Le camp de Royallieu-Compiègne : la déportation

Transcription

Le camp de Royallieu-Compiègne : la déportation
Lycée Val de Durance > Les projets d’équipes > Mémoires d’histoire : Graines d’avenir 2010-2011 >
Voyage Paris et Picardie > Le camp de Royallieu-Compiègne : la déportation
Le camp de Royallieu-Compiègne : la
déportation
mardi 17 mai 2011, par FRAZAO Claire
Le camp de Royallieu-Compiègne :
la déportation
Le Mémorial de l’internement et de la déportation de Compiègne (Oise) se situe dans l’ancien
camp de Royallieu. Aujourd’hui trois bâtiments sont conservés. Afin de mettre en scène le site,
une frise retrace son histoire pendant la Seconde Guerre mondiale. La visite se fait par des écrans,
des vidéo projecteurs, des haut-parleurs, des documents, des photos, des vidéos ainsi que des
témoignages audio et vidéos.
Le camp de Royallieu est étendu sur un espace de 15 hectares. On y trouve 24 baraques de 60
mètres de long et 15 mètres de large qui s’alignent en formant un « U » ouvert sur l’entrée. Il est
divisé en trois secteurs principaux séparés par des fils de fer barbelés : le camp A regroupe les
prisonniers politique français, le camp B les civils étrangers et le camp C est occupé par les Juifs.
Le mur des Noms qui se trouve à l’entrée du Mémorial recense les noms des internés et
déportés du camp de Royallieu sur une série de stèles en verre. Ce mur compte 41876 personnes
qui sont passés par ce lieu pendant la Seconde Guerre mondiale et qui ont été déportés ensuite. Il
leur rend hommage. Parmi eux, Mr Albert CORDOLA et Mr LEVIEUX, résistants-déportés qui sont
venus témoigner auprès de nous au lycée en mars ; mais aussi des écrivains célèbres comme
Robert DESNOS et George SEMPRUN que nous avons étudiés en français.
Pour faire le trajet de 3 kilomètres entre le camp et la gare de Compiègne, les déportés partaient à
pied, encadrés, accompagnés par les Allemands. La principale préoccupation des Allemands lors
de la traversée de Compiègne était que les habitants ne regardent pas les convois passer, en les
obligeant à fermer leurs volets. Ils repoussaient les familles venues voir leur proche une dernière
fois avant le départ. Souvent les départs avaient lieu à l’aube pour éviter qu’il y ait beaucoup de
monde sur le trajet.
Plus de 70.000 juifs de France ont été déportés pendant l’occupation nazie, la plupart de Drancy
mais certains sont partis de Compiègne, comme ceux du convoi du 27 mars 1942.
Quelques exemples de convois partis de Compiègne :
Le convoi du 27 mars 1942 marque une date essentielle dans l’histoire de la déportation en
France car c’est le premier convoi de déportés juifs vers le camp d’extermination
d’AUSCHWITZ. Les 1112 détenus font le trajet dans des wagons de voyageurs sous escorte
allemande et française jusqu’à la frontière. A leur arrivée à AUSCHWITZ les déportés
reçoivent les matricules 27 533 à 28 644. En 5 mois, 19,6% décèdent. En 1945, 19 hommes
ont survécu.
La plupart des prisonniers politiques français, les résistants, ont été déportés en Allemagne à
partir de Compiègne.
Le convoi du 28 octobre 1943 regroupe 934 détenus qui quittent le camp de Royallieu et
rejoignent la gare de Compiègne. Entassés dans des wagons à bestiaux, ils sont dirigés vers
le camp de concentration de Buchenwald. Parmi eux, se trouvait le résistant, Mr LEVIEUX
que nous avons rencontré au lycée. Ces hommes ont été arrêtés pour des raisons diverses.
Certains sont de jeunes réfractaires au STO (Service du Travail obligatoire), d’autres ont
été reconnus avoir mené des activités antiallemandes : grèves dans des entreprises
travaillant pour l’Allemagne ou encore distribution de tracts. Certains sont des résistants
engagés dans des réseaux comme Bukmaster et d’autres sont des maquisards. Une
vingtaine d’évasions sont réussies lors de la traversée de la Meuse mais la quasi-totalité des
déportés arrive à Buchenwald.
Le convoi du 27 avril 1944 est appelé le convoi des « tatoués » troisième convoi de non juifs car ils ont été
déportés au camp de concentration d’Auschwitz Birkenau et tatoués dans leur arrivée,. 1653 hommes sont recensés
dont le poète Robert Desnos, poète français mort du typhus le 8 juin 1945 au camp de concentration de
Theresienstadt, en Tchécoslovaquie à peine libéré du joug de l’Allemagne nazie.
Le convoi du 18 juin 1944 est celui de Mr Albert CORDOLA, il quitte Compiègne pour le camp
de Dachau avec 2139 hommes à bord du train. La moitié du convoi du 18 juin 1944 est
arrêtée pour activité communiste. Les autres sont incarcérés pour détention d’armes ou
infraction à la loi. 953 prisonniers de ce convoi sont transférés dans les Kommandos
extérieurs d’Allach, de Landsberg ou de Kempten, une firme de BMW. Les autres déportés
sont dirigés vers d’autres camps de concentration.
Le dernier convoi quitte le camp de Compiègne-Royallieu le 25 août 1944 le jour de la
libération de Paris. Le 26, il est stoppé dans la Somme par l’action de la Résistance
notamment par les cheminots qui détournent le convoi, par la préparation d’un attentat
contre une ligue de chemin de fer et par des soldats Britanniques aidés par les habitants du
voisinage qui forcent l’ouverture des portes du wagon afin de libérer les survivants.
DEUX ECRIVAINS INTERNES A COMPIEGNE AVANT LEUR DEPORTATION :
George SEMPRUN, né en 1923 à Madrid, est un écrivain, scénariste et homme politique espagnol
dont l’essentiel de l’œuvre littéraire est rédigé en français. Pendant la seconde guerre mondiale, il
intègre le réseau communiste de Résistance des Francs-tireurs et ouvrière immigrée (FTP-MOI) et
entre au Parti communiste d’Espagne (PCE) à partir de 1942. En septembre 1943, Jorge Semprun
est arrêté et torturé par la Gestapo à Joigny et, après un séjour à la prison d’Auxerre, il est déporté
au camp de concentration de Buchenwald après être passé par e camp d’internement de
Compiègne. Après la libération du camp par les Alliés en 1945, il est de retour à Paris où il va se
marier et avoir un enfant. Il est traducteur à l’Unesco en 1942. En 1964, il est exclu du parti
communiste espagnol. Le 1er Mai de la même année, il reçoit le prix Formentor pour avoir écrit le
Grand voyage. De 1988 à 1997, il est ministre de la culture. en Espagne
L’Ecriture ou la vie est un livre que nous avons étudié en Français. Dans son roman, il exécute un
travail de Mémoire où il fait l’association de plusieurs idées. Son œuvre n’est pas toujours
chronologique.
Robert Desnos est né en 1900. C’est un poète français. En 1921, il intègre le groupe des
surréalistes avec Breton, Eluard et Aragon. Il est critique de cinéma en 1923. Surréaliste, il
participe à toutes les séances expérimentales de sommeil hypnotique et collabore à La Révolution
surréaliste. En 1930, Desnos a été exclu du groupe surréaliste, a rencontré Youki Foujita, sa future
épouse, et a commencé une carrière de journaliste et d’homme de radio, de scénariste et de
critique musical.
Pendant la deuxième guerre mondiale, en 1942, il entre dans un réseau de Résistance nommé
AGIR. En 1943, il publie son unique roman (Le Vin est tiré…) et un recueil de poèmes, Etat de
veille. Il est arrêté le 22 février 1944, et emmené en prison à Fresnes où il subit 2 interrogatoires.
Il est interné au camp de Royallieu, puis on le transfère à Auschwitz, puis à Buchenwald, à
Flossenburg, à Flohe et à Terezin (en Tchecoslovaquie) où il meurt du typhus.
Robert Desnos a écrit Destinée arbitraire qui a été publié sous le pseudonyme de Lucien Gallois en
1943. Le legs est l’un des poèmes de cette œuvre que nous avons étudiée en cours de Français.
C’est un poème traditionnel ; ce sonnet est à l’italienne, sa construction est originale et il se
termine par une chute. Il rend aussi Hommage à Victor Hugo ce qui dévalorise les nazis et les
collaborateurs. C’est aussi un poème engagé puisqu’il constitue un message d’accusation, et
d’espoir en annonçant la défaite des collaborateurs et la victoire des résistants.
Ainsi le camp de Compiègne-Royallieu a été un camp de transit pour des milliers de
résistants avant leur déportation. Il y eut 3 convois en 1942, 10 en 1943 et 15 en 1944. En
effet le rythme des déportations ne cesse de s’accélérer en 1944. En effet, rien qu’en janvier
1944, 4 convois quittent Royallieu, soit 5000 personnes en 2 semaines. Le camp se remplit alors
très vite et se vide tout aussi vite, au rythme des arrivées et des départs. Les gens y restent
quelques semaines, quelques jours puis sont déportés.
Ces convois partis de Compiègne ont été à destination de 7 camps. Les plus nombreux ont été
ceux vers Buchenwald.
Camps de déportation
Nombre de convois
AUSCHWITZ
5
SACHSENHAUSEN
3
MAUTHAUSEN
4
RAVENSBRÜCK
2
NEUENGAMME
4
DACHAU
2
BUCHENWALD
10
Après leur internement à Compiègne, les prisonniers étaient déportés
en Allemagne ou en Pologne dans les camps nazis. L’importance du Mémorial est d’être un
véritable lieu de mémoire. Il nous permet de nous rappeler des faits mémorables dans l’Histoire
qu’il faut éviter de reproduire.
Aujourd’hui il est important pour nous de rencontrer des témoins, de découvrir les conditions de
vie et les lieux dans lesquels vivaient les déportés afin de devenir des « relais de la mémoire ».

Documents pareils

CONSEIL MUNICIPAL VENDREDI 1ER AVRIL 2016

CONSEIL MUNICIPAL VENDREDI 1ER AVRIL 2016 20 - Règlement intérieur pour les modalités d’utilisation des boxes au Stade Equestre du Grand Parc 21 – Construction de boxes au Stade Equestre du Grand Parc – Lot n°5 : VRD - Electricité – Avenan...

Plus en détail