
paix et de stabilité fondée sur des valeurs partagées et sur le principe de l'intégration économique; renforcer nos
liens politiques et humains de coopération dans une vaste gamme de secteurs.
La “politique de proximité” renforcera
la bonne gouvernance, le respect des
droits de l’homme et des libertés individuelles, l’Etat de droit et les institutions
participative; elle offrira d’avantage
d’opportunités en termes de marché, de
croissance et d’échanges commerciaux;
elle étendra progressivement la zone des
quatre libertés: la libre circulation de
biens, capitaux, services et personnes et
elle rendra plus intense la coopération
dans la lutte contre les menaces communes. En outre, la Politique de voisinage sera d’autant plus efficace que les
Autorités Locales - Communes, Provinces et Régions - seront les protagonistes, efficaces et actifs, de la réalisation des objectifs prévus. Elles devront
savoir utiliser les instruments dont ils
disposent, mais en même temps être vigilants en demandant des espaces pour
une concertation “tripartite” - Institu-
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tions communautaires, Etats et Autorités Locales - pour vérifier l’application
concrète des principes inspiratoires. Ces
principes servent de fait "à mieux appliquer les principes fondamentaux de subsidiarité et de proportionnalité qui sont
à la base des traités", et tirent en cause
toutes les institutions de l'Union.
L’Ue se trouve face à une importante
décision, à laquelle elle ne peut arriver
qu’avec le rapport décisif des nations du
bassin méditerranéen. L’élargissement
vers l’est a en effet comporté un déplacement des frontières vers les états plus
éloignés et en même temps un investissement financier de grandes proportions
à l’égard des états qui ont fait récemment leur entrée qui, de frontaliers sont
entrés dans l’Union même. De nouveaux marchés se sont ouverts et avec
eux de nouvelles opportunités pour les
entreprises et pour les travailleurs. Il en
dérivera certainement un avantage aussi bien pour les populations qui depuis
peu sont entrées dans l’Europe que pour
celles à la tradition plus antique. L’Europe doit maintenant décider le compor-
tement à avoir à l’égard de sa rive sud.
Dans ce cas on ne peut pas supposer
dans l’entrée immédiate de nouvelles
nations et le déplacement des frontières
encore plus au sud; il faut faire les
comptes avec une pression démographique de plusieurs centaines d’hommes
et des femmes qui souhaitent pouvoir
participer à un développement et à un
progrès qu’ils voient à portée de main
mais qu’ils ne réussissent pas à saisir.
C’est d’ici que vient la poussée de l’immigration, aussi bien régulière que clandestine, avec tous les problèmes qu’elle
comporte. La solution du problème démographique de cette zone, déséquilibrée vers le sud de la Méditerranée, réside dans l’amélioration des problèmes
sociaux et économiques plus pointus,
dans l’utilisation de sa plus grande richesse représentée par une population
jeune, dans le réveil économique dans
une région qui offre des espaces forts
grands et des besoins insatisfaits, qui
peut contribuer à résoudre ce déficit de
population qui pour des raisons opposées semble préoccuper les pays de l’Europe du centre et du nord.
Même le Président de l’Onu, Kofi Annan, dans son discours au Parlement européen du 30 janvier de cette année a retenu opportun de rappeler l’Europe à
une double nécessité: la sienne pour accueillir les émigrants et celle des émigrants pour s’établir en Europe. “Une
Europe fermée - a dit à l’occasion – serait
une Europe plus médiocre, plus pauvre,
plus faible et plus vieille. Une Europe
ouverte sera également une Europe plus
juste, plus riche, plus forte, plus jeune”.
Tout cela doit constituer la base pour la
redéfinition des théories et des politiques du développement, pour affronter
un rapport correct sur le futur de l’Ue et
de l’unité européenne en générale. Il
faut redéfinir un modèle de croissance
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CUFFARO REÇOIT L’AMBASSADEUR DU MAROC EN SICILE
UNE GRANDE MANIFESTATION POUR REUNIR TOUS LES
PAYS ARABES DE LA MEDITERRANEE. Une grande manifestation
qui réunit à Palerme tous les pays arabes de la Méditerranée et qui représente l’occasion pour intensifier le dialogue et construire une paix solide et
durable. Un projet dont le président de la Région Sicilienne, Salvatore Cuffaro, et l’ambassadeur du royaume du Maroc, Tajeddine Badou, reçu en
visite de courtoisie, ont parlé au palais d’Orléans. A un moment où l’image de l’Islam dans le monde est altérée, a dit le diplomate africain, la Sicile peut vraiment représenter le lieu naturel dans lequel réunir les cultures
différentes, favoriser l’échange des idées et réduire les fossés qui nous séparent encore. Tajeddine Badou a dit de parler également au nom de ses
capable de valoriser les diversités des
nombreuses tesselles qui composent aujourd’hui le mosaïque méditerranéen.
Une reconversion de leurs spécialisations est nécessaire en les orientant vers
les pays et les besoins en-dehors de la région, vers ceux de toute la région méditerranéenne à des niveaux croissants de
spécialisation productive. Ce n’est
qu’avec ces objectifs que l’échéance de
2010, c’est-à-dire la naissance de la zone
de libre échange, sera une réelle opportunité de croissance que les peuples de la
Méditerranée pourront utiliser dans une
confrontation paritaire avec l’Europe
continentale, sinon elle se traduirait en
une politique stérile de défense qui aiderait peu une zone dont les potentialités
sont si élevées. De nombreuses recherches confirment que la Méditerranée, malgré tout, n’a pas sombré dans la
misère et le chaos, et maintient un potentiel de capacité productive et d’entreprises capable de réveils rapides et de
mobilisation. Pour parler comme Braudel c’est une “région endormie”, mais
susceptible de réveils rapides.
Pour transformer les tendances, actuellement gagnantes, de la polarisation,
vers les objectifs de spécialisation et de
collègues arabes qui se trouvent à Rome. Une proposition, -a dit Cuffaro,
que nous accueillons avec enthousiasme et qui valorise le rôle que nous entendons recouvrir en Méditerranée: solidarité, tolérance, respect de la pensée d’autrui, avec la conviction que la force du dialogue puisse conduire à
des scènes de paix et de sérénité pour tout le monde. L_ambassadeur du
royaume du Maroc et le président Cuffaro se rencontreront de nouveau
pour définir les détails de ce qui s’annonce comme un grand événement à
caractère social, politique, culturel et économique et qui pourrait avoir comme décor le Château de la Zisa ou l’Albergo delle Povere. Ce sera également l’occasion, a ajouté le gouverneur sicilien, pour donner l’opportunité à nos entrepreneurs d’intensifier les rapports commerciaux qui existent déjà et d’identifier de nouvelles possibilités d’investissement.
coopération au niveau de toute la région il faut un grand engagement de reconversion qui implique tous les pays de
la Méditerranée et donne de forts engagements et responsabilités à l’Ue. A
mon avis il faut partir de deux conditions de fond: La première concerne la
création d’institutions méditerranéennes, influentes et représentatives
des peuples et des gouvernements, capables de faire faire ce saut de qualité
qui conduit la Méditerranée à intervenir avec l’Europe non plus comme un
mosaïque aux nombreuses tesselles,
mais comme une région variée mais
compacte qui revendique la parité de
rôle et de choix reconnues par toute
l’Europe. La seconde concerne le choix
pour une politique méditerranéenne de
l’Ue qui mette à disposition de cette région des formes consistantes de financements pour les infrastructures, l’industrialisation et l’administration publique.
J’ai lancé depuis longtemps l’idée d’une
sorte de “nouveau Plan Marshall” pour
ces pays de la Méditerranée, pour
mettre en mouvement un mécanisme
comme celui qui a produit tant d’avantages en Italie tout de suite après la
guerre. Il a permis de mobiliser toutes
les ressources, humaines et financières,
disponibles et d’amorcer des processus
vertueux de développement dont nous
tirons profit encore aujourd’hui. Cela
nous apparaît comme une application
ultérieure et plus significative du principe de subsidiarité qui dans ce cas pourrait produire de nouvelles ressources et
engendrer de nouvelles responsabilités
dans des peuples jeunes et désireux de
devenir les protagonistes de leur propre
futur. Les ressources pour cette grande
initiative peuvent provenir seulement
d’une Europe qui sache conjuguer solidarité et développement économique,
sans opposer ces termes, au contraire en
les intégrant dans un programme à long
terme qui crée un nouveau protagonisme moderne dans de nombreux peuples
jeunes et désireux de se présenter à
plein titre au contexte international.
L’Amérique a compris il y a plus de cinquante ans qu’il ne s’agissait pas d’accomplir un geste humanitaire, mais de
contribuer à faire développer une nation qui en quelques années est devenue
la sixième puissance économique du
monde. L’Europe doit maintenant avoir,
grâce également à l’apport que nous
tous pouvons offrir, la même clairvoyan-
MEDITERRANNEE: EN SICILE UNE UNIVERSITE EURO-ARABE DE MEDECINE VETERINAIRE
CUFFARO INSTITUE UN GROUPE DE TRAVAIL
PALERME: Une Université de médecine vétérinaire euro-arabe naîtra en Sicile afin de former des médecins et des opérateurs du secteur agroalimentaire en provenance de tout le bassin méditerranéen. C’est un des premiers engagements que le gouverneur sicilien, Salvatore Cuffaro, a
voulu prendre après avoir été élu à la présidence du Coppem, le Comité Permanent pour le partenariat euro-méditerranéen des pouvoirs locaux
et régionaux. Cuffaro a accueilli avec enthousiasme la proposition, avancée par l’Association de médecine vétérinaire euro-arabe, de donner
vie, dans l’immédiat, à un groupe de travail qui élabore le projet et en vérifie la faisabilité. “Un projet ambitieux projeté vers 2010 - a expliqué
Cuffaro - quand le bassin de la Méditerranée, avec le lancement de la zone de libre échange, redeviendra le centre d’un mouvement intense
de populations, de cultures et de marchandises, qui interviendront sûrement sur la santé des personnes et sur la qualité de leur vie. Voici pourquoi il est indispensable de créer les conditions afin que dans un secteur comme la médecine vétérinaire, qui joue un grand rôle pour une alimentation correcte et saine, il y ait un développement ordonné et homogène au service de tous”.
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SPECIAL ASSEMBLEE
ce en comprenant que la Méditerranée
retrouvera certainement un nouveau
centralisme qui peut et doit s’intégrer
avec les projets de développement qui
concerneront le reste de l’Europe. Pour
ce projet ambitieux mais auquel in ne
peut renoncer, nous avons besoin de la
solidarité et du concours de tous: de
l’Union européenne avant tout, pour
qu’elle considère ses frontières du sud
avec la même attention quelle a réservé
à celles de l’est; des régions méditerranéennes, avec lesquelles la Sicile a établi depuis longtemps des rapports utiles
et rentables également dans ce domaine, pour qu’elles acquièrent une influence et un protagonisme également
dans le secteur économique; des gouvernements nationaux pour que, en dépassant les logiques nationalistes, ils poursuivent de manière infatigable l’œuvre
conduite jusqu’à présent, pour atteindre
des objectifs ayant un intérêt de plus en
plus vaste dans toute la région; de toutes
les institutions, publiques, privées, humanitaires, académiques, sujets sociaux
de tous nos pays, pour qu’elles nous ai-
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dent à maintenir vive l’attention pour
ce problème, en contribuant, dans son
propre domaine d’intervention, à impliquer avant tout les populations et les
administrations locales.
La Sicile entend contribuer à cet important engagement même avec son apport
plus original qui découle de son histoire
millénaire déployée géographiquement
au centre de la Méditerranée et devenue
au cours des siècles un point de croisement et de rencontre de nombreux
peuples et de nombreuses cultures. Elle
a été le lieu privilégié où des historiens,
des idéaux, des ethnies et des provenances différentes ont pu vivre ensemble en générant des organisations
sociales, des systèmes juridiques et des
productions artistiques qui, à distance
de siècles, indiquent encore une façon
originale de cohabitation entre les
peuple, en démontrant, encore une fois,
que la paix et le développement sont
des biens universels, alors que la guerre
ne résout rien et complique tout. Aujourd’hui encore la Sicile est le lieu de
confrontation et d’intégration de
peuples et cultures différentes. Son histoire, la disponibilité de ses habitants, sa
position géographique, continuent à en
faire un lieu de rencontre et d’accueil
sur ces rives de la mer d’Ulysse qui à des
époques passées a vu se dérouler les premières tentatives de connaissance et
d’intégration entre les peuples désireux
de cohabiter en paix, à une période où
la guerre apparaissait comme la seule façon de résoudre toute controverse.
Notre modèle d’intégration se fonde sur
la conscience qu’il faut partir du respect
de l’identité de chacun, à partir de nous
siciliens que nous pouvons nous définir
“maîtres de maison”, et sur celle-ci
construire des systèmes et des organisations civiles et sociales qui produisent
une valeur ajoutée de civilisation et de
progrès. Toute tentative de diluer sa
propre histoire pour en construire une
autre, risque d’engendrer des formes de
participation et de cohabitation sans
liens profonds avec les peuples et rarement capables d’avoir une incidence sur
les problèmes plus importants de la nouvelle société que nous sommes appelés à
construire ensemble. En vérité, les principes de liberté et de démocratie sont justement le terrain de confrontation commun sur lequel tous les hommes et les
peuples peuvent déployer les énergies et
les ressources dont ils disposent et qu’ils
entendent mettre au service de l’édification du “bien commun”, point de repère
que l’on ne peut éluder pour toute action
politique. Le centralisme réaffirmé de ces
principes nous rend conscients que liberté et démocratie ne peuvent faire abstraction d’un fondement objectif identifiable en la dignité de la personne humaine, quelque soit le système politique
et quelque soit le lieu où elle vive. Il
s’agit, pour ce qui est de notre histoire,
d’un patrimoine dû à la tradition chrétienne. C’est à cette conscience renou-
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LES RESOLUTIONS APPROUVEES PAR L’ASSEMBLEE GENERALE DE PALERME
Les résolutions approuvées à Palerme par l’Assemblée Générale du Coppem des 20-21 novembre 2004 reflètent le schéma général de référence discuté à l’occasion de la première réunion pour l’année 2004 des Commissions Permanentes du Coppem, qui avait eu lieu à
Athènes (Grèce) le 27 mars. Ce schéma prévoyait une formulation égale des résolutions avec
une proposition analogue de la part des quatre Commissions, même dans la spécificité de
chacun des quatre thème traités: pour la I Commission “Expériences de participation des pouvoirs locaux et régionaux euro-méditerranéens”, pour la II Commission “Immigration et Emigration, actions et instruments de la Coopération entre villes et régions euro-méditerranéennes”,
pour la III Commission “L’Intégration euro-méditerranéenne des réseaux stratégiques infrastructuraux: l’exemple des transports”, pour la IV Commission “Culture et Tourisme: promotion et gestion de zones culturelles”. L’objectif partagé était celui de définir pour chaque thème une position claire sur la base des exigences prioritaires des Administrations Locales et des Régions
des 27 Pays du Partenariat euro-méditerranéen. A la lumière de ceci, les résolutions proposées
et approuvées visent à approfondir les contacts entre les représentants du Coppem, la Commission Européenne et la Ligue Arabe afin d’analyser ensemble les exigences et les solutions
stratégiques et financières possibles, pour que les Administrations Locales et les Régions euroméditerranéennes puissent concourir de façon plus concrète aux processus de coopération
pour le développement local dans le cadre du partenariat euro-méditerranéen et des soutiens
internationaux adressés à cette zone. C’est en ce sens que tous les membres du Coppem participants à l’Assemblée ont approuvé à l’unanimité que toutes les Commissions désignent leur
propre délégation, restreinte, qui rencontre à court terme les représentants appropriés de la
Commission Européenne. Enfin, il est important de souligner que, les résolutions reportent clairement que chaque Membre des Commissions doit être considéré solidairement l’auteur du rapport de sa Commission et de ses conclusions relatives et que, dans ce rôle, il pourra être appelé à concourir à toutes les initiatives qui y seront reportées à l’égard des institutions et des
organisations vers lesquelles la Commission pourra être invitée par les organes du Coppem à
agir. Cela constitue un autre indice de la disponibilité des Administrations représentées dans
le Coppem à concourir solidairement aux objectifs exposés. (m.r.)
velée et profonde de soi que doivent faire appel également les autres traditions
religieuses dans lesquelles est bien présente la valeur de la vie et le centralisme
de la personne humaine.
Dans ce cadre nous sommes sur le point
d’accomplir deux importants objectifs
qui entendent mettre au service de la
cause commune que le Coppem soutient
au sein de ses propres finalités. Le premier concerne la Tunisie, où dans une
semaine nous ouvrirons “Maison Sicile”.
Il s’agit de la deuxième de ces activités
(la première a été ouverte à Paris il a
quelques mois), qui entendent contribuer aux échanges non seulement économiques entre la Sicile et la nation qui
nous accueille. Nous avons choisi le mot
“Maison” justement parce que nous souhaitons que ce soit un lieu d’accueil aussi bien pour les Siciliens qui veulent investir en Tunisie que pour les entreprises
JANVIER 2005
tunisiennes qui veulent avoir des rapports économiques avec nous. Mais cette initiative ne s’adresse pas seulement à
ces deux nations mais également à vous
tous pour que, à travers cette opportunité, vous puissiez connaître davantage et
mieux, la Sicile, les opportunités qu’elle
offre et les possibilités d’inter-échange
qui existent. La seconde concerne le
Maroc, avec lequel nous sommes sur le
point de signer un accord de coopération dans tous les domaines, de celui
économique à celui culturel, de celui artistique à celui artisanal, pour faire en
sorte que les rapports qui historiquement
lient ces deux importantes régions (je
rappelle que la communauté marocaine
est la deuxième par nombre de résidents
parmi celles qui se trouvent en Sicile)
s’approfondissent davantage. Avant de
conclure je ne peux ne pas parler de la
question de fond dont nous ne pouvons
pas faire abstraction considérant la Méditerranée. Elle doit redevenir une mer
de paix, de voyages et d’échanges commerciaux. Aujourd’hui malheureusement ce n’est pas comme ça.
La contribution que la Sicile, comme de
nombreuses autres régions, offre au processus de paix israélo-palestinien risque
d’être formel si la paix ne met pas ses racines dans les terres tourmentées où
l’on continue à mourir trop facilement.
Le gouvernement italien a offert Erice
comme siège possible de traités de paix
résolutifs. La Sicile en serait honorée.
Mais nous sommes encore loin de cela.
Nous espérons que les derniers événements tragiques dans ces territoires
constituent une accélération pour relancer un processus qui a du mal à se
consolider, avant tout dans la conscience de ses habitants. Même le Coppem
peut et doit fournir sa contribution et
son engagement comme il a fait jusqu’à
présent lors des nombreuses circonstances dans lesquelles il n’a pas manqué
de lever sa voix pour rappeler à la nécessité d’une paix durable.
A ce processus la Sicile contribue en diffusant la culture d’intégration et de cohabitation pacifique qui l’a rendue célèbre hier comme aujourd’hui. A ce processus nous tous ici réunis nous devons
ajouter notre voix et notre engagement.
C’est la raison pour laquelle je me sens
impliqué dans le processus de coopération lancé par le Coppem et qui caractérisera mon engagement et ma présidence, ceci est le sens du rôle du Coppem
dans la promotion de partenariats territoriaux pour la prospérité et le développement, ceci est le sens des responsabilités que chacun de nous prend pour
construire un réseau dense de rapports et
de dialogue entre les collectivités locales
pour le co-développement durable, la
stabilité, la paix et la prospérité.
7
SPECIAL ASSEMBLEE
PRETS A AFFRONTER LES NOUVEAUX DEFIS
2010: une étape fondamentale à laquelle on ne peut renoncer
Le secrétaire général du Coppem,
Carmelo Motta, a résumé, devant
l’Assemblée Générale, l’activité
exercée lors des quatre premières années par le Comité et a analysé de façon critique la politique méditerranéenne de l’UE.
De la signature de la déclaration de
Barcelone, à aujourd’hui on ne peut
pas dire que les objectifs fondamentaux
fixés aient été respectés. Je ne suis pas
inquiet du fait que la date de 2010 pour
la réalisation de la zone de libre échange, ne puisse pas être respectée. Dans
une grande stratégie politique, le déplacement d’une date, même de
quelques années, ne fait pas l’histoire.
La question centrale, qui se trouve en
face de nous, selon le Coppem, est que
nous n’avons pas réussi à créer les
conditions fondamentales pour que la
zone de libre échange naisse et soit un
succès. Nous ne sommes pas encore
prêts. Le Coppem, après des années de
préparation s’est constitué à Palerme, à
la fin de l’année 2000. il est né grâce à
8
la contribution déterminante du
Conseil des Communes et des Régions
d’Europe et de l’Organisation des Villes
Arabes et grâce à l’apport d’autres représentants des autonomies locales qui
ne faisaient partie d’aucune organisation internationale, comme, par
exemple Chypre, Malte et la Turquie.
Le Coppem n’est pas un réseau de
Villes. On adhère au Coppem à travers
les Associations nationales du CCRE
et de l’OVA mais aussi d’Israël et de la
Turquie qui expriment des délégués selon la population de l’Etat. D’après les
statuts les membres du Coppem sont
205: 101 titulaires 101 suppléants + 3
de droit.
Actuellement le Coppem comprend
des villes, des Provinces et des régions
de 28 Etats euro-méditerranéens; nous
sommes en train de travailler pour que
l’on ait à court terme cent pour cent
des adhésions. Le Coppem est dirigé
par un Conseil de Présidence dont le
Président est le Président de la Région
Sicilienne, Salvatore Cuffaro et le vice-président vicaire Omar El Bah-
raoui, maire de Rabat. Les vice-présidents représentants des AA.LL de
Grèce, Egypte, Pologne font partie du
Conseil de Présidence représentants
les Administrations locales de, Malte,
Pays-Bas, Tunisie, Jordanie.
L’action stratégico-politique du Coppem est définie à travers le travail de
quatre Commissions consultatives: la
première s’occupe de politiques institutionnelles, la deuxième de coopération
entre les villes et les régions, la troisième de coopération économique et financière, la quatrième de culture, tourisme et environnement. La raison qui
a inspiré notre politique est commune
à toutes les associations d’Autonomies
locales: rendre protagonistes du partenariat euro-méditerranéen les villes,
les provinces et les régions. Renverser
la même logique de la Déclaration de
Barcelone qui assigne aux Autonomies
locales un rôle, qui s’est avéré tout à
fait marginal. Mais notre expérience a
des aspects d’originalité, dont je voudrais brièvement parler. Le secrétariat
de notre Association a son siège à Palerme, avec une structure permanente
de 20 collaboratrices et collaborateurs
et d’environ cinquante collaborateurs
extérieurs, à titre gracieux, qui sont en
grande partie des professeurs universitaires, des dirigeants syndicaux et d’entreprises. Nous avons été convaincus
dès le début dans le Coppem, qu’une
Association d’Autonomies locales qui
s’occupe de partenariat euro-méditerranéen ne peut se limiter à demander
plus d’espace politique et plus de ressources financières. Le risque des revendications nous le connaissons, c’est
celui d’arracher quelque chose à l’intérieur d’une logique. Mais le point est
justement celui de changer la logique
qui a accompagné les politiques euroméditerranéennes des années passées.
COPPEMNEWS
Dans les politiques de l’Union Européenne durant toutes ces années les
stratégies de développement économique et social selon une logique de
programmation rigoureuse des ressources financières n’ont pas dominé.
Une pluie d’interventions, des lenteurs bureaucratiques, un manque de
coordination des interventions sectorielles, un choix des priorités peu clair
et ainsi de suite. Dernièrement, il y a
eu un renversement de tendance que
nous apprécions mais que nous retenons encore insuffisant. Il faut, avec
une grande détermination, promouvoir dans la rive méridionale et orientale de la Méditerranée le développement local, directement adressé, à travers les AA.LL, aux populations et aux
citoyens qui doivent être le principaux
bénéficiaires de la coopération Europe-Pays Partenaires Méditerranéens.
Je sais, à ce sujet, que tout le monde se
déclare d’accord. Mais le problème est
la façon dont former ce “Capital social” sans lequel nos amis des Pays Partenaires Méditerranéens ne pourront
pas faire décoller leurs Pays.
Pour nous du Coppem, les politiques
pour le développement local, ont toujours été, dès le début, notre obsession. A Marrakech en 2001, nos amis
arabes ont fait approuver par notre
Assemblée générale une résolution
avec laquelle était demandée la
constitution d’une Agence de développement euro-méditerranéen, promue par le Coppem, fondée surtout
donc par des représentants des Autonomies locales pour leurs exigences de
développement. Nous avons créer cette Agence, qui sera autonome par rapport au Coppem, mais nous retenons
qu’elle puisse constituer une contribution significative pour réaliser la façon dont nous voudrions que se réali-
JANVIER 2005
se un partenariat concret. C’est de cela que découle, dans cette logique, la
constitution d’une Coordination socio-sanitaire de structures locales des
systèmes de welfare des 35 Etats du
Partenariat euro-méditerranéen. La
collaboration entre Associations, Instituts de recherche, finalisées aux politiques euro-méditerranéennes non
seulement est souhaitable mais elle est
décisive. Au cours de ces années nous
avons travaillé surtout sur quatre
thèmes: La question migratoire, le
partenariat économique et financier,
les biens culturels, les systèmes de
welfare. Nous avons produit un riche
matériel qui est à votre disposition.
Nous sommes en train de promouvoir
des protocoles d’entente entre les Régions européennes et de la rive Sud de
la Méditerranée, qui ne sont pas une
nouveauté mais qui, si ils seront généralisés, peuvent constituer un grand
fait politique. Face à des problèmes
difficile et complexes, il faut unir les
forces, s’échanger les expériences, éviter les erreurs qui coûtent cher; pour
être réalistes nous devons définir notre
conception qui parte des exigences
réelles des partenaires, aussi bien européens que de la rive méridionale et
orientale. Nous avons toujours pensé
dans le Coppem que le partenariat euro-méditerranéen, ou il produit un
avantage réciproque parmi ses
contractants ou c’est une illusion.
En ce qui nous concerne, également
sur la base des penchants de notre Assemblée générale qui a eu lieu les jours
derniers, nous sommes non seulement
disponibles au dialogue entre les Associations qui s’occupent de partenariat
euro-méditerranéen,
mais
nous
sommes prêts, dès maintenant, à
contribuer à identifier des synergies et
des instruments opérationnels intégrés. Je ferais en effet beaucoup plus
attention aux temps de notre initiative commune. Les temps sont très serrés. Si nous voulons avoir des retombées sur les processus réels nous devons définir une conception avec une
certaine rapidité. J’insiste donc sur les
instruments opérationnels intégrés.
9
SPECIAL ASSEMBLEE
DE NOUVELLES INSTITUTIONS POUR LA POLITIQUE
MEDITERRANEENNE
Pellegrini repropose la création d’une banque euro-méditerranéenne et d’un comité d’élus locaux
et régionaux
Fabio Pellegrin, après avoir été pendant quatre ans à la tête du Coppem, a
passé la mains au Président de la Région Sicilienne Salvatore Cuffaro. Toutefois il reste engagé pour l’affirmation
conjointe du Processus de Barcelone.
J’avais annoncé déjà depuis longtemps
mon intention de laisser la Présidence
du Coppem en raisons des nombreux
engagements auxquels je devais faire face. Bien sûr, je suis conscient que pour
atteindre les résultats positifs un engagement direct de celui qui croit en la
validité du projet est nécessaire. Mais
nous avons fait en seulement cinq ans
une œuvre considérable. De même
qu’un être humain arrive à l’enfance, le
Coppem a sauté toutes les phases intermédiaires et il est devenu adulte: il doit
seulement mûrir. Le travail et l’activité
de ces cinq années sont documentés et
je ne m’étendrai pas à en dresser la liste.
Je me limiterai à quelques brèves considération sur les perspectives du Coppem. La première est celle d’aller de
l’avant avec l’objectif de renforcer les
10
deux jambes qui le composent: celle des
PTM et celle européenne, des Pays de
l’Union européenne. Cette exigence est
vitale pour atteindre l’objectif stratégique d’avoir un “Comité permanent
d’élus locaux et régionaux” du processus
de Barcelone, aux côtés de l’Assemblée
Parlementaire déjà décidée. Notre requête est déjà partagée par le Comité
des Régions et est déjà arrivée sur la
table des Ministre des Affaires Etrangères à l’occasion de la Conférence de
Naples de décembre 2003. a cette occasion, je me souviens, outre l’Assemblée
Parlementaire fut décidée la constitution d’une Fondation pour la coopération culturelle dont le siège sera à la bibliothèque d’Alexandrie et d’un Guichet de la BEI. Nous devons insister
pour avoir une réelle Banque euro-méditerranéenne, du moins pour l’opportunité d’avoir la participation de capitaux
en provenance des Pays arabes.
L’expérience du “Comité des Régions et
des Pouvoirs locaux” nous a enseigné
que pour atteindre notre objectif stratégique il nous faut l’appui du Parlement
européen. Le député Cocilovo, duquel
j’ai apprécié la contribution qu’il nous a
fournie, s’est engagé en ce sens et cela a
une valeur significative car il est Viceprésident du Parlement européen. Je
suis certain que nous pourrions également compter, je le vois dans les expressions de consensus, également sur l’appui et l’engagement du député Musotto
que je remercie également pour son intervention à notre Assemblée Générale. Je suivrai attentivement les travaux
du Parlement européen pour utiliser
votre disponibilité et avoir l’aide nécessaire pour la reconnaissance de notre
œuvre. Dans les prochaines années,
nous devrions continuer en tenant
compte des développements possibles
de la coopération en Méditerranée: que
ce soit la “Méditerranée élargie” de
l’Union européenne ou pas, avec les intégrations et participations éventuelles
et nécessaires, le “Grand MoyenOrient” des USA qui a suscité de l’intérêt mais aussi de nombreuses réserves.
L’Union européenne, en juin 2004, a approuvé une “Strategic Partnership” avec
les Pays de la Méditerranée et du
Moyen-Orient qui s’ajoute à la Politique
européenne de voisinage (Pev, de mars
2003) et à la Stratégie de sécurité proposée par le Haut Représentant pour la Politique Etrangère et de Sécurité Commune (décembre 2003). Le document du
G8 de juin 2004 sur la “Partnership pour
le progrès et un futur commun avec la
région du Moyen-Orient élargie”, représente un compromis entre l’initiative
américaine et les objections soulevées
par les européens et les arabes. La Pev a
déjà produit la nouveauté de l’instrument européen de voisinage pour la coordination, jusqu’à 2006, des différents
instruments financiers existants (outre
Meda pour les Pays du Partenariat euroméditerranéen, Interreg, Tacis et Phare
COPPEMNEWS
pour ceux du Proche-Orient, etc.). La
dotation financière indicative pour cette
première phase sera de 955 millions
d’euro et non seulement de 45 millions
du programme Meda. Pour la seconde
phase (2007-2013) un seul instrument
juridique sera créé et une réduction du
nombre des instruments financiers à six
seulement est prévue dont deux, l’instrument de voisinage et de partenariat et
l’instrument de stabilité (qui constitueront le programme Meda) concerneront
les partenaires méditerranéens. Mais
pour obtenir ces résultats appréciables il
est nécessaire d’ôter les empêchements
qui ont conduit jusqu’à présent à l’échec
fondamental du processus de Barcelone.
En premier lieu, aller au-delà de la coopération bilatérale entre les Etats pour
une coopération bilatérale entre Union
européenne et PTM en ouvrant des espaces significatifs à la coopération entre
pouvoirs territoriaux, la seule qui peut
donner une impulsion à tout le processus
défini à Barcelone en 1995.
Le renforcement du rôle et l’implication
des collectivités territoriales doit être au
sommet des objectifs de notre engagement et de notre travail. De même l’extension des espaces d’autonomie associative des pouvoirs territoriaux contribuera à la poursuite de l’ensemble des
objectifs de Barcelone. L’Europe avec
l’adoption de la Constitution européenne qui reconnaît le rôle fondamental
des pouvoirs territoriaux et du Comité
des régions, nous offre une rive comme
point de repère et de soutien très importante. Egalement à cette occasion je
sens le devoir de confirmer notre engagement à l’égard du respect des valeurs
communes et pour la réalisation des réformes politiques, économiques et institutionnelles qui devront être nécessairement adoptées afin d’atteindre une
paix stable comme condition de crois-
JANVIER 2005
sance et de sécurité en Méditerranée et
au Moyen-Orient. Une solution équitable du conflit israélo-palestinien, mère de toutes les tragédies et du terrorisme, reste préjudicielle et prioritaire.
Nous nous trouverons probablement face à des processus de changement différenciés comme la réalité nous le montre
déjà; des vitesses différentes dans la progression vers les changements (nous
pourrions adopter un “indice de référence” (“benchmark”) pour mesurer également le progrès d’intégration au marché
unique européen). Qui le voudra pourra
aller plus vite sans attendre les autres;
pour ne pas apparaître indifférents, il ne
faudra imposer à personne des directions ni des vitesses perturbantes et déstabilisatrices. Personnellement, je me
suis déjà abondamment enrichi dans ce
voyage de cinq années fait ensemble. Je
ne me suis jamais senti en difficulté, je
ne me suis jamais senti différent parmi
des différents. Certainement les différences existent, mais elles n’ont jamais
été discriminantes ou ont conditionné
notre expérience au point de nous faire
créer des rapports et des liens d’amitié
même personnelle. Pour cela je vous remercie fortement.
Nous devrions continuer à aller de
l’avant patiemment, la constance et la
détermination des fourmies. Je trouve
très approprié la toile que maître Isgrò
m’a dédiée au nom de vous tous. En effet je me sens vraiment un Président
fourmi, qui déteste les lueurs des feux de
paille, pour travailler tenacement et
même dans l’obscurité pour construire
le futur. Même es changements quand
ils surviennent de façon imprévue et inattendue sont toujours le fruit d’une
longue préparation politique et culturelle patiente. Je crois que ce qu’a écrit
le philosophe Todorov quant à l’unité
européenne et la fatigue qu’elle requiert
vaille également pour nous, lorsqu’il la
compare à un bricolage d’artisans qui
unissent les matériaux antiques pour
construire des choses nouvelles. Nos
matériaux sont parmi les plus antiques
et les plus riches de la civilisation humaine, nous construirons certainement
des choses nouvelles et remarquables.
11
SPECIAL ASSEMBLEE
AUTONOMIES REGIONALES UNIES
POUR LE DEVELOPPEMENT
Le Président de l’Assemblée sicilienne, Guido Lo Porto, relance le rôle de l’Agence
pour les politiques méditerranéennes
de Roberta Puglisi
La Sicile, île située à l’extrême sud du
territoire de l’Union Européenne, voit
en l’opportunité d’attraction de capitaux, dans cette phase de transition de
l’économie globale vers de nouveaux
agencements géostratégiques, une occasion unique pour combler son écart du
reste de l’Italie et de l’Europe, en tirant
profit du processus d’émancipation des
économies des pays méditerranéens de la
sphère du sous-développement et de la
marginalisation économique.
Le Coppem, durant ces années, a joué
un rôle décisif dans le cadre du Processus de Barcelone. Aujourd’hui, le comité permanent est arrivé à sa sixième Assemblée Générale, qui a vu une participation nourrie de représentants institutionnels de la zone euro-méditerranéenne. Monsieur le Président, selon vous,
les objectifs et les stratégies du Coppem
sont-ils sur la voie de la “nouvelle” politique européenne?
Je suis heureux que le Coppem ait son siège à Palerme, capitale de la Sicile, donc,
en tant que Siciliens nous ne pouvons pas
ne pas mettre l’accent sur l’importance de
la participation à plein titre des pays de la
rive Sud du bassin méditerranéen aux processus économiques, politiques et sociaux
européens. Selon cette approche globale,
lancée par la Conférence de Barcelone il y
a neuf ans, au mois de novembre, le Coppem est en train de travailler afin que soit
réalisé la partie du présupposé selon lequel, il ne peut y avoir de développement
consistant, diffusé et durable en Europe
(comme dans tout l’occident) si l’on n’ôte
pas les obstacles sociaux et culturels qui
s’interposent dans la participation de pays,
économies et communautés, historiquement différenciés mais géographiquement
12
en contact avec les frontières de l’Union.
La Sicile joue un rôle central dans la zone euro-méditerranéenne?
Les contributions que notre Ile peut apporter au processus d’intégration culturelle, sociale et économique de la zone méditerranéenne sont et pourront être, dans
les prochaines années nombreuses, qualifiées et significative. A titre d’exemple,
avec la signature du Traité d’Amsterdam,
l’Union a défini le cadre d’une ‘politique
commune de défense et de sécurité’, renforcée par la Déclaration de Laeken des
14 et 15 décembre 2001, de la Déclaration de Nice de 2002 et disciplinée par
l’art.41 de la Constitution européenne
approuvée en octobre de cette année, qui
envisage pour le futur proche la formation d’une armée européenne. La Sicile
ne pourra qu’être protagoniste de ce processus, en vertu de la position stratégique
dont elle jouit au sein de l’échiquier euroméditerranéen, croisement de paix et de
sécurité entre l’Occident européen et
l’Orient caractérisé par une recrudescence du conflit israélo-palestinien et du terrorisme de matrice islamique.
Il ne suffit pas jouir d’une position
géopolitique privilégiée. Quel apport
concret la Sicile peut-elle donner?
La Région Sicile peut offrir d’importantes
contributions au processus euro-méditerranéen dans divers secteurs. Nous référant
au ‘partenariat culturel’, je crois que les
Universités et les Instituts de recherche siciliens, tout comme ceux d’autres régions
européennes, peuvent contribuer de façon
décisive à vaincre le germe du fondamentalisme et de la radicalisation, en ouvrant
de façon croissante ses propres portes aux
jeunes maghrébins, libyens, égyptiens, israéliens, syriens, palestiniens, pour l’apprentissage d’une langue communautaire
et pour la réalisation de mastères et d’expériences de haute formation. En matière
de ‘partenariat environnemental’, la tutelle de la biodiversité présente en Méditerranée constitue une priorité de notre Région qui s’inscrit parfaitement dans le
contexte de cette politique euro-méditerranéenne. En ce qui concerne le ‘partenariat énergétique’, la Sicile, dans le cadre
de la politique énergétique nationale, est
depuis longtemps engagée dans la promotion des énergies renouvelables (surtout
celle éolienne et solaire, considérées les
énormes potentialités de l’Ile). Vu que le
transport du gaz naturel représente le futur
de l’indépendance énergétique de l’Union
européenne, comme il a été mis en évidence par le meeting Euromed des ministre des affaires étrangères européennes
du 22 avril 2002 à Valence, il ne faut pas
négliger que la Sicile constitue un centre
stratégique de tri des ressources de gaz libyen et algérien en Italie et en Europe. A
propos du ‘partenariat économique’, le
passage au programme financier MEDA
II, qui dispose d’un budget de 5,3 milliards
d’euro pour la période 2000-2006 et qui finance aussi bien les programmes bilatéraux que ceux de coopération régionale,
constitue un fait en soi avantageux qui
produit quand même des reflets positifs en
matière de ressources financières allouées
dans des zones proches des côtes sici-
COPPEMNEWS
liennes. La création de la zone de libre
échange en 2010 offre en outre une opportunité sans précédent de réaliser de
nouveaux investissements en Sicile, facilitant le processus d’internationalisation
des PMI siciliennes et de pénétration des
produits typiques locaux.
Quels sont, après neuf ans, les obstacles
au Processus de Barcelone?
En premier lieu, il faut signaler l’exigence de pacification dans la zone moyenorientale. Il n’apparaît pas discutable que
l’avenir de la zone de libre échange dépende étroitement de l’évolution de la situation au Moyen-Orient et par la cessation de l’urgence terroriste. En second
lieu, il faut signaler les obstacles qui se réfèrent à l’inaccomplissement des investissements et des investissements directs
étrangers en particulier, dont les effets se
répercutent sur l’accélération du développement économique des pays partenaires méditerranéens. Il est clair que les
investissements directs européens sont
encore accordés de préférence à des pays
d’autres zones émergentes, comme ceux
de l’Europe centrale et orientale, de
l’Amérique latine ou de l’Asie, par rapport à la zone euro-méditerranéenne. Il
faut donc renforcer de manière encore
plus décidée les instruments financiers à
employer dans la zone méditerranéenne.
Le marché commun européen, après
l’élargissement à l’Est, est devenu le plus
grand de la planète. Comment intercepter les avantages?
Il faut, entre-temps, se doter d’un réseau
efficace d’infrastructures, rendre la législation fiscale régionale “appétissante”
pour les entreprises et enfin stipuler des
accords de type commercial et stratégique,
dans les limites reconnues par la réforme
du Titre V de la Constitution italienne,
avec d’autres Régions européennes et
non, de préférence par rapport à celles situées dans les Pays de la Méditerranée.
Quelles sont les initiatives de la Région
JANVIER 2005
sicilienne au soutien de la politique euroméditerranéenne?
Un premier pas important en avant a été
accompli par la Région avec la création de
l’Agence pour les politiques méditerranéennes (art.15 loi régionale 2003, n°20)
dotée de personnalité juridique de droit
public et d’autonomie organisationnelle
et comptable. Les tâches de cet organisme
sont multiples et visent tous à attribuer à
notre Région un rôle de protagoniste sur
l’échiquier méditerranéen. L’Agence naît
comme une institution de coopération décentralisée du développement et des relations diplomatiques et internationales,
avec les fonctions de Guichet pour les entreprises locales concernées par les programmes de financement prévus par le
Partenariat; consultation à des organismes
publics et privés dans la réalisation de projets à financer de la part de l’Etat, de
l'Union européenne et des autres institutions internationales; réalisation d’initiatives pour le renforcement, dans la zone
euro-méditerranéenne, du dialogue entre
les cultures et les civilisations, la promotion et la sauvegarde des droits fondamentaux. Pour la réalisation de ses propres finalités, l'Agence pourra stipuler des
conventions avec des organismes et des
instituts spécialisés, publics et privés. Aux
côtés de la création des Maisons Sicile
(art.89 de la loi régionale 26 mars 2002,
n°2), l’Agence euro-méditerranéenne représente une réalité juridique dont la réalisation pourrait constituer un pas en
avant décisif sur la voie de la coopération
sousrégionale euro-méditerranéenne.
La Sicile est une région de l'Union européenne frontalière avec l’Afrique du
nord. A ce propos, quelles sont les initiatives pour la promotion du développement des activités financières des
pays tiers qui ont souscrit la Déclaration de Barcelone?
L’institution du Centre euro-méditerranéen ‘off-shore’ de services financiers et
d’assurance, a été prévue où agiront des
sociétés de crédit, d’intermédiation mobilière, société d’assurance, sociétés financières qui recueillent des fonds sur les
marchés internationaux. Les revenus produits par le Centre bénéficieront d’une
réduction de la quote-part IRAP du
50%, de l’exonération des taxes sur les
concessions régionales et du paiement en
mesure fixe et réduite des droits d’enregistrement, d’hypothèques et cadastraux.
Les avantages fiscaux sont accordés exclusivement par rapport aux opérations
avec les Pays partenaires du processus euro-méditerranéen. Nous souhaitons que
les mesures fiscales d’avantage pensées
par la Région se traduisent dans une réelle opportunité de développement de
l’économie sicilienne en vue de l’ouverture de la zone de libre échange.
Dans le cadre de la récente rédaction de
la Charte européenne des régions et des
pouvoirs conférés en matière de politique étrangère aux régions italiennes
par la réforme du Titre V de la Constitution, quelles sont vos attentes?
Je souhaite la création de partenariats institutionnels et d’entreprises efficaces entre
notre région et certaines Régions de la
Méditerranée, de l’Europe et du monde,
en faisant une référence particulière aux
régions qui maintiennent, à l’intérieur de
chaque état, une forte connotation autonomiste, comme par exemple la Catalogne. Sur la base de ce qui est prévu par
les nouvelles normes de la Constitution,
et aussi par le projet de statuts que le Parlement sicilien est en train d’élaborer ces
jours, la Région Sicilienne non seulement
pourra coordonner ses propres politiques
avec les autres régions d’états étrangers
mais elle pourra stipuler des conventions
et des accords de nature économique, culturelle et sociale avec d’autres organismes
exponentiels situés dans les Etats
membres et dans les Pays impliqués par
l’euro-partenariat méditerranéen.
13
SPECIAL ASSEMBLEE
L’EXPERIENCE DES COMMUNAUTES LOCALES
POUR FAVORISER LE PARTENARIAT
Le maire adjoint de Palerme, Dario Falzone, voit dans l’amélioration de la qualité de vie,
la base pour des communications originales
de Dario Falzone,
Maire adjoint de Palerme
Palerme, la Sicile et la Méditerranée
sont des réalités reliées entre-elles et qui
ne peuvent être séparées. Nous sommes
au centre, non seulement au centre géographique, tant si l’on considère l’axe
Nord-Sud que Est-Ouest, mais nous
sommes au centre conceptuel de cette
zone géopolitique, qui est le centre des
trafics commerciaux, centre des mouvements culturels de ce bassin des civilisations. Nous sommes un “pont”, et nous
nous vantons d’avoir, parmi les européens, des capacités de compréhension
des autres peuples riverains qui ne se
trouvent pas facilement dans les autres
régions de notre Continent. Nous
sommes donc un lieu de rencontre, et
nous sommes heureux de l’être. Palerme
est un de ces lieux privilégiés de la planète où les hommes se rencontrent, se
respectent, s’estiment et s’apprécient
pour les différences, sans violence ou
tentatives d’homologation obligée.
L’esprit de Barcelone, pour la partie qui
prévoit le développement des ressources,
la compréhension entre les cultures et la
stabilisation de la paix, réside à Palerme
déjà depuis des siècles. Toutefois, cela ne
peut être suffisant. Les raisons de tension
sont toujours latentes et en tant que représentants des communautés nous devons mettre en œuvre tous les efforts,
activités et idées pour un développement également économique de la zone.
Le développement économique, en effet, n’est pas seulement un acte dû comme levier pour l’amélioration générale
des conditions de vie, mais c’est un instrument si ce n’est de pacification totale, sûrement d’allègement des tensions.
Et, malheureusement, dans certaines régions les tensions ne cessent pas et par
14
conséquent, toutes nos populations, même en en ayant le droit, ne peuvent pas
vivre tranquillement.
C’est aussi dans cette optique que se posent le partenariat euro-méditerranéen,
la zone de libre échange en cours de
constitution et l’élargissement de
l’Union Européenne aux nouveau Pays,
et parmi eux Malte et Chypre. Les institutions supranationales ont la nécessité
de l’expérience des réalités locales, car
les accords entre états et institutions internationales, d’un côté voient les entités
territoriales locales de plus en plus impliquées, et de l’autre, sont parfois difficilement perceptibles par la majeure partie
des citoyens, au moins dans l’immédiat.
Les pouvoirs locaux peuvent intervenir,
au sein des accords cadre entre les états,
dans différentes matières sur lesquelles
est évaluée la qualité de vie. Je pense, par
exemple, aux problèmes environnementaux comme la pollution de l’air et des
eaux. Les problématiques liées à la pollution de la Méditerranée, par exemple,
peuvent trouver une solution uniquement sur la base d’un accord et d’un en-
gagement général et les pouvoirs locaux
sont de plus en plus appelés à la mise en
œuvre et à la vigilance. Dans le cadre de
l’amélioration de la qualité de vie
l’échange de connaissances en matière
socio-sanitaire est en outre important: il
est intolérable qu’aujourd’hui encore
dans certaines zones de la zone on ait une
incidence de maladies totalement enrayées ailleurs. La collaboration scientifique tant médicale que de la médecine
vétérinaire, les expériences de prévention et de prophylaxie doivent circuler
davantage entre les deux rives du bassin
méditerranéen. Mais il faut prévoir une
implication plus forte des réalités territoriales en ce qui concerne le rapprochement législatif entre les divers états, une
matière vaste et dur d’accès.
Ce n’est pas un travail simple et souvent
ce n’est pas de notre ressort, mais la
libre circulation des fonctionnaires administratifs, la connaissance directe des
normatives appliquées, la solution des
problèmes trouvée dans un état plutôt
que dans un autre peuvent contribuer à
moyen terme à une conception commune du rôle public et à la création d’une
classe dirigeante “euro-méditerranéenne” d’aide et de support aux administrateurs et de balancement à la direction
nord-européenne. Nous devons être satisfaits pour l’élection du président de la
Région Sicilienne, Salvatore Cuffaro,
au sommet du Coppem, car il saura donner une empreinte sicilienne et sa guide
pourra constituer une opportunité importante pour faire émerger la contribution de notre Ile à la résolution des problématiques mentionnées plus haut.
Comme Administration, nous sommes
orgueilleux d’avoir accueilli la sixième
assemblée générale; du reste ce n’est pas
la première fois qu’à Palerme et en Sicile se déroulent des réunions du Coppem
à des niveaux différents.
COPPEMNEWS
PROJETS COMMUNS
POUR UNE IDENTITE COMMUNE
Le président de la province régionale de Palerme, Francesco Musotto,
propose une implication plus large des forces rurales et des entrepreneurs
de Francesco Musotto
Président Province régionale de Palerme
La frontière méridionale de l’Union Européenne comme moteur dans le processus de création d’une grande zone de
paix dans la région euro-méditerranéenne. Paix non pas comme objectif abstrait
que tout le monde déclare de poursuivre
dans sa propre action politique mais
comme réalisation concrète d’un dialogue intense entre les différentes cultures de la Méditerranée, d’une intégration économique et sociale basée sur
l’égalité de la dignité, de projets de développement communs qui unissent les
acteurs non pas sur la base de la similitude de leur statut institutionnel mais de
l’identité des intérêts. Jamais comme
dans cette période ce grand défi lancé à
Barcelone en 1995 se présente comme
un impératif pour l’Union Européenne
et pour tous les sujets institutionnels des
Etats membres. Jamais comme maintenant il est fondamental de rénover et
renforcer le partenariat euro-méditerra-
JANVIER 2005
néen en recoupant un rôle primaire aux
Régions et Provinces. Les Autorités territoriales, en effet, peuvent mettre en
œuvre des projets de coopération qui visent au maximum l’effectivité et qui
soient partagés davantage par les citoyens et par les entrepreneurs mais toujours insérés dans un cadre de développement d’ensemble tracé par l’Union
Européenne. L’insécurité dans laquelle le
monde entier est en train de vivre est
l’exemple tragique de ce qui se passe
lorsque le dialogue et la coopération ne
réussissent pas jusqu’au bout à être un
moment de cohésion entre les peuples,
les civilisations, les ethnies et les religions. L’Union Européenne, après la
chute du mur de Berlin, doit contribuer
avec toutes ses énergies et avec toutes
ses meilleures ressources à raccourcir les
distances qui aujourd’hui semblent de
pouvoir être comblées, à créer les conditions pour que le dialogue et la diplomatie puissent consentir de nouer le lien
nécessaire pour que du Nord au Sud on
parcourre tous ensemble vers le progrès.
La Province de Palerme au cours de ces
années a promu, en accord avec les institutions européennes, un dialogue serré
entre les entrepreneurs siciliens et ceux
de l’Afrique du Nord et du bassin méditerranéen tout entier d’où sont nés d’importants projets de collaboration. Nous
avons participé à de nombreuses initiatives européennes adressées aux jeunes
pour les former comme des citoyens de
l’Union, les éduquer à la tolérance et au
dialogue. D’autres dédiées aux administrateurs locaux pour les impliquer dans
le parcours de croissance de l’Union.
Maintenant il est temps de renforcer cet
engagement, en l’instant dans un effort
commun vers le grand rendez-vous avec
la Zone de libre échange de la Méditerranée. En 2010 tout le monde devra être
prêt à jouer son rôle.
15
SPECIAL ASSEMBLEE
STRATEGIE UNITAIRE POUR LE PARTENARIAT
Le Vice-Président du Parlement Européen, Luigi Cocilovo, demande des ressources adéquates
et des instruments efficaces pour les régions méditerranéennes
Le député Luigi Cocilovo a adressé à
l’Assemblée Générale du Coppem les
salutations du Parlement Européen, en
exaltant le rôle des autonomies locales
et régionales dans la perspective du partenariat euro-méditerranéen.
La reconnaissance du travail effectué par
le Coppem au cours de ces années me
semble juste et non pas rituelle. Evidemment les limites et les difficultés n’ont pas
manqué mais ils doivent être reconduits
de façon plus générale aux contradictions
et aux retards qui caractérisent encore le
développement de la coopération et de
l’intégration des pays du bassin de la Méditerranée, environ dix ans après la déclaration de Barcelone de 1995. Plus que
nous pencher sur les retards, je crois qu’il
est utile de relancer certaines priorités et
de signaler les cohérences nécessaires
pour renforcer le processus de partenariat
pour le développement EuroMed. Je voudrais souligner ici surtout trois questions.
1) le complètement à 25 Pays du parcours d’élargissement de l'Union et l'approbation du nouveau traité constitutionnel doivent libérer des sensibilités,
16
des engagements politiques et des ressources pour relancer le défi d’un rôle
unitaire et de la valeur politique ajoutée
de l'Europe sur la scène moyenorientale.
Le manque d’une résolution des problèmes présents depuis longtemps (question palestinienne et rapports avec Israël) et le drame des nouvelles nécessités
naissantes (Iraq) constituent un frein, si
ce n’est un réel sabotage, aux potentialités de développement du partenariat euro-méditerranéen. L' Europe a mis sur le
terrain, dans cette direction, surtout des
divisions et des incertitudes, ne réussissant pas à représenter une alternative
crédible à l'unilatéralisme américain et à
la suggestion de réduire à l'option militaire l'engagement à affronter la menace
du terrorisme, à poursuivre le développement de la démocratie à travers la
confrontation et le dialogue, à affronter
des crises économiques et sociales avec
les instruments de la coopération.
2) Un nouveau cadre différent de souffle
politique stratégique est donc nécessaire
mais il ne serait pas suffisant. Nous avons
besoin aujourd’hui de mettre sur le terrain un cadre plus vaste et articulé d’ins-
truments, en allant au-delà de l’effort et
de l’engagement des institutions de gouvernement des pays adhérant au processus de Barcelone. La même perspective
de la zone de libre échange en 2010
pourrait résulter irréaliste voire contradictoire si, entre-temps, nous ne réussirons pas à donner davantage d’espoir à la
confrontation et au dialogue culturel,
outre qu’à des synergies et des engagements qui impliquent les secteurs sociaux, productifs, formatifs des pays impliqués. Pour ces raisons, aux côtés des
acteurs intergouvernementaux, je trouve
indispensable la relance d’une subsidiarité vertueuse et engagée, qui valorise non
seulement l’Assemblée interparlementaire rénovée, mais aussi le forum social
et des ONG; les organismes promus par
les Universités et par d’autres acteurs du
secteur formatif et culturel; les coopérations entre associations du monde productif et des systèmes d’entreprise.
3) Ceci est le cadre de référence qui peut
valoriser au mieux le rôle et l'initiative du
Coppem, comme instrument des conceptions et des expérimentations coopératives mis sur le terrain par le système des
autonomies locales et des institutions régionales de la zone. Il ne s’agit pas de se
réfugier dans une présomption improbable d’autosuffisance, mais de contribuer
à renforcer également les actions de partenariat régional et horizontal au sein
d’une inspiration stratégique commune et
de favoriser des synergies entre sujets institutionnels, sociaux, productifs et des
structures de recherche/formation, qui
puissent devenir le moteur de projets de
soutien au développement local.
A partir de cela, il sera plus simple et, en
même temps, juste de vérifier la conformité et l’efficacité des ressources et des
instruments d’intervention mis à disposition par l'Europe pour soutenir le partenariat euro-méditerranéen.
COPPEMNEWS
LA JORDANIE
RENFORCE LES MUNICIPALITES LOCALES
Engagement concret en direction du développement économique et social
DECENTRALISATION
DES POUVOIRS LOCAUX
de Nino Randisi
Le ministre des Affaires Municipales de
Jordanie, Mme Amal H. El Farhan, (dans
la photo) à l’occasion de la sixième Assemblée du Coppem, en confirmant le
plein soutien de son Pays au processus
d’intégration des peuples euro-méditerranéens, soulignant que les rapports et la
coopération entre les institutions locales
de la zone euro-méditerranéenne constituent un facteur de stabilisation dans le
processus de paix, a déclaré que «le Coppem au cours de ces années a agi pour
élaborer un nouveau cadre d'action afin
de donner une nouvelle impulsion au
partenariat euro-méditerranéen qui voit,
réellement, la création d’une zone de paix
et de stabilité basée sur le respect des
droits fondamentaux, l'institution d’une
zone de prospérité partagée mais aussi la
contribution vers une meilleure compréhension réciproque entre les peuples de la
région». La ministre a en outre fait référence à la nécessité «d’accélérer le rythme d’un développement socio-écono-
JANVIER 2005
mique durable en améliorant les conditions de vie de ces populations, en augmentant enfin le niveau d’occupation et
en réduisant les disparités de développement dans la région euro-méditerranéenne». Selon Mme Amal El Farhan il est
important d’«encourager la coopération
et l'intégration régionale à partir des municipalités, de sorte qu’elles deviennent
des unités pour le développement économique et social».
Et c’est justement parce que la Jordanie
devra être de plus en plus à même de s’en
remettre à un modèle de développement
endogène que le Roi Abdullah a entrepris, depuis 1999, un profond processus de
réformes, finalisé à la libéralisation du
commerce et à l’intégration au niveau régional et global; à la redéfinition du rôle
de l’Etat avec la mise en place de vastes
programmes de privatisation; à l’encouragement aux investissements productifs
export-oriented; à la réduction du taux de
chômage et de pauvreté. Ces réformes
ont commencé à produire des résultats à
partir de l’an 2000 sur le front macro-économique et ont vu un impact significatif
sur le train de vie de la population.
Dans une zone à l’énorme intérêt stratégique
et économique comme celle de la Méditerranée, le processus d’intégration politique,
économique et sociale entamé par la Déclaration de Barcelone nécessite la participation de tous les niveaux institutionnels des
Pays membres, à savoir les 25 Pays de
l’Union Européenne et les 10 de la rive sudorientale du bassin. Les Administrations locales et les Régions doivent donc contribuer
de façon déterminante au soutien de ce
processus et, dans ce but, il faut qu’elles intensifient l’échange de connaissances et
d’expériences ainsi que l’étude partagée
d’initiatives qui visent une coopération réelle
entre les communautés, pour qu’elles se développent de façon harmonieuse dans la
paix. La Région Sicilienne, en collaboration
avec le Coppem et le Gouvernorat de Qalyubiya (Egypte) est en train d’organiser des
journées de rencontres dans le but d’échanger les connaissances et expériences entre
les dirigeants et les représentants du Gouvernorat de Qalyubiya et ceux de la Région
Sicilienne, de la Province de Palerme et de
la Municipalité de Palerme, les représentants
du monde académique et les chefs d'entreprise, sur le thème du développement local
et sur les structures institutionnelles, normatives et associatives les plus appropriées
pour atteindre cet objectif. Il s’agit de
confronter différents modèles de décentralisation des pouvoirs locaux, les résultats déjà
obtenus à travers leur application ou qui
pourraient être obtenus; en outre, les coopérations avec le secteur public, le secteur privé, les organisations sans but lucratif, pour la
gestion des services aux communautés locales et pour le développement socio-économique seront également évaluées. 10 dirigeants et administrateurs du Gouvernorat
de Qalyubiya seront reçus à Palerme pour
toute la durée des rencontres.
(m.r.)
17
VERS 2010
2010: UNE PERSPECTIVE REELLE
POUR LA CROISSANCE EN MEDITERRANEE
A Catane, Congrès international sur l’efficacité du partenariat économique et culturel
Neuf ans après la signature de la Déclaration de Barcelone et, en cette année
de réunification des Pays de l’Est à l’Europe communautaire, il faut ouvrir une
réflexion sur le thème du Partenariat Euro-méditerranéen et sur le rôle que les
Autorités Locales revêtent dans les nouvelles stratégies liées à l’Europe élargie.
Il semble évident que les paramètres qui
ont inspiré le Processus de Barcelone (de
nature essentiellement intergouvernementale) changent avec l’avènement de
la politique de Voisinage et avec la
construction de l’ “anneau des amis voisins” autour des frontières de l’Europe
élargie. Leur principe inspirateur tend à
créer une zone de co-développement où
les Pays Partenaires du Voisinage peuvent tout partager avec l’Europe “excepté les institutions”. Cette stratégie met
donc en lumière la nécessité d’impliquer
également les autres acteurs de la coopération et, dans ce contexte, les Autorités
sous-nationales sont appelées à exercer
un rôle de co-protagonistes.
En effet, si la Déclaration de Barcelone
énonce, comme principe, la promotion
de formes d’association entre les Pouvoirs Locaux euro-méditerranéens, la
Commission Européenne ne s’est jamais
dotée, jusqu’à aujourd’hui, d’un instrument opérationnel à même de supporter
efficacement des politiques de coopération entre les autorités locales des deux
rives de la Méditerranée. Toutefois, les
activités entreprises, au cours de ces neuf
années, par les Pouvoirs Locaux en faveur de la coopération décentralisée euro-méditerranéenne (la Conférence des
Villes Méditerranéennes à Barcelone en
1995, le Sommet des Villes Méditerranéennes de Marseille en 1998 et de
Gênes en 2000, la Commission Euroméditerranéenne d’Eurocities et l’institution du Comité Permanent pour le
Partenariat Euro-Méditerranéen des
18
pouvoirs locaux et régionaux – Coppem) ont poussé la Commission Européenne à se doter, dans le Document de
Stratégie régionale 2004-06, d’un instrument spécifique au soutien de la coopération décentralisée sur les thèmes du
développement local durable, de la gouvernance locale, de la mobilité urbaine,
de la gestion des ressources culturelles,
du welfare urbain et des politiques d’inclusion sociale des migrants et de tous
les secteurs qui, en dernière analyse,
peuvent être poursuivis avec davantage
d’efficacité par les pouvoirs territoriaux.
Cette nouveauté très importante, bien
qu’elle soit faiblement dotée du point de
vue financier, mais décisive pour sa valeur “politique” dans la reconnaissance
aux Autorités Locales du rôle d’acteurs
des dynamiques euro-méditerranéennes,
accompagne le lancement de la Politique de Voisinage et de la reconnaissance de la coopération territoriale
comme tendance prédominante des Politiques de Cohésion 2007-2013. La
poursuite des nouveaux objectifs prévus
dans la prochaine programmation des
fonds structuraux 2007-2013 sera précédée par le lancement pilote du Nouvel
Instrument de Voisinage pour 2004–06
à valoir sur les fonds FESR en provenance d’Interreg, et pour ce qui est des
Nouveaux Voisins de la Méditerranée,
sur les fonds MEDA. L’approche traditionnelle, intergouvernementale qui
parte du haut, de la coopération au développement doit donc être remplacée
par une approche de participation, qui
parte du bas, qui soit capable d’impliquer tous les acteurs territoriaux du développement, parmi lesquels sont appelés à jouer un rôle vital les Autorités Locales. Ce qui vient d’être dit impose aux
Autorités Locales une profonde réflexion et une prise de co-responsabilité
pour atteindre l’objectif de créer une zo-
ne de Voisinage fondée sur la sécurité, la
stabilité et le développement durable.
Pour approfondir l’examen du rôle des
pouvoirs locaux, en particulier celui sicilien, dans les politiques de coopération euro-méditerranéenne, à Catane,
les 10 et 11 décembre dernier, a eu lieu
la Conférence internationale “Vers
2010 – la Sicile et les pays de la Méditerranée dans le Partenariat économique et culturel ”. La rencontre, organisée par la Province de Catane, en collaboration avec le Coppem, a vu la participation de délégations influentes de
huit Pays riverains méditerranéens,
composées d’ambassadeurs, de représentants des gouvernements centraux et locaux, du monde académique et de l’entreprise. Aux travaux ont participé des
représentants de la Commission Européenne, de la European Training Foundation, du Ministère des Affaires Etrangères italien, de la Région sicilienne et
de nombreux organismes nationaux et
internationaux engagés dans le développement de la zone méditerranéenne.
L’assise de Catane, a repris, donc, la
proposition (invoquée également par
d’autres acteurs du monde de la coopération) pour donner vie aux Partenariats Territoriaux pour le Développement et la Coopération. La poursuite
concrète de cette proposition est rendue
plus faisable par l’harmonisation, prévue par la Politique de Voisinage, d’instruments externes et internes de l’UE et
par la reconnaissance d’un rôle actif des
Autorités Locales et des acteurs du territoire dans le cadre de la coopération
décentralisée et de celle transnationale.
En conclusion de la réunion ont suivi
trois workshop sur: “La Politique de voisinage, le développement local et la gestion intégrée du patrimoine culturel euro-méditerranéen”. Dans les pages suivantes la synthèse des travaux.
COPPEMNEWS
2010…
Politique de voisinage
et développement local
d’Alberto Tulumello
Le thème de la “gouvernance” locale
dans le cadre de la politique de voisinage qui s’adresse également aux pays tiers
méditerranéens et le thème du développement local comme modalité et instrument de la coopération territoriale euro-méditerranéenne sont les deux côtés
de la même médaille. Ils traduisent tous
deux la nouvelle prise conscience croissante de la multiplicité des niveaux des
processus politiques, économiques et sociaux. A côté du rôle déterminant des
Etats et des sujets économiquement
forts (les grandes entreprises et les
grands acteurs de l’innovation technologique), un rôle tout aussi important
est joué par les niveaux décentralisés et
territoriaux du gouvernement local et
par la vitalité économique de la société
civile qui s’exprime dans le développement local et dans les sujets producteurs
moyens, petits et très petits, enracinés
dans le territoire et dans les cultures locales. La “gouvernance” locale décrit au
niveau politique et administratif et sur
le terrain de la construction et de l’ap-
JANVIER 2005
profondissement de la démocratie, ce
que le développement local indique au
niveau économique et sur le terrain de
la responsabilité des acteurs locaux dans
la construction de la prospérité et du
bien-être partagé.
Le Partenariat euro-méditerranéen selon les indications de la déclaration de
Barcelone (1995) trouve dans la Politique de voisinage, lancée récemment
par l’Union Européenne, un cadre dans
lequel les objectifs généraux se renforcent et se consolident, le premier de
ceux-ci est la construction en Méditerranée d’ “une zone de bien-être et de
prospérité partagée”. La dimension territoriale reçoit de ce même concept de
“politique de voisinage” – la nécessité
de bon voisinage et de partage, l’opportunité de contamination des processus
de construction de la bonne politique et
de la bonne économie – une confirmation et un renforcement. La “gouvernance” locale et l’extension de la responsabilité des acteurs politiques et civils aux niveaux les plus proches des citoyens d’un côté et, de l’autre, le développement local, à savoir le développement en partant du bas, partagé par les
citoyens et qui valorise les spécificités
culturelles (multiculturelles) des populations et des communautés locales,
sont l’instrument principal pour faire un
bon partenariat et pour mettre en place
des politiques de voisinage.
Les interventions au Workshop ont articulé, selon différents points de vue et
avec une richesse d’accents et de perspectives qui, ne serait-ce qu’il y a
quelques années, aurait été inconcevable, ces concepts et cette prise de
conscience du rôle des pouvoirs locaux
et des acteurs locaux. Dans la diversité
et la multiplicité des accents et des arguments utilisés par ceux qui sont intervenus au nom et pour compte de réalités
locales et d’organisations de toute la zone (Tunisie et Turquie, Sicile et Organisations européennes) une culture partagée semble se développer et être de plus
en plus diffuse sur le thème du séminaire
en question et les différentes contributions se sont intégrées et complétées
l’une l’autre. Ainsi, le Secrétaire Général du Gouvernorat de Kairouan a illustré la complémentarité entre économie
et culture dans le développement local
et la liaison vertueuse entre concurrence
et compétitivité, à la base de l’efficacité
avec la coopération rendue possible par
la dimension locale et par la “gouvernance” locale. Dans ce cadre, la croissance de l’économie et l’innovation
s’unissent en réponse aux besoins locaux
des citoyens, aux besoins d’emploi en
particulier, dans le cadre des spécificités
culturelles des différents territoires.
L’implication active des autorités locales
est à la base de tout le processus. Leo Urbani nous a rappelé à quel point le terri-
19
VERS 2010
toire est à la base de toutes les ressources
et de quelle façon la destruction de
l’agriculture de subsistance ait entraîné
des dégâts sociaux aussi bien dans les
pays arriérés que dans les pays avancés et
qu’il faut reprendre la dimension territoriale et locale dans le cadre du principe
de subsidiarité. L’économie est aussi celle qui répond au “droit de subsistance”
et, en Méditerranée l’agriculture, le tourisme et l’économie des biens culturels
peuvent créer de nouveau le tissu d’économie diffuse pour répondre aux besoins
de la zone qui n’a pas connu l’expérience de l’économie forte, aujourd’hui postfordiste. Giuseppe Pennella, pour le Formez, dénonce le retard européen dans
ces processus et l’insuffisance des ressources, en rappelant qu’il manque encore une idée qui ne soit pas conjoncturelle mais structurelle du développement
de la zone. Il suggère donc que cette idée
soit construite à partir du bas et que l’intensification du tissu de rapports et de
partenariats locaux puisse devenir la base pour la construction de cette idée
structurelle, et le séminaire semble le
suggérer, structurelle pour qu’elle soit
partagée et justement construite par le
bas, avec le développement local et la
“gouvernance” locale.
La Région sicilienne, dans l’intervention
d’Antonio Piceno, vise des “connotations opérationnelles” et la définition de
rapports de partenariat stable. Dans la
matinée l’ouverture de la “Casa Sicilia”
en Tunisie a été rappelée ainsi que la prochaine dédicace à la Sicile d’une Place à
Amman, comme signe d’une intensifica-
20
tion des rapports de coopération et de
partenariat. L’intervention de Marie Corman, pour l’European Training Foundation, a illustré les activités, vouées à la
Méditerranée, de l’importante structure
européenne de formation, répondant
presque aux critiques à l’Union Européenne. Peut-être l’Union ne fait pas tout
ce qu’elle devrait mais elle agit, et l’ETF
depuis quelques années est en train d’intensifier ses activités à l’égard de la Méditerranée, en contribuant au Partenariat et
à la politique de voisinage envers la zone,
en agissant également en direction de la
formation à l’auto-emploi et de la naissance de la micro-entreprise des jeunes
(projet ETF). La dernière intervention au
Séminaire du Secrétaire général des Turkish World Municipalities, Mustafa Taner Kisa, a presque joué le rôle d’intervention récapitulative et conclusive aux
travaux car elle a résumé de manière efficace et stimulante le thème de la “suprématie relative des villes” suite aux récents
processus qui ont conduit à la crise de la
“suprématie relative des Etats”, suite aux
développements du dernier quart du
siècle passé. La globalisation facilite les
dynamiques locales et les rapports régionaux, qui sont à la base de la compréhension d’autrui et du développement culturel à travers la croissance des sociétés civiles et du rôle des institutions locales.
L’homme méditerranéen, avec son style
de vie multiculturelle, peut être au centre
de ces nouveaux développements et acteur également dans la vie quotidienne de
la multiculturalité et de la richesse que
cela comporte. Il est important de souli-
gner la “responsabilité” des acteurs locaux, politiques et économiques, que ce
processus implique, stimule et accroît.
Ces contenus et ces suggestions sont particulièrement significatifs, dans la mesure où ils proviennent d’un représentant
des villes de la Turquie à savoir d’un pays
qui est actuellement un pays tiers méditerranéen, mais qui demande d’entamer
le processus d’entrée dans l’Union européenne et qui a entrepris un cheminement de transformation et de croissance
où la dimension de la créativité et des libertés des territoires est importante et
fondamentale. Un pays c’est-à-dire qui a
entrepris un cheminement de croissance
de la “gouvernance” locale, de la démocratie décentralisée et du développement
local et civil qui intéresse et concerne
tous les pays de la zone euro-méditerranéenne, pays de l’Union Européenne,
pays tiers méditerranéens, pays de l’est à
l’égard desquels des politiques de voisinage sont entamées et poursuivies. Les politiques de voisinage, les politiques du
partenariat euro-méditerranéen et les politiques d’élargissement et d’approfondissement de l’Union Européenne semblent
alors être cohérentes et former presque
des cercles élargis et concentriques d’un
même processus. Nous aimons penser,
d’après ce que nous inspire le Coppem de
par sa fondation et d’après ce qui semble
être de plus en plus une culture partagée,
que ces politiques aient au centre les acteurs “responsables” des territoires, le développement local, économique et culturel et la croissance de la démocratie à
tous les niveaux.
COPPEMNEWS
2010…
La gestion intégrée
du patrimoine culturel
Le workshop a permis l’analyse des opportunités qu’offre une valorisation durable du Patrimoine Culturel par rapport aux thématiques du développement local dans les Pays impliqués dans
le Processus de Barcelone.
JANVIER 2005
Attendu que
• la Déclaration de Barcelone de 1995
a sanctionné l’importance du Patrimoine Culturel dans le renforcement du
dialogue entre les peuples du Partenariat dans une perspective de paix, de stabilité et de développement partagé;
• la Déclaration de Bologne de 1996 des
Ministres de la Culture des Pays signataires de la Déclaration de Barcelone a fait
naître le programme Euromed Heritage
promu par la Commission Européenne;
• ce programme, outre à garantir des
interventions concrètes, orientées vers
la connaissance, la conservation et la
valorisation du Patrimoine Culturel,
matériel et immatériel, a fourni des occasions de confrontation et de dialogue
au niveau régional, qui sont tout autant
difficiles à prendre en examen;
• nous retenons indispensable de valoriser les expériences développées dans
le cadre du Processus de Barcelone, de
1995 à aujourd’hui, dans le secteur du
Patrimoine Culturel, en adaptant les
stratégies et les actions aux changements des contextes politiques, sociaux
et culturels de la zone;
• le règlement du Parlement Européen
et du Conseil de septembre 2004, en définissant les orientations et les objectifs
de l’Union Européenne dans la mise en
œuvre de la Politique de Voisinage, ne
tient aucunement compte des théma-
tiques liées à la Gestion intégrée du Patrimoine Culturel, ni comme ressource à
activer ni comme héritage à conserver;
nous retenons de devoir entreprendre
des actions politiques et des initiatives
concrètes pour renforcer la reconnaissance des identités culturelles communes dans le Bassin de la Méditerranée
et valoriser en même temps les différences culturelles locales dans un cadre
de dialogue et de confrontation proactif.
L’initiative politique se pose comme instrument de pression à l’égard des Institutions Communautaires, des Gouvernements nationaux et des Institutions Locales afin que le Patrimoine Culturel Euro-méditerranéen soit de nouveau un objectif reconnu et partagé pour la
Construction d’une Méditerranée de
Paix, de stabilité et de co-développement. Cette initiative tend également à
déterminer l’attribution de ressources significatives dans le cadre des programmes de la Commission Européenne,
dans une perspective multilatérale. Dans
ce but nous préparerons, dans les prochains jours, un document officiel qui sera véhiculé auprès des Institutions de la
Zone Euro-méditerranéenne, publiques
et privées, impliquées à différents titres
dans la gestion du Patrimoine Culturel,
afin de trouver un consensus et de renforcer les instances qui y sont présentées.
En outre nous avons identifié les priorités d’intervention suivantes:
21
VERS 2010
2010…
idées, des projets et de la connaissance.
• interventions pour favoriser l’Istitutional Capacity Building dans les Administrations des pays Partenaires Méditerranéens afin de contribuer à une correcte capacité gestionnaire des décideurs nationaux et locaux;
• la formation des formateurs et des
opérateurs du Patrimoine Culturel;
• la mise en place de Partenariats locaux pour favoriser le partage des straté-
22
gies et la concertation en partant du bas
des interventions;
• la coopération entre partenariats locaux pour favoriser le dialogue, le codéveloppement local et la promotion
des territoires, même par le biais d’une
liaison plus forte entre le monde de la
culture et de l’entreprise;
• la mise en place de réseaux qui permettent une plus grande circulation des
A la lumière de ce qui vient d’être dit,
sur proposition du Centre de conception et de Restauration de la Région Sicilienne et de l’Unimed – Union des
Universités de la Méditerranée, nous retenons de mettre en place le partenariat
présent pour définir un projet régional
euro-méditerranéen sur les Théâtres
Antiques:
Nous pouvons synthétiser brièvement
que la proposition se base sur le présupposé que le Théâtre antique est:
• un espace de la parole/dialogue
entre les Peuples
• un espace de lecture du Mythe/ Racines de l’Histoire
• un espace de manifestation des
Arts/identité-mémoire-futur
Objectifs
• Organiser et partager les connaissances
• Définir des critères partagés et efficaces, de conservation, restauration, atténuation du risque
• Définir des critères de jouissance qui
sauvegardent l’identité et la forme du
bien monumental
• Promouvoir, à partir des catégories
scolaires, les textes théâtraux classiques
pour sauvegarder la mémoire du théâtre
comme lieu de la parole et du mythe
• Construire des réseaux pour la diffusion du texte théâtral pour alimenter la
coopération pour le développement local durable.
Le workshop a fait naître d’autres propositions et suggestions profondes et intéressantes qui ont conduit à la décision
de considérer le groupe des participants
à la rencontre comme structure ouverte,
informelle et permanente pour la
confrontation sur les thèmes et la promotion des initiatives à entreprendre.
COPPEMNEWS
NAISSANE DE “CASA SICILIA” A PARIS ET A TUNIS
Imminente l’ouverture d’un autre siège en Argentine, à Matanza
de Roberta Puglisi
Lieu de rencontre de tous ceux qui
connaissent la Sicile et veulent retrouver le meilleur qu’elle puisse offrir dans
les secteurs les plus stratégiques de ses
productions, mais aussi de tous ceux qui,
ne connaissant pas l’Ile, peuvent trouver
en elle toutes les raisons pour débuter un
parcours de rapprochement pour arriver
à la connaître de façon plus directe et
concrète. C’est l’intention de “Casa Sicilia” (Maison Sicile), qui a déjà ouvert
ses portes à Paris et à Tunis, sur initiative de la Région sicilienne qui, en participant au rôle des régions, prévu par la
Constitution italienne et par le Traité
constitutionnel européen, a investi dans
cette initiative pour promouvoir tout le
système productif de l’Ile, au-delà des limites nationales, comme l’a souligné le
président-même de la Région, Salvatore
Cuffaro. Les deux “Casa Sicilia” de Paris
et Tunis, gérées respectivement par Antonio Lagumina, président de la
Chambre de commerce italo-française
de Paris et par Ludovico Corrao, président de la Fondation Orestiadi de Gibellina, ont donné formellement le voie
au nouveau projet, qui vise à donner,
donc, une grande visibilité, dans les
quatre coins du monde, à ce que la Sicile peut offrir de mieux: du tourisme à
l'agriculture, à l'industrie. Cuffaro a défini “Casa Sicilia” ''une tour de contrôle”
pour aider les entrepreneurs siciliens
dans le rapprochement délicat au marché français et, en même temps, pour représenter une splendide vitrine pour faire mieux connaître les opportunités touristiques et culturelles à ceux qui voudront venir dans notre région. Les demandes pour l’institution de “Casa Sicilia” pleuvent des quatre coins du monde:
JANVIER 2005
Maroc, Canada, Russie, Pologne, Brésil
et Argentine, pays où les communautés
siciliennes sont considérables, en effet,
ils se sont déjà rendus disponibles à accueillir un bout de Sicile. “Casa Sicilia”
a été instituée avec l'art 89 de la Loi régionale 2/2002. Le Bureau de la Région
Sicilienne qui est en contact avec les
“Casa Sicilia” est l'URDI (Bureau pour
les Relations Diplomatiques et Internationales) dont le siège est à Palerme. Le
Bureau est dirigé par le Ministre Plénipotentiaire, Salvatore Cilento.
Croyez-vous que l’ouverture des “Casa Sicilia” puisse réellement aider les
producteurs siciliens à mieux
connaître les potentialités du marché?
Les producteurs siciliens en tireront sûrement un profit non seulement économique mais aussi d’image qui sera véhiculée, plus efficacement, à travers des
initiatives vouées à faciliter le contact
avec la Sicile et ses multiples aspects.
Une différence essentielle existe entre
les deux Casa Sicilia, actuellement instituées. Le marché de Paris ne peut sûrement pas être considéré de la même
manière que celui tunisien.
Ce sont deux réalités différentes mais
toutes deux ont la même importance. A
Paris on peut agir à 360 degrés, dans le
sens où l’on peut adopter une politique
de promotion sur un grand rayon:des
vins à l’agroalimentaire, de l’art à la
culture, au tourisme. A Tunis, le domaine d’intervention est différent, il
revêt des aspects qui témoignent l’attention que notre région porte à l’égard
de la “méditerranéité” et les liens historiques qui rapprochent le peuple sicilien de celui tunisien. La “Casa Sicilia”
à Tunis représente donc un point de repère dont l’objectif est de renforcer et
de développer les liens déjà existants.
Le choix des gérants des deux Casa,
Lagumina à Paris et Corrao à Tunis, at-il été fait par la Région?
Je souhaite d’abord préciser que la tutelle des “Casa Sicilia” est à titre gratuit.
La Région peut fournir une contribution partielle pour les frais de 80%, de
laquelle il faut cependant exclure le
paiement du loyer et du personnel. Le
Gouvernement sicilien est obligé de vérifier la crédibilité des demandes qui
parviennent et celle des aspirants gérants. Ce n’est qu’après cette procédure
qu’a lieu la prise de vision attentive des
demandes et l’enquête, par le biais également des ambassades, des demandeurs; ensuite on passe à la phase opérationnelle à savoir à la concession de
l’institution de “Casa Sicilia”.
Quelle sera la prochaine destination de
“Casa Sicilia” ?
Je ne peux pas encore donner de réponse certaine mais nous avons reçu des demandes intéressantes du Canada, où il
existe une grosse communauté sicilienne, de San Paolo du Brésil et de Buenos
Aires. Avec une “Casa Sicilia” à Matanza, dans la zone métropolitaine de Mar
del Plata, la région sicilienne compte
offrir une assistance sanitaire de base
aux Siciliens indigents qui vivent en
Argentine, un programme de formation
et de requalification professionnelle, un
système d’encouragements aux entreprises qui engageront des travailleurs siciliens et un canal de crédit facilité aux
entreprises siciliennes dans le Pays sudaméricain. L'initiative a été concordée
par le président de la région, Salvatore
Cuffaro et par l'adjoint régional à l'émigration, Raffaele Stancanelli, avec les
représentants de toutes les associations
de Siciliens en Argentine, rencontrés à
Buenos Aires, Mar del Plata et Rosario
et pour la première fois appelés à participer à la conception et à la gestion
d’interventions concrètes.
23
EN BREF • BREVI • IN SHORT
EN CONCOMITANCE AVEC LA SIGNATURE A ROME DE LA CONSTITUTION EUROPEENNE, a eu lieu le 29 octobre dernier, au lycée Meli, une rencontre de tous
les étudiants palermitains. A l’assemblée
ont pris part les députés européens Nello
Musumeci et Francesco Musotto, le ministre
plénipotentiaire Salvatore Cilento, le président de l’Aiccre Sicile, Francesco Providenti, le secrétaire général du Coppem, Carmelo Motta et le président du Conseil Municipal Toto Cordaro.
UNE DELEGATION DU LYCEE EUROPEEN
“MARIA ADELAIDE” DE PALERME, guidée,
pour l’occasion, par le secrétaire de la Fédération Sicilienne de l’Aiccre Francesco
Romeo, a participé, en octobre dernier, à
Eboli (Sa), au Premier Forum de la Jeunesse
Européenne sur le thème “L’Europe, les
Jeunes et les Autonomies Locales”. L’organisation de cet événement a relevé de
l’Aiccre Campanie-Sud, avec le parrainage du Bureau Représentation Italie de la
Commission Européenne. Durant l’assise
ont été approfondies les questions concernant le Nouveau Traité d’Union et la Charte des Droits de l’Ue, en faisant référence à
la participation des jeunes à la vie des
communautés locales territoriales et régionales. Les travaux ont été conclus par le
Sous-secrétaire au Ministère du Travail et
des Politiques Sociales Pasquale Viespoli.
REUNION DU GROUPE DE TRAVAIL EUROMED DE EUROCITIES. La ville de Turin,
siège actuel des travaux du groupe Euromed d’Eurocities a organisé une réunion
dans la salle de la protomothèque du Capitole à Rome les 30 novembre et 1er décembre 2004, à laquelle ont participé des
représentants des villes de neuf Pays euroméditerranéens. L’après-midi du 1er décembre a été dédiée à “OPENING EUROMED”, une session ouverte adressée à différents opérateurs engagés dans le parte-
24
nariat euro-méditerranéen, dans le but d’entamer un dialogue pour ouvrir de nouvelles
formes de collaboration. Pour le Coppem,
invité par le Maire de Turin, sont intervenus
le Secrétaire Général Carmelo Motta et le
Coordinateur de l’unité Programmes et Projets Michele Raimondi. Motta a présenté
amplement le Coppem et sa mission politico-institutionnelle, et sa totale disponibilité à
nouer des contacts et des coopérations
pour la consolidation de la paix et pour le
développement local dans cette zone.
C’est avec de nombreux participants que le
Coppem a jeté les bases pour un dialogue
concret qui s’inspire de ces principes. (m.r.)
LE 28 OCTOBRE 2004 A EU LIEU A SIENNE
(ITALIE) le workshop “The future of the EuroMediterranean Partnership in light of “Wider
Europe”: the human dimension”, organisé
par le Robert Shuman Centre for Advanced
Studies – European University Institute de Florence en collaboration avec IEMed - European Institute of the Mediterranean. Dans les
six sessions en agenda les thèmes suivants
ont été discutés: 1. The EMP under the Pressure of Reform: the Impact of “Wider Europe”; 2. Political Reforms, Public Participation and Social Change in the Southern Mediterranean; 3. Creating an Integrated EuroMediterranean Area: The EMP, “Wider Europe” and the (free) Movement of People;
4. Socio-Economic Development in the Southern Mediterranean and the Role of the Private Sector; 5. Human Capital Formation in
the Southern Mediterranean and the Challenges for the EMP and “Wider Europe”; 6.
The Interplay of Public and Private Agencies
and their Contribution to Education Sector
Development in the Southern Mediterranean. La Directrice du Robert Shuman
Centre for Advanced Studies, Helen Wallace a adressé la bienvenue aux participants.
Environ 35 invités, en provenance de nombreux Pays Euro-méditerranéens, ont participé, parmi lesquels il faut noter la présence
significative de Traugott Shöftaler, nouveau
Directeur de la Fondation Anna Lindh pour
le Dialogue entre les Cultures et les Civilisations, récemment constituée à Alexandrie
(Egypte) qui s’est ramifiée en des réseaux
nationaux des 35 Pays euro-méditerranéens, de Gianni de Michelis, Président de
l’IPALMO et ancien Ministre des Affaires
Etrangères Italien et de nombreux représentants d’Institutions et d’organisations, du
monde académique et du secteur privé. Michele Raimondi, Coordinateur de l’Unité
Programmes et Projets du Secrétariat du
Coppem, présent parmi les neuf rapporteurs
du workshop, a présenté dans la Session 4
un rapport sur “Local Authorities Participation in the Euro-Mediterranean Partnership
Towards Local Development”.
(m.r.)
“ENVIRONNEMENT ET DEVELOPPEMENT
DURABLE” A été le thème du Séminaire international qui a eu lieu à Matera en décembre
dernier. L’initiative, organisée par la Région
Basilicate en collaboration avec les Régions,
les Provinces autonomes et le Ministère des
Affaires Etrangères et avec le soutien technico-scientifique du CeSPI, s’est déroulée dans
le cadre du projet “Italie Internationale. Six
Régions pour cinq Continents”. L’objectif du
Séminaire international consistait en la promotion de projets pilote et d’initiatives de
dialogue entre les gouvernements sous-nationaux et régionaux des Pays de la zone méditerranéenne, y compris ceux de l’Afrique
du Nord et des Balkans occidentaux. Les
deux journées de travail ont été articulées en
des sessions plénières et des tables de travail
spécifiques: Table Ocre relative au développement rural, Table Bleue sur l’environnement
marin durable, Table Arc-en-ciel sur la tutelle
environnementale en Méditerranée et Table
Verte relative à l’environnement urbain durable. Durant la session de la Table Verte le
Coppem a présenté une hypothèse de projet, Urban Transport Sustainability, relative à
la mobilité urbaine durable. Cette hypothèse
projectuelle, en partenariat avec la Région
Sicilienne, la Ville de Palerme, la Municipalité de Rabat et le Gouvernorat de Kairouan,
se propose d’améliorer la qualité de la mobilité urbaine, en vue d’un développement
durable des transports publics. A cette fin la
réalisation de formes de partenariat territorial
est prévue entre organismes territoriaux compétents dans le secteur des transports publics
et dans l’utilisation de moyens de transport
éco-compatibles.
(a. p.)
COPPEMNEWS
TERRES DE SICANIA
Sicilienne pur sang, entreprenante et énergique, Giovanna Livreri, avocat, est présidente du consortium “Terre di Sicania” (Sicania est l’ancien nom de la Sicile). C’est
une femme dynamique qui a misé avec
décision sur le made in Sicily. Son slogan
est: “Moi je mange sicilien, moi j’achète
sicilien”. Aujourd’hui, “Terre di Sicania”
est le premier consortium ethnique sicilien
qui, à travers des accords commerciaux
particuliers, vise à vendre les produits de
l'Ile (vin, fromage, pâtes, conserves alimentaires et artisanat de qualité) à environ
cinq millions de citoyens d’origine sicilienne éparpillés dans le monde. Le tout minutieusement réalisé sans négliger les multiples aspects d’une culture séculaire faite
de danses, musique, poésie et opéra des
Pupi (marionnettes siciliennes). Un mariage fondamental, celui entre la nourriture et
les traditions locales, indispensable pour
créer un pont avec les communautés siciliennes présentes à l’étranger. Un marché
qui pourrait arriver au total à environ dix
millions de consommateurs. La Sicile est
une terre fertile et généreuse, riche de traditions millénaires, d’histoire et de culture.
Dans notre île, dans toutes les provinces,
on peut trouver différentes spécialités gastronomiques et culinaires renommées dans
le monde entier liées aux traditions et aux
événements du monde rural, paysan et
des villages et des villes le long des côtes.
Des parfums et des saveurs incomparables
et inimitables qui font partie de notre style
de vie à nous qui sommes Siciliens.
Chaque plat typique porte en soi des histoires millénaires et même s’il est cuisiné
de manière différente, les ingrédients de
base sont la pureté et la bonté naturelle.
Les Arabes, par exemple, introduisirent, il
y a des milliers d’années, une grande partie des ingrédients qui sont aujourd’hui travaillés sur l’île: artichauts, câpres, aubergines. Les Grecs avaient apporté l’olive,
les Espagnols auraient ajouté les tomates,
les poivrons et les piments découverts
dans le Nouveau Monde. La nourriture
devient donc un travelling à travers les millénaires de l’histoire de cette terre antique,
au centre de la Grande Mère Méditerranée. Des recettes antiques comme celle
de la caponata, plat national sicilien à
base d’aubergines, d’anciennes méthodes
de conservation des légumes, depuis de
nombreuses générations sont gardées
dans la mémoire des femmes siciliennes.
Comme l’affirme la même Livreri, «nos produits ont un Dna spécifique, unique, qui
les rend désirables et naturels, uniques en
leur genre».
Les représentants des entreprises qui ont
donné vie à l'initiative “Terre di Sicania”
sont la Saf de Sara Ferrara (entreprise
productrice d’huile d’olive extra vierge
dont le siège est à Alimena); la Effelle (société touristique dont le siège est à Palerme); la Verde Jato srl (société productrice
de fromages dont le siège est à San Giuseppe Jato); la société vinicole Retablo
Feudi di Castellazzo srl (dont le siège est
Trapani); la Coalma (société historique
palermitaine productrice de thon à l’huile
et de caponata); la société agricole Tudia
(spécialisée dans la production de
conserves et de sauces); la Corleonese
Colletti (société productrice de pâtes
avec du blé dur de Sicile); la Montagnola (société dont le siège est à Caltabellotta spécialisée dans la production de
vins liquoreux et de miel); l'Arfeve de Lo
Jacono Franco & fils (société artisanale
qui travaille le fer forgé); Calatrasi (groupe vinicole dont le siège est à San Cipirello); Marilù Fernandez (titulaire d’une
société spécialisée dans le travail du corail). Ont également adhéré au projet les
représentants de l'union des communes
du Corleonese (Corleone, Campofiorito
et Chiusa Sclafani) et les protagonistes de
deux associations de Siciliens dans le
monde: L'autre Sicile et La Sicile dans le
monde. La première sortie officielle du
consortium a eu lieu, il y a longtemps, à
Bruxelles, auprès de l'Institut de culture italienne. «Une occasion appétissante pour
faire connaître les produits réalisés par
nos entreprises, toutes à gestion familiale,
engagées dans différents secteurs commerciaux - a souligné Giovanna Livreri.
Nous sommes satisfaits – a-t-elle ajouté –
car l'initiative a obtenu un grand succès
au sein des associations de Siciliens sur
place». En attendant, le projet prévoit la
réalisation d’un véritable Département
scientifique, une sorte d’organisme de
contrôle, unique en son genre en Europe
et situé dans le château Trabia à San Nicola l’Arena. Ici, selon “Terre di Sicania”,
le produit sera monitoré, à partir de la
phase initiale à celle finale. On passera
ensuite à l’internationalisation du produit
et à sa commercialisation. A ce propos,
le consortium a demandé à la Région sicilienne d’abattre les coûts de transport
afin d’en faciliter la vente sur les marchés
mondiaux. Ce n’est que de cette façon
que les produits pourront arriver sur les
tables de nos compatriotes.

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