Full contact : Approche pédagogique et technique
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Full contact : Approche pédagogique et technique
Université Lille 1 Sciences et Technologies Centre Université-Economie d’Education Permanente Full contact : Approche pédagogique et technique Analyse de l’Activité Delphine VAUCHEL Alexis MARCOTTE Jean-Pierre SMAGGHE Florent DESWARTVAEGER Responsable d’unité d’enseignement : Lucie Petit Sommaire Introduction .................................................................................................................................... 2 1) Présentation du groupe de travail: .......................................................................................... 2 2) Description du contexte de l’Analyse de l’Activité .............................................................. 3 2.1) Le club TTT: Team Tavernier Thierry ........................................................................... 4 2.1.1) Implantation : ......................................................................................................... 4 2.1.2) Organisation et enjeux du club ............................................................................ 5 2.2) Le Full Contact .................................................................................................................. 6 2.2.1) Origine du Full Contact ........................................................................................ 6 2.2.2) La charte éthique et déontologique des sports pieds/ poings ................................. 6 2.2.3) La réglementation .................................................................................................. 7 2.2.4) Les caractéristiques sportives .............................................................................. 8 2.2.5) Les différentes disciplines dérivées du Full Contact ........................................ 8 2.2.6) Les techniques ...................................................................................................... 10 2.2.7) Les niveaux et les catégories .............................................................................. 13 2.2.8) Les artefacts constituant l'activité sportive du Full Contact .......................... 17 3) Analyse de la tache filmée ...................................................................................................... 19 3.1) Les différents protagonistes .......................................................................................... 19 3.2) Déroulé normal de la séance ............................................................................................ 20 3.3) Comparatif entre novice/expert .................................................................................. 22 3.3) Description de la scène filmée ...................................................................................... 25 3.3) Déroulé normal de la séance ........................................................................................ 28 4) L'auto-confrontation ................................................................................................................ 29 4.1) Préparation à l’entretien d’auto-confrontation .......................................................... 29 4.2) L’entretien d’auto-confrontation .................................................................................. 29 5) Comparatif : novice/expert......................................................................................................... 30 5.1) Les différences : ................................................................................................................. 30 5.2) Les récurrences :................................................................................................................ 31 5.3) Références théoriques : Jean Piaget et Gérard Vergnaud ................................................ 31 5.4) Les buts : explicite et visible .............................................................................................. 33 5.4 Les sous-buts : implicites et sous-jacents ........................................................................... 35 Conclusion....................................................................................................................................... 38 1 Introduction Dans le cadre du cours de l’Analyse de l’Activité du Master 1 IUP du CUEEP, il nous est demandé d’analyser l’activité d’une profession, et de comparer la façon de procéder sur une même tâche : celle d’un(e) expert(e), et d’un(e) novice. L’analyse entreprise par notre groupe, porte précisément sur l’activité du full contact. Elle a été effectuée au « Team Tavernier Thierry », à la « Maison de la Baillerie », club situé à Wattrelos qui est affilié à la Fédération Française de Full Contact. Nous présenterons dans un premier temps le club et les différentes démarches qui nous ont conduits à cette activité. Nous présenterons la naissance du Full Contact, les techniques, les caractéristiques et les différentes disciplines dérivées de ce sport de combat. Nous avons réalisé une analyse complète de l’activité grâce à l’ensemble des données recueillies à la fois en situation sur le site (vidéos, observations, entretiens) et par recherches documentaires. Il nous a également paru nécessaire de détailler l’organisation de notre groupe et la façon dont a été préparé l’entretien d’auto-confrontation qui confirma ou infirma nombre des perceptions existantes suite à la prise d’image relative à l’activité. L’Analyse des données recueillies détaillera le déroulé de l’activité de Full Contact. Nous utiliserons pour cela le concept de schème de Gérard Vergnaud, ainsi que celui d’artefact de Rabardel et la didactique professionnelle de Pastré. L’activité sera ainsi détaillée et énoncée. C’est pourquoi il nous a semblé nécessaire de détailler l’organisation de notre groupe et la façon dont a été préparé l’entretien d’autoconfrontation qui confirma ou infirma nombre des perceptions existantes suite au filmage de cette l’activité. 1) Présentation du groupe de travail: Lorsque que les attendus de l’Analyse de l’Activité furent établis et énoncés par Lucie Petit, deux idées principales germèrent dans l’esprit des membres de notre groupe quant au métier à analyser. Ayant compris la contrainte que peuvent représenter les caméras, il nous a semblé tout de suite naturel de chercher à analyser un métier dans lequel une personne de notre entourage (plus ou moins proche) évolue. Le groupe était à la base composé de Delphine, Jean-Pierre et Alexis. Florent nous a rejoints afin qu'il puisse réaliser les travaux demandés par Lucie et également nous amener une valeur ajoutée par ça première expérience dans cette discipline et ainsi aller plus loin dans l'analyse et la réflexion. 2 Florent avait une piste dans le Cambrésis. Il connaissait une dame qui restaurait des meubles anciens. L’intérêt aurait été de montrer toute la palette de techniques en fonction des boiseries, des peintures, etc. Le projet fût vite abandonné. La raison étant due à la distance et à la « mise à disposition » d’une novice dans son atelier. En effet, cette professionnelle travaille seule et n’a pas l’habitude d’accueillir d’autres personnes, professionnelles ou apprentis dans son atelier. Jean-Pierre étant formateur à la Croix Rouge Française et ayant travaillé pour les JDC (Journées Défense Citoyenne), proposait une intervention sur un site militaire, mais les autorisations nombreuses, non seulement auprès des participants à la journée mais également de la Défense, de l’organisme Croix Rouge et des Initiateurs s’est avéré compliqué à obtenir. Alexis, jeune et dynamique formateur d’animateur BAFA à l’UFCV avait évoqué la possibilité d’observer un formateur expert depuis 20 ans et 3 autres jeunes formateurs (dont lui) dans le but de proposer une amélioration possible à la formation de formateur que l’UFCV propose. Le projet était intéressant c’est pourquoi nous avions commencé par interviewer l’expert. Malheureusement le stage BAFA étant lors des vacances de Toussaint, la direction de l’UFCV ne nous a pas accordé l’analyse pour des raisons de droit à l’image et parce que la demande était trop proche du commencement du stage. Déçu, car emballés par cet exercice pratique, Delphine ne s’est pas découragée et a eu une autre idée… Delphine a dans un premier temps proposé de filmer le métier de fleuriste. Après un entretien téléphonique avec le gérant, il s'est avéré qu'il n'avait pas pris la mesure le temps que cela prendrait, il est donc revenu sur sa décision. Puis, nous avions pensé analyser l'utilisation d'un logiciel de montage vidéo. Notre proposition a été légitimement refusée par Lucie. Il est vrai qu'il n'y aurait pas eu beaucoup de matière à analyser, en tout cas cela aurait été très difficile, apparemment. Après plusieurs relances sur Facebook et en insistant auprés de son réseau, Delphine a eu une proposition par le biais d'un ami, ce prénommant Cédric Bracaval, de rencontrer Thierry Tavernier propriétaire de TTT : la « Team Tavernier Thierry ». Cédric est entraineur dans ce club et jouera par la même occasion le rôle du novice. 2) Description du contexte de l’Analyse de l’Activité Dans cette partie nous avons voulu faire une présentation du club TTT et de son activité. Cette description nous permettra de construire le corpus théorique de notre analyse et de mieux maitriser le langage du full contact. Nous y avons référé les réglementations, les techniques, les artefacts, les niveaux de compétences, les caractéristiques et les autres sports faisant partie du Kick Boxing. 3 2.1) Le club TTT: Team Tavernier Thierry Tavernier Thierry a créé son club dans un cadre associatif en 2005. Le club est constitué de 4 entraineurs dont Mr Tavernier, deux accompagnateurs en formation d'entraineur et une directrice qui gère la partie administrative du club. Cette activité n'est pas son activité principale. La journée, Mr Tavernier est salarié chez Auchan. Lors du premier contact avec Thierry, il nous a tout de suite conseillé l'entrainement des jeunes débutants, car lors de l'entrainement des confirmés les entraineurs voyage dans le groupe et c'est plus bruyant nous à-t-il expliqué, donc plus difficile de filmer. Une fois mis d'accord Thierry nous a donné les horaires d'entrainement. Nous avions donc notre premier rendez-vous pour filmer. Thierry met aussi un point d'honneur à emmener le plus loin possible ces combattants en organisant des rencontres nationales et internationales. Par ailleurs, tous ses entraineurs ont tous été entrainés dans son club. C'est à la fois une marque de reconnaissance et une façon de garder les stratégies de combat au sein du club. Les combats filmés ne sont jamais diffusés sur la toile pour ces mêmes raisons. 2.1.1) Implantation : La salle d'entrainement est située au cœur du lotissement mélangeant immeubles et maisons. Le club ne se voit pas beaucoup, mais les entrainements sont toujours très fréquentés. Club TTT vu du ciel Salle d'entrainement parking du club parking extérieur 4 Intérieur de la salle 2.1.2) Organisation et enjeux du club Les enjeux sont surtout identitaires, la communication qui est faite par Mr Tavernier insiste sur l'identité et l'appartenance au groupe et Mr Tavernier se positionne par rapport aux personnes concernées par le club TTT comme un leader. Il pratique ce sport depuis plus de trente ans. Pour reprendre ces dires, « Mon père et l'un des premiers à avoir ramené le 'full' en France ». Dès qu'il a eu l'âge de faire du full-contact, son père l'a « mis sur le ring ». Sa propre fille a d'ailleurs déjà plusieurs titres à son actif. Notre expert à une attitude plutôt paternaliste avec son public. Son but est "d'emmener ses combattants le plus loin possible". Il offre une certaine reconnaissance à ses compétiteurs en leur proposant de devenir entraineur, le financement de cette formation est à la charge du club. Les combattants sont réactifs, ils ont les compétences et l'expérience dans le domaine du full contact. Tous ont obtenu la ceinture noire. Ils prennent aisément la posture de formateur occasionnel sans trop en avoir "conscience". Mr Tavernier nous a expliqué qu'il reconnaissait aisément une personne capable de devenir entraineur (l’œil du Maître). Tous les ans Mr Tavernier organise une rencontre avec différent club. Cet événement est devenu au fil des années une référence dans le milieu du Full Contact. C'est avec fierté qu'il a pris le temps de nous expliquer les différents niveaux/titres et club des combats du dernier événement. annexe.1 5 2.2) Le Full Contact Le Full contact est une discipline, ce sport de combat est une pratique constituée de percussions exécutées avec les pieds et les poings, où l’intention d’un combattant est de battre son adversaire par la force, la technique, la tactique et la pleine puissance des coups. Les coups de poings et de pieds doivent être donnés sur des cibles légales autorisées, avec précision, vitesse et détermination, réalisant un réel impact. Les coups de poings et de pieds sont autorisés sur le devant et le côté de la tête, le devant et le côté du corps, au dessus de la ceinture ; le balayage est également autorisé. Le combat se déroule sur un ring. L’arbitre central ne juge pas les combattants ; il s’assure que les règles soient correctement appliquées. Les juges, installés sur un des côtés du ring, comptabilisent les techniques autorisées et notent les points sur une feuille de jugement. Les résultats sont annoncés par trois ou cinq juges grâce aux feuilles de jugement. 2.2.1) Origine du Full Contact Le full-contact, ou full contact karaté, est une discipline appartenant aux formes de boxe pieds-poings nées aux États-Unis dans les années 1960 et 1970 et qui surnommé kick-boxing dans ce pays. Néanmoins, certaines fédérations internationales de boxes pieds-poings utilisent l'expression « full-contact » pour qualifier la forme de karaté de plein-contact sans frappe dans les jambes pour le différencier du kick boxing américain avec low-kick. C’est notamment le cas pour les organismes mondiaux de sports de combat les plus importants, comme la World Kickboxing Association, l’International Sport Kickboxing Association, la World Kickboxing Federation et la World Association of KickBoxing Organizations. En France, une autre dénomination du full-contact est « boxe américaine2 » et en France, un(e) pratiquant(e) de full-contact s'appelle un fulleur (fulleuse pour les femmes) depuis la fin des années 1990. 2.2.2) la charte éthique et déontologique des sports pieds/ poings Le code du sport (article L.100-1) dispose que « Les activités physiques et sportives constituent un élément important de l'éducation, de la culture, de l'intégration et de la vie sociale. Elles contribuent notamment à la lutte contre l'échec scolaire et à la réduction des inégalités sociales et culturelles, ainsi qu'à la santé. La promotion et le développement des activités physiques et sportives pour tous, notamment pour les personnes handicapées, sont d'intérêt général ». Le Full Contact et ses différentes facettes (Light, Point Fighting, Low Kick, K1 rules 6 et Musicals Forms constitue, au travers de sa pratique, un véritable art du dépassement de soi et de l’excellence, permettant à l’individu de parvenir progressivement à la maîtrise de son corps afin de devenir également maître de son esprit. Ayant reçu une formation (DIF ou BP) intégrant ces valeurs, les instructeurs de Full Contact invitent chaque pratiquant à respecter cette charte. Maîtrise de soi, Respect, Courage, Moralité et Engagement, sont les principales valeurs associées au full contact. Les sportifs, pratiquants, arbitres, dirigeants du Full Contact et disciplines associées ont comme responsabilité partagée de contribuer à préserver les raisons de cette pratique, qui sont autant de valeurs, pour lesquelles ils en sont venus à pratiquer ou à encadrer. Cette responsabilité n’est pas seulement celle de tel ou tel champion, mais plus largement celle de tous les pratiquants, les éducateurs, les arbitres et les dirigeants et en définitive de tous les passionnés du Full contact. 2.2.3) La réglementation Comme tout sport et plus particulièrement dans les sports de combat, des règles strictes sont à respecter. Pour le full contact les règles sont les suivantes : Les fulleurs montent sur le ring et mettent leurs gants en contact, cette action s'appelle le salut. Ensuite, ils reculent et se mettent en position de combat en attendant le signal de départ de l’arbitre. L’arbitre demande aux juges s’ils sont prêts, car cette posture demande une attention et une concentration particulières. Ceux-ci répondent en levant le bras. Il demande au chronométreur s’il est prêt, celui-ci répond de la même façon. Le temps ne peut être arrêté que par le "stop". Le temps n’est pas arrêté lors des avertissements, sauf pour les points négatifs où l’arbitre arrêtera le chronomètre. L’arbitre n’est pas autorisé à parler aux combattants pendant le combat. Les combattants peuvent avoir un ou deux coachs dans leur coin pendant l’affrontement. Tous deux doivent rester dans le coin des coachs durant le match. Ils doivent être Moniteur Fédéral ou/et Instructeur Fédéral. Aucun coach n’est autorisé à pénétrer sur le ring pendant le combat, ni à communiquer où se joindre aux juges et aux arbitres. Aucun coach n’est autorisé à faire des remarques désobligeantes à propos d’un arbitre ou d’un juge. Le compétiteur devra être en tenue de sport sans signe distinctif (casquette, politique, religieux, etc.……..) seul l’arbitre peut demander à arrêter le chronomètre. Un combattant peut demander L’arrêt du temps en levant un bras afin de replacer son équipement de sécurité (coquille, dentier…) ou faire vérifier une blessure. L’arbitre ne doit pas arrêter le temps s’il estime que cela fera perdre l’avantage à l’autre combattant. Les arrêts doivent être utilisés au minimum. Si un arbitre estime qu’un combattant utilise les arrêts afin de se reposer ou d’empêcher son adversaire de marquer des points, un 7 avertissement lui est donné. Si cela se reproduit, l’arbitre peut demander un point négatif pour non-respect des règles du full contact. 2.2.4) les caractéristiques sportives Chaque fulleur doit avoir son propre passeport sportif, avec les examens médicaux appropriés. Celui-ci devra être présenté à chaque contrôle et procédure de pesée. Examen ophtalmologique 3 miroirs : classe B et A, renouvelable tous les ans. Examen cardiologique : classe A, B, C ; valable 18 mois (cadet 2ème année pour le pré combat). Certificat médical de non contre-indication à la pratique du full contact en compétition. Les deux premiers examens médicaux doivent être faits par des spécialistes (cardiologue, ophtalmologue). Ils doivent apposer leur cachet et signature sur le passeport dans la case des certificats médicaux, ou sur une prescription annexe qui sera alors jointe au passeport. Tout fulleur n’étant pas en règle avec le règlement médical ne peut pas combattre. 2.2.5) Les différentes disciplines dérivées du Full Contact Le full contact est un sport dérivé du Kickboxing les différentes définitions des disciplines dérivées de cette famille sportive du ring sont le Low-kick (LK), le Full Contact ou No Low Kick (FC ou NLK), le K1 Rules (K1R), le Light Contact (LC), le Kick Light (KL), le Point Fighting (PF), le K1 Rules Light (K1RL), Aérokick et le full contact. Le full contact est une discipline de kickboxing ou l’intention du kickboxeur est de battre son adversaire avec pleine puissance et force. Les coups de pieds et les coups de poing doivent être assénés avec vitesse et détermination, précisions, créant un contact solide. Les coups de pieds et de poings sont autorisés à l’avant et sur le côté de la tête, l’avant et le côté du corps (au dessus de la taille) et le balayage (intérieur/extérieur) est également autorisé. Le combat se déroule dans un ring. L’arbitre est responsables de la sécurité des kickboxeurs, il doit veiller à ce que les règles soient respectées, les juges comptent les techniques autorisées et notent les points sur les feuilles de score. La recherche de la mise hors combat de l’adversaire n’est pas une finalité. Le Low Kick a les mêmes caractéristiques que le full contact, c'est l'équipement qui sera différent. short au lieu du pantalon et protège pied et tibia en une pièce 8 Le K1 Rules est une discipline de kickboxing avec les mêmes caractéristiques décrites en full contact. Par ailleurs, le corps à corps doit durer moins de 5 secondes, il est permis de tenir son adversaire par le cou avec les deux mains de manière à attaquer avec le genou uniquement. Un seul coup de genou est autorisé par corps à corps. Il est interdit d’attraper la jambe et d’asséner des coups de poings ou de pieds en même temps. Les coups de poing qui atteignent une zone ciblée autorisée ont la même valeur pour les juges que le genou, la jambe ou toute autre technique dans le répertoire. Le Light Contact est une discipline de Kickboxing. La compétition en Kickboxing-Light Contact doit être exécutée comme son nom l’indique, par des techniques bien contrôlées. En Light Contact les compétiteurs boxent continuellement jusqu’à ce que l’arbitre de centre ordonne STOP ou BREAK. Ils utilisent des techniques de Full Contact et Point Fighting, mais ces techniques doivent être bien maitrisées lorsqu’elles atteignent les cibles autorisées. Une importance équivalente doit être donnée aux techniques de pieds et poings. Le light contact se déroule en période d’assaut et périodes de repos décomptées. L’arbitre de centre ne juge pas les kickboxeurs, il s’assure uniquement du respect des règles. Trois juges attribuent les points sur des feuilles de score ou sur tableau électronique. La recherche de la mise hors combat (KO) est interdite. Les artefacts sont les mêmes que ceux du full contact. Le Kick Light est une discipline de Kickboxing trés ressemblante au light contact. Par contre, les artefacts sont les mêmes que ceux du low kick avec un tshirt en plus. Le K1R Light est une discipline de Kickboxing qui utilise des techniques de coups de pied, de poings, et de genoux, mais ces techniques doivent être bien maitrisées lorsqu’elles atteignent les cibles autorisées. Une importance équivalente doit être donnée aux techniques de pieds et poings. Le K1 Rules Light se déroule en période d’assaut et périodes de repos décomptées. Comme pour k1 rules le corps à corps doit durer moins de 5 secondes, il est permis de tenir son adversaire par le cou avec les deux mains de manière à attaquer avec le genou uniquement. Un seul coup de genou est autorisé par corps à corps. L’arbitre de centre ne juge pas les kickboxeurs, il s’assure uniquement du respect des règles. Trois juges attribuent les points sur des feuilles de score ou sur tableau électronique. La recherche de la mise hors combat (KO) est interdite. Les artefacts sont semblables au kick light. Le Point Fighting est une discipline de Kickboxing dans laquelle deux adversaires s’affrontent avec l’objectif premier de marquer des points/utilisant des techniques autorisées avec vitesse, agilité et précision. La principale caractéristique du Kickboxing — Point Fighting est la délivrance d’un coup avec technique et vitesse. La compétition en Point Fighting doit être exécutée au vrai sens du terme avec contact bien contrôlé. C’est une discipline technique avec une importance équivalente donnée aux techniques de pieds et poings, d’un point de vue athlétique. 9 Les techniques (coups de poing et coups de pieds) sont strictement contrôlées. A chaque point validé (point qui est donné, avec la partie autorisée du poing ou du pied vers une cible autorisée par une technique autorisée), l’arbitre de centre interrompt l’assaut et en même temps que les deux juges, montre avec ses doigts le nombre de points en direction du kickboxeur à qui sont attribués le ou les points. La recherche de la mise hors combat (KO) est interdite. Les artefacts sont les même que ceux du full contact. L’aerokick est une discipline du kick boxing, privilégiant l’utilisation de la gestuelle du kick boxing, mais en musique et sans opposition. Elle a pour racines la pratique martiale en musique du milieu du 20e siècle et pour modèle les principes d’entraînement inspirés du « New age californien » (activités de mise en forme de type « fitness » et notamment de l’aérobic). Pratique physique de loisir, cette discipline est axée sur la condition physique et notamment le développement de la fonction cardio-respiratoire (appelée « cardiotraining »). Les techniques de coups du Kick boxing sont exécutées et réalisées dans le vide, en rythme et en musique, dans un ordre chorégraphié. L’aerokick se pratique généralement à plusieurs. Pas de tenu particulier précisé pour ce sport. (Annexe 2 : les différents équipements) 2.2.6) Les techniques Les différentes techniques de frappe pied-poing et enchainement sont les mêmes pour tous. Ce qui va faire la différence d'un combattant à l'autre, c'est la manière dont il va utiliser les bases du full contact. Il va créer des enchainements et des stratégies de combat avec de l'expérience, du temps et de l'entrainement. Liste des différentes techniques de bases (annexe 5) et langage approprié / rattaché : Les techniques de poings : CROCHET : Coup donné suivant une trajectoire circulaire, délivré à midistance ou en corps à corps DIRECT : Coup donné avec le devant des poings suivant une trajectoire rectiligne UPPERCUT : Coup donné suivant une trajectoire verticale/oblique, délivré à mi-distance ou en corps à corps REVERT : le poing est dirigé suivant un mouvement circulaire latéral. La touche est réalisée avec le dessus du gant. Cette technique est plus utilisée dans le semi-contact. Les techniques de pieds : BALAYAGE : Action visant à supprimer un ou deux appuis 10 COUP DE PIED FACE : Coup de pied exécuté directement vers l'avant avec le dessous du pied (bol antérieur, plat ou talon) COUP DE PIED CIRCULAIRE : Coup de pied exécuté suivant une trajectoire circulaire avec le dessus du pied (ou le bol) COUP DE PIED RETOURNE DIRECT : Coup de pied exécuté après un mouvement de rotation du corps, directement vers l'arrière avec le talon, le bol ou le plat du pied COUP DE PIED DE COTE : Coup de pied exécuté latéralement avec le dessous du pied (bol antérieur, plat, talon ou tranchant) COUP DE PIED REVERS : Coup de pied circulaire exécuté de l'intérieur vers l'extérieur avec le talon ou le plat du pied COUP DE PIED RETOMBANT : Coup de pied exécuté en frappant de haut en bas le talon ou le plat du pied COUP DE PIED CROISSANT : Coup de pied circulaire exécuté avec l'intérieur du pied en position fléchie ou tendue Les techniques de garde et de positionnement : ASSAUT : Situation d'opposition régie par les règles du light et Semi Contact. ATTITUDE : Position du fuller en toute situation d'opposition. BLOCAGE : Moyen technique de défense permettant de stopper la trajectoire du coup. CADRAGE : Neutralisation offensive qui tend à réduire l'espace d'évolution de l'opposant. CHASSEE : Moyen technique permettant de dévier la trajectoire d'un coup. OPPORTUNITE : Choix de la meilleure action au meilleur moment. ATTAQUE : Action caractérisée par un ou plusieurs coups visant à atteindre une cible. GARDE : Attitude personnelle défensive. CONTRE ATTAQUE: Coup(s) lié(s) à un moyen défensif déclenché après l'attaque de l'opposant. DEPLACEMENT : moyen de se mouvoir permettant de changer de place dans l'espace d'opposition. COUP D'ARRÊT : Action qui stoppe la progression adverse. CONTRE : Coup efficace déclenché après le début d'une action adverse et qui arrive avant que celle si n'aboutisse. DOUBLE : Répétition immédiate du même coup. NEUTRALISATION : Action visant à maîtriser toute action de l'opposant. OPPOSITION : Situation caractérisée par le face à face. PARADE : Moyen technique de défense permettant d'arrêter un coup (bloquée ou chassée). 11 PIVOT : Déplacement d'un appui autour d'un axe de rotation constitué par l'appui opposé. PREPARARTION D'ATTAQUE : Création de la meilleure situation pour toucher. REMISE: Réponse à l'attaque de l'opposant par un coup identique. Le langage du full contact: CIBLE : But à atteindre dans les conditions définies par le règlement ou par l'entraîneur. BARETTES : Niveau intermédiaire entre les couleurs de ceinture pour les 6 à 14 ans. FULL CONTACT : Sport d'opposition pieds poings, codifié, où le hors combat est autorisé. FULLER : Pratiquant du Full Contact. COMBAT : Situation d'opposition régie par les règles du Full Contact. FEINTE : Action destinée à fixer l'attention de l'opposant dans le but de le perturber et de le tromper. FULL DEFENSE : Discipline associée intégrant les techniques de Full Contact aux techniques de défense personnelles. GRADE : Niveau de la hiérarchie technique. HORS COMBAT / KO: Signes manifestes d'un affaiblissement physiologique tel que le fuller n'a plus les possibilités physiques ou psychiques de continuer à combattre. Deux types de KO : Le ko simple, c'est quand le cerveau qui bouge dans la boite crânienne et le combattant s'écroule, il ne peut pas continuer le combat. Le KO technique : Le fuller est touché à un endroit spécifique ex: le foie. Il sera compté et pourra reprendre le combat au jugement de l'arbitre. LIGHT CONTACT : Discipline associée et sport d'opposition pieds poings codifié caractérisé par le contrôle des coups SEMI CONTACT: Discipline associée et sport d'opposition à la touche pieds poings codifié où le hors combat est autorisé SHADOW : Travail individuel des techniques contre un opposant imaginaire SPARRING : Partenaire d'entraînement STRATEGIE : Elaboration de projets tactiques fondés sur l'observation et l'analyse du comportement de l'opposant TACTIQUE : Gestion de choix techniques pendant l'opposition PREDEGRE : Classification hiérarchique antérieure et intermédiaire au grade technique 12 2.2.7) Les niveaux et les catégories Les catégories se classent par l'âge, le poids et les genres sexués des combattants : Annexe 4. Le niveau se distingue en fonction des ceintures. Les obligations Pré-combat : il ne peut se faire obligatoirement que sur tatami. Sur demande exceptionnelle à la Fédération, 2 rencontres sur ring peuvent être accordées lors d’un gala. Pour pouvoir combattre en tournoi, il faut obligatoirement : 2 ans de licence. Être Cadet 2ème année. Reprise 2 x 1’30 pour tout type de rencontre (Championnats et Galas). Autorisation parentale (ou des tuteurs légaux) obligatoire pour tous les combats mineurs, à renouveler à chaque manifestation. Les différentes catégories : Catégorie Junior (hommes femmes) - 3 Round de 1’30min pour tout type de rencontre (Championnat et Gala). Catégorie féminine - Classe C Femmes 3 rounds x 2’ (finales et galas) 2 rounds x 2’ (qualifications) - Classe A Femmes 5 rounds x 2’ (finales et galas) 3 rounds x 2’ (qualifications) Catégorie Masculins - Classe C Hommes 3 rounds x 2’ (finales et galas) 2 rounds x 2’ (qualifications) Pour passer de classe C à classe B, il faut avoir 7 combats gagnants en classe C. Si un fulleur classe C boxe en classe B en gala, celui-ci passe automatiquement B. - Classe B Hommes 5 rounds x 2’ (finales et galas) 3 rounds x 2’ (qualifications) Pour passer de classe B à classe A, il faut avoir 9 combats gagnants en classe B Si un fulleur classe B boxe en classe A en gala, celui-ci passe automatiquement A. - Classe A Hommes 7 rounds x 2’ (finales et galas) 5 rounds x 2’ (qualifications) En Championnat National, un compétiteur ne disposant pas de la nationalité française ne pourra être inclus ; les fulleurs devront obligatoirement présenter leur carte d’identité nationale, à la pesée. Le niveau de compétences des fullers: En Full-Contact on attribue aux pratiquants des ceintures de différentes couleurs. Jusqu'à la couleur noire, la ceinture est attribuée par l'entraîneur. L'attribution de la ceinture à partir de la couleur noire relève de la fédération ou de la ligue qui organise des tests. 13 La ceinture blanche est donnée à l'arrivée dans la discipline surtout dans les sports où les combattants ont des kimonos (karaté, judo...). En full contact cette ceinture n'est pas attribuée, car la tenue n'est pas la même. Technique de poings dans le vide - direct avant et arrière Technique de pieds de la jambe arrière - de face - circulaire - de côté jaune Étude de la position Un blocage sur attaque de pieds Technique de poings dans le vide - direct avant et arrière - crochet avant et arrière orange Technique de pieds (exécuté de la jambe avant et arrière) - de face - circulaire - de côté Positions déplacements esquives - étude du déplacement - étude de la position - étude d'esquives sur attaques de pieds Trois blocages effectués sur les 3 techniques de pieds - de face - circulaire - de côté Enchainement pieds et poings avec partenaire Démonstration des différentes techniques de pieds et poings au sac Technique de poings dans le vide - direct avant et arrière - crochet avant et arrière - coup de poing remontant avant et arrière "uppercut " - revers de poings verte Technique de pieds - de face 14 - circulaire - de côté - exécuté de la jambe avant et arrière - en croissant avant et arrière - coup de pied retombant avant et arrière - coup de pied circulaire avant et arrière Etude de la position - étude des déplacements - étude des esquives en déplacements sur attaques de pieds - esquive arrière - esquive intérieure et extérieure - esquive rotative Démonstration des différents blocages de base et supérieurs sur attaques de poings et de pieds Démonstration des différentes techniques du programme en combat souple Epreuve de sac - 2 reprises de 2 minutes poings et jambes avec 1 minute de repos Epreuves physiques - 2 minutes de corde - 20 appuis faciaux - 30 abdominaux Techniques de poings dans le vide (programme de ceinture verte) bleue Technique de pieds (programme de ceinture verte) - ajouter doublés de jambe arrière Etude de la position (programme ceinture verte) - enchainement des esquives en déplacement et sur place Démonstration des différents blocages de base et supérieurs sur attaques de poings et de pieds Démonstration des différentes techniques du programme en combat souple Epreuve de sac - 2 reprises de 2 minutes poings et jambes avec 1 minute de repos 15 Epreuves physiques - 2 minutes de corde - 30 appuis faciaux - 40 abdominaux Technique de poings (épreuve de ceinture bleue) - enchainement des techniques de poings dans le vide marron Technique de pieds - programme de ceinture bleue - ajouter doublés jambes avant Positions, déplacements, esquives - programme de ceinture bleue - ajouter enchaînements des esquives en déplacement et sur place avec ripostes Démonstration des différents blocages de base et supérieurs sur attaques de poings et de pieds Démonstration des différentes techniques du programme en combat Epreuve sac - 3 reprises de 2 minutes Epreuves physiques - 2 minutes de corde - 40 appuis faciaux - 50 abdominaux Condition physique (sans temps de repos) - 2 minutes de corde - 50 appuis faciaux - 50 abdominaux noire Règlement, arbitrage Epreuve au sac (le temps doit être rapide et varié) - techniques de jambes 2 minutes - techniques de poings 2 minutes - techniques de pieds, poings 2 minutes Démonstration Shadow (1minute) - démonstration des différentes techniques de full-contact 16 Travail aux plaques (sur les deux gardes) - présentation personnelle du travail aux plaques - étude des poings avec esquives et remises - étude des poings et jambes avec esquives et remises - explication des différentes techniques exécutées - étude spécifique, technique de semi-contact Travail technique simultané (sur les 2 gardes) - présentation personnelle d'une combinaison de techniques - spécifiques avec remise du partenaire en : - technique full-contact - technique semi-contact - technique boxe anglaise Combats techniques - combat full-contact (1 minute) - combat semi-contact (1 minute) - combat boxe anglaise (1 minute) 17 Université Lille 1 Sciences et Technologies Centre Université-Economie d’Education Permanente En France, il est d'usage dans les sports de combat depuis les années 1990 d'utiliser les ceintures à section pour les jeunes de moins de 16 ans (blanche-jaune, orangeverte, verte-bleue, bleue-marron). Ce qui permet de rajouter des grades intermédiaires pour des jeunes ayant une pratique précoce. Cette gradation a été mise en place par la WKA (World Kickboxing & Karate Association) France en 2002. Il existe aussi la ceinture violette, qui se situe entre la ceinture bleue et la ceinture bleumarron Le grade supérieur : Dans les années 1960, les grades délivrés par les enseignants de full-contact s’inspirent pour les grades supérieurs (ceinture noire) de la progression des arts martiaux du début du XXe siècle et pour les grades de couleur de la progression européenne mise en place par les arts martiaux dans les années 1930 en Angleterre et en France. La ceinture noire est le symbole de la discipline depuis la mise en place du full-contact karaté aux États-Unis dans les années 1960. 2.2.8) les artefacts constituant l'activité sportive du Full Contact Artéfacts full contact observés lors du tournage : Gants et chaussons : ils ont deux fonctions, ils protègent la partie du corps qui porte le coup chez l'assaillant et celle qui le reçoit. Permettent aussi l'amortissent des coups portés lors de l'apprentissage des techniques, permets une démonstration sans risque de blessures. Delphine VAUCHEL Alexis MARCOTTE Jean-Pierre SMAGGHE Florent DESWARTVAEGER Responsable d’unité d’enseignement : Lucie Petit Pantalon de sport et t-shirt : il couvre le corps et identifie l'appartenance à la discipline et/ou au club, permet l'aisance des mouvements. Le t-shirt n'est pas autorisé lors des compétitions. Pour les compétitions féminines, les t-shirts doivent être très collants pour éviter les accrochages. Ceinture : il en existe de différentes couleurs selon le niveau de technicité de celui ou celle qui la portent. Tapis de sol : permet un contact souple avec le sol, amortit et évite les blessures en cas de chute, il représente un confort pour les sportif qui pratique pieds nus et délimite le périmètre de l'espace d'entrainement. Le biper de ring: on ne le voit pendant le tournage, mais on l'entend aisément. Salle : permet la pratique de la discipline à l'abri des intempéries, sous le contrôle de l'entraineur et assure un minimum d'hygiène sanitaire. Protège-tibia : permet de protéger les tibias lors des entrainements. Plus particulièrement utilisé pour l'entrainement expert ou la force de frappe et plus importante. Le ring : il est très réglementé en termes de dimension (annexe3). Il permet de réaliser des combats dans un périmètre délimité. Les sacs de frappe: suspendus au plafond, ils permettent de travailler la puissance de frappe, l'endurance, et le déplacement. Le sac numéroté permet de travailler la précision en reproduisant les points stratégiques de frappe. Les numéros sont disposés sur le sac comme sur les endroits de frappe d'un adversaire. 18 Plaque de frappe : Matériel d'entraînement destiné à perfectionner les techniques de frappes. Protèges dents; il permet aux boxeurs d'éviter de se mordre la langue. 3) Analyse de la tache filmée Organisation du groupe et préparation des caméras Concernant l’organisation du tournage, le choix d’une date s’est fait très rapidement une fois que notre choix de travailler sur la pédagogie du full contact était acté. L’une des contraintes était de se rendre à Wattrelos le soir (et avant le début de l’entrainement) après nos diverses obligations du jour. Nous avions convenu d’un jour de tournage où un maximum d’enfants serait présent. Autre problématique à régler était le fait de demander au novice que nous allions filmer de donner cours au même groupe que l’expert avait prévu de prendre la fois suivante. L’intérêt ici, était d’avoir à chaque fois une base de comparaison identique, tel que le même nombre d’enfants, le même âge, le même niveau. Nous avions préparé les caméras, micros et leurs positionnements pendant que les enfants arrivaient un à un avec leurs parents et se changeaient. Le fait de placer des caméras et des micros ne perturbait pas du tout le novice, mais suscitait la curiosité des plus petits... L’entrainement s’est déroulé normalement pour nous et étions satisfait du résultat malgré la volonté parfois trop affichée des enfants à passer devant les caméras. Nous avions demandé à Thierry (l’expert) de ne jamais intervenir durant le cours afin de ne pas biaiser, tronquer l’analyse de l’activité qui suivait. 3.1) Les différents protagonistes 19 Dans la vie de tous les jours, Mr Barcaval est conducteur chariot élévateur, il pratique le full contact depuis douze ans. Il nous a expliqué qu'il cherchait un sport très complet. Un sport permettant de faire travailler à la fois l'esprit et le corps. La transmission de ses connaissances est pour lui une continuité de la pratique de cette activité. Pour mieux comprendre cette représentation. Mr Bracaval a un père qui était maitre nageur et très jeune, il a assisté son père dans cette activité. Il a ensuite encadré des jeunes dans les centres des centres aérés. La transmission et l'encadrement font partie de ses compétences intégrées. Mr Tavernier est quant à lui est salarié dans la société Auchan. Il travaille le matin de 5 h à 13 h, ce qui lui permet d'avoir le temps de gérer son club. Il a commencé le full contact à l'âge de 6 ans, cela fait 37 ans qu'il pratique ce sport. Il a réalisé 51 combats, dont 48 victoires. De plus, il a été 5 fois champion de France. Aujourd'hui, il consacre surtout son temps à entrainer. 3.2) Déroulé normal de la séance Une séance débute toujours (pour tous les niveaux) par un échauffement en 3 temps et finit toujours par le salut final. L’échauffement : - 1er temps : tour de salle en courant 2éme temps : Tour de salle avec variante (talon aux fesses, pas chassés, flexion, extension…) 3éme temps : Étirement Une fois l’échauffement terminé, les enfants se divisent en 2 groupes de niveaux (débutant et confirmer). Nous avons observé notre expert et notre novice sur le même groupe. Celui des débutants. L’expert était avantagé, car il connait ce groupe contrairement à notre novice. Nos 2 professeurs sont tous les 2 à chaque fois épaulés par un bénévole ou un membre adulte du club. 20 Université Lille 1 Sciences et Technologies Centre Université-Economie d’Education Permanente 3.3) Comparatif entre novice/expert Expert Phase 1 : L’explication de l’exercice Novice 00 : 15 -> 02 :08 Rassemblement des enfants Rassemblement des enfants en paquet devant le professeur Dispatchés en arc de cercle Explication, avec gestes décomposés, de l’exercice lentement puis en vitesse Vérification que chaque enfant voit les explications normale. Explication, avec gestes décomposés, de l’exercice : « Technique de chauffe » Phase 2 : Application de l’exercice Delphine VAUCHEL Alexis MARCOTTE Jean-Pierre SMAGGHE Florent DESWARTVAEGER Responsable d’unité d’enseignement : Lucie Petit 02 :08 -> 03 :20 Mise en application de l’exercice par les enfants Passage du professeur par binôme et rectifications Recadrage du binôme dans « son espace » et remontre les gestes Mise en application de l'exercice par les enfants. Passage du professeur par binôme : s'abaisse pour se mettre à Hauteur des apprenants. Recadrage du binôme dans « son espace » et mise application des gestes par les apprenants Phase 3 : Point de correction 03 :20 -> 06:45 Rassemblement des enfants au tour Focus sur le professeur : « c’est par ici que ça se passe ! » Explications des erreurs et corrections des mauvais gestes Vérification que tout le monde observe : « ....regarde bien Leïla! » Rassemblement des enfants devant. Focus sur le professeur : tape dans les mains pour attirer l'attention du groupe Appel par leur nom les moins concentrés. Explications des erreurs et corrections des mauvais gestes. Vérification que tout le monde observe : balaye des yeux le groupe. Phase 4 : Application 23 06:45 -> 09 :40 S'occupe plus particulièrement des plus petits qui ont besoin de plus de Mise en application du point de correction : prend soin de reprendre la correction. posture des appuis de l'apprenant. Explique pourquoi. Passage du professeur par binôme et rectifications Conclusion de l’entrainement : Le salut 24 Université Lille 1 Sciences et Technologies Centre Université-Economie d’Education Permanente 3.3) Description de la scène filmée Séquence Expert : retranscription Wattrelos (quartier de la Baillerie...) automne 2013. La salle se dresse au bout d'un petit espace de circulation où sont matérialisées quelques places de parking flanquées d'arbres rabougris. La grille verte s'ouvre sur un bâtiment grisâtre et passé le panneau d'identification (Maison de la Baillerie). Passé cette grille, sur la droite, une allée d'asphalte conduit à un parking et un carré de verdure derrière le quadrilatère de béton et de verre. L'entrée de la salle de sport donne sur ce parking, une porte vitrée donne accès à un étroit couloir où sont installés les wc. Une double porte s'ouvre sur le dojo composé au sol de dalles plastifiées bleues bordées d'un liseré de dalles rouges. Deux grands carrés ou tatamis se jouxtent, c'est là que les entrainements ont lieu. Une colonne centrale soutient la toiture faite de carreaux blanchâtres ou des néons sont encastrés, diffusant une lumière blanche. Face à l'entrée, le bureau du club, à sa gauche, se dresse un ring aux quatre coins de couleurs rouge, blanc, bleu et noir. La salle est ajourée par de grandes fenêtres dont certaines sont obscurcies par des volets qu'on ne parvient plus à remonter. Les murs sont de couleurs orange sur la partie basse et une peinture saumon monte jusqu'au plafond. Quelques affiches d'anciens galas sont scotchées ici et là. Un groupe de jeunes, tous âges confondus, court autour du tatami tel un serpent bariolé. Tous ne sont pas en kimono de Full Contact, certains portent un simple teeshirt sur un survêtement sombre. Thierry trône au centre de la salle, Cédric et une autre assistante surveillent que l'échauffement se déroule normalement. L'entraineur donne des directives d'une voix grave, les enfants plient les genoux se relèvent et poursuivre leur course. Puis, à la deuxième minute, Thierry met fin au tourniquet humain. Il rassemble les enfants autour de lui, en demi-cercle. Face à lui, son assistante, vêtue d'un teeshirt noir sur un pantalon bleu, rouge et noir incrusté d'un lettrage qui compose le nom du club (…) enfile une paire de gants de frappe bleus. Ces protections sont épaisses, composées de mousse sous une enveloppe de cuir et dont l'espace où glisser les mains ressemble à des mitaines qu'on aurait collées sur les carrés épais de quelques centimètres. Les enfants sont maintenant groupés en demicercle autour des deux sportifs. Thierry donne l'ordre à tous de se concentrer. D'un coup d'œil circulaire, il s'assure de l'attention des jeunes combattants. L'entraineur Delphine VAUCHEL Alexis MARCOTTE Jean-Pierre SMAGGHE Florent DESWARTVAEGER Responsable d’unité d’enseignement : Lucie Petit expert montre alors les gestes qu'il attend de ses élèves. Avec une lenteur calculée, il décroche un direct du droit, l'assistante pare le coup de poing. L'entraineur explique la position des jambes placées d'avant en arrière, légèrement fléchies, car il s'agit de conserver une position souple et mobile. Autour de lui, certains enfants miment le geste, tous portent des gants de combat rouge ou blanc, d'autres se contentent de regarder, l'air impassible. Thierry répète l'attaque et enchaine sur un crochet du gauche et s'assure que tout le monde regarde tout en répétant les gestes et leurs justifications. Les enfants miment les enchainements, puis viennent les consignes de Thierry qui marque la dispersion du groupe pour former des binômes qui se concentrent sur le tatami jouxtant le ring où des adultes s'affrontent en arrière plan dans un combat amical. Le plan serré montre un binôme attaquant et parant les coups. Une fillette vêtue d'un pantalon rose sur un teeshirt clair et gantée de rouge travaille son direct du gauche avec sa partenaire vêtue d'une tenue sombre et portant des gants clairs qui pare ses coups. Thierry intervient pour replacer les jambes de l'attaquante qui frappe d'un coup de poing son adversaire sous l'oeil attentif de l'entraineur. Les deux fillettes sautillent en faisant quelques pas circulaires et se placent à l'endroit qu'occupait l'autre. L'attaque reprend, c'est l'attaquante précédente qui subit les assauts cette fois. À l'arrière-plan, les coups de pieds des autres binômes s'enchainent. L'expert replace les binômes dans l'espace du tatami afin qu'une distance de sécurité protège les combattants des coups des autres couples qui se font face. L'entraineur rectifie l'un des gestes d'une des fillettes, sa partenaire, qui se tient à ses côtés, observe Thierry qui mime les coups sans les porter. Le plan large nous montre cinq binômes composés de garçons et de filles, assemblés de manière hétérogène ou non. À l'arrière-plan l'assistante de Thierry est agenouillée face à deux « petits bouts de chou » munis de gants de combat et qui écoutent les conseils de l'adulte. Les enfants frappent dans le vide conformément aux directives de la jeune femme. Retour au plan serré où Thierry fait face à son assistante, entourés des binômes qui travaillent leur technique, il répète les gestes qu'il va montrer aux enfants, il les répète afin que la jeune femme soit prête à parer les coups sans hésitation. L'entraineur enchaine deux crochets, un uppercut ainsi que des coups portés avec les pieds de manière circulaire. Thierry donne l'ordre aux enfants de s'approcher pour faire un « point de correction » sur les techniques de combat. L'assistante de l'entraineur est à gauche du plan, les enfants autour sont placés en fer à cheval. Avant de poursuivre la leçon, Thierry jette un coup d'oeil circulaire. Les enfants écoutent et regardent, certains miment ce qu'ils voient. Thierry se tient debout sur ses jambes légèrement fléchies pour appuyer ces explications concernant la souplesse de la position du corps, le bassin pivote. L'expert exhorte ses recrues de prendre garde à la garde, autrement dit de maintenir les poings gantés devant le 26 visage afin de se protéger des coups de l'adversaire. L'assistante pare un direct alors que l'entraineur poursuit les explications. Nous sommes à la cinquième minute. Thierry explique alors les coups de pieds circulaires aux côtes de l'adversaire, les enfants miment autour de lui, sauf deux ou trois gamins qui semblent attendre le moment où ils se retrouveront en binôme. L'expert répète inlassablement avec lenteur les enchainements tout en s'assurant de l'écoute attentive des enfants autour de lui et de son assistante, ceci afin qu'ils mémorisent les gestes. Il interpelle les mômes, prodiguant conseils et directives. Nous sommes à la sixième minute et Thierry effectue une dernière fois un crochet avant, arrière, suivi d'un coup de pied circulaire, insistant sur la nécessité de se protéger. Les enfants miment à vide l'enchainement. Puis, vient le moment où se forment les binômes. Le plan nous montre trois d'entre eux, deux garçons, un garçon et une fille et enfin deux autres garçons. Thierry s'attache à repositionner les binômes, notamment dans l'enchainement des crochets au visage. L'un d'eux décoche ses uppercuts et l'expert lui relève le coude pour parfaire l'efficacité du crochet. La septième minute montre la technique des coups de pieds, on aperçoit l'un des adversaires qui frappe d'un mouvement circulaire de la jambe son partenaire à la tête, ce dernier se protège grâce au poing qui se dresse face au visage, en position de « garde ». Thierry fait observer au jeune en question le pivotement de la hanche qui démultiplie le coup porté pour lui donner toute sa force. Il montre aux deux adversaires la mobilité du genou gauche et sa souplesse. Puis l'entraineur se tourne vers un autre binôme. Il s'agit de deux garçons. L'expert en full contact se place derrière l'un d'eux pour diriger ses gestes, puis celui-ci enchaine seul coups de poing et coups de pieds. Thierry se place à nouveau derrière le jeune pour diriger le coup de pied circulaire et un direct du gauche. Nous sommes à la huitième minute et l'expert mime les crochets sous le regard attentif des deux garçons qui ensuite reproduisent ce qu'ils ont vu. Thierry passe à un autre binôme, un garçon et une fille plus âgés que les précédents adversaires. L'entraineur prend la place du garçon, faisant face à la jeune fille qui se met en garde. Thierry mime ce qu'il a vu chez le jeune garçon, les gestes ne sont apparemment pas conformes, car on voit clairement que la « garde » de l'attaquant n'est pas efficace. Puis, il enchaine sur les bons gestes, ceux qu'il attend, c'est-à-dire des crochets droits gauches, là les épaules de l'entraineur sont en position haute, la position de « garde » qui vise à protéger le visage du combattant. Thierry enchaine trois coups de poing et fait remarquer l'appui successif des jambes, notamment celui de la jambe droite lorsqu'il décoche son uppercut. Thierry rappelle encore une fois les gestes au garçon, mimant ceux inappropriés, puis laisse le binôme travailler. La fille enchaine les gestes, crochets droits, gauches, ceci à deux reprises, suivi d'un uppercut gauche, un droit et enfin un coup de pied circulaire à gauche au niveau des côtes de son partenaire et un autre à droite à hauteur du visage. 27 À la neuvième minute, Thierry est avec un autre binôme. On le voit observer deux fillettes qui frappent du pied. L'expert prend la place de celle en bleu et gants rouges pour montrer les enchainements de sa partenaire. Il procède phase par phase à la démonstration du coup de pied de face. Il porte l'attaque sous le regard attentif de la fillette. La jambe qui vient de frapper revient en arrière toujours levée, prête à repousser l'assaillante potentielle qui lui fait face, se protégeant de ses avant-bras. Thierry montre le danger de poser le pied au sol vers l'avant après le coup de pied, en effet, il montre qu'il s'expose alors à l'attaque de l'adversaire. Il rappelle également de toujours maintenir sa « garde ». Le plan final s'ouvre sur le salut qui va clore l'entrainement. Les enfants sont tous debout face à leur entraineur. Ils se tiennent sur la bande rouge du tatami jouxtant le ring, la bande qui délimite le carré bleu où les combattants s'entrainent aux différentes techniques d'attaque et de défense. Thierry réclame le silence et l'attention. Il donne alors le signal du salut. On voit ensuite les enfants qui le rejoignent pour lui taper dans l'intérieure de la main puis poing contre poing. 3.3) Déroulé normal de la séance Chaque séance d'entrainement se déroule dans un ordre précis : L’arrivée : Les élèves arrivent tous quelques minutes avant le début de la séance et saluent les entraineurs par une poignée de main, puis ils se préparent en enfilant leur tenue qui selon l’ancienneté varie du simple pantalon de survêtement et teeshirt à celle plus officielle composée du pantalon bleu à liseré noir sur un teeshirt de même couleur. Le salut : La séance d’entrainement commence toujours par le salut traditionnel. Les participants sont alignés sur le pourtour du tatami et sur ordre de maître qui leur fait face, il incline le haut du corps d’une manière révérencieuse. L’échauffement : Puis, l’échauffement se déroule en deux étapes, l’une qui consiste à préparer les muscles du corps à l’effort en courant sur tout le périmètre de la salle où s’intercalent des fléchissements de jambes et des « pompes » ; l’autre se passe au sol dans des mouvements d’assouplissement des articulations qui seront elles aussi sollicitées au cours de la séance. 28 Démonstration des techniques : Vient alors le moment où le maître rassemble ses élèves autour de lui, contrôlant de ce fait la distance de sécurité pour ne blesser personne lors des démonstrations, et montre les techniques à reproduire avec l’aide d’un(e) assistant(e) qui encaisse les coups à l’aide de gants de protection. Chacun des gestes est commenté et justifié. Lorsque le maître s’est assuré que tous ont compris, utilisant pour cela la répartition des gestes et des explications en contrôlant que tous sont attentifs, il donne l’ordre au groupe de se constituer en binôme libre (par affinité et avec une hétérogénéité des sexes), bien que les tailles des adversaires soient dans la réalité observée toujours respectées. Apprentissage du geste : Les élèves en binôme répètent chacun à leur tour les techniques sous l’œil attentif du maître qui de temps à autre vient rectifier les gestes ou prodiguer ses conseils. Les coups ne sont pas portés avec force, il s’agit simplement de toucher l’adversaire. Des « points de correction » sont proposés par le maître quand il le juge nécessaire afin de renforcer l’apprentissage du geste, pour cela, comme précisé plus haut, il place ses élèves en demi-cercle autour de lui. Fin de séance : A la fin de la séance, le maître donne l’ordre à tous de se rassembler pour le salut final qui s’effectue de la même manière qu’au début de l’entrainement. Puis, le groupe se disperse. 4) L'auto-confrontation L'auto-confrontation nous a permis de mieux comprendre certains points de l'activité filmée et de rendre plus clair notre travail d'analyse. 4.1) Préparation à l’entretien d’auto-confrontation Afin de préparer l’entretien d’auto-confrontation, nous nous sommes focalisés sur les cinq étapes significatives que nous avions repérées lors du montage des différents films (échauffement, placement des jeunes, temporalités, approches pédagogiques...). Toutes ces étapes avaient été analysées une par une afin d’établir des hypothèses brutes sur ce que l’on voyait dans le film de l’expert. Ces différentes étapes et donc, différentes interrogations nous permettaient d’avoir un support, un « carnet de route » pour l’intervieweur, comme pour l’interviewé lors de l’entretien. 4.2) L’entretien d’auto-confrontation 29 L’entretien a eu lieu sur le ring de la salle de combat. Cette possibilité donnée par Thierry (expert et responsable des lieux) donnait au film un caractère plus authentique, que dans un simple bureau. L’entretien dura environ 40 minutes durant lesquelles une analyse de l’activité a pu être effectuée, le tout filmé de manière à apercevoir l’écran de contrôle et le principal protagoniste qu’était encore une fois Thierry, notre expert. Comme dit précédemment, les cinq étapes se déroulaient chronologiquement par rapport au film. Le montage de ce film a donc permis d’analyser en détail toutes les diverses tâches. Malgré ces analyses et les hypothèses que nous pouvions en tirer, il était intéressant de voir que nous n’étions pas toujours en accord avec ce qui était réalisé et voulut en réalité de la part de l’expert, sur les buts donnés à telle ou telle pratique, à tel moment. De plus, c’était la première fois que Thierry Tavernier avait la possibilité de se voir et d’analyser le résultat de ses actes, de ses paroles, de l’impact de ses explications sur un jeune public en temps réel. Chose qui est impossible à faire lorsque l’on est « dans le feu de l’action ». Ce film lui a donc également permis d’avoir une perception différente de l’espace de la salle, d’avoir une vision globale des choses et de remarquer que le travail effectué était plutôt de bonne qualité, comparé à d’autres écoles de full contact. L’intérêt de l’entretien a été respecté. En effet, ces 40 minutes nous ont donné la partie « pratico-pratique » de l’activité. Les attendus, les buts et sous-buts. Rien n’est laissé au hasard, dans la pratique comme dans la théorie. Nous avons découvert grâce aux explications de Thierry Tavernier que la connaissance de la partie théorique jouait un rôle central dans l’activité d’enseignant de full contact, notamment au niveau des règles d’arbitrage. 5) Comparatif : novice/expert 5.1) Les différences : Comme nous pouvons le constater, le nombre d’étapes est pareil entre le novice et l’expert. Les différences en situation seront dans ces étapes : Les temporalités à l'intérieur de chaque étape La disposition des binômes (utilisation de l'espace de démonstration) : gestion du groupe Les méthodes pédagogiques Les points de correction La verbalisation des gestes Chaque séance dure 1h30, mais les temps consacrés pour chacune des étapes sont différents. Mr Bracaval prend plus de temps pour expliquer l'exercice à réaliser, car il a moins l'habitude de prendre en charge les débutants. Il prend plus de temps à montrer les bons gestes plutôt que de mettre les apprenants en action. Il donnait la priorité à ses explications plutôt qu'à la mise en situation "directe " du fait de l'âge de son public. Notre expert dispose les apprenants autour de lui et constitue très rapidement les binômes. De plus, il met un point d'honneur à respecter un espace de sécurité entre 30 chacun. Cette disposition lui permet également d'avoir une vision globale du comportement du groupe (respect, attention, réception des consignes). Notre novice dispose son groupe face à lui et prend plus de temps pour créer les binômes. Il fait attention à la taille de ces derniers en les disposants deux par deux. Notre novice met plus de temps à l'explicitation du geste et à l'exemple qu'a la mise en pratique. Notre expert essaie de faire un maximum de mises en pratique et de points de correction à la fois individuels et collégiaux. Par ailleurs, notre novice prend plus de temps à effectuer le "beau" geste, à être un "miroir" pour les jeunes. 5.2) Les récurrences : Les deux cours de full contact respectent en tout point la même trame. En effet, les deux protagonistes mettent en place les mêmes phases telles que le salut, l'échauffement, la démonstration des techniques, les points de correction et enfin le salut de fin d'entrainement. À savoir que c'est notre novice qui effectue l'échauffement et que les saluts sont assurés par notre expert. 5.3) Références théoriques : Jean Piaget et Gérard Vergnaud Après observation nous avons pu remarquer que les entrainements destinés aux adultes sont mis en place de façon différente. Comme nous l'avons expliqué dans notre analyse, l'entrainement filmé est fortement accès sur la bonne reproduction du geste. L'entraineur montre le geste, verbalise le geste à faire, fait des points de correction, repositionne ses élèves, fait attention aux distances de sécurité entre les individus. Pour les entrainements adultes, c'est différent. L'entraineur montre un enchainement et il est automatiquement reproduit par son public (tous de niveaux différents). Les binômes se placent, nous le supposons, par habitude et les deux combattants sont du même niveau. Mais pourquoi la méthode de travail est différente ? Pour cela nous nous sommes référés aux études réalisées par Jean Piaget sur la construction de l'intelligence. Pour J. Piaget ce développement comporte des phases bien distinctes qui ne s’expliquent pas uniquement par l’accumulation des progrès antérieurs. C’està-dire par la construction des connaissances. Il distingue pour chaque stade du développement des « changements qualitatifs typiques ». Ces stades sont : 31 Le stade sensorimoteur : qui se développe de la naissance à l’acquisition de la langue. L’enfant résout les problèmes par l’action. L’espace et les rapports spatiaux se construisent sur le plan perceptif. C’est l’apprentissage par imitation. Les représentations proprement dites apparaissent lorsque l’imitation est différée (une ou deux heures après). L’imitation est intériorisée. Le stade préopératoire : qui se développe de l’acquisition du langage à 7-8 ans, est l’intelligence représentative. L’enfant se représente les choses. C’est l’intériorisation des actions, mais il n’y a pas d’opérations logiques. L’enfant apprend « par cœur », il s’approprie les représentations. Il crée des concepts en fonction de ce qui lui est transmis. Le stade des opérations concrètes : est caractérisé par la réversibilité (7-8 ans à 11-12ans). Le fait que l’enfant est capable de revenir sur ce qu’il ne sait pas, il devient alors capable d’en analyser ses conséquences. L’enfant fait des opérations logiques et infra logiques (dans le temps et l’espace). Ces opérations ne sont pas formalisées par l’enfant et la réversibilité est de court terme. L’enfant entre dans un processus de réflexion, il se pose des questions. Il fera évidemment, référence aux représentations qu’il a construites auparavant. Le stade d’opération formelle qui se développe de 11-12 ans à 15-20 ans, il est la capacité de raisonner et d’analyser. L’enfant peut résoudre des problèmes complexes et émettre des hypothèses. Il ne se base plus uniquement sur le réel, il imagine des objets et des concepts. Il peut aussi prendre comme référence ses expériences passées. L’enfant essaie de répondre à son questionnement. Le public qui a été observé a entre 5 et 11 ans. Il se situe entre le stade préopératoire et le stade des opérations concrètes. Les plus jeunes apprennent essentiellement par imitation. D'où le besoin de répéter régulièrement et de faire des points de correction en groupe ou collégial plus fréquent. On peut aussi observer lors des entrainements que l'étape de "point de correction collégiale" est très centrée sur ces derniers. Les plus âgés imitent mieux l'enchainement proposé par l'entraineur. Lors de la démonstration et l'explication de l'exercice (avant la mise en application de l'enchainement du binôme), on peut aussi observer que les plus âgés du groupe essaient de faire les exercices en même temps que l'entraineur. Il cherche la suite logique des enchainements et des gestes à reproduire. Il parait donc évident que l'approche pédagogique utilisée pour chacun des groupes, enfants et adultes, sera différente. Nous allons donc proposer une 32 formation allant dans cette logique pédagogique. Une formation "d'entraineur de full contact adaptée à un public de jeune apprenant : 5 à12ans". L'enfant reproduisant les mêmes schémas, il nous est évident de faire le lien avec les recherches de Gérard Vergnaud pédagogue ayant travaillé sur les schèmes avec Jean Piaget. Nous analyserons ainsi, la séance d’entrainement de Full Contact de l’expert à travers la théorie des schèmes de Vergnaud, et plus précisément la reproduction des schèmes ; puisqu’il sera question dans cette séance d’entrainement de transmettre (pour l’expert) et d’acquérir (pour les élèves) les « bons gestes techniques » de ce sport de combat inspiré du Karaté, par un « jeu de mimétisme ou d’imitation ». L’enfant étant dans sa phase de développement psychomoteur comme l’affirme Piaget que nous avons évoqué plus haut, il semble que l’apprentissage par « imitation » soit le plus efficace ici. Qu’est-ce que les Schèmes (selon Vergnaux)1 ? Les schèmes sont l’ensemble des savoirs faire et savoirs être mobilisables par l’individu, pouvant être recombinés et adaptés lors d’une situation problème habituelle ou non. Mobilisant des invariants opératoires composés de concepts en acte et de théorèmes en acte. Socle sur lequel repose l’activité humaine. 5.4) les buts : explicite et visible Une des premières scènes nous montre comment Thierry opère un placement stratégique de son groupe d’élèves dont la tranche d’âge varie ici entre 6 et 14 ans. Il donne ses consignes et accompagne sa communication verbale de gestes incitatifs qui sont signifiants pour les enfants (ceux-ci se placent en demi-cercle autour de l’entraineur et de son assistante, Jessica). Il verbalise sur un ton amical, mais ferme, utilisant, nous parait-il, un relationnel prompt à mettre le groupe en confiance. On remarque dans sa manière d’agir qu’il est attentif à la sécurité de ces derniers. En effet, les démonstrations techniques sont constituées de gestes offensifs, circulaires et amples pouvant blesser un élève si celui-ci se trouve sur la trajectoire du mouvement réalisé. Thierry utilise ici son savoir procédural en matière de gestuel et préventif lié à la sécurité physique des enfants sous sa responsabilité. Cette phase qui précède la démonstration (commentée, justifiée) des techniques de combat restera « invariante »2 tout au long de l’entrainement. Il est clair qu’il y a bien dans sa démarche pédagogique une anticipation et une prise « d’information de contrôle » puisque les images montrent bien les regards de l’entraineur qui balaye le groupe pour s’assurer que la démonstration technique peut commencer. Ce « contrôle » est, nous semble-t-il, ce que Vergnaux et Pastré à sa suite nomment un « théorème-enacte ». Ainsi, Thierry, met-il en actions des schèmes qui sont autant de but et d’anticipation à son activité. Nous remarquons enfin qu’au tout début de 33 l’intervention, Thierry communique avec Jessica. Il lui donnera comme consigne qu’il faudra adapter certains gestes au plus petits qu’il lui désigne brièvement de façon discrète. La scène suivante, sur laquelle nous nous focaliseront et qui est la suite logique de la « préparation du groupe », afin que la démonstration technique se déroule sans anicroche, peut se définir comme la « démonstration commentée justifiée des gestes à reproduire ». Il s’agit de transmettre des techniques de poings et de coups portés avec les pieds à des « non colorés »3. Thierry va alors décomposer littéralement l’enchainement de coups, étapes par étapes (schème par schème), faisant un « arrêt sur image » de chacun des gestes, communiquant de manière verbale et posturale sur la position du corps dans l’espace face à l’adversaire ainsi que sur l’appui des jambes, ne passant au geste suivant que lorsqu’il est assuré que tous ont compris ce qu’il attendait d’eux. Il fait appel à la mémoire visuel et kinesthésique, répétant les mouvements du corps invariablement, comme des flashes-back dont le but est d’imprégner la rétine et l’esprit des élèves. Ceux-ci, pour certains, mimeront ce qu’ils voient, répétant eux-mêmes, à vide, l’enchainement des techniques évoquées plus haut. Puis, l’entraineur disperse le groupe qui se constitue en binôme. Ceux-ci se forment par affinité, semble-t-il. Ce que nous remarquons, c’est que l’hétérogénéité des sexes est de mise et la correspondance d’âge ou de corpulence est respectée sans qu’aucune consigne verbale n’intervienne, comme si chacun avait intériorisé cette dimension pratique. Les images montrent que Thierry est attentif au déplacement des adversaires et à leur position en distance et en appuie afin de recomposer la réalité d’un affrontement fictif. Les élèves sont en « apprentissage du geste », travaillant à la fois sur les techniques d’assaut et de défense. Le but de ce face à face étant, au-delà de l’intériorisation des gestes qu’un respect mutuel s’installe entre les deux adversaires par l’attention qu’ils se portent dans la mise en œuvre des techniques ou chacun est attentif à sa position est à sa de l’autre. Le but étant que les gestes techniques puissent être reproduits fidèlement et de manière réaliste. Les élèves travaillent leur technique en binôme et Thierry est attentif à la position du corps, aux déplacements qui doivent être à bonne distance de l’adversaire afin que les assauts et les parades défensives soient réaliste, les adversaires sont en contact. L’entraineur intervient alors pour fixer les gestes qu’il attend par une démonstration à vide devant les deux enfants qui s’imprègnent des mouvements. Thierry s’est éloigné, laissant les binômes poursuivre l’entrainement. Il fait maintenant appel à Jessica, son assistante. Nous sommes là face à une séquence 34 d’anticipation, puisque l’expert nous précisera qu’il prépare ainsi sa prochaine démonstration. Son assistante va alors mémoriser les enchainements. Le but poursuivi ici est de montrer un enchainement parfait du point de vue des techniques offensives et de la position défensive adéquate à chaque assaut. Ainsi, l’assistante se positionne sans erreur face aux coups qui lui sont portés (l’expert se contente de toucher sans porter les coups). Il s’agit ici d’être en synchronisation et « crédible » face aux enfants. La mise au point est rapide, on présume alors que les deux partenaires ont l’habitude de travailler ensemble. Thierry interpelle maintenant ses élèves et annonce un « Point de Correction ». Il nous expliquera dans l’entretien d’auto-confrontation, qu’ayant repéré des difficultés et gestes inadéquats, il va rectifier les erreurs sans pointer du doigt celles et ceux qui en sont les auteurs. Que cherche-t-il ? Et bien à cette question, Cédric bracaval, entraineur de Full Contact, lui aussi, précise que le but recherché par l’entraineur utilisant cette technique est de ne pas dévaloriser l’enfant qui commet l’erreur et de valoriser celui qui réalise les bons gestes. Il nous donne en exemple le placement du pied de la jambe placée en arrière qui doit être en position latérale par rapport à l’adversaire. Cette position est non seulement importante, explicite-t-il, pour donner au coup de pied de la jambe qui prend ainsi appui sur la plante de pied au sol toute sa puissance, mais également pour préparer le coup suivant, ici un coup de pied retourné. Techniquement parlant, la jambe qui a frappé l’adversaire se pose au sol et le pied qui était en appuie, après un mouvement circulaire de la hanche (où l’assaillant tourne alors le dos une fraction de seconde à l’adversaire) se relève pour frapper lui aussi. Or, si le pied qui est initialement en appui est mal positionné, la technique du coup de pied retourné est impossible à réaliser. On mesure bien alors l’anticipation du geste dans le contrôle d’exécution des mouvements reproduit par les enfants. On peut ainsi affirmer que derrière but (dans notre exemple le coup de pied de face et le coup de pied retourné) il y a recherche de l’efficacité du geste et de l’anticipation de technique qui viendront plus tard, puisque le coup de pied retourné n’est pas appris à ce stade de l’entrainement des « non colorés ». 5.4 Les sous-buts : implicites et sous-jacents Au cours du « point de correction », Thierry, contre toute attente, montrera les gestes non conformes qu’il a vus précédemment. C’est une forme d’empathie qui évite le découragement de ceux qui se reconnaissent et montre les risques liés à une mauvaise technique (prendre un coup), c’est pourquoi il est important d’être attentif au point antérieur, de respecter la « garde »4. Le but est de justifier la technique et de stimuler ceux qui commettent des erreurs à faire mieux5. 35 L’entrainement est à présent terminé et Thierry sonne le glas d’une voix de ténor. Tous alors vont se positionner sur le pourtour du tatami, droit comme un « i », face à leur entraineur. Les enfants sont alignés par niveau, ce qui n’est pas le fruit du hasard6, non, chacun connaît sa place et rêve, à n’en pas douter, de progresser dans la ligne. Ce qui laisse à penser que derrière cette pratique, un but « secret » (non connu du disciple) est à l’œuvre. Thierry donne le signal et tous se saluent comme au début de l’entrainement. Puis, ce qui n’est pas très orthodoxe dans la conclusion d’un entrainement de Full Contact, les enfants se dirigent vers leur maître en art martial et le « Check »1 d’un plat de la main suivit d’un poing contre poing. 1 High five : en anglais 36 Université Lille 1 Sciences et Technologies Centre Université-Economie d’Education Permanente Conclusion Cette expérience de recherche et d’observation raisonnée a été très enrichissante, à la fois dans sa dimension théorique, car elle nous a permis de faire le lien entre la théorie des schèmes, par exemple, et sa manifestation dans l’activité que nous avons observée ; analytique également puisqu’elle nous a confrontés à nos représentations du monde, à une lecture qui doit impérativement interroger pour s’approcher de la réalité des acteurs en activité ; organisationnel, car elle montre la difficulté à travailler ensemble, avec des personnalités différentes ; et surtout relationnel, car nous avons fait de belles rencontres. Nous avons mieux compris en quoi consiste l'activité d'analyse de l'activité et son utilité pratique. Notre corpus théorique en full contact va nous permettre de mieux appréhender la suite de ce projet et proposer un module qui nous l’espérons sera utile aux acteurs qui nous ont ouvert leur univers. Nous avons aussi appris à mieux nous connaitre et à comprendre ce qui nous a posé problème dans l'organisation du groupe de travail. Nous remercions Mr Tavernier qui a pris le temps de nous accueillir avec beaucoup de sympathie dans son club et Mr Bracaval d'avoir pris le temps de visionner les vidéos avec nous et ainsi rendre plus clair la scène filmée et le langage du full contact, nombre de ses précisions nous ont été précieuse. Nous remercions aussi Lucie Petit pour le délai supplémentaire qui nous a été imparti. Delphine VAUCHEL Alexis MARCOTTE Jean-Pierre SMAGGHE Florent DESWARTVAEGER Responsable d’unité d’enseignement : Lucie Petit Liens hypertextes: 1 Mathématicien psychologue, pédagogue, a travaillé avec Jean Piaget, Socioconstructiviste (cf : dossier « La didactique professionnelle : les compétences » pour plus de détails) 2 A quelque micro détail près, ce qui laisse à penser que l’expert agit bien avec expérience et non pas avec une répétition immuable et millimétrée propre, on l’imagine, au novice. 3 Il s’agit d’un terme qui désigne des débutants, les ceintures de couleurs indiquant un niveau plus ou moins avancé dans la connaissance des techniques, ce qui influence également la pédagogie puisque les ceintures colorées sont sensées posséder plus de connaissances sur les techniques de base. La ceinture est au Full Contact un artefact uniquement symbolique, elle n’a aucune fonction utilitaire. Cependant, l’entraineur peut « jouer » avec les couleurs en mettant systématiquement une couleur en apprentissage du geste avec une autre couleur déterminée dans le but de préparer l’élève à un passage de grade. Ce qui se rapproche d’une instrumentalisation de l’artefact (ici la ceinture) évoquée par Rabardel. 4 Position qui vise à se protéger des assauts de l’adversaire, notamment en gardant les points devant le visage dans la position du boxeur. Ce qui permet d’encaisser plus facilement les coups. 5 cf. ligne 253 de la retranscription de l’entretien en auto-confrontation. 6 Le hasard, il faudra un jour y réfléchir, car il me semble que ce n’est là qu’une terminologie obscure qui, certes, met un mot sur les choses, mais ne les explique pas ! Il m’apparaît alors, mais ce n’est qu’une intuition, que ce mot « hasard » n’est qu’un aveu qui ne dit pas son « nom » : l’ignorance. (Jp) 39 Université Lille 1 Sciences et Technologies Centre Université-Economie d’Education Permanente BIBLIOGRAPHIE et WEBOGRAPHIE http://www.fffcda.com/uploads/Charte_ethique.pdf sources http://www.sportsdecontact.fr/ : FFSCDA http://boxepp21.jimdo.com/vocabulaire_des_techniques.php http://www.brignaisfullcontact.fr/stage/ceinture.htm www.kickboxing-wka.co.uk http://fr.wikipedia.org/wiki/Full-contact Texte de Gérard Vergnaux, directeur de recherches au CNRS – groupement de recherches « didactique » (Référence extraits : « Dossier Compétences - Introduction » Performances Humaines et techniques n°75-76, pages 8-12 – 1995) J.Piaget ; Y.Georges, P.Higele « La présentation de la théorie de l’intelligence » Delphine VAUCHEL Alexis MARCOTTE Jean-Pierre SMAGGHE Florent DESWARTVAEGER Responsable d’unité d’enseignement : Lucie Petit Université Lille 1 Sciences et Technologies Centre Université-Economie d’Education Permanente ANNEXES Annexe 1: Evénementiel organisé par Mr Tavernier. Delphine VAUCHEL Alexis MARCOTTE Jean-Pierre SMAGGHE Florent DESWARTVAEGER Responsable d’unité d’enseignement : Lucie Petit Université Lille 1 Sciences et Technologies Centre Université-Economie d’Education Permanente Annexe 2: Les différents équipements pour les sports dérivés du kick boxing: Delphine VAUCHEL Alexis MARCOTTE Jean-Pierre SMAGGHE Florent DESWARTVAEGER Responsable d’unité d’enseignement : Lucie Petit Université Lille 1 Sciences et Technologies Centre Université-Economie d’Education Permanente Annexe 3: Réglementation pour le ring: Les rencontres de full contact s’effectuent sur un ring dont la surface peut faire 25 m² minimum et 36 m² maximum entre cordes (ring à 4 cordes obligatoire). Art. 2-1 Le plancher Il doit dépasser hors des cordes de 0,5 m minimum de chaque côté. Il est horizontal, solide et bien joint. Il est recouvert d’une toile tendue sous laquelle est disposé un feutre de 1,25 cm D’épaisseur au maximum. Art. 2-2 Les cordes Le ring est entouré de quatre rangs de fortes cordes en chanvre ayant au minimum 2 cm de diamètre. Elles sont entourées d’étoffe ou de plastique. Elles sont au minimum à 0,30 m des poteaux et les coins sont rembourrés de la base au sommet par un coussin de protection. Si le ring est monté à proximité d’un mur ou d’une cloison, la distance de sécurité entre la cloison ou le mur et les cordages du ring doit être au moins de 1,50 m. Les cordes sont ainsi placées : - La 1ère à 0,40 m du plancher - La 2ème à 0,80 m du plancher - La 3eme à 1,20 m du plancher - La 4eme à 1,50 m du plancher Les cordes sont reliées entrent elles verticalement par des lanières. Les rings doivent disposer obligatoirement de 4 cordes. Delphine VAUCHEL Alexis MARCOTTE Jean-Pierre SMAGGHE Florent DESWARTVAEGER Responsable d’unité d’enseignement : Lucie Petit Université Lille 1 Sciences et Technologies Centre Université-Economie d’Education Permanente Annexe 5: Les différentes Delphine VAUCHEL Alexis MARCOTTE Jean-Pierre SMAGGHE Florent DESWARTVAEGER techniques de base du Full Responsable d’unité d’enseignement : Lucie Petit Contact Université Lille 1 Sciences et Technologies Centre Université-Economie d’Education Permanente Annexe 4: Delphine VAUCHEL Alexis MARCOTTE Jean-Pierre SMAGGHE Florent DESWARTVAEGER Responsable d’unité d’enseignement : Lucie Petit Université Lille 1 Sciences et Technologies Centre Université-Economie d’Education Permanente 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 Annexe 6: Retranscription de l'entretien d'auto-confrontation: Nous avons volontairement décidé de montrer une première fois le film en entier à l’expert afin qu’il puisse s’imprégner de celui-ci et de repérer les éléments importants à développer au travers des cinq étapes. F : Florent T : Thierry Florent : Bonjour Thierry. Thierry: Bonjour. Florent: Heu… Merci de nous accueillir, heu, chez toi, heu, dans ton club de full contact. On va te montrer les différentes étapes qu’on a, qu’on a nous, heu, trouvé intéressantes à exploiter quant aux, à un cours de full contact sur heu… sur des jeunes Je sais que c’est un film, t’était filmé. Donc, heu, si à un moment donné tu trouves que tu aurais agi différemment, s’il y avait pas eu de caméra, tu peux nous le dire, y a aucun souci là-dessus. Si tu trouves, que tu aurais heu agi différemment avec un jeune ou quoi, tu nous arrêtes il y a aucun problème avec ça. Donc nous on a repéré différentes étapes donc si tu trouves quelque chose t’intéressant, n’hésite pas à m’arrêter, n’attends pas forcément la fin d’une étape entière. Si tu trouves vraiment quelque chose, de, heu, une étape clé n’hésite pas à nous arrêter. Donc avant de rentrer dans le cours de… j’dirai heu à proprement parler, tu fais un échauffement collectif avec tous les jeunes, tu les fais courir. Tu leur fais faire différents exercices comme, les pas chassés, montés de genoux… Thierry : Voilà. F : Est-ce que tu peux nous en dire un peu plus ? T : Enfaite heu, on les met en température, en fait. Par rapport au corps, donc on les fait trottiner, de là comme tu dis monter les genoux, les talons aux fesses, pas chassés sur les pointes des pieds pour que ça travaille en même temps les chevilles et les mollets. Ensuite, entre-deux, on fait des petites séquences pompes. P’tites séquences abdos. Donc ça varie toujours par rapport aux trots, ensuite derrière ça, une fois qu’ils ont couru un peu près une dizaine de minutes. Là, on travaille l’échauffement, membre par membre, par étape. F : D’accord. T : On commence toujours par la tête, les épaules, les bras les poignées. On descend vers le tronc (il montre les différents endroits). Tout ce qui est rotation. Et ensuite on descend vers les étirements et on finit par le grand écart et le facial. 2' F : Donc justement y a un ordre qui est préétabli ? T : Oué. F : Tout est structuré ?2'10 T : Oué. F : D’accord, heu, même quand, quand tu les fais tourner, il y a un ordre qui est préétabli, tu commences par du talon-fesse ? Ou alors, tu fais…(il coupe Florent) T : Quand je les fais courir, en fait, je commence par les flexions. F : D’accord. T : Donc y commencent à monter, descendre, comme ça, ça chauffe bien les muscles de cuisse, ensuite on travaille sur l’extension pour allonger justement les 47 48 49 50 51 52 53 54 55 56 57 58 59 60 61 62 63 64 65 66 67 68 69 70 71 72 73 74 75 76 77 78 79 80 81 82 83 84 85 86 87 88 89 90 91 92 muscles. Et après là on commence à travailler sur les pas chassés latérals et de là, les montées de genoux. F : D’accord. T : Talon fesse et après... F : Et ensuite l’échauffement… T : Les rebondissements en fait. F : D’accord et ensuite échauffement avec gants heu, en face à face ? T : Heu, non ça c’est après l’échauffement heu… F : C’est après échauffement ? T : Des membres oué. F : D’accord. D’accord… T : Des différents niveaux en fait. F : Donc ça dure dix minutes ? T : Heu, la course dix minutes, autrement avec l’échauffement heu et assouplissement faut compter une vingtaine de minutes. 2'55 F : D’accord. T : Voilà, une bonne vingtaine minute. F : T’as le chronométrage dans ta tête ou tu dois t’aider ? T : Heu… F : D’une horloge… T : J’m’aide pas d’horloge, en fait c’est, ça devient systématique en fait. F : D’accord. Et qu'est-ce qui fait que ça devient systématique ? C’est l’expérience c’est ? T : C’est l’expérience. F : C’est l’expérience, ouais, d'accord. Donc, un, un débutant qui fait le même genre de…d’échauffement… T : Y va être perdu ! 3'25 F : Il va devoir s’aider à… ? T : Y va être perdu au départ. Si y a pas heu…en fait, c’est pour ça des fois je… j’mets toujours un p’tit jeune qui… bon j’le guide moi avec la voix. F : Comment ? T : Et j’le mets en pratique heu…devant les élèves. Pour justement, y s’assidue à ce mode de fonctionnement pour que juste, justement que par la suite pourquoi pas qui évolue et qu’y devienne un futur professeur quoi. 3'49 F : D’accord. T : Donc celui qu’est plus ou moins sérieux et qui a de l’ancienneté et qui a plus ou moins de l’expérience, je le mets un petit peu en avant et après, donc heu… je l’aide plutôt vocalement moi, parce que des fois c’est pas évident t’se faire entendre en même temps qu’les voix de gamins et après bah ça devient systématique quoi y comprennent…(Florent le coupe) F : Ça s’enseigne pas ça ?! T : Pardon ? F : Ça s’enseigne pas ce genre de tempo ? Ce genre heu… T : Non parce que chacun son échauffement. F : D’accord. 48 93 94 95 96 97 98 99 100 101 102 103 104 105 106 107 108 109 110 111 112 113 114 115 116 117 118 119 120 121 122 123 124 125 126 127 128 129 130 131 132 133 134 135 136 T : Tout dépend, moi j’ai été éduqué comme ça avec mon professeur, mais je veux dire il y a des professeurs qui vont travailler différemment heu…c’est varié. F : Ce type d’échauffement c’est propre à la structure alors ?! T : Moi je le fais propre à la structure pourquoi ? Parce que il y en a que je dirais y vont, y font des échauffements, heu bon, on travaille les bras (il mime les gestes avec ses bras) tac, tac ! On travaille le tronc, hop ! Allez, on passe aux étirements, bon, y a les muscles du coup qui faut bien chauffer et mouvement des poignets, les coudes, ensuite on descend bon, on chauffe au niveau des épaules, on travaille, on commence à travailler les muscles du dos et delà on commence à travailler sur les étirements latérals , etc. Pour finaliser sur tout c’qui est grand écart, pour, facial. Là, théoriquement on a phase finale de l’échauffement, mais y en a qui qui qui travaillent différemment, mais je veux dire franchement qui courent un quart d’heure, vingt minutes heu…y mettent les protections, y s’font un peu d’échauffement trois, quatre minutes, ils négligent, mais dans le full contact c’est primordial y a un travail de souplesse donc qui travaille pendant l’échauffement. 5'22 F : D’accord. T : Ça c’est impératif. F : D’accord. Donc on va passer à la deuxième étape. (Je lance la vidéo) 5'30 à 6'40 Donc on va faire un premier arrêt sur image. T : Humm humm F : Heu…Donc on voit que tu es avec ton assistante T : Oui F : Heu…Tu montres aux jeunes les prochains exercices à effectuer. T : Oui F : Heu…Et on voit aussi t’as pris le temps de placer les jeunes en demi-cercle heu, est-ce que tu peux expliquer pourquoi ? T : Alors en fait moi au départ, parce que bon heu les enfants si tu les canalises pas, y vont te compresser (il mime comme s’il enlaçait quelqu’un). Quand tu vas d’là, il suffit qu’t’as pas les yeux derrière la tête tu lances un mouvement, un circulaire retourné, un coup de pied retourné ou quoi que ce soit, le gamin y risque de s‘le manger et forcément vu le poids d’un adulte ça ferait très mal et donc on, on est assez vigilant par rapport à la distance de sécurité et ça leur permet d’avoir une bonne vision plus large de la technique demandée. 7'00 F : D’accord. Et avec ton assistante tu, tu montres vraiment l’exercice heu à effectuer, tous les gestes. T : Oui alors j’essaie de heu comment dire heu, d’être pointilleux sur le développement du geste technique parce que la boxe c’est, c’est pas dire ben là j’te balance un coup de poing et c’est « fa » (il tape du poing dans la main) non, il y a un travail de coordination entre les points d’appui, le transfert du coin, du corps, et le geste technique (il mime un direct du droit) et j’insiste beaucoup première règle j’leur apprends c’est la garde ! Ça, c’est très important chez les petits. Bon parce qui vont vouloir balancer des coups de poing, des coups de pieds ça c’est sûr ! Parce qui sont là pour ça. Mais derrière ça, si z’ont pas la garde y vont s’prendre un coup de poing ou un coup de pied, un premier de coup de pied ça pleur. Donc voilà. 8'10 49 137 138 139 140 141 142 143 144 145 146 147 148 149 150 151 152 153 154 155 156 157 158 159 160 161 162 163 164 165 166 167 168 169 170 171 172 173 174 175 176 177 178 179 180 181 182 F : Et sur ce type d’enchainement c’est vraiment quelque chose que t’as établi aussi ou c’est heu entre guillemets un simple enchainement de coups de poing, de garde, de coups de poing, c’est, c’est des techniques qui sont enseignées ? T : Alors là, comme c’est vraiment des débutants…(Florent le coupe) F : Oué. T : C’est à restaurer la base et la base c’est quoi ? C’est savoir donner correctement un direct, correctement un crochet, correctement un uppercut parce qui vaut des points. Niveau jambes, savoir donner un coup de pied de face, un circulaire, un coup de pied de côté, ça, ça c’est la base. Une fois qui maitrisent ça, on commence à travailler les côtés retournés, donc le même geste, les circulaires retournés donc le même geste que le circulaire, mais avec une rotation et après ça on commence à travailler le coup de pied sauté, les figu…les coups de pied aériens en fait. 9'10 F : D’accord. T : Et après toujours pareil on essaie de faire une synchronisation entre les poings et les jambes parce que là sur la vidéo c’qu’on voit c’est d’jà une synchronisation entre pieds, poings et pieds. D’accord, autrement au départ, la première expérience c’est vraiment un travail que sur les poings. Pour pouvoir maitriser les poings, on fait un travail que sur les jambes et là après on essaie de rassembler les deux (il rassemble les mains, doigts ouverts). 9'30 F : De combiner les deux ?! T : Voilà. De combiner les deux. (Florent lance la vidéo et la coupe quelques secondes après) 10' 23 F : Là, je coupe encore quand vous dites «là on va commencer le travail au corps », ça consiste en quoi ? T : Quand je dis « travail au corps » ? Heu… F : Oué ! T : C’est au niveau des jambes. F : Niveau des jambes… (il coupe Florent) T : En fait, pour pas monter tout de suite à la tête, je leur fais faire la technique travail au corps pour éviter justement bon, y sont plus ou moins chauds, un gamin est plus vite chaud qu’un adulte faut savoir. Mais que je veux qui maitrisent bien le circulaire au niveau du corps avant qu’on commence à travailler la tête comme ça y z’ont bien enregistré le mouvement, parce que comme c’est des débutants faut toujours répéter, forcément ête derrière eux et les corriger (il bafouille en cherchant ses mots) on va dire heu non-stop. 10' 55 F : Justement comme c’est des débutants, y connaissent tous les termes techniques ? T : Justement, on parle tous le même dialecte, dans ce…dans le full contact. Parce qu’autrement chaque disciple y a…ce…comme en boxe tai c’est heu…en kick boxing c’est un « front kick », donc nous, c’est un coup de pied de face. F : D’accord. T : En karaté, c’est un « maguery » vous savez, donc là on, je parle toujours le même, sur le même dialecte pour qui z’enregistrent bien. F : D’accord. T : Voilà. Et une fois que j’ai…Pour qui z’enregistrent aussi leur combinaison, c’est pareil, je leur donne la technique avec les noms ensuite je reproduis la technique 50 183 184 185 186 187 188 189 190 191 192 193 194 195 196 197 198 199 200 201 202 203 204 205 206 207 208 209 210 211 212 213 214 215 216 217 218 219 220 221 222 223 224 225 226 227 en comptage, ça veut dire que quand eux y vont le faire, y vont enregistrer le nom et ensuite y vont compter si z’ont bien le nombre d’éléments qui z’ont été demandés. F : D’accord. (La vidéo reprend et il la pointe du doigt pour dire de la stopper)11'5312'10 T : Tu vois là, un exemple que je vais donner, la gamine, je suis arrivé, comme tu dis « Non ! », tout de suite elle a compris qu’elle avait sa garde élargie. Donc j’ai même pas eu besoin de dire « bah voilà t’as baissé ta garde » hop ! F : C’est automatique. T : Voilà. F : D’accord. Justement là on est passé à la troisième étape. Donc euh...ils sont en binôme. T : Oui. F : Euh...Comment se font les binômes ? Est-ce que c’est par sexe, par âge, par taille ? T : Pas forcément, non (Florent le coupe). F : Par affinité ? T : Non c’est...après il y a plus ou moins, je veux dire, je travaille plutôt avec une vision plutôt avec la taille et le poids. D’accord, après euh…niveau...comme c’est du loisir qui sont pas compétiteurs et encore, j’ai des compétiteurs qui font aussi avec des sparrings avec les filles et des filles qui font des sparrings avec les mecs. Mais, non c’est...J’essaie justement de...par rapport à être équilibré au niveau de la taille et du poids. C’est le plus important. 12'50-13'06 F : D’accord. T : Parce que si, je dis bien des fois il y a le copain qui vient et que l’autre y fait 40 kilos, que l’autre il en fait 20 et comme je vais balancer un circulaire et qui arrive pas à contrôler son poids...ça fait un peu mal donc j’essaie d’être le...stricte un petit peu là-dessus.13'25 F : D’accord. (La vidéo est relancée la vidéo et il fait signe d’arrêter ensuite)- 13'56 T : Comme tu peux le constater j’essaie toujours de les mettre dans une zone protégée. Dans le sens euh...Quand je vois le groupe qui a juste à côté qui est prêt à se rapprocher du groupe qui travaille, je les place en sorte qui sont toujours en position de sécurité, pour éviter de prendre un mauvais coup.14'14 F : D’accord donc le plus espacé possible entre chaque binôme. T : Oué qui z’essaient de garder un petit périmètre à eux en fait. F : D’accord. Euh...D’ailleurs, tu tournes entre chaque binôme, tu es un peu aux aguets si je puis dire et euh...qu’est ce qui t’interpelle pour arrêter un binôme par exemple, tu fais attention à quoi à la technique, à la sécurité ? T : A la qualité, le travail technique forcément, la qualité de la technique, les niveaux... F : C'est-à-dire ? T : C'est-à-dire qu’on demande un travail tête, on essaie de placer un circulaire au niveau tête ou un direct niveau tête, maintenant si tu mets un direct ici (il montre sa gorge) forcément en compétition ça sera pas comptabilisé et pareil tout à l’heure quand on voyait la gamine qui mettait son circulaire au niveau des bras que je lui montrais bien que c’était au niveau de la ceinture qu’elle marquerait des points en 51 228 229 230 231 232 233 234 235 236 237 238 239 240 241 242 243 244 245 246 247 248 249 250 251 252 253 254 255 256 257 258 259 260 261 262 263 264 265 266 267 268 269 270 271 272 273 compétition alors qu’ici (il montre toujours avec ses mains) en compétition, elle marquerait pas de point. F : Un circulaire c’est… ? T : Un circulaire c’est...coup de pied latéral. F : D’accord donc ce que tu enseignes c’est toujours dans l’optique de faire de la compétition plus tard ? T : Pas forcément...il y a...allez, chez les gamins il y a plus de compétiteurs que chez les adultes parce que bon ça reste dans le « light contact », y savent qu’y a pas de KO en jeu donc y se sentent psychologiquement plus rassurés. Et euh...mais autrement les petits qui sont là y a en une partie qui veulent faire de la boxe, une autre partie qui veut faire de la compétition qui s’enrichissent. 15' 20- 15'49 F : Donc tu fais euh...pour refaire un point la dessus, tu fais attention à la technique essentiellement ? T : Oué voilà, technique et cibles précises. F : D’accord. (La vidéo est lancée puis on l’arrête quelques secondes après) 16'10-16'25 Donc là on s’était posé la question, euh...pourquoi refaire quelques gammes à ce moment-là avec l’assistante pendant l’exercice en fait ? Pourquoi cette séquence ? T : Je prépare un enchainement. F : Oué ? T : Pour enchainer l’enchainement qui sont en train de travailler pour qu’en fait elle, elle se positionne bien pour ce que je vais demander, tu sais par rapport au niveau des cibles. 16'45 F : Hum hum... T : Pour pas que ça fasse brouillon en fait. Le gamin si tu lances un mouvement qu’elle est un peu perdue, qu’elle sait pas qu’ça va venir au niveau de la tête et la jambe elle va arriver niveau corps, forcément si elle s’y attend pas elle voit le coup arriver là, elle va pas prêter attention. Faut que l’enfant il voit que c’est bien structuré, ce qu’il montre et ce qu’elle fait, comment tu protèges et je dois faire la même chose. F : Et justement, oui d’ailleurs, on remarque aussi que tu accompagnes toujours la parole aux gestes et les gestes à la parole, est-ce que ce sont des choses, deux éléments complètement indissociables pendant un cours de full contact ou pas ? T : Euh...bah (il souffle), comment dire bah (il souffle une nouvelle fois en levant les yeux au ciel) pour moi c’est, c’est devenu un automatisme en fait tu vois donc euh...c’est l’instinct comme ça euh...c’est spontané ! 17'40 F : C’est vraiment volontaire alors ? C’est pas pour être plus précis ou pour être mieux compris auprès d’un jeune public par exemple ? T : Ben en fait euh...J’essaie comme tu dis d’ête le plus précis possible, qui comprennent le mieux aussi et ...comment dire euh...qui z’ont plus de...(il claque des doigts en cherchant le mot) ah, je ne trouve pas le mot. Plus euh...(il souffle et se retourne vers la caméra en souriant) c’est coupé là ? F : On coupera au montage c’est bon. T : Non mais le fait qu’ils aient assimilé par rapport à ce que je leur demande et le travail à faire. Donc pour moi comme je t’ai dit, ça devient...c’est spontané quoi ! 18'34 F : D’accord. 52 274 275 276 277 278 279 280 281 282 283 284 285 286 287 288 289 290 291 292 293 294 295 296 297 298 299 300 301 302 303 304 305 306 307 308 309 310 311 312 313 314 315 316 317 318 319 T : Il y a pas de moment que je me dis je les laisse comme ça à l’abandon quoi. Je suis quelqu’un de perfectionniste déjà on peut dire. F : On continue. (Florent remet la vidéo puis l’arrête au bout de 30 secondes environ) Donc là on fait un nouvel arrêt. Donc, on arrive à la quatrième étape, c’est le point de correction euh...collectif. Euh...c’est quoi la motivation de faire un point de correction collectif alors que tu es déjà passé précédemment dans chaque binôme ? T : En fait comme ça si tu veux je prends l’ensemble du groupe sans citer qui qu’ce soit pour pas frustrer le gamin et je montre un p’tit peu les défauts de...dans l’ensemble de l’équipe. Comme le gamin il peut dire c’est peut être moi ou pas moi, est-ce que j’ai fait ça à ce moment-là ou est-ce que c’est lui qui l’a mal fait à ce moment-là, etc. Donc il y a un travail psychologique la dessus qui veut dire qu’à l’enchainement suivant, ils feront plus attention par rapport au point de correction qui a été donnée pour mieux faire euh...l’enchainement suivant. 19'45-20'15 F : Okay, donc il y a l’aspect psychologique qui entre en jeu à un moment donné ? T : Et c’est pour ça qu’je fais un point de correction, j’vais pas citer lui, lui, lui ou elle, c’est une vue d’ensemble. F : D’accord. Donc c’est totalement volontaire ?! T : C’est totalement volontaire. Même chez les adultes je fais ça. F : Okay. T : Tu vois j’vais pas commencer à dire « Tiens Pierre euh...toi t’as mal fait ça, t’as fait ça... » Malgré que j’les ai corrigés pendant leur cours, mais je fais un point collectif pour dire chacun « ça, ça me concerne moi ou bien ça... » tu vois. 20'36 F : Parce que ça peut jouer sur la qualité derrière euh...(Il coupe Florent) T : ça permet derrière de travailler sur la qualité parce que ce qui peut être à ce moment-là, la correction que j’ai faite pour X et que Y il se dit bah « c’est peut être moi, bah je vais faire attention et je vais m’améliorer » tu vois. F : Oué, oué, oué ! (Florent relance la vidéo et attend le signal de Thierry) T : Sur l’exemple que j’viens de donner, y en a qui savent que c’est pour eux tu vois. Et forcément y vont se dire y m’a corrigé, y m’a pas cité, mais y a montré les défauts, certainement les défauts à moi et là la fois d’après, tu peux être sûr et certain qui va améliorer son geste technique parce qui voudra plus qui y a cette remarque. 21'55 F : D’accord. Donc là tu décides de montrer (Florent montre à l’écran) volontairement un mauvais geste. T : Bah je montre c’que j’ai vu essentiellement pendant euh...l’exercice tu vois, c’est c’que j’ai vu réellement. C’est un crochet à la volée ou un geste qui contrôle pas, qui se laisse emporter par son corps. Justement, c’est là-dessus que...qu’il va comprendre que voilà, le geste doit être donné avec le transfert du corps et les appuis. F : Donc un coup de poing c’est pas seulement avec le bras c’est avec l’ensemble du corps c’est ça ? T : C’est tout le poids du corps. Tout y démarre des pieds en fait. Et tout y monte, l’énergie monte, arrive au poing pour arriver sur la cible. Et ça j’essaie de leur faire comprendre, pour que justement ils développent bien ce geste en ayant une qualité technique. F : D’accord. (Florent lance la vidéo et l’arrête encore)25'04- 23'13 53 320 321 322 323 324 325 326 327 328 329 330 331 332 333 334 335 336 337 338 339 340 341 342 343 344 345 346 347 348 349 350 351 352 353 354 355 356 357 358 359 360 361 362 363 T : Donc là aussi je vais revenir sur un petit détail tu vois j’essaie, il y en a qui sont là (il montre avec son doigt l’écran de l’ordinateur), qui ont les bras croisés ça je le remarque aussi. Quand y en a qui me suive pendant leur enchainement, eux y vont faire beaucoup plus attention pour aller chercher une évolution. Pourquoi, parce qui z’enregistrent tout en regardant le détail de l’enchainement, donc y z’enregistrent deux fois plus vite, c’qui veut dire derrière ça y évoluent deux fois plus vite que ceux qui restent là à attendre et au démarrage de la technique bah y sont déjà perdus.23' 44 F : L’idéal alors dans ce que tu me dis c’est que en même temps que ton explication ils essayent de refaire le geste euh...on va dire parfait ? T : Exactement, y reproduisent en même temps que j’détaille. Déjà à ce momentlà, y z’enregistrent. Ca veut dire que quand y vont démarrer, y sont déjà au point, hop ! Pour commencer leur enchainement. Que ceux qui restent là, à attendre les bras croisés, y sont là ils t’écoutent, y regardent, mais y z’ont pas forcément enregistré. Ca veut dire que quand y démarrent, y regardent son copain et il lui fait « on démarre par quoi ? C’est quoi déjà ? ». Et là, c’est là l’importance que j’leur demande, que ce soit chez les débutants comme chez les confirmés, ceux qui ont de la misère, parce que certains c’est vrai y z’ont de la misère à retenir tu vois, c’est de le faire en même temps tu vois. Y aura pas forcément une qualité technique, mais y z’ont enregistré déjà ce qu’ils ont à faire et après on est là derrière pour perfectionner.24'40 F : Et donc encore une fois là, ils sont en demi-cercle. T : Oui, toujours en demi-cercle. (Vidéo lancée)- 25'32 F : Donc on remarque aussi que vous donnez beaucoup d’exemples, vous alertez beaucoup les jeunes. Sur l’aspect préventif, si justement on ne tient pas bien sa garde, on risque de recevoir un coup de poing, c’est important ça ? T : C’est important parce qu’en fait dans le monde de la boxe, le KO vient d’où ? De la mâchoire, de la pointe du menton et c’est ce qu’on essaie de leur faire comprendre que quand on regarde des combats à la télé, etc. Que le mec il est tombé pourquoi, parce qu’il s’est fait toucher sur la pointe du menton, au niveau de la tempe, mais généralement le KO c’est ici (il montre son menton), et il faut protéger ça (il mime au ralenti le geste de protection).Tant qu’ton bras qui travaille, ton bras y travaille sur la cible, ne pas négliger l’épaule, l’épaule donc protège, remonte l’épaule pour que si y a un coup qui arrive qui glisse, tout ça. Donc, on essaie de leur montrer des explications euh...de leur donner des explications pour qui soient, pour qui prennent conscience que c’est ici bah euh le KO (en montrant toujours le menton). Pareil pour le travail technique, le full contact c’est un travail de pied-poing, mais les coups avec les pieds, les…les jambes c’est donné avec le chausson ! Comme la boxe thaïe, c’est donné avec le tibia. D’accord ? C’est pour ça que j’leur expliquais qu’ils devaient bien gérer leur distance entre le boxeur A et le boxeur B (il montre à l’écran deux jeunes) que quand le circulaire il arrive, c’est le chausson qui vient sur la cible. 26' 53 F : Le chausson c’est la partie du pied qui... ? T : C’est la partie du pied euh...le bas du pied. F : Le bas du pied ? 54 364 365 366 367 368 369 370 371 372 373 374 375 376 377 378 379 380 381 382 383 384 385 386 387 388 389 390 391 392 393 394 395 396 397 398 399 400 401 402 403 404 405 406 407 408 T : Le dessus du pied ! Que là justement je leur montrais un exemple que s’ils étaient trop près, bah forcément c’est soit le tibia qui arrive ou le mollet et des fois même le genou et là au full contact c’est interdit. F : Donc le fait de donner des exemples concrets ça aide à mieux faire passer le message ? T : Oui. F : Oué ! (Florent relance la vidéo) 28'45 Donc là on entre dans la cinquième étape, donc on a vu en plus du point de correction, vous avez ajouté une particularité technique avec le coup de pied circulaire sur la fin euh...est-ce que ça fait toujours partie des enchainements de bases ou euh...c’est quelque chose en plus ? T : Comme le circulaire de sortie, le dernier ? F : Oué voilà ! T : A la tête ! F : Oui ! T : Ca, ça fait partie d’une combinaison de base en fait. Tu vois comme j’voulais revenir un petit peu aussi sur un point, c’est par rapport tu sais comme j’leur parle du transfert du corps. A la base ça, ça sert pour les combattants adultes, à plein contact. Parce qu’en fait c’est pas le tout de donner des crochets avec le bras, ça tu vas peut être le toucher, tu vas peut être le toucher, tu vas peut être le marquer, mais ça va, mais ça va pas te faire plus de mal que ça tu vois. Mais quand tu te sers du transfert du corps, c’est là que tu mets le développement de tout ton poids sur l’impact. En fait, pour les gamins, j’leur demande pas ce travail de puissance parce qui sont en éducatif, ça reste du « light contact » mais je veux qui z’assimilent bien le geste technique, que le jour qui passeront ados, qui continuent et qu’ils veulent rentrer dans la compétition, là y vont rentrer dans la phase du « full » et là y vont commencer à appuyer. Une fois qui maitrisent ce geste-là, en tant qu’ado ou adulte, là y z’ont la...puissance qui va derrière. 30'10 F : Donc le « light contact » c’est une sous-catégorie du « full contact » ou c’est quelque chose de complètement à part ? T : C’est du...c’est...tout euh...tous les gestes techniques à la touche, sans puissance. T’as pas le droit au KO donc ça c’est le light contact, full contact c’est le plein donc là t’as le droit jusqu’au KO. F : Donc light contact, il y a vraiment des compétitions de light contact ? T : Chez les jeunes ou aussi bien chez les adultes, y a des compétitions de light contact chez les adultes, parce qu’y a des adultes y veulent pas faire euh...y veulent pas aller chercher la puissance ou qu’ce soit, ils veulent juste se défouler en faisant de la compétition en light contact, mais chez les jeunes jusqu’à l’âge de 15 ans inclus, c’est le light contact. Y z’ont pas le droit de porter les coups, y z’ont pas le droit de chercher à faire mal, c’est sanctionné. Donc c’est pour ça, je cherche à ce qui développent bien la qualité technique sans mettre de puissance.30'50 F : Et passés 15 ans, là ils entrent dans une autre catégorie c’est ça ? T : Ils peuvent rester en light contact ou alors y rentrent dans la phase du précombat. Pré-combat c'est-à-dire qu’ils doivent contrôler les points au niveau visage, mais ils peuvent appuyer avec les jambes niveau corps, niveau tête. Donc y peuvent 55 409 410 411 412 413 414 415 416 417 418 419 420 421 422 423 424 425 426 427 428 429 430 431 432 433 434 435 436 437 438 439 440 441 442 443 444 445 446 447 448 449 450 451 452 453 454 mettre KO niveau corps, niveau tête à l’aide de leurs jambes et niveau poing c’est contrôlé.31'20 F : L’approche pédagogique est différente quand on passe du light contact au full contact ? T : Voilà, là on fait un développement plus de puissance au niveau des jambes. Donc si, dans l’ensemble les y z’ont la qualité technique, après c’est un travail de développement de puissance. 31'30 F : D’accord. (Florent relance la vidéo) )31'45- 32'43donc là quand vous la placez, surtout au niveau des jambes (je montre sur l’écran) c’est quoi en fait, c’est pour garder une distance de sécurité ? T : Non en fait c’est pour savoir en fait les, les bonnes appuis. Parce qu’en fait le gamin là, t’as la jambe d’appuis, la jambe avant, t’as la jambe en retrait derrière (il montre à laide de sa main). Si le gamin reste, comment dire euh...pied position...je sais pas comment dire (il essaie de le faire lui-même avec ses pieds), allez les pieds... (silence de quelques secondes) parallèles ! F : Hum...hum ! T : Hein d’accord, y prend un coup de pied de face, y vole ! Et là en étant, en ayant une jambe devant, une jambe derrière (il mime toujours la position), y prend un coup, y peut hop, prendre appuis sur ses cuisses pour justement ne pas bouger. Et forcément s’il se retrouve droit comme ça, y prend un coup, y perd directement son équilibre donc c’est pour ça j’insiste directement sur les jambes d’appuis. F : D’accord. (Vidéo relancée puis arrêtée par Thierry) 33'55 T : C’est comme là les deux gamins qu’on vient de voir, y z’ont commencé en même temps, mais tu peux voir euh...tu vois la facilité du 1er gamin qui a plus de facilité à enregistrer et assimiler les mouvements, que le 2e t’auras beaucoup plus de corrections à faire pourtant y z’ont commencé en même temps, parce qu’il est moins concentré sur son travail. Tu vois là pourtant, les jambes d’appuis je leur explique bien les jambes avant, poing avant, c’est ce qui se retrouve devant toi. Jambes arrière, poing arrière tu vois ? Faut qui z’enregistrent, qui comprennent bien poing avant, poing arrière, jambe avant, jambe arrière. Tu vois, malgré que j’lui ai cité jambe avant, il est là, y a quand même balancé sa jambe arrière, tu vois. C’est qu’tu vois la différence entre deux gamins, un qui a plus de concentration, qui assimile plus vite et un gamin qui a plus de difficultés. 34' 40 F : D’accord. C’est pas un « retard » physique ou...(il interrompt Florent) T : Non, non ! C’est plus ou moins un manque de concentration. F : D’accord et ça se travaille ça ? T : Oui ! F : Euh...avec le temps ? T : Bah en fait euh...comment dire euh...Des fois rien qu’une comparaison. Tu dis regarde, tu le prends à part. Son binôme qu’est toujours généralement avec, tu le mets avec un autre binôme, une fois d’après tu lui dis regarde t’as commencé en même temps qu’lui. Regarde comment lui il travaille. Regarde-toi c’que tu travailles. Il est largement au dessus de toi, que tu devrais être égal à lui. Donc fais un effort, concentre-toi et vas-y ! 35'25 F : C’est comme un électrochoc en fait ! T : Oui on essaye, on essaye ! 56 455 456 457 458 459 460 461 462 463 464 465 466 467 468 469 470 471 472 473 474 475 476 477 478 479 480 481 482 483 484 485 486 487 488 489 490 491 492 493 494 495 496 497 498 499 500 F : Et c’est plutôt concluant, ça marche ? T : Les ¾ du temps c’est concluant oui. Tu leur fais un petit comparatif, tu leur dis, tu leur fais comprendre qu’il pourrait être aussi bien qu’lui ou mieux qu’lui, ça le boost à vouloir mieux. 35'48 F : D’accord. (La Vidéo est relancée) 36'10donc là c’est intéressant, c’est la première fois où on te voit vraiment te mettre en face d’un, d’un...d’intégrer un binôme en fait. C’est dans quel intérêt, c’est vraiment de montrer ce qu’il ne va pas? T : C’est exactement pour euh...voilà, comme je suis intervenu à c’moment là parce qu’en fait je voyais qu’il...qui maitrisait vraiment pas la technique, ses gestes qui mettait tout à la volée donc y négligeait sa garde et ses déplacements par rapport au développement de ses gestes. Donc j’lui ai mis, j’lui ai montré, qui voit ce que moi j’ai vu. Donc en le représentant et j’lui ai montré à l’aide de son binôme c’que j’attends de lui. Je le fais pas forcément avec mon assistante. Tu vois, j’le fais comme y sont un peu plus grands donc ça va mieux quoi, avec des petits c’est moins évident. Tu les accompagnes plus les petits tu vois. Que les grands là quand même, y sont pas loin de l’adolescence, c’est quand même un peu plus facile. 37'15 F : Donc dans ces cas-là c’est bénéfique pour les deux ou c’est simplement juste pour euh... faire une correction ? T : C’est plus en l’occurrence pour lui, parce que elle après, si elle a ses défauts, je lui montrerai à l’aide de son binôme. F : D’accord très bien. (La Vidéo est relancée) 38' Donc là c’est la dernière étape, on les voit tous alignés contre le mur, c’est un rituel, c’est...à la fin de chaque cours? T : Oui comme au début du cours y a un salut. Il y a un salut au début et à la fin du cours. C’est...c’est une tradition. 38'50 F : C’est une tradition, c’est propre au full contact ? T : C’est propre au full contact. Ca se fait aussi au karaté, mais le full contact comme c’est justement un dérivé du karaté et de la boxe anglaise, c’est resté. F : Ça a un sens précis ? C’est pour dire que c’est fini, c’est un signal ? T : C’est un salut entre le maitre et ses élèves. Sauf la différence que les petits y viennent te « checker » à la fin. 39' F : On va le voir d’ailleurs. T : Chez les adultes il y a le salut et chacun va se rhabiller quoi...La c’est pareil à la fin du cours, il y a toujours un petit brief dans le sens où si y a une compétition, pour donner le résultat aux copains, aux copines, ou à différents stages qui peut y avoir, les futures manifestations. F : D’accord et le fameux « check » à la fin, là par contre c’est propre au club. T : Ah ça c’est propre à la maison ça ! (rire). C’est comme ça c’est arrivé une fois, y en a un il est arrivé y a fait ça et c’est resté, effet boule de neige. Ca reste amical. (La vidéo est laissée jusqu’à sa fin) 40'09 F : Donc c’est fini, des remarques à ajouter ? T : Bon, je pense qu’on a dit euh...l’essentiel par rapport aux gamins débutants, surtout parce que là, c’est vraiment des débutants. Après, il y a des champs supérieurs, c’est les confirmés, ça c’est encore un peu plus pointilleux... F : La différence elle se fait où ? T : Bah...c’est sur euh...bah...L’enrichissement technique. Parce qu’ils apprennent beaucoup plus de choses, y font des choses plus spectaculaires aussi donc à travailler 57 501 502 503 504 505 506 507 508 509 510 511 512 513 514 515 516 517 518 519 520 521 522 523 524 525 526 527 528 529 530 531 532 533 534 535 536 537 538 539 540 541 542 543 544 545 546 encore et...être encore plus derrière eux surtout ceux qui entrent cadre compétition, y a un travail bah sur le déplacement, les parades, les esquives...voilà, c’est un travail plus approfondi. Que là chez les débutants, c’est vraiment un travail de base la première année. 41'10 F : Et justement euh...toute cette technicité, en tant que professeur...il y a des diplômes, y a... T : Ah oui ! Il y a des ceintures ! Donc y démarrent avec une ceinture blanche, passent la jaune, orange, verte, bleu, marron, noire, noire 1er, noire 2e , 3e, 4e...enfin arrivé 8, vous êtes maitre (sourire). D’accord. Et on peut être professeur à partir de quelle ceinture ? T : Ceinture noire. En dessous, on a pas le droit. F : Et...il y a des centres de formation c’est... T : C’est... y a...chaque ligue a théoriquement un centre de formation qui établi une fois par an, une fois tous les deux ans, c’est selon, ils attendent un nombre de...de participants. Dès qu’ils ont cette...cette collecte, c’est parti ils lancent le stage et c’est parti pour à peu près...(il réfléchit et se tourne vers Cédric pour demander confirmation)sept semaines ? Et assistant, c’est les...quatre semaines. F : D’affilé ? Ou c’est étalé dans le temps ? T : Plus ou moins s’ils arrivent à avoir des salles disponibles c’est d’affilé, avant ça y doivent passer leurs diplômes d’AFPS, de premier secours et après bah...ils attendent leur diplôme. (Il se retourne en souriant vers Cédric) F : D’accord, et euh...A l’intérieur de ces formations, il y a je présume que tout est cadré, on commence aussi par les bases non ? T : Alors en fait là, t’es pris en main par le Directeur Technique National. Après t’as le Directeur de la Ligue qui est là, t’as le groupe d’arbitrage , du moins le responsable d’arbitrage et ensuite bah t’as des élèves qui sont là pour être des futurs moniteurs ou assistant et eux en fait y deviennent les élèves et toi tu deviens le professeur et le jury qui sont là qui supervisent comment tu donnes un cours. Donc ils te demandent de faire un cours chez débutant enfant, voilà comment tu t’y prendrais. Confirmés, compétiteurs enfants (il compte sur ses doigts en même temps), débutants adultes, confirmés adultes, compétiteurs adultes. Et de là, ils voient si t’es quelqu’un qui tient la route, sait se faire comprendre, se faire respecter, tu vois y a tout un ensemble qui fait que après voilà... F : Si ça ne va pas, il y a une correction derrière ? Il y a un cours théorique ? T : Oui, il y a un cours théorique justement c’est ce que j’allais y a...t’as quand même un...(il mime la grosseur d’un livret), il y a...déjà en tant qu’assistant t’as je ne sais plus (il se retourne vers Cédric, le novice)t’as du donné plus de 20 heures assisté au niveau avec moi, assister aux cours pour qui devienne assistant et pour être moniteur ça passe je sais plus...du simple au double ! Et derrière, y doivent rendre un dossier avec comment ils ont développé leur cours. De là c’est validé ou c’est pas validé. F : Et donc en plus des savoirs techniques, toute la partie arbitrage à connaître également ? T : Exactement. Parce que là, ce que tu demandes à un gamin, c’est que si tu veux le préparer pour une compétition, y a pas les règles d’arbitrage. Lui, si tu lui fait pas comprendre...lui explique ce que c’est les fautes, les erreurs, les coups interdits, etc. Lui il va y aller et il va se prendre des avertissements et y va baisser parce qu’y était 58 547 548 549 550 551 552 553 554 555 556 557 558 559 560 561 562 563 564 565 pas au courant, tu vois. Ça, c’est des cas de figure que ça arrive. Le gamin, il mène le combat, il va prendre un avertissement, un 2e et il va perdre le combat y va pas comprendre. Donc là, soit tu perds l’adhérant, soit y euh...y s’accroche avec le professeur. Donc non, faut faut...fat tout savoir. F : D’accord. T : T’façon, à chaque fois que tu veux monter d’échelon c’est plus approfondi. Quand tu passes par exemple le BPJEPS, là tu travailles sur le tronc commun. Les muscles, les gestes, ce qui faut faire, ce qui faut pas faire. C’est encore vachement plus complique, là ça passe...une durée de 8 mois pour un BPJEPS et il n’a pas non plus la même valeur, c’est cher ! F : Et le BPJEPS, ça sert à quoi de l’avoir ? T : Bah le BPJEPS, tu peux ouvrir ta salle. Moi, je le fais à titre bénévole. Donc je suis moniteur dans une association à tire bénévole. Par contre quand tu as le BPJEPS, tu peux le faire à titre professionnel, c'est-à-dire que demain tu peux ouvrir ta propre salle, enseigner et te faire salarier. F : C’est ça la différence ? T : C’est ça la différence. F : Bon, et bien très bien. Merci ! 59