livret jeux "Aubusson XVI-XXI" - Cité internationale de la tapisserie
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livret jeux "Aubusson XVI-XXI" - Cité internationale de la tapisserie
LIVRET JEUX T a p i s s erie Cité internationa tapisserie et d le de la e musée de la tapis s d ’ A U B U SS ON l’art tissé serie d’Aubus son La Cité internationale de la tapisserie et de l’art tissé à Aubusson, portée par le Conseil régional du Limousin, le Conseil général de la Creuse et la Communauté de communes d’Aubusson-Felletin génère une nouvelle dynamique sur le territoire. LIVRET JEUX T a p i s s erie s d ’ A ubu s s on Édité par le S ervice des pu onale de la ta blics de la pisserie et de l’art tissé - 20 13 Dominique Sa llanon Cité internati Son Service des publics a pour vocation d’apporter aux élèves une compréhension documentée des œuvres anciennes et contemporaines. Cette approche se fait en prenant en compte différents domaines tels que la technique et les savoir-faire, l’histoire de l’art, de la mode, des arts décoratifs, la littérature, la démarche artistique et les processus engagés de la conception à la réalisation d’une œuvre. Par sa diversité, son épaisseur historique et ses orientations actuelles, la tapisserie d’Aubusson embrasse l’ensemble de ces différents champs. Le service des publics propose au sein du musée de la tapisserie d’Aubusson des visites et ateliers thématiques qu’il enrichit au-delà des murs du musée par la création de supports pédagogiques didactiques, tel que ce premier livret/ jeux d’Histoire des arts, facilement accessible et destiné à chaque jeune, du CM1 à la 4ème. La Cité s’engage aujourd’hui dans le développement de liens étroits avec le monde scolaire afin d’offrir des programmes renouvelés mais aussi dans le but de répondre au mieux aux attentes et projets des enseignants. Permettre aux jeunes de pousser les portes d’un musée et leur apprendre à fréquenter par eux-mêmes les lieux de création est notre objectif commun. Je souhaite que la Cité internationale de la tapisserie et de l’art tissé participe à la prise de conscience, par la communauté éducative, des atouts du grand patrimoine de la tapisserie d’Aubusson et de son enjeu pour notre territoire et ses populations. Jean-Jacques LOZACH Sénateur de la Creuse Président du Conseil général Président de la Cité internationale de la tapisserie et de l’art tissé Remerciements Nicolas BEL, Conseiller musées Direction régionale des affaires culturelles de Limoges. Dominique BODEVIN, Conseillère pédagogique Arts plastiques, Inspection académique, circonscription d’Aubusson, académie de Limoges. Cécile BOURDERIONNET, Directrice de l’éducation et des collèges Conseil général de la Creuse. Séverine DAVID, Webmaster éditorial Cité internationale de la tapisserie et de l’art tissé, Aubusson. Catherine GIRAUD, Documentaliste Cité internationale de la tapisserie et de l’art tissé, Aubusson. Sophie GIRODON, Conseillère éducation artistique et culturelle, Direction régionale des affaires culturelles de Limoges. Emmanuelle PHILIPPE, Conservatrice au Service de l’inventaire et du patrimoine culturel de la région Limousin. Dorothée TOTY, Adjoint du patrimoine Cité internationale de la tapisserie et de l’art tissé, Aubusson. 4-5 SOMMAIRE Cité internationale de la tapisserie et de l’art tissé Service des publics Dominique SALLANON [email protected] tel : O9 73 31 21 92 3 Le mot du Président de la Cité internationale de la tapisserie et de l’art tissé - Remerciements 6-7 8 La laine des tapisseries - La teinture des fils à la base de la technique 9 Le métier de basse lisse 10 - 11 Le carton 12 - 13 Des cartons différents Accueil des jeunes publics Dorothée TOTY 14 - 15 De la maquette au carton - L’agrandissement d’un dessin [email protected] visites tel : O5 55 83 08 30 16 - 17 Le travail sur l’envers Centre de documentation Catherine GIRAUD [email protected] tel : O5 55 83 08 33 Avenue des Lissiers 23200 AUBUSSON 18 Le vocabulaire du tissage 19 La tombée de métier 20 - 21 La couture des relais 22 - 23 De l’artiste au lissier Partenaire Dominique BODEVIN Conseillère pédagogique Arts visuels Direction Émmanuel GÉRARD, directeur [email protected] tel : 05 66 66 66 66 Bruno YTHIER, conservateur [email protected] tel : 05 66 66 66 66 24 - 25 La tapisserie dans la ville 26 - 27 Sainte Barbe, patronne des lissiers 28 - 29 XVIe s. Les verdures à feuilles de choux 30 - 31 XVIIe s. Les tentures - Renaud et Armide 32 - 33 La Manufacture royale d’Aubusson 34 - 35 XVIIIe s. Les tapisseries à alentours 36 XIXe s. Les tapis 37 XIXe s. Le mobilier - XIXe s. Un goût pour le Moyen-Âge 38 - 39 XXe s. Un renouveau 40 - 41 XXe s. Tapisseries de peintres cartonniers 42 - 43 XXe s. Tapisseries de peintres célèbres 44 - 45 Qu’est-ce que la Cité internationale de la tapisserie et de l’art tissé ? 46 - 47 Solutions des jeux 48 Crédits photographiques - Graphisme 6-7 La laine des tapisseries La présence de l’élevage de mo utons et la qualit au XVe siècle, le é des eaux pure s premiers tapis s de la Creuse, siers à s’installe à domicile, très ont sans doute r dans la région nombreuses au incité d’Aubusson et d XVIIIe siècle, on siècle, la produc e F e lle t p ti a n r la suite été rem . Les fileuses tion locale dimin placées par des ue face à l’impo fines et plus long fi rt latures. Au XIX e ation de laines ues. de Nouvelle-Zéla nde, aux fibres plus Observe ces scènes et numérot e -l e s d a n s l ’o r d r e c h r o nologique. La teinture des fils La teinture était à l’origine réalis ée par les lissie confiée à des ho rs ; au XVIIIe siè mmes de métier. cle, l’État deman L e s le courant du XIXe pigments nature de que cette tâc ls siècle ils sont re étaient issus de he soit m plantes ou de m placés par les p la même époqu inéraux, dans e, des teintureri igments artificie ls plus résistants es sont intégrée d’Aubusson. s au sein même dans le temps. à des plus grands ateliers de tapis serie 1 . A v e c le te m p s , la la in e b la n c h ie c h im quement dev iie n t p lu s ré s is ta n te . 2 . L e b la n c e s t lé g è re m e n t é c ru c a r la la in e d e s m o u to n s n ’e s t ja m a is to ta le m b la n c h e . ent 3. Les échev e a u x d e la in e s o n t tr e m p é s d a n s u n b a in d e te in tu re e t c u it s e n v ir o 3 /4 d ’h e u re . n 4 . U n li s s o ir e s t u n b â to n q u i s e rt à b a la la in e p o u r tt re la re n d re p lu s s o u p le . Teinture et séchage de la laine à la manufacture Tabard à Aubusson. Photographies de Robert Doisneau, 1947. Colore les t rois couleu rs primaires (a ppelées aus si couleurs fo ndamentale s). V F V F V F V F VRAI ou FA U X ? 8-9 à la base de la techniqu e La technique d e la tapisserie e st commune à d à un moment d e nombreux pe onné de leur his uples, tous les toire. à la différence hommes l’ont u d’un tissage cla tilisée ssique dans leq à l’autre, dans la uel les fils de tr tapisserie, ils s ame (horizonta ’interrompent à le dessin. Le tis ux) vont d’une c h a q ue modification sage se fait à la lisière d e couleur et de main. nuance dans Chaîne et tra me Le métier d e basse liss e Les fils de chaîn e sont montés s ur le métier, ten boucle de coton dus et égalisés. , appelée « une Autour de chaqu lisse », fixée sou barre de lices). e fil est passée s le métier à une une barre en bois, « Un métier possè la barre de lisses de au moins de » (ou ux barres de liss l’autre les fils im es : à l’une sont pairs. Ces barre attachés les fils s sont reliées au chaîne en deux pairs de la chaîn x pédales du mé afin de faciliter le e, à tier que le lissier passage des flû actionne pour ou tes de laine (fils vrir la de trame). a s s is e fi ls d e c h a în e ro u le a u a v a n t a p p e lé « e n s o fils de trame en laine horizontaux sur le métier u p le » « e n s o u p le » a rr iè re p é d a le s a c ti o nnant le s b a rr e s d e li s s e s Métier à bascule, bois de chêne, acier, fer. 118 cm ht x 195 cm L x 153,5 cm l. Collection du Musée de la tapisserie d’Aubusson. fils de chaîne en coton verticaux sur le métier É c r i s l ’a u t r e nom du tap issier avec ses de ux orthogra phes possibles. Pour évaluer la grosseur du tissage d’une tapisserie, il est fait mention du nombre de fils de chaîne comptés sur une largeur d’un centimètre : ici 6 fils au centimètre. La Marchande de Poisson (représentée en couverture), artiste Mary Dambiermont (1932-1983) Manufacture Braquenié, Aubusson, XXe siècle. Collection du musée de la tapisserie d’Aubusson. Relie les lég endes a u m é t i e r. Métier de basse lisse, vue des barres de lisses sous le métier. 10 - 11 Du carton a u tissage Le « carton » est synonyme de « m odèle » ; il est un dimensions, la m double en papie ême composition r de la future tap mais inversée ga Il est fixé sous le isserie, il a les m uche/droite car le s fils de chaîne d êmes lis s u ie m r travaille sur l’env étier pour servir couleurs. de guide au tapis ers (cf. p 16). sier, lui indiquan t les formes et le s Tapisserie en cours de tissage, le carton-modèle est nettement visible sous les fils de chaîne du métier. Posé sur la chaîne, le peigne du lissier, utilisé pour tasser les fils de trames. Au premier plan, la tapisserie en cours avec ses flûtes en bois chargés de fils. P ro je t d e ta p is se ri e « Pea u d e li co rn e o rd in at eu r p », d es si n é su ar l’a rt is te N r ic o la s B u ff e l’A p p el à p ro (G ra n d p ri x d e je t d e cr éa ti o n co n te m p o La tê te et le s ra in e en 20 10 sa b o ts en p o ). rc el ai n e d e Li ét é ré al is és m o g es o n t p ar le C R A FT (C en tr e d e re A rt s d u fe u et ch er ch e d es d e la te rr e à Li m o g es ). Le projet final fait 350 cm de longueur, 235 cm de largeur, 60 cm de hauteur. L’œuvre réalisée, ainsi que le carton font partie des collections du musée de la Tapisserie d’Aubusson. Le carton de tapisserie a été imprimé au format souhaité et confié à l’atelier de tapisserie Patrick Guillot à Aubusson. Au cours du tissage, le maître lissier ajuste le tracé des motifs tissés à celui du carton visible sous les fils de chaîne. Carton vu sous le métier, au premier plan les barres de lisses. Le lissier Patrick Guillot écarte les fils de chaîne pour étudier un détail du carton. 12 - 13 Des cartons de différen ts types Au XV IIe siècle les ate liers créent des nuances. Au XV cartons en grisa IIIe siècle, nom ille, où blanc, gri bre d’entre eux s et noir sont dé apparaissent au sont réalisés da clinés en infinies ssi des cartons p ns les tons brun eints à l’huile (2 s (1) ; à cette épo ), très répandus que au XIXe siècle a ux côtés des go uaches. Actuellement, la plupart des carto ns sont des imp sions numériqu reses des maquett es fournies par artistes (5). les 1 5 1 Au début du XX e siècle, le carto n peint coexiste le « carton à ton avec s comptés » qui délimite au trait férentes surface les difs devant être co lorées au tissag Ce type de cart e (3). on implique un nombre de cou limité. Dans les leurs années 1940, l’a rtiste Jean Lurç utilise peu de c at qui ouleur créé le « carton numéro chiffré par teinte té » s (4) : chaque surface possède chiffre correspon un dant à une teinte . Carton imprimé, pour une tapisserie de l’artiste contemporain Mathieu Mercier. Projet primé au concours de création contemporaine en 2011. Le chapelet 2 Le chapelet est 1 un échantillonna ge de fils corre partir de la maqu spondant aux d ette en vue de l’e ifférentes teintes xécution d’une ta échevettes nou choisies à pisserie. Les lain ées les unes au es sont réunies x autres, évoqu d’un carton num en petites ant les grains d éroté, chaque é ’u n c h c a h p e e vette porte un n let. Lorsqu’il s’a portés sur le ca uméro ou un sig rton. git ne corresponda nt à ceux 2 3 4 Détail d’une tapisserie de l’artiste Daniel Riberzani. École nationale d’Arts décoratifs, Aubusson, 1982. 3 14 - 15 De la maqu ette au cart on L a m a q u e tt e e s t le p ro je t in it ia l d e ta p is s e ri e a g ra n d ie p o u r ré a li s é p a r l’ a rt d e v e n ir le c a rt is te e n p e ti t fo rm o n s u iv i p a r le A u jo u rd ’h u i c e tt a t. E ll e e s t e n s li s s ie r. e m is e a u fo rm u it e a t s e fa it le p lu é ta ie n t d e s s in é s souvent sur p s e t p e in ts à la a p ie r im p ri m é . m a in , a g ra n d is lu i- m ê m e , p a r A u tr e fo is , le s c d ’a p rè s la m a q u n p ro c é d é d e a rt o n s u e tt e , b ie n s o u m is e a u x c a rr e v e n t p a r le li s s aux. ie r Pluto ailé, personnage inspiré de la bande dessinée, présent dans le tissage de «Peau de licorne» de Nicolas Buffe. A i d e -t o i d e s carreaux po ur agrandir le dessin de P luto. L’ a g r a n d i s s e m e n t d ’u n dessin 16 - 17 Le travail s u r l ’e n v e r s La tapisserie se tisse sur l’envers , les motifs sont Le lissier n’a sou donc inversés g s les yeux qu’un auche-droite. e partie de la ta sur le rouleau de pisserie qui à m vant lui (l’ensou esure de son av ple). Au besoin il l’endroit de la ta ancement est en utilise un miroir pisserie. roulée ou passe sous le métier pour rega rder Tapisserie en Numérote l es envers correspond ant aux endroits. Attention ! il y a un intrus qui n e peut en aucun cas c orrespondr e à une porti on visible p ar l e l i s s i e r. cours de tissag e sur l’envers . L’endroit de la tapisserie visi ble sous le mét 1 2 3 4 5 6 7 Tapisserie « Cydalise », L-M Jullien, atelier Legoueix, Aubusson, 1953. Collection du musée de la Tapisserie d’Aubusson. Le peigne du lissier permet de tasser les fils de trames. ier. Le vocabula ire 18 - 19 du lissier La tombée d e métier 2 D 4 1 e é a 3 d P O I N ç O N b L a ta p is s e ri e e s t ti s s é e , le m é ti e r a d a p té à la d im e n s io n d e la ta p is s e ri e n e s e rt p lu s , il e s t je té d u h a u t d ’u n m u r o u p a r la fe n ê tr e . U n e fo is la ta p is s e ri e te rm in é e , le m é ti e r e s t d é m o n té , s e s d if fé re n te s p a rt ie s to m b e n t a u s o l. R c La tombée de m étier se fait lorsq ue le tissage de la tapisserie est terminé. Ce moment impo rtant fait souven t l’objet d’un vernissage. L e ti s s a g e e s t fi n i, le s fi ls d e c h a în e sont coupés, la ta p is s e ri e d é ro u lé e to m b e d u m é ti e r e t p e u t e n fi n ê tr e a d m ir é e d a n s s o n e n ti e r. L Verticalement 1 - parfois utilisé pour voir sous l’envers 2 - le fil fait un aller et un retour 3 - sert à tasser les fils 4 - modèle à la fi n d e c e rt a in s ti s s a g e s im p o rta n ts , il a rr iv e q u e le li s s ie r to m b e d e fa ti g u e , u n e fê te e s t o rg a n is é e p o u r le s o u te n ir. Horizontalement a - sa barre est actionnée par la pédale b - sert pour enfoncer la trame entre les fils de chaîne c - je porte et fais circuler la laine d - j’égalise les fils de chaîne e - aller simple Retrouve certains mots utilisés dans la tapisserie et complète la grille. Tapisserie « Le bic émissaire », Philippe Fa d’Art, Aubuss vier, atelier Co on 2001. urant Collection du musée de la Ta pisserie d’Aub usson. Le bic émissa ire fait partie d’un groupe même format de onze tapis célébrant en series de 2001 des inve l’humanité. P ntions qui o hilippe Favier nt servi choisit le Bic au début du X , stylo à bille Xe siècle. , inventé Quelle expl ication correspond à la véritable to mbée de métier ? Coche la bonne répo nse. 20 - 21 La couture des relais Lorsque le lissie r réalise une form e parallèle à la c une fois la tapis haîne, il est parf serie terminée. ois nécessaire d Ces « relais » d que celui emplo e faire des coutu oivent être disc yé pour la tapis res rets et réalisés serie. Ils sont né technique de la à l’aide d’un fil p cessaires lorsqu « croisure », qu lus fin e le lissier n’a p i consiste à relie à côte parallèle as souhaité utilis r par croisemen ment à la chaîn er la t des fils, deux te e ; la croisure d une meilleure so in te s o n e n m e ployées côte un tracé moins lidité. précis que le re lais mais assure fils de chaîne « relais » à coudre à la main, à l’aiguille avec un fil très fin Avec le temps d es relais peuven t craquer et s’o nécessitant une uvrir comme c’e restauration. st le cas sur ce tte tapisserie an Les « relais » so cienne nt cousus à la m a in s ur l’envers de la pour le tissage. tapisserie, à l’aid e d’un fil plus fin Ils doivent être to que celui emplo talement invisible yé s sur l’endroit. fils de trame « croisure » faite en cours de tissage Sur le schém a c i -d e s s o u s, combien de relais distin guestu claireme nt ? Fils de trame Fils de chaîne Photographie de Robert Doisneau (1912-1994). Manufacture Tabard à Aubusson, 1946. Collection du Musée de la tapisserie, Aubusson. Détail, « Tapisserie aux armoiries et aux anges » atelier d’Aubusson, XVIIIe siècle. Collection du musée de la Tapisserie d’Aubusson. 22 - 23 D e l ’a r t i s t e au lissier L’artiste présente sa maquette au lissier qui devra Dans la majeure traduire l’œuvre partie des cas, l’a techniquement e rtiste ne maîtrise sera le résultat d n tapisserie. pas le savoir-fair e son projet tissé e, il ne sait donc ; la matière, le je pas vraiment qu u des fils et des el nuances sont en tre les mains du lissier. La qualité de l’œ uvre repose sur plusieurs critère pensée en vue d s : la maquette d e devenir une ta oit être artistique pisserie, elle ne elle doit être sub ment et intelligem doit pas servir à limée, enrichie p ment fo u rn a r ir le travail du fil. L une simple repro d’effectuer un tis e duction mais lissier doit maîtri sage parfait. Il d ser sa technique oit être fidèle à la dans les tracés, e t ê m tre en mesure aquette, à ses v tout en faisant d ariations colorée es choix déterm plus ou moins ép s in , être très précis ants quant à la n ais. Il doit porter ature des fils, le un regard sensib pour être en pha u r mode de tissage le sur la maquett se avec lui. e et dialoguer, é changer avec l’a rtiste Au dos de la tapisserie est cousue la signature tissée de l’artiste Olivier Nottellet, 1 sur 1 indique le nombre d’exemplaires de ce tissage, ici une pièce unique ; à droite les B imbriqués verticalement sont le signe du lissier Bernard Battu. Maquette de tapisserie de l’artiste Olivier Nottellet. Projet primé en 2010 au concours de création contemporaine de la Cité internationale de la tapisserie et de l’art tissé. Collection de la Cité internationale de la tapisserie et de l’art tissé. Détail du carton de tapisserie annoté par le lissier d’après l’observation de la maquette d’Olivier Nottelet. Le dessin est inversé gauche droite car la tapisserie est tissée sur l’envers. Détail de la tapisserie tissée en 2011 par Bernard Battu, lissier à Aubusson. 24 - 25 La tapisser ie dans la v ille Liée à la mode, la production de tapisseries à Au été une success busson a toujou ion de hauts et d rs e bas, mais qui, d jusqu’à nos jours epuis le XVe sièc , ne s’est jamais le, interrompue. La présence de tapissiers à Felle tin, ville voisine mentionnée dan d’Aubusson, es s des actes nota t riés de 1457 et 1 473. à la fin du XVe siècle et au déb ut du XVI e, l’acti aurait débuté au vité à Aubusson tour du château, aujourd’hui les ru 1, puis dans le q ines du Chapitre uartier de la Terr ade 2. Les métiers à tis ser sont installés sous les toits de duelles, éclairés s maisons indivipar de hautes lu carnes (dites en gnon). De petite chevalet ou à pis teintureries son t implantées au b ord de la Creuse . 1 2 Tapisserie « Aubusson », Marcel Gromaire, atelier Goubely, Aubusson 1941. 4 5 Les grandes ma nufactures se dé veloppent à part seconde moitié ir de la du XVIIIe siècle sous la demand sante de produc e croistion de tapis. Le s constructions ploient dans les se déespaces disponib les, sur la colline Jean et en bordu Saint re des rivières (l a Creuse, la Bea uze). Un lissier peut être soit totalement indépe ndant, soit employé au sein d’un atelier, ou travailler che z lui pour le compte d’une m anufacture. Les entreprises se dotent de le ur propres teintu reries, la manu facture Salland rouze 3 posséd même sa propre ait filature. Ses bâti ments ont été e partie détruits p n ar un bombarde ment allemand juillet 1944. L’ac en tivité s’est orien tée principaleme vers la productio nt n de tapis et de moquettes. La manufacture Braquenié 4, qui fabriquait des ta e t ta p is s e ries depuis les a pis 3 n nées 1810, a fe portes vers 1991 rm é ses , l’atelier Tabard 5 installé dans le quartier de la Te rrade a fermé lui aussi après la m du dernier desce ort ndant, en 1983. Depuis les anné es 1980, les gra ndes manufactu reste aujourd’hu res d’Aubusson i deux à Aubusso disparaissent pro n, et une à Felleti le départ en retra gressivement (il n), la plupart des ite des tapissiers en petits ateliers ne (5 ateliers aujou est actuellement sont pas repris a rd’hui à Aubusso en formation, de près n). Une nouvelle s créateurs d’Art d’Aubusson. génération de lis contemporain pré siers parent un renou veau de la tapiss erie 26 - 27 Sainte Barb e patronne des lissiers Je suis figurée plusieur s fois sur cette tapisser ie, Relie les légende s à mes différen tes représen tations. Sainte Barbe naît vers 235 en Turquie, son père païen est d’un naturel cruel. Voyant sa fille devenir une belle jeune femme, il décide de la protéger des éventuels courtisans en l’enfermant dans une tour. Barbe fait percer une troisième fenêtre en plus des deux dont dispose la tour, ceci pour symboliser la Trinité : le Père, le Fils et le Saint-Esprit. à son retour, le père devient furieux en découvrant sa fille si imprégnée de croyances chrétiennes. Barbe doit s’enfuir tandis que son père met le feu à la tour. Arrêtée, Barbe se retrouve devant un tribunal l’accablant et ordonnant des supplices (coups, brûlures, seins coupés). Même sous la torture elle refuse d’abjurer sa foi et son père lui tranche lui-même la tête. Pour cet acte odieux le Ciel châtie le père de Barbe en lui envoyant la foudre qui le tue. C’est ainsi que sainte Barbe protège de la foudre et devient la sainte patronne de ceux qui doivent affronter le feu (artificiers, pompiers, etc.). Dans le calendrier chrétien, sainte Barbe est aujourd’hui devenue Barbara. La Confrérie des lissiers est une a ssociation qui a p Elle est créée ve our vocation de d rs 1652 et placé éfendre les intérê e sous le patron La fête de la Sa ts de ses membre age de sainte Ba inte-Barbe, le 4 s. rbe. décembre, devie pas, marqué par nt un événemen de grands repas t important, un jo . Les corporations ur où l’on ne tra et confréries dis vaille p a raissent avec la des syndicats pro R évolution en 178 fessionnels. 9. Elles ont été Depuis peu sain les précurseurs te Barbe est à no uveau fêtée par l’Amicale des lis siers et assimilé s d’Aubusson-Fe lletin. Sainte Barbe torturée Sainte Barbe prisonnière dans la tour Sainte Barbe capturée Sainte Barbe écrit le monogramme du Christ sur une Sainte Barbe colonne s’enfuyant Tapisserie « Le Martyre de sainte Barbe », carton de François Finet, réalisée pour la chapelle de la Confrérie des lissiers, dans l’église Sainte-Croix d’Aubusson, vers 1678. Collection du musée d’Art et d’Archéologie de Guéret. 28 - 29 XVI e s. Les V erdures à fe uilles de ch Entre 1520 et 15 oux 30, ap paraît un nouve au genre de tap aux réels ou fan isseries avec d tastiques. ’imposantes « fe peuplées d’anim uilles de choux » L’original Les 7 erreur s Le lissier a voulu repro duire une tapisse rie ancienn e mais il a fait 7 er reurs. T r o u v e -l e s ! La copie Griffon. L’animal associe un corps d’aigle pour la partie supérieure avec l’arrière-train d’un lion. Verdure à feuilles de choux, ateliers de la Marche, seconde moitié du XVI e siècle. Tapisserie de basse-lisse, laine et soie. Ces tapisse ries V R A I o u FA U X? sont aussi a ppelées Ve rd u re s à a ri s to lo c h e s Ve rd u re s a u x a n im a u x s a u vages Ve rd u re s a u x d in d o n s Coche la bonne répo nse. Idée de balade : demande à tes parents de t’emmener visiter les exceptionnelles tapisseries à feuilles de choux exposées au château de La Trémolière à Anglards-de-Salers dans le Cantal. 1 . J a d is il y a v a it d e s g ri ff o n s m a is l’ e s p è c e a a u jo u rd ’h u i d is p a ru 2 . L e X V Ie s iè . V F c le c o rr e s p o nd aux année s qui vont de 1501 à 1600. 3 . à c e tt e é p V F o q u e , le s d in d o n s o n t é té d é c o u v e rt s e n A m é ri q u e . V 4 . S u r la ta p is F s e ri e u n c h ie n p o d e s lo u p s . rt e u n c o ll ie r à p o in te s p o u r s e p ro té g e r V F 30 - 31 XVII e s. Les tentures Un ensemble de tapisseries sur le même sujet est Ces tissages, so appelé une « ten uvent de 6 à 8 p ture ». ièces, peuvent c Une tenture de ompter plus de 1 laine permet tou 2 ou 14 tapisseri t autant de déco l’intérieur d’une es assorties. rer richement un pièce et couper e demeure, que le rayonnement de garder la cha froid des pierres leur à . Renaud et A rmide Numérote l es tapisseries d a n s l ’o r d r e de l ’h i s t o i r e . Tapisseries, tenture de « Renaud et Armide », XVIIe siècle. Collection du musée de la Tapisserie d’Aubusson. Dans ce rés u m é d e l ’h i s toire de Ren retrouve et aud et Armi coche les 5 de, scènes illus t r é e s d a Armide est un ns la te e princesse de D nture. amas, belle mag de Godefroy de ic ie nn e, chargée par so Bouillon qui tent e de conquérir Jé n oncle, roi de la tue ou retient p rusalem. Elle par ville, de combattr risonniers. vient à séduire e l’armée de nombreux C roisés qu’elle Le plus valeure ux d’entre eux, Renaud arrive d ans l’île de la m Il réussit mais il agicienne dans est fait prisonn le but de délivre ier et enlevé dan magique. r ses amis. s un char par A rmide qui le plo nge dans un pro fond sommeil Alors que la mag icienne s’apprê te à poignarder le tuer. le jeune homm e, elle tombe am oureuse de lui Pour être aimée et renonce à en retour, elle fa it absorber à Ren le jardin de la m aud un filtre de sa agicienne, loin de composition. Le Jérusalem et Dam Charles et Ubal couple est alors d surveillent le as . C ac h heureux dans és derrière des s amoureux. arbres, deux am is de Renaud, Armés d’une ép ée de diamants et d’un bouclier d ami. issipant les mau vais sorts, ils p arviennent à dél La magicienne ivrer leur supplie le chev alier de l’emmen er mais il refuse Quittée par Ren , il part en batea aud, Armide s’en u la laissant su vole sur son ch r la berge. ar , al o rs q u Plus tard, le coup e les démons d étruisent son p le se retrouve su alais. r le champ de ba jours en se poig ta ille. S’avouant va nardant, Renau incue, Armide s’ d la rejoint et ar apprête à mettr rête son bras. L’amour reste l’u e fin à ses nique vainqueur de cette histoire, éc et Armide est un rite en 1581, pa e partie d’un long r Le Tasse, poèt poème racontan Croisade ; ces co e italien. Le réci t les combats en mbats sont entrem t de Renaud tre chrétiens et êlés d’histoires d’ païens pendant amour. L’ouvrag la première e complet est in titulé La Jérusale m délivrée. La manufat ure 32 - 33 r o y a l e d ’A u busson Je dis qu e les tapi d o i v e n t s s e r i e s d ’A u b u s son désorm ais être bordées d ’u n l i s eré bleu ! Louis XIV , roi de France de 1643 à 1715. du proe ic c r e x e t it le libre ntraint au dépar a t t e m r e ip rà i co 1598) qu Louis XIV, ce qu ent de renonce a ( s e t n a N r us .L L’Édit de e est annulé pa ssonnais qui ref t en Allemagne as p m e testantis 00 lissiers aubu ent en Suisse atholique, n’est de ll n c 2 une gra plus de lusieurs s’insta èle à la religion t s ’e c P n leur foi. elletin, restée fid pour Aubusso is ville de F par cet exil ma touchée perte. En 1665, une marque est apposée sur les tapisseries : « M R D A » pour Manufacture royale d’Aubusson. Des règles sont établies : une durée minimum de 3 ans d’apprentissage, suivie de 4 ans de compagnonnage avant l’accès à la maîtrise ; des « jurés gardes » sont chargés de contrôler la qualité des fils et des tissages. 1665 1685 1730 1789 J ’a i n u n, itré busso s. t t a n u à A Dumo réer e r h tc nt pei Josep , il doi e de l e nJea anné modè re et é e qu uveau bordu omm a h C no ne si n un ure, u ai aus . r ’ t it ten pis. J nturie ite fa a i u is t un te r la s dessin tro a e p r ’a i le d Et j e éco fesseu n pro , un er u cré vec le t Finet a er re Gilb peint nais. n sso u b au n le om e Mon r ve lop oi m st Co c J ’a o m p e r ’a c h l b e r t, le i fa me a it a rce s ric rgé d h d ’A e d t ub tribu e la esse s Ma us F nu son er au ranc et le fac e x l tur e tit ate . l i e r re d ers oy ale e . dé Tapisserie « Verdure à l’autruche » atelier Picon, XVIIIe siècle. Collection du musée de la Tapisserie d’Aubusson. on luti o v Ré çaise fran , les ries la , t r e an ou n iss et mo sés p arav s tap ttes s p i u S o u t i l u ’a u s . L e a g u e s q fil fins reuse sur b s e s e, l plus nomb ntée ies. n g t o rè son plus t m oiser n e b eri leurs ouve des s s i s u à tap de co sont rées s s, ntég i nce etite a nu us p pl Louis XV, roi de France de 1715 à 1774. Louis XVI, roi de France de 1774 à 1792. Décapité en 1793. 34 - 35 XVIII e s. Les tapisseries à alentours Sous le règne d e Louis XVI (177 4-1792), appara fins décors au se ît la mode des ta in de médaillons pisseries « à ale . Dans ce nouve motifs décoratifs ntours » avec de au style la bordu à guirlandes, bo très re disparaît au p uquets et médaill souvent pour thè ro fi t d ’u o n n s s’organisent e fond uni. Des me des scènes g n symétrie. Ces alantes, mais au duits en grand n fi g s u si les Fables de rations ont très ombre dans les La Fontaine. Ce ateliers qui les u les murs de salo s c a ti rtons étaient pro lisaient à la fois ns ou de salles d pour des tapisse e bal que pour la ri e s destinées à orne couverture de fa r uteuils et canap és. Le renard et la cigogne Compère le Ren ard se mit un jour en frais, Et retint à dîn er commère la Cicogne. Le régal fut pe tit et sans beau coup d’apprêts: Le galand, pou r toute besogne, Avait un brou et clair (il viva it chichement) Ce brouet fut pa . r lui servi sur une assiette: La cigogne au long bec n’en pu t attraper mie Et le drôle eut tte, lapé le tout en u n moment. Pour se venger de cette trompe rie, à quelque tem ps de là, la cigo gne le prie. «Volontiers, lu i dit-il, car avec mes amis, Je ne fais poin t cérémonie.» à l’heure dite, il courut au lo gis De la cigogne son hôtesse, Loua très fort sa politesse, Trouva le dîner cuit à point. Bon appétit su rtout, renards n’en manquen Il se réjouissait t point. à l’odeur de la viande Mise en menu s morceaux, et qu’il croyait fr On servit, pou iande. r l’embarrasse r, En un vase à long col et d’ét roite embouchu Le bec de la cigo re . gne y pouvait bien passer, Mais le museau du sire était d’ autre mesure. Il lui fallut à jeun retourner au logis, Honteux comm e un renard qu ’une poule aura Serrant la queu it pris, e, et portant ba s l’oreille. Trompeurs, c’es t pour vous qu e j’écris : Attendez-vous à la pareille. Jean de La Fon taine (1621- 1695) « Tapisserie à alentours» avec trois médaillons à scènes galantes, ateliers de la Marche, seconde moitié du XVIII e siècle. Tapisserie de basse lisse, laine et soie. Collection du musée de la Tapisserie d’Aubusson. Dessine une illustration de la fable Le renard et la cigogne. 36 - 37 XIX e s. Les t apis Le papier peint apparu à la fin d u XVIII e siècle s beaucoup moins e développe con de grandes tapis sidérablement, d series murales. Les lissiers d’Au ès lors, il se fab busson se tourn rique ent vers la réalis lisse (tapis ras) a ti o n de tapis qu’ils ou sur des métie tissent sur leurs rs verticaux dits production se dé d métiers de bass e haute lisse (tapis veloppe à un po e veloutés dits de int tel qu ’il se pa ses tapis. savonnerie). Ce rle d’ Aubusson tte non plus pour se s tapisseries ma is pour XIX e s. Le m obilier Une importante production conc erne des tapisse de canapés ou d ries utilisées pou estinées à des p r la couverture d ortières (rideaux e chaises, de fa de porte) ou can uteuils, tonnières (encad rements de fenê tre). MAQUETTES POUR TAPIS - XIXÈME SIECLE À gauche, maquette de cantonnière ; ci-dessus, maquettes pour tapisserie de siège, XIX e siècle. Collection du musée de la Tapisserie d’Aubusson. XIX e s. Un g oût pour le Moyen-Àge Un intérêt pour l’art du Moyen  ge se développe De nouveaux m dans les arts dé odèles anciens coratifs, la peintu sont repris et dé re et l’architectu clinés en tapiss re. eries murales. Musée de la tapisserie D’AubusSon - Fonds Pinton Maquettes pour tapisseries murales de style néo-médiéval. À gauche, un couple se promenant dans la campagne avec à l’arrière un château. À droite, une scène représentant une jeune femme vendant ses bijoux à un marchand. Atelier Tabard, Aubusson, XIX e siècle. Collection du musée de la Tapisserie d’Aubusson. XX e s. Un re nouveau Pour relancer la tapisserie, l’État décide d’amene Leurs œuvres so r des créateurs c nt tissées au sein ontemporains à de l’école des A devient vers 188 Aubusson. rts de la ville qui 4 une École nati dispense des co onale d’Arts déc gros. urs de tissage e oratifs. Le nomb t qui re de couleurs se En 1939, le dire ré d u it , le s cteur des Manu fils sont plus factures nationa renouveler la tap le s confie à l’artiste isserie d’Aubuss peintre Jean Lu on en trouvant u les recherches a rçat la mission n nouveau genre d rtistiques et tech de e décor. Lurçat d niques menées qu’il crée sont re écouvre à Aubus par l’école d’art marqués par la son depuis les anné force inédite de breuses. Jean L es 1920. Les m leur expression urçat est ainsi co odèles et par leurs cou nsidéré comme leurs vives et pe l’un des principa u nomux acteurs de ce Renouveau. Tapisserie «La petite Peur», Jean Lurçat, atelier Pinton, Felletin 1953. Collection du Mobilier national, mise en dépôt au musée de la Tapisserie d’Aubusson. Joue à ton t our avec les couleurs vi Des teintes ves. complémen taires peuv être associé ent es (rouge/v e r t jaune/viole , orange/ble t). u, 38 - 39 40 - 41 X X e s . Ta p i s series de pe intres carto À partir des ann nniers ées 1 940, les artistes des « peintres c concevant des c artonniers », une artons-modèles fa pour la tapisseri ç on de les disting une maquette en e ont été appelé uer des peintres petit format, lais s qui par le passé sant aux ateliers créaient seulem de tapisserie la ent réalisation du ca rton. Tapisserie « L’été » de l’artiste Dom Robert (1907- 1997). Atelier Tabard, Aubusson, 1942. Collection du Musée de la tapisserie, Aubusson. L’été est la première tapisserie de Dom Robert. Lors d’un passage en 1941, à l’abbaye bénédictine d’En Calcat dans le Tarn, l’artiste Jean Lurçat découvre les aquarelles et enluminures de Dom Robert. Fortement marqué par son travail, il lui conseille d’entreprendre une carrière de peintrecartonnier, ce que Dom Robert fait dès 1942. Dom Robert centre toute son œuvre sur la représentation de la nature, ses tapisseries sont de véritables jardins d’Eden. Tapisserie « La jeune endormie » de l’artiste Lucien Coutaud (1904-1977). Pièce éditée par la Compagnie des Arts français, atelier Pinton, Felletin, 1945. Collection du Musée de la tapisserie, Aubusson. Dans cette tapisserie règne une atmosphère de magie un peu inquiétante, un monde en équilibre improbable, accentué par les personnages scindés en deux au niveau de la taille. Lucien Coutaud possède un style particulier marqué par des formes aiguës, parfois agressives mais également alliées à une étrange douceur perçue dans ses compositions et ses visages. Lucien Coutaud est à la fois peintre, graveur, décorateur et costumier de théâtre, cartonnier. À la demande de la collectionneuse passionnée de tapisseries et marchande d’art, Marie Cuttoli, il crée en 1935 un premier carton de tapisserie. La plupart de ses tissages seront ensuite commandés par Jacques Adnet, principal éditeur de l’artiste, pour la Compagnie des Arts Français. X X e s . Ta p i s s e r i e s d ’a r t istes célèbr es Marie 42 - 43 Cuttoli (1879-19 73), collectionn chande d’art, fa euse des artiste it réaliser des ta s modernes du pisseries d’Aub début du XXe s Fernand Léger, usson en passa iècle et marJean Lurçat, Ge n t commande à orges Rouault, Dufy, etc. Par so d e Pablo Picasso, grands artistes n intermédiaire Georges Braque : ces oeuvres tiss 1950, la galerie , L e C é o e rb s u s Denise René à eront connues a sier, Raoul Paris, spécialisé ux États-Unis. D plusieurs artiste a e n d s ans l’abstraction s à la tapisseri les années e, dont Vasalery géométrique, am nationale d’art d . P ène elle aussi ar ailleurs à Au écoratif, Pierre busson, un pro Baudouin assiste dans des projets fe s seur de l’École techniquement, de réalisation de de grands peintr tapisseries. es tels que Braq ue « Femme étendue », tapisserie de l’artiste Henri Laurens (1885-1954). Commande de Marie Cuttoli (1879-1973). Tissage Aubusson, 1936. Collection du Musée de la tapisserie d’Aubusson. « Perséphone » de l’artiste Georges Braque (1882-1963). Tissage, atelier Pinton, Felletin, XXe siècle. Collection du Musée de la tapisserie, Aubusson. Braque connaissant peu les techniques de tissage, travaille avec l’assistance de Pierre Baudouin qui suit ce projet. Braque et lui définissent ensemble les dimensions, les matériaux et les teintes de la future tapisserie. Sur la gauche, Perséphone coiffée d’une curieuse girouette, se devine dans la rapide ébauche d’une chevelure, dans l’arrondi d’un décolleté, au-dessus de formes féminines. À ses pieds, Cerbère, chien qui garde la porte des Enfers où Hadès retient Perséphone prisonnière. « Pylla » de l’artiste Victor Vasarely (1908-1997). Tissage, atelier Pinton, Felletin, 1970. Collection du Musée de la tapisserie, Aubusson. D’origine hongroise, le peintre Vasarely arrive en France en 1931. Son domaine est l’Op Art (art optique) ; à partir de formes géométriques et de couleurs, il joue de combinaisons variées pour obtenir des illusions optiques et des mises en perspective. Vasarely fait tisser ses premiers modèles à Aubusson au début des années 1950. S’en suit une importante production de tapisseries ; il met aussi au point les cartons d’autres artistes abstraits (Arp, Kandinsky, Agam, Le Corbusier, etc.). « Les mains » de l’architecte Le Corbusier (1887-1965). Tissage, atelier Picaud, Aubusson, 1956. Collection du Musée de la tapisserie, Aubusson. Le Corbusier découvre la tapisserie au contact de la marchande d’art Marie Cuttoli. À Aubusson, il collabore avec Pierre Baudouin qui l’aide à transcrire ses projets en tapisserie. L’architecte privilégie la pureté de la ligne qui ressort particulièrement bien ici, sur un fond très simplifié. Il fait utiliser des chinés (mélange de couleurs sur une même flûte) ce qui lui permet des effets, ici l’évocation d’une bande de papier-journal qui barre la composition. 44 - 45 Q u’e s t - c e q ue la Cité in ternational la tapisseri e de e e t d e l ’a r t tissé ? Organisation des Nations Unies pour l’Education, la Science et la Culture La C ité P ô le de création Dep Patrimoine culturel immatériel uis raines 2010, chaq contem u r collec évèle trois e année un p oraine tio p intern ns du mus rojets prim grand conc ationa ou é ée, so ux. nt exp s qui sont rs de créa ensui tion d osées te e ta à Aub usson réalisés. C pisseries co es puis d ans d oeuvres n ntempoes ga o leries vatrices, et mu sées AUBUSSO N PATRIMOI NE CULTUREL IMMATéR IEL DE L’HUMAN ITé La Cité internationale de la tapisserie et de l’art tissé se fonde aujourd’hui sur cette prestigieuse appellation, en assurant simultanément la conservation, la transmission et la mise en valeur du patrimoine immatériel de la tapisserie. Ce patrimoine immatériel est constitué par l’ensemble des connaissances et des savoir-faire rattachés à la conception et à la production des tapisseries. rance de F musée La formation de nouveaux lissiers le développement de la filière économique rde s s on d’Aubusson abo ubu d ’A series la Cité. in de s erie n Tapis ta p i s ent, l’expositio nd musée au se l qui les la ra em matérie s ée de ns un g jeunes évelopp L e mu est en plein d 015 déployés da t du patrimoine imctivités pour les ta n2 ne sée so te se Le mu ui seron series d’Aubus ses exposition q s e m mbreu des thè tude des tapis à de no é l’ u , e li là i a c r D’i nne agne do accomp publics. La Cité a créé une formation destinée à l’apprentissage du métier de lissier. Celle-ci a pour objectif de transmettre le savoir-faire d’excellence de cette profession et sa capacité à dialoguer avec des créateurs contemporains. La Cité aide aussi au développement de l’ensemble des métiers liés à la tapisserie, tels que la restauration des cartons, le filage et la teinture de la laine. Elle travaille avec des galeries afin de développer les commandes de tapisseries. Q u ’e s t -c e q ui, dans cet te liste, peut être co nsidéré com me Pa t r i m o i n e culturel im matériel ? Coche les b onnes répo nses. La cathédrale de Chartres Le flamenco en Espagne La grande muraille de Chine Le dressage des faucons Le ballet royal du Cambodge La Grand-Place de Bruxelles La calligraphie chinoise Le repas gastronomique des Français La fabrication des tissus d’écorce en Ouganda L’art du pain d’épices en Croatie du Nord Le site archéologique d’Olympie en Grèce Le pont du Gard 46 - 47 Solutions d es jeux. P. 26-27 Sainte Barbe patronne des lissiers P. 28-29 Les verdures à feuilles de choux Où est-elle? Aussi appelées verdures à aristoloches. P. 6-7 La laine des tapisseries Les 7 erreurs 1 2 3 4 5 1 - La laine pousse sur le dos des moutons. 2 La tonte s’effectue au printemps à l’aide d’une tondeuse électrique (un mouton peut être tondu en moins de trois minutes). 3 Les toisons sont lavées pour les débarrasser de leur suint (sécrétion naturelle) et des déchets (terres, brins d’herbes, etc.), elles perdent alors 55% de leur poids. 4 Les laines séchées sont ensuite cardées, la laine est démêlée, peignée, le cardage se fait par le passage répété de la laine entre de fines pointes d’acier. 5 La laine est filée, elle est finement étirée et subit une torsion pour devenir un fil résistant, plusieurs fils seront ensuite tordus ensemble pour former véritablement un fil solide. La teinture des fils Les trois couleurs primaires : jaunes - rouge - bleu Vrai ou Faux ? 1 - Faux : avec le temps la laine blanchie chimiquement jaunie 2 - Vrai ; 3 - Vrai ; 4 - Faux : un lissoir est un bâton qui sert à porter les écheveaux de laine au cours de leur teinture P. 9 Le métier de basse lisse Le tapissier est aussi appelé « lissier » ou « licier ». Sainte Barbe prisonnière dans la tour Sainte Barbe torturée Sainte Barbe capturée Sainte Barbe écrit le monogramme du Christ sur une Sainte Barbe colonne s’enfuyant Vrai ou Faux ? 1 - Faux : Les griffons sont des animaux imaginaires ; 2 - Vrai ; 3 - Vrai ; 4 - Vrai. as si se fil s de ch aî ne ro ul ea u av an t ap pe lé « en so P. 30-31 Les tentures / Renaud et Armide Dans l’ordre : up le » « en so up le » ar riè re pé da le s ac tio nn an t le s ba rr es de lis se s P. 16-17 Le travail sur l’envers P. 18 Le vocabulaire du lissier L’intrus n’est pas inversé gauche/droite. D U I T M L I S S E R O 2 C P A S S é R T P O I N ç O N E I G R A T T O I R G N F L û T E 4 E 1 Renaud arrive dans l’île de la magicienne dans le but de délivrer ses amis. Il est fait prisonnier et enlevé dans un char par Armide qui le plonge dans un profond sommeil magique. Le tissage est fini, les fils de chaîne sont coupés, la tapisserie déroulée tombe du métier et peut enfin être admirée dans son entier. P. 20 La couture des relais 3 Ce schéma illustre clairement trois relais. 5 Cachés derrière des arbres, deux amis de Renaud, Charles et Ubald surveillent les amoureux. P. 44-45 Qu’est-ce qui peut être considéré comme Patrimoine culturel immatériel ? P. 19 La tombée de métier 1 3 N 6 7 2 4 La magicienne supplie le chevalier de l’emmener mais il refuse, il part en bateau la laissant sur la berge. 5 S’avouant vaincue, Armide s’apprête à mettre fin à ses jours en se poignardant, Renaud la rejoint et arrête son bras. Sont inscrits sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité : Le dressage des faucons (depuis 2010) La calligraphie chinoise (depuis 2009) Le flamenco en Espagne (depuis 2010) Le ballet royal du Cambodge (depuis 2008) Le repas gastronomique français (depuis 2010) La fabrication des tissus d’écorce en Ouganda (depuis 2008) L’art du pain d’épices en Croatie du nord (depuis 2010) 2013 . Édité par le Service des publics de la Cité internationale de la tapisserie et de l’art tissé - Aubusson avenue des lissiers 23200 Aubusson www. cite-tapisserie.fr En application du code de la propriété intellectuelle, il est interdit de reproduire intégralement ou partiellement le présent ouvrage sans l’autorisation de l’éditeur. ISBN - 978 - 2 - 904464 -36 -2 CRÉDITS PHOTOGRAPHIQUES - GRAPHISME Couverture : © Cité internationale de la tapisserie/Cliché Manzara/ Claire Tabbagh p. 6-7 Graphisme : dessins Manuel Gracia/ Signes; Photographies © Cité internationale de la tapisserie /Robert Doisneau /© ADAGP, Paris, 2013 p. 8 © Cité internationale de la tapisserie p. 9 Métier : © Cité internationale de la tapisserie ; lissier : © Cité internationale de la tapisserie /Pierre Boucher p. 10 © Cité internationale de la tapisserie p. 11- Dessins Nicolas Buffe p. 12-13 © Cité internationale de la tapisserie p. 13 © Cité internationale de la tapisserie/ Mathieu Mercier, 2012/ © ADAGP, Paris, 2013 p. 14 Dessins Nicolas Buffe p. 16-17 © Cité internationale de la tapisserie p. 18 Cité internationale de la tapisserie/© ADAGP, Paris, 2013 p. 19 © Cité internationale de la tapisserie p. 20 © Cité internationale de la tapisserie /Robert Doisneau/ © ADAGP, Paris, 2013 p. 21 © Cité internationale de la tapisserie P. 22 Cité internationale de la tapisserie/© ADAGP, Paris, 2013 P. 23 © Cité internationale de la tapisserie p. 24 N° 5, lissier : © Cité internationale de la tapisserie /Pierre Boucher p. 25 « Aubusson » : Cité internationale de la tapisserie/ Photographie Alexia Bonhomme/© ADAGP, Paris, 2013 p. 26-27 Photographie Alexia Bonhomme, Musée d’art et d’Archéologie de Guéret p. 28-29 © Cité internationale de la tapisserie p. 30-31 © Cité internationale de la tapisserie/ Alexia Bonhomme p. 32-37 © Cité internationale de la tapisserie p. 38 © Cité internationale de la tapisserie/ Alexia Bonhomme/© ADAGP, Paris, 2013 p. 40 © Cité internationale de la tapisserie/ © ADAGP, Paris, 2013/ Cliché Manzara/ Claire Tabbagh p. 41 © Abbaye d’En Calcat/ Cliché Manzara/ Claire Tabbagh p. 42-43 © Cité internationale de la tapisserie/ © ADAGP, Paris, 2013/ Cliché Manzara/ Claire Tabbagh p. 44-45 © Cité internationale de la tapisserie Graphisme du livret-Jeux, Dominique Sallanon - Cité internationale de la tapisserie www.cite-tapisserie.fr