Nombre de poissons migrateurs franchissant les obstacles

Transcription

Nombre de poissons migrateurs franchissant les obstacles
Nombre de poissons migrateurs franchissant les obstacles sur la Garonne et la Dordogne à
la montaison
Cartographie : Localisation des obstacles contrôlés
Valeurs 2011 :
Aloses
Lamproies
Saumons et
truites de mer
Bazacle (Garonne à Toulouse, amont
Golfech)-
5
0
51
Golfech équipement d’un ascenseur à
poissons depuis 1987
Mauzac (amont Tuilières) a subi un
entretien de plusieurs mois + problèmes
de dégrilleur peu efficace
Tuilières équipement d’un ascenseur à
poissons depuis 1989 (remise en eau en
2010 après 3 ans de travaux dus à la
rupture accidentelle d’une vanne)
2794
543
167
0
0
126
21
4
310
Taux de transfert
Golfech Bazacle
Tuilières Mauzac
Aloses
Lamproies
saumons et
truites de mer
0,2%
0,0%
30,5%
0,0%
0,0%
40,6%
Données d’évolution :
Montaison des aloses
Nombre d'individus empruntant les dispositifs de franchissement
Bazacle
Golfech
Mauzac
Tuilières
120000
100000
80000
60000
40000
20000
0
1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011
Montaison des lamproies
Nombre d'individus empruntant les dispositifs de franchissement
Bazacle
Golfech
Mauzac
Tuilières
45000
40000
35000
30000
25000
20000
15000
10000
5000
0
1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011
Montaison des grands salmonidés
Nombre d'individus empruntant les dispositifs de
franchissement
Bazacle
Golfech
Mauzac
Tuilières
1800
1600
1400
1200
1000
800
600
400
200
0
Analyse : Les bilans des passages de migrateurs aux dispositifs de franchissement dépendent non
seulement de l’efficacité des équipements mais aussi des conditions environnementales : habitats,
débits et température des cours d’eau.
On observe ces dernières années, une diminution des passages voire l’absence de passages de
certaines espèces. La précocité de l’étiage avec de faibles débits dès le mois de mai a un impact
important notamment sur les migrations de lamproies et d’aloses. 2011 marqué par un printemps très
sec est une année où l’on en observe particulièrement peu. Elles ne sont pas remontées jusqu’à
Mauzac.
Aucune lamproie n’est passée au Bazacle en 2006, 2008, 2010, 2011 ce qui place l’espèce en état de
quasi disparition sur cet axe de migration. De plus, on constate une diminution sensible de
l’abondance des populations d’aloses : très peu passent au Bazacle et à Mauzac où persiste des
problèmes de circulation. Malgré un rebond en 2010 à Golfech, et un stock de 18 000 individus
dénombrés à l’aval de Tuilières, les effectifs chutent de 87 % à Tuilières et l’abondance de grandes
aloses y est bien loin de la moyenne des passages sur 20 ans, de l’ordre de 40 000 individus. Cette
situation demeure donc préoccupante depuis maintenant 6 ans. Ce sont parfois, comme au Bazacle
ou à Golfech, de faibles températures et de forts débits qui n’incitent pas à la migration aux périodes
habituelles de montaison.
A Golfech les effectifs d’aloses ont augmenté (limité cependant par des arrêts de l’ascenseur à
poisson) et la tendance est inversée pour les effectifs de lamproies marines qui ont fortement chuté.
De, plus, parmi les salmonidés, en faibles effectifs, les saumons sont beaucoup plus présents que les
truites.
Les stocks de géniteurs d’aloses diminuent également fortement : Sur le bassin de la Dordogne le
nombre de géniteurs est passé de 75 000 en 2002 à 15 000 en 2009 avec des minima de 2 200 et
3 700 respectivement en 2007 et 2008. Ce nombre, en baisse sensible depuis 1998 sur la Garonne,
est de l’ordre de 11 000 en 2009. Un plan de sauvegarde de la grande alose avec un moratoire sur la
pêche a d’ailleurs été mis en place en 2008, les professionnels du suivi de cette espèce souhaitent
qu’il se poursuive jusqu’à ce que l’alose retrouve son niveau d’abondance dans le bassin car on
observe des stocks bas de reproducteurs malgré ce moratoire. Les frayères de lamproies ont quant à
elles retrouvé une activité depuis la remise en eau du barrage de Tuilières. En 2009, le stock
reproducteur de lamproies marines a augmenté d’un facteur 10.
Entre Mauzac et Tuilières, le taux de transfert des lamproies passe de 21% à 0% entre 2009 et 2010.
Même si on comptait des individus à Tuilières, les taux positifs sont très faibles pour deux sites
distants de seulement 20 km. Le taux de transfert des saumons est de 58% (espèce qui doit passer
Mauzac pour se reproduire).
Le taux de transfert des aloses entre le Bazacle et Golfech est également en chute : Il était de 0,2%
en 2010, alors que la moyenne des dernières années (1989-2010) est de 9 %. Cette proportion entre
les deux sites est parmi les plus faibles observées jusque-là. La migration des saumons au Bazacle
représente 27,3 % de celle de Golfech et 26,3 % des 19 truites de mer. Le déficit en saumons entre
les 2 sites touche essentiellement les saumons de petite taille.
Plus les individus migrent loin dans le bassin, plus ils ont de chances de trouver des habitats
favorables : le saumon doit passer le Bazacle (axe Garonne) ou Mauzac (axe Dordogne) pour se
reproduire mais des individus comme la lamproie marine et la grande alose peuvent se reproduire sur
la partie moyenne des cours d'eau. A Carbonne, le saumon est piégé et transporté pour lui éviter le
franchissement d’obstacles. Cette technique a aussi été utilisée entre Tuilières et Mauzac en 2010 en
raison de travaux.
Par ailleurs, les faibles débits et des températures élevées impactent la présence de salmonidés pour
lesquels une température proche de 25°C limite fortement l’activité d’où le peu de saumons et de
truites de mer observés depuis 2003. En 2009, les effectifs comptabilisés sur l’axe Dordogne sont
historiquement bas et sont passés en grande majorité entre mai et juin, avant que les températures ne
soient trop élevées, En 2010, des forts débits en juin-juillet ont perturbé la montaison de saumons sur
l’axe Dordogne.
En revanche des faibles températures printanières persistantes et les forts débits ont compromis
l’efficacité des passes à poissons et ont repoussé les migrations d’aloses et de lamproies. Ceci
explique des taux de transfert faibles.
Sources des données : MIGADO
Fréquence d’actualisation : annuelle
Commentaires sur les données de base : Les cinq espèces de poissons migrateurs encore présentes
en Midi-Pyrénées, (lamproies, aloses, saumons, truites, anguilles) sont identifiées et comptabilisées
au niveau du bassin en des points de passage stratégiques de la Garonne (Golfech, Bazacle à
Toulouse) et de la Dordogne (Mauzac, Tuilières). L'ensemble des données sont issues des
enregistrements vidéos effectués (24h/24) sur l'ensemble des sites contrôlés. Les passages annoncés
sont toujours les valeurs minimales enregistrées, sachant que des individus peuvent échapper au
contrôle de l’observateur (turbidité de l’eau trop élevée (année 1993 en particulier), espèces de petites
tailles non détectées à la vidéo ou passant derrière le dispositif de contrôle....). A Tuilières,
l'identification et le dénombrement des poissons de petite taille (< 10 cm) et tout particulièrement des
individus rasant le fond du canal (anguilles) sont pratiquement irréalisables.
L’indicateur de montaison présenté ne prend pas en compte les individus et les frayères situés à l’aval
des points de comptage. Un suivi particulier de ces frayères est réalisé pour évaluer le stock
producteur et connaître le nombre de nids, il apporte des informations complémentaires sur la vie de
l’espèce dans le bassin Adour-Garonne.
Fiche élaborée par la Mission régionale d’observation sur l’eau. Date de dernière mise à jour février 2012 

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