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P.09 une formation vachement bien P.13 monalisa construit sa toile P.28 Quand les générations se passent le témoin Mensuel / Septembre 2013 136 Le médicament Trouvez d’autres articles et photos sur www.lebimsa.fr La recherche des bons compromis doit s’accompagner de lisibilité sur les objectifs et de transparence sur les enjeux” Qu’il me soit permis d’ouvrir cet éditorial par un hommage, celui que j’adresse à l’ancien président de la FNSEA, Jean-Michel Lemétayer, figure du monde agricole qui nous a brutalement quittés cet été. Un homme de conviction, dont le franc-parler résonne encore aux oreilles de tous, mais aussi un homme de dialogue, attentif aux arguments de ses contradicteurs e t respectueux de la parole donnée. Ces qualités, nous aimerions qu’elles animent le débat public. La recherche des bons compromis est certes nécessaire, mais elle doit s’accompagner de lisibilité sur les objectifs et de transparence sur les enjeux. Nul n’ignore ainsi que le projet de réforme sur les retraites est indissociable d’une réflexion plus large sur le contenu et le financement pérenne de la protection sociale, comme en témoignent les réactions aux premières annonces gouvernementales sur ce dossier. Pour autant, la tentation est grande de tronçonner le débat, de gagner du temps par des annonces parfois contradictoires ou de jouer la lassitude de l’opinion face à l’avalanche des réformes. Très concrètement, cela signifie pour la MSA qu’elle va être saisie pour avis, dans les jours prochains, d’un projet de loi sur les retraites dont la portée exacte ne pourra être véritablement appréciée qu’après les examens du projet de loi de fi nancement de la sécurité sociale et du projet de loi de finances pour 2014 qui fixeront les modalités et l’exacte mesure de l’effort contributif demandé. Nul doute au demeurant que les cabinets ministériels travaillent déjà aux amendements, susceptibles de modifier sensiblement l’économie du projet et qui pourraient, selon les circonstances, être présentés en dernière minute aux parlementaires. Ces procédés ne sont certes pas nouveaux, mais faut-il pour autant s’en satisfaire ? En cette rentrée, je me prends donc à rêver de conviction dans les idées, de clarté dans les débats, de transparence dans les compromis, des qualités que nul n’oserait utiliser spontanément pour caractériser le débat public, mais qui me permettent d’adresser un clin d’œil complice à notre ami Jean-Michel. Gérard Pelhâte Président de la MSA Caisse centrale de la Mutualité sociale agricole Les Mercuriales - 40, rue Jean-Jaurès - 93547 Bagnolet Cedex Tél. : 01 41 63 77 77 – www.msa.fr Le Bimsa : dépôt légal à parution CPPAP : 1016 M 05851 – ISSN : 1298-9401 Directeur de la publication : Michel Brault Comité d’orientation : Gérard Pelhâte ; Claudine Faure ; Robert Caldayroux ; Didier Cuniac ; Anne Gautier ; Rémy Guilleux ; Dominique Marmier ; éric Van Daele ; André Ricard Rédacteur en chef : Gildas Bellet Rédacteur en chef adjoint : Franck Rozé Rédacteurs : ève Dusaussoy ; Christophe Gatschiné ; Jérémy Lemière Secrétaire de rédaction : Anne Pichot de la Marandais Maquettistes : Stéphane Frit ; Delphine Levasseur Conception : agence Meanings Administration et abonnements : Marie-Christine Feugueur Tél. : 01 41 63 73 31 Imprimé sur du papier recyclé par : Imaye Graphic - 96, boulevard Henri-Becquerel - ZI des Touches - BP 2159 - 53021 Laval cedex 9 Couverture : Kristian Sekulic-iStock/CCMSA Image(s) édito : Luc Pérénom/CCMSA Image(s) La reproduction d’articles du Bimsa est subordonnée à une autorisation préalable. le bimsa Bulletin d’abonnement À retourner à CCMSA – Le Bimsa Les Mercuriales, 40 rue Jean-Jaurès 93547 Bagnolet Cedex Nom : ....................................................................................... 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TERRITOIRES …………………09-12 RENCONTRES…………………26-33 Une formation vachement bien. Contrats de prévention : reçu 25/25. Quand les générations se passent le témoin. Risque routier : les élus veillent au grain. Diabète : le dépistage sur le bout des doigts. ENJEUX………………………………13-14 Monalisa construit sa toile. DOSSIER ……………………… LE MÉDICAMENT 15-23 Il est particulier à plus d’un titre : réglementé, il ne peut être distribué que s’il a obtenu une autorisation de mise sur le marché ; actif, il est susceptible de comporter des risques ; généralement délivré sur prescription médicale, il n’est pas mis en vente n’importe où et est placé sous la responsabilité des pharmaciens. Incursion dans l’univers d’un produit d’exception. EN IMAGES…………………………34-35 Jeunes : action 2013 ! SUR NOTRE SITE WEB : d’autres articles et reportages, plus de photos et d’informations régionales. www.lebimsa.fr le bimsa septembre 2013 3 En régions LOIRE-ATLANTIQUE – VENDÉE / Concours Innov’idée 2013 La MSA Loire-Atlantique – Vendée organise un concours de prévention professionnel qui s’adresse aux salariés et aux non salariés agricoles, ainsi qu’aux entreprises agricoles des deux départements. L’objectif est de récompenser les réalisations concrètes concernant la sécurité et les conditions de travail sur l’exploitation ou dans l’entreprise. Dépôt des dossiers avant le 31 octobre 2013. Pour en savoir plus : www.msa44-85.fr Nord / © Téo Lannié/CCMSA Image(s) Prévention de l’obésité La distorsion de concurrence induite par la proximité avec les pays voisins s’accentue aujourd’hui. Elle entache le système économique et social agricole, met en péril certaines productions locales et fragilise l’entrée dans la vie active des jeunes agriculteurs. Alsace / Distorsion de concurrence Une directive de 2008 autorise les entreprises européennes à proposer des salariés intérimaires dans les autres pays de l’Union. Une situation qui impacte notamment les régions frontalières françaises, dont l’Alsace. Ces entreprises prestataires s’acquittent des cotisations auprès du pays dans lequel leur siège est établi : selon leur implantation, des écarts de salaires, des différences de niveaux de cotisations sociales et des exigences différentes en matière de protection sanitaire et sociale sont observés. Certains producteurs allemands proches du marché alsacien, qui ont recours à ces prestataires, ont ainsi 4 Septembre 2013 le bimsa toute latitude pour vendre en France à un prix défiant toute concurrence et dégager des marges. Idem pour des exploitants français qui usent de cette possibilité pour avoir des prix de revient bien moins élevés que ceux employant leurs salariés directement en France. Deuxième source d’inquiétude, les conditions sanitaires au sein de la chaîne de production. Certains pays appliquent des règles d’hygiène beaucoup moins strictes que celles en vigueur en France. Enfin, le recours à un prestataire étranger pour fournir de la maind’œuvre n’apporte que peu à la France, puisque ces entreprises s’acquittent des cotisations dans leur pays d’origine. Pour lutter contre ce phénomène, la MSA d’Alsace s’engage à davantage communiquer avec les bureaux étrangers de la lutte contre le travail illégal, à informer les exploitants français tentés par le recours à des entreprises étrangères d’intérim sur les points de vigilance et les risques encourus (voir, à ce sujet, notre article « Recourir à un prestataire de services » paru dans Le Bimsa 130 de janvier 2013), et à se mobiliser, en lien avec les filières agricoles concernées, pour tenter de faire évoluer la réglementation européenne. — Les élus de la MSA Nord-Pas de Calais se mobilisent pour des actions de prévention de l’obésité. Après une initiative, début septembre, du comité de l’échelon local de la Flandre maritime à l’occasion de la « Karyole Feest » à Hondschoote pour faire découvrir aux enfants et aux parents une alimentation saine et équilibrée, les membres du comité de l’échelon local de la Métropole Lilloise proposeront également une animation sur ce thème lors de la fête de la citrouille, les 28 et 29 septembre, à Marquillies. Au programme : dégustation de petits déjeuners équilibrés et des fruits et légumes sous toutes leurs formes. Informations sur le site : www.msa59-62.fr 1,2 million d’actifs au régime agricole au 1er janvier 2012. www.lebimsa.fr © Getty Image - imagesource/CCMSA Image(s) AIN / dES JEUNES Récompensés 12 HAUTE-VIENNE / Médiation familiale pour les familles agricoles Aider les familles agricoles à recréer du lien et à sortir des conflits familiaux, c’est l’objectif du partenariat conclu entre la MSA du Limousin et le service de médiation familiale de la Haute-Vienne, géré par l’ADPPJ (Association départementale pour la protection de la jeunesse). Les conflits familiaux peuvent entraver, dans certains cas, la conduite de l’exploitation agricole : il peut s’agir d’une séparation et de ses conséquences sur la prise en charge des enfants, de conflits intergénérationnels, de discorde dans la fratrie, du problème de la transmission du patrimoine, du partage des tâches, etc. Le médiateur familial, en lien avec les autres partenaires (centre de gestion, MSA, Chambre d’agriculture…), devra aider chacun à repenser les règles de vie, l’organisation familiale et professionnelle, et le « vivre ensemble » dans cette communauté de vie qu’est l’entreprise agricole. Par l’apaisement des tensions, la médiation familiale facilitera l’intervention des autres techniciens du monde agricole qui pourront jouer pleinement leur rôle de conseil. Article complet sur www.lebimsa.fr— C’est le nombre de groupes de jeunes primés dans le cadre du dispositif partenarial, « Projets jeunes de l’Ain », qui encourage et soutient l’initiative des jeunes du département. Cofinancé par la MSA Ain-Rhône, la Direction départementale de la cohésion sociale, le Conseil général, la caisse d’allocations familiales, le Crédit Agricole et la DPJJ, ce dispositif permet aux jeunes de faire l’expérience de l’autonomie, des réalités budgétaires, des contraintes législatives, d’une démarche citoyenne, de l’engagement… Les groupes de jeunes du département issus du milieu rural, s’ils répondent aux critères spécifiques fixés dans le cadre de l’appel à projets MSA « Mieux vivre en milieu rural », peuvent également bénéficier d’une 2e chance de financement si leur initiative est sélectionnée par le jury du concours national MSA. Article complet sur www.lebimsa.fr AUBE / Une terre de bulles tations suivront le reste de l’année, comme le « Chapiteau agricole » aux Foires de champagne, les émissions « Terres de l’Aube » diffusées sur le canal 32... Plus d’informations sur le site : www.terres-et-vignes.org — © DR Pour promouvoir l’agriculture et la viticulture de l’Aube, le collectif Ferme Aube/Terres&Vignes a décidé de lancer une campagne de communication sur son territoire. Ce groupement fédère les principales organisations professionnelles agricoles du département, dont la MSA Sud Champagne, la chambre d’agriculture de l’Aube… et différents partenaires agroalimentaires de la région. Plusieurs événements ont déjà été organisés par le collectif. « Les rencontres Agri citadines » ont permis aux agriculteurs d’aller à la rencontre des Troyens avec des animations en centre-ville, en avril dernier. « La route du champagne en fête » proposait à tous de découvrir, fin juillet, les fines bulles du terroir. D’autres manifes © MSA Gironde GIRONDE / Suicide : des « sentinelles » en formation Le suicide, on en parle parfois, mais souvent après coup, pour évoquer des tentatives ou des décès. Savoir repérer la crise suicidaire, en parler avec la personne ou simplement savoir qui avertir, comment agir… voilà le hic ! Dans le cadre du programme régional de santé, la MSA Gironde a été sollicitée par l’agence régionale de santé d’Aquitaine, pour participer au développement de deux actions : un colloque de sensibilisation et des sessions de formation de « référents/ sentinelles ». Justement intitulée « Prévenir le suicide : en parler, repérer, agir », cette rencontre a sonné le coup d’envoi, en termes de communication, du plan de prévention adapté à la Gironde. En 2013, quatre sessions de formation de 15 à 20 « référents/ sentinelles » vont être organisées sur le Libournais, le Nord Gironde, le Médoc et Bordeaux centre. Il s’agit de sensibiliser et de former des travailleurs sociaux des différentes institutions, des professionnels de santé et paramédicaux locaux, des bénévoles d’associations caritatives, des professionnels d’associations locales, des infirmières, des policiers, des gendarmes, des pompiers…, pouvant être en contact avec des personnes présentant des idées suicidaires, au repérage et à la conduite à tenir en pareille situation. Le but est d’améliorer la qualité de réponse des professionnels et des bénévoles aux personnes accompagnées, afin de diminuer d’ici à trois ans le nombre de recours à l’hospitalisation pour tentative de suicide et le nombre de décès par suicide enGironde. Si ce département est globalement moins touché par le suicide que les autres départements d’Aquitaine, le problème reste cependant important, notamment chez les jeunes jusqu’à 45 ans et sur les territoires ruraux : Libournais, Nord Gironde, Médoc. Plus d’infos sur www.lebimsa.fr — le bimsa septembre 2013 5 En régions SUD CHAMPAGNE / La solidarité pour soutenir les aidants Une trentaine d’aidants familiaux se sont retrouvés à Colombey-les-Deux-Églises, au cours du deuxième trimestre, pour une journée de répit et d’échanges. Ils sont originaires des cantons de Chaource, Chavanges, Langres, Saint-Dizier et Vendeuvre-sur-Barse. Ils ont tous participé aux différentes actions d’aide aux aidants mises en place par la MSA Sud Champagne ces dernières années. Et ils ont eu l’idée de faire tomber les barrières cantonales et départementales afin de tous se retrouver pour une journée de répit, mais aussi d’échanges et de dialogue. Tout simplement parce que les activités auxquelles ils ont participé les ont aidés, parce qu’ils ont trouvé chez les autres participants une écoute sans jugement et que des solidarités sont ainsi nées afin de résoudre ensemble des problèmes communs à tous. Sur ces cantons, les participants ont souhaité continuer à se voir. À Vendeuvre, un atelier yoga est organisé chaque semaine à la maison pour tous. Ain « L’Aincontournable » Du 20 au 22/09. Cette fête © MSA Sud Champagne À Chavanges, le groupe de parole perdure, porté par l’association « Santé et vitalité », et à Saint-Dizier, tous les participants s’impliquent activement dans l’organisation des « cafés Alzheimer ». N’en déplaise aux esprits chagrins, la solidarité et l’entraide sont visiblement des valeurs qui n’ont pas disparu, et c’est tant mieux. — ARDÈCHE DRÔME LOIRE / Nouvelle Marpa à Rémuzat Née d’un partenariat entre la MSA Ardèche Drôme Loire, le Conseil général de la Drôme et les communes de Rémuzat et des alentours, la maison d’accueil rurale pour personnes âgées (Marpa) « Les Baronnies » a ouvert ses portes le 2 septembre, après trois années de travaux. Dans un cadre exceptionnel en Drôme provençale, 24 résidents au total pourront mener un projet de vie le plus proche possible de celui de leur domicile. Située à proximité des commerces et des services, la Marpa est composée de 23 logements individuels de plainpied, aménagés pour répondre aux besoins des personnes à mobilité réduite. De type T2 pour les couples (45 m2) et de type T1 bis (33 m2) pour les personnes seules, les logements sont équipés d’un coin cuisine et d’une salle de bain avec toilettes, et disposent tous d’un accès individuel et d’une terrasse privative. Des services de restauration et de blanchisserie sont proposés pour les résidents qui le 6 Septembre 2013 le bimsa souhaitent. Une présence continue du personnel est assurée 7 jours sur 7, de 7 h 30 à 20 h 30, et un système de veille de nuit est mis en place. Un accueil temporaire à la semaine dans un logement meublé est également possible. Initiées par la MSA, ces petites structures d’accueil à taille humaine permettent la convivialité et l’indépendance en toute sécurité. Véritable interface entre le domi- cile et la maison de retraite, elles apportent les réponses à l’isolement et aux petites difficultés de la vie quotidienne dans un cadre de vie familial. Contact : Christophe Glanois, responsable de la structure (tél. : 04 26 78 37 00 et 06 49 88 47 54), est à la disposition des personnes intéressées pour les accueillir et leur faire visiter ce nouvel établissement. — agricole à ciel ouvert, cadre de la 60e finale nationale de labour, se tiendra à Ars-sur-Formans (Ain). La MSA Ain-Rhône sera présente à cette manifestation orchestrée par les Jeunes agriculteurs, pour renseigner les visiteurs sur ses différentes actions et les sensibiliser sur des problématiques liées à l’activité agricole. Plus d’infos : www.aincontournable.com et www.msa01-69.fr. — Lorraine Stan’élevage Les 21 et 22/09. À l’occasion du salon Stan’ élevage à Lunéville (Meurtheet-Moselle), la MSA Lorraine attend les visiteurs sur son pôle « santé-sécurité au travail ». www.msalorraine.fr — Alsace Saveurs et soleil d’automne Du 27 au 29/09. Pour sa sixième édition, le salon Saveurs et soleil d’automne proposera trois jours d’activités autour des métiers maraîchers, de la santé et de la découverte des saveurs de saison. La MSA d’Alsace y sera présente et proposera diverses animations pour toute la famille sur les thèmes de la nutrition et du sport. Plus d’infos sur le site de l’événement : www.saveurssoleil-automne.com — Maine-et-Loire Le temps des aidants LE 10/10. Lorsque l’on aide © MSA Ardèche Drôme Loire un proche au quotidien, il est essentiel de s’accorder des moments de répit. La MSA de Maine-et-Loire et ses partenaires proposent, le temps d’une journée, un forum gratuit et ouvert à tous. Au programme : une conférence « aider sans s’épuiser », des stands d’informations, des ateliers bien-être… En savoir plus : www.msa49.fr — www.lebimsa.fr Vie de l’institution Allocation de rentrée scolaire © Jean-Michel Delage/CCMSA Image(s) Les 35 caisses de MSA ont versé l’allocation de rentrée scolaire (ARS) à près de 87 000 familles et au bénéfice de 142 000 enfants, pour un montant global de 52,3 millions d’euros. L’ARS aide à financer les dépenses occasionnées par la rentrée scolaire des enfants âgés de 6 à 18 ans. Elle a été versée à partir du 20 août 2013. Maternité : retour chez soi en douceur 411 000 familles bénéficiaires de prestations familiales, de logement, de solidarité et/ou liées au handicap (en MSA, fin 2012) Intempéries : la MSA se mobilise Tempêtes, orages, inondations, crues… les régions du Sud-Ouest notamment n’auront pas été épargnées cette année. Les intempéries ont affecté l’ensemble du secteur agricole, avec des répercussions sur les productions, les outils de travail et les personnes. La MSA assure sa solidarité aux exploitants et aux entreprises agricoles en difficulté, et met en place des mesures pour leur venir en aide. Ainsi, à la MSA Midi-Pyrénées Sud, conseillers en protection sociale et assistantes sociales accueillent les adhérents pour les conseiller dans leurs démarches et faire connaître les dispositifs d’aides existants. Un numéro spécial pour les victimes (05 62 53 35 46) a été activé. Les chefs d’exploitation et les entreprises agricoles éprouvant des difficultés pour régler leurs charges sociales peuvent bénéficier d’un échelonnement des paiements des cotisations et d’une prise en charge de cotisations dans la limite de l’enveloppe déléguée par la caisse centrale de la MSA. La MSA Gironde propose aussi un échéancier des paiements des cotisations et un dispositif d’accompagnement et d’écoute pour les viticulteurs affectés par les violents orages de grêle. Un numéro de téléphone (05 56 01 83 63) avec interlocuteur unique leur est dédié pour une étude au cas par cas des situations. Les 20 et 27 août, l’antenne MSA de Libourne a organisé deux journées d’« accueil de crise ». La caisse a réuni ses compétences accueil, action sanitaire et sociale, et cotisations pour guider les personnes sinistrées, lors d’entretiens individuels. La MSA Gironde prend aussi en charge, dans le cadre des fonds d’action sanitaire et sociale, des mesures de type accompagnement psychologique et social, service de remplacement, déplacements... — Les rendez-vous prestations plébiscités Lancés en 2008, les rendez-vous prestations MSA prennent chaque année un peu plus d’ampleur. Ces entretiens sont réalisés dans le but de vérifier qu’un affilié à la MSA bénéficie de toutes les prestations sociales auxquelles il peut prétendre. Environ 12 000 entretiens ont été réalisés en 2012, contre 8 500 en 2011. Une réussite donc, d’autant plus que ces rendez-vous ont permis d’ouvrir plus de 9 000 droits, principalement dans les domaines de la santé (prestations en nature, carte vitale, CMU-C) et de la famille (RSA, allocations familiales…). Au-delà du succès social, l’initiative est très appréciée des pouvoirs publics qui soulignent l’originalité et l’étendue de ce service visant à assurer la plénitude des droits des assurés. © Téo Lannié/CCMSA Image(s) Testé depuis 2012 dans trois MSA (Ain-Rhône, Maine-et-Loire et Provence Azur), le service de retour à domicile se généralise progressivement à l’ensemble du réseau MSA. Chaque adhérente pourra être accompagnée d’une sage-femme libérale de son choix, à domicile, pour l’aider dans la réalisation des premiers soins et ce, dès son retour à la maison. L’occasion pour les mamans de faire aussi le point sur leur santé postaccouchement. Pour bénéficier de ce service entièrement pris en charge par la MSA, un conseiller rend visite à la maman le lendemain de l’accouchement et avec l’accord de l’équipe médicale. Il complète les formalités administratives avec l’adhérente. Plus d’infos sur www.msa.fr le bimsa septembre 2013 7 autour de nous Ces vingt dernières années, l’état de santé buccodentaire des enfants s’est nettement amélioré avec un recul sensible des caries. Mais des inégalités sociales et territoriales de recours aux soins et de santé demeurent et ce, dès le plus jeune âge (voir l’étude de la Drees, « Santé bucco-dentaire des enfants : des inégalités dès le plus jeune âge » – www.drees.gouv.fr). En 2008, huit enfants de cadres sur dix ont consulté un chirurgien-dentiste au cours des douze derniers mois, contre six enfants d’ouvriers. Et à six ans, 8 % des enfants de cadres ont déjà eu une carie, contre 30 % des enfants d’ouvriers. En métropole, 70 % des enfants de 5 à 15 ans ont eu recours au dentiste dans l’année, contre 46 % dans les DOM. Pour réduire ces inégalités, un programme de prévention a été mis en place par l’assurance maladie en 2007. Il propose des consultations gratuites à 6, 9, 12, 15 et 18 ans. Objectif : donner aux enfants l’habitude du suivi médical, éviter les problèmes dentaires qui nécessitent des traitements lourds et coûteux, et prévenir les risques graves associés à une mauvaise santé bucco-dentaire (maladies cardio-vasculaires, pulmonaires, obésité, accouchements précoces…). — 8 Septembre 2013 le bimsa Voie d’accès à l’exercice de la médecine du travail en agriculture, le diplôme de médecine agricole, délivré par l’Institut national de médecine agricole (INMA), situé à Tours, nécessite de valider le contrôle des connaissances de dix modules d’enseignement et de soutenir un mémoire de fin d’études. Organisée au choix de l’étudiant sur une durée totale d’une ou deux années, la présence aux cours dans les locaux de l’INMA n’est que de six semaines et est compatible avec la poursuite des études médicales ou d’une activité professionnelle. Destiné aux étudiants désirant exercer la médecine du travail, le diplôme de l’INMA peut aussi être une formation complémentaire pour tous les praticiens exerçant en milieu rural. Contact : Institut national de médecine agricole – 14 rue Auguste Comte – 37000 Tours – Tél. : 02 47 66 62 63 – Mél : [email protected] – Site : www.inma.fr (dossier pédagogique en téléchargement). Aidants, prenez la parole © Absolut 100/Istock/CCMSA Image(s) Devenir médecin du travail en agriculture L’association française des aidants lance une enquête nationale à leur destination, sur le thème : « Les aidants, une question privée et sociétale ». La MSA, très impliquée dans l’accompagnement des proches qui s’occupent au quotidien de personnes en perte d’autonomie et dépendantes, s’associe pour relayer cette initiative qui permettra de mieux comprendre les attentes et les messages que les aidants souhaitent faire passer auprès des pouvoirs publics et de la société en général. Les réponses fournies à l’occasion de cette enquête (qui se clôture le 14 octobre) permettront à l’association de « trouver les arguments et les mots pour sensibiliser l’opinion publique, les professionnels du soin et du prendre soin, les entreprises ainsi que les décideurs publics, sur l’importance du rôle et de la place des 8,3 millions d’aidants qui, au quotidien, accompagnent un proche ». Le questionnaire, qui peut être complété en 15 minutes, est en ligne sur le site www.aidants.fr. Les résultats seront dévoilés à l’occasion d’un colloque organisé par l’association française des aidants, le 10 décembre 2013, à Paris. — Vers une installation plus encadrée © Téo Lannié/CCMSA Image(s) © Téo Lannié/CCMSA Image(s) Inégalités bucco-dentaires chez les jeunes Les assises de l’installation se sont réunies au ministère de l’Agriculture, le 11 juillet dernier, pour faire la synthèse des consul tations régionales, dirigées par les préfets des différents territoires depuis plusieurs mois. Cette réunion devait conclure l’ensemble des assises de l’installation, mais les retours des rassemblements régionaux ont mis en lumière plusieurs points à étudier avant de proposer une réforme du système d’installation. Le rassemblement a tout de même permis de définir les grandes lignes à suivre pour aider au mieux les nouveaux agriculteurs, comme l’amélioration de l’efficacité du Plan de professionnalisation personnalisé (PPP) ou encore l’élargissement des missions des Points info installation (PII). Ces derniers assureront désormais l’accompagnement des candidats qui partent « de zéro ». Ces grandes lignes seront affinées et détaillées en septembre, lors d’une nouvelle réunion, et devraient s’inscrire dans la loi d’avenir agricole. — www.lebimsa.fr Photos : Franck Rozé/Le Bimsa Territoires Une formation vachement bien L’agriculture recrute − on le sait − mais ne trouve pas toujours chaussure à son pied. Pour répondre aux besoins de qualification que réclame la filière polyculture élevage, la MSA de Picardie et ses partenaires forment depuis quatre ans des salariés compétents. Retour sur une success-story. A « u début, on me disait que ça n’allait pas le faire… Et puis, finalement, je me débrouille. Aujourd’hui, je suis opérationnel. Je n’ai que des compliments. Mon maître de stage me dit que je ferais un très bon vacher, par exemple. » À 38 ans, Loïc Belleperche, ancien soudeur, a dit « stop » à l’industrie. Sa réorientation professionnelle, il a choisi de la mener à la ferme (à droite sur la photo ci-dessus, en compagnie de Vincent Frété, exploitant, et d’un autre stagiaire). Loïc fait partie des huit stagiaires de la 8e session de formation RCC, pour « reconnaissance convention collective », un nom de code qui souligne d’emblée une de ses principales qualités. Ce n’est donc pas la seule. Née dans la Somme, sur l’arrondissement de Montdidier, elle s’avère être le fruit particulièrement abouti d’un partenariat très actif entre les organisations professionnelles agricoles (OPA) et Pôle emploi. Pour comprendre, retour aux sources. Émile Foirest, délégué MSA du 3e collège (employeurs de main-d’œuvre agricole) et président du service de remplacement de la Somme, explique : « On a un problème récurrent de qualification. » En agriculture, le département est de ceux où les employeurs rencontrent le plus de difficultés à recruter. En 2013, il vient en quatrième position nationale, avec 63 % des projets de recrutement jugés difficiles, derrière le bimsa septEmbre 2013 9 territoires Mayotte, l’Essonne et le Doubs (86 %) (1). Dès 2007, l’élu et le conseiller Pôle emploi de Montdidier, Laurent Donnet, après avoir proposé de travailler sur le sujet à Najat Ezzahar, conseillère sociale du service action sanitaire et sociale de la MSA de Picardie, et Patrick Jacob, responsable de la relation avec les élus, montent un groupe de travail en association avec Antoine Roisin et Claire Lobbé, chargé de formation et chargée de mission emploi de la Chambre d’agriculture de la Somme. La vocation de ce dernier est de mettre en adéquation l’offre et la demande dans le secteur agricole. Un tiers des offres d’emploi formulées par les exploitants ne sont pas satisfaites en raison d’un manque de qualification des salariés. Enseigner in situ Pour mener au mieux sa mission, le groupe réunit d’autres acteurs indispensables du monde agricole : la FDSEA (fédération départementale des syndicats d’exploitants agricoles), le Fafsea (fonds national d’assurance formation des salariés des exploitations et entreprises agricoles) et l’Asavpa (association de salariés de l’agriculture pour la vulgarisation du progrès agricole). Ce ne sera pas de trop. Chacun apportera sa pierre à l’édifice. Car les freins à la réalisation auraient pu avoir raison de la formation. Le premier d’entre eux, condition sine qua non pour faire adhérer à la démarche tant les employeurs que les salariés : la reconnaissance au titre de la convention collective des exploitations Une rigueur constante Les élus locaux de la MSA et ceux de la FDSEA ont fortement accompagné ce projet, et il faut signaler qu’il y a eu un excellent partenariat entre les OPA et avec Pôle emploi. Au préalable, les enquêtes menées sur le terrain ont permis de monter une formation très concrète : on apprend le matin et on met en application l’après-midi. On est parvenu à convaincre les centres de formation de se déplacer sur le terrain et ils sont venus main dans la main. On a responsabilisé les agriculteurs locaux en les impliquant et cela a fait tache d’huile. De part et d’autre, la rigueur a été constante. Pour les employeurs, désormais, trouver un salarié qualifié qui soit tout de suite opérationnel, ce n’est plus le mouton à cinq pattes. Émile Foirest, élu de la MSA. agricoles de polyculture et d’élevage, et des entreprises de travaux agricoles et ruraux du département de la Somme. C’était là l’une des attentes exprimées par les uns et les autres dans le diagnostic partagé effectué par l’ensemble des partenaires en amont : « Un niveau de compétence. » Soit une formation qualifiante, garantissant un savoir-faire, d’une part, un niveau de rémunération, d’autre part. La formation donne accès à un emploi spécialisé de niveau II (coefficient 2.2). « Pour appuyer la demande de reconnaissance convention collective [auprès de la commission paritaire mixte départementale de la Direccte], nous sommes passés par le comité d’orientation emploi-formation de la Chambre d’agriculture de la Somme », indique Thomas Quennehen, juriste emploi à la FDSEA. De là à penser que le tour est joué… loin s’en faut. Pour monter une formation, il faut des formateurs. « Oui », répondent-ils de concert, qu’ils soient issus du public ou du privé. Maison familiale rurale, lycée agricole et centre de formation professionnelle et de promotion agricoles (CFPPA) se donnent la main pour prodiguer un enseignement de neuf semaines au cœur même des exploitations. Ce sont les formateurs qui viennent aux stagiaires et non l’inverse. Antoine Roisin se charge de coordonner les interventions des différents centres de formation sur le terrain. Les sessions sont modulables en fonction du secteur où elles se déroulent (plaine ou élevage). Elles jouissent également d’une grande Photos : Franck Rozé/Le Bimsa Ici, dans la plaine, les stagiaires apprennent la conduite du matériel et le travail du sol. Des compétences indispensables qu’ils pourront mettre à profit sur le marché de l’emploi. Jean-Pierre Bonart est l’un des deux exploitants qui ont accepté d’accueillir les stagiaires de la formation RCC sur leur ferme support. Retrouvez son témoignage et celui de Vincent Frété sur notre site. 10 septembre 2013 le bimsa www.lebimsa.fr souplesse, en fonction des conditions météorologiques, par exemple. La ventilation est la suivante : sept semaines sur une exploitation et cinq modules (travail du sol, récolte, préparation et application des produits, conduite et entretien courant du matériel, élevage) ; deux semaines en stage chez un exploitant. Le tout pour un total de 350 heures. Plus on avance, plus on envisage les aspérités. Si l’on veut enseigner in situ, il faut que le terrain s’y prête. Vous en connaissez beaucoup, vous, des agriculteurs qui sont prêts à confier leurs bêtes et leur matériel au premier quidam venu, tout stagiaire soit-il ? Faites l’expérience avec votre propre véhicule : imaginez qu’un moniteur d’autoécole vous propose de l’emprunter pour une petite séance d’apprentissage avec un novice de la conduite. Alors ? Eh bien ! ça se trouve pourtant. Premièrement, parce que les délégués de la MSA sont là. Et si Colette Fournier, élue du 1er collège, n’a pu accueillir de stagiaires cette fois-ci, pour raisons personnelles, elle s’est démenée pour se trouver un « remplaçant » en la personne de Vincent Frété, exploitant en polyculture élevage à Béthencourt-sur-Mer. Et, deuxièmement, parce que les garanties légales sont là : les centres de formation sont assurés pour tous dommages corporels ou matériels. Par ailleurs, les parcelles mises à disposition pour les travaux de labour et de semis sont enregistrées sous le code « AU » (autres utilisations) dans le cadre des déclarations PAC. Encore un petit détail qui aurait pu gêner le dispositif. Et enfin, pour monter une formation, il faut des stagiaires. Et pas n’importe lesquels, pour ainsi dire. « Ce n’est pas une formation offerte, souligne Patrick Jacob, responsable de la relation avec les élus de la MSA de Picardie. Tout repose sur la motivation ! » Accessible aux salariés en poste, aux saisonniers, aux jeunes diplômés de l’agriculture et aux demandeurs d’emploi, elle nécessite cependant une sélection des candidats, via un parcours de réunions collectives et d’entretiens individuels (lire ci-dessous). Environ 80 salariés ont suivi la formation RCC à ce jour : 75 % ont trouvé un travail en CDI ou en CDD au sortir des sessions, soit 52 % dans le secteur agricole et 23 % dans un autre secteur. — Franck Rozé (1) Chiffres provenant de l’enquête « Besoins en main-d’œuvre » (BMO) de Pôle emploi : www.bmo.pole-emploi.org Ne pas choisir l’agriculture par défaut Pour optimiser les candidatures, une sélection est effectuée. Après une communication auprès des partenaires (les agences locales de Pôle emploi, les Missions locales, les associations d’insertion...), les postulants sont conviés à assister à une réunion d’information collective. Antoine Roisin, chargé de formation de la Chambre d’agriculture, Simon Merceille, président de l’Asavpa, et Laurent Donnet, conseiller Pôle emploi, présentent le contenu de la formation, les outils pédagogiques et le déroulement. À l’issue de cette séance, ne restent que ceux qui se déclarent intéressés. Tous sont reçus par un conseiller Pôle emploi en entretien individuel (motivation, attrait pour le secteur, expérience). Un groupe de 10 à 15 personnes est ainsi constitué. Ce dernier participe alors à l’« Avenir en soi », un programme d’accompagnement proposé par la MSA. « Beaucoup de demandeurs d’emploi choisissent l’agriculture par défaut », constate Patrick Coevoet, conseiller social de la MSA de Picardie et co-animateur avec Najat Ezzahar d’« Avenir en soi ». « Il s’agit de vérifier qu’ils sont prêts à s’engager dans cette formation. Pendant six jours, on va partir de leur expérience pour identifier leurs ressources et leurs compétences techniques et transversales, comme la ponctualité ou l’esprit d’initiative, par exemple. Puis on leur explique comment les mettre au service de leur projet professionnel. Lors de la dernière session d’« Avenir en soi », nous avons reçu onze personnes. Quatre d’entre elles se sont engagées dans la formation RCC ». — Photos : Franck Rozé/Le Bimsa Depuis le début des sessions, environ 80 salariés ont suivi la formation qualifiante Reconnaissance convention collective (RCC). Lors de la dernière, ils étaient huit, âgés de 17 à 55 ans. Des membres du groupe de travail : Eugénie Vasseur, animatrice départementale du service de remplacement en agriculture de la Somme et coordinatrice régionale ; Patrick Coevoet, conseiller social de la MSA de Picardie ; Patrick Jacob, responsable de la relation avec les élus de la MSA de Picardie ; Émile Foirest, élu de la MSA ; Thomas Quennehen, juriste emploi à la FDSEA ; Colette Fournier, élue de la MSA ; Antoine Roisin, chargé de formation de la Chambre d’agriculture de la Somme. le bimsa septembre 2013 11 territoires iLS ONT DIT Portraits de stagiaires Loïc Belleperche a 38 ans. Détenteur d’un CAP serrurier métallier, il a travaillé 19 ans dans l’industrie, mais c’est un amoureux de la nature. Et plutôt du genre motivé. Pendant sa formation, il honorera avec ponctualité les traites bien matinales, non sans avoir absorbé en scooter les quelque 30 kilomètres d’asphalte qui séparent Abbeville de Béthencourt-sur-Mer. « Dans mon métier d’origine, il n’y a plus trop de boulot par ici. J’avais lu dans Le Courrier Picard une offre de formation en machinisme, au lycée agricole d’Amiens. Cela ne me convenait pas mais c’est là qu’on m’a donné les coordonnées téléphoniques d’Antoine Roisin. Grâce à cette formation, je sais maintenant tout faire, de la traite aux réglages des machines. C’est vrai qu’en huit semaines, c’est un peu du bourrage de crâne. Mais comme il y a une bonne entente entre les stagiaires et avec les formateurs, on apprend bien. Je me suis inscrit à la Bourse d’emploi de la Chambre d’agriculture et au service de remplacement de la Somme. Cet été, je suis déjà embauché pour la moisson. » Clément Dupont accumule depuis une dizaine d’années les petits contrats dans l’agriculture. À 26 ans, il sait déjà conduire un tracteur (préparation de champ, labour, semis, moisson). Issu d’une famille d’agriculteurs − oncles et grands-parents − il est aussi titulaire d’un BTA gestion de la faune sauvage, ce qui lui a permis de travailler pendant quatre ans à la fédération des chasseurs de la Somme et durant un an à l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS). Mais les débouchés restent compliqués. Après deux ans passés à osciller entre demandeur d’emploi et saisonnier, sa conseillère Pôle emploi lui a proposé la formation RCC. « C’est une reconnaissance par le diplôme de mes acquis dans la profession. Les différents modules me permettent principalement de réviser mes connaissances. Sauf sur la préparation et l’application des produits ou certains réglages de machine où j’ai plus à apprendre. Le fait de passer le Caces 8 [Certificat d’aptitude à la conduite d’engins en sécurité catégorie 8] est également un plus. » Ci-dessus, à gauche, Romain Fayeulle, enseignant à la MFR de Villers-Bocage (Somme) et agriculteur dans l’Oise, prodigue quelques conseils aux stagiaires avant de partir dans la plaine. 12 septembre 2013 le bimsa Photos : Franck Rozé/Le Bimsa Sur les sept semaines passées en exploitation, les stagiaires vont étudier le travail du sol, la récolte, la préparation et l’application des produits, la conduite et l’entretien courant du matériel, et l’élevage. ▶ Patrick Jacob, responsable de la relation avec les élus de la MSA de Picardie. Le coût de la formation et les salaires des stagiaires sont pris en charge par le Fafsea pour les salariés en CDI ou en CDD et par Pôle emploi pour les demandeurs d’emploi dont le projet professionnel a été validé par un conseiller. La MSA finance une partie des frais de déplacement des stagiaires et les déjeuners, avec l’Asavpa. L’exploitant qui accueille la formation est indemnisé par la Chambre d’agriculture. L’évaluation finale est assurée par un jury composé de deux employeurs de maind’œuvre et de deux salariés. Chaque candidat est évalué pendant une heure environ sur une exploitation. ▶ Eugénie Vasseur, animatrice départementale du service de remplacement en agriculture et coordinatrice régionale. Les salariés qui suivent la formation constituent un vivier de main-d’œuvre. On propose à tous de s’inscrire au service de remplacement. C’est pour eux une chance supplémentaire d’être embauchés par nos adhérents. Ceux qui ont choisi de le faire ont rapidement été placés. ▶ Antoine Roisin, chargé de formation de la Chambre d’agriculture de la Somme. Il y aura probablement une formation RCC 2. Le Fafsea a lancé les appels d’offres. Deux contrats de qualification professionnelle devraient se mettre en place : agent de service de remplacement et salarié d’exploitation en polyculture (niveau III). Le tout sera bien sûr soumis à la validation des partenaires sociaux. ▶ Romain Fayeulle, enseignant à la MFR de Villers-Bocage et agriculteur dans l’Oise. La formation sur le terrain est un avantage pour les stagiaires : ils acquièrent d’emblée une expérience. Pour nous, formateurs, se déplacer est aussi une façon de montrer notre motivation. www.lebimsa.fr enjeux Monalisa construit sa toile Le 12 juillet 2013, Jean-François Serres, secrétaire général de l’association les petits frères des Pauvres, a remis à Michèle Delaunay, ministre déléguée en charge des Personnes âgées et de l’Autonomie, le rapport Monalisa. La « mobilisation nationale contre l’isolement social des âgés » est en marche… Dépréciation de soi, sentiment d’inutilité, accélération de la perte d’autonomie, pensées suicidaires… l’isolement social et la solitude font des ravages chez certaines personnes âgées. En réponse, la ministre Michèle Delaunay a créé le collectif Monalisa (MObilisation NAtionale contre L’Isolement Social des Âgés). Il comprend une trentaine d’associations et d’organismes engagés dans la lutte contre l’isolement, parmi lesquels la MSA. Objectif : déployer le bénévolat, faire de la lutte contre l’isolement des âgés un axe majeur de l’implication citoyenne, mettre en cohérence les actions menées et assurer le maillage territorial. Car « lutter contre l’isolement, c’est prévenir la dégradation physique et psychique des personnes », déclare Michèle Delaunay. C’est aussi alléger le coût que représentent la perte d’autonomie et la © Ève Dusaussoy/Le Bimsa Trois millions de retraités auraient une vie sociale très restreinte (source Cnav 2013) et 24 % des plus de 75 ans sont aujourd’hui touchés par l’isolement (étude publiée par la Fondation de France en 2013). grande dépendance pour la sécurité sociale. Ces six derniers mois, le groupe Monalisa, animé par Jean-François Serres, s’est réuni une dizaine de fois pour émettre des propositions concrètes. Développer l’implication citoyenne Le rapport lance un appel à la solidarité entre citoyens et au déploiement du bénévolat dans la lutte contre l’isolement des personnes âgées. « L’engagement pour l’intérêt général fait partie de notre responsabilité de citoyen », rappelle Martin Hirsch, président de l’Agence du service civique. JeanFrançois Serres insiste sur l’importance de la fraternité et des liens de proximité, indispensables à la cohésion sociale. La création d’« équipes citoyennes », à partir de septembre 2013, permettra aux bénévoles de s’associer, de travailler en complémentarité avec les professionnels et d’agir sur le terrain, au plus près des personnes isolées, pour leur apporter un soutien. L’accompagnement des aînés peut également entrer dans le cadre du service civique. Une belle occasion de créer des liens de réciprocité entre générations. L’an dernier, 2 000 volontaires ont eu des missions en rapport avec les personnes âgées. Messaouada, volontaire en service civique, s’est engagée dans le programme « Une visite, un sourire » d’UnisCité. Avec son binôme, elle rend visite à des personnes âgées et leur propose un cocktail 100 % vitalité : jeux, sorties culturelles, ateliers culinaires, jardinage, manucure… sans oublier l’initiation aux nouvelles technologies. Faire cause commune « Il n’y a pas aujourd’hui, concernant la lutte contre l’isolement, d’espace de coopération où construire les modes d’intervention de façon stratégique », indique JeanFrançois Serres. le bimsa septembre 2013 13 enjeux La MSA apporte sa touche Dès le début, la MSA s’est impliquée dans le travail de réflexion et de concertation de Monalisa. Elle a même piloté avec la Cnav deux des quatre ateliers qui ont 14 septembre 2013 le bimsa « l’engagement pour l’intérêt général fait partie de notre responsabilité de citoyen » abouti à la définition des grandes lignes des actions à lancer : le premier sur la définition du label et les modalités de partenariat avec le ministère, le second sur le modèle économique et les partenariats financiers du programme. Au cours des réunions du groupe Monalisa, la MSA a insisté sur la notion de diagnostic territorial partagé. Identifier, au préalable, les zones dépourvues d’actions, d’associations de retraités et où les acteurs de proximité sont peu nombreux, permet par exemple de déterminer des territoires prioritaires et de développer des dispositifs qui sont en adéquation avec les réalités et les actions déjà engagées. Une nécessité selon la MSA. Par ailleurs, les chartes territoriales des solidarités avec les aînés, initiées par la MSA, ont retenu l’attention de Michèle Delaunay. Elles ont pour vocation de lutter contre l’isolement, en développant les solidarités et les services autour des aînés sur les territoires ruraux les plus isolés : prévention santé, accès aux soins, mobilité, aide aux aidants, hébergement… — Ève Dusaussoy Solitude et solidarité © Ève Dusaussoy/Le Bimsa Avec Monalisa, chaque groupe fait partie d’un seul et même réseau. Les actions menées jusqu’à présent de façon distincte sur les territoires convergent, donnant lieu aux échanges de bonnes pratiques. Cette mobilisation favorisera l’intelligence collective et l’émergence de nouvelles équipes citoyennes dans des lieux vides de toutes initiatives solidaires ou auprès des personnes difficiles à atteindre du fait de leur situation spécifique de fragilité, de marginalisation ou d’exclusion. Au niveau national, le rapport prévoit la promotion d’une « charte Monalisa » pour favoriser et valoriser les initiatives, et sécuriser les partenariats. « Le label, je l’espère, va rassurer, encourager et donner envie de s’engager », déclare Michèle Delaunay. Pour l’heure, le collectif se donne deux objectifs : créer une association Monalisa et un comité national de suivi pour le printemps 2014, afin d’inscrire la mobilisation dans la durée et d’assurer le pilotage entre implication citoyenne et politique publique. Et pour sa pérennisation, Monalisa est inscrite dans le Plan de lutte contre la pauvreté et pour l’inclusion sociale, et dans le Plan Villes du gouvernement. Michèle Delaunay intégrera les préconisations aux réflexions qu’elle conduit sur la loi d’adaptation de la société au vieillissement, prévue à la fin de l’année. Des binômes bénévoles/personnes âgées témoignent. Au niveau local, les initiatives sont variées et montrent que les bénévoles sont des vecteurs de lien social essentiels. Elles sont portées par des associations comme les petits frères des Pauvres, la Croix-Rouge, Unis-Cité, les centres sociaux et socioculturels. Chantal, bénévole aux petits frères des Pauvres, rend visite chaque semaine à Germaine, 101 ans. Elles se retrouvent pour papoter autour d’un thé et savourer des petits gâteaux. « Cette relation m’apporte beaucoup. Il y a un véritable échange amical et fraternel qui s’est créé entre nous. » Une amitié réciproque et une attention envers l’autre qui se révèlent très protectrices. Madeleine, accompagnée depuis huit ans par des bénévoles, apprécie ces instants de compagnie : « Je suis seule, je n’ai pas d’enfant. Ces visites sont salutaires pour mon équilibre psychique. Elles me procurent du bienêtre et m’aident à garder ma dignité. » Les bénévoles prêtent une oreille attentive et bienveillante aux seniors et les aident pour les tâches quotidiennes. Ils ont aussi une mission d’alerte et sont les porte-parole de ces personnes parfois oubliées de leur famille et dont les amis disparaissent peu à peu. Quant aux seniors, ils apportent aux accompagnants leur expérience et un certain recul sur la vie. Ils endossent même parfois le rôle du grand-parent absent. Ahmed, lui, a appris à utiliser la tablette et Internet grâce aux ateliers organisés pour les seniors par le Relais 59. Il lit désormais le journal en ligne et ne se sent plus déconnecté du monde extérieur et de celui de ses enfants. Les haltes répit détente Alzheimer, créées par la Croix-Rouge, prennent en charge, deux après-midis par semaine, des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer, afin d’offrir aux aidants un moment de liberté. « Après une période d’isolement social, j’ai découvert dans cette structure des personnes dans la même situation que moi. On m’a écouté, on m’a compris et cela a été un immense soulagement », témoigne Gérard, dont la femme est atteinte de cette pathologie. www.lebimsa.fr Dossier Le médicament © Kristian Sekulic-iStock/CCMSA Image(s) Il est particulier à plus d’un titre : réglementé, il ne peut être distribué que s’il a obtenu une autorisation de mise sur le marché ; actif, il est susceptible de comporter des risques supérieurs aux bénéfices ; délivré en officine généralement sur prescription médicale, il est placé sous la responsabilité des pharmaciens. Le médicament relève en outre d’un mode de financement spécifique avec une prise en charge possible par les organismes de protection sociale, c’est-à-dire la collectivité. En raison de la part qu’il occupe dans les comptes de l’assurance maladie et des écarts de prix entre pays européens, son financement est susceptible d’être remis en cause et diverses mesures visant à en réduire le coût pour la collectivité ont été prises au fil des ans : baisse de prix, substitution générique, remboursement adapté au service médical rendu, franchises médicales et, plus récemment, tiers payant contre générique. Incursion dans l’univers d’un produit d’exception. le bimsa septembre 2013 15 Dossier Le médicament En prescription surveillée L’affaire du Mediator® a entraîné un déploiement de nouvelles mesures pour assurer la sécurité des patients, notamment avec la loi n°2011-2012 publiée au Journal officiel en décembre 2011. De la conception du médicament à sa mise sur le marché, en passant par les déclarations d’effets secondaires, un réel maillage se met en place pour éviter au maximum les risques, le tout chapeauté par l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM). A vant de v en i r soulager votre mal de tête ou vos douleurs lombaires, le médicament vit un véritable parcours du combattant qui dure souvent plus de dix ans. Comme point de départ, il y a évidemment la volonté de soigner une maladie. Et pour ce faire, les laboratoires passent par une étape de recherche exploratoire au cours de laquelle plus de 10 000 molécules sont identifiées puis, après choix industriel, une centaine testées en laboratoire et ensuite sur l’homme au cours d’études cliniques encadrées. Quand l’une d’entre elles est sélectionnée, le laboratoire dépose le brevet pour protéger l’innovation liée à cette molécule jusqu’à 20 ans maximum. L’ANSM a pour mission de vérifier que le médicament est conforme au cahier des charges, notamment sur la composition, le conditionnement et l’étiquetage, et s’il apporte plus de bénéfices que de risques. Les étapes avant mise sur le marché com portent trois phases. La première est réalisée en laboratoire, la deuxième sur un petit nombre de volontaires sains pour juger de la sécurité du médicament. La troisième est effectuée sur des groupes de malades. Cette dernière phase permet de faire des 16 septembre 2013 le bimsa essais comparatifs entre le médicament à tester et un placebo ou même avec un médicament déjà connu notamment avec un processus de double aveugle ; dans ce cas, patients, malades et prescripteurs ne savent pas si c’est le médicament ou le placebo qui est testé. Cette phase peut concerner des milliers de patients. Un comité de surveillance et de suivi peut, si besoin, décider de l’arrêt des tests d’un médicament. Après les essais cliniques, la phase admi nistrative débute et peut parfois durer plusieurs années. Une fois l’autorisation de mise sur le marché obtenue, le médi cament peut être commercialisé mais ne sera pas remboursable par l’assurance maladie. Pour que le médicament soit éventuellement pris en charge, son dossier doit être examiné par la commission de la transparence (CT) à la Haute autorité de santé (HAS) qui va déterminer l’intérêt pour la collectivité de l’admission de ce médicament au remboursement, grâce à plusieurs critères : le service médical rendu (SMR) de ce médicament (gravité de l’affection traitée, intérêt pour la santé publique...) et l’amélioration du service médical rendu (ASMR). En fonction de cette appréciation, le taux de remboursement du traitement par la sécurité sociale est fixé. Son prix de vente est ensuite négocié par le comité économique des produits de santé (CEPS) avec le laboratoire pharmaceutique qui le commercialise. Enfin, après toutes ces étapes, le médicament est inscrit sur la liste des spécialités pharmaceutiques remboursables (publication au Journal officiel) et peut être proposé aux patients. Le médicament vit un véritable parcours du combattant qui dure souvent plus de dix ans Le suivi des médicaments se poursuit tout au long de leur commercialisation. Ainsi, à tout moment, l’agence peut décider la suspension ou le retrait de leur autorisation de mise sur le marché. Stop aux conflits d’intérêts Les différentes agences sanitaires, telles l’ANSM et la HAS, tentent de prévenir les conflits d’intérêts entre professionnels de la santé, membres des diverses commis sions intervenant dans ce processus, et laboratoires. À cet effet, les articles 1 et 2 de la loi n° 2011-2012 demandent à tous ces acteurs de déclarer les liens poten tiels qu’ils ont pu avoir avec l’industrie pharmaceutique durant les cinq années précédant leur prise de fonction. L’objec tif est évidemment d’éviter un nouveau scandale comme celui du Mediator®, en menaçant de sanctions pénales les relations qui pourraient induire des biais de pres cription. Médicament antidiabétique, le www.lebimsa.fr © Daniel Eugène/CCMSA Image(s) Mediator® a été notamment prescrit à des patients comme coupe-faim ; il a engendré des insuffisances cardiaques chez certains et a été interdit définitivement en France depuis 2010. Effets secondaires, ayez le bon réflexe La loi s’attache aussi à développer la pharmacovigilance. Cela permet notam ment de signaler à l’ANSM tous les effets indésirables qui pourraient être liés à un médicament. Auparavant, seuls les pro fessionnels de santé pouvaient réaliser cette déclaration. Depuis la loi d’octobre 2011, la déclaration peut être faite par toute personne. Ainsi, pour prévoir au mieux les risques sanitaires, les patients peuvent désormais signaler à n’importe quel moment un effet secondaire gênant lié à leur traitement. Il suffit de s’adresser à un professionnel de santé ou de télécharger un formulaire via le site de l’ANSM (http://ansm.sante.fr/). Pour être entièrement considéré, le patient doit joindre des informations sur son âge, son traitement, son sexe, etc. Que déclarer ? Les effets indésirables ressen tis par soi ou par un proche et dont l’origine pourrait être la prise d’un médicament. Quand et comment ? Dès le premier doute d’effets secondaires non répertoriés dans la liste de la notice, via le formulaire dis ponible sur le site de l’ANSM ou sur papier libre. Ce formulaire est à envoyer au centre régional de pharmacovigilance (CRPV) dont le patient dépend géographiquement. Si cela vous arrive, vous pouvez demander à vous faire aider par votre pharmacien pour ces démarches. Les e-pharmacies débarquent Il est désormais possible de se procurer des médicaments, disponibles sans pres cription médicale obligatoire, sur Inter net : un commerce strictement encadré en France avec, pour toile de fond, le monopole du pharmacien qui garantit l’imperméabilité du circuit de distribution français. En effet, afin de garantir la sécu rité sanitaire des Français, la vente sur Internet n’est possible que si le site est lié à une pharmacie autorisée sur le territoire national. La vigilance s’impose en effet car la qualité et la sécurité des médicaments achetés sur un site non autorisé ne sont pas garanties. Selon l’Organisation mon diale de la santé (OMS), environ la moitié d’entre eux sont des contrefaçons : falsifiés, ils sont inefficaces (absence de substance active), voire dangereux. Dans notre pays, depuis le 12 juillet 2013, 35 e-pharmacies autorisées proposent anti-douleurs, antitussifs ou encore trai tements contre le rhume. Au total, plus de 4 000 produits non soumis à prescription obligatoire — dont l’Agence du médica ment estime qu’ils peuvent être utilisés sans intervention d’un médecin pour le diagnostic, l’initiation ou la surveillance d’un traitement — sont susceptibles d’être proposés à la vente en ligne. La liste des 35 sites agréés — tous obligatoirement ratta chés à une pharmacie d’officine installée en France — est consultable sur les sites des Agences régionales de santé (ARS), du conseil de l’ordre des pharmaciens et du ministère chargé de la Santé. — Jérémy Lemière En savoir plus http://www.assemblee-nationale.fr/13/ dossiers/renforcement_securite_sanitaire_ medicament.asp (lecture définitive de la loi en décembre 2011). le bimsa septembre 2013 17 Dossier Le médicament Mode d’emploi et précautions Une mauvaise consommation de médicaments peut entraîner des conséquences pour la santé. Leur bon usage s’impose, notamment pour les personnes âgées. À chacun d’être vigilant. Pour soi et pour son entourage. L « es médicaments, ne les prenez pas n’importe comment » : telle était la signature de la cam pagne nationale d’information et de sensibilisation, menée en 2012 par le ministère chargé de la Santé. Ce message est toujours d’actualité : le médicament n’étant pas un produit comme les autres, il ne doit pas être banalisé. En effet, pour être efficace, c’est-à-dire pour traiter, soulager ou prévenir une mala die, il est composé d’une ou de plusieurs substances actives et d’excipients qui ont des effets sur l’organisme. Ce n’est donc pas un produit anodin. Il est fait pour soigner, mais s’il est mal utilisé, il peut être dangereux pour la santé. C’est pourquoi il est nécessaire de bien suivre son traitement. Pour cela, il faut respecter la prescription de son médecin conformément à l’ordonnance, ainsi que les conseils donnés par le pharmacien au moment de son achat. Des questions sur les nouvelles spécialités, les génériques ? Il ne faut surtout pas hésiter à interroger les professionnels de santé. C’est leur rôle de renseigner les patients. Toujours respecter la posologie Lors de la visite, il est indispensable d’indi quer à son médecin tous les traitements en cours, afin d’éviter d’éventuelles interactions avec de nouveaux remèdes. Deux médi caments utilisés simultanément peuvent en effet voir leur efficacité diminuer ou leur toxicité augmenter. Signaler égale ment ses antécédents médicaux (allergie, grossesse, opération chirurgicale, maladie chronique…) quand on consulte un nou veau médecin. Penser à lui amener ses dernières ordonnances. Il faut toujours respecter la posologie pré conisée (quantité, fréquence des prises, 18 septembre 2013 le bimsa horaires par rapport aux repas, durée du traitement…). Sinon, pris à mauvais escient, le médicament peut nuire à la santé. Par mésusage, il faut entendre soit une surconsommation, soit une sous-consommation ou bien encore un arrêt en cours de traitement. Dans tous les cas, la mauvaise observance diminue l’efficacité du traitement et peut avoir de lourdes conséquences sur la santé. Une consommation excessive de médicaments peut entraîner non seulement des effets indésirables (maux d’estomac, tension artérielle…), mais aussi un affaiblissement des effets bénéfiques, voire des addictions. Une sous-consommation est source d’échec thérapeutique. Un traitement interrompu trop tôt expose à des récidives ou à de graves complications. Quelques chiffres pour mieux cerner la problématique : la France est le premier pays européen consommateur de médi caments. 3,6 % des hospitalisations, soit 144 000 par an, sont liées aux effets indé sirables des médicaments. 10 % des admissions hospitalières de per sonnes âgées sont, pour tout ou partie, liées à un accident médicamenteux. Ces l’automédication L’automédication consiste à acheter de sa propre initiative des médicaments sans ordonnance. Ces médicaments, qui ont reçu une autorisation de mise sur le marché (AMM), sont dits de prescription médicale facultative car ils peuvent être prescrits par le médecin ou bien achetés sans ordonnance. Dans le cas de l’automédication, ils ne sont pas remboursables, parce que non prescrits. Ils ne sont pas en libre accès – contrairement à ceux vendus devant le comptoir selon une liste fixée par l’ANSM (1) – mais ils sont délivrés par le pharmacien qui s’assure qu’ils sont bien adaptés aux besoins du patient qu’il doit également conseiller. Ils sont achetés dans le but de soigner les affections bénignes de la vie courante (douleurs, fièvre, maux de tête, coups, bleus, maux de gorge, rhume, toux, diarrhée, constipation…) qui ne nécessitent pas de consulter systématiquement un médecin. Huit Français sur dix avouent y recourir. Selon l’Observatoire européen de l’automédication, celle-ci a représenté, en 2012, dans notre pays, 15,9 % des ventes totales de médicaments, ce qui est bien en deçà de la moyenne européenne (23,3 %). Un médicament vendu sans ordonnance ne signifie pas qu’il est sans danger : il peut exister des contre-indications, des interactions et des effets indésirables. Les recommandations du pharmacien permettent de lever les doutes et d’éviter les risques. Réutiliser un médicament prescrit sans l’avis d’un professionnel de santé est une pratique dangereuse pour la santé. Il en est de même pour un médicament utilisé en dehors du cadre pour lequel il a été recommandé. En cas de doute ou de questionnement, toujours demander l’avis du pharmacien car il y a un danger à s’autodiagnostiquer et à se soigner seul. Il ne faut pas non plus faire d’Internet son unique source d’information médicale. (1) Près de 400 médicaments. www.lebimsa.fr Le médicament n’étant pas un produit comme les autres, il ne doit pas être banalisé Signaler tout effet indésirable Les médicaments étant prescrits pour une raison précise, il ne faut pas les prendre dans des conditions qui paraissent identiques, sans un avis médical. Chaque traitement correspondant à un cas particulier, il ne faut pas consommer de médicaments prescrits pour une autre personne. Il ne faut ni prendre un médicament dont on n’a pas réellement besoin, ni acheter de médicaments d’avance. © Téo Lannié/CCMSA Image(s) derniers font entre 8 000 et 12 000 vic times chaque année. On estime à 13 millions le nombre de per sonnes polymédiquées, c’est-à-dire avalant au moins quatre médicaments par jour. L’observance s’impose, surtout pour les personnes âgées qui présentent plusieurs facteurs de risque : outre la prise de plu sieurs médicaments et les interactions entre eux, s’ajoutent le vieillissement des organes, la perte de mémoire, d’audition et de vue. Toute personne consommant des médi caments doit lire attentivement la tota lité des informations figurant sur la boîte et sur la notice (précautions d’emploi, contre-indications, interactions, effets indésirables…) qui doit être conservée dans sa boîte d’origine. Toujours vérifier la date de péremption avant utilisation. Pour ne pas oublier de les prendre, un pilulier peut s’avérer très utile, surtout pour les personnes âgées polymédiquées. Cela permet aussi de ne pas se tromper dans les prises. Il existe maintenant des piluliers électroniques avec alarme sonore et visuelle, que tout professionnel de santé est habilité à remplir. Si cela se produit, ne pas oublier de signaler à son médecin traitant ou à son pharmacien tout événement indésirable lié à la prise d’un médicament, même s’il parait bénin (maux d’estomac, par exemple). Depuis juin 2011, les patients sont invités à le faire eux-mêmes, en se rendant sur le site de l’Agence nationale de sécurité du médica ment (ANSM), www.ansm.sante.fr, pour y télécharger le formulaire de signalement, le remplir et l’envoyer ensuite au centre régional de pharmacovigilance (liste au dos du formulaire). Le médicament n’étant pas la panacée, il faut aussi prendre sa santé en main, en ayant une bonne alimentation, des temps de repos suffisants et une bonne hygiène de vie (trente minutes d’activité physique par jour au minimum…). — Anne Pichot de la Marandais le bimsa septembre 2013 19 Dossier Le médicament repères Au régime agricole En 2011, le régime agricole a remboursé plus de 165 millions de boîtes de médicaments délivrées en officine de ville, l’équivalent de 1 762 millions d’euros remboursés et la prise en charge de plus de 2 000 spécialités (source : Tableau de bord du médicament – Médic MSA). Depuis 2008, ces montants sont en baisse. Le prix des médicaments. Une boîte de médicaments coûte en moyen n e 10,68 euros en 2011. Ce montant varie en fonction de la date de création du médicament : s’il est « ancien », son prix moyen est de 7,59 euros, si la spécialité est récente, son coût est en moyenne de 21,32 euros. Les génériques. Ils sont beaucoup moins chers que les médicaments de marque et sont tout aussi fiables car ils contiennent le même principe actif à l’origine de l’efficacité du médicament. C’est pourquoi la MSA encourage ses assurés à accepter la substitution, un geste responsable et économique qui participe à la baisse des dépenses de santé. Ces économies peuvent servir à améliorer la prise en charge de certaines maladies et à renouveler ou moderniser les équipements dans les centres de soins. En 2011, les ventes de génériques ont représenté 32,7 % des cent premiers produits les plus prescrits. Les médicaments remboursés. Les trois premiers produits présentés au remboursement concernent le traitement du cholestérol et la prévention des accidents cardio-vasculaires (Tahor®), le ralentissement de la dégénérescence maculaire liée à l’âge ou maladie de la rétine (Lucentis®) et le traitement continu de l’asthme (Seretide®). Le Lucentis® a progressé de près de 30 % en 2011, passant de la 6e à la 2e place. — 20 septembre 2013 le bimsa 10,68 € c’est le prix moyen unitaire d’une boîte de médicaments (chiffre 2011). Des remboursements concentrés : 15 % des médicaments vendus engendrent 77,5 % des remboursements (chiffre 2011). Avec 18,5 % des prescriptions, les antalgiques à base de paracétamol seul arrivent en tête des produits les plus délivrés (chiffre 2011). 27,1 % c’est la part des génériques dans les unités prescrites, soit 44,8 millions de boîtes (chiffres 2011). www.lebimsa.fr en bref L a légitimité des médicaments géné riques n’est plus à prouver. Aussi sûrs que les médicaments de marque, plus économiques, ils ont un rôle à jouer dans la maîtrise des dépenses de santé. Le dis positif « tiers payant contre générique » permet d’inciter pharmaciens et assurés à accepter la substitution par les génériques. Le droit de substitution a été accordé au pharmacien en 1999. Celui-ci peut donc proposer au patient un produit générique si le médecin ne l’a pas exclu expressément sur son ordonnance (mention manuscrite « non substituable » en toutes lettres) et si la substitution entraîne une économie pour l’assurance maladie. Pour continuer d’encourager le recours aux génériques, des accords lient la sécurité sociale et les syndicats de pharmaciens. Dernières mesures en date : appliquer, à l’ensemble du territoire, la règle du tiers payant contre générique et garantir la stabilité de la déli vrance de la même marque de génériques pour les patients de plus de 75 ans. Développer la substi tution : après une perte de vitesse en 2011, le marché des génériques a signi ficativement progressé en 2012, permet tant une économie de près d’1,4 milliard d’euros dans les comptes de la sécurité sociale. Une montée en puissance des génériques qui fait de la substitution un levier incontournable du plan d’économies de l’assurance maladie. Les génériques sont des copies de médicaments de marque www.lebimsa.fr @ Plus d’infos sur notre site. ayant perdu leur brevet, appelés princeps. Ils sont composés du même principe actif et sont donc reconnus comme aussi effi caces ; et cela à moindre coût. Antibiotiques, antalgiques, antidiabétiques, antiulcéreux, antihypertenseurs, anti-inflammatoires, anxiolytiques... ils occupent désormais le terrain et représentent plus de 25 % du marché pharmaceutique remboursable, soit 675 millions de boîtes vendues en 2012. Bien, mais pas suffisant. En Allemagne et au Royaume-Uni, la part des médicaments génériques dépasse les 50 %. Les génériques s’im posent : cette progression en 2012 s’explique en grande partie par la géné ralisation du plan « tiers payant contre générique ». Dans le cadre de la maîtrise des dépenses de santé, cette mesure vise à encourager la consommation des géné riques, moins coûteux que les princeps. Un accord national, conclu en 2006 entre l’Uncam (union nationale des caisses d’assurance maladie) et les syndicats de pharmaciens d’officine, fixe les objectifs de délivrance des spécialités génériques. L’ave nant n° 6, publié en 2012, vient renforcer le dispositif tiers payant contre générique, en le généralisant. Il incite aussi fortement les pharmaciens à remplacer les princeps par des génériques, pour atteindre l’objectif de 85 % de substitution en 2013. Désormais, le tiers payant est réservé aux assurés qui acceptent la délivrance de médicaments génériques correspondant aux médicaments qui leur ont été prescrits. S’ils refusent, ils doivent faire l’avance des frais et se faire rembourser ensuite par leur caisse d’assurance maladie. Ils ne bénéficient donc pas du traitement électronique de la feuille de soins. Le générique devient la règle. Exception : si le médecin prescripteur appose la mention « non substituable » © Téo Lannié/CCMSA Image(s) Le tiers payant au service des génériques sur l’ordonnance. Dans ce cas, le patient bénéficie du tiers payant. Cette nouvelle mission de santé publique des pharma ciens, inscrite dans leur convention, leur permet de bénéficier d’une rémunération s’ils atteignent l’objectif de substitution de 85 %. A contrario, une officine qui réalise moins de 60 % de substitutions peut être sanctionnée par la Commission paritaire locale. Précaution supplémen taire : depuis 2012, les phar maciens doivent s’engager à assurer la délivrance des mêmes génériques pour les personnes de 75 ans et plus (la marque du produit de substitution choisie devra être maintenue lors des renouvellements successifs). Objectif : éviter les risques de confusion entre les médicaments et favoriser la bonne prise des traitements. Car bien que la loi autorise les fabricants à reproduire à l’identique l’apparence des princeps, en matière de génériques, il y en a pour tous les goûts, toutes les formes, toutes les tailles, toutes les couleurs. Les confusions sont possibles et peuvent engendrer des erreurs dans la prise des médicaments. — ève Dusaussoy le bimsa septembre 2013 21 Dossier Le médicament Anticoagulants oraux : patients sous contrôle Depuis le 1er juillet 2013, les pharmaciens d’officine peuvent accompagner les patients atteints de pathologies chroniques traités par antivitamines K. Une première étape dans la valorisation de leur engagement par de nouvelles missions de santé publique. Interview de Brigitte Bouzige, pharmacienne. 2012 organisant les relations entre les pharmaciens d’officine et l’assurance maladie. Point d’actualité avec Brigitte Bouzige, pharmacienne en zone rurale dans le Gard et vice-présidente de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO). © DR Dans quels cas les AVK sont-ils prescrits ? Quels en sont les risques ? Les anticoagulants par voie orale AVK − Préviscan®, le plus délivré, Sintrom® et Coumadine® − sont utilisés dans le traitement ou la prévention de la for mation ou de l’extension d’une thrombose [caillot dans un vaisseau sanguin] ou d’une embolie [obstruction d’une veine ou d’une artère] : cardiopathies, fibrillation auriculaire, valvulopathies, prothèses valvulaires, infarctus du myocarde… Ce sont des médicaments à marge théra peutique très étroite. Une infime dose de plus ou de moins peut faire varier la coagulation du sang. L’état du patient peut alors évoluer vers l’hémorragie ou la thrombose. L a loi « HPST » du 21 juil let 2009 portant réforme de l’hôpital et relative aux patients, à la santé et aux territoires donne de nou velles perspectives aux missions et au rôle du pharmacien d’officine. Parmi celles-ci, la participation rémunérée à l’accompagnement des patients par des 22 septembre 2013 le bimsa entretiens avec un pharmacien. Première concrétisation avec le sujet des patients atteints de pathologies chroniques trai tés par antivitamines K (AVK). Le coup d’envoi de ces entretiens pharmaceutiques a été donné le 1er juillet dernier. Leurs modalités sont encadrées par un arrêté du 24 juin 2013 qui approuve l’avenant n° 1 de la convention nationale du 4 avril On comprend la nécessité d’un accompagnement. Les patients sont-ils bien informés ? Pour ma part, j’ai déjà mené plusieurs entretiens pharmaceutiques. Les patients, plutôt âgés, s’avèrent très bien informés et conscients des risques iatrogènes. Ils sont très observants quant à la prescrip tion des médecins. Cela dit, beaucoup de choses restent à faire connaître : la totalité des patients que j’ai reçus en entretien ne possédaient ni carnet d’information et de suivi du traitement, qui permet notamment d’assurer la coordination des soins entre les professionnels de santé, ni carte à glisser dans le portefeuille, bien www.lebimsa.fr © Thierry Borrédon/CCMSA Image(s) Le pharmacien doit prévoir, dans son officine, un espace de confidentialité où il peut recevoir isolément les patients. utile, voire vitale, en cas d’accident. En outre, leur connaissance de la mesure de l’INR [International normalized ratio, un des indicateurs de la coagulation san guine] reste approximative. Ils ne savent pas trop où se situe leur valeur « cible », celle qu’on recherche pour obtenir un traitement efficace. Où se déroulent les entretiens ? Les pharmaciens ont-ils été formés pour les mener ? Dans la convention, il est clairement sti pulé que le pharmacien doit prévoir, dans son officine, un espace de confidentialité où il peut recevoir isolément les patients [article 8]. Aujourd’hui, la plupart des pharmacies sont mises aux normes pour accueillir les patients dans le cadre de nos nouvelles missions. Personnellement, je reçois sur rendez-vous. Comme convenu par le texte de loi, je dispose d’un guide Les patients, plutôt âgés, s’avèrent très bien informés et conscients des risques iatrogènes d’accompagnement des patients sous AVK et d’une fiche de suivi pour mener à bien mes entretiens. Des formations spécifiques mais non obligatoires sont proposées aux pharmaciens. Ils ont tout intérêt à l’inclure dans le cadre du DPC [développement professionnel continu]. Comment les entretiens sont-ils rémunérés ? Il est clairement indiqué dans l’avenant que le pharmacien reçoit une rémunération forfaitaire sur objectif. À savoir, « dès lors qu’il réalise au moins deux entretiens au cours de l’année civile de référence ou au moins un entretien si l’adhésion intervient à compter du second semestre de l’année ». Le montant de cette rémunération est de 40 euros par an et par patient. La déclaration de réalisation des entretiens est effectuée par télétransmission et le versement intervient au cours du premier trimestre de l’année n+1. Il faut signaler que les premiers entretiens durent de 30 à 40 minutes, les seconds environ un quart d’heure. Je précise enfin que, pour éviter tout malentendu, il est souhaitable que le pharmacien avertisse son entourage médical quand il s’engage dans le dispositif. — Propos recueillis par Franck Rozé le bimsa septembre 2013 23 FOCUS Santé L’exercice de la médecine rurale La MSA porte une attention particulière à l’installation des jeunes médecins en milieu rural. à l’heure où le gouvernement développe les contrats de praticien territorial de médecine générale, le point de vue du docteur Aurélien Vaillant, récemment installé en Côte-d’Or (Bourgogne). Pourriez-vous décrire brièvement votre secteur d’installation ? Je suis installé à Seurre, au sud de la Côted’Or, à 5 km d’une zone déficitaire. Ce village, qui compte quelque 2 700 habitants, se situe à environ 25 minutes de voiture de Beaune et 45 minutes © DR de Dijon. Je n’ai pas repris de patientèle. Je me suis associé à deux confrères quinquagénaires. Sur les six médecins de Seurre, deux ont plus de 60 ans, trois ont environ 50 ans et j’ai 33 ans. Quelques années avant mon installation, en janvier 2012, deux médecins sont déjà partis à la retraite sans être remplacés. Depuis cet été, dans un rayon de 20 km autour de Seurre, deux médecins ont pris leur retraite sans trouver de remplaçants et trois jeunes ont cessé l’activité pour raisons personnelles. J’ai un planning très chargé. Quelles raisons vous ont poussé à vous installer à la campagne ? Disons que face au manque de médecins en zone rurale, les relations avec les patients sont différentes. Avant de m’installer, j’ai eu l’occasion de remplacer à Dijon, où l’offre de soins est importante : j’y faisais plus de « bobologie » ; je subissais le consumérisme de certains patients. En zone rurale, le clientélisme est moins prégnant. J’ai remplacé pendant un an et demi mes associés actuels avant de m’installer et leur manière de travailler m’a beaucoup plu. Les types de pathologies et leurs variétés rendent l’exercice de la médecine générale en campagne très stimulant et attrayant mais aussi plus compliqué et stressant. 24 septembre 2013 le bimsa Des doutes subsistentils quant à votre choix d’exercer en milieu rural ? Oui, beaucoup : charge de travail importante ; temps de gestion administrative plus prenant que je ne l’imaginais, alors que je pensais en avoir une bonne connaissance ; peu de revenu supplémentaire par rapport à mes années de remplacement… Cependant, la permanence des soins est bien assurée grâce à la maison médicale de garde du Pays beaunois. Et les astreintes de l’hôpital local de Seurre ne sont pas trop contraignantes : une semaine sur six actuellement, la nuit et le week-end. L’isolement ne se fait pas ressentir car je travaille en cabinet. Une infirmière Asalee [action de santé libérale en équipe] se charge de l’éducation thérapeutique pour nos patients cardiaques, diabétiques et bronchitiques chroniques. Quelle connaissance des mesures incitatives avez-vous ? Bénéficiezvous d’une aide ou d’un accompagnement ? Je connaissais les aides proposées via le site de l’Agence régionale de santé mais je n’entrais pas dans les critères d’attribution. Si je bénéficiais d’une aide quelconque, je prendrais un temps de secrétariat supplémentaire afin de diminuer ma charge administrative. Avec l’augmentation du numerus clausus, dans cinq à dix ans, il n’y Rappel La caisse régionale MSA de Bourgogne est précurseur en matière de sensibilisation à l’exercice en milieu rural de la médecine. Dès 2008, elle organise des rencontres à destination des futurs professionnels de santé, en partenariat avec le conseil régional de Bourgogne. Plus d’infos sur www.lebimsa.fr aura plus de problème de démographie médicale, sachant qu’on est déjà suffisamment nombreux mais mal répartis. Je pense qu’il est également bon de s’interroger sur le soutien, voire le sauvetage, de ceux qui sont déjà installés en zone rurale, pour éviter le burn-out. Avez-vous des propositions pour inciter les étudiants à venir s’installer sur les territoires ? Il faut inciter les médecins ruraux à devenir maîtres de stage pour accueillir des étudiants et leur donner envie de venir exercer la médecine générale en milieu rural. Vous l’aurez compris : les médecins de campagne ont besoin d’un temps de secrétariat supplémentaire pour tenir le coup. Ce qui aura pour effet non seulement d’augmenter l’offre de soins mais également de créer des emplois localement. Enfin, il faut défendre l’idée d’une médecine rurale globale, incluant la prévention, la santé publique et le soin. — Franck Rozé www.lebimsa.fr Assurance ZOOM © Mary Gascho Istockphoto/CCMSA Image(s) Les chefs d’exploitation o u d’entreprise agricole ont l’obligation de s’assurer pour être couverts en cas d’accidents du travail ou de maladies professionnelles. Cette assurance accidents, l’Atexa, gérée par la MSA, les protège contre ces risques professionnels. Atexa : les plus de la MSA L’Atexa L’assurance accidents du travail des exploitants agricoles (Atexa) couvre les accidents de travail, de trajets et les maladies professionnelles. Elle est obligatoire pour les chefs d’exploitation ou d’entreprise agricole, les membres non salariés de sociétés, les mandataires de sociétés ou de caisses locales d’assurances mutuelles agricoles, les cotisants de solidarité (1) (sous certaines conditions), les aides familiaux, les associés d’exploitation et les collaborateurs d’exploitation ou d’entreprise agricole (qu’ils soient mariés, concubins ou partenaires Pacs). Sont également couverts les enfants âgés de 14 à 16 ans (ou jusqu’à 20 ans dans certains cas) participant occasionnellement aux travaux et non déclarés en tant qu’aides familiaux. Les prestations L’Atexa prend en charge à 100 % les frais médicaux, chirurgicaux, pharmaceutiques, de transport… nécessités par le traitement, dans la limite du tarif de responsabilité, et sans avoir à faire l’avance des frais. Elle verse des indemnités journalières forfaitaires en cas d’incapacité temporaire de travail (après un délai de carence de sept jours). Elle sert une rente accident du travail à partir d’un taux d’incapacité de travail de 30 % pour le chef d’exploitation ou d’entreprise et le membre de société, et de 100 % pour le collaborateur d’exploitation, l’aide familial, l’associé d’exploitation, l’enfant âgé de 14 à 20 ans et le cotisant de solidarité. Elle verse une rente aux ayants droit (conjoint, concubin, partenaire Pacs et enfants) en cas d’accident mortel du chef d’exploitation ou d’entreprise, du membre de société et du cotisant de solidarité. Elle prend en charge forfaitairement les frais funéraires. La gestion Elle est assurée par la MSA ou bien par un organisme assureur agréé. Pour adhérer à cette assurance obligatoire, les non salariés agricoles choisissent la MSA ou un assureur parmi ceux figurant dans la liste des organismes habilités par le ministère de l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et de la Forêt. La cotisation Elle est identique, quel que soit l’assureur choisi. Elle est annuelle et forfaitaire. Son montant varie en fonction du statut de l’assuré, du secteur d’activité selon le niveau de risques (sauf pour les cotisants de solidarité) et proportionnellement à la durée d’affiliation pendant l’année considérée. Les plus de la MSA En s’assurant en Atexa auprès de la MSA, les chefs d’exploitation ou d’entreprise agricole bénéficient de trois avantages : un interlocuteur unique pour toute leur protection sociale (Atexa, Amexa, prestations familiales, prévention santé, action sanitaire et sociale…) ; des formalités simplifiées (moins de démarches administratives, une seule facture, rapidité du traitement des dossiers…) ; des conseils et des solutions personnalisées pour l’amélioration de la santé, de la sécurité et des conditions de travail (voir ci-contre). L’adhésion auprès de la MSA Les chefs d’exploitation ou d’entreprise agricole ayant déjà souscrit un contrat auprès d’un assureur privé doivent dénoncer leur contrat s’ils veulent adhérer à l’Atexa auprès de la MSA. Ils ont jusqu’au 30 septembre de chaque année pour le faire et s’assurer auprès de la MSA avec un effet au 1er janvier de l’année suivante. Les nouveaux installés peuvent souscrire un contrat Atexa auprès de la MSA au moment de leur installation. Le bulletin d’adhésion est téléchargeable sur le site : www.msa.fr (1) Les cotisants de solidarité soit exploitent une superficie comprise entre 1/8 et ½ SMI, soit se consacrent à une activité agricole comprise entre 150 et 1 200 heures par an. www.msa.fr @ Plus d’infos sur le site de la MSA. Prévention des risques La MSA propose à tous ses cotisants Atexa une politique de prévention pour améliorer leurs conditions de travail, préserver leur santé et réduire les risques d’accidents. Elle est mise en œuvre par plus de 600 professionnels : médecins du travail et conseillers en prévention. — Accompagnement individuel Il prend divers aspects : diagnostic des risques et recherche de solutions, informations et conseils sur l’organisation du travail, accompagnement des projets d’aménagement ou de conception de bâtiment, appui pour la mise en œuvre d’obligations réglementaires (matériel agricole, document unique d’évaluation des risques…), documentations techniques… — Visites médicales et professionnelles Tout jeune installé peut bénéficier d’une consultation médicale et d’un diagnostic de sécurité et des conditions de travail de son exploitation. — Accompagnement collectif Les formations, les réunions d’information… sont l’occasion pour les professionnels d’échanger sur les thématiques de santésécurité au travail (SST). Préserver son dos, utiliser des produits phytosanitaires en toute sécurité, se prémunir contre les maladies transmissibles de l’animal à l’homme... sont quelquesunes des formations proposées. — le bimsa septembre 2013 25 rencontres Contrats de prévention : reçu 25/25 a MSA et le Service de remplacement de Loire-Atlantique (SR44) peuvent se féliciter. Les 25 associations de remplacement du département ont toutes signé un contrat de prévention. « C’est un petit pas pour le réseau, mais un pas de géant pour les salariés remplaçants », s’enthousiasme en fin de discours le président de SR44, Jacques Poulain. C’est aussi l’aboutissement d’un travail de près de trois ans, ponctué de séances de réflexion, de réunions, etc. Le tout dans le but de délimiter un cadre toujours plus sûr pour les salariés remplaçants. Et pour parapher ces contrats, la MSA, le SR44, l’inspection du travail et les associations se sont retrouvés à la ferme du Blanc Verger à Sucé-sur-Erdre. Du café et des idées C’est café à la main que les participants déambulent sur la ferme du Blanc Verger. L’occasion pour eux de découvrir les astuces qu’Hubert Jahan a inventées pour rendre son quotidien plus simple et plus sûr. Trois ateliers : la salle de traite, l’alimentation des animaux et le parcellaire fourmillent de trouvailles à reproduire sur son exploitation. Une promenade instructive pour les visiteurs, qui leur permet aussi de réfléchir encore et toujours à la manière de mettre en place les actions visant à assurer une sécurité maximale aux remplaçants : « Il serait plus pratique d’avoir un tableau d’informations plus petit que celui proposé », « Il ne faut jamais oublier de faire un état des lieux de tout le matériel agricole avant de passer la main au remplaçant », etc. Les idées fusent durant ce brainstorming www.lebimsa.fr Plus d’infos sur notre site. 26 Septembre 2013 le bimsa géant et proposent un aperçu du contenu des réunions précédentes. Une synergie soulignée, lors de leurs discours, par les orateurs : « Rien n’aurait été possible sans la participation de tous. » Les félicitations sont effectivement de rigueur mais chacun sait que le plus dur est peut-être à venir avec l’application de ces belles idées. Des risques identifiés Le président de la MSA Loire-Atlantique – Vendée, Jean-Marc Loizeau, a tenu à souligner l’engagement de la MSA dans le domaine de la prévention au travail. Durant les trois prochaines années, les associations signataires des contrats recevront un cofinancement de la MSA. Une aide dédiée à la mise en place d’éléments visant à diminuer les risques spécifiques au secteur, tels que les accidents liés au matériel agricole ou aux animaux. À titre d’exemple, pour prévenir les accidents lors Hubert Jahan, Le Géo Trouvetou de l’exploitation agricole Photos : Jérémy Lemière/Le Bimsa L Le salarié de remplacement intervient seul sur une exploitation et intègre une organisation qu’il ne connaît pas forcément. D’où des risques d’accidents. Pour les prévenir, la MSA Loire-Atlantique - Vendée a signé des contrats de prévention avec les 25 associations de Loire-Atlantique. Elles se sont retrouvées début juillet sur une exploitation de Sucé-sur-Erdre. Au programme de la journée : paraphe des contrats et ateliers pratiques. Reportage. Si le jury du concours Lépine passait par Sucé-sur-Erdre, nul doute qu’il s’arrêterait à la ferme de Hubert Jahan. Sur l’exploi- tation, une « foultitude » de trouvailles et d’inventions mériterait le premier prix. Du tracteur chasse-neige pour nettoyer les tables d’alimentation au balai-aspergeur pour faciliter l’entretien de la salle de traite, en passant par la cellule-abreuvoir pour nourrir le veau. Pour l’agriculteur, tout est bon pour éviter les efforts et gagner du temps : « Quand je travaille, je regarde les plus que je peux apporter sur mes outils ou sur mes déplacements et j’améliore tout ça. C’est avant tout pour ne pas user mon corps mais aussi pour pouvoir consacrer mon temps libre à des activités extérieures. » Faciliter le travail quotidien et garder du temps pour des activités extérieures, c’est aussi ce que le SR 44 et la MSA LoireAtlantique – Vendée veulent promouvoir auprès des agriculteurs. — www.lebimsa.fr © Jérémy Lemière/Le Bimsa Prévenir les accidents par des formations ou une communication plus importante entre remplaçant et remplacé” de la manipulation de bovins, les salariés remplaçants pourront suivre une formation de trois jours sur le thème du comportement animal. Autre illustration, pour aller au-devant des incidences — notamment psychologiques — liées à l’insuffisance de communication, l’association pourra prendre en charge une partie de la facture téléphonique du salarié remplaçant isolé. Au total, 14 risques d’accidents sont répertoriés et, pour chacun, plusieurs actions sont proposées pour y remédier. Une charte a été établie en collaboration entre la MSA, les quatre premières associations signataires et l’animateur du SR44 (voir encadré). « Le salarié remplaçant est très souvent jeune et manque parfois d’expérience, constate Philippe Hubert, conseiller en prévention à la MSA Loire-Atlantique – Vendée. Il est Pour une sécurité maximale Les contrats de prévention signés entre les associations de remplacement et la MSA ont pour but de diminuer les risques qu’encourent les salariés remplaçants. Au terme de plusieurs réunions de préparation réunissant quatre associations de remplacement, le SR44 et la MSA Loire-Atlantique – Vendée, les principaux dangers ont pu être identifiés : risques liés à l’utilisation d’outils agricoles dont la désileuse, à la manipulation d’animaux, à un accueil sommaire, à une insuffisance de communication, etc. Et, pour chacun d’entre eux, une solution de prévention et un accompagnement financier ont été proposés pour éviter les accidents. Résultat : une charte de plusieurs pages dédiée à la sécurité des salariés remplaçants. Les contrats de prévention ont alors pris forme avec ces quatre premières structures. Une initiative désormais étendue aux 25 associations de Loire-Atlantique. important de prévenir les accidents par des formations ou une communication plus importante, notamment entre le remplaçant et le remplacé. » Un exemple à suivre Le département Loire-Atlantique dispose d’un réseau de remplacement très important. Les 25 associations présentes sur le territoire ont notamment effectué 229 000 heures de remplacement en 2011. Ce qui correspond à 141 personnes à temps plein toute l’année. Cette présence permet d’accompagner tous les agriculteurs durant les moments difficiles, notamment lors de maladies, ou à l’occasion de vacances. Après la Loire-Atlantique, les signatures de contrats de prévention devraient s’étendre à la Vendée dans les prochaines années. « Notre but, c’est développer ce genre d’initiative sur tout le territoire couvert par la MSA Loire-Atlantique – Vendée, souligne Philippe Hubert. Et si on pouvait donner des idées aux autres associations de remplacement des autres départements, ce serait encore mieux. » Reste la difficulté de déployer cette initiative vers toutes les associations qui disposent souvent de fonctionnements très différents les unes des autres. — Jérémy Lemière le bimsa septembre 2013 27 rencontres quand les Générations se passent le témoin L © Jérémy Lemière/Le Bimsa Les enjeux des contrats de génération sont multiples : transmettre la connaissance d’un métier, d’une entreprise, mais surtout recruter un jeune en CDI et maintenir un senior dans l’emploi. La MSA Côtes Normandes s’inscrit dans cette démarche en signant quatre de ces contrats parrainés par le ministre du Travail, Michel Sapin. Les contrats de génération ont permis d’embaucher quatre jeunes en CDI et maintenu autant d’emplois seniors. es locaux de la MSA Côtes Normandes, à Caen, sont en effervescence quelques minutes avant l’arrivée du ministre du Travail. En témoignent les allées et venues à tous les étages, et les discussions animées à l’entrée du bâtiment. Mais au-delà du symbole de la venue d’un représentant de l’état, la visite sonne avant tout comme la reconnaissance d’une action menée depuis longtemps : « Cela fait plusieurs années déjà que notre politique de ressources humaines (RH) se développe autour de l’intégration des nouveaux arrivants dans l’entreprise », rappelle Brigitte David, responsable du service RH, juste avant d’apercevoir le convoi gouvernemental approcher. Cette halte dans les locaux de la MSA, Michel Sapin l’a proposée de lui-même, pour signer quatre certificats de parrainage suite à l’accord collectif « Contrats 28 Septembre 2013 le bimsa Les contrats de génération, comment ça marche ? Toutes les entreprises sont concernées mais à différents niveaux. Celles justifiant d’un effectif de moins de 50 salariés peuvent en souscrire sans accord préalable avec les représentants des salariés, pendant que les entreprises de 50 à 299 salariés peuvent conclure un accord collectif. Dans ces deux cas, l’entreprise bénéficie d’une aide financière pour embaucher en CDI un jeune de moins de 26 ans et maintenir un senior de plus de 57 ans durant trois ans. Les entreprises de plus de 300 salariés n’ont droit à aucune prime, mais ont l’obligation de s’accorder avec les représentants des salariés pour fixer des objectifs jeunes et seniors, sous peine d’une pénalité financière. de génération », signé le 24 juin 2013 dans l’entreprise. C’est dans la bonne humeur que débute la visite des lieux sous la houlette de Marie-Claire Quesnel, présidente de la MSA Côtes Normandes, et de Gilles Chandumont, directeur général. Une visite d’une heure qui respecte les séquences d’un protocole soigneusement préparé. Visite au pas de course Quelques poignées de mains plus tard, Michel Sapin, accompagné entre autres (1) du préfet de région, Michel Lalande, arpente les locaux de la MSA pour aller à la rencontre des signataires des contrats de génération. Et dans les bureaux fraîchement adoptés par les nouvelles recrues, ce sont des sourires francs, quoiqu’un peu gênés, qui accueillent un ministre du Travail ravi de côtoyer ses filleules : « Je suis heureux de parrainer cet accord. Et j’ai beau être le parrain de beaucoup www.lebimsa.fr de personnes, c’est toujours un grand plaisir d’avoir de nouvelles filleules. » S’ensuit un détour par la plate-forme de services avec explications sur son fonctionnement, avant de rencontrer les partenaires sociaux pour un retour sur la température des négociations. Un accord sans accroc Comme prévu dans le texte de loi, les contrats de génération ont fait l’objet d’une discussion entre la MSA Côtes N ormandes et les syndicats CFDT, CFTC et SUD. « L’échange s’est parfaitement déroulé », se félicite Gilles Chandumont, avant d’ajouter que « cette initiative allait dans l’intérêt de tous — et tout le monde s’en était rendu compte bien avant le lancement des discussions — et témoigne de l’exemplarité de la MSA sur la question de l’emploi ». Du côté syndical, les représentants estiment important que « les gens soient volontaires pour effectuer un tutorat » et louent les bienfaits de cet accord qui « valorise le senior avant son départ ». Des paroles qui ont satisfait Michel Sapin. Il a évoqué « le gâchis humain quand on pousse les plus âgés vers la sortie ». Les discours des différents participants et l’apposition de la signature ministérielle viennent finalement clôturer la visite. Moins Et la MSA dans tout ça… Au 30 septembre, toute entreprise de plus de 300 salariés doit avoir engagé des négociations en vue d’un accord collectif ou a minima avoir engagé un plan d’action pour les jeunes et les seniors, sous peine de pénalité financière. Et pour rester dans les temps, tous les organismes MSA justifiant de cet effectif ont engagé des négociations ou des travaux préparatoires. Mais pour l’instant, la MSA Côtes Normandes est la seule entreprise dans laquelle cette négociation a abouti. Inutile de paniquer puisque plusieurs caisses ont d’ores et déjà établi un diagnostic sur la situation de l’emploi des jeunes et des seniors dans l’entreprise, notamment les MSA Haute- Normandie, Auvergne, Sud Aquitaine, Beauce Cœur de Loire, île-de-France, Bourgogne, Grand Sud et la CCMSA. Il n’y a pas, à ce jour, d’accord de branche encadrant une démarche collective, mais un ensemble d’outils et un accompagnement sont proposés par l’institution aux organismes pour la mise en place du dispositif. d’une heure après son arrivée, l’homme d’état salue déjà l’assistance, tout en souhaitant les meilleures choses aux binômes intergénérationnels. Une courte apparition qui suffit à Lisa Hec (l’une des filleules, voir ci-dessous), pour « marquer le coup » . — Jérémy Lemière (1) Étaient également présents les conseillers de Michel Sapin, le député-maire de Caen, Philippe Duron, la vice-présidente de l’Assemblée nationale, Laurence Dumont, plusieurs députés du Calvados, le directeur de la Direccte et des médias régionaux. Marie-Claire Quesnel et Gilles Chandumont ont présenté les locaux de la MSA au ministre du Travail et à sa délégation. Lisa et François Je me suis tout de suite sentie intégrée” ment. Psychologiquement, c’est important. Mais ce tutorat qui est professionnel et social permet surtout de créer un lien inter générationnel. » De quoi laisser François partir serein à la retraite et Lisa envisager une longue carrière à la MSA. — Photos : Jérémy Lemière/Le Bimsa Lisa Hec et François Besneville font partie des bénéficiaires d’un contrat de génération. L’aîné des deux connaît bien la maison avec 38 années passées sur le site de Saint-Lô, dans la Manche, au service prestations familiales. Et depuis 2009, il assure la formation de salariés sur ces prestations. Lisa a donc naturellement rejoint l’atelier. Et malgré les 30 ans d’écart, la cohésion du duo est parfaite : « Je me suis tout de suite sentie intégrée, s’enthousiasme Lisa. C’était plus facile pour moi de me projeter dans l’entreprise en sachant que j’étais en CDI et François m’a réellement aidée. » Un constat partagé par le tuteur, heureux de pouvoir transmettre les clés du métier : « Je suis content de me dire que mon emploi ne restera pas sans remplace le bimsa septembre 2013 29 rencontres Risque routier : les élus veillent au grain A Sur les 22 aires de stockage de céréales des sept cantons du Vendômois, de curieux panneaux jaunes et noirs ont fleuri cet été. L’action, menée par les élus locaux et le service prévention de la MSA Berry-Touraine, vise à sensibiliser les agriculteurs aux risques liés à la conduite des engins agricoles au moment des moissons. u cours de ces deux dernières années, trois accidents impliquant des engins agricoles (tracteurs attelés d’une remorque en charge) et d’autres usagers de la voie publique (automobilistes, conducteurs de deux roues) ont particulièrement choqué les esprits des professionnels, l’un d’entre eux ayant entraîné le décès de deux personnes. Interpellés par ces accidents, les délégués MSA du Vendômois décident de porter une action de sensibilisation d’ampleur avec l’aide du service prévention de la MSA Berry-Touraine. Dès la 1re quinzaine de juillet, les délégués MSA des cantons de Morée, Vendôme, Selommes, Droué, Mondoubleau, Montoire-sur-le-Loir et Savigny-sur-Braye, aidés du service prévention de la MSA Berry-Touraine, mettent en place les visuels de cette campagne, baptisée « Opération silos ». Ils y restent encore jusqu’à la fin septembre, après les récoltes de tournesol et de maïs. L’objectif de cette démarche ? « Attirer l’attention des professionnels sur les risques liés à la conduite d’engins agricoles, explique Laurent Girard, délégué du canton de Selommes, notamment au moment des moissons, en leur rappelant, par des graphiques simples mais explicites accompagnés de messages courts, des règles importantes. Une vitesse à respecter, une distance d’arrêt en rapport direct avec la charge… Et puis qu’ils n’oublient pas de se rendre visibles de tous. » En parallèle, les délégués MSA veulent susciter l’attention du grand public, utilisateur lui aussi de la route, sur l’attitude à adopter par prudence à l’abord d’un engin agricole en déplacement (tracteur attelé, moissonneuse-batteuse…). « Une 30 Septembre 2013 le bimsa Raccord avec les professionnels « Cette campagne de sensibilisation portée par la MSA Berry-Touraine cor respond tout à fait à notre politique de prévention », apprécie Sarine Vichard, responsable sécurité et environnement de la société Axéréal, l’un des partenaires de l’opération avec Agri négoce et Pissier SA. En période de moisson, 200 000 tonnes de céréales sont réceptionnées par le groupe coopératif sur l’ensemble des sites concernés par l’opération. « Dans le domaine de la sécurité de nos salariés et de nos adhérents agriculteurs, toute participation à des actions de prévention des risques liés à l’exercice de leur métier nous semble judicieuse et de bon sens. « La démarche de prévention des risques liés à la conduite des engins agricoles initiée par la MSA Berry-Touraine sur sept cantons du Vendômois, et à laquelle notre groupe Axéréal s’est associé par la mise en place de panneaux de sensibilisation sur les 22 aires de réception de céréales du Vendômois, se révèle totalement complémentaire de nos propres actions. Celles-ci étaient jusqu’à maintenant essentiellement ciblées sur la protection des agriculteurs lors du transport et de l’utilisation des produits, en particulier de protection des cultures, que nous leur fournissons. » remorque en charge peut se mettre en portefeuille si le conducteur du tracteur est amené à freiner brutalement, ajoute Catherine Provendier, présidente de l’échelon local de Selommes. Il est important que chacun prenne conscience de la présence de l’autre et la respecte. Partageons la route ! » « à vide, un tracteur roule à la vitesse maximale de 40 km/h. En charge, il ne doit pas dépasser 25 km/h. Une lenteur qui peut exaspérer l’usager lambda l’amenant à un comportement imprudent ou manquant de civilité : dépassement brutal, franchissement de ligne continue, etc. Par cette campagne, nous souhaitons éveiller l’intérêt et la tolérance de l’ensemble des usagers de la route pour la sécurité de tous. » L’initiative est appelée à être étendue au reste du département, puis à l’ensemble du territoire de la MSA Berry-Touraine (Indre, Indre-et-Loire et Loir-et-Cher). Partager la route Rencontré sur son exploitation familiale située à Tourailles, dans le Loir-et-Cher, Laurent Girard exprime sa satisfaction : « Nous n’avons aucun mauvais écho en retour. Au contraire, ce n’est que du positif ! Placés pour être largement visibles de tous les usagers de la route, les panneaux ont interpellé les professionnels et tout autant la population locale. Ils se sont intéressés aux raisons qui nous ont poussés à lancer cette campagne, ont apprécié que la MSA Berry-Touraine l’accompagne et reconnu qu’elle avait du sens. » Catherine Provendier confirme ce ressenti. « Les panneaux ont beaucoup fait parler, réagir, questionner ; du coup, l’opération a fonctionné. Elle a contribué à remettre en cause certaines mauvaises habitudes. » Comme effectivement le gyrophare éteint ! www.lebimsa.fr © MSA Berry-Touraine De gauche à droite : Catherine Provendier, présidente de l’échelon local de Selommes, Michel Corbin, délégué du canton de Vendôme, Jean Lecomte, président de l’échelon local de Montoire-sur-le-Loir/Savigny-sur-Braye, et Michel Gautier, conseiller en prévention à la MSA Berry-Touraine. « à la différence des axes routiers qui ont peu évolué, les engins agricoles atteignent maintenant des dimensions très importantes, occupant toute la largeur de certaines voies en milieu rural, souligne Laurent Girard. Les tracteurs modernes peuvent rouler à une vitesse supérieure aux limites à respec ter… Cette campagne de sensibilisation a donc permis d’échanger avec les uns et les autres sur les dangers liés à la conduite des matériels agricoles. » Et de faire ainsi lever le pied aux jeunes conducteurs « pour lesquels tout doit aller vite. Cette année cependant, je les ai trouvés beaucoup plus respectueux des limitations de vitesse ». Mais aussi de faire prendre conscience aux plus âgés, appelés en renfort en cette période de moisson, que « les routes se partagent désormais avec une multitude d’usagers pour la plupart n’appartenant plus au monde agricole ». Les délégués doivent se réunir prochainement pour décider de l’après-campagne. « Il est certain que l’opération sera renou velée, voire étendue. Dans sa continuité, nous allons réfléchir avec les services animation et prévention de la MSA à une nouvelle action de sensibilisation à mettre en œuvre. » Cette fois avec une mise en situation grandeur nature ! — Damien Poussin, responsable du site Axéréal de Tourailles (Loir-et-Cher). et la prudence est de mise. Les chauffeurs des convois, et notamment les plus jeunes Avant la mise en place des panneaux de saisonniers, ont prévention par la MSA Berry-Touraine, fait remarquer le site ne possédait qu’un plan de cir qu’ils étaient sensibles aux culation. Or, sur la plate-forme, pendant la messages vé moisson, on enregistre un trafic d’environ hiculés. 200 remorques par jour. Cela représen © DR te une collecte quotidienne de 200 à Je verrais d’un bon œil que les panneaux 1 000 tonnes : colza, orge, blé tendre et restent à demeure, surtout en période blé dur principalement. La plupart des de moisson, quand le matériel et les convois pèsent entre 12 et 18 tonnes, hommes sont fortement sollicités. Avec le pouvant aller jusqu’à 24 tonnes. Le matériel rythme de travail, on pourrait facilement agricole a beaucoup évolué, les tonnages aboutir à des dérives : vitesse excessive, transportés sont de plus en plus lourds remorque trop chargée… — Une Initiative appréciée par les saisonniers” le bimsa septembre 2013 31 Photos : Jérémy Lemière/Le Bimsa rencontres Conseil, dépistage, aide : les infirmières du stand se sont employées à sensibiliser au mieux les visiteurs sur la maladie. Diabète : le dépistage sur le bout des doigts « C Chaque année, la foire aux fromages de La Capelle, dans l’Aisne, accueille des milliers de visiteurs le premier week-end de septembre. L’occasion, pour la MSA de Picardie, de dresser un stand de prévention du diabète, en espérant toucher le maximum de personnes. ’est un pari un peu fou de vouloir monter un stand de prévention au centre d’un événement aussi festif. » Jacques Marquette, président du comité départemental de l’Aisne, se souvient de sa réaction lorsque l’initiative lui fut présentée par Claude Alexandre, en 2008. Le délégué du canton de la Thiérache, mais aussi viceprésident de l’association des diabétiques de Cambrai, bien informé sur la maladie, voyait l’urgence d’agir : « Étant touché indirectement par le diabète, je désirais passer un message au moins préventif via 32 Septembre 2013 le bimsa Avec une goutte de sang seulement, le Dextro indique instantanément la glycémie du patient. la MSA. Et comme près de 15 % des diabétiques ignorent qu’ils le sont, j’ai décidé de passer à l’action. » Cinq éditions plus tard, l’opération remporte toujours l’adhésion générale avec de nombreux dépistages réalisés. L’année dernière, sur 577 tests, 30 résultats anormaux ont été relevés. En 2013, mal gré une fréquentation plutôt stable de la foire aux fromages, le stand a vu défiler 619 personnes dont dix ont été contrôlées avec une glycémie dépassant la norme, parmi lesquelles une future maman à 14 semaines de grossesse. Des chiffres encou- www.lebimsa.fr Pour informer et sensibiliser les visiteurs, un questionnaire sur le sucre dans les aliments est proposé” rageants car il reste difficile de sensibiliser les gens sur la maladie ; même les sourires des infirmières et des délégués cantonaux présents sur le stand n’échappent pas aux « non merci, tout va bien » ou aux « ne me parlez pas de ça ! ». Pour d’autres, le passage sur le stand est indispensable. Alain et Josiane viennent tous les ans pour faire leur « seul dépistage de l’année ». Une habitude « utile et rapide » prise depuis la première édition. « Ça me permet de faire le point puisque, avec une mère et un frère diabétiques, on n’est pas à l’abri. » Au-delà du caractère génétique de la maladie, le comportement alimentaire ou encore le surpoids peuvent être responsables du diabète. Véronique Brébant, éducatrice pour la santé, propose avec édith Pezaire et Michèle Texier, un questionnaire sur « le sucre dans les aliments » pour sensibiliser les visiteurs sur ce point. « Tous les aliments www.lebimsa.fr Plus d’infos sur le diabète sur notre site. Le dépistage, étape par étape Sur le stand, l’infirmière entame un questionnaire précis et anonyme pour cibler au mieux le patient éphémère : âge, sexe, poids, taille, traitements divers, antécédents familiaux, heure du prélèvement, etc. Des éléments importants qui permettent à Stéphanie Lebon, infirmière bénévole, de « mieux cerner l’environnement du patient ». La petite piqûre s’effectue ensuite sur le bout du doigt où les terminaisons nerveuses, nombreuses, facilitent l’apparition d’une goutte de sang à la surface. Puis, à l’aide d’un dextro, petit boîtier électronique, l’infirmière teste la glycémie du patient. Quelques secondes suffisent pour connaître le taux de glucose dans le sang et savoir s’il est en dehors des limites fixées par le médecin de la MSA, à savoir entre 0,60g/l et 1,60g/l pour les personnes non à jeun. En cas d’anomalie, l’infirmière remet une lettre indiquant le taux de glycémie constaté, que le patient pourra transmettre par la suite à son médecin traitant. Voilà, le test est terminé avec, pour seul stigmate, le pansement autour du doigt piqué. contiennent du sucre, parfois en grande quantité. Beaucoup de personnes l’ignorent encore. » Et les questionnés restent souvent pantois lorsqu’ils se rendent compte qu’un litre 100 % jus de fruit contient 18 morceaux de sucre ou que 450 grammes de chocolat en poudre en comptent 68. C’est notamment le cas de Sandra, 16 ans, qui se résout à « faire plus attention dorénavant ». Une mobilisation pour pérénniser l’action Malgré le franc succès du stand de prévention, l’initiative reste chaque année dépendante de la mobilisation des différents partenaires de la MSA. « Les stylos autopiqueurs à usage unique nous sont fournis gratuitement par des laboratoires, précise Sylviane Houde, animatrice de l’échelon local de l’Aisne. Sans cela, il serait difficile de réaliser une action aussi importante. Il faut aussi remercier les infirmières qui acceptent de consacrer une journée à cette initiative. Aujourd’hui, on peut encore compter sur du personnel des centres hospitaliers de Guise et de Laon, mais rien n’est certain pour les prochaines éditions. » Pourtant, les visiteurs du stand autant que les administrateurs de la MSA s’accordent sur la nécessité de préserver l’initiative, comme Thierry Manten, premier vice-président de la MSA de Picardie, qui souligne « l’importance de continuer le dépistage du diabète sur un événement aussi populaire que la foire aux fromages, afin de toucher le maximum de personnes possible ». — Jérémy Lemière Le Réseau de soins laonnois pour les diabétiques (Résoladi) participe au stand de prévention de la MSA depuis 2009 et p ermet aux visiteurs atteints de diabète de réaliser un examen de l’œil via un rétinographe itinérant. L’appareil permet de prendre une photo précise du fond d’œil pour déceler les possibles lésions sur la rétine, la papille optique ou encore la macula. En effet, les problèmes oculaires restent un mal récurrent pour les diabétiques. Chaque année, ils doivent réaliser cet examen pour prévenir les problèmes pouvant entraîner la cécité du patient. « Nous venons pallier le manque d’ophtalmologistes sur le territoire, en sillonnant avec notre rétinographe les communes de la région », assure Cécile Descamps, infirmière de Résoladi. Une minute est suffisante pour prendre un cliché de l’œil et le transmettre ensuite à un ophtalmologiste. À distance, il peut alors signaler une anomalie. En 2012, cette initiative a permis à Résoladi de faire 1 600 fonds d’œil. © Jérémy Lemière/Le Bimsa En complément, le rétinographe ambulant Le rétinographe itinérant de Résoladi permet de diagnostiquer rapidement les lésions de la rétine. le bimsa septembre 2013 33 Jeunes : Ac journées nationales de Familles rurales à Talmont-SaintHilaire, les 23 et 24 août, est lancé. Pas de long discours. Carte blanche à 1 700 jeunes âgés de Le mot d’ordre des Photos : Christophe Gatschiné/Le Bimsa 15 à 25 ans pour exprimer leurs prises d’initiatives et leurs actions d’intérêt général culturelles, humanitaires ou éducatives. Autour du plan d’eau de la Chapelle, une semaine après la fête de l’agriculture de Longeville-sur-Mer, 3 000 participants ont à nouveau fait rimer Vendée avec convivialité. Des quatre coins de la France, et même de la Réunion, les délégations affluent avec leur bardat. Tee-shirts, chapeaux, on affiche son appartenance et l’on se distingue des autres « tribus ». De gauche à droite : Pierre Berthomé, maire de TalmontSaint-Hilaire et vice-président du Conseil général de Vendée, Dominique Marmier, administrateur central de la MSA, Thierry Damien, président de la fédération nationale Familles rurales, et Dominique Paillat, président de la fédération de Vendée, accueillent Jacky Hautier (au centre), sous-préfet des Sables d’Olonne, dans une ambiance décontractée. Ce dernier se fait le porte-parole de Valérie Fourneyron, ministre des Sports, de la Jeunesse, de l’éducation populaire et de la vie associative. Son message : « Soyez des acteurs de projets de société audacieux. » 34 SEPTEMBRE 2013 le bimsa www.lebimsa.fr tion 2013 ! Retrouvez d’autres photos et infos sur notre site. www.lebimsa.fr Composé de nombreux stands (citoyenneté, mobilité en Europe, emploi et formation, prévention), le « village » présente plus de 100 initiatives qui concrétisent l’engagement des jeunes. Deux chapiteaux accueillent concerts et spectacles des talents de demain, mais aussi forums intergénérationnels : participation à la vie des territoires et aux associations, insertion professionnelle, usage des nouvelles technologies, santé. Sous le regard complice (et avisé) de son président, Jean-Marc Loizeau (à gauche sur notre photo), la MSA Loire-Atlantique – Vendée inaugure sur son stand l’animation institutionnelle « Avec tes idées, deviens Président » (et gagne un week-end AVMA). Photos : Christophe Gatschiné/Le Bimsa Et des idées, face à l’objectif, près de 240 apprentisélus en ont eu : thèmes de société, logement, insertion professionnelle, santé. Le message des gagnants est quant à lui immédiatement relayé par Karine Brunier, chargée de mission jeunesse à la direction du développement sanitaire et social de la caisse centrale, lors de son interview radio in situ sur les dispositifs de la MSA pour l’accès des jeunes aux soins en milieu rural (https://www.facebook.com/mymsa). le bimsa SEPTEMBRE 2013 35 « Un professionnel qui me connaît et m’accompagne, c’est rassurant » Aides à la création de votre entreprise, services en ligne pour simplifier vos démarches, conseils pour la mise en place d’actions de prévention en santé-sécurité au travail… À chaque étape de la vie de votre entreprise, la MSA est là. LA MSA SOUTIENT LES ENTREPRENEURS AGRICOLES www.msa.fr