guide culture - Chambre d`Agriculture de la Nievre

Transcription

guide culture - Chambre d`Agriculture de la Nievre
GUIDE CULTURE
Raisonner ses interventions d'automne
Pour allier production et performance
Résultats d'essais et préconisations
Campagne 2012 - 2013
Guide technique – Interventions d'automne 2012 - 2013
1
Edito
La campagne 2012 restera longtemps dans nos mémoires ! Une sécheresse en automne, un hiver très
doux, le gel en sortie hiver et un printemps frais et arrosé.
Espérons que la campagne qui s'annonce ne réitérera pas ce scénario catastrophe !
La campagne avait pourtant bien commencé, peut être trop bien ! Souvenez vous, les implantations se sont
faites dans de bonnes conditions et le climat automnale (+4°C par rapport aux normales) avait permit aux
cultures de produire une forte biomasse (production de feuilles et/ou de talles). Rarement, nous avions eu
des colzas aussi développés à l'entrée de l'hiver (2 à 2,5 kg/m²). Les désherbages d'automne des céréales
se sont déroulés dans de très bonnes conditions de température et d'hygrométrie laissant présager des
niveaux d'efficacités très satisfaisants.
Certains d'entre nous avaient alors émis des doutes quant à la poursuite de ces conditions exceptionnelles
craignant un « terrible retour de bâton ». Quand l'expérience parle, elle a souvent raison … Deux périodes
de gel durant le mois de février (avec des températures inférieures à -17°C pendant une semaine) ont
fortement impacté les cultures. Le froid et le vent ont desséché le feuillage donnant un aspect brun aux
parcelles. Les orges et les blés ont été les plus pénalisés, avec de fortes disparités variétales. Les colzas
confirment leur rusticité car ils sont rapidement repartis en végétation, même si localement des pertes de
pieds sont observées (surtout sur la variété Cash).
Devant des parcelles de céréales quasiment détruites par le froid, se pose rapidement la question de la
pertinence du retournement et du choix de la culture de remplacement. Il n'est jamais facile de prendre une
telle décision. Les coûts engendrés par une nouvelle implantation et les frais déjà engagés sur la parcelle
nous incitent à la réflexion, ce qui évite de prendre des décisions trop hâtives. Dans bon nombre de
situations, l'absence de nouvelles feuilles ou la présence d'une nécrose au niveau du plateau de tallage, ont
facilité la prise de décision. Mi-mars, les parcelles les plus pénalisées sont retournées au profit de l'orge de
printemps, du maïs ou du tournesol selon le type de sol et le débouché potentiel.
Le printemps fut frais et arrosé. Dans ce contexte, les cultures d'hiver encore en place en ont profité pour
compenser partiellement leur retard, car la situation aurait pu être pire avec un mois de juin habituellement
échaudant !
Les maladies, à l'image de la septoriose, sont montées lentement sur les feuilles. Du coté du colza, malgré
des conditions d'humidité favorables à la floraison, le manque de température a limité le développement du
sclérotinia qui n'est resté présent que sur feuille. Signe d'une année atypique, des maladies peu habituelles
dans notre département ont été observées à savoir la rouille jaune, l'oïdium et le rhizoctone.
Ainsi, s'il est vrai que les conditions météorologiques de la campagne 2012 n'ont pas été favorables au
développement des maladies, elles ont aussi perturbé la réalisation des interventions phytosanitaires. Les
passages d'insecticides et de fongicides colza / blé ont été difficiles à positionner en raison de la pluie et du
vent.
Pour terminer, nous ne saurions conclure cet éditorial sans aborder la situation préoccupante de certaines
parcelles en mauvaises herbes (vulpin, ray-grass, folle avoine, brome, gaillet, …). J'invite chacun d'entre
vous à réfléchir sur ses stratégies de désherbage afin de garantir la meilleure maitrise des adventices pour
la prochaine campagne.
Cela peut passer par une modification d'assolement (remplacement de l'orge d'hiver par une culture de
printemps) ou par une plus grande maitrise des paramètres de la pulvérisation pour obtenir le maximum
d'efficacité lors des interventions herbicides. Pour vous permettre d'y voir plus clair sur ce dernier point, nous
avons enrichi le « Guide Culture – Raisonner ses interventions d'automne » d'une partie consacrée aux
conditions d'application des produits phytosanitaires et au choix des adjuvants.
Nous espérons qu'elle vous sera utile car plus que jamais, le maintien de la performance de nos
exploitations et la production de matières premières de qualité passe par la maitrise des différents ravageurs
de nos cultures (adventices, insectes et maladies) en combinant intelligemment l'agronomie et la chimie.
L'agronomie doit nous permettre de diminuer la fréquence d'apparition des ravageurs et de limiter leur
impact. Une plus grande maitrise de la chimie, notamment en améliorant nos conditions d'application des
produits phytosanitaires nous permettra de mieux contrôler les populations, d'améliorer l'efficience de nos
intrants, de conserver leur efficacité sur le long terme, de maitriser nos coûts et de limiter l'impact sur
l'environnement.
Le Président de la Commission Grandes Cultures
Roger Blanchard
Guide technique – Interventions d'automne 2012 - 2013
2
Sommaire
GESTION DE L'INTERCULTURE
4
Désherbage en interculture
5
Lutte contre les limaces
10
DESHERBAGE
15
Nouveautés 2012
16
Rappel réglementaire
17
Raisonnement
18
APPLICATION DES PRODUITS PHYTOSANITAIRES
19
Optimiser sa pulvérisation
20
Choix des adjuvants
29
Réglementation phyto
34
COLZA
36
CEREALES D'HIVER
57
Blé tendre
58
Orge d'hiver
77
Triticale
88
PROTEAGINEUX
Pois d'hiver
PRAIRIES
92
93
98
Implantation
99
Choix des espèces
101
Entretien
103
Désherbage
105
Guide technique – Interventions d'automne 2012 - 2013
3
Photo CA58
1
GESTION DE
L'INTERCULTURE
Désherbage d'interculture
Raisonnement de la lutte contre les limaces
Guide technique – Interventions d'automne 2012 - 2013
4
Photo CA58
Désherbage en interculture
Les spécialités à base de glyphosate montrent de nombreux intérêts dans la gestion des mauvaises herbes
notamment dans les systèmes sans labour ou de semis sous couvert.
Mais cette utilisation parfois systématique peut engendrer des effets négatifs qui pourraient à terme nuire à
la gestion durable de la matière active :
 Risque de transfert vers les ressources en eaux
Depuis quelques années, les analyses faites dans les eaux de surface ou les eaux souterraines montrent la
présence de glyphosate ou d'AMPA (son produit de dégradation) en concentration variable. Ces variations
de teneurs ont plusieurs origines :
- la dose utilisée
- la proximité des points sensibles (fossés, mares ...)
- la vulnérabilité du sol
- la couverture du sol au moment de l'application
- les conditions d'utilisation
- pollution ponctuelle lors du remplissage et du lavage du pulvérisateur (débordement de cuve, fuite
de bidon ...)
 Apparition de résistance
Deux mécanismes sont en cause :
- détoxification de la matière active après absorption par l'adventice
- mutation de cible : la matière active ne parvient pas à perturber le fonctionnement de la plante
Le premier cas de résistance en France est identifié en 2007 dans un vignoble du sud sur une population
d'ivraie raide (Lolium rigidum).
La rationalisation de l'utilisation du glyphosate passe par une adaptation des doses et des
fréquences d'utilisation.
LES SPECIALITES DISPONIBLES
3 matières actives sont utilisables en interculture.
Matière active
Spectre
Spécialités
Mode d'action
Glyphosate
Graminées + dicotylédones
annuelles peu développées
Cf tableau ci-dessous
Systémique
Dicamba
Vivaces + quelques
dicotylédones (renouée)
Banvel 4S (480 g/l)
Systémie ascendante et
descendante
Effet de vapeur
2-4 D
Dicotylédones annuelles +
vivaces
U-46D (480 g/l)
Chardoll 600 (600 g/l)
Systémique
Guide technique – Interventions d'automne 2012 - 2013
5
Quelques exemples de spécialités
à base de glyphosate.
Concentration en
glyphosate
Exemple de spécialités
Attention, il existe des
concentrations variables.
360 g/l
Flèche, Freeland, Gallup, Amok G,
Amega, Glyphos, Missile 360, Optinet,
Roundup,
Tarmak,
Tulsa,
Tartan,
Potomac
450 g/l
Gibson, Roundup flash, Roundup Max
480 g/l
Amega max
30,90%
Prologue
DOSES D'UTILISATION
Le choix de la dose est fonction de l'adventice (annuelle ou vivace) et de son stade.
SUR ADVENTICES ANNUELLES
Adventices
Quantité de glyphosate
nécessaire
(équivalent acide en g /ha)
Ray-grass (1 - 2 talles)
540 g
Ray-grass développé
Repousses de céréales et graminées
annuelles
Petit colza (3 - 4 feuilles)
720 g
360 g
Colza (5 - 10 feuilles)
540 g (irrégulier)
Gros colza
360 g + 600 g de 2-4D
Dicotylédones annuelles *
540 à 720 g
Le
glyphosate
est
essentiellement une matière
active anti-graminée.
Sur dicotylédones, notamment
sur les plus développées, il est
préférable de l'associer à une
matière active efficace
(600 g/l de 2-4 D).
360 g
Attention à l'antagonisme
glyphosate + 2-4 D sur
graminées (chiendent)
* Retenir la dose de 720 g/ha pour géraniums ou le renforcer avec du 2-4 D.
2,4 D (1200g)*


288

288

288



Armoise
Renouée amphibie
Menthe
Tussilage
Gesse
Ortie
Chiendent rampant


Rumex
Avoine à chapelet

288
Liseron des haies

1080
Laiteron












1080 1080 2160 2160 1080 2160 1620 2160 1080 2160 1620 1080
Chardon
Glyphosate +
adjuvant
(g ma/ha)
Dicamba
(g ma/ha)
Liseron des champs
SUR ADVENTICES VIVACES

288


Coût
(€/ha)
27 à
54
28

9
* seuls U-46D et Chardoll 600 sont homologués
LEGENDE:
 Eradication : efficacité > à 90%, mais plusieurs interventions seront peut être nécessaires pour éliminer
les fortes taches.
 Contrôle des populations : efficacité comprise entre 50 et 70%
 Effet limite
Guide technique – Interventions d'automne 2012 - 2013
6
Délai avant culture
Colza
Pas d'utilisation
Cult légumière
Pas d'utilisation
Pomme de terre
2 mois
Tournesol
2 mois
Betterave
1 mois
Féverole
1 mois
Lin
1 mois
Luzerne
1 mois
Pois
1 mois
Maïs
15 jours
Céréales à paille
7 jours
Restriction d'utilisation du 2-4D
Certaines espèces présentent une sensibilité au 24D, il convient de respecter un délai avant
implantation.
Vous trouverez ci-contre un tableau résumant les
délais à respecter.
CONDITIONS D'UTILISATION
Pour garantir une efficacité maximale du glyphosate, il convient de respecter quelques règles d'utilisation :
 Intervenir au bon stade
En fonction des adventices, les stades de plus grande sensibilité sont différents :
- sur adventices annuelles ou bisannuelles : privilégiez les applications sur stades jeunes (ex : colza
à moins de 4 feuilles).
- sur adventices vivaces : privilégiez les applications sur plantes développées. L'objectif est
d'intervenir au moment où la sève redescend vers le rhizome et ainsi permettre une destruction des organes
végétatifs (ex : sur chardon : traitez lorsque les plantes sont au stade « boutons accolés », la plante fait alors
15 à 20 cm de haut).
Les interventions en végétation sont souvent réalisées pour détruire les vivaces avec des produits à base
d'hormones. Si cette stratégie montre une bonne efficacité dans la destruction des organes aériens, la base
de la lutte contre les vivaces reste les interventions en interculture pour assurer la destruction du rhizome.
Evitez les passages d'outils à disques qui ont tendance à bouturer les rhizomes et donc à disséminer les
plantes.
 Traiter en bonnes conditions
- Température comprise entre 15 et 25°C.
- Hygrométrie > 70%
- Délai avant la pluie de 1 à 6 h (variable selon les spécialités)
- Eviter les stress hydriques : préférer les applications sur sol humide.
- Température du sol : sur vivaces, la température du sol influence l'efficacité du traitement - éviter
les applications sur sol froid.
 Respecter les délais avant le travail du sol
Le glyphosate pénètre dans la plante par absorption foliaire. Selon la physiologie de la plante (annuelle ou
vivace), la vitesse de migration dans la plante jusqu'aux organes cibles est variable.
Cible
Délai minimum entre
l'application chimique
et le travail du sol
Plante annuelle
(vulpin, ray-grass, repousse de céréales, chénopode, amarante, ...)
(Délai à la pluie : 3 heures)
Plante vivace
(liseron, chardon, chiendent, rumex, ...)
(Délai à la pluie : 6 heures)
Guide technique – Interventions d'automne 2012 - 2013
1 jour
7 jours
7
 Privilégier les applications à bas volumes
Les expérimentations ont montré que
l'efficacité du glyphosate variait avec le
volume de bouillie.
Si votre matériel le permet,
améliorez l'efficacité du traitement
en diminuant les volumes (< 50l/ha)
 Prendre en compte la dureté de l'eau
Une dureté élevée diminue l'efficacité du glyphosate.
Une correction de la dureté de l'eau est justifiée si la teneur en ions Ca2+, Fe2+ ou Mg+ est supérieure à
200ppm. Dans ce cas, ajouter à la bouillie 200 g de sulfate d'ammonium pour 100 litres d'eau /. ha à 200
ppm de Ca2+
 Limiter les risques de dérive
Le glyphosate de par sa formulation (concentré soluble ou granulé soluble) est sensible à la dérive.
- Choix de buses anti-dérive
Pour connaître la liste des buses ayant l'homologation « anti-derive » consultez le site du ministère de
l'Agriculture (www.agriculture.gouv.fr).
Quelques adjuvants possèdent la mention « limitation de la dérive ».
Attention, leur effet est inférieur à l'effet procuré par une buse anti-dérive homologuée.
- Prise en compte de la vitesse du vent
(< 19km/h ou niveau 3 sur l'échelle de Beaufort)
 Choix des adjuvants
Bien que de nombreuses spécialités contiennent des surfactants, l'ajout d'adjuvant permet d'améliorer /
régulariser l'efficacité.
Les mouillants (Heliosol) ou adjuvants acidifiants (LI700) sont possibles mais préférez les adjuvants
cationiques. Vous trouverez dans le tableau ci-dessous les principaux adjuvants cationiques disponibles :
Spécialités
Composition
Dose d'utilisation
REGAIN / GLIFOR
800 g/l amine grasse ethoxylée
0,5 % du volume de bouillie
GENAMIN T200 BM
732 g/l polyoxyethylène amine
0,5 % du volume de bouillie
50% polysorbate 20 + 50% polymère d'amine gras
0,1% du volume de bouillie
SURF 2000 / ARMA / ARMOBLEN
Ajouter un adjuvant à base de sulfate d'ammonium (Actimum / Activa) pour améliorer les propriétés
hygroscopiques de la bouillie.
LES STRATEGIES D'INTERCULTURE
Pour résumer :
L'utilisation de glyphosate doit être raisonnée en fonction de la cible. C'est essentiellement une matière
active avec un spectre anti-graminées. Sur dicotylédones, il peut être intéressant de le compléter par une
autre matière active (type 2-4 D), surtout si les adventices sont développées.
Veillez au respect des conditions d'utilisation pour garantir le maximum d'efficacité (T°C, Hygrométrie,
volume).
Guide technique – Interventions d'automne 2012 - 2013
8
Le tableau ci-dessous résume les stratégies possibles :
Récolte
Lutte contre les
graminées
annuelles
(repousses, vulpin,
ray-grass ...)
Système
labour
Semis
Passage d'outils
- faux-semis
- lutte contre les
limaces si
passage en
conditions sèches
- préparation du lit
de semence
Passage d'outils
- déchaumage
- faux-semis
sans
Passage d'outils
- lutte contre les
limaces
- faux-semis
ou
Application de
glyphosate
- adventices
développées
- risque
d'assèchement du
lit de semence
Lutte contre les
vivaces
(chiendent, rumex,
liserons ...)
Ne pas travailler le sol
→ laisser repousser
les vivaces
Application de glyphosate
→ seul ou associé au
2-4D selon les adventices 4 à 6 jours
présentes
Préparation
du semis
3 à 4 semaines
POINT REGLEMENTAIRE
Le JO du 08 octobre 2004 précise les quantités maximales de glyphosate utilisables. Elles sont regroupées
dans le tableau ci-dessous :
Usage
Interculture
(cultures
annuelles)
Céréales
avant récolte
Catégorie
Dose maximale
(g ma/ha/an)
Equivalence
Quantité maximale
en glyphosate
annuelle (g de ma/ha/an)
à 360 g/l
Graminées annuelles
1080 g
3 l/ha
Dicotylédones annuelles ou
bisannuelles
2160 g
6 l/ha
Adventices vivaces
2520 g
7 l/ha
2160 g *
6 l/ha
2880 g
-
* Utilisation interdite sur orge brassicole, blé panifiable et céréales destinées à la production de semences.
Guide technique – Interventions d'automne 2012 - 2013
9
Lutte contre les limaces
Les limaces sont des ravageurs particulièrement redoutés, notamment dans les systèmes sans labour ou les
sols frais.
Les dégâts parfois importants qu'elles occasionnent incitent souvent à intervenir de façon préventive.
Néanmoins, en forte pression, les applications molluscicides sont souvent décevantes.
Des mesures prophylactiques simples existent pour limiter le niveau des populations et la mise en place de
pièges permet de sécuriser les interventions.
LES DIFFERENTES ESPECES DE LIMACES
Description
Limaces grises
Cycle de vie
Couleur beige à brun Durée de vie : 9 à 12 mois
avec des réticulations
sous forme de petites Nombre de génération par an : 1 à 2
taches sombres.
Accouplement essentiellement à l'automne.
Taille : 3,5 à 5 cm
Ponte : 100 à 200 oeufs par individu (dans les 10
premiers cm du sol).
Mucus : blanc laiteux Incubation variable selon la T°C (15 à 20 jours à
(aspect brillant sur le sol) +20°C ; plus de 3 mois à +5°C – source ACTA).
Développement des populations au printemps (et en
automne si 2ème génération).
Deroceras reticulatum
Déplacement : 4 à 5 m dans la nuit
Limaces noires
Couleur noire avec un Durée de vie : 6 à 18 mois
pied orangé.
Nombre de génération par an : 1 à 2 (plus rare)
Taille : 3 à 4 cm
Ponte : 200 oeufs par individu (dans les 10 premiers
Mucus : jaune
cm du sol).
Déplacement : 2 à 3 m dans la nuit
Arion hortensis et
distinctus
Les limaces adaptent leur cycle de vie aux conditions de milieu. En périodes douces et humides,
elles sont surtout actives au printemps et à l'automne.
Elles ont une activité nocturne (prolongation jusqu'à deux heures après le lever du soleil).
REPRODUCTION
Les oeufs de limaces ne possèdent pas de structure leur permettant de retenir de l'eau. Elles sont donc très
sensibles à la dessiccation, ce qui explique pourquoi de nombreux oeufs n'éclosent pas en période sèche.
La ponte de la limace grise s'arrête lorsque l'humidité du sol descend en dessous de 10% (source ACTA).
Guide technique – Interventions d'automne 2012 - 2013
10
DEPLACEMENT DANS LE SOL
Les limaces se déplacent en suivant les anfractuosités du sol, ce qui explique les dégâts dans les sols à
préparation trop motteuse.
Leur déplacement est limité (2 à 5 m par nuit). Cependant, quand les conditions sont favorables à leur
activité (T°C douce et pluviométrie élevée), elles peuvent réaliser de grands déplacements dans les
parcelles ou entre les parcelles.
INFLUENCE DES CONDITIONS DE MILIEU
L'activité des limaces est conditionnée par la température et l'humidité.
Température : Besoin de T°C douces → 12 - 13°C mais actives à 0°C !
Supportent plus facilement les températures froides que les conditions chaudes
Les oeufs peuvent résister jusqu'à -11°C (mais cette température est rare dans le sol !)
Besoin en eau :Les limaces contiennent entre 80 et 90% d'eau avec de fortes variations au cours de la
journée ou des conditions de milieu.
La limace s'hydrate en absorbant l'eau par son pied. En contact direct avec de l'eau, une limace grise ayant
perdu 35% de son poids initial peut le regagner en 1 heure (source ACTA). Une déshydratation de 58% est
fatale.
Présence de nourriture : En absence de nourriture, le potentiel de survie de la limace grise est de 3
semaines alors qu'il est de 8 semaines pour la limace noire.
Type de sol : Les limaces affectionnent les sols ayant une bonne capacité de rétention hydrique, c'est
pourquoi elles sont plus fréquentes dans les sols argileux que dans les sols sableux.
LE PIEGEAGE
Différentes méthodes de piégeage sont disponibles pour observer l'arrivée et l'évolution des populations de
limaces.
- des pièges destructeurs : sac de jute, tôle en carton ou en aluminium sous lequel sont disposés 10 à 20
granulés de Mesurol.
Exemple de piège destructeur.
(Source : Cetiom)
Préférez les granulés de Mesurol (mort rapide des limaces) plutôt que de
métaldéhyde (mortalité différée).
Ne pas mettre trop de granulés (effet répulsif)
- des pièges non destructeurs : piège « matelassé » retenant l'eau.
Disposé sur le sol, il créera un milieu favorable aux maintien des limaces (type De
Sangosse). Relevé à faire tôt le matin.
L'avantage de ces pièges est de ne pas utiliser de granulés molluscicides ce qui
limite les dommages collatéraux sur les carabes et vers de terre.
Photo d'un piège non destructeur
(source : De Sangosse)
Recommandations :
- Disposez les pièges en dehors des bordures de champs
- Attendre 5 à 8 jours après un travail du sol
- Disposez 3 pièges minimum par parcelle
- Relevez les pièges le matin
Guide technique – Interventions d'automne 2012 - 2013
Quand observer ?
Sur céréales d'hiver et colza, la période de
sensibilité s'étend du semis au stade 4F.
Il est recommandé de commencer le suivi
dès les dernières façons culturales pour
connaître suffisamment tôt avant semis le
niveau de risque.
11
METHODE DE LUTTE
QUELLE STRATEGIE METTRE EN OEUVRE ?
Le déclenchement du traitement est basé sur les résultats des piégeages.
Culture
Céréales d’hiver
(Blé tendre, orge d'hiver,
triticale, avoine)
Colza
Nbre de limaces grises/m²
<5
Entre 5 et 15
> 15
Aucune limace
Entre 5 et 15
> 15
Semis
Niveau de risque
Faible
Moyen
Fort
Faible
Moyen
Fort
Levée
Risque Faible
Traitement si apparition de dégâts
3 kg/ha métaldéhyde
Intervention à renouveler si nécessaire
(Eté sec, peu de colza
dans la rotation, sol
sableux)
Risque Moyen
3 kg/ha de métaldéhyde
3 à 5 jours avant semis
OU
Risque Fort
(Interculture arrosée,
colza fréquent, résidus
en surface, sol argileux)
Mélange avec la semence
(2kg/ha de Magisem par ex)
3 kg/ha de métaldéhyde
3 à 5 jours avant semis
OU
Mélange avec la semence
(2kg/ha de Magisem)
3 kg/ha métaldéhyde
A renouveler si nécessaire
3 kg/ha métaldéhyde
A renouveler si nécessaire
Recommandations :
 En mélange avec la semence
Choisissez des anti-limaces dont la densité est proche de celle du colza afin d’assurer un mélange
homogène avec la semence et de ne pas modifier la régularité de semis.
Exemples de produits adaptés : Magisem, Delicia lentilles, Mesurol pro.
Cette technique présente également l'avantage de faciliter le réglage de la densité de semis.
 Traitement en plein
 Pour réussir vos épandage avant semis, limitez la quantité de résidus en surface. De cette façon,
les limaces n'auront pas d'autres choix que de s'alimenter sur les granulés molluscicides. Cette technique
montre de bons niveaux de résultats lorsque le sol est frais. Elle est donc plus appropriée avant les semis de
céréales d'hiver que de colza (bien souvent le semis se fait sur sol sec). Sur colza, les passages d'outils sur
sol sec se montreront tout aussi efficace dans le contrôle des populations de limaces.
 En conditions sèches après l’application, les différences d'efficacité entre les produits sont
faibles : seul le niveau d'appétence des produits peut créer des différences.
En conditions humides les écarts se creusent. Les granulés formulés par voie sèche se délitent rapidement
(quelques millimètres suffisent). Ceux formulés par voie humide résistent mieux (20-30 mm de pluie).
L’ACTA a montré au travers d’expérimentations que la persistance d’action des granulés variait de 8 jours en
conditions humides (20-30 mm) à 3 semaines en conditions sèches.
Pour garantir l'efficacité, nous avons constaté qu'il était préférable de réaliser 2 passages à petites
doses (3kg/ha) plutôt que d'intervenir 1 fois à dose élevée.
Guide technique – Interventions d'automne 2012 - 2013
12
LES MESURES PREVENTIVES
Bien souvent, en situation de forte pression limace, certains agriculteurs jugent les molluscicides insuffisants.
Différentes hypothèses sont avancées, notamment la destruction des auxiliaires liée à des passages répétés
d'anti-limaces. Pour les compléter efficacement, vous pouvez de façon simple mettre en oeuvre des
solutions préventives.
Elles sont basées sur des moyens de lutte agronomiques qui interviennent à deux étapes de l’itinéraire
technique :
- la gestion du travail du sol
- le choix de l’assolement.
 Le déchaumage
Le travail superficiel des outils à dents ou à disques remonte en surface les œufs de limaces. Ils sont alors la
proie des oiseaux et sont soumis aux aléas climatiques (soleil, rayonnement UV, vent, pluie).
Le déchaumage assèche également l’horizon de surface ce qui limite le mouvement des limaces.
Pour être efficace, ce déchaumage doit être réalisé « par le sec », il faut alors être conscient que son intérêt
dans la gestion du stock de mauvaises herbes (faux semis) est plus limité.
 Le labour
En retournant le sol et en enfouissant les œufs et les résidus de culture, le labour contribue à perturber le
milieu de vie des limaces.
Qu’il soit superficiel ou plus profond, le travail du sol enfouit les résidus de récolte ce qui limite les quantités
de nourriture disponibles et entraîne des variations d’humidité défavorables aux limaces.
 La qualité de semis
Le semis doit être réalisé dans une terre bien préparée et peu motteuse.
Les travaux du sol créent des anfractuosités favorables aux limaces. Il est donc recommandé d’effectuer un
roulage après le semis pour diminuer la quantité de refuges et limiter le déplacement des limaces.
 Le choix de l’assolement
L’allongement des rotations avec l’introduction ou le maintien de cultures de printemps permet des
interventions répétées qui perturbent le milieu de vie des limaces (déchaumage d’été, labour d’hiver et
reprises de printemps).
Des cultures diversifiées permettent la présence d’auxiliaires variés tels que les carabes ou les staphylins.
Le choix des cultures intermédiaires est également à raisonner en fonction de leur appétence vis à vis des
limaces.
Niveau d’appétence
Couverts concernés
Peu appétent
Navette, Radis, Moutarde, Phacélie
Appétent
Ray Grass, Blé, Avoine, Sarrasin, Trèfle, Vesce
Très appétent
Colza, Seigle
Si les couverts peu appétents montrent peu de dégâts dus aux limaces, ils entretiennent par leur végétation
un milieu de vie favorable au maintien des populations (exemple : la moutarde).
3 méthodes de lutte préventive contre les limaces … à combiner
Source: Agri79
Assolement diversifié
Source: Picturefrance.com
Roulage
Guide technique – Interventions d'automne 2012 - 2013
Source: lemken.com
Déchaumage par le sec
13
Efficacité
Toxicité
Spécialité
commerciale
(composition)
Phrases de risque
CHOIX DU PRODUIT
Dose
kg/ha
Limace
grise
Limace
noire
Effets sur la faune
auxiliaire
DAR ZNT Coût
(j)
(m) (€/ha)
Métaldéhyde
Métarex RG
(5%)
-
SC
3
Bonne
Bonne
Magisem (5%)
-
SC
3
Bonne
Bonne
-
SC
3
Bonne
Bonne
-
SC
3
Bonne
Bonne
-
SC
3,75 - 5
Bonne
Bonne
-
SC
7
Bonne
Bonne
TDS Premium
(5%)
Délicia lentilles
(3%)
Extralugec
granulés techn’o
(5%)
Extralugec SR
(5%)
3
5
14
3
5
18
3
5
23
3
5
19
NN
5
17 23
3
5
20
Mauvais
profil
écotoxicologique
(carbamate), même si
les
chercheurs
de
Bayer ont établi que la
mortalité des vers de
terre entraînée était
faible (1 à 3% des
populations dans des
essais au champ).
3
5
30
Effet coupe faim.
Dégradation
de
la
matière active par les
micro-organismes
du
sol en ion phosphate et
en fer.
NN
5
30
C'est la molécule la plus
répandue et la plus
ancienne. Bon profil
écotoxicologique de la
matière active. Non
toxique vis à vis de la
faune auxiliaire : elle
agit uniquement sur les
gastéropodes.
Méthiocarbe
Mesurol pro
(4%)
R22
Xn
3
Bonne
Bonne
Phosphate ferrique
Sluxx (29,7 g/l)
-
-
SC = Sans classement Xn = Nocif
7
Bonne
Bonne
NN = Non notifié
Pour préserver la faune auxiliaire préférer les spécialités à faible grammage de matière active (3% de
métaldéhyde).
Guide technique – Interventions d'automne 2012 - 2013
14
Photo CA58
2
DESHERBAGE
Actualités et nouveautés 2012
Rappel réglementaire
Raisonnement à la rotation
Guide technique – Interventions d'automne 2012 - 2013
15
ACTUALITES ET NOUVEAUTES 2012
LES NOUVEAUX HERBICIDES HOMOLOGUES EN 2012
CEREALES D'HIVER
Produit /
Caractéristiques
DAIKO
Syngenta Agro
Dose : 2,25 l/ha
Composition
Période
d'utilisation
10 g/l clodinafop
propargyl + 2,5 g/l de
cloquintocet mexyl +
800 g/l prosulfocarbe
2-3 F au mitallage
DAR : BBCH 25 (mi-tallage)
ZNT : 20 m
DRE : 6 h
Cultures :
BTH, Seigle hiver, Triticale
R50/53
Notre avis
Daiko 2,25 l = Défi 2,25 l + Celio 0,225 l.
Produit associant deux modes d'action
(racinaire + foliaire). Le vulpin est la cible
principale.
Développé en association avec des
herbicides à base d'isoproturon + DFF
(Quartz GT ou Puccini Gold). Bon niveau
d'efficacité sur populations de vulpin
sensibles aux Fops.
Privilégier les applications précoces (2-3 F).
Attention à la sélectivité, soigner le semis et
éviter les applications avant de fortes pluies
ou une période de gel.
BTH : Blé tendre d'hiver
COLZA
Plusieurs solutions étaient attendues pour la campagne 2012 - 2013.
Au final, seules 2 spécialités seront développées. A noter que les disponibilités en semences résistantes à
l'imazamox seront peu importantes pour les prochains semis.
CLERANDA
BASF
Composition
Besoin de variété tolérante
Dose /ha
Coût indicatif (€/ha)
Positionnement
Risque dans la gestion des
résistances
Spectre
SUCCESSOR 600
De Sangosse
Imazamox 17,5% + Metazachlore 375 g
Pethoxamide 600 g/l
OUI
NON
2 l/ha + Dash HC
Pack 10 l de Cleranda + 5 l de dash HC
475€ la pack soit 95€ les 2l
2 l/ha
Développé en pack :
- Twin Max associant le Successor 600 et le
Centium 36 CS.
1 pack pour 2 ou 2,5ha soit 59 à 74€.
- Twin Duo Top associant le Successor 600 et le
Novall.
1 pack pour 2 ou 2,5ha soit 70 à 88€.
Post-levée (jusqu'à 8F)
Optimum 2 à 4F
Post-semis / pré-levée
A surveiller.
Mode d'action proche des sulfonylurées
avec une action sur graminées et
dicotylédones
Peu sensible.
Poursuivre l'alternance des matières actives
Intérêt sur géranium, crucifères et
repousses de céréales
Proche de Butisan S
Inférieur sur coquelicot
Peu de disponibilités pour 2012.
Peut être utilisé seul ou en programme.
Commentaires
Dose pratique entre 1,6 et 2 l/ha.
Action racinaire et foliaire.
L'association avec le Novall semble plus adapté
Conditions d'utilisation : hygrométrie > 60%
à notre contexte.
/ température > 5°C / sol frais et réhumecté.
D'autres projets sont en attente, notamment les spécialités à base d'éthametsulfuron (Dupont Solutions) qui
devraient être une nouvelle référence sur la gestion des géraniums sur colza.
Guide technique – Interventions d'automne 2012 - 2013
16
RAPPEL REGLEMENTAIRE
CEREALES D'HIVER
- IPU solo :
* interdiction sur parcelles drainées. Les IPU formulés (Quartz, Quetzal, Flasher pro) ne sont
pas encore concernés. Quelques formulations solos (Navratna, Protugan, Matara) et Herbaflex sont encore
possibles en dehors de la période d'écoulement des drains . Lisez attentivement les étiquettes.
* Interdiction durant la période de reproduction des oiseaux et mammifères (mars à juin).
Sauf Herbaflex et les spécialités phytorus (Isofar, Isosun) interdits dès le 31/12.
- CTU : Toutes les spécialités possèdent la phrase de risque R63 qui interdit les mélanges avec d'autres
herbicides possédant également cette phrase de risque notamment des anti-dicotylédones (exemple
Arbalete). Lisez attentivement les étiquettes.
- Sulfonylurées : une seule application par an de sulfonylurées à action anti-graminées (Archipel / Aloes,
Absolu / Atlantis, Monitor, Attribut, Lexus).
Seuls Miscanti, Abak et Octogon peuvent bénéficier d'une double application à 15 jours d'intervalle.
COLZA
Il existe une restriction d'utilisation sur le métazachlore et le dimétachlore → la dose maximale est de 1000 g
de substance active sur 3 ans en une ou plusieurs applications.
Le tableau suivant récapitule les spécialités concernées et le début de prise en compte de la réglementation.
Matière active
Spécialités concernées
Métazachlore
Dimétachlore
 200 g/l
SPRINGBOK
 250 g/l
NIMBUS / ZEBRA
 400 g/l
NOVALL
 500 g/l
BUTISAN / SULTAN / RAPSAN
500 SG
Date de début de prise en compte
 187,5 g/l
COLZOR TRIO
 500 g/l
AXTER
août 2009
juillet 2010
Dans la plupart des situations, cette restriction est peu contraignante.
2 cas font figures d'exception :
- les rotations Colza / Blé (avec un colza implanté en 2012)
- les colzas implantés en 2012 avec antéprécédent tournesol
Comment prendre en compte la réglementation ?
2011
Programme herbicide
2012
2013
Quelle choix en 2011 ?
Blé tendre
Colza
reste 200g/l de métazachlore
→ choisir autre matière active
 Rotation Colza / Blé
Colza
Novall 2 (soit 800 g/l métazachlore)
ou
Axter 1 + Novall 1,5 (soit 600 g/l métazachlore)
reste 400g/l de métazachlore
→ maximum Novall 1 ou Springbok 2
 Succession Tournesol / Blé tendre / Colza
Tournesol
Novall 2 (soit 800 g/l métazachlore)
Blé tendre
Guide technique – Interventions d'automne 2012 - 2013
Colza
reste 200g/l de métazachlore
→ choisir autre matière active
17
RAISONNEMENT
MAINTENIR LES LEVIERS AGRONOMIQUES POUR OPTIMISER L'UTILISATION DES HERBICIDES
Les leviers agronomiques ont tout leur intérêt pour diminuer le nombre d'adventices présentes. En effet, un
herbicide sera toujours plus efficace sur une populations de 50 vulpins au m² plutôt que 200 !
Voici quelques leviers faciles à mettre en oeuvre dans vos parcelles :
 Faux semis + retarder les dates de semis pour détruire le maximum d'adventices (brome, vulpin ...).
Le faux semis consiste à créer un milieu favorable à la germination des adventices (nécessite un bon
rappuyage du sol et une bonne structure de surface). Un décalage de 10 jours suffit.
Pour être vraiment efficace, le passage d'outils doit être associé à un épisode pluvieux pour faire germer les
mauvaises herbes.
 Diversifier les assolements et allonger les rotations en conservant des cultures de printemps. Cette
pratique a pour effet de rompre le cycle des adventices. Lorsque le type de sol le permet, l'introduction de
cultures de printemps à semis précoce (orge de printemps et pois) et à semis plus tardif (tournesol et maïs)
améliore l'intérêt de la technique.
 Gestion du travail du sol : lorsqu'il est possible, le labour permet de diminuer les populations de vulpins.
En Semis Direct ou en Techniques Culturales Sans Labour (TCSL), se reporter sur les autres méthodes
alternatives, notamment l'allongement des rotations.
ALTERNER LES MATIÈRES ACTIVES DANS LA ROTATION
A
Iodosulfuron + mésosulfuron
B
C2
Iodosulfuron (+ propoxycarbazone)
Propoxycarbazone
Pyroxulame
Flupyrsulfuron
Nicosulfuron
Foramsulfuron
Rimsulfuron
Inhibition photosynthèse au Chlortoluron
niveau du photsystème II Isoproturon
Inhibiteur ALS (acétolactase
synthétase)
F1
Inhibition de la biosynthèse
des caroténoïdes au niveau
de la photoène désaturase
G
Inhibition de la
phosphénolpyruvate
skykimate synthetase
H
inhibition de glumatamine
synthetase
K1
inhibition de la mitose,
organisation des
microtubules
K3
Inhibition de la division
cellulaire (VLCFAs)
N
Diflufenicanil (DFF)
Fosburi, Carat, Brennus Plus
Flurtamone
Carat
Glyphosate
Roundup, Gallup
Glufosinate
Inhibition de l'assemblage Pendiméthaline
des microtubules
Propyzamide
K2
In
te
rc
ul
tu
re
s
es
ol
M
aï
To
ur
n
Po
is
a
de
pr
in
te
m
Co
lz
d'
hi
ve
r
Exemple de noms
commerciaux
Celio, VIP
Illoxan CE
Fusilade Max
Targa D+, Pilot
Agil
Stratos Ultra
Axial Pratic
Centurion 240 EC, Ogive
Hussar OF
Atlantis, Archipel, Alister,
Kalenkoa
Miscanti
Attribut
Abak, Droid, Radar
Oklar, Lexus XPE
Milagro, Pampa
Equip, Cubix
Cursus, Elden
Chlortolurée
Foxtar D+ (3), Matin EL
O
rg
e
Matières actives
Clodinafop-propargyl
Diclofop-methyl
Fluazifop-p-butyl
Inhibiteurs ACCases (acétyl Quizalofop-p-ethyl
CoA carboxylase)
Propaquizafop
Cycloxydime
Pinoxaden
Cléthodime
Iodosulfuron (+ fenoxaprop-p-ethyl)
O
rg
e
mode d'action
Bl
é
Groupe de
mode
d'action
te
nd
re
d'
hi
ve
r
ps
L'objectif est de diversifier les pressions de sélection pour maintenir sur la durée l'efficacité des herbicides
disponibles.
Le tableau ci-dessous résume la répartition par mode d'action des principales matières actives utilisées.
(1)
(2)
(3)
Basta F1
Prowl 400, Trooper, Flight
Kerb flo, Rapsol WG
Carbétamide
Acetochlore
Dmta-p
Flufénacet
Metazachlore (+ quinemerac)
Napropamide
Legurame PM
Trophée
Isard
Fosburi, Trooper
Butisan S, Novall
Colzamid
S-metolachlore
Mercantor Gold
Prosulfocarbe
Defi
Inhibition de la synthèse des
lipides (autre que ACCAses)
Triallate
Avadex 480, Parnass C
(1) A n'utiliser que sur des variétés naturellement tolérantes à la cycloxydime
(2) Uniquement sur variétés tolérantes au chlortoluron
(3) Spécialité commerciale à base d'isoproturon utilisable sur orge de printemps
Guide technique – Interventions d'automne 2012 - 2013
18
Photo Le Syndicat Agricole
UN PREALABLE INDISPENSABLE !!!
3
APPLICATION DES
PRODUITS
PHYTOSANITAIRES
Optimiser la pulvérisation
Conditions d'application
Choix des buses
Qualité de l'eau
Choix des adjuvants
Mélanges phytosanitaires
Guide technique – Interventions d'automne 2012 - 2013
19
Photo Le Syndicat Agricole
Optimiser la pulvérisation
Lors d'échecs de traitement, l'hypothèse d'apparition de résistance est souvent mise en avant. Pourtant, bien
souvent les irrégularités d'efficacité proviennent de défauts dans les paramètres de pulvérisation. Pour vous
permettre d'optimiser votre pulvérisation, nous vous proposons de passer en revue les points essentiels.
LES CONDITIONS D'APPLICATION
Il s'agit des paramètres les plus importants. Même avec un pulvérisateur performant et un adjuvant
adapté, si les conditions d'application le jour du traitement et les jours suivants ne sont pas
satisfaisantes, la qualité de pulvérisation ne permettra pas une efficacité maximale.
 L'hygrométrie : ce critère est essentiel notamment pour les produits phytosanitaires à action
systémique. Une forte hygrométrie permettra d'assurer une hydratation suffisante de la cuticule des plantes
pour permettre une bonne pénétration du produit et limiter le dessèchement de la goutte.
Préférez les applications tôt le matin ou tard le soir. La présence de rosée est souvent favorable aux
applications (meilleure couverture des plantes pour les fongicides piétin verse et les insecticides
méligèthes), par contre éviter les rosées ruisselantes (risque de lessivage des produits).
Les produits phytosanitaires ont pour la plupart des exigences bien définies en matière d'hygrométrie :
reportez vous aux étiquettes.
Plus vous utiliserez des volumes faibles par hectare, plus vous devrez être vigilant sur l'hygrométrie lors du
traitement : en dessous de 80l/ha, recherchez une hygrométrie proche de 80% !
 La température : Elle a une influence au niveau de la plante mais également au niveau du
produit phytosanitaire utilisé.
- Au niveau de la plante
Lorsque la température est trop élevée, les plantes limitent leur évapotranspiration en fermant leurs
stomates. La pénétration et la circulation de la matière active dans les vaisseaux conducteurs est donc
réduite. Cela peut entrainer une accumulation de produits phytosanitaires dans la plante et causer des
symptômes de phytotoxicités. Evitez les interventions aux heures chaudes (T°C > 25°C) de la journée.
Ex : l'application de fongicides de la famille des triazoles (epoxiconazole contenu dans Opus par exemple)
lorsque la température est supérieure à 25°C entraîne une accumulation de fongicides au bout des feuilles,
ce qui entraîne des brûlures (pouvant être confondues avec des symptômes de septoriose).
Les amplitudes thermiques sont également néfastes à l'efficacité des produits phytosanitaires mais
aussi à leur sélectivité. En effet, des herbicides racinaires comme l'isoproturon sont absorbés par les racines
et détoxifiés dans les jours qui suivent. Mais lorsque les amplitudes thermiques entre le jour et la nuit sont
supérieures à 15°C, cette détoxification n'est pas réalisée, ce qui peut entraîner une phytotoxicité traduite
par une décoloration et un tassement de la végétation.
Ce même phénomène de tassement est visibles lors d'applications de sulfonylurées (type Atlantis / Archipel /
Octogon) suivies de périodes de gel dans les 5 jours suivants.
- Au niveau du produit phytosanitaire
Beaucoup de substances actives ont des plages optimales de températures. Il convient de les
connaître et de bien les respecter pour bénéficier d'une efficacité maximale.
Par exemple, les herbicides à base d'hormones doivent s'utiliser entre 12 et 25°C. De même, les herbicides
à base de diflufenicanil s'utilisent entre 5 et 12°C.
Guide technique – Interventions d'automne 2012 - 2013
20
- Au niveau de la qualité de pulvérisation
Plus la température sera élevée, plus la vitesse de déssication des gouttes sera importante. Il y aura
donc moins de produit qui atteindra la plante.
 L'humidité du sol : ce critère est important pour les produits à action racinaire (urées substituées
mais également beaucoup de sulfonylurées !).
En sol sec, l'absorption du produit sera pénalisée. Mieux vaut alors décaler l'application pour intervenir sur
un sol ré-humecté sous peine de limiter l'efficacité.
Même appliqués en sol sec, certains herbicides (exemple : Harness) ont la capacité de se réactiver si la réhumectation du sol survient au maximum 3 semaines après application. Attention : dans ce cas, le contrôle
des levées antérieures n'est pas réalisé.
Certains herbicides racinaires (notamment sur colza) présentent un effet film, qui permet de contrôler les
levées échelonnées. Dans ce cas, veiller à ne pas travailler le sol après application.
 Les caractéristiques du sol : Le taux d'argile et de matières organiques influence également
l'efficacité des produits phytosanitaires.
Par exemple, il est déconseillé d'utiliser des herbicides racinaires à base d'urées substituées lorsque la
teneur en argile est supérieure à 20%. De même, l'efficacité du Kerb flo est réduite lorsque le taux de MO est
supérieur à 4%.
 La vitesse du vent : Eviter de traiter avec un vent trop fort, pour permettre de bien toucher la cible et
limiter les risques de dérive.
LE CHOIX DE LA BUSE
La buse est l'organe de pulvérisation le plus important. Son rôle est d'assurer la meilleure couverture
possible de la cible (végétal ou insecte) tout en limitant la dérive.
Une buse se caractérise par :
- son angle
- son débit / son calibre
- sa pression d'utilisation
- sa composition
 L'angle de la buse : En grandes cultures, les angles de buses les plus répandus sont 80° et 110°.
Les buses 80° font en tendance des gouttes plus grosses que les
buses 110°. Les risques de dérive sont alors plus faibles.
110°
80°
De même, de par leur constitution, les buses 80° sont moins
sensibles aux risques de bouchage que les buses 110° . Elles sont
donc davantage recommandées dans les applications à bas
volumes.
En revanche, les buses 80° nécessitent des hauteurs de rampes
plus importantes que les buses 110°. Attention à la vitesse du vent
lors de leur utilisation.
Guide technique – Interventions d'automne 2012 - 2013
21
Pour permettre un bon recouvrement des jets et garantir une bonne qualité de pulvérisation, il est
recommandé de bien choisir la hauteur des rampes. Celle-ci dépend de l'angle des buses.
 Son débit :
Le débit de la buse dépend de : - la quantité de bouillie à épandre (l/ha)
- la vitesse d'avancement (km/h)
- l'écartement entre les buses (cm)
Q
V
L
Il est calculé selon la formule suivante : DEBIT (l/min) = (Q x V x L) / 60000
Exemple : pour traiter à 12km/h avec un volume de 80l/ha et avec un écartement de 50 cm entre les buses,
quel débit de buse faut-il ?
Réponse : Il faut un débit de 0,8 l/min.
→
(12x80x50)/60000
Relation débit / calibre
La norme ISO 10625 établit, selon un
code couleur, le débit nominal de la
buse en litre par minute à une
pression de 3 bars.
Dans notre exemple, cela correspond
à un calibre 02 soit une buse de
couleur jaune.
 Sa pression d'utilisation : La pression d'utilisation dépend du modèle de buse utilisé.
Attention, pour une même buse, le volume par hectare augmente avec la pression.
Vérifiez bien que la pression affichée dans le tracteur soit la même que celle en sortie de buse.
Effet de la pression sur le volume d'eau
Guide technique – Interventions d'automne 2012 - 2013
Relation entre pression et calibrage
22
Type de buse
Principe
Elle possède un orifice en forme de
fente et produit un jet plat appelé jet
pinceau.
Elle est utilisée pour la plupart des
traitement phytosanitaires.
BUSE A FENTE CLASSIQUE
Prix
Pression
Limite de
indicatif
d'utilisation
vent (km/h)
(€/ha)
2 à 3 bars
mini 1,7 bar
3€
6 – 7 km/h
4à7€
10 km/h
7€
10 km/h
10 €
10 km/h
8 à 11 €
15 km/h
Exemple : NOZAL RFX et AFX, TP
Teejet, APE Albuz
L'intérêt majeur de ces buses est de
travailler à de faibles pressions tout
en gardant l'angle du jet constant dès
une pression de 1 à 1,2 bar.
Le fait de travailler à de faibles
pressions permet de limiter la
formation de fines gouttelettes et par 1,5 à 2,5 bars
conséquent de limiter la dérive.
mini 1 bar
Exemple : XR TeeJet, AXI Albuz, ALX
ou nRLX Nozal
BUSE BASSE PRESSION
Une pastille calibrée placée en amont
de la buse délimite une chambre de
décompression.
La chute de pression qui intervient à
l'intérieur de la chambre en aval
permet d'obtenir des gouttelettes de
taille supérieure à une buse à fente
classique de même calibre.
2 à 3 bars
mini 2 bars
Exemple : DG TeeJet, ADE ou ADI
Albuz, LD Hardi
BUSE A PASTILLE DE CALIBRAGE
L'orifice de calibrage débouche sur
une chambre de décompression, ce
qui permet d'obtenir des gouttes
assez grosses.
1,5 à 3 bars
Hauteur de rampe recommandée : 40
cm.
mini 1,5 bars
Exemple : TT TeeJet
BUSE MIROIR
Le principe consiste à charger les
gouttes d'eau de bulles d'air afin
d'augmenter la taille des gouttes. L'air
est aspiré par simple effet venturi, par
l'intermédiaire d'orifice d'aspiration.
Au contact de la cible, la bulle éclate
libérant ainsi plusieurs impacts et
assurant ainsi une bonne qualité de
couverture.
3 à 6 bars
mini 2 à 3
bars
Exemple : AI TeeJet, AVI Albuz, ARX
ou RRX Nozal
BUSE A INJECTION D'AIR
Guide technique – Interventions d'automne 2012 - 2013
23
 Sa composition : ce critère détermine la précision et la vitesse d'usure de la buse.
 La résine : Elle s'altère rapidement et présente une précision de pulvérisation variable d'une buse à
l'autre.
 L'inox : Elle ne se corrode pas mais reste sensible à l'abrasion. Neuve, elle est très précise mais perd
rapidement de sa précision avec l'usure.
 La céramique : Elle présente la plus grande longévité mais sa précision au départ est moins importante.
TAILLE DES GOUTTES
Le bon choix entre le calibre de la buse, la vitesse d'avancement et la
pression permet d'obtenir une taille de goutte permettant une bonne
qualité de pulvérisation.
La taille optimale des gouttes est comprise entre 250 et 300 μm.
100 μm
250 μm
La taille moyenne des
gouttes de votre buse est
donnée par le VMD. Plus le
VMD est faible, plus les
gouttes sont petites.
300 μm
Risque de dérive
400 μm
Taille optimale
Ruissellement
Attention : la formulation des produits a également une influence sur la taille des gouttes. En effet, certaines
formulations diminuent la taille des gouttes.
Formulation
WG
SC
SL
EW
Exemple
Archipel
Opus
Glyphosate
Horizon EW
Taille des
gouttes
Tendance à faire des gouttes fines
EO
EC
Celio
Gouttes fines à moyennes
Grosses
gouttes
NOMBRE D'IMPACTS
Le tableau ci-dessous récapitule le nombre optimal d'impacts en fonction de la cible choisie.
Nombre d'impacts à rechercher / cm²
PRE-LEVEE
HERBICIDE
FONGICIDE
INSECTICIDE
POST-LEVEE
20 - 30
SYSTEMIQUE
30 - 40
CONTACT
50 - 70
SYSTEMIQUE
30 - 40
CONTACT
60 - 70
SYSTEMIQUE
20 - 30
CONTACT
30 - 40
INGESTION
30 - 40
D'après Ducange, 1990
L'efficacité du traitement est liée à la qualité de répartition de la bouillie.
Elle dépend :
- du nombre d'impacts
- de la taille des gouttes
Guide technique – Interventions d'automne 2012 - 2013
24
N'oubliez pas de tester votre qualité de pulvérisation grâce à des
papiers hydrosensibles.
LA QUALITE DE L'EAU
Si le choix de la buse, de la pression ou de l'adjuvant sont au centre des préoccupations avant la réalisation
d'un traitement, le contrôle de la qualité de l'eau passe souvent au second plan. Pourtant, l'eau utilisée pour
préparer la bouillie de pulvérisation peut avoir plusieurs origines : eau de pluie, eau issue du réseau public,
prélèvement dans une mare, … Cette diversité lui confère des propriétés spécifiques qui peuvent altérer
l'efficacité des produits phytosanitaires.
L'eau se caractérise par :
- Son pH (potentiel hydrogène). Il mesure l'activité chimique des ions hydrogène H+.
Plus cette quantité sera importante, plus le pH sera bas (pH< 7 : acide / pH = 7 : neutre / pH > 7 : basique).
Les produits phytosanitaires possèdent tous des plages optimum de pH. Par exemple, le glyphosate, les
régulateurs à base d'éthéphon ou les sulfonylurées sont plus stables à ph < 5.
A l'inverse le Challenge 600 est stable pour une plage de pH allant de 3 à 9.
- Sa dureté. Elle se définit par la quantité en ions minéraux tels que le calcium ou le magnésium. Sa
mesure se fait en degré français (°F). Une eau est dite douce à moins de 15°F et une eau est dite dure à
plus de 35°F.
Les ions minéraux contenus dans une eau dure neutralisent l'efficacité des matières actives utilisées. Le
glyphosate, les sulfonylurées (mésosulfuron), les Dimes et les pyréthrinoïdes sont les plus sensibles.
Plusieurs solutions sont possibles pour corriger ou atténuer la dureté de l'eau :
- Baisser les volumes utilisés car il y aura moins d'ions Ca2+ ou Mg2+.
- Utiliser des adjuvants correcteurs de dureté (exemple : Actimum, Activa, Symbiose, ...)
Exemple : 1% de sulfate d'ammonium pour 100 litres d'eau.
- Sa conductivité électrique. Elle traduit la minéralisation totale. Sa valeur varie en fonction de la
température. Elle est donnée à 20°C.
En pulvérisation, avoir une eau avec une bonne conductivité permet aux produits systémiques de mieux
pénétrer dans la plante (échanges possibles avec la feuille) (source : anitta).
Exemple : une eau d'excellente conductivité présente 400 à 500 μS/cm soit 200 à 250 mg/l de minéraux
dissous. Au delà de 1500 μS/cm soit 750 mg/l de minéraux dissous, l'utilisation de l'eau est déconseillée.
INTERVENIR AU BON STADE AVEC LA BONNE DOSE
La dose est fonction du ravageur, de son stade et des conditions d'application.
Les herbicides :
La quantité de cires présente dans les feuilles
augmente avec l'age des plantes. Les cotylédons
et la première feuille sont peu pourvus de cires, ce
qui les rend plus perméables aux produits
phytosanitaires.
Plus vous interviendrez en bonnes conditions sur
des stades jeunes, plus la dose utilisée pourra
être abaissée car plus efficace.
Exemple du CELIO : dose conseillée sur vulpin en fonction du stade
Dose de CELIO
Stade 1 – 3 F
Stade tallage
Stade redressement
0,2 l + huile 1 l
0,3 l + huile 1 l
0,4 l + huile 1 l
Source : Arvalis
Guide technique – Interventions d'automne 2012 - 2013
25
Dans les autres interventions, il est important de tenir compte de l'efficacité curative ou préventive des
matières actives choisies afin de ne pas les positionner en dehors de leur plage optimale.
Beaucoup de fongicides possèdent une action préventive dominante et une faible action curative. Une
application même à forte dose sur une infestation installée en septoriose ou rouille brune ne suffira pas pour
permettre une efficacité maximale. Le pilotage avec des outils d'aide à la décision est indispensable.
Dans le cas des insecticides, certaines matières actives s'emploient en début d'infestation (ex Teppeki sur
pucerons) et d'autres peuvent être utilisées sur populations installées (ex : pyrimicarbe sur pucerons).
BAISSER LES VOLUMES D'EAU
La diminution des volumes d'eau présente plusieurs avantages :
- Augmentation des débits de chantiers. Il est donc possible de traiter davantage d'hectares en bonnes
conditions. Cette technique nécessite d'être très vigilant sur les conditions d'application et d'adapter les
buses et le système de filtration. Les vitesses d'avancement sont comprises entre 12 et 18 km/h.
- Réduire les éléments minéraux dans l'eau de pulvérisation, ce qui limite leur effet sur le pH et la dureté
(donc l'impact sur les produits phytosanitaires).
- Concentration de la bouillie en matières actives, adjuvants et co-formulant, ce qui augmente l'efficacité des
produits utilisés (notamment les produits systémiques qui pénètrent mieux dans la plante).
Cette technique est surtout efficace pour les matières actives foliaires systémiques. Le glyphosate et les
anti-graminées foliaires (FOP, sulfonylurées) sont les plus sensibles à la baisse du volume d'eau.
Les expérimentations montrent
une bonne efficacité des volumes
jusqu'à 50 - 60 litres /ha. En
dessous (30 – 40 l/ha), il est plus
difficile de conclure, ce qui
confirme que cette technique
demande beaucoup d'attention
quant au choix des conditions
d'application, des buses et des
adjuvants utilisés.
En bonnes conditions et sur
certains produits, les bas volumes
peuvent être associes à des
réductions de doses pouvant aller
jusqu'à 20 ou 30%. Des essais en
cours tentent de vérifier si des
réductions
plus
fortes
sont
possibles.
Source : Arvalis
Le volume minimal dépend donc du produit utilisé (contact ou systémique) et de la buse choisie. Les
graphiques ci-dessous ont pour objectif de vous aider à mieux comprendre la relation entre les 3.
Ils sont donnés à titre indicatif et sont bien sûr à adapter selon votre contexte.
Source : Arvalis
Guide technique – Interventions d'automne 2012 - 2013
26
UTILISATION DES ADJUVANTS
L'utilisation des adjuvants permet d'améliorer la qualité de pulvérisation en conférant certaines propriétés à
la bouillie :
 Homogénéiser la bouillie (pH, dureté)
 augmenter la durée de vie des gouttes après
pulvérisation (propriétés hygroscopiques)
 Favoriser la pénétration des
produits phytosanitaires
 Augmenter la rétention et l'étalement de la
bouillie sur la cible (végétal ou insecte)
Le choix de l'adjuvant ou de l'association d'adjuvants est complexe car il est dépendant du produit utilisé et
des effets attendus. Nous lui consacrons une partie plus détaillée dans ce guide – page 29.
ORDRE D'INTRODUCTION DANS LA CUVE
Les formulations des produits phytosanitaires sont parfois incompatibles physiquement et/ou nécessitent des
ordres d'introduction spécifiques dans la cuve.
Dans une cuve sous agitation, remplie au 2/3 d'eau introduire les produits dans l'ordre suivant:
Ordre
1
Formulation
Exemple
Produits ayant une action sur la qualité de l'eau
Correcteur de dureté, acidifiant, homogénéisation de Sulfate
d'ammonium,
la bouillie
X-Change, Symbiose
2
3
4
Formulations solides
1- les faibles doses < à 100 g de granulés (WG)
Allié, Primus
2- les sacs hydro-solubles (WPS)
Emblem
3- les dispersibles (WG)
Archipel, Unix
4- les poudres mouillables (WP)
Mancozèbe
Formulations liquides
1- les suspensions concentrées (SC)
Opus
2- les suspo-emulsions
Opéra
3- les émulsions aqueuses (EW)
Horizon EW, Mavrik flo
4- les suspensions huileuses (OD)
Alister, Kalenkoa
5- les concentrés émulsionnables (EC)
Sherpa 100 EW, Celio
6- les liquides solubles (SL)
Caramba Star, Cycocel
1- les tensio-actifs ou mouillants
Heliosol, Li700
2- Les huiles minérales ou végétales
Actirob B, Vegélux
Les adjuvants
Guide technique – Interventions d'automne 2012 - 2013
27
A RETENIR
LES CONDITIONS POUR REUSSIR SON TRAITEMENT
Baisse de volume
Vitesse du vent
M axim um 19km /h
- Etre attentif aux
conditions de pas sage
- Bie n ré gler s on m atérie l
(buse s, filtre, adjuvants , ...)
Le jour du traitem ent e t les 5 jours
s uivants
Hygrom é trie
M inim um 60%
Eviter les ros ée s
ruiss elante s
Tem pé rature
M axim um 25°C
Evite r le s am plitudes
the rm ique s > 15°C
Hauteur des rampes
Adapté e à la bus e
Sol ré -hum e cté si herbicide à
action racinaire
Buses
Adaptée s au volum e chois i et
à la vite ss e
Adjuvant
Fonctionnalité adaptée
Dose appliquée
Adapté e à la cible, à son stade
e t aux conditions d'application
LES INDISPENSABLES
La présence d'une station météo ou d'un
anémomètre sur l'exploitation ou dans le tracteur
permet d'intervenir dans les meilleures conditions.
Guide technique – Interventions d'automne 2012 - 2013
Les équipements de protection
individuel permettent de limiter
les risques de toxicité par les
produits phytosanitaires.
28
Photo Agriav is
Choix des adjuvants
DEFINITION
Les adjuvants ne sont pas des pesticides, ils n'ont pas d'action comme les produits phytosanitaires mais ils
facilitent leur rôle en améliorant leurs performances (rétention et/ou étalement) et peuvent diminuer les effets
néfastes comme le ruissellement ou la dérive.
A eux seuls, ils ne peuvent pas suffire à diminuer les doses de produits utilisés. Ils ne remplacent
pas les interventions en bonnes conditions (T°C < 25° et hygrométrie > 60%) mais leur sont
complémentaires.
ROLES DES ADJUVANTS
Les adjuvants confèrent à la bouillie différentes propriétés.
Fonction
Définition
Etalement
Permet la rétention et l'étalement des gouttelettes de la bouillie en diminuant les tensions
superficielles à la surface de celle-ci.
Ex: Li 700, Herbidown, Sticman, Silwet L-77, Heliosol, Genamin, Agral, Surf 2000
Pénétrant
Favorise la pénétration du produit: agit sur la cuticule de la feuille par fusion ou gonflement
des cristaux de cire.
Ex: Silwet L-77, Velezia, Li700, Herbidown, Vegelux, Actirob B
Rétention
Favorise le maintien des gouttelettes de la bouillie sur la feuille au moment de l'impact.
Réduction du rebond. Dépend de la mouillabilité de la surface du végétal.
La couche externe de la cuticule peut être recouverte de cires cristallines ou de poils qui
limitent la rétention et l'étalement des gouttes.
Ex: Sticman, Silwet L-77
Adhésivité
Favorise le maintien de la bouillie après l'impact. Apporte une meilleure résistance au
lessivage voire à l'évaporation.
Ex: Sticman, Biofix
Limitation de la
dérive
Les gouttelettes les plus fines (< 100µm) se dispersent dans l'atmosphère. L'adjuvant antidérive homogénéise la taille des gouttelettes en limitant les plus petites.
Ex: Li 700, Silwet L-77
Humectant
Permet de maintenir l'hygrométrie à la surface de la feuille: évite la cristallisation de la
matière active et l'évaporation de la bouillie.
Ex: sulfate d'ammonium
Anti-mousse
Empêche la formation de mousse dans la cuve lors de la préparation de la bouillie.
Permet de neutraliser les eaux dures, de tamponner le pH et/ou stabiliser la bouillie
Homogénéisation
(présence de tensio-actifs).
de la bouillie
Ex : X-Change, (sulfate d'ammonium), Symbiose
Acidifiant
Certaines matières actives sont rapidement dégradées dans un milieu basique (pH > 7) ce
qui diminue leur efficacité. Les acidifiants permettent de maintenir le pH entre 5 et 7.
Ex : X-Change , Li 700
Guide technique – Interventions d'automne 2012 - 2013
29
LES FONCTIONS DES ADJUVANTS
Source: SC²
LES DIFFERENTS ADJUVANTS
PRODUIT
HOMOLOGATIONS
COMPOSITION
Herbicides Insecticides Fongicides Régulateurs
Coût
(€)
COMMENTAIRES
Huile minérale Huile végétale
HUILES (= Pénétration)
ACTIROB B
286 g/l dérivés d'acide gras
Colsurf végétaux + 430 g/l d'huile
Mix In de pin
2 l/ha
ACTILANDE TM 842 g/l d'huile de colza
Mediator pro esterifiée
1 l/ha
5à
6€/l
- Bonne efficacité avec
les AGF mais agressif
si amplitudes
thermiques après
application
3l/ha
5 l/ha
1 l/ha
3 l/ha
2à3
€/l
Dose pratique : 1% du
volume d'eau
14 €/l
Polyvalent
47 €/l
Possible à 0,01%
Limite la dérive
Etalant puissant
9,4 €/l
- Acidifiant
- Limite la dérive
40 €/l
Adhésif
0,10%
29 €/l
Polyvalent
0,10%
25€/l
Mouillant non ionique
SCHERING
VEGELUX
VELEZIA
HERBIDOWN
Huile minérale parrafinique
684 g/l
946 g/l
790 g/l
725 g/l
2,5 l/ha
(pyrale)
3,8 €/l
MOUILLANTS (= Rétention et étalement)
HELIOSOL
665 g/l Alcools terpéniques
Calanque
SILWET L77
830 g/l
heptamethyltrisiloxane
Pulvi-X modifié
LI 700
104
g/l
Avess magnésium
Sulfate
HURRICANE
GLIFOR
0,50%
0,50%
0,14%
0,10%
0,14%
0,15%
de
Polyoxyethylene
900 g/l Alcool isodecylique
AGRAL MAXX
250
g/l
Octylphenol
Estravon octaglycol ether
EMULSOL
0,10%
450 g/l Latex synthétique
GENAMIN T200 BM
732 g/l
Maxima amine
TREND 90
0,10%
0,20%
0,50%
SURF 2000
Polysorbate
50%
+
Arma / Armoblen Polymere d'amines gras
Super Nova / Spartan 50%
TRADER PRO
0,20%
355 g/l Lecithine de soja
Elton / Elvis
Transit / Amourette
STICMAN
0,50%
0,50%
9 €/l
0,10%
15€/l
0,05%
285
g/l
Ester
de
polyethylene
glycol
d'alkylphenol
860 g/l Ester sulfurique et
acides gras sulfones
0,05%
800 g/l d'amine grasse de
Regain suif éthoxylé
0,50%
0,05%
0,05%
20€/l
Mouillant non ionique
0,05%
0,05%
14 €/l
Pénétrant
0,05%
0,05%
29 €/l
Adhésif
Etalant et anti-rebond
5,2 €/l
Pénétrant
Ce tableau reprend les spécialités les plus utilisées. Pour plus de détails, reportez vous au site w w w .e-phy.agriculture.gouv.fr
Guide technique – Interventions d'automne 2012 - 2013
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PRODUIT
COMPOSITION
HOMOLOGATIONS
Coût
Herbicides Insecticides Fongicides Régulateurs (€/ha)
COMMENTAIRES
MOUILLANTS AVEC EFFETS SUR LA QUALITE DE L'EAU
ACTIVA
460
g/l
de
Stimul d'ammonium
Actimum
Jonxion
BIOFIX
PHYTECO
SYMBIOSE
X-CHANGE
sulfate
860 g/l d'Esters sulfuriques
d'alcools gras, d'esters
d'acides gras sulfonés et
d'abiétate
de
diethylèneglycole
2.2 l/ha
0,05%
108 g/l Triethanolamine +
21,6
g/l
Polymère
complexe d'éthylène et de
propylène
0,30%
N total 5,2%
12,7% P2O5
Alkylpolyglucosides
0,15 à
0,3%
2,2 l/ha
0,05%
3 €/l
- Pouvoir adhésif
- Fluidifie la bouillie
- Utilisable pour les
traitement de
semences
- A mettre en dernier
dans la cuve
0,05%
- Homogénéisation de
la bouillie
- Non huileux donc pas
d'effet loupe
0,15 à 0,3%
0,15 à
0,3%
0,15 à 0,3%
- Engrais foliaire
- Régule le pH
- Dose pratique 0,15%
0,15 à
0,25%
- Neutralise la dureté
de l'eau
- Stabilise la bouillie
- Acidifie (pH < 5)
- A mettre en premier
dans la cuve (3min
avant)
Sulfate d'ammonium +
propionate d'ammonium
0,15 à
0,25%
- Propriété
hygroscopique
- Neutralise la dureté
- Acidifiant
0,15 à
0,25%
0,15 à
0,25%
12,1
€/l
LES UTILISER A BON ESCIENT
Le conseil d'adjuvants n'est pas chose aisée dans la mesure où les références disponibles sont très diverses
et difficilement vérifiables / reproductibles car elles dépendent surtout des conditions d'application.
Nous vous proposons de faire un résumé des éléments en notre possession :
 HERBICIDE
Pour mieux comprendre l'intérêt des adjuvants avec les herbicides, nous devons d'abord expliquer deux
notions importantes : la mouillabilité et la perméabilité des cuticules vis à vis des matières actives.
 La mouillabilité : Il s'agit de la capacité des plantes à retenir les gouttes issues de la pulvérisation.
Ceci s'explique par les propriétés des surfaces foliaires :
- la morphologie des cires épicuticulaires : les plantes mouillables se composent essentiellement de
cires amorphes (angle de contact < 90°) alors que les plantes peu mouillables se composent de cires
cristallines (angle de contact > 130°),
- la présence de nervures qui augmente la rétention des matières actives,
- le port de la plante : les dicotylédones présentent des feuilles horizontales, ce qui les exposent
davantage aux pulvérisations alors que les graminées avant montaison présentent des feuilles dressées et
fines ce qui réduit leur exposition aux pulvérisations (la tendance s'inverse après montaison).
- la pilosité : une forte pilosité (cas du brome) ou à l'inverse une feuille glabre (cas du vulpin)
réduisent la pénétration des matières actives.
Les adjuvants auront donc un intérêt sur les
plantes peu mouillables ou à forte pilosité.
 La perméabilité vis à vis des matière actives : Elle est issue de la diversité morphologique, structurale et
chimique des cuticules. Par exemple, la cuticule de la stellaire est mouillable mais très peu perméable à
l'ioxynil.
Guide technique – Interventions d'automne 2012 - 2013
31
Propriétés des surfaces foliaires de quelques espèces (Welker, 1979)
Pilosité
Cires
cristallines
Angle de
contact
Mouillabilité
Blé
Abondante
Oui
132°
Faible
Chiendent
Abondante
(face
supérieure)
Oui
134°
Faible
Folle avoine
Glabre
Oui
134°
Faible
Vulpin
Glabre
Oui
136°
Faible
Gaillet
Abondante
Non
< 30°
Elevée
Matricaire
Glabre
Non
88°
Moyenne
Moutarde
Abondante
Non
99°
Moyenne
Pensée
Glabre
Non
98°
Elevée /
moyenne
Stellaire
Glabre
Non
104°
Elevée
Abondante
Non
90°
Elevée
Dicotylédones
Graminées
Espèces
Véronique
Les graminées sont peu
mouillables.
L'utilisation
des
adjuvants aura donc un
intérêt pour améliorer
la
pulvérisation
sur
vulpin, ray-grass, …
L'intérêt
sur
dicotylédones est plus
aléatoire.
ANTIGRAMINEES
Racinaires
Isoproturon, chlortoluron
Trooper / Fosburi
Prowl 400
Peu d'intérêt des adjuvants.
Foliaires
Fop (Celio, Baghéra)
Dimes (Stratos Ultra)
Dens (Axial Pratic)
Racinaires et foliaires
Archipel, Atlantis, Lexus
Octogon / Droid
L'utilisation d'un adjuvant permet de régulariser l'efficacité sur
graminées peu mouillables (type vulpin).
Possibilité d'utiliser des adjuvants
permettant de limiter la dérive Huile :
lors de la pulvérisation (type Possibilité d'utiliser de l'huile soit minérale, soit végétale.
Silwet L77).
Ex : Celio 0,2 l + Huile 1l
Eviter les associations avec des
anti-graminées foliaires et l'huile
car cela favorise une absorption
foliaire (au lieu d'une absorption
raciniaire) ce qui réduit la
détoxification de la matière active
dans la plante.
Ex : limiter l'isoproturon à 750 g
si mélange avec Celio + huile 1l.
Mélange d'adjuvants :
Les mélanges d'adjuvants type mouillant + sulfate d'ammonium ou huile
+ mouillant + sulfate d'ammonium paraissent aussi très intéréssants.
Ils associent rétention, pénétration et propriétés hygroscopiques.
Ex : Atlantis 300 g + Surf 2000 0,1 % + Actimum 1 l
Grâce à leur formulation et leur mode d'action, les mouillants sont plus
selectifs que les huiles, ce qui limite les effets de tassement souvent
visibles en sortie hiver (amplitudes thermiques).
Cas particulier : Sur brome, la pénétration du produit à travers la forte
pilosité nécessite le recours à des mouillants spécifiques type Glifor ou
Genamin T200 BM.
Ex : Attribut 60 g + Génamin T200 BM 0,5 %
Propositions de mouillants selon l'herbicides :
HELIOSOL
CALANQUE
MEDIATOR
LI700
ELTON
ELVIS
CELIO
BAGHERA
ENERGY PUMA
ILLOXAN CE
CELIO
PUMA
SURF 2000
ARMA
ARCHIPEL
ATLANTIS
(sur vulpin)
SILWET L77
STICMAN
GENAMIN
MONITOR
ATTRIBUT
ARCHIPEL
ATLANTIS
(sur vulpin)
Peu adapté aux
herbicides
MONITOR
ATTRIBUT
ARCHIPEL
ATLANTIS
(sur brome, raygrass et vulpin)
Guide technique – Interventions d'automne 2012 - 2013
Sulfate d'
ammonium
ARCHIPEL
ATLANTIS
(régularise
l'efficacité)
32
ANTI-DICOTYLEDONES
Racinaires
Butisan S
Contacts
Foxpro D+ (Bifenox)
Allié Express (Carfentrazone)
Racinaires et foliaires
Allié Max / Star Sx
Quattro II / Arbalete
Foliaires
Bofix / Ariane
Starane Gold
Peu d'intérêt car Ne surtout pas utiliser d'huile. Formulation
suffisament Peu d'intérêt des
absorption
adjuvantée pour ne pas adjuvants
*.
racinaires.
Mouillant possible (Silwet L 77) nécéssiter de complément.
Préférer
les
Adjuvant anti-derive avec des effets aléatoires sur
applications avec
possible
l'efficacité.
de la T°C.
Cas particulier : Le Lontrel 100 necéssite l'utilisation d'huile pour permettre une bonne pénétration dans les
adventices.
 INSECTICIDE
Peu d'effet des adjuvants (lutte contre les pucerons des céréales par exemple).
Cas particulier : Il est possible d'améliorer la couverture de la plante dans les traitements à bas volume
(< 100 l/ha) en utilisant des mouillants type Heliosol, Silwet L77 ou Sticman notamment dans les
interventions sur de fortes biomasses (lutte contre les méligèthes sur colza ou les pucerons à la floraison
des pois).
 REGULATEUR
Les adjuvants ont surtout un intérêt en conditions difficiles (manque d'hygrométrie, faible receptivité de la
plante). Leur effet est visible dans un cas sur 2.
L'acidification de la bouillie permet également de régulariser leur efficacité (ex du LI 700).
Ex : Cycocel C5 2 l + Li 700 0,5 %.
Eviter les mélanges Herbicides + Régulateur + Huile qui se montrent très agressifs.
 FONGICIDE
Peu de références sont disponibles. Néanmoins, nous pouvons faire une distinction en fonction du mode
d'action.
CONTACTS
SYSTEMIQUES
Chlorothalonil
Triazoles, SDHI
Même si certaines formulations sont bien
adjuvantées, il y a un intérêt des adjuvants pour
permettre une meilleure rétention du produit sur
la feuille, un meilleur étalement et une moindre
sensibilité au lessivage.
Les nouveautés (type Osiris Win ou Bell Star)
sont suffisament adjuvantées pour ne pas
nécessiter l'ajout d'adjuvants.
Ex : Visclor 500 L 1,5 l + Sticman 0,1%
sur pois ou céréales.
Toutefois, pour des applications en bas volumes, des
mélanges avec un mouillant et du sulfate
d'ammonium permettent de limiter la dérive et de
conserver un peu d'hygrométrie autour de la goutte,
notamment pour les formulations SL (Caramba Star).
Des essais à confirmer montrent également un bon
comportement du Pictor Pro en mélange avec le Ex : Caramba Star + Silwet L 77 0,1% + Actimum 1l
Sticman dans la lutte contre le sclérotinia.
Ne surtout pas mélanger avec de l'huile.
Guide technique – Interventions d'automne 2012 - 2013
33
Photo DDT Gers
Réglementation phyto
REGLEMENTATION SUR LES MELANGES
Produit 2
T
T+
R40
R48
Produit 1
R62
R63
R64
R68
Autres R
T
T+
R40
R48
R62
R63
R64
R68
Autres R
Mélange interdit
Mélange autorisé
Les produits possédant une ZNT> 100 m ne sont mélangeables avec aucun autre produit.
Pour info
T+ : Produit qui, par inhalation, ingestion ou pénétration cutanée, peut entraîner des risques extrêmement
graves, aigus ou chroniques et même la mort.
T : Produit qui, par inhalation, ingestion ou pénétration cutanée, peut entraîner des risques graves, aigus
ou chroniques et même la mort.
R40 : Possibilité d’effets irréversibles. Effet cancérogène suspecté : preuves insuffisantes.
R68 : Possibilité d’effets irréversibles.
R48 : Risque d’effets graves pour la santé en cas d’exposition prolongée.
R62 : Risque possible d’altération de la fertilité.
R63 : Risque possible pendant la grossesse d’effets néfastes sur l’enfant.
R64 : Risque possible pour les bébés nourris au lait maternel.
Sont également interdits :
 Les mélanges comprenant au moins un produit de classe 4 pour les risques aquatiques ou terrestres dont
la ZNT est de 100m ou plus.
 Les mélanges utilisés durant la floraison ou au cours des périodes de production d’exsudats comportant :
 D’une part, un produit contenant une des substances actives appartenant à la famille chimique
des pyréthrinoïdes,
 D’autre part, un produit contenant une des substances actives appartenant à la famille chimique
des triazoles ou des imidazoles (prochloraze).
Durant la floraison ou au cours des périodes de production d’exsudats, un délai de 24 heures doit être
respecté entre l’application d’un produit contenant une substance active appartenant à la famille chimique
des pyréthrinoïdes et l’application d’un produit contenant une substance active de la famille chimique des
triazoles ou imidazoles. Dans ce cas, le produit de la famille chimique des pyrethrinoïdes est obligatoirement
appliqué en premier.
Guide technique – Interventions d'automne 2012 - 2013
34
ZNT / DRE / DAR
=> ZNT
La Zone non traitée, ZNT, située entre la berge d'un cours ou point d'eau et la parcelle, est la distance
minimale qui ne doit pas être traitée. Cette zone peut être cultivée, enherbée ou plantée en haie et sa
largeur varie en fonction du produit.
Toute parcelle située à coté d'un cours d'eau représenté en trais bleu continu ou nominé et
représenté en trais bleu discontinus est soumis à cette réglementation.
Il existe 4 classes de ZNT
Classes de ZNT
5m
20m
50m
Exemple de produits
Credo
Visclor 500L
Trophée
supérieure ou égale à 100m
La classe d'un produit phytosanitaire est précisée sur l'étiquette. Si ce n'est pas le cas, l'utilisateur doit
respecter une largeur non traitée d'au minimum 5m.
Dérogation :
Les ZNT de taille supérieure peuvent être ramenée à
conditions suivantes :
5 mètres sous réserve de respecter les trois
1- Préserver ou installer un dispositif végétalisé permanent d'au moins 5m de large en bordure des points
d'eau
2- Utiliser des moyens diminuant le risque de dérive vers le milieu aquatique : voir la liste des buses
homologuées pour ZNT.
3- Attention, certaines buses vendues avec une mention : « permet une limitation de la dérive » ne sont pas
homologuée pour les ZNT .Lors d'un contrôle elles ne seront donc pas valables pour justifier la réduction de
la ZNT pour certains passages.Ex : la Buse ADI de chez ALBUZ définie comme « buse à réduction de
dérive » a dans ses caractéristiques générales : « réduction de la dérive » mais n'est pas homologuée ZNT.
4- Enregistrer toutes les applications de produits sur la parcelle
=> DRE
Le délai de rentrée est la durée pendant laquelle il est interdit aux personnes de pénétrer sur la parcelle
venant d'être traitée.
Cas généraux
Situation
DRE
Extérieur
6H
Milieu fermé (ex : serre)
8H
Certains produits phytosanitaires nécessitent des délais de rentrée plus longs. Ils sont identifiables par leurs
phrases de risque. Ainsi les produits dont les phrases de risque suivantes sont mentionnées sur l'étiquette
devront respecter les délais correspondants :
Phrase de risque
DRE
Exemples de produits
R36 - Irritant pour les yeux
R38 - Irritant pour la peau
R41 - Risque de lésions oculaires graves.
R42 - Peut entraîner une sensibilisation par inhalation
R43 - Peut entraîner une sensibilisation par contact avec la peau
24H
R36 - Meltop 500
R38 - Proplex 450
R36/R38 – Thésorus
R41 - Virtuose
48H
R43 - Visclor 500L, Kayak,
Caramba,Credo
=> DAR
Le délai avant récolte indique le nombre de jours à respecter entre le traitement et la récolte pour que celleci soit commercialisable. Il est d'au minimum 3 jours et peut varier selon le produit. Il est précisé sur les
étiquettes des produits. Il est impératif de respecter ce délai pour respecter la Limite Maximale de Résidus.
Guide technique – Interventions d'automne 2012 - 2013
35
Photo CA58
4
COLZA
Implantation
Stratégie herbicide
Lutte contre les ravageurs d'automne
Stratégie régulateur
Guide technique – Interventions d'automne 2012 - 2013
36
PREAMBULE :
Nous n'aborderons pas dans cette partie le choix variétal, car celui-ci a fait l'objet d'un bulletin
régional qui vous a été envoyé en juillet dernier.
Rappel : le choix variétal s'appuie sur 4 critères → l'adéquation de la précocité au type de sol, choix de
variétés à bon profil agronomique (tolérance vis à vis de la verse et du phoma), faible sensibilité à
l'élongation automnale (surtout si apport d'engrais organiques ou semis précoce) et bon potentiel de
rendement (régularité dans des contextes pédo-climatiques variés).
IMPLANTATION
TRAVAIL DU SOL
L'objectif du travail du sol est d'obtenir un pivot d'au moins 15 cm.
Le lit de semences du colza doit se préparer sitôt le précédent céréale récolté :
- pour bénéficier de l'humidité résiduelle facilitant le travail du sol,
- pour favoriser la levée des mauvaises herbes.
Avant toute implantation du colza, il convient
de vérifier par un profil de sol la présence
éventuelle d'une zone compactée à 15 cm.
Le graphique ci-contre illustre la relation
entre la structure du sol et le PMG. Il montre
que les semelles superficielles expliquent en
grande partie les PMG faibles.
Une
observation
du
sol
avant
l'implantation permet d'adapter le travail
du sol et ainsi d'éviter l'apparition de ces
semelles superficielles.
Comment adapter le choix des outils à la structure du sol?
Y a t-il présence d'une zone compacte?
NON
OUI
5 cm
Le travail profond n'est pas justifié.
10 cm
Le travail profond est recommandé.
Le type d'outil sera fonction de la
profondeur de la zone compactée.
- 10 à 15 cm: un outil à dent travaillant
à 15 cm est suffisant. L'utilisation de
socs étroits permet une meilleure
fissuration. Cette intervention doit être
accompagnée d'un roulage.
- Supérieure à 15 cm: différents outils
sont possibles:
- décompacteur
- labour
- strip-till (travail en bande)
Profil de sol
Différentes techniques d'implantation sont
alors possibles:
- Techniques Culturales Sans Labour:
le double déchaumage apparaît comme la
technique la plus intéressante (1er
passage superficiel <5 cm + rappuyage;
le 2ème passage à 10cm),
- Le semis direct : si paille non enlevée,
couper assez haut (>20 cm) pour réduire
l'épaisseur du mulch,
- Le semis sous la coupe : la maîtrise
du peuplement et des ravageurs (limaces)
représente le principal inconvénient.
- Le semis à la volée : soit semis avec
un DP12 et enfouissement à la herse
magnum, soit installation d'un semoir
(type Delimbe) sur un déchaumeur.
Dans tous les cas, lors du travail du sol ou du semis, éviter l'utilisation d'outils animés si le sol est humide ou
insuffisamment ressuyé.
Guide technique – Interventions d'automne 2012 - 2013
37
Photo CA58
Un colza mal implanté sera davantage sensible aux ravageurs et ne valorisera
pas pleinement les éléments mis à sa disposition (par les engrais ou par le sol).
Cette situation pourra se traduire par des symptômes de carence (soufre,
phosphore, azote, …) ou des dysfonctionnements physiologiques (retard de
végétation, problèmes lors de la floraison). Veillez donc à bien soigner cette
étape.
Attention à l'arrière effet de certains herbicides de type sulfonylurées utilisés sur blé :
- il est déconseillé de faire un colza derrière un blé qui a reçu de l’ATTRIBUT ou du MISCANTI.
- il est conseillé de faire un labour s’il y a eu des applications de type MONITOR, ARCHIPEL, ATLANTIS,
ABSOLU, HUSSARD OF ou des applications tardives d’ALLIE …
Rq : si le 2.4D est autorisé pendant l’interculture, il ne doit pas être utilisé avant colza. Il peut provoquer
d'importantes pertes à la levée.
DATE DE SEMIS
AOUT
20
21
22
23
24
25
26
SEPTEMBRE
27
28
29
30
31
1
2
3
4
5
10
CAS GENERAL

Faible
minéralisation
automnale
Parcelle froide
Parcelle très argileuse
 Semis direct /
Strip Till
Plage conseillée
Semis encore possible
Dans un contexte de solutions chimiques peu satisfaisantes, les parcelles à fort risque de
salissement (notamment en géranium) seront préparées comme les autres mais semées 8-10j pour
permettre de détruire les premières levées d'adventices et en choisissant une variété vigoureuse à la levée.
DOSE DE SEMIS
Peuplement optimum
Lignées
30 – 40 plantes/m²
Hybrides
20 – 30 plantes/m²
Profondeur de semis
La profondeur optimale est de 2 cm.
En condition sèche, un semis plus
profond peu être intéressant pour
rechercher la fraicheur. Ne pas
dépasser 4 cm de profondeur.
Dans tous les cas, ne pas dépasser 15 plantes par mètre linéaire pour limiter les risques de verse.
Attention aux surdensités qui diminuent le potentiel de rendement, fragilisent la plante à la verse et aux
maladies (phoma) et limitent les capacités de compensation.
L'utilisation d'un semoir de précision présente plusieurs avantages :
- meilleure maitrise de la densité de semis et de la régularité de profondeur assurant une bonne qualité de
levée (rappuyage),
- possibilité d'ajouter un localisateur d'engrais pour optimiser l'apport de phosphore,
- le semis à grand écartement est favorable à la mise en œuvre de méthodes de lutte alternative (binage).
Guide technique – Interventions d'automne 2012 - 2013
38
TRAITEMENT DE SEMENCES
Attention : le traitement de semences Cruiser OSR n'est plus disponible.
Le tableau ci-dessous résume l'efficacité des traitements de semences disponibles :
Mesurol
50
Methiocarbe 50%
50 g/kg
Puceron
Petite altise
Mildiou
Dose
préconisée
Grosse altise
Composition
Tenthrèdes
Produit
Fonte de semis
Usages
+
Commentaires
Dose pratique : 30 g/kg.
Pour une meilleure répartition,
mélanger avec 200 à 400 ml/q
d'huile végétale.
APPORTS D'AZOTE A L'AUTOMNE
APPORTS DE MATIÈRE ORGANIQUE
Le colza valorise très bien les apports d'azote organique, ils permettent d'apporter de l'azote mais surtout du
phosphore et de la potasse. Néanmoins, dans le respect de la directive nitrate, ceux-ci doivent être réalisés
avant le 01 septembre.
Attention toutefois à limiter les quantités (20 - 25 t/ha de fumier, 2 t/ha de fientes déshydratées par ex.) afin
d'éviter d'éventuels gaspillages et des problèmes d'élongation automnale (ne dépassez pas 100 unités
d'azote disponibles sous forme organique avant le semis et choisissez une variété Très Peu Sensible à
l'élongation automnale).
Les épandages doivent être réalisés sur sol sec pour éviter les dégradations de structure.
Le programme directive nitrates limite l'apport d'azote organique à 170 unités/ha par parcelle épandue, sous
réserve d'une modification de l'arrêté final.
N'oubliez pas de réaliser des pesées de colza à l'entrée et en sortie d'hiver afin de tenir compte de
l'azote absorbé et ainsi adapter la fertilisation azotée (gain d'azote possible).
APPORTS D'AZOTE MINÉRAL
Pour compenser la consommation d'azote liée à la dégradation des résidus du précédent ou pour aider des
colzas peu poussants, des apports d'azote minéral sont souvent réalisés à l'automne (20 à 30 unités). Ces
apports sont inutiles (car non rentables) et potentiellement polluants.
Le graphique suivant illustre l'inutilité d'un apport d'azote à
l'automne sous forme minéral.
Que ce soit en automne froid (colza peu poussant) ou en
automne « normal », l'apport d'azote minéral n'a jamais permis
de gains de rendement significatifs.
Sur 50 unités apportées, seulement 30 sont absorbées en
moyenne, sans améliorer le rendement potentiel.
Dans les situations de levées tardives, le facteur limitant la
croissance des plantes n'est pas l'azote mais les sommes de
températures.
Une bonne croissance racinaire à l'automne (bonne
implantation) participe davantage à l'élaboration du
rendement qu'une bonne croissance aérienne (apport
d'azote).
Guide technique – Interventions d'automne 2012 - 2013
39
FONGICIDE PHOMA
Il existe 3 groupes d'alternance pour les variétés :
Groupe 1
= résistance quantitative
Groupe 2
= résistance qualitative
Groupe 3
Ne nécessite pas d'alternance Résistance
spécifique
qui
nécessite une alternance avec
des variétés du groupe 1 pour
conserver son efficacité
Variété déconseillée
Adriana / Alpaga / DK Cabernet Exagone / Exocet / NK Aviator
/ Flash / Ovation / Safran /
Kadore / Remy
Toccata
L'alternance se raisonne à l'échelle d'un bassin de production (projection de spores des cannes de colza
récoltés vers les champs de colza en cours de levée). Des mesures agronomiques préventives permettent
de limiter le risque de contamination:
– bien broyer les résidus de colza des parcelles voisines pour éviter les contaminations des semis de
l'année en cours de levée
– éviter les densités de semis élevées (>50 plantes/m²).
– en cas de reliquat azoté élevé (apport de matières organiques, précédent pois), retarder la date de
semis d'une semaine.
Le choix d'une variété TPS phoma permet de s'affranchir de toute application fongicide à l'automne.
Règle de décision:
l'intervention se raisonne en fonction de 3 critères :
– la sensibilité variétale
– le stade du colza au moment des sporulations: la période de sensibilité au phoma s'arrête lorsque le
colza a atteint le stade 6F.
– l'état végétatif : un colza chétif sera plus sensible au contaminations qu'un colza bien développé.
Le tableau ci-dessous récapitule le raisonnement:
Sensibilité au phoma
Stade du colza
Colza chétif
Beau colza
Colza avec
élongation
< 4 feuilles
TPS
4 – 6 feuilles
Pas de traitement
> 6 feuilles
< 4 feuilles
PS
S
4 – 6 feuilles
Traitement selon
modèle
> 6 feuilles
Pas de traitement
Indifférent
Pas de traitement
Traitement selon
modèle
Traitement selon modèle
Choix du produit :
Caramba Star ou Sunorg Pro 0,6l/ha est le seul produit encore homologué mais avec une efficacité
modérée.
LUTTE CONTRE LE SCLEROTINIA
Le CONTANS WG est un moyen de lutte biologique à la rotation. Il s’agit d’un champignon, le Coniothyrium
minitans qui parasite les sclérotes (organe de conservation du sclérotinia).
Il y a deux périodes possibles d’utilisation du CONTANS WG :
Guide technique – Interventions d'automne 2012 - 2013
40
- En présemis avec une incorporation superficielle (2-3 cm, comme la napropamide) : à 2 kg/ha lors de la
première utilisation, à 1-2 kg pour les applications répétées dans la rotation.
- Les années avec des fortes attaques de sclérotinia, l’application peut se faire sitôt la récolte du colza sur
les résidus de colza ou de tournesol juste avant un déchaumage superficiel nécessaire à l'incorporation, à la
dose de 1 à 2 kg/ha.
Le CONTANS WG peut être mélangé aux herbicides à base de napropamide, mais ne peut l’être avec ceux
à base de clomazone. Il faut veiller à bien nettoyer le pulvérisateur avant toute application. L’application doit
se faire dans les 2 heures qui suivent la préparation de la bouillie, sur sol frais et peu motteux.
Son intérêt est surtout marqué dans les rotations à base de colza et de tournesol. N'ayant pas d'action
sur les autres maladies, il devra dans la majorité des situations être complété par un traitement chimique
contre les maladies secondaires (oïdium, alternaria, ...)
D'après la firme, il peut également être appliqué en post levée du colza.
Coût indicatif : 18 à 23€/kg.
DESHERBAGE
GÉRER LE DÉSHERBAGE DANS L'INTERCULTURE
Le désherbage du colza se prépare dès la récolte du précédent. Même si cette interculture est relativement
courte, elle peut être mise à profit pour diminuer le stock de semences d'adventices et limiter les levées en
culture.
Cas particulier du géranium
Cette gestion s'effectue principalement par le travail du sol.
Nos observations ont montré que les
- Le déchaumage sitôt la récolte permet de détruire les
passages d'outils profonds (> 10cm) lors
adventices présentes et limite la mise à graine.
des
dernières
préparations
(août)
favorisaient les levées de géranium dans
- La réalisation de faux semis 2 semaines environ avant
le colza. Privilégier les préparations
implantation permet de réduire les levées de graminées
superficielles pour limiter les remontées
(vulpin, ray-grass).
de graines.
LE DÉSHERBAGE CHIMIQUE
Pour vous aider à choisir vos programmes, voici un tableau qui récapitule les matières actives les plus
appropriées en fonction de la flore présente :
Adventices
Matière active appropriée
Quinmérac → Novall
Clomazone → Colzor trio, Axter, Centium 36 CS
Ombéllifères
Dimétachlore → Axter
Clomazone → Axter , Colzor trio, Centium 36 CS
Sysimbre /
Passerage
Quinmérac → Novall
Clomazone → Colzor trio, Centium 36CS
Gaillet
Diméténamid → Springbok
Imazamox → Cléranda
Napropamide → Colzor Trio
Géranium
Guide technique – Interventions d'automne 2012 - 2013
41
PROPOSITIONS DE PROGRAMMES
Incorporé avant le
semis
2-3cm*
Flore visée
en post semis prélevée
BUTISAN S 2 l
ou
BUTISAN S 1 l
65
1
50 à
62
1,2 à
1,35
74
2
NOVALL 2,2 l
ou
COLZOR TRIO 3,5 l
70,4
0,88
70
0,88
NOVALL 1,5 l
ou
COLZOR TRIO 3 l
70,4
1,06
85,4
1,21
76
1,24
87,5
1,5
COLZOR TRIO 3,5 l
ou
AXTER 1,5 l
ou
TWIN MAX (p 16)
(1pack / 2 ha)
99
1,34
75
1,21
96
2,46
NOVALL 2,5 l
88
1
88
1
99
1,34
98
1,3
Springbok est plus efficace
que Colzor Trio
84
1
Faible sur gaillet
84
1
(130)
108
1,72
BUTISAN S 1,2 à 1,5 l
+ CENTIUM 36 CS 0,2 l
TWIN MAX (p 16)
(1pack / 2ha)
Alchémille
+
Capselle
+
Lamier
+
Matricaire
+
Mouron des
oiseaux
+
Myosotis
+
Véronique de
Perse
COLZAMID 1,3 l
+ Gaillet
u
on d
s ati
i
l
n
i
o
t
nti
d'u
Atte iction
r
e
t
Res zachlor r 3 ans
a
t
s
g u
mé
0 00 7
1
 ge 1
a
Cf p
Coût
en post levée
en IFT **
précoce
€/ha
NOVALL 1,6 l +
CENTIUM 36 CS 0,2 l
BUTISAN S 1l
Intéressant en forte
pression adventices
complément sur gaillet
intéressant en forte
pression adventices
complément sur gaillet
TWIN DUO TOP (p 16)
(1 pack / 2ha)
+ Sisymbre
+ Passerage
COLZAMID 1,3 l
+ Ombéllifères
(anthrisque)
NOVALL 1,5 l
NOVALL 1l
Meilleure efficacité du fractionnement sur ombéllifères
-
COLZAMID 1,3 l
NOVALL 1,8 à 2,2 l
ou
NOVALL 1,6 l +
CENTIUM 36CS 0,2 l
+ Géranium
disséqué et
tige grêle
Efficacité
COLZOR TRIO 4 l
ou
SPRINGBOK 3 l
+
Infestation faible à moyenne
(COLZAMID 1,3 l)
SPRINGBOK 2 l +
NOVALL 1,5 l
COLZAMID 1,3 l
COLZOR TRIO 3,5 l
ou
SPRINGBOK 2,5 l
95
1,34
92
1,29
COLZAMID 1,3 l
SPRINGBOK 2,5 l +
CENTIUM 36 CS 0,2 l
128
1,89
COLZAMID 1,3 l
SPRINGBOK 1,5 l +
COLZOR TRIO 2,5 l
117
1,59
Guide technique – Interventions d'automne 2012 - 2013
42
*Cette opération d'incorporation peut être réalisée avec le semoir sous réserve d'être fait peu de temps
après l'application du produit.
** Indice de Fréquence de Traitement = Nombre de doses homologuées appliquées sur la parcelle.
Pour avoir une efficacité sur vulpins et ray-grass et ne pas avoir à ré-intervenir en post-levée du
colza il faudra retenir les programmes à base COLZAMID en portant sa dose entre 1,8 et 2 l/ha.
Mouron des oiseaux (Stellaire)
Myosotis
Sanve, Ravenelle Barbarée
Sysimbre, Passerage
Scandix
xx
x
x* xxx
0
x
xxx xx xxx xx
xx
x*
x
x
xxx xxx
COLZOR TRIO 3,5 à 4 l
xx
x
xx xxx xxx x(x) xxx xx
x
xxx x(x) xxx x(x) xxx xx xxx xx
NOVALL 2 l
xx
x
xx
xx
x
xxx xx
x
xxx
0
0
0
AXTER 2 l
xx
0
xx xxx xx
x
xxx xxx xx
x
0
0
0
xx xxx x* xxx
x
NIMBUS 3 l
xx
0
xx
x
x
xxx xx
x
x
x
x
x
xx xxx xxx xxx xx xxx x* xxx
x
SPRINGBOK 3 l
xx
0
xx xxx xx
x
xxx xx
-
0
xx xxx xx xxx xx xxx xx
NOVALL 1,5 l
NOVALL 1 l
xx
x
xxx xx
x
x
0
0
x
Matricaire
x
Lampsane
x
Lamier
xxx
Laiteron annuel
0
Géraniums à tiges grêles
0
Fumeterre
xx
POSTLEVEE
PRECOCE
Coquelicot
BUTISAN S 2,5 l
POST- SEMIS
PRE-LEVEE
Capselle
Bleuet
x
Ammi Majus
0
Alchémille
x*
Aethusa, Carotte sauvage
xx
Repousses céréales
xxx xx xxx xx
Vulpins Paturins
PRESEMIS
INCORPORE
Gaillet
Géraniums à feuilles
disséquées
Géraniums à feuilles rondes
Tableau d'efficacité des programmes anti-dicots sur colza.
x
xx
-
0
0
0
x
xx
0
xx
xx xxx
x
xxx xxx x(x) xxx
x
0
0
xx xxx xx xxx xx xxx x*
0 x(x)
SUCCESSOR 600 2l
xx
0
0
xx
0
0
xxx
x
x
x
x
x
0
xx
xx
x*
0
x
SUCCESSOR TWIN MAX
xx
0
xx
xx
x
x
xxx
x
xx
x
x
x
xx xxx xxx xxx xx
xx
x*
xx
x
SUCCESSOR DUO TOP
xx
x
xx xxx xx
x
xxx xx
xx
0
x
x
xx xxx xx xxx xx
xx
x*
0
x
0
0
x
xx
AXTER 1,5l + NOVALL 0,8l
x
(x)
xx xxx xxx x(x) xxx
COLZAMID 1,3l SPRINGBOK 2,5l + Novall 1l
xx
x
xx xxx xx
COLZAMID 1,3l
xx
x
xx xxx xxx xx(x) xxx xx
x xx(x) xx x(x) x(x) xxx xx xx(x) xxx xx x(x) x* xxx
x
xx
0
0
0
0
COLZOR TRIO 3l
COLZAMID 2 l
Source :CA58 - brochure CETIOM 2012
XXX : efficacité comprise entre 95 et 100%
0 : Efficacité insuffisante
0
0
x
0
0
xxx xx
xxx xx
0
x
(x)
xx
0
xxx xx(x) xxx xx xx'x) x*
xx
x
-
xx
xx x(x) x(x) xx xxx xxx xxx xx x(x) x*
0
x
XX : Efficacité comprise entre 85 et 95%
*: efficacité sur ravenelle
x
x
x
x
xx
0
x
xxx
x
x
0
0
X : Efficacité comprise entre 70 et 85%
- : Pas de référence
Source : Cetiom
Reconnaître les géraniums
Guide technique – Interventions d'automne 2012 - 2013
43
CONDITIONS D'UTILISATION
Période d'utilisation
Herbicide
Composition
Pré
levée
Cotylédons
Pointant
étalées
1F
2F
3F
4F
7F
8F
Dose
homologuée
Phrase
de
risque
ZNT
DAR
DRE (en
(en
heures)
jours)
Commentaires
HERBICIDES DE PRE-LEVEE
COLZAMID
Napromid Napropamide 450 g/l
Napow
R50/53
2,8 l/ha
AXTER
COLZOR TRIO Diméthachlore 187,5
g/l + clomazone 30
g/l + napropamide
187,5 g/l
NIMBUS
Clomazone 3,1% +
Metazachlore 23,1%
CENTIUM
36CS
NE PAS INTERVENIR
Dimethachlore 500g/l
Colzor Duo + clomazone 60 g/l
Dynamo
5m
-
6h
 Incorporation en pré-semis sur 3-4 cm au plus tard 48
heures après application. Enfouissement possible avec
la herse du semoir.
2 l/ha
R38
R43
R50/53
Xi - N
-
100 j
48 h
 Ne pas dépasser 1000g de dimethachlore sur une
période de 3 ans.
 Traiter sitôt le semis pour profiter de l'humidité du sol.
 1,5 à 1,75 l/ha maxi en sol filtrant
4 l/ha
R38
R43
R50/53
Xi - N
5m
100 j
48 h
 Ne pas dépasser 1000g de diméthachlore sur une
période de 3 ans.
 Risque de décoloration si fortes précipitations après
application.
3 l/ha
R43
R50/53
Xi - N
5m
100 j
 Ne pas appliquer avant un fort épisode pluvieux →
risque de décoloration (blanchiment des feuilles).
 Ne pas rouler après traitement.
5m
90 j
6h
 Déconseillé en sol filtrant ou sableux
 Ne pas appliquer avant un fort épisode pluvieux →
risque de décoloration (blanchiment des feuilles).
 A appliquer sur un semis soigné
 1 application par an
5m
-
48 h
 1 application tous les 2 ans
 Meilleure efficacité sur sol frais.
2 l/ha
R22
R36/38
R43
R50/53
Xn - N
5m
100 j
48 h
2,5 l/ha
R43
R50/53
Xi - N
20 m
3j
48 h
 Ne pas dépasser 1000g de Métazachlore sur une
période de 3 ans en une ou plusieurs applications.
 Ne pas rouler après l'application.
 Ne pas dépasser de stade 2F des adventices en
application de post-levée.
 Meilleure efficacité sur sol frais.
3 l/ha
R43
R50/53
XN - N
5m
-
48 h
 1 application par an
 Meilleure efficacité sur sol frais.
2 l/ha
R50/53
Xi - N
20 m
3j
48 h
R53
Clomazone 360 g/l
0,33
Rueda
SUCCESSOR
600
Péthoxamide 600 g/l
Juan
2 l/ha
R38
R50/53
Xn - N
HERBICIDES POSSIBLE EN POST-LEVEE
Sultan Metazachlore 500 g/l
Rapsan 500
SC
NOVALL
SPRINGBOK
CLERANDA
Métazachlore 400 g/l
+ Quinmerac 100 g/l
Dimethenamid-p 200
g/l + Metazachlore
200 g/l
Metazachlore 375 g/l
+ Imazamox 17,5 g/l
NE PAS INTERVENIR
BUTISAN S
70%
 A utiliser sur variété tolérante
 1 application tous les 2 ans
Reconnaître quelques adventices pour ajuster son
programme
Astéracées
Laiteron des
champs
- plante vivace
- lait à la cassure
- se plait en sol
calcaire, riche et
argileux
-developpement
en tâche
Ombellifères
Lampsane
commune
- plante
poilue
- préfère les
sols argilosiliceux et un
peu acide
- teinte vert
jaunâtre
Ethuse
ciguë
- plante sans
poil, luisante
- odeur
proche du
cerfeuil
- se trouve
dans tous les
types de sol
Peigne de
vénus
- pilosité
- teinte vert
foncée à vert
brillant
- cotylédons
très long
Ammi élevé
Source : ACTA
Crucifères et Papaveracées
Barbarée
intermédiaire
- teinte vert
foncée
brillant
- seul la
nervure
centrale est
visible à
l'arrière
Sisymbre
officinal
- pilosité peu
dense
- limbe
tronqué
- F3 divisée
- préférence
pour les sols
secs,
caillouteux
Passerage
des champs
- F1, F2 ovales
- F4 dentée
- plantule sans
poil
- teinte vert
grisâtre
- aime les sols
basique et chaud
Coquelicot
- teinte vert
bleuté
- poil simple
- première
apparition des
découpures
perpendiculaire à
F4
- cotylédons
petits, linéaires
- plante
sans poil
- présence
d'une pointe
au bout des
feuilles
- préfère les
sols argilocalcaire
RESULTATS DES ESSAIS
ESSAI DESHERBAGE
GDA Bourgogne Nivernaise
En partenariat avec le Cetiom
Agriculteur : Calandre Blandine
RENSEIGNEMENTS PARCELLAIRES
Lieu :
Surgy
Travail du sol :
Deux passages de déchaumeurs à dents
Type de sol :
Argilo calcaire
superficiel
Fertilisation :
60 u N le 20 février
Unibore le 9 mars
60 u S et 50 u N le 20 mars
30 u N le 15 mars
Variété :
Melange (Pamela,
Goya, Cash,
Catalina)
Herbicides :
Colzamid 1,5l/ha le 2 septembre
Springbok 2l/ha + Novall 1l/ha le 4 septembre
Précédent :
Orge hiver
Insecticides :
Magéos 0,05 kg/ha le 21 octobre
Magéos 0,05 kg/ha le 9 mars
Cajun 0,2l/ha le 23 mars
Date de semis :
02/09/12
Fongicides :
Pictor Pro 0,25 kg/ha + Caramba Star 0,4l/ha
Densité de semis : 40 grains/m²
OBJECTIFS
Dans une stratégie de lutte contre le géranium, notre essai avait pour but de répondre aux questions
suivantes :
1- Etude de l'intérêt d'ajouter de la benfluraline dans les programmes (modalités 2, 3 et 10),
2- Intérêt de la diméthénamide dans les stratégies désherbage (modalités 1, 2 et 11),
3- Etude de l'efficacité du Successor 600 (modalités 2 et 4),
4- Intérêt du fractionnement du Novall (modalités 2 et 5),
5- Etude des stratégies intégrant de l'éthametsulfuron méthyl (herbicide de post-levée),
- en complément d'un produit de pré-semis (modalité 7)
- en complément d'un herbicide de post-semis (et de pré-semis) (modalité 6)
6- Intérêt des produits à base d'imazamox (modalités 2, 8 et 11) (herbicide de post-levée),
7- Efficacité des passages de post-levée fractionnés (modalités 2, 9 et 15).
Pour mesurer l'efficacité des solutions à base d'imazamox, nous avons utilisé une variété Pioneer tolérante.
RESULTATS
Composition des produits testés :
BAS 773 : diméthénamid + métazachlore + quinmerac
CT 1143 : ethametsulfuron
CT 1154 : imazamox + métazachlore + quinmerac
SUCCESSOR 600 : péthoxamide
 SELECTIVITE :
Après application, quelques symptômes de phytotoxicité ont été observés, notamment en lien avec les
pluviométries de l'automne.
Ces décolorations ont surtout concernées le mélange Novall + Successor et le mélange Novall + Springbok.
Guide technique – Interventions d'automne 2012 - 2013
46
 EFFICACITE :
L'adventice principale de l'essai est le géranium. La densité varie de 84 à 160 plantes/m².
Prévisible sur cette flore à dominante de géranium, Novall 2l se montre insuffisant seul. Le fractionnement
m'améliore pas l'efficacité (modalité 5).En programme avec du Colzamid en pré-semis, les résultats sont
accéptables (modalité 2). Ce résultat est confirmé dans les autres modalités où l'ajout de napropamide avant
semis augmente l'efficacité de 1 à 2 points.
L'association Springbok + Colzor trio (modalité 13) offre les meilleurs résutats.
Du coté des nouveautés; le Succesor 600 en association avec le Novall se montre peu efficace sur de telles
populations de géraniums (modalité 4). Même précédé de Colzamid, les résultats restent inférieurs à la note
d'acceptabilité. Ce produit seul semble avoir le même spectre que le métazachlore (Butisan S).
La benfluraline (modalité 3 et 10) n'apporte rien sur cette flore.
Le CT1154 2l présente une bonne efficacité dans la mesure où il est associée à de la Colzamid (modalité 8).
Un renforcement avec du Springbok améliore nettement l'efficacité (modalité 11). Mais à quel coût/ha ?
L'éthametsulfuron semble être le plus prometteur des herbicides à venir. Associé au Novall, les résultats sont
bons (modalité 7). Il faut cependant préciser que l'efficacité est parfois lente à se manifester (comme pour
beaucoup de sulfonylurées !). Le complément avec Colzamid en pré-semis n'a rien apporté dans notre essai
mais peu être securisant dans les situations à fortes populations de géranium.
Les solutions de post-levée fractionnées (modalités 9 et 15) ne montrent pas de résultats supérieurs aux
programmes classiques même précédés de Colzamid mais les conditions d'applications n'étaient pas
optimales (sol sec). Attention, ces solutions ne sont pas homologuées.
Les modalités entre parenthèses ne sont présentes que pour le programme complet.
Pré-semis Post-semis /
B2
B4
Note d'efficacité géranium
pré-levée
Programme
Programme
complet
1
(Colzamid 1,5)
BAS 773 2,5
6
7
2
(Colzamid 1,5)
Novall 2
4
5
3
(Colzamid 1,5
+ Benfluraline
2)
Novall 2
4
5
4
(Colzamid 1,5)
Novall 1,5
+ Successor 600
1,5
5
6
5
(Colzamid 1,5)
Novall 1,5
Novall 1
4
6
6
(Colzamid 1,5)
Novall 2,5
CT 1143 25
+ Actirob B 1
6
7
7
(Colzamid 1,5)
CT 1143 25
+ Actirob B 1 +
Novall 1,5
7
7
8
(Colzamid 1,5)
CT 1154 2
+ Dash HC 1
6
7
9
(Colzamid 1,5)
Colzor trio 0,2
+ Novall 0,4
4
6
10
(Benfluraline 2)
Novall 2
4
4
11
(Colzamid 1,5)
Springbok 2
8
8
Colzor trio 0,2
+ Novall 0,4
CT 1154 2
+ Dash HC 1
Coût (€/ha)
70 à 95
88 à 112
37 à 62
12
Colzor trio 3.5
7
71 à 96
13
Colzor trio 2.5 +
Springbok 1.5
8
97
14
Colzor trio 2 +
Springbok 1
+ Novall 0.8
7
97
6
38
15
Colzor trio 0,3
+ Novall 0,2 +
SpringBok 0.2
Colzor trio 0,3
+ Novall 0,2 +
SpringBok 0.2
Légende :
0 = 0% d'efficacité et 10 = 100% d'efficacité
La note 7 correspond à la note d'acceptabilité, à partir de laquelle aucun rattrapage n'est à envisager.
Guide technique – Interventions d'automne 2012 - 2013
47
DÉSHERBAGE DE RATTRAPAGE SUR DICOTYLÉDONES EN POST-LEVÉE DU COLZA
Adventices
Laiteron
Matricaire
Bleuet
Aethusa
Chardon
Chardon marie
Gaillet
Sanve
Rapistre
Ravenelle
Calepine
Myagre
Laitue
Géranium
Lampsane
Laiteron
Aethusa
Matricaire
Coquelicot
Sanve
Ravenelle
Barbarée
Calepine
Capselle
Chardon marie
Efficacité
XXX
XX
XX(X)
X
XX
XX
X(X) à
XX(X)
XXX
XXX
XX
X
X
XX(X)
XX(X)
XXX
X(X)
(X)
(X)
(X)
X
X
X
XXX
XXX
X
Produit
Lontrel 1l + Huile 1l
Lontrel 1 à 1.25l + Huile 1l
Lontrel 0.6 à 0.8l + Huile 1l
Lontrel 0.6 à 0.8l + Huile 1l
Lontrel 1 à 1.25l + Huile 1l
Lontrel 0,5 l + Huile 1l
renouvelé 3 semaines plus
tard
(29 à 59.5€/ha)
Chrono 1.25 à 1.5l
(37 à 45€/ha)
Epoques et conditions d’application
Efficacité très dépendante de la T°C (traiter par T°C
> 10°C optimum à 15°C – 4h sans pluie).
Callisto 0,15 l/ha
à renouveler si nécessaire
Intervenir sur colza à plus de 4 feuilles.
Décoloration blanche à jaune accompagnée d'une
réduction de vigueur d'une durée de 3 à 4 semaines.
En mars – avril : dose maxi avant stade D1 voire D2
du colza (risque phyto).
Sur Chardon marie, intervenir au stade 2-4 F du
colza.
1.25l à l’automne si les conditions sont douces. 1.5l
au printemps en conditions poussantes (jusqu’à D1).
Délai avant une pluie : 2h.
Cent 7 0.3l/ha
Efficace sur les jeunes crucifères. Traitez dès le
puis 0.4l/ha
stade 4 feuilles à 0.3l/ha sur un colza en bon état
si nécessaire
végétatif. Traitez impérativement sur un feuillage sec
(10 à 26 €/ha)
en dehors d’une période de fortes chaleurs.
Renouvelez le traitement si besoin 3 semaines
après. Ne pas mélanger avec un autre produit.
Chrono 0.6l puis Chrono 0.6l Traitement d’automne uniquement.
Ou
Meilleurs résultats en fractionnant.
Chrono 1 à 1.25l
Intervenir avant 5 feuilles du géranium.
(30 à 37€/ha)
Bon : géranium disséqué.
Moyen : géranium feuilles rondes.
Insuffisant : géranium à tige grêle et géranium mou.
LES ANTI-GRAMINÉES SUR COLZA
Attention aux repousses de céréales dont la nuisibilité peut être importante, à la fois pour la culture en place
et pour la céréale à venir (problème de repousses d'orge dans du blé).
Ne pas hésiter à avoir recours aux anti-graminées racinaires qui présentent un mode d'action différent des
produits disponibles en céréales et qui vont permettre de contrôler repousses de céréales, vulpin, ray-grass,
folle avoine, brome, pâturin annuel, vivaces, mais aussi la vulpie dont les moyens de lutte sont très restreints
en céréales.
A noter que l'action systémique des anti-graminées racinaires est lente et peut prendre plusieurs mois.
 Anti-graminées foliaire
CONDITIONS D'UTILISATION
Les anti-graminées foliaires sont sélectifs du colza dès le stade cotylédons.
Traitement possible avec un anti-graminées dès 3 à 4°C.
Eviter les stress climatiques dans les 5 jours qui suivent l'application (amplitudes thermiques, sécheresse).
Délai à la pluie 1 à 2 heures (1 heure sur végétation sèche avec des températures douces).
Sur forte infestation de brome, une double application d’un anti-graminées foliaire est souvent nécessaire.
Une première en septembre/octobre pour libérer le colza de l’étouffement et éviter un étiolement. Une
seconde vers février pour détruire les nouvelles levées.
En présence de graminées résistantes aux fops et/ou aux dimes, l'application d'un anti-graminées racinaire
semble incontournable. Privilégier dans ce cas une application de prélevée suivi d'un anti-graminées
racinaire.
Guide technique – Interventions d'automne 2012 - 2013
48
 Anti-graminées racinaire
Ces produits à action racinaire, permettent de lutter contre les levées échelonnées. L’efficacité est liée aux
conditions de luminosité et d'humidité du sol après application. En règle générale, les applications ont lieu
après le 1 novembre.
CONDITIONS D'UTILISATION
L’utilisation est possible sur sol gelé et aucun délai à la pluie n'est nécessaire.
Ces produits agissent par absorption radiculaire (et partiellement foliaire) et peuvent être appliqués sur sol
gelé. Leur action étant souvent lente, la pluie est nécessaire pour amener le produit au niveau des racines.
LEGURAME PM présente une efficacité moyenne sur plantules d’alchémille, coquelicot, gaillet, mercuriale,
mouron, renoncule, stellaire et véroniques.
Doses efficaces des principaux anti-graminées foliaires et racinaires utilisables sur colza
Autoris ations
fam
ille
produit
composition
Phases
ZNT
de
(m)
risque
DAR
(j)
Repousses de céréales, vulpin,
brome
Avant tallage
1 - 4 feuilles
Ray grass
Chiendent,
Avoine à
chapelet
IFT
Tallage à
montaison
Dimes
Fops
FOLIAIRES
TARGA D+
Quizalofop ethyl
R36,
LEOPARD P
R43,
120 120 g/l
R50/53
5m
90j
0,2l + huile 1l
17 €/ha
0,25l + huile 1l
20 €/ha
0,4l
+ huile 1l
31 €/ha
0,5l
+ huile 1l
38 €/ha
0,16 à
0,4
Quizalofop ethyl
R36,
PILOT
P
R43,
ETAMINE
50g/l
R50/53
5m
90j
0,5l + huile 1l
20 €/ha
0,6l + huile 1l
24 €/ha
1l + huile 1l
38 €/ha
1,2l + huile
1l
45 €/ha
0,16 à
0,4
AGIL
Propaquizafop
100g/l
R36,
R51/53
5m
90j
0,3l + huile 1l
14 €/ha
0,4l + huile 1l
17 €/ha
0,8l
+ huile 1l
32 €/ha
0,8l
+ huile 1l
32 €/ha
0,25 à
0,66
FUSILADE
MAX*
Fluazifop-pbutyl 125g/l
R38,
R43,
R63,
R50/53
5m
>90j
0,6l
19 €/ha
0,8l
25 €/ha
1l
31 €/ha
1,5l
47 €/ha
0,2 à 0,5
OGIVE **
Cléthodime
CENTURION
240g/l
240 EC
R36/38,
R67,
R51/53
5m
120 j
0,4 l + huile 1 l
26 €/ha
0,5 l + huile 1 l
31 €/ha
0,4 l +
huile 1 l
26 €/ha
0,8 l
+ huile 1 l
49 €/ha
0,8 à 1,6
STRATOS
ULTRA
+ DASH HC
R38,
R67,
R52/53
5m
3j
1l+1l
32 €/ha
1,2 l + 1,2 l
38 €/ha
0,9 l + 0,9 l
29 €/ha
2l+2l
63 €/ha
0,5 à 1
R38,
R65,
R51/53
5m
120 j
0,6 l + huile 1l
16 €
1 l + huile 1 l
26€
0,6 l +
huile 1 l
16€
1l
+ huile 1 l
26€
1 à 1,66
R36,
R67,
R65,
R51/53
5m
120 j
0,2 l + huile 1 l
20 €/ha
0,25 l + huile 1 l
24 €/ha
0,4 l +
huile 1 l
38 €/ha
0,5 l
+ huile 1 l
46 €/ha
0,25 à
0,63
Cycloxydime
100g/l
Fops/dimes
NOROIT **
Cléthodime
FOLY R 120g/l
VESUVE **
Quizalofop
ethyl-d 100g/l
Cléthodime
100g/l
RACINAIRES
KERB FLO
Propyzamide
400g/l
R40,
R50/53
5m
150 j
1l
39 €/ha
1,2 l
47 €/ha
1,2 l
47 €/ha
-
0,53 à
0,64
RAPSOL WG
Propyzamide
80%
R40,
R50/53
5m
150 j
0,5 kg
47 €/ha
0,6 kg
57 €/ha
0,6 kg
57 €/ha
-
0,52 à
0,63
LEGURAME PM
Carbétamide
70%
R52/53
5m
60 j
2,5 kg
48 €/ha
3 kg
57 €/ha
3 kg
57 €/ha
-
0,83 à 1
* FUSILADE MAX : une seule application par campagne.
** Intervention d'automne uniquement
Guide technique – Interventions d'automne 2012 - 2013
49
LE DÉSHERBAGE MIXTE
La construction des programmes herbicides devient de plus en plus complexe.
Elle doit intégrer plusieurs problématiques:
- Augmentation du coûts des intrants qui augmente le montant du poste herbicide pour des efficacités pas
toujours satisfaisantes,
- Evolutions réglementaires qui prévoient le retrait de certaines matières actives et à terme la diminution de
l'utilisation des produits phytosanitaires (Ecophyto 2018),
- Apparitions de résistances (graminées et Fop, voire sulfonylurées),
- Enjeux environnementaux dans des zones fragiles (Bassin d'Alimentation de Captage).
Propositions d'itinéraires techniques
Attention: l'introduction du désherbage mécanique ne permet pas à lui seul de résoudre les problèmes de
mauvaises herbes. Pour assurer une bonne efficacité, il doit être utilisé en association avec d'autres leviers
agronomiques (gestion du labour, culture de printemps, faux semis, ...).
 Intégration de la herse étrille ou de la bineuse
Outil utilisé
Principe
Si
intégration
herse
étrille
Si
intégration
bineuse
Juillet
P réparation
du sol
Récolte du
précédent
Cotylédons
3-4F
Août
Septembre
1 à 2 faux
semis
=>Semer à grand écartement (25
à 45cm)
=> Appliquer sur la ligne de
semis un herbicide à large
spectre (type Colzor Trio 3,5l
sur 1/3 de la surface) *****
Octobre à janvier
Février - mars
Elongation
Avril
Rattrapage
avec
Lontrel 100
si
problème
d'efficacité
sur
matricaire
Rattrapage
avec antigraminées ou
foliaires
Semis début septembre :
=> retard de la date de semis pour
esquiver les premières levées
d'adventices (ex:géranium).
=> Augmenter la densité de
semis de 10% pour compenser
Contrôle des
les pertes liées au passage de
premières levées et
l'outil. **
homogénéisation des
=> Semer plus profondément
levées suivantes *
pour accentuer le décalage de
levée entre le colza et les
adventices
Reprise de végétation
5-6F
=> Rattrapage :
1 à 2 passages de herse
étrille ****
=> 1 à 2 passages de
herse étrille ***
Kerb flo 1 à 1,2l
Début Novem bre
(Effet sur la
rotation)
=> Bineuse
=> Rattrapage : bineuse
si présence de
mauvaises herbes
NB: les rattrapages ne sont pas obligatoires. Ils servent à corriger les éventuels manques d'efficacité.
*: contrôle des premières levées et homogénéisation des suivantes soit par un passage de herse étrille en aveugle (semis + 2-3 j) ou
application d'un herbicide racinaire à dose réduite (Ex : Novall 0,8 à 1 l/ha).
**: possibilité de semer à grand écartement pour augmenter la sélectivité de la herse étrille. Les pieds étant plus serrés sur le rang, ils
résistent mieux au passage d'outil.
***: agressivité moyenne – vitesse: 3-4 km/h – mise en place des protège-plants. Répéter les passages selon l'efficacité et les
conditions climatiques.
****: agressivité forte – vitesse: 5-6 km/h. Répéter les passages selon l'efficacité et les conditions climatiques.
Pour limiter l'effet des passages de roue qui diminuent l'efficacité de la herse, nous vous conseillons d'équiper votre tracteur
et votre herse de pneumatiques basse pression (500 à 600 grammes).
*****: dispositif de pulvérisation à positionner sur le semoir, si possible suffisamment loin des éléments semeurs pour éviter tous risque
de bouchage des buses lors de l'application (présence de poussières ou de terre).
Le montage d'une buse de traitement sur le semoir permet d'appliquer un herbicide à large spectre sur la ligne de
semis. Cette opération permet de ne traiter qu'un tiers de la surface (coût et IFT divisés par 3) et de sécuriser le
désherbage sur le rang. Coût des kits de pulvérisation sur le rang : environ 3000 €.
Source : Cetiom
Guide technique – Interventions d'automne 2012 - 2013
50
L'ASSOCIATION DE COLZA AVEC DES LÉGUMINEUSES
Le recours à des cultures associées au colza répond à 4 objectifs :
Objectifs
Pertinence
Commentaires
1- Améliorer la gestion du désherbage en
favorisant l'étouffement des mauvaises
herbes par le couvert.
Nos expérimentations montrent une faible
capacité à étouffer les matricaires, géraniums et
gaillets. Dans ces situations, le maintien d'un
désherbage chimique à dose réduite permet de
maitriser l'enherbement de la parcelle.
2- Améliorer l'enracinement du colza
grâce à l'exploration racinaire des cultures
associées (intérêt de mélanger des
cultures à racines fasciculées et
pivotantes).
Cet effet positif est surtout visible dans les
implantations en semis direct.
3- Fournir des éléments au colza après la
destruction du couvert (azote surtout mais
aussi phosphore et potassium).
Nos expérimentations montrent une économie de
30 à 40 unités d'azote. A doses d'azote
équivalentes, le gain de rendement varie de 1 à
4 q/ha.
4- Désorienter les ravageurs grâce aux
mélanges d'espèces.
Très aléatoire à observer, cet effet semble
surtout visible sur grosse altise. A confirmer.
Source : CA58
Les modes d'implantation diffèrent également : soit en mélange avec la semence (dans la trémie du semoir
pour les graines de même densité que le colza ou dans des trémies séparées pour les semoirs équipés), soit
en semis à la volée quelques jours avant le semis du colza (épandeur d'engrais, Delimbe ou DPS 12).
Il est déconseillé de semer le colza dans un couvert déjà levé, la compétition serait trop grande.
Différentes espèces sont utilisables
Espèces
Dose de semis
(kg/ha)
Seul
Associé
Sensibilité au
gel
Commentaires
LEGUMINEUSES
Féverole de printemps
80 à 100
50 à 70
- 5°C
Effet positif sur la structure et l'azote
Lentille
30
10 à 15
- 7°C
Bon effet étouffement des adventices
Fenugrec
30
10 à 15
- 7°C
Bon effet étouffement des adventices
50 à 80
40 à 50
- 10°C
Attention à la densité (pénalise le
colza)
Gesse
30
10 à 15
- 10°C
Effet positif sur l'azote
Trèfle d'alexandrie
7
3à4
- 4°C
Effet positif sur l'azote
Vesce
20
10
- 4°C
Effet positif sur l'azote
Pois de printemps
POLYGONACEES
Sarrasin
20
10
- 2°C
Bon effet étouffement des adventices
L'associations de couverts permet d'obtenir le meilleur résultat (complémentarité des couverts) :
- Lentille 15 à 20 kg + Féverole de printemps 50 à 80 kg
- Lentille 15 à 20 kg + Féverole de printemps 50 kg + Sarrasin 10 kg
- Lentille 15 à 20 kg + Fenugrec 15 à 20 kg
- Gesse 15 kg + Lentille 10 kg + Fenugrec 10 kg
- Vesce commune + Vesce pourpre + Trèfle d'alexandrie → Offre Plantes Compagne Jouffray Drillaud : 20kg
- Fenugrec + Gesse + Lentille + Vesce commune → Offre Colza Fix Sem Partner : 30kg
Guide technique – Interventions d'automne 2012 - 2013
51
Quelles solutions de désherbage ?
Semis
Levée
1F
3-4 F
6-8F
Sortie hiver
Coût
(€/ha)
hors
Kerb flo
IFT
28,4 à
36
0,32 à
0,4
46 à
56,8
0,52 à
0,72
58,7 à
69,3
0,7 à
0,82
56,8 à
71
0,64 à
0,8
FAIBLE PRESSION DES ADVENTICES
Novall 0,8 à 1l
ou
Novall 0,8 à 1l
Novall 0,8 à 1l Novall 0,5 à 0,8l
Kerb flo 1,2 l
Si nécessaire
FORTE PRESSION DES ADVENTICES
 GERANIUM / GAILLET
Springbok 1,5 l +
Novall 0,5 à 0,8 l
Kerb flo 1,2 l
Si nécessaire
 GAILLET / MOURON / STELLAIRE
Novall 0,8 à 1l
Novall 0,8 à 1l
LUTTE CONTRE LES INSECTES
COMMENT LES OBSERVER ?
Pour raisonner le traitement insecticide, il est indispensable d'utiliser une cuvette jaune !
Voici quelques règles pour bien la positionner:
 Placez la cuvette dans le colza à 10m de la bordure dès le semis, si possible à proximité d'un ancien
champs de colza et face au vent dominant.
 Remplissez-la d'eau additionnée de mouillant (type produit vaisselle).
 Pour capturer l'altise d'hiver, la cuvette doit être enterrée,
 Pour les autres insectes, la cuvette doit être remontée en cours de culture et son fond toujours positionné
juste au dessus de la végétation.
Illustration 1: pose de la cuvette pour la
capture de l'altise d'hiver
Illustration 2: pose de la cuvette pour les
autres insectes (charançons, ...)
Intérêt des témoins non traités
Les témoins non traités ont pour objectif de vous aider à apprécier la nuisibilité de l'insecte et/ou le bon
positionnement de votre insecticide.
N'hésitez pas à en réaliser, ils sont faciles à faire et riches d'enseignement !
Contrairement aux idées reçues, un traitement insecticide ne fait pas « pousser » le colza. Le
piégeage des insectes est le facteur essentiel pour garantir l'efficacité et la durabilité des
insecticides.
Guide technique – Interventions d'automne 2012 - 2013
52
LES PRINCIPAUX INSECTES D'AUTOMNE
Insectes
Petite Altise
Description et dégâts
Période de sensibilité et seuil de
traitement
Adulte : coléoptère de 2 à 3 mm de long ; bleu métallique ou Semis Levée
noir brillant avec des bandes longitudinales jaunes sur
chaque élytre (suivant l’espèce).
2-3F
3-4F
4-5F
6-8F
Rosette
Stade de sensibilité : de la levée à 3 feuilles.
Dégâts : Morsures sur feuilles.
Infestation en provenance d’anciennes parcelles de colzas :
Seuil de traitement: 8 pieds sur 10 portant des
bien gérer les repousses.
morsures.
Le TS Mesurol 50 protège les plantes jusqu’à
l’émergence des cotylédons.
Intervenir si infestation massive et précoce.
Altise d'hiver
Adulte : coléoptère de 3,5 à 5 mm ; corps bleu-vert à reflets Semis Levée
métalliques, tête rousse dorée.
Larve : ver de 1,5 à 8 mm suivant les stades, pattes visibles.
Dégâts : Morsures sur feuilles.
2-3F
3-4F
4-5F
Larves
6-8F
Rosette
Adultes
Seuil de traitement adulte : plus de 3 pieds sur
10 avec des morsures.
Stade de sensibilité : de la levée à 4 feuilles.
Seuil de traitement larves : 70% des pieds avec
au moins une galerie (soit 2 à 3 larves par pieds).
Stade : De 4-5 feuilles à reprise de végétation.
Pucerons verts du
pêcher
Semis Levée 2-3F
3-4F
4-5F
6-8F Rosette
Ailé et aptére : de 1,4 à 2,6 mm.
Généralement vert-jaune avec des variantes allant du rouge
au vert sombre. Cornicules longues et généralement
renflées.
Stade de sensibilité : Jusqu’au stade 6 feuilles.
Possibilité de rencontrer des pucerons cendrés.
Seuil d’intervention : 2 pieds sur 10 avec des
Dégâts : prélèvement de sève et transmission de viroses.
pucerons.
Observer attentivement la face inférieure des feuilles et le
cœur de la plante.
Présence de populations résistantes aux
pyréthrinoïdes de synthèse !
Mouche du chou
Adulte : mouche de 5 à 7 mm de long, grise et marquée de Semis Levée
taches noires.
2-3F
3-4F
4-5F
6-8F
Rosette
6-8F
Rosette
Larve : asticot blanc qui mesure de 2 mm au premier stade à
7-8 mm dès le troisième stade larvaire.
Lutte : Eviter de semer trop tôt.
Dégâts : Les larves creusent des galerie dans les racines.
Tenthrède de la rave
Adulte : hyménoptère de 8 à 10 mm de long ; corps, pattes Semis Levée
et antennes noirs, abdomen vivement coloré en jaune
orangé.
2-3F
3-4F
4-5F
Larve : de 2 à 5 cm ; grise à noire avec une bande Stade de sensibilité: de la levée au stade 6-8
feuilles. Risque plus important en cas de semis
longitudinale plus ou moins visible de chaque coté du corps.
précoces car la nymphose des larves débute
entre fin août et début septembre.
Dégâts : Défoliation
Seuil de traitement : Traiter si la défoliation est
plus rapide que l’émission de nouvelles feuilles:
destruction supérieure au quart de la surface
foliaire.
Charançon du bourgeon
terminal
Adulte : coléoptère de 2,5 à 3,7 mm de long ; noir brillant, Semis Levée 2-3F
extrémité des pattes rousses et tache dorsale blanche.
Larve : apode de 4,5 à 6,5 mm, blanche avec la tête brun
Période de
jaunâtre.
novembre.
3-4F
présence :
4-5F
6-8F
Mi-octobre
Rosette
à
mi-
Dégâts : destruction du bourgeon terminal, la plante prend
Seuil de traitement : Intervenir 8 à 10 jours
un port buisonnant.
après les premières captures.
Ponctuellement, d'autres insectes peuvent causer des dégâts (noctuelles, taupins).
Guide technique – Interventions d'automne 2012 - 2013
53
Autorisation
Produit
Composition
Phrases de
risque
ZNT
(m)
Coût (€/ha)
LES INSECTICIDES UTILISABLES
Doses (l/ha)
DAR
(j)
Petite Altise
Tenthrède Noctuelles
altise d’hiver
CBT
Puceron
Automne
Pyréthrinoïdes de synthèse
Cyperméthrine
Cyperméthrine
100g/l
R36/37/38,
R65, R50/53
Ducat / Cajun
Betacyfluthrine
25g/l
R65, R66,
R51/53
Decis / Pearl
Protech
Deltaméthrine
1.47%
R50/53
Karaté Zeon
Lambdacyalothrine
100g/l
R20/22, R43,
R50/53
Decis / Pearl
Expert
Deltaméthrine
1.47%
R65, R66,
R50/53
Karaté Xpress
Lambdacyalothrine
5%
R36/38, R43,
R50/53,
R20/22
Fastac
Alphaméthrine
50g/l
R67, R65,
R66, R48/22,
R50/53
Fury 10 EW
Zetacyperméthrine
100g/l
R20/22, R43,
R50/53
Mageos MD /
Clameur
Alphaméthrine
15%
R22, R37,
R50/53
5m
21
0.05kg
Mandarin Pro /
Judoka
Esfenvalérate
50g/l
R22, R50/53
5m
42
0.3l
10 - 12
Sumi alpha
Esfenvalérate
25g/l
R65, R50/53
5m
42
0.6l
10 - 12
Baythroid
Cyfluthrine 50g/l
R36, R20/22,
R43, R65,
R66, R51/53
Mavrik Flo / Talita
Tau fluvalinate
240g/l
R50/53
Nexide
Gammacyhalothrine 60g/l
R38, R50, R43
20m
28
0,05l
0,05l
Sherpa 100 EW
Cyperméthrine
100g/l
R38, R37,
R43, R50/53
20m
28
0,25l
0,25l
20m
49
20m
45
20m
45
20m
0.25l
0.2l
0.3l
0.3l
0.33l
0.33l
0.05l
0.05
0.05l
0.05l
0.05l
0.1kg
0.1kg
0.1kg
0.33l
21
0.15l
0.3l
28
2-3
0.3l
0.3*
7-7
0.5l
0.33l
0.42*
5-8
0.075l
0.075l
0.075*
5-9
0.05l
0.0625*
5-7
0.15kg
0.15kg
0.15*
5-9
0.2l
0.15l
0.1*
5-7
0.1l
0.3l
0.3l*
0.07kg
0.1l
5-9
0.05kg
5-8
0.3l
0.2l
0.3*
5-8
0.2*
11 - 12
8-12
7-8
Pyréthrinoïdes + Carbamates
Karaté K / Open
Lambda
cyhalothrine 5g/l +
Pyrimicarbe 100g/l
R38, R20/22,
R50, R53
5m
28
1,25
16-21
0,5
28-29
0,63
17
Carbamates
Pirimor G
Pyrimicarbe 500g/l
Proteus
Deltamethrine
10g/l
Thiaclopride 100g/l
R20, R36, R25,
R50/53
Pyréthrinoïdes + néonicotinoïdes
R36/38, R40,
R43, R50/53
5m
45
Organophosphorés
Pyrinex ME
Chlorpyriphoséthyl 250g/l
R43, R50/53
20m
63
Aucune homologation d'automne
12
CBT = Charançon du Bourgeon Terminal
* Les pucerons verts sont résistants aux pyréthrinoïdes
Guide technique – Interventions d'automne 2012 - 2013
54
Il existe de nombreux produits à base de cyperméthrine, vérifier sur le bidon que le produit est bien
homologué sur l’insecte.
LES REGULATEURS D'AUTOMNE
L'application de régulateurs à l'automne ne doit pas être systématique. Elle vise uniquement à gérer les
risques d'élongation qui fragilisent la plante au gel, au phoma ou à la verse. L'application de régulateurs à
l'automne ne permet pas de s'affranchir du risque de verse au printemps.
LES FACTEURS À RISQUE
L'élongation des pieds est la résultante de plusieurs facteurs :
 Forte disponibilité en azote : apport de matière organique ou précédent pois.
 Forte densité. Viser moins de 15 pieds par mètre linéaire ou 50 grains par m².
 Levée précoce et automne poussant. La date du stade 6F est un critère déterminant dans le
raisonnement de l'intervention. Les sommes de températures depuis la levée indiquent si le colza présente
potentiellement un risque d'élongation (environ 500°C cumulés en base 5°C depuis la levée).
 La sensibilité variétale.
D'une manière générale, le choix d'une variété peu sensible et une densité de semis adaptée (< 50
grains/m²) permettent de se passer de régulateur.
RÈGLE DE DÉCISION
Le tableau suivant récapitule les stratégies régulateurs selon les risques d'élongation:
Stade 6 feuilles atteint au 10 octobre
non
Sensibilité
variétale
Densité
oui
Faible : Adriana,
Moyenne : Atenzo, Bonanza, Cash, DK
Albatros, Alpaga,
Expertise, ES Neptune, Exocet, Hardi, Forte : DK Excellium, DK Expo, DK
Dynastie, DK
Lohana, Monica, NK Aviator, NK
Expower, Exagone, Goya, Hybrirock,
Exquisite, DK
Festivo,Pamela, PR44W29, Remy,
Jetset
Explicit, DK Extorm,
Troubadour
Kadore, Safran
- 50 plantes/m²
+ 50 plantes/m²
- 50 plantes/m²
+ 50 plantes/m²
Azote
disponible
Régulateur
non
non
faible
forte
faible
forte
faible
forte
faible
forte
non
non
non
possible
possible
oui
oui
oui
L'efficacité des régulateurs n'est pas totale. Elle permet de bloquer l'élongation de la tige durant 3 à 4
semaines selon le produit et la dose.
L'intervention devient inutile dès que l'élongation est démarrée.
NE PAS CONFONDRE ELONGATION ET FORTE BIOMASSE
Une forte densité de feuillage de colza à l'automne n'est pas
systématiquement associée à une élongation.
Un colza peut avoir une forte biomasse et ne présenter aucun symptôme
d'élongation.
Il faut mesurer la distance entre la base du collet et le sommet de l'apex. Une
élongation significative débute à partir de 5 cm.
Source : Cetiom
Guide technique – Interventions d'automne 2012 - 2013
55
CHOIX DES PRODUITS
Fongicide
Doses
conseillées
IFT
Coût (€/ha)
Stade
d'application
Xn, N
R20/22R41R51/53R63
5
63
x
xx
0,4 à 0,6 l/ha
0,4 à
0,6
16 à
24
Metconazole
CARAMBA STAR
90 g/l
SUNORG PRO
Xn, N,
R63R51/53
5
42
x
xx
0,4 à 0,6 l/ha
0,4 à
0,6
14 à
22
Metconazole
CARAMBA
60 g/l
SUNORG
Xn, N,
R63R50/53
5
42
x
xx
0,6 à 0,9 l/ha
Xn, N,
R20/22R41R51/53R63
5
63
x
xx
Xn, N
R20/22
R41
R51/53
5
80
xx
xx
Phrases
de risque
Produit
HORIZON EW
BALMORA
4–8F
Efficacité
Regulation
Autorisation
HORIZON EW
BALMORA
Composition
Tébuconazole
250 g/l
Tébuconazole
250 g/l
6–8F
CARYX
ZNT DAR
(m)
(j)
Metconazole 30
g/l + Mepiquat
chlorure 230 g/l
Commentaires
14 à
22
0,75 l/ha +
mouillant
0,7 l/ha *
Dose maxi par
an : 1,4l/ha
0,75
28
0,5
20
Source: Cetiom
Mouillants autorisées: Trader pro, Heliosol, Li700, Surf 2000
* A réserver pour les éventuelles applications de printemps en situation de risque fort. Si besoin de régulation
d'automne, préférer le Sunorg pro.
Guide technique – Interventions d'automne 2012 - 2013
56
Photo CA58
5
CEREALES D'HIVER
Implantation
Programme désherbage
Lutte contre les insectes
Guide technique – Interventions d'automne 2012 - 2013
57
Conduite du blé tendre
Cette partie aborde la conduite culturale du blé tendre à l'automne. Un document régional concernant le
choix variétal vous a été envoyé courant juillet.
DATE DE SEMIS
La date de semis de chaque variété est fonction de son cycle de développement : semer trop tôt une variété
précoce expose à des risques de gel début montaison ; à l’inverse, semer trop tard une variété tardive
expose à des risques d’échaudage et donc de mauvais remplissage du grain.
Le tableau ci-dessous reprend par variété la période optimale de semis.
1er
oct
5
oct
10
oct
15
oct
20
oct
25 1er
5
10 15 1er
oct nov nov nov nov déc
Boregar, Chevalier, Goncourt, Koreli, Toisondor, (Alixan)
Aldric, Alixan, Accroc, Adhoc, Apache, Arlequin, Caphorn,
Compil, Hystar, Hysun, Illico, Musik, Orvantis, Pakito,
Premio, Rustic, Sokal
Aligator, Altigo,
Soissons
Attlass,
Arrezzo,
Campéro,
Euclide,
Cézanne, Galopain, Garcia, Paledor, Royssac
Période optimale de semis
Semis possible mais hors période optimale
DENSITE DE SEMIS
Il convient d'adapter la densité de semis au type de sol, à la date de semis, aux conditions de semis et au
contexte pédo-climatique de la parcelle.
Pourquoi bien ajuster la densité de semis?
L'ajustement de la densité de semis est importante à plusieurs niveaux :
 Economique : en semence certifiée, toute augmentation injustifiée de la densité de semis se traduit par
une baisse de la marge brute en lien avec une augmentation du poste « semences ».
 Technique :
- Risques agronomiques liés à l'augmentation de densité (sensibilité à la verse et aux maladies)
- Risques agronomiques liés à une densité trop basse (moindre concurrence vis à vis des adventices)
- Adapter la densité à la réserve hydrique de la parcelle. Un fort peuplement en sol superficiel sera très
consommateur d'eau. En situation échaudante en fin de cycle, le rendement sera pénalisé.
Guide technique – Interventions d'automne 2012 - 2013
58
CONSEIL DE DENSITE DE SEMIS
Date de semis
Sol humide : limon-sableux, limon battants
Objectif de pieds levés
Bonne condition de semis
pertes : 20 %
Condition moyenne de semis
pertes : 30 %
Sols sains et profond : limon-argileux, argilo-limoneux, argilo-sableux
Objectif de pieds levés
Bonne condition de semis
pertes : 10 %
Condition moyenne
pertes : 20 %
Argile, Argilo-limoneux à silex
Objectif de pieds levés
Bonne condition de semis
pertes : 10 %
Condition moyenne, pierrosité moyenne
pertes : 20 %
Argilo-calcaire (Bourgogne Nivernaise et Amognes)
Objectif de pieds levés
Bonne condition de semis
pertes : 20 %
Condition moyenne, pierrosité moyenne
pertes : 20 à 30 %
Condition moyenne, pierrosité forte
pertes : 30 à 35 %
Sable, sablo-limoneux
Objectif de pieds levés
Bonne condition de semis, sol sain
pertes : 10 %
Bonne condition de semis, sol humide
pertes : 20 %
01 au 10 oct
Blé
10 au 20 oct
20 au 31 oct
200
250
280
240
260
180
300
330
200
200
220
180
250
230
250
220
220
240
180
340
370
270
300
250
260
290
220
210
230
250
300
330
250
250
280
300
220
290
320
340
250
240
260
280
300
Nos conseils :
 En cas d’utilisation de semences certifiées Gaucho 350 / Ferial, nous vous conseillons de baisser vos
densités de semis de 50 grains/m² par rapport aux valeurs indiquées dans les tableaux ci-dessus, sans
descendre en dessous de 200 grains/m².
 En semis direct, compenser les pertes à la levée en augmentant les densités de semis de 50 grains/m².
Hybrides (Hysun, Hystar) : compte tenu du coût de la semence, des capacités de tallage mais aussi de leur
sensibilité à la verse, ne pas dépasser 110 à 120 grains /m².
Quelques conseils pour déterminer la bonne dose à semer en semences de ferme
 La quantité à semer est dépendante du Poids de Mille Grains (PMG), or cette mesure est très variable
d'une variété à l'autre : n'hésitez pas à contacter votre conseiller pour réaliser des mesures de PMG de vos
semences et ainsi calculer au plus juste la densité de semis.
 Estimer le taux de germination : le taux de germination peut varier en fonction de la qualité sanitaire de la
semence mais aussi des conditions de stockage des semences. Pour être sûr de votre objectif de plante
levée, n'hésitez pas à réaliser un test de germination. Pour ce faire, prélevez au minimum 200 grains puis
laissez les au réfrigérateur 3 jours (pour lever la dormance). Puis semez les dans du papier absorbant.
Comptez le nombre de grains germés puis tenez en compte dans le calcul de votre dose de semis.
Densité souhaitée (en grains/m²) = Conseil de densité de semis (grains/m²) x 100
Pourcentage de grains germés
Calculer sa dose en kg/ha
Pour connaître votre dose de semis en kg/ha, utilisez la formule suivante :
Quantité à semer en kg/ha = Densité souhaitée en grains/m² x PMG
100
Exemple : Campéro (PMG=37g). Au 15 octobre la densité devra être de 330 grains/m² en argilo calcaire peu
caillouteux.
330 x 37
Quantité Campéro à semer en kg/ha =
=122 kg/ha
100
TRAITEMENTS DE SEMENCES
L'utilisation des traitements de semences doit, comme toute autre intervention phytosanitaire, être raisonnée
Guide technique – Interventions d'automne 2012 - 2013
59
en fonction du risque parcellaire (fréquence de retour d'espèces sensibles, sensibilité variétale, date de
semis …). Les traitements disponibles visent à protéger les semences de 2 types de parasites :
- les maladies cryptogamiques :
Les champignons peuvent contaminer les plantules soit par le sol, les débris végétaux ou les semences
(voir tableau ci-dessous). Les dégâts occasionnés peuvent être de plusieurs ordres : diminution du nombre
de pieds levés (manque à la levée, fonte de semis) ou pénalisation de la levée (lésion au niveau du
coléoptile, déformation du germe, dessèchement de plante, …).
Mode de transmission
Maladie
Semences
Fusariose
Fusarium roseum
Microdochium nivale
x
Carie
Tilletia caries
x
Septoriose
Septoria nodorum
x
Charbon nu
Ustilago nuda
x
Helminthosporiose
H. graminearum
x
Ergot
Claviceps purpurea
Sol
Espèces concernées
Débris
végétaux
Blé tendre
Blé dur
Avoine
Triticale
Orge
x
++(+)
+++
++
++(+)
+
++(+)
+
+
+
x
(x)
+
+
++
x
++
x
+
(+)
(+)
(+)
(+)
+ : peu concerné à +++ : très concerné
L'ergot des céréales est en recrudescence depuis quelques années. Il touche l'ensemble des graminées
cultivées ou adventices. La présence de graminées (vulpin, ray-grass …) dans ou autour de la parcelle
augmente le risque de contamination. Les cécidomyies peuvent également être des vecteurs. Il n'existe pas
de moyen de lutte chimique par le traitement de semence ou en végétation.
- les insectes :
Différents insectes peuvent occasionner des dégâts sur les céréales d'hiver.
Nom
Description
Dégâts
Facteurs à risque
Adulte : Coléoptère de couleur noire
de 6 à 12 mm de long. Ce sont les
larves qui causent les dégâts.
Larve : 6 à 12 mm de long de couleur
beige « larve fil de fer ».
- Affaiblissement de la plante
- Racines rongées
- Collet percé
- Jaunisement de la feuille centrale
- Précédent prairie
- Sol meuble et riche en MO
- Hiver doux
Adulte : Coléoptère noir de 15 mm
de long.
Larve : jusqu'à 35 mm de long. Tête
et thorax noirs. Abdomen jaune et
brun.
La nuit, elle ronge le parenchyme - Les rotations à base de
foliaire ne laissant que les nervures qui céréales d'hiver.
forme un chevelu agglutiné au sol. Elle
attire l'extrémité des feuilles dans la
galerie afin de la dévorer.
Adulte : mouche de 6 à 7 mm au
corps gris clair.
Larve : blanc nacré au 1er stade,
l'asticot devient par la suite blanc
crémeux. Sa taille varie de 1 mm à 8
mm
Les larves minent les jeunes talles. - semis tardifs
Jaunissement de la feuille centrale qui
se détache facilement lorsque l'on tire
dessus.
Taupin
Zabre
Mouche des semis
Puceron et cicadelle
Voir partie « insecticides d'automne »
La partie suivante récapitule nos conseils de traitements de semence par situation.
Guide technique – Interventions d'automne 2012 - 2013
60
NOUVEAUTES 2012
Produit
VIBRANCE GOLD
Composition
Homologation
Sedaxane
50
g/l
Fludioxonil
25
g/l
Difénoconazole 25 g/l
Dose : 0,2 l/q.
Syngenta
+ Blé : fusariose, rhizoctone, carie,
+ charbon nu et septoriose
Orge : fusariose, charbon couvert et
helminthosporiose
Triticale : fusariose et septoriose
Seigle : fusariose
Avoine : fusariose et charbon nu
N, R51/53
Notre avis
Premier traitement de semences à
base de SdHi. Il possède le même
spectre que des autres références
de base du marché avec un plus sur
rhizoctone.
Surcoût : 3€/q par rapport à Celest
Net
PROPOSITIONS DE STRATEGIES
1- Traitement de base
Ce traitement de semences vise la protection contre les fusarioses, la carie et la septoriose.
VITAVAX 200 FF / SEMEVAX 0,3 l/q
CELEST NET 0,2 l/q
6,5 €/q
8 €/q
La formule Celest net Formula M correspond au traitement à la ferme.
REDIGO 0,1 l/q
9 €/q
VIBRANCE GOLD 0,2 l/q
11 €/q
2- Traitement en blé/blé
Ce traitement de semence assure une protection contre le piétin échaudage (environ 60% d'efficacité). En
effet, les risques de contamination sont plus importants dans les deuxièmes blés car le champignon se
conserve sur les résidus de récolte.
Traitement de base + LATITUDE 0,2 l/q
28 €/q
Le traitement LATITUDE n'apporte aucune efficacité sur septoriose, carie et fusarioses, c'est pourquoi il doit
être associé à un traitement de base.
Pour limiter le risque de développement de piétin échaudage, il est conseillé de semer les parcelles de
blé/blé en dernier (optimum > 20-25 octobre).
3- Traitement en semis précoce
Les semis précoces (< 20 octobre) sont les plus sensibles aux attaques de puceron et cicadelle, vecteurs de
viroses.
CELEST NET 0,2 l/q + GAUCHO 350 0,2 l/q
VITAVAX 200 FF 0,3 l/q + GAUCHO 350 0,2 l/q
REDIGO 0,1 l/q ou VIBRANCE GOLD 0,2 l/q + GAUCHO 350 0,2 l/q
35 €/q
33,5 €/q
36 à 38 €/q
Le GAUCHO 350 (ou FERIAL) n'apporte qu'une protection insecticide, c'est pourquoi il doit être associé à
un traitement de base pour lutter contre les maladies cryptogamiques.
Ce complément au traitement de base peut être remplacé par la réalisation de comptages entre le stade
levée et le stade 3F et une intervention avec un insecticide foliaire en cas de dépassement de seuil.
GAUCHO 350 assure également une protection contre les taupins.
Guide technique – Interventions d'automne 2012 - 2013
61
4- Traitement des semis tardifs
Ce traitement assure la lutte contre la mouche grise.
Traitement de base + ATTACK 0,1 l/q
20,5 à
23 €/q
Traitement de base + SIGNAL 0,2 l/q
24 à
26,5 €/q
Les traitements ATTACK et SIGNAL n'apportent qu'une protection insecticide, c'est pourquoi ils doivent être
associés à un traitement de base pour lutter contre les maladies cryptogamiques.
TRAITEMENTS DE SEMENCES
Efficacité maladies
Efficacité ravageurs
Prix indicatif en €/q
Corbeaux
Mouche grise / Zabre
Taupin
Pucerons / cicadelles
Piétin échaudage
M nivale
F Roseum
Septoriose
Matière active
Rhizoctone
Produit
Caries
Fusarioses
Marché
I = industriel
F = fermier
Produit de base : lutte contre les champignons classiques
Celest Net
0,2 l/q
Fludioxonil 25 g/l
++
+++
++
+++
8
Celest Gold Net
0,2 l/q
Fludioxonil 25 g/l
+ Difénoconazole 25 g/l
++
+++
++
+++
8
Semevax
0,3 l/q
Carboxine 198 g/l
+ Thirame 198 g/l
++
+++
++
+++
Premis 25 FS
0,2 l/q
Triticonazole
25 g/l
+++
+
Prelude 20 FS
Blé : 0,076 l/q
Prochloraze cuivre 218
g/l
+++
++
+++
Redigo
0,1 l/q
Prothioconazole 8,85%
+++
+++
+++
+++
Rancona 15 ME
Ipconazole 15 g/l
+++
Vibrance gold
0,2 l/q
Sedaxane 50 g/l
Fludioxonil 25 g/l
Difénoconazole 25 g/l
+++
+
+
++
oui
F
6,5
I-F
I-F
Pack
7,5
I-F
9
I-F
+++
+++
+++
+++
11
I
28
I-F
Lutte contre le piétin échaudage
Latitude
0,2 l/q (1)
Silthiofam 125 g/l
+++
Lutte contre les insectes
Signal (1)
Cypermethrine
300 g/l
++
+++
17,5
I-F
Attack
0,1 l/q (1)
Téfluthrine
200 g/l
++
+++
14
I-F
Gaucho 350
0,2 l/q (1)
Imidaclopride
350 g/l
27
I-F
Cerall
Pseudomonas
204 g/l
11,5
I-F
+++
++
Lutte biologique
++
++
++
++
(1) A compléter avec un traitement de semence « classique » pour lutter contre carie, septoriose et fusarioses.
Equivalences :
Celest net = Celest rev net, Embrace net
Redigo = Misol = Prestigo + = Katel
Efficacité :
+++ bonne
++ moyenne
+ faible
Semevax = Vitavax 200 FF = Trivax
Guide technique – Interventions d'automne 2012 - 2013
62
INSECTICIDES D’AUTOMNE
Les insecticides utilisables à l'automne :
Coût (€/ha)
Doses préconisées (l/ha)
IFT
Autorisation
0,6 à
0,8
1,6
0,75 à
1
7,9
0,8 à
1
1,6
0,8 à
1
8,5
0,8 à
1
8,54
1
9
0,5
0,8 à
1
-
0,4
0,5
08 à 1
15
0,1
0,15
0,66 à
1
8,55
0.2
0.25
1à
1,25
1.6
R50/53
0.15
0.2
0.2
0,75 à
1
7.5
Betacyfluthrine
25g/l
R20/22, R43, R65, R66, R51/53
0.2
0,3
0,3
0,66 à
1
7,7
Fastac
Alphaméthrine
50g/l
R10, R37, R20/22, R43, R67, R65,
R66, R48/22, R50/53
5m
0.15
0,2
0,2
0,5 à
0,66
7,4
Fury / Satel
Zetacyperméthrine
100g/l
R20/22, R43, R50/53
20m
0.1
0,15
0,66 à
1
7,3
Karaté zeon
Lambdacyalothrine 100g/l
R20/22, R43, R50/53
0.05
0,075
0,075
0,66 à
1
8,2
Karaté Xpress
Lambdacyalothrine 5%
R36/38, R20/22, R43, R50/53
0.1
0,15
0,15
0,66 à
1
8,3
Mageos MD /
Clameur
Alphaméthrine
15%
R22, R37, R50/53
5m
0.05
0,07
0,07
0,71 à
1
7,4
Sumi-alpha
Esfenvalérate
25g/l
R10, R41, R20/22, R43, R65,
R50/53
5m
0.2
0.25
0.25
0,8 à
1
5.5
Mandarin pro /
judoka
Esfenvalérate
50g/l
R22, R50/53
5m
0.1
0,125
0,125
0,8 à
1
5.5
Phrases de risque
pucerons
ZNT
(m)
1-2 F
>3 F
20m
0.15
0,2
R10, R20/22, R37/38, R43, R67,
R65, R66, R48/22
5m
0.075
0.1
Cyperméthrine
500g/l
R10, R20/22, R37/38, R65, R50/53
20m
0,04
0,05
Pearl protech
Deltaméthrine
1.47%
R50/53
20m
0.4
0,5
Daskor 440
Chlorpyriphosméthyl 400g/l +
Cyperméthrine
40g/l
R38, R22, R41, R43, R67, R65,
R50/53
20 m
0,65
0,75
Decis expert
Deltaméthrine
100g/l
R10, R41, R37, R20/22, R65, R66,
R50/53
20 m
0,07
0,07
Geothion XL
Chlorpyriphosméthyl 500g/l +
Cyperméthrine
50g/l
R10, R20/22, R36/37/38, R65,
R50/53
20 m
0,4
Nurelle D550
Chlorpyriphoséthyl 500g/l +
Cyperméthrine
50g/l
R10, R20/22, R36/37/38, R65,
R50/53
20 m
Pool
Lambdacyhalothrine 5%
R36/38, R20/22, R43, R50/53
Sherpa 100 EW
Cyperméthrine
100g/l
R38, R22, R41, R37, R67, R65,
R50/53
Mavrik flo /
Talita
Tau fluvalinate
240g/l
Ducat / Cajun
Produit
Composition
Cythrine L
Cyperméthrine
100g/l
R10, R22, R67, R36/37/38, R65,
R50/53
Astor / Vorax
Alphaméthrine
100g/l
Cythrine max
Guide technique – Interventions d'automne 2012 - 2013
20m
cicadelle
0.1
0,5
0,07
0,15
63
2 insectes sont à surveiller à l’automne :
Pucerons
(Transmission de la Jaunisse Nanisante de
l'Orge)
Cicadelles
(Transmission de la maladie des pieds chétifs)
Cornicules
(Rhopalosiphum padi)
(Psammotettix alienus)
Reconnaissance
Forme globuleuse (3 à 4 mm)
Longues antennes
Cornicules noires et courtes
Présente une extrémité rougeatre
Hôtes principaux : orge plus sensible, blé,
avoine, seigle, maïs, triticale
Taille : 4 à 5 mm
Forme allongée ; ailes disposées en forme de toit
(^).
Présence de 6 bandes beiges longitudinales sur le
sommet de la tête.
Couleur : beige clair.
Hôtes principaux : Blé plus sensible, orge, seigle,
avoine.
Facteurs à
risque
Semis précoce, absence de traitement de semences approprié, automne doux, parcelles abritées,
proximité de repousses de céréales ou maïs (pucerons)
Seuils de
traitement
Les seuils de traitement sont fonction du stade
de la céréale :
 5% de plantes porteuses au stade 1F
 10% au stade 2F
 20% au stade 3F
Ne pas laisser séjourner plus de 10 jours les
pucerons sur une parcelle
Stade de
sensibilité
Traiter si présence.
Observez les parcelles lors des journées chaudes
et ensoleillées. Intervenir si vous voyez des
individus voler.
Levée à fin tallage
Levée à fin tallage
DESHERBAGE
CONSTRUCTION DES PROGRAMMES
 CHOIX DE L'ANTI-GRAMINEES
STRATEGIE DE PRELEVEE
VULPIN ET RAY-GRASS (FAIBLE INFESTATION)
Chlortoluron 1800g (sur variété tolérante)
Post-semis / prélevée
Coût
(€/ha)
IFT
25
1
Trooper 2,5 l
Post-semis / prélevée
46,2
1
Privilégier les applications sur sol frais juste après le semis. Si le sol est sec, attendre le stade 1 à 3 feuilles
pour intervenir.
STRATEGIES DE POST-LEVEE
VULPIN: En règle générale, les stratégies interventions « automne + printemps » s'avèrent les plus
efficaces dans les situations les plus infestées.
RAY-GRASS : Dans les situations à forte population, il est recommandé d'intervenir très tôt à l'automne en
privilégiant les applications sur des plantes peu développées (avant tallage si possible).
Guide technique – Interventions d'automne 2012 - 2013
64
Propositions de programmes
1F
2F
Coût en
€/ha
IFT
12
1
Sur variété tolérante
28
1
Ou Trooper 2 l + Isoproturon 1000 g de 3F à mi-tallage
46
1
36
0,66
31 à 37
0,5 à 0,6
46
0,8
67
1,6 à 1,8
69 à 73
1,13 à
1,21
82
2,4
102
1,8
98
1,6
106,5
1,49
3F
Plein tallage
Epi 1 cm
1-2 Noeuds
LUTTE CONTRE LE VULPIN
Isoproturon 1200 g
!
Chlortoluron 1800 g
Trooper 2,5 l
!
S
Efficacité
-
S
Faible population
Fosburi 0,4 l
Optimum à 1F
Privilégier les interventions tôt en sortie hiver
!
+
Altantis 250 à 300 g + adj
S
Alister 0,8 l + Adj
Pas de possibilité de rattrapage avec des herbicides du groupe B en sortie hiver
Rempacement possible d'Alister par Kalenkoa 0,8 l + adj de tallage à épi 1 cm
-
Isoproturon 1200 g
Possibilité de remplacer isoproturon par chlortholuron 1800 g
sur variété tolérante
Rattrapage
Possibilité d'ajouter 500 à 750 g d'isoproturon pour contrôler
les levées échelonnées.
!
Isoproturon 1200 g
+ Prowl 400 1,5 l
S
Trooper 2,5 l
S
!
Archipel 150 à 200 g + Adj
Atlantis 250 à 300 g + Adj
Octogon 275 g + Adj
Privilégier les interventions
précoces en sortie hiver
Optimum à 1F
Celio 0,2 à 0,3 l + Adj sur
adventices sensibles et en
l'absence de passage à
l'automne.
Daiko 2,5 +
Quartz GT 0,7 l
S
+
Puis
Fosburi 0,5 l
!
Forte population
Efficacité
Sur population sensible Celio 0,2 à 0,25 + Adj
Fosburi 0,4 l +
Isoproturon
1200 g
Optimum à 1F
102
2,46
Fosburi 0,4 l +
Prowl 400 1,5 l
Optimum à 1F
99
2
LUTTE CONTRE LE RAY-GRASS
Chlortoluron 1800 g
Trooper 2,5 l
!
!
S
!
46
1
Archipel 200 à 250 g + adj
41,6 à 52
0,8 à 1
Axial Pratic 0,9 à 1,2 l + adj
31 à 42
0,75 à 1
Rattrapage
80
1,8 à 2
Lauréat 4 l
Archipel 200 à 250 g + adj*
Octogon 275 g + adj*
95
1,4 à 1,6
104
2,4 à 2,6
99
2,1 à 2,3
110
2,2 à 2,4
110
1,8 à 2
104
2 à 2,2
Chlortoluron 3 l
+ Defi 2,5 l
Axial Pratic 0,9 à 1,2 l + adj
Puis
(le plus efficace)
Chlortoluron 3 l
+ Fosburi 0,4 l
Alister 1l + adj *
Defi 3 l + Carat 0,6 l
Privilégier les interventions
précoces. Efficacité plus faible
sur ray-grass développés.
* 1 seule sulfonylurée par
campagne
S
!
S
+
1
0,83 à 1
Chlortoluron 1800 g
Chlortoluron 3,6 l
+ Carat 0,6
S
Efficacité
-
28
45 à 54
Ou Trooper 2 l + Chlortoluron 1500 g de 3F à mi-tallage
Possibilité de remplacer Archipel par Octogon 275 g
+
Forte population
!
S
!
Fosburi 0,5 - 0,6 l
Sur variété tolérante
Optimum à 1F
S
Faible population
Efficacité
-
Guide technique – Interventions d'automne 2012 - 2013
Attention à la sélectivité
(cf page 67)
65
1F
2F
Plein tallage
3F
Epi 1 cm
Coût en
€/ha
IFT
29
1,33
1-2 Noeuds
LUTTE CONTRE LE VULPIN + FOLLE AVOINE
Celio 0,2 l
+ adj
Isoproturon 1200 g
L'utilisation de Celio nécessite que toutes les folle-avoines soient levées. Monter la dose à 0,3 l s'il restent des vulpins.
Possibilité de remplacer Celio 0,2 à 0,3 l par Energy Puma 0,5 à 0,6 l
LUTTE CONTRE LE VULPIN + BROME
Isoproturon 1000 g
Peu de vulpins
Celio 0,2 l + adj
ou
S
!
Ou
Puis
Celio 0,25 l
+ adj
Puis
Fosburi 0,5 l
Attribut 60 g
+ Genamin 0,2%
34
1,8
41
1,33
Attribut 60 g
+ Genamin 0,2%
45
1,4
48,5
1,83
S
!
Le Fosburi n'est pas suffisant sur brome mais s'intègre bien dans les programmes en renforçant l'efficacité
Isoproturon 1000 g
ou Fosburi 0,5 l
Beaucoup de vulpins
Atlantis 150 à 200 g + Attribut 40 g
+ Génamin 0,2%
1,16 à
1,26
47 à 53
Possibilité de remplacer Atlantis 200 g par Archipel 150 g
Possibilité de remplacer Attribut 60 g par Monitor 25 g mais avec une efficacité moindre
Isoproturon 1000 g
Octogon 275 g + adj
47
1
Utilisation possible en double application à 15 – 20 jours d'intervalle
Isoproturon 1000 g
Miscanti 25 g + Génamin 0,2%
47
1
Utilisation possible en double application à 15 – 20 jours d'intervalle
LUTTE CONTRE LE PATURIN
Isoproturon 1000 g
Levée d'automne
10
0,83
24 à 28
0,8 à 1
10
0,83
Archipel 100 g
+ adj
26
0,4
Atlantis 150 g + adj
19
0,3
54
1
12
1
46
1
28
1
Chlortoluron 1500 à 1800 g
Attention à la dose qui conditionne la rémanence du produit
Isoproturon 1000 g
Levée de printemps
S
!
LUTTE CONTRE LA VULPIE *
Fosburi 0,6 l
Optimum à 1F
S
!
Isoproturon 1200 g
Trooper 2,5 l
Chlortoluron 1800 g
* La vulpie est une adventice de plus en plus fréquente surtout dans les situations à travail de sol réduit
(TCS et semis direct). Elle est très concurrentielle des céréales et doit, en conséquence, être surveillée avec
beaucoup d'attention. En règle générale, elle apparaît par tache dans les fourrières des parcelles. Les
sulfonylurées sont inefficaces. Il faut donc réagir très rapidement sous peine d'être très vite dépassé par les
fortes populations.
Vous pouvez également intervenir dans d'autres cultures de la rotation (pois d'hiver et colza) avec l'utilisation
de Kerb flo 1,2 à 1,5 l.
Guide technique – Interventions d'automne 2012 - 2013
66
Le tableau suivant récapitule par produit le groupe HRAC. Pour une gestion durable de l'efficacité des
herbicides, veillez à alterner les modes d'action et donc les groupes HRAC dans votre rotation.
Légende: Chaque couleur représente un mode d'action
Couleur
Produits concernés
Groupe HRAC
IPU / CTU / Laureat
C2
Archipel, Atlantis, Attribut, Monitor, Lexus, Oklar, Miscanti
B
Celio, Beghéra, Energy Puma, Illoxan CE, Axial Practic
A
Prowl 400 / Trooper
K1
Fosburi / Trooper
K3
Celtic / Carat
F1
Defi / Parnass C
N
ATTENTION A LA SELECTIVITE
S
!
Pour une gestion durable de l'efficacité des herbicides, veillez à alterner les modes d'action.
Nous avons noté des problèmes de sélectivité dans certaines parcelles allant de la décoloration de plantes à
la disparition des pieds. Ces symptômes, surtout associés à de fortes amplitudes thermiques, ont été plus
importantes en situation de grains mal enterrés.
Veillez à bien recouvrir vos grains au moment du semis (3 cm) pour limiter les effets phytotoxiques
des herbicides (DEFI, FOSBURI et TROOPER notamment).
SENSIBILITE DES VARIETES AU CHLORTOLURON
VARIETES TOLERANTES
ACCROC
ALIGATOR
ALLEY-Y
ALTIGO
APACHE
AREZZO
BOREGAR
CAMPERO
CAPHORN
COMPIL
EUCLIDE
GONCOURT
HYSUN
KORELI
ORVANTIS
PALEDOR
SOKAL
SOLEHIO
TOISONDOR
Guide technique – Interventions d'automne 2012 - 2013
VARIETES SENSIBLES
ALDRIC
ALIXAN
ATTLASS
GARCIA
PREMIO
67
1-2 noeuds
Epi 1 cm
Fin tallage
Plein tallage
1 talle
3F
Herbicide
1F
Famille
Mode d'action
Levée
CONDITIONS D'APPLICATION DES ANTI-GRAMINEES
Urées
substituées
Isoproturon
HERBAFLEX
Délais
* Manque de sélectivité :
- si forte amplitude T°C (jour
- nuit) au moment du
traitement
- si forte pluie après traitement
en sol filtrant
* Efficacité réduite si sol sec ou sol
argileux (>30 % A.)
- Possible sur sol
gelé
- Pas de délai à la
pluie
- Pas de délai avec
l’azote liquide
Chlortoluron
* Au moment du traitement :
- Hygrométrie > 60-70 %
- T°C ≥ 5°C (même si gel
nocturne)
- Végétation ressuyée
* Efficacité réduite si stress
hydrique
CELIO
ILLOXAN CE
BAGHERA
Systémique avec AXIAL
absorption foliaire PRATIC
FOPs
+ Prosulfocarbe
ALISTER
KALENKOA
ARCHIPEL
ATLANTIS
ATTRIBUT
OKLAR
LEXUS XPE
MILLENIUM
OPTI
- avant pluie : au
moins 1 H
- avant ou après
Herbi. à base de
Bifénox : 24 H
- après apport N
liquide : 4-5 j
- avant azote
liquide : 1j
- avant MODDUS :
5j
Normal
* A partir de 3°C
* Hygrométrie > 60%
* Humidité du sol nécessaire
* Eviter sur plante stressée
Intervenir sur adventices jeunes
- avant pluie : 4
heures
- avant azote
liquide : 1 jours
avant ou 4-5 jours
après
* A partir de 0°C
* Hygrométrie > 60%
Application sur sol humide
- Délai avant pluie :
1H
* Meilleure absorption foliaire si
hygrométrie >60 %
* Efficacité réduite si sol sec ou
très argileux (>40 % A.) ou avec
un taux de MO > à 4 %
* Période optimale de traitement :
décembre - janvier
* T°C > 0°C et humidité du sol
- avant pluie : au
moins 1 H
- Possible sur sol
gelé
Soigner le
rinçage
1N
Oxyacétamides
Racinaire avec
absorption foliaire
Normal
* T°C moy. > 5- 6°C au moment du - avant pluie : au
traitement
moins 1 H
MONITOR
Systémique avec OCTOGON
absorption foliaire
et racinaire HUSSAR OF
Normal
1 application par campagne
Idem Celio
Ne pas traiter si risque de gel ou
fortes pluies dans les 8 jours
DAIKO
Foliaire +Racinaire
Sulfonylurées
Rinçage
(Idem)
* Intérêt en désherbage précoce à
l’automne
* Sur BLE : attention aux
sensibilités variétales
Racinaire avec
absorption foliaire
FOPs
Dimes
Dens
Conditions d'application
FOSBURI
Oxyacétamides +
Dinitroanilines
TROOPER
Racinaire avec
absorption foliaire
Guide technique – Interventions d'automne 2012 - 2013
Idem FOPs
Idem FOPs
- avant pluie : 4 H
* Idem urées substituées
* Ne pas appliquer sur semis
superficiel ou irrégulier
* Optimum à 1F
- Pas de délai à la
pluie
* Idem Urées substituées
* Eviter en sol filtrant
* Ne pas appliquer sur semis
superficiel ou irrégulier
- Pas de délai à la
pluie
68
DOSES EFFICACES DES PRINCIPAUX ANTIGRAMINÉES D'AUTOMNE
Produit
Composition
Stade
1-3 feuilles
Redressement
CHLORTOCIDE EL
500 g/l
500 g/l
Isoproturon
chlortoluron
ALISTER + HUILE
FOSBURI
TROOPER
MILLENIUM OPTI
LEXUS XPE
9g/l Mesosulfuron + 400 g/l Flufenacet +
300 g/l
40 % Thifensulfuron
Flupyrsulfuron
3g/l Iodosulfuron +
Pendiméthaline
+
methyl
+
33,3%
200 g/l DFF
27g/l Mefenpyr
60 g/l Flufenacet 10 % Metsulfuron Metsulfuron 16,7%
+ 150g/l DFF
methyl
OKLAR / DUCTIS
DAIKO
+ HUILE
50%
Flupyrsulfuron
800 g/l
Prosulfocarbe + 10
g/l clodinafop + 2,5
g/l cloquintocet
0,6 l
2,5 l
1200 g
1800 g
1l
0,6l
2,5 l
0,1 kg
30g
20 g
2,25 l
0,2 + 1

▲
▲
0,8 + 1
▲

▲
▲
▲
2,25
Vulpin
0,2 + 1

1000 - 1200
1500
0,6 - 0,7 + 1
0,5
2
0,07
25
12
2,25
Ray Grass
0,3 + 1
0,7 + huile 1

1500
1+1
0,6

▲

▲
2,25
Paturin annuel
▲
▲
1000
0,6 + 1
0,4
2
0,1
30
15
2 – 2,25
0,3 + 1
▲
1000
0,6 + 1
0,4
2
0,1
30
15
2 - 2,25

▲
750 - 1000
1000
0,6 + 1
0,4
2
0,1
30
15
2 - 2,25
0,3 + 1

▲

1+1
▲

▲
▲
▲

Vulpin
0,3 + 1
▲
1200
1800
0,8 - 1 + 1

2,5
0,07 – 0,1
25
15

Ray Grass
0,5 + 1
1l + huile 1
▲

▲


▲
▲
▲




2,25
Folle avoine
Stade
100 g/l Clodinafop +
360 g/l Diclofop
25 g/l Cloquintocet
MATIN EL
Folle avoine
Agrostide
Tallage
+ Huile
ILLOXAN CE
Dose homologuée
Paturin commun
Stade
CÉLIO
750 - 1000
750 - 1000
Paturin annuel
▲
▲
1000
1500
0,8 + 1
2,5

Paturin commun
0,4 + 1
▲
1000
1500
0,8 + 1

2,5
0,1
30
15
2,25
Agrostide

▲
1000
1500
0,8 + 1

2,5



2,25
Folle avoine
0,4 + 1

▲
▲
▲
▲
▲
▲
▲
▲
▲
Vulpin
0,4 + 1
▲
▲
▲
▲
▲
▲

25 - 30
20
▲
Ray Grass

1,5 l + huile 1
▲
▲
▲
▲
▲
▲
▲
▲
▲
Paturin annuel
▲
▲
▲
▲
▲
▲
▲



▲
Paturin commun
0,4 + 1
▲
▲
▲
▲
▲
▲
0,1
30
20
▲
Agrostide

▲
▲
▲
▲
▲
▲
▲


▲
 Résultats moyens à la dose homologuée (satisfaisants dans certaines conditions)
▲ Résultats insuffisants
Source : Arvalis - CA58
Reconnaître les graminées pour ajuster son programme
La section de la tige est aplatie
Présence d'oreillettes
et absence de poils
- Ligule membraneuse, très courte et tronquée
- Feuille verte sombre, brillantes, nervures saillantes face
inférieure
- Base de la gaine souvent rougeâtre
Absence d'oreillettes
et absence de poils
- Bec au sommet des feuilles
- Seule la nervure centrale des feuilles est visible
- Ligule membraneuse, courte et tronquée
RAY-GRASS
ANGLAIS
PATURIN
Face inférieure :
P. commun : b rillante
P. annuel : terne
La section de la tige est arrondie
Présence d'oreillettes
et absence de poils
- Ligule membraneuse, très courte et tronquée
- Feuille verte sombre, brillantes, nervures saillantes face
inférieure
- Base de la gaine souvent rougeâtre
RAY-GRASS
D'ITALIE
- Ligule membraneuse, tronquée,
régulièrement denticulée
- Feuille verte bleuté
- Liseré blanc au bord de la gaine
Absence de poils
Absence d'oreillettes
- Ligule membraneuse, deux dents
latérales, irrégulièrement dentées
- Feuilles vert jaunâtre sur premières
feuilles
- Gaine rouge sombre sur 1 cm
- Grande ligule membraneuse, denticulée
- Feuilles ciliées ou non à la base
- Gaine verte, quelquefois pubescente
Présence de poils
- Ligule membraneuse nettement dentée
- Feuille à pilosité très abondante
- Gaine poilue
VULPIN
AGROSTIS
JOUET DU
VENT
FOLLE
AVOINE
BROME
- Ligule membraneuse, courte, denticulée
- Feuille canaliculée, cils très courts sur
la marge, pubescence le long des
VULPIE
nervures face supérieure
QUEUE DE
- Gaine nettement fendue, quelquefois
RAT
rougeâtre
Source: Bayer, ACTA
Guide technique – Interventions d'automne 2012 - 2013
70
 CHOIX DE L'ANTI-DICOTYLEDONES
Le choix de l'anti-dicotylédones est à raisonner en fonction de l'anti-graminées utilisé. En effet, il faut tenir
compte de son éventuel spectre anti-dicotylédones pour choisir le bon complément.
Anti-graminées
flore classique
CELIO / PUMA /
ILLOXAN CE/
AXIAL PRATIC*
ARBALETE 0,8 à 1,2 l
QUATTRO II 1 à 1,2 l
DIEZE 0,8 à 1l
BRENNUS PLUS 0,8 à 1,2 l
Isoproturon / Chlortoluron
TROOPER
ARBALETE 0,8 à 1,2 l
FOXPRO D+ 0,5 à 0,6
QUATTRO II 1 à 1,2 l
DIEZE 0,8 à 1l
PICOSOLO 70 à 100 g
BRENNUS PLUS 0,8 à 1,2 l
+ géranium / ombéllifères
ALLIE STAR SX 15 à 22 g *
HARMONY M 30 g
+ gaillet (printemps)
PRIMUS / NIKOS 0,07 à 0,1 l
STARANE 200 0,3 à 0,4 l
GRATIL 10 à 15 g
KART 0,6 à 0,8 l
ALLIANCE WG 0,05 à 0,07 kg
Mélange possible dans le respect
des phrases de risque
ALLIE STAR SX 15 à 22 g
HARMONY M 30 g
PRIMUS / NIKOS 0,07 à 0,1 l
STARANE 200 0,3 à 0,4 l
GRATIL 10 à 15 g
KART 0,6 à 0,8 l
ALLIANCE WG 0,05 à 0,07 kg
ATLANTIS
ARBALETE 0,8 à 1,2 l
BRENNUS PLUS 0,8 à 1,2 l
ALLIE STAR SX 15 à 22 g
HARMONY M 30 g
PRIMUS / NIKOS 0,07 à 0,1 l
GRATIL 10 à 15 g
ALLIANCE WG 0,05 à 0,07 kg
DUCTIS / LEXUS ... / OKLAR
ARBALETE 0,8 à 1,2 l
BRENNUS PLUS 0,8 à 1,2 l
PRIMUS / NIKOS 0,07 à 0,1 l
GRATIL 10 à 15 g
ARCHIPEL / HUSSAR OF /
ALISTER / KALENKOA /
BISCOTO/ CYLINDER
ALLIE STAR SX 15 g
HARMONY M 20 g
PRIMUS 0,05 à 0,07 l
STARANE 200 0,3 à 0,4 l
GRATIL 10 à 15 g
ABAK
ALLIE STAR SX 15 g (coquelicot)
PRIMUS 0,05 à 0,07 l
ALLIE STAR SX 15 à 22 g
HARMONY M 30 g
STARANE 200 0,3 à 0,4 l
BOFIX 2 à 3 l
KART 0,6 à 0,8 l
OCTOGON / DROID
Spectre suffisamment complet
FOSBURI
Spectre suffisamment complet
Isoproturon / Chlortoluron +
CARAT
LAUREAT/ CARMINA
QUARTZ GT / LEGACY DUO
HERBAFLEX
Retenir les doses fortes sur adventices développées.
* : antagonisme → ne pas mélanger
BRENNUS PLUS = PIROGUE
MEXTRA = QUATTRO II
POINTER ULTRA Sx = ALLIE MAX Sx
CONDITIONS D'UTILISATION DES ANTI-DICOTYLEDONES
 Intervenir sur des plantes jeunes (3 – 4 F)
 Température : T°C > 6°C.
Eviter les périodes de fortes amplitudes thermiques accompagnées de gel (herbicides à base de DFF,
Trooper, Fosburi).
 Hygrométrie : H% > 60% ( > 75% pour le Foxpro D+)
 Privilégier les interventions sur des sols frais (Allie, Harmony M)
CAS PARTICULIER : CARAT / DEFI
Veiller à bien enterrer les grains.
Déconseillé en sol léger.
Guide technique – Interventions d'automne 2012 - 2013
71
ALLIE DUO SX
ARBALETE
ANTI-DICOTYLEDONES
BRENNUS PLUS
DIEZE
FOXPRO D+
KALAO
HARMONY M
PRIMUS
NIKOS
QUATTRO II
MEXTRA
ALLIANCE WG
5
-
+
++
+++
+
++
+++
+++
-
-
+++
+++
++
+++
+
+++
+++
++
-
+
+++
+++
+
++
-
-
+
-
++
s
ge
ud
lla ge
lle
lle lle n ta talla 1cm Noe
i
i
e
é feu feu ta
i n
i
v
e
2
Le 1
3
1
Pl Fi
Ep 1-
R50/53
5
-
+
R36, R22, R43, R65,
R63, R66, R50/53
R36, R22, R43, R63,
R50/53
R20/22, R37/38, R43,
R61, R50/53
5
90
++
+++ +++
+++
20
-
++
+++ +++
5
90
++
R36, R22, R63, R50/53
5
90
R50/53
5
-
+
Florasulam 50g/l
R50/53
5
70
-
Ioxynil 180g/l + Mecoprop-p 290g/l
R22, R41, R43, R67,
R63, R50/53
20
-
-
-
++
++
Bromoxynil 91g/l + Ioxynil 50,3g/l + Diflufenican 20g/l
Bromoxynil 120,6g/l + Diflufenican 26,8g/l
+ Ioxynil 67,3g/l
Diflufenican 12g/l + Mecoprop-p 240g/l
+ Bromoxynil 140g/l
DFF 20 g/l + Ioxynil octanoate 50,3 g/l
+ Bromoxynil octanoate 91 g/l
Metsulfuron-methyle 68g/l
+ Thifensulfuron-methyle 682g/kg
Metsulfuron-methyle 60g/kg + Diflufenican 600g/kg
R36/38, R50/53
5
PRAGMA WG
Thifensulfuron-methyle 50% + Tribenuron-methyle 25%
R50/53
5
DFE
PLATFORM S
Carfentazone éthyl 1,5%
+ mcpp-p 60%
R22, R41, R43, R50/53
-
-
R43, R67, R36/37/38,
R51/53
R50/53
KART
Fluroxypyr 100g/l + Florasulam 1g/l
GRATIL
Amidosulfuron 75%
CARAT
Flurtamone 250g/l + Diflufenican 100g/l
Diflufenican 100g/l + Isoproturon 500g/l
Diflufenican 62,5g/l
+ Isoproturon 500g/l
Prosulfocarbe 800g/l
Chlortoluron 400g/l + Diflufenican 25g/l
R40, R63, R50/53
Isoproturon 500g/l
Chlortoluron 500g/l
R40, R63, R50/53
Pendiméthaline 300g/l + Flufénacet 60g/l
R38, R22, R50/53
20
-
Diflufenican 154,6g/l + Mesosulfuron-methyl 10,1 g/l +
Iodosulfuron-methyl 3,3g/l
R38, R41, R50/53
5
Pyroxsulame 68,3g/kg + Florasulame 22,8g/k g +
Cloquintocet-mexyl 68,3g/kg
R40, R43, R48/22,
R50/53
Mesosulfuron-methyl 9g/l + Iodosulfuron-methyl-sodium
7,5g/l + Diflufenican 120g/l
lifè
re
Cr
s
uc
ifè
re
s
R50/53
Phrases de risque ZNT (m) DAR (j)
2
noeuds
POLYMER WG
+++
+
++
-
-
+
-
++
+++
+++
++
+++
+++
+
++
-
+++
+
+++
+
+
+
+
+
-
++
++
+++
++
+++
+++
++
+
+
++
+++
-
+++
-
+++
+++
++
+++
+++
+
+++
+++ +++ +++
-
++
++
+
++
++
-
+++
+++
+++
++
+++
++
+++
---
-
++
+++
++
+++
+++
+++
++
+
+++
+++
+++ +++ +++
++
+
+
+
+
+++
+
++
++
+++ +++
5
-
-
-
++
-
-
+
-
+
+++
-
+
5
90
-
-
-
-
-
+
-
-
+++
++
++
R50/53
5
-
++
+++ +++
+++
++
++
-
+
+
+
+++
R40, R50/53
20
-
++
+++ +++
+++
+++
+++
+
+
+
+
+++
R40, R50/53
20
90
++
+++ +++
+++
+++
+++
+
+
+
+
+++
R38, R43, R50/53
5
75
++
+++ +++
++
-
-
++
+
+
+
-
5
90
++
+++ +++
++
+++
+++
++
+
+
+
+++
-
-
+++
+++
-
-
-
-
++
++
+++ +++
++ *
+++
+ **
++ *
-
-
+
++
90
+++ +++ +++
+++
++
+++
++
-
++
++
+++
5
1 nœud
+++ +++ +++
+++
+++
+++
++
++
+++
++
+++
R36/38, R65, R50/53
5
-
+++ +++ +++
+++
+++
+++
++
-
+++
+
+++
Flufénacet 400g/l + Diflufenican 200g/l
R22, R43, R48/22,
R50/53
5
-
+++ +++ +++
+++
+++
++
++
+
+++
-
+++
HERBAFLEX
Béflubutamide 85g/l + Isoproturon 500g/l
R40, R50/53
20
-
-
+
++
+++
++
+++
-
++
-
+
+
ARCHIPEL
Iodosulfuron-methyl-sodium 30g/k g
+ Mesosulfuron methyl 30g/k g
R41, R50/53
5
90
+
++
+++
+
+++
+++
+
+
++
++
+++
Iodosulfuron-methyl-sodium 0,6% + Mesosulfuron methyl
9% + Mefenpyr-diethyl 9%
R38, R41, R50/53
5
90
-
+
+++
-
-
+++
-
-
+
+
+++
Flupyrsulfuron 50%
R50/53
5
90
+
++
++
++
++
+++
+++
++
+
++
+++
FLASHER PRO
ZODIAC TX
QUARTZ GT
ANTI-GRAMINEES ET ANTI-DICOTYLEDONES
Composition
Metsulfuron-methyle 111g/k g
+ Tribenuron-methyle 222g/kg
Metsulfuron-methyle 8,6%
+ Thifensulfuron-méthyl 42,8%
G
ai
lle
t
O
m
bé
l
Herbicide
ALLIE STAR SX
Vé
ro
ni
q
Vé ue
s
ro
F
ni
qu DL
e
St
d
el
e
la
Pe
ire
rs
e
Pe
ns
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Co
qu
el
ic
ot
M
at
ric
ai
re
G
ér
an
iu
m
Bl
eu
et
CHOIX DE L'ANTI-DICOTYLEDONES
SPECTRE ET PERIODE D'UTILISATION DES HERBICIDES DISPONIBLES
DEFI
LAUREAT
CARMINA
IPU
CTU
TROOPER
ARANDA
ALISTER
OCTOGON
DROÏD
KALENKOA
FOSBURI
ANTILOPE
ALOES
ATLANTIS
ABSOLU
DUCTIS
OKLAR
-
R40, R50/53
+++
++
Efficacité > 95%
85%<Efficacité < 95%
++
+
-
70%<Efficacité<85%
Efficacité<70%
-
++
++
EXEMPLES DE PROGRAMMES
Coût en
€/ha
Pré-semis
1F
2F
3F
Plein tallage
Epi 1 cm
IFT
1-2 Noeuds
LIMON / ARGILO-CALCAIRE (vulpin, matricaire, coquelicot, gaillet, stellaire, véronique, géranium)
 Semis précoce, rotation courte avec cultures d'hiver, TCS
Isoproturon 2,4 l
+ Arbalete 1 l
+ Allie Star SX 15 g
Isoproturon 2,4 l
Atlantis 250 à 300 g +
Huile 1 l
74 à 80
+ Primus 0,05 l
Octogon 275 g + Huile 1 l
2,76 à
2,86
66
2
50
2,94
56
1
 Parcelle peu sale : Labour, rotation > 4 ans, cultures de printemps
Isoproturon 2,4 l
+ Arbalete 1 l
+ Allie Star SX 15 g
Duplosan
Super 1,5 l +
Starane 0,2 l
Octogon 275 g
+ Huile 1 l
SOL FROID ET/ OU HYDROMORPHE (vulpin, Ray-grass, Brome, matricaire, coquelicot, gaillet, géranium)
Tablo 700 2,6
Octogon 275 g
+ Huile 1 l
84
2
Tablo 700 2,6 l
puis Arbalete 1l
Archipel 200 g
+ Huile 1 l
+ Attribut 40 g
+ Allié Star SX 15 g
116
3,26
Guide technique – Interventions d'automne 2012 - 2013
73
RESULTATS DES ESSAIS
ESSAI DESHERBAGE
PROBLEMATIQUE RAY-GRASS
GDA BOURGOGNE NIVERNAISE
Agriculteur : SCEA de la Tuilerie (Poncelet JP)
RENSEIGNEMENTS PARCELLAIRES
Lieu :
Bitry
Type de sol :
Densité de semis : 150 kg/ha
Fertilisation :
24/02/2012 : 95 kg/ha Urée 46
24/03/2012 : 170 kg/ha Urée 46
23/03/2012 : 150 kg/ha Sulfate de Magnésium
21/04/2012 : 95 kg/ha Urée 46
Variété :
Richepain
Herbicides :
10/11/2011 : Chlorto 1800g/ha
25/11/2011 : Carat 0,7 L/ha
15/03/2012 : Attribut 60g/ha + Génamin 0,4 L/ha
Précédent :
Tournesol
Molluscicide :
Aucun
Date de semis :
31/10/11
Fongicides :
10/05/2012 : osiris win 1,5L/ha + pyros 0,7 L/ha
OBJECTIFS
L'essai avait pour objectif de répondre aux questions suivantes :
1- Quel est le meilleur herbicide d'automne ? (modalités 3, 4, 5, 6, 7, 11, 12)
Comparaison des solutions à base de chlortoluron seul ou associé, Fosburi, Trooper
2- Quel est le meilleur herbicide de sortie hiver ? (modalités 1, 2, 9, 10)
Comparaison des différents herbicides possibles (Archipel, Kalenkoa, Octogon, …)
3- Quel est le meilleur positionnement des herbicides à base de sulfonylurées ? (modalités 1 et 8)
Faut-il les placer dès l'automne (Cas de l'Alister) ou attendre le printemps pour tenir compte des risques de
relevées ?
4- Quel est l'effet des adjuvants sur l'efficacité des sulfonylurées ? (modalités 1 et 13)
RESULTATS
L'essai avait pour objectif de vérifier l'efficacité des programmes sur ray-grass. Mais une forte infestation en
bromes a été observée, ce qui concurrence souvent la présence du ray-grass dans l'essai. Une notation
brome a donc également été réalisée.
L'infestation dans les témoins présente de 120 à 180 bromes/m² et 40 à 50 ray-grass/m².
Guide technique – Interventions d'automne 2012 - 2013
74
Les modalités entre parenthèses ne sont présentes que pour le programme complet.
Notation adventices détaillée du 26/06/2012
1F
3F
Tallage
Programme partiel
Programme complet
Ray-Grass
Brômes
Ray-Grass
Brômes
1
(Chlorto 3,6l)
Archipel 0,2l + surf
2000 0,2l
9
2
9
6
2
(Chlorto 3,6l)
Octogon 275g
**
9
**
3
3
Defi 2,5l + Chlorto
3l
(Archipel 0,2l + Surf
2000 0,2l)
**
2
7
6
4
Carat 0,6l +
Chlorto 3l
(Archipel 0,2l + Surf
2000 0,2l)
9
8
9
8
5
Trooper 2,5l
(Archipel 0,2l + Surf
2000 0,2l)
2
2
8
2
6
Fosburi 0,5l
(Archipel 0,2l + Surf
2000 0,2l)
2
4
9
7
7
Defi 2,5l
+ Carat 0,6l
Chlorto 3l
(Archipel 0,2l + Surf
2000 0,2l)
**
2
9
8
8
Kalenkoa 1l +
Surf 2000 0,2l
(Axial Pratic 1,2l)
**
6
8
3
9
(Chlorto 3,6l)
Hussard Of 1l + Surf
2000 0,2l
**
2
**
2
10
(Chlorto 3,6l)
Axial Pratic 1,2l
**
6
9
6
11
Fosburi 0,4l +
Chlorto 3l
(Archipel 0,2l + surf
2000 0,2l)
**
6
5
6
12
Lauréat 4,5l
(Archipel 0,2l + surf
2000 0,2l)
**
2
**
6
Archipel 0,1l + surf
2000 0,2l + sulfate
ammo + huile 0,5l
3
7
7
8
13
(Chlorto 3l)
** : pas de notation possible car absence totale de l'adventice observée sur la micro-parcelle avec hypothèse
d'étouffement par le bromes.
COMMENTAIRES
T
Comparaison d'herbicides d'automne :
D'une manière général, les résultats obtenus avec les modalités présentant uniquement les traitements
d'automne sont insuffisants.
Les associations d'automne à base de Chlortoluron montrent une efficacité légèrement supérieure aux
autres modalités automne, notamment celles où le Chlortoluron est associé avec Fosburi ou Carat. Notons
aussi que le Fosburi apporte dans cet essai une efficacité intéressante sur le contrôle du brôme.
Herbicides de sortie hiver :
Le rattrapage avec Archipel 200g + Actirob 1l assure une bonne efficacité sur ray-grass. Sur bromes, le
résultat est plus aléatoire et varie en fonction du traitement d'autome appliqué.
Les rattrapages avec Axial Pratic1,2l et Hussar Of 1l + Surf 2000 0,2l donnent des résultats corrects sur raygrass mais ne sont pas d'un niveau acceptable sur Bromes.
Le meilleur positionnement des sulfonylurées ainsi que l'effet des adjuvants ne peuvent pas être mis en
évidence de manière fiable dans cet essai.
L'ensemble de ces résultats confirment aussi l''intérêt de travailler en programme automne + hiver dans les
situations où les graminées sont fortement présentes.
Guide technique – Interventions d'automne 2012 - 2013
75
INTEGRATION DU DESHERBAGE MECANIQUE
L'intégration du désherbage mécanique ne peut efficacement se réaliser qu'en complément d'autres
mesures agronomiques préventives (retard de la date de semis, rotation équilibrée avec des cultures de
printemps, réalisation de faux semis, variétés étouffantes, …).
Conditions de réalisation du semis :
Augmentation de la densité de semis (+10%)
Augmenter la profondeur de semis (pour accentuer le décalage
entre la date de levée de la culture et des adventices et donc agrandir la fenêtre d'intervention en aveugle).
Stade « fil blanc »
(3 jours après semis)
1F
2F
Plein tallage
3F
Epi 1 cm
1-2 Noeuds
SEMIS PRECOCE (< 5 octobre) OU ANNEE FAVORABLE (automne peu pluvieux)
Herse étrille *
Herse étrille *
Herse étrille
R
1 à 2 passages
CAS GENERAL
Herse étrille *
Herse étrille
R
1 à 2 passages
RETARD DE DATE DE SEMIS (> 20 octobre)
Herse étrille
R
1 à 2 passages
* Possibilité de remplacer la herse étrille par la houe rotative
R
Conditions de passages de la herse étrille / houe rotative :
3 jours sans pluie avant et après le passage d'outil sont
nécessaires.
Déconseillé en sol hydromorphe ou trop caillouteux (gros
cailloux)
Rattrapage à gérer en fonction des adventices présentes.
En règle générale, cette application concerne le brome et des dicotylédones spécifiques (gaillet, chardon).
Herse étrille
La vibration des dents de la herse
étrille déchausse les adventices.
Guide technique – Interventions d'automne 2012 - 2013
Houe rotative
Les roues sont constituées de cuillères à
leur extrémité. Leur rotation arrache les
jeunes adventices.
76
Conduite de l'orge d'hiver
Pour limiter les redondances avec la partie précédente, nous nous attacherons, dans ce chapitre,
aux éléments spécifiques de la conduite de l'orge d'hiver et nous vous inviterons à vous référer aux
pages consacrées à la conduite du blé pour les parties communes.
DATE DE SEMIS
La date de semis de chaque variété est fonction de son cycle de développement : semer trop tôt une variété
précoce expose à des risques de gel début montaison ; à l’inverse, semer trop tard une variété tardive
expose à des risques d’échaudage et donc de mauvais remplissage du grain.
Le tableau ci-dessous reprend par variété la période optimale de semis :
1er
oct
5
oct
10
oct
15
oct
20
oct
25
oct
1er
nov
5
nov
10
nov
15
nov
COLIBRI
ATENON, CERVOISE, MOSAIC
ABONDANCE
ARTURIO, AZUREL, CHAMPIE,
ESTEREL, TATOO (hyb), VOLUME (hyb)
Période optimale de semis
Semis possible mais hors période optimale
DENSITE DE SEMIS
Il convient d'adapter la densité de semis au type de sol, à la date de semis et aux conditions de semis.
Pourquoi bien ajuster la densité de semis?
L'ajustement de la densité de semis est importante à plusieurs niveaux :
 Economique : en semence certifiée, toute augmentation injustifiée de la densité de semis se traduit par
une baisse de la marge brute en lien avec une augmentation du poste « semences ».
 Technique :
- Risques agronomiques liés à l'augmentation de densité (sensibilité à la verse et aux maladies)
- Adapter la densité à la réserve hydrique de la parcelle. Un fort peuplement en sol superficiel sera très
consommateur d'eau. En situation échaudante en fin de cycle, le rendement sera pénalisé.
- Adapter la densité de semis au type d'orge. Les orges d'hiver à 6 rangs (escourgeon) sont plus
sensibles à la verse que les orges d'hiver à 2 rangs. Elles nécessiteront donc une densité de semis plus
faible.
Guide technique – Interventions d'automne 2012 - 2013
77
CONSEILS DE DENSITES DE SEMIS
Le tableau ci-dessous résume par type d'orge les densités de semis conseillées en grains/m².
Elles sont à adapter en fonction du type d'implantation (TCS, semis direct, labour, …), des types de sols et
des risques de pertes à la levée.
Date de semis
Sol humide Limon-sableux, limon battants
Orge 6 rangs
Orge 2 rangs
5 au 20 oct
5 au 20 oct
Fluviosol brunifié, Colluvisol, Luvisol rédoxique
Objectif de pieds levés
220
260
Bonne condition de semis,
pertes : 20 %
260
310
Condition moyenne de semis,
pertes : 30 %
290
330
Sols sains et profond : limon-argileux, argilo-limoneux, argilo-sableux
Brunisol limon-argileux, Calcosol argileux
Objectif de pieds levés
160
200
Bonne condition de semis
pertes : 10 %
200
240
Condition moyenne
pertes : 20 %
220
260
Argile, Argilo-limoneux à silex
Objectif de pieds levés
Bonne condition de semis
200
240
pertes : 20 %
Condition moyenne, pierrosité moyenne
pertes : 30 %
Argilo-calcaire (Bourgogne nivernaise et Amognes)
290
260
320
Calcosol pierreux
Objectif de pieds levés
Bonne condition de semis
240
200
pertes : 20 %
240
230
280
Condition moyenne,
pertes : 20 à 30 %
250
300
Condition moyenne,
pertes : 30 à 35 %
270
330
Sable, sablo-limoneux
Brunisol sablo-limoneux, Luvisol
Objectif de pieds levés
220
260
Bonne condition de semis, sol sain
pertes : 10 %
240
280
Bonne condition de semis, sol humide
pertes : 20 %
260
300
Nos conseils :
 En cas d’utilisation de semences certifiées Gaucho 350 / Ferial, nous vous conseillons de baisser vos
densités de semis de 50 grains/m² par rapport aux valeurs indiquées dans les tableaux ci-dessus, sans
descendre en dessous de 200 grains/m².
 En semis direct, compenser les pertes à la levée en augmentant les densités de semis de 50 grains/m².
Hybrides (Volume, Tatoo) : compte tenu du coût de la semence et des capacités de tallage de la variété, ne
pas dépasser 150 grains /m².
TRAITEMENTS DE SEMENCES
L'utilisation des traitements de semences doit, comme toute autre intervention phytosanitaire, être raisonnée
en fonction du risque parcellaire (fréquence de retour d'espèce sensible, sensibilité variétale, date de semis,
…).
Les traitements disponibles visent à protéger les semences de 2 types de parasites :
- les maladies cryptogamiques :
Le charbon nu et l'helminthosporiose sont les deux maladies à surveiller.
- les insectes :
Reportez vous au tableau en page 61.
En règle générale, les pucerons et cicadelles sont à surveiller en priorité du fait de la grande sensibilité de
l'espèce à la JNO notamment.
La partie suivante récapitule nos conseils de traitements de semence par situation.
Guide technique – Interventions d'automne 2012 - 2013
78
PROPOSITIONS DE STRATEGIES
Le choix du TS doit se raisonner en fonction de l’origine des semences.
1- La semence provient d'un lot sain
VITAVAX 200 FF / SEMEVAX 0,3 l/q
CELEST NET 0,2 l/q
6,5 €/q
8 €/q
La formule Celest net Formula M correspond au traitement à la ferme.
2- Semences issues de parcelles sans traitement spécifique anti-charbon et/ou helminthosporiose
ou parcelle destinée à la production de semence
PREMIS 25 FS 0,2 l/q + PRELUDE 20 FS 0,095 l/q (pack)
7,5 €/q
CELEST ORGE NET 0,2 l/q
13 €/q
VIBRANCE GOLD 0,2 l/q
11 €/q
3- Dans le cas de semis précoces (lutte contre les pucerons et cicadelles) ou contre le taupin
Les semis précoces (< 20 octobre) sont les plus sensibles aux attaques de pucerons et cicadelles, vecteurs
de viroses.
CELEST NET 0,2 l/q + GAUCHO 350 0,2 l/q
VITAVAX 200 FF 0,3 l/q + GAUCHO 350 0,2 l/q
REDIGO 0,1 l/q + GAUCHO 350 0,2 l/q
35 €/q
33,5 €/q
36 €/q
REDIGO = MISOL
Le GAUCHO 350 (ou FERIAL) n'apporte qu'une protection insecticide, c'est pourquoi il doit être associé à
un traitement de base pour lutter contre les maladies cryptogamiques.
Ce complément au traitement de base peut être remplacé par la réalisation de comptages entre le stade
levée et le stade 3F et une intervention avec un insecticide foliaire en cas de dépassement de seuil.
GAUCHO 350 assure également une protection contre les taupins.
Guide technique – Interventions d'automne 2012 - 2013
79
TRAITEMENTS DE SEMENCES
Efficacité maladies
Prix indicatif en €/q
Corbeaux
Mouche grise / Zabre
Pucerons / cicadelles
Fusariose
Charbon nu
Charbon couvert
Helminthosporiose
Matière active
Produit
Taupin
Efficacité ravageurs
Orge
Marché
I = industriel
F = fermier
Produit de base : lutte contre les champignons classiques
Celest Net
0,2 l/q
Fludioxonil 25 g/l
+++
Celest Orge net
0,2 l/q
Fludioxonil 12,5 g/l +
cyprodinil 25 g/l +
Tebuconazole
15 g/l
+++
Celest Gold Net
0,2 l/q
Fludioxonil 25 g/l
+ Difénoconazole 25 g/l
Semevax
0,3 l/q
Carboxine 198 g/l + Thirame
198 g/l
Premis 25 FS
0,2 l/q
Triticonazole
25 g/l
Prelude 20 FS
Orge : 0,095 l/q
Prochloraze cuivre 218 g/l
+++
Redigo
0,1 l/q
Prothioconazole 8,85%
++
++
Rancona 15 ME
Ipconazole 15 g/l
++
++
Vibrance Gold
0,2 l/q
Sedaxane 50 g/l + Fludioxonil
25 g/l + Difénoconazole 25 g/l
+++
++
+++
++
+++
8
F
+++
13
I
+++
8
I
6,5
I-F
+++
+++
++
oui
++
Pack
7,5
+++
I-F
I-F
9
I-F
-
I
11
I
+++
17,5
I-F
+++
14
I-F
27
I-F
+++
Lutte contre les insectes
Signal (1)
Cypermethrine
300 g/l
Attack
0,1 l/q (1)
Téfluthrine
200 g/l
Gaucho 350
0,2 l/q (1)
Imidaclopride
350 g/l
++
+++
++
(1) A compléter avec un traitement de semence « classique » pour lutter contre carie, septoriose et fusarioses.
Efficacité :
Equivalences :
Celest net = Celest rev net, Embrace net
Redigo = Misol = Prestigo + = Katel
Gaucho 350 = Ferial
+++ bonne
++ moyenne
+ faible
Semevax = Vitavax 200 FF = Trivax
INSECTICIDES D’AUTOMNE
L'orge est sensible aux mêmes maladies que le blé, à savoir la maladie des pieds chétifs (transmise par une
cicadelle) et surtout la jaunisse nanissante de l'orge (transmise par un puceron).
En situation favorable à ces ravageurs (cf page 62), il est conseillé d'intervenir avec un insecticide
homologué. Reportez-vous à la page 61 pour connaître les insecticides utilisables ainsi que leur dose.
Guide technique – Interventions d'automne 2012 - 2013
80
DESHERBAGE
CONSTRUCTION DES PROGRAMMES
 CHOIX DE L'ANTI-GRAMINEES
IFT
12
1
36 à 45
0,66 à 0,8
46
1
Axial Pratic 0,9 à 1,2 l + Adj
27 à 36
0,75 à 1
Axial Pratic 0,9 l + Ductis 12 g + adj
49,5
1,35
Axial Pratic 0,9 à 1,2 l
+ adj
32
1,6
Axial Pratic 0,9 l +
Ductis 12 g + adj
61,7
2,8
72
1,75 à 2
80
2,55 à 2,8
78,7
1,75 à 2
66 à 74
1,55 à 1,8
79
2,4 à 2,6
84
1,95 à 2,2
28
1
46
1
45 à 54
0,83 à 1
63
1,75 à 2
86
2
55,2
1,15 à 1,4
82,5
2,15 à 2,4
77 à 82
1,95 à 2,2
80
1,55 à 1,8
98,3
2,35 à 2,6
3F
2F
1F
Coût en
€/ha
Plein tallage
Epi 1 cm
1-2 Noeuds
LUTTE CONTRE LE VULPIN
! S
!
Isoproturon 1200 g
Fosburi 0,4 - 0,5 l Optimum à 1F
Ou Trooper 2 l + Isoproturon 1000 g de 3F à mi-tallage
Trooper 2,5 l
S
Faible
population
Efficacité
-
+
Isoproturon 1200 g
S
!
-
Isoproturon 1200 g
+ Prowl 400 1,5 l
S
!
S
Trooper 2,5 l
Baghéra 1,5 à 1,75
(Moins efficace sur
vulpin)
Optimum à 1F
Axial Pratic 0,9 à 1,2 l
+ adj
Fosburi 0,4 - 0,5 l Optimum à 1F
Fosburi 0,4 l +
Prowl 400 1,5 l
Axial Pratic 0,9 l +
Ductis 12 g + adj
Optimum à 1F
LUTTE CONTRE LE VULPIN + RAY-GRASS
-
Chlortoluron 1800 g
!
Trooper 2,5 l
S
!
S
+
Axial Pratic 0,9 à 1,2 l
Isoproturon 1200 g +
Ductis 12 g
Isoproturon 1200 Posibilité de remplacer
g + Fosburi 0,4 l isoproturon par chlortoluron
+
Faible
population
Lexus XPE 23 g
L'ajout de Brennus plus ou Arbalete permet d'augmenter l'efficacité
vulpin de 20%.
Pour des raisons de sélectivité, ce mélange ne peut être fait qu'à
l'automne.
Lexus XPE 23 g peut être remplacé par Oklar / Ductis 12 g.
!
Forte
population
Efficacité
Avant fin décembre
Ou Trooper 2 l + Chlortoluron 1500 g de 3F à mi-tallage
Fosburi 0,5 - 0,6 l Optimum à 1F
-
Chlortoluron 1800 g
Possibilité de remplacer le chlortoluron par Lauréat / Carmina 4,5 l
Rattrapage
Chlortoluron 1500 g + Carat 0,6 l
Chlortoluron 1500 g PUIS
Défi 2 à 2,5 l *
Axial Pratic 0,9 à 1,2 l
+ adj
Pour améliorer la sélectivité du Défi attendre le stade 3
feuilles. Veiller à bien enterrer les grains.
Baghéra 1,5 à 1,75 +
adj
Fosburi 0,5 l
Fosburi 0,4 l +
Chlortoluron 1800g
S
!
S
+
!
S
!
Forte
population
Efficacité
Défi 2 l
Guide technique – Interventions d'automne 2012 - 2013
Attention à la sélectivité
(cf page 67)
81
1F
2F
3F
Plein tallage
Epi 1 cm
Coût en
€/ha
IFT
40 à 47
0,8 à 0,9
45 à 52
1,6 à 1,7
76 à 85
1,4 à 1,6
77 à
2à
54
1
12
1
28
1
1-2 Noeuds
LUTTE CONTRE LE VULPIN + FOLLE-AVOINE
Baghéra 1,5 à 1,75 l + adj
Faible population
Attendre que toutes les folle-avoines soient levées.
Sur folle-avoines de 1 à 3 F, 1l de Baghera est suffisant. Augmenter la dose s'il reste des vulpins.
Baghéra 1,2 à 1,5 l
+ adj
Isoproturon 1200 g
Possibilité de compléter Isoproturon 1200 g par Prowl 400 1,5 l sur fortes populations de vulpins.
Dose de Baghéra à moduler selon la pression vulpins.
S
!
Forte population
Fosburi 0,4 à 0,5 l
Baghéra 1,5 l + adj
Attendre que toutes les folle-avoines soient levées.
Sur folle-avoines de 1 à 3 F, 1l de Baghera est suffisant. Augmenter la dose s'il reste des vulpins.
LUTTE CONTRE LE VULPIN + BROME
Chlortoluron 1800 g
ou Fosburi 0,6 l
Parnass C 3l
Incorporation du Parnass C dans les 2 heures qui suivant l'application. Action complémentaire sur ray-grass.
Efficacité conditionnée par l'humidité du sol.
Aucune solution de rattrapage de post-levée sur brome même si Fosburi assure un bon complément.
S
!
LUTTE CONTRE LA VULPIE *
Fosburi 0,6 l
Isoproturon 1200 g
Chlortoluron 1800 g
* La vulpie est à surveiller en TCS et semis direct.
INTEGRATION DU DESHERBAGE MECANIQUE
Stade « fil blanc »
(3 jours après semis)
1F
2F
Plein tallage
3F
Epi 1 cm
1-2 Noeuds
SEMIS PRECOCE (< 5 octobre) OU ANNEE FAVORABLE (automne peu pluvieux)
Herse étrille *
Herse étrille *
Herse étrille
R
1 à 2 passages
CAS GENERAL
Herse étrille *
Herse étrille
R
1 à 2 passages
RETARD DE DATE DE SEMIS (> 20 octobre)
Herse étrille
R
1 à 2 passages
R = Rattrapage en fonction de la flore
Cf page 74 pour plus de détails.
Conditions de passages de la herse étrille / houe rotative :
3 jours sans pluie avant et après le passage d'outil sont nécessaires.
Déconseillé en sol hydromorphe ou trop caillouteux (gros cailloux)
Guide technique – Interventions d'automne 2012 - 2013
82
DOSES EFFICACES DES PRINCIPAUX ANTIGRAMINÉES
Stade
1-3 feuilles
Stade
Tallage
Axial Pratic
Composition
50 g/l Pinoxaden +
12,5 g/l cloquintocet
mexyl
500 g/l Isoproturon
360 g/l Diclofop
500 à 700 g/l
Chlortoluron
Dose homologuée
1,2 l
1200 g
2,5 l
1800 g
Folle avoine
0,9
▲


Vulpin
0,9
1000 - 1200

1500 - 1800
Ray Grass
0,9
▲
0,7 + huile 1
1500 - 1800
Paturin annuel
0,9
1000
▲
Paturin commun
0,9
1000
Agrostide
0,9
Folle avoine
Redressement
BAGHERA
/ ZEUS
+ HUILE
TROOPER
FOSBURI
60 g/l Flufenacet
400 g/l Flufenacet
+ 300 g/l Pendiméthaline
+ 200 g/l DFF
20 g/l Fenoxaprop
+ 250 g/l Diclofop
+ 40 g/l Méfenpyr
2,5 l
0,6l
2l
▲

1,25 + 1
▲
2,5
0,5
1,25 + 1
25
2,5
0,6
1,25 + 1

1500 - 1800
1,5 - 2
0,4
▲
0
▲
1500 - 1800
1,5 - 2
0,4
1,25 + 1
0
1000- 1200
▲
1500 - 1800
1,5 - 2
0,4
1+1
0
0,9
▲

▲
▲
▲
1,5 + 1
▲
Vulpin
0,9 – 1,2
1200
▲



1,5 + 1
25
Ray Grass
0,9
▲
1l + huile 1



1,5 + 1
▲
Paturin annuel
0,9

▲
1500 - 1800


▲


▲
1500 - 1800


1,5 + 1
0

1,5 + 1

1,2
SPÉCIALITÉS
ILLOXAN CE
NOMBREUSES
Produit
Paturin commun
Stade
NOMBREUSES
SPÉCIALITÉS
LEXUS XPE
Flupyrsulfuron 33,3%
Metsulfuron 16,7%
30g
Agrostide
0,9
1000 - 1200
▲
1500 - 1800

Folle avoine
0,9
▲

▲
▲
▲
1,75 + 1
▲
Vulpin
1,2

▲

▲
▲
▲
25 - 30
Ray Grass
1,2
▲


▲
▲
▲
▲
Paturin annuel

▲
▲
▲
▲
▲
▲

Paturin commun
1,2
▲
▲
▲
▲
▲
▲
0
Agrostide
0,9
▲
▲
▲
▲
▲
▲

 Résultats moyens à la dose homologuée (satisfaisants dans certaines conditions)
▲ Résultats insuffisants
1-2 noeuds
Epi 1 cm
Fin tallage
Plein tallage
1 talle
3F
Herbicide
1F
Famille
Mode d'action
Levée
CONDITIONS D'APPLICATION DES ANTI-GRAMINEES
Urées substituées
Isoproturon
Racinaire avec Chlortoluron
absorption foliaire
FOPs Dimes
Conditions d'application
Délais
* Manque de sélectivité :
- si forte amplitude T°C (jour
- nuit) au moment du
traitement
- si forte pluie après traitement
en sol filtrant
* Efficacité réduite si sol sec ou sol
argileux (>30 % A.)
- Possible sur sol
gelé
- Pas de délai à la
pluie
- Pas de délai avec
l’azote liquide
* Meilleure absorption foliaire si
hygrométrie >60 %
* Efficacité réduite si sol sec ou
très argileux (>40 % A.) ou avec
un taux de MO > à 4 %
* Période optimale de traitement :
décembre - janvier
* T°C > 0°C et humidité du sol
- avant pluie : au
moins 1 H
- Possible sur sol
gelé
* Idem urées substituées
* Ne pas appliquer sur semis
superficiel ou irrégulier
- Pas de délai à la
pluie
* Idem Urées substituées
- Pas de délai à la
pluie
- avant pluie : au
moins 1 H
AXIAL
PRATIC
* Au moment du traitement :
- Hygrométrie > 60-70 %
- T°C ≥ 8°C
(Action plus lente pour T°C
comprise entre 2 et 8°C.)
- Faible rosée possible
- Intervenir sur plante
poussante
* Efficacité réduite si stress
hydrique
DEFI
* Ne pas mélanger avec le
- avant pluie : au
chlortoluron
moins 1 H
* Ne pas traiter si pluviométrie
forte.
* Veillez à bien recouvrir les grains
(3 cm) et sol bien préparé.
* Sur sol battant (> 70% de limon),
intervenir en post-levée.
* jaunissement passager possible
* Eviter les périodes de gel ou de
forte amplitude thermique (> 15°C)
OKLAR
LEXUS XPE
Systémique avec
absorption foliaire et MILLENIUM
racinaire OPTI
Oxyacétamides
Racinaire avec
absorption foliaire
Urées substituées
+
Phénoxybutamides
Normal
- avant pluie : au
moins 1 H
- avant ou après
Herbi. à base de
Bifénox : 24 H
- après apport N
liquide : 4-5 j
- avant azote
liquide : 1j
- avant MODDUS :
5j
Systémique avec
absorption foliaire
Sulfonylurées
FOSBURI
Normal
(Idem)
* Intérêt en désherbage précoce à
l’automne
* Sur BLE : attention aux
sensibilités variétales
* Au moment du traitement :
- Hygrométrie > 60-70 %
- T°C ≥ 5°C (même si gel
nocturne)
- Végétation ressuyée
* Efficacité réduite si stress
hydrique
BAGHERA
Rinçage
Normal
Soigné
HERBAFLEX
Racinaire avec
absorption foliaire
Phénylpyrazolines
(Den)
Systémique avec
absorption foliaire
Thiocarbamates
Contact /
systémique
Racinaire / foliaire
Guide technique – Interventions d'automne 2012 - 2013
Normal
Normal
84
 CHOIX DE L'ANTI-DICOTYLEDONES
Le choix de l'anti-dicotylédones est à raisonner en fonction de l'anti-graminées utilisé. En effet, il faut tenir
compte de son éventuel spectre anti-dicotylédones pour choisir le bon complément.
Anti-graminées
flore classique
ILLOXAN CE/
AXIAL PRATIC*
ARBALETE 0,8 à 1,2 l
QUATTRO II 1 à 1,2 l
DIEZE 0,8 à 1l
BRENNUS PLUS 0,8 à 1,2 l
Isoproturon / Chlortoluron
TROOPER
ARBALETE 0,8 à 1,2 l
FOXPRO D+ 0,5 à 0,6
QUATTRO II 1 à 1,2 l
DIEZE 0,8 à 1l
PICOSOLO 70 à 100 g
BRENNUS PLUS 0,8 à 1,2 l
+ géranium / ombéllifères
+ gaillet (printemps)
ALLIE STAR SX 15 à 22 g *
HARMONY M 30 g
PRIMUS / NIKOS 0,07 à 0,1 l
STARANE 200 0,3 à 0,4 l
GRATIL 10 à 15 g
KART 0,6 à 0,8 l
ALLIANCE WG 0,05 à 0,07 kg
Mélange possible dans le respect
des phrases de risque
ALLIE STAR SX 15 à 22 g
HARMONY M 30 g
PRIMUS / NIKOS 0,07 à 0,1 l
STARANE 200 0,3 à 0,4 l
GRATIL 10 à 15 g
KART 0,6 à 0,8 l
ALLIANCE WG 0,05 à 0,07 kg
DUCTIS / LEXUS ... / OKLAR
ARBALETE 0,8 à 1,2 l
BRENNUS PLUS 0,8 à 1,2 l
PRIMUS / NIKOS 0,07 à 0,1 l
GRATIL 10 à 15 g
FOSBURI
Spectre suffisamment complet
Isoproturon / Chlortoluron +
CARAT
LAUREAT/ CARMINA
QUARTZ GT / LEGACY DUO
HERBAFLEX
Retenir les doses fortes sur adventices développées.
* : antagonisme → ne pas mélanger
ALLIE STAR SX 15 à 22 g
HARMONY M 30 g
STARANE 200 0,3 à 0,4 l
BOFIX 2 à 3 l
KART 0,6 à 0,8 l
BRENNUS PLUS = PIROGUE
MEXTRA = QUATTRO II
POINTER ULTRA Sx = ALLIE MAX Sx
Cf page 70 pour connaître le spectre des spécialités proposées et page 69 pour les conditions
d'utilisation des anti-dicotylédones.
EXEMPLES DE PROGRAMMES
Coût en
€/ha
IFT
50
2,94
Axial Pratic 0,9 l
+ adj
88,5
2,74
Axial Pratic 0,9 l + adj
Puis
Allie Star SX 30 g
97,5
2,24
124
3,14
Pré-semis
1F
2F
3F
Plein tallage
Epi 1 cm
1-2 Noeuds
FAIBLE INFESTATION EN VULPIN + DICOTS CLASSIQUES + GERANIUM
Isoproturon 2,4 l
+ Arbalete 1 l
+ Allie Star SX 15 g
Duplosan Super
1,5 l + Starane 0,2 l
VULPIN + RAY-GRASS + DICOTS CLASSIQUES + GERANIUM
Tablo 700 2,6 l
puis Arbalete 1 l
+ Allie Star SX 15 g
Fosburi 0,5 l
BROME + VULPIN + RAY-GRASS + DICOTS CLASSIQUES + GERANIUM
Parnass C 3 l
Guide technique – Interventions d'automne 2012 - 2013
Axial Pratic 0,9 l + Primus
0,07 l + Arbalete 1,4 l+ adj
85
RESULTATS DES ESSAIS
ESSAI DESHERBAGE VULPIN
GDA Centre Nivernais
Agriculteur : Cointe Benoît
RENSEIGNEMENTS PARCELLAIRES
Lieu :
Crux la Ville
Fertilisation :
72U N le 4 mars
28U Mg + 51U S le 16 mars
100U N le 21 mars
Type de sol :
Limon battant
hydromorphe
Herbicides :
Potomac 1,15l/ha le 9 septembre
Fosburi 0,37l/ha + Klortosan 500 3,2l/ha +
Peral 0,12l/ha le 17 octobre
Variété :
Arturio
Fongicides :
Madison 0,7l/ha + Arma 0,08l/ha le 28 avril
Précédent :
Blé tendre
Date de semis :
03/10/12
Travail du sol :
Déchaumeur à dent puis Densité de semis 244 grain/m²
à disques
:
OBJECTIFS
Notre essai avait pour objectif de répondre aux questions suivantes :
1- Quel est le meilleur partenaire pour le chlortoluron ? (modalités 3, 8, 9, 11)
2- Comparaison d'efficacité entre l' isoproturon et le chlortoluron sur vulpin (modalités 1 et 2)
3- Quel est le meilleur positionnement des herbicides dans la lutte contre les vulpins ?
- passage à 1F puis relais à 3F et rattrapage en sortie hiver (modalité 4)
- passage à 3F puis relais en sortie hiver (modalité 3)
- passage à 1F puis relais en sortie hiver (modalité 5)
4- Quel est le meilleur positionnement du mélange Fosburi + Chlortoluron ?
- passage à 1F (modalité 7)
- passage à 3F (modalité 8)
5- Quelle est la meilleure matière active ou associations en application de sortie hiver ?
- Fop (modalité 2)
- Den (modalité 3)
- Den + Sulfonylurée (modalité 12)
- Fop + Sulfonylurée (modalité 13)
RESULTATS
 SELECTIVITE :
Après application, certaines modalités d'automne ont montré des décolorations passagères.
Le mélange DEFI + CARAT a présenté les symptômes les plus forts, suivi de TROOPER, FOSBURI et le
mélange Chlortoluron + FOSBURI.
Ces décolorations se sont estompées en deux semaines.
Guide technique – Interventions d'automne 2012 - 2013
86
 EFFICACITE VULPIN
Les modalités entre parenthèses ne sont présentes que pour le programme complet.
le 03 novembre
3F
T°C : 15°C / H% : 90%
Sol frais
le 14 mars
Sortie Hiver
T°C : 12°C / H% : 85%
Sol frais
1
(IPU 2,4l + Arbalète 1l)
2
(CTU 3,6l + Arbalète 1l)
Modalités
le 19 octobre
1F
T°C : 12°C / H% : 90%
Sol frais
3
Notation adventices globale
Programme
Programme
complet
Baghéra 1,5l
2
5
Baghéra 1,5l
2
3
(CTU 3,6l + Arbalète 1l)
Axial Pratic 1,2l
2
2
CTU 3,6l + Arbalète 1l
(Axial Pratic1,2l)
2
5
4
Defi 2,5 + Carat 0,6
5
Fosbury 0,5
(Axial Pratic1,2l)
4
5
6
Trooper 2,5
(Axial Pratic1,2l)
4
8
7
Fosburi 0,4 + CTU 3l
(Axial Pratic1,2l)
5
6
8
Fosburi 0,4l + CTU 3l
(Axial Pratic1,2l)
5
6
9
CTU 3l + Carat 0,6l
(Axial Pratic1,2l)
2
6
10
CTU 3l
(Axial Pratic1,2l)
3
8
11
Defi 3l
CTU 3l + Prowl 1,5l
(Axial Pratic1,2l)
4
3
12
CTU 3,6l + Arbalète 1l
Axial Pratic 0,9l + Oklar 12gr
8
5
13
CTU 3,6l +Arbalète 1l
Baghéra 0,75l + Oklar 12gr
7
4
Légende :
0 = 0% d'efficacité et 10 = 100% d'efficacité
La note 7 correspond à la note d'acceptabilité, à partir de laquelle aucun rattrapage n'est à envisager.
COMMENTAIRES
Les infestations très irrégulières de vulpins dans la parcelle ne permettent pas de tirer des conclusions sur
les niveaux d'efficacité des différentes modalités.
Les fenêtres climatiques n'ont pas permis de réaliser les interventions de sortie d'hiver en bonne conditions.
Réalisées tardivement, ces interventions ne permettent pas d'obtenir des résultats satisfaisants dans la
majorité des cas.
Cependant, de la même manière que pour les désherbages blé, les meilleurs résultats sont obtenus lorsque
les applications sont raisonnées en programme (intervention automne + intervention sortie d'hiver).
Guide technique – Interventions d'automne 2012 - 2013
87
Photo CA58
Conduite du triticale
Pour limiter les redondances avec la partie précédente, nous nous attacherons, dans ce chapitre,
aux éléments spécifiques de la conduite du triticale et nous vous inviterons à vous référer aux pages
consacrées à la conduite du blé pour les parties communes.
DATE DE SEMIS
La date de semis de chaque variété est fonction de son cycle de développement : semer trop tôt une variété
précoce expose à des risques de gel début montaison ; à l’inverse, semer trop tard une variété tardive
expose à des risques d’échaudage et donc à un mauvais remplissage du grain.
OCTOBRE
01
05
10
15
20
25
30
 Situation tardive
 Variété hiver
KORTEGO
 Cas général
TRISKELL
 Variété précoce
TRIBECA / TRIMMER
Pour les semis les plus précoces, un insecticide au stade 1-2F peut être nécessaire pour éviter la JNO. Se reporter à la
partie blé pour connaître les seuils de traitement.
Période optimale de semis
Semis possible mais hors période optimale
DENSITE DE SEMIS
Il convient d'adapter la densité de semis au type de sol, à la date de semis et aux conditions de semis.
Semis avant
le 10/10
Semis du 10 au
20/10
Semis du 20
au 31/10
Bonne condition de semis
 sol sain
 absence de cailloux
120
180
220
Condition de semis moyenne
 présence de cailloux
 risque de battance
180
250
300
Condition de semis difficile
 sol fortement caillouteux
 sol très humide
250
300
350
Densité de semis en grains/m²
Conseils
La maitrise de la densité
de semis permet de
limiter le risque de verse
tout en profitant des
capacités d'étouffement
de l'espèce vis à vis des
adventices.
Source : Arvalis
Guide technique – Interventions d'automne 2012 - 2013
88
TRAITEMENTS DE SEMENCES
La septoriose et les fusarioses sont les deux principales maladies à surveiller.
TRAITEMENTS DE SEMENCES
Prix indicatif en €/q
Corbeaux
Mouche grise / Zabre
Taupin
Pucerons / cicadelles
Efficacité ravageurs
Piétin échaudage
Matière active
Fusarioses
Produit
Septoriose
Efficacité maladies
Marché
I = industriel
F = fermier
Produit de base : lutte contre les champignons classiques
Celest Net
0,2 l/q
Fludioxonil 25 g/l
+++
+++
8
F
Celest Gold Net
0,2 l/q
Fludioxonil 25 g/l
+ Difénoconazole 25 g/l
+++
+++
8
I
Vitavax 200 FF
0,3 l/q
Carboxine 17,5%
+ Thirame 17,5%
+++
+++
6,5
I-F
Premis 25 FS
0,2 l/q
Triticonazole
25 g/l
++
Pack
7,5
I-F
Redigo
0,1 l/q
Prothioconazole 8,85%
+++
+++
9
I-F
Vibrance Gold
0,2 l/q
Sedaxane 50 g/l + Fludioxonil
25 g/l + Difénoconazole 25 g/l
+++
+++
11
I
28
I-F
+++
17,5
I-F
+++
14
I-F
27
I-F
11,5
I-F
oui
Lutte contre le piétin échaudage
Latitude
0,2 l/q (1)
Silthiofam 125 g/l
+++
Lutte contre les insectes
Signal (1)
Cypermethrine
300 g/l
Attack
0,1 l/q (1)
Téfluthrine
200 g/l
Gaucho 350
0,2 l/q (1)
Imidaclopride
350 g/l
++
+++
++
Lutte biologique
Cerall
Pseudomonas
204 g/l
+
++
(2) A compléter avec un traitement de semence « classique » pour lutter contre carie, septoriose et fusarioses.
Efficacité :
+++ bonne
++ moyenne
+ faible
Equivalences :
Celest net = Celest rev net, Embrace net
Redigo = Misol = Prestigo + = Katel
PROPOSITIONS DE STRATEGIES
1- Traitement de base
Ce traitement de semences vise la protection contre les fusarioses et la septoriose.
VITAVAX 200 FF 0,3 l/q
Guide technique – Interventions d'automne 2012 - 2013
6,5 €/q
89
CELEST NET 0,2 l/q
8 €/q
Possibilité d'utiliser également REDIGO 0,1 l/q
2- Traitement en semis précoce
Les semis précoces (< 20 octobre) sont les plus sensibles aux attaques de pucerons et cicadelles, vecteurs
de viroses.
CELEST NET 0,2 l/q + GAUCHO 350 0,2 l/q
35 €/q
VITAVAX 200 FF 0,3 l/q + GAUCHO 350 0,2 l/q
33,5 €/q
REDIGO 0,1 l/q + GAUCHO 350 0,2 l/q
36 €/q
INSECTICIDES D’AUTOMNE
Le triticale est sensible aux mêmes maladies que le blé ou l'orge, à savoir la jaunisse nanissante de l'orge
(transmise par un puceron) et la maladie des pieds chétifs (transmise par une cicadelle).
En situation favorable à ces ravageurs (cf page 62), il est conseillé d'intervenir avec un insecticide
homologué. Reportez-vous à la page 61 pour connaître les insecticides utilisables ainsi que leur dose.
DESHERBAGE
La plupart des herbicides anti-graminées autorisés sur blé sont autorisés sur triticale sauf les urées
substituées (isoproturon et chlortoluron). Seule la spécialité Herbaflex permet d'amener de l'isoproturon. La
lutte contre les graminées passent donc essentiellement par l'utilisation de sulfonylurées (hormis Alister …).
Attention à leur gestion dans la rotation pour préserver leur efficacité.
EXEMPLES DE PROGRAMMES
Coût en
€/ha
IFT
Herbaflex 2 l
35
1
Trooper 2,5 l
48
1
Prowl 400 1,5 l
+ Cent 7 0,5 l *
42
1,1
Defi 3 à 3,5 l
+ Cent 7 0,5 l *
60 à 63
1,1 à
1,2
54
1,35
77,2
1,43
52
0,8
51
0,9
Pré-levée
1F
2F
3F
Plein tallage
Epi 1 cm
1-2 Noeuds
SOL HYDROMORPHE
* Possibilité de remplacer Cent 7 0,5 l par Hauban 0,1 kg
VULPIN + RAY-GRASS
Herbaflex 2 l
Illoxan CE 0,7 l +
Huile 1 l
Défi 3 l
+ Cent 7 0,5 l
Celio 0,2 l + Huile 1 l
Archipel 200 g + Huile 1 l
Droid / Octogon 250 g
Guide technique – Interventions d'automne 2012 - 2013
90
Coût en
€/ha
Pré-levée
1F
2F
Plein tallage
3F
Epi 1 cm
IFT
1-2 Noeuds
VULPIN
Herbaflex 2 l
Puis
Prowl 400 1,5 à 2 l
Archipel 150 g + Huile 1 l
Celio 0,2 à 0,3 l
+ Huile 1 l
Prowl 400 1,5 à 2 l
35
1
66 à
72,7
1,4 à
1,6
44 à 59
1,13 à
1,5
Celio 0,2 à 0,3 l
+ Huile 1 l
Archipel 150 g + Huile 1 l
56 à 64
0,93 à
1,1
Herbaflex 2 l
Archipel 150 g + Huile 1 l
75
1,6
Archipel 150 g + Huile 1 l
39
0,6
ANTI-GRA MINEES
ET A NTI-DICOTY LEDONES
ANTI-DICOTYLEDONES
CHOIX DE L'ANTI-DICOTYLEDONES
Herbicide
ALLIE STAR SX
ALLIE DUO
BRENNUS PLUS
FOXPRO D+
HARMONY M
PRIMUS
KART
GRATIL
DEFI
CENT 7
HAUBAN
HAUBAN
TROOPER
HERBAFLEX
HERBAFLEX +
DEFI
HERBAFLEX +
PROWL 400
ARCHIPEL
ATLANTIS
DUCTIS
s
ge
ud
lla ge
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ta alla cm oe
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l
i
i
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1
l
n
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N
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u
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fe
t
2
ZNT
Le 1
3
1
Pl Fi
Ep 15
5
5
5
5
5
5
5
5
5
5
5
20
20
5
5
5
DAR
90
70
90
75
-
90
90
90
e
rs
L
Pe
D
F
de
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ot
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e
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a
m
Vé
Vé
St
Pe
Co
M
G
Bl
G
O
Cr
+
++ +++
+
++
+++ +++
+++ +++
+
++ +++
+
+++ +++
++
+
+++ +++
++ +++ +++ +++
+
+
+
++
+++ +++
+
+++
+
+
+
+
+
++
+
++ +++
++
+++ +++
++
+
+
++
+++
+++
+++ +++
++
+++ +++
+
+++
++
+
+
+++
+
+
+++ ++
++
++
+++
++
+++
++
-
+++
+++
+++
+++
+++
++
++
+++
+++
0
++ *
+++
+++
+++
+++
+++
++
+++
+++
+++
+ **
+++
++
0
0
0
++ *
-
+
0
++
++
++
+
0
0
+++
-
+
0
0
+
+
+++
+++
+++
- à ++*
+
+++ +++ +++
+++
+++
+++
++
+++
+
+
++
+++ +++ +++
+++
+++
+++
++
++
+
+
++
+
++
+++
++
+++
+++
+++
+
+++
+
++
++
+
+
++
+
++
+++
+++
+++
+
+
+++
+++
+++
++
+++
+
++
+
++
+++
+++
++
+++
++
Efficacité > 95%
85%<Efficacité < 95%
+
-
70%<Efficacité<85%
Efficacité<70%
Trooper: * plus efficace en post-précoce ** plus efficace en prélevée
Guide technique – Interventions d'automne 2012 - 2013
91
Photo CA58
6
PROTEAGINEUX
Implantation
Programme désherbage
Guide technique – Interventions d'automne 2012 - 2013
92
Photo CA58
Conduite du pois d'hiver
Cette partie est extraite de notre fiche régionale. Elle reprend le raisonnement des interventions
d'automne. Vous pouvez télécharger la fiche complète sur notre site : www.nievre.chambagri.fr
DANS QUELLE SITUATION SEMER DU POIS D'HIVER ?
Les pois d'hiver sont plus précoces à floraison et à maturité que les pois de printemps. Ils sont donc à
privilégier dans les sols à faible réserve hydrique.
DATE DE SEMIS
L’objectif est d’obtenir des pois au stade 1-2 feuilles avant les fortes gelées. Des pois trop développés (5 à 7
feuilles) sont plus sensibles aux derniers froids de fin d’hiver et aux maladies aériennes.
OCTOBRE
NOVEMBRE
Décade 1
Décade 2
Décade 3
Décade 1
Décade 2
Décade 3
(01 au 10/10)
(11 au 20/10)
(21 au 31/10)
(01 au 10/11)
(11 au 20/11)
(21 au 30/11)
Cas général
Secteurs tardifs
DENSITE DE SEMIS
La densité de semis varie selon le type de sol.
Type de sol
Densité de semis (grains/m²)
Sol limoneux
70 - 80
Soit 140 à 160 kg selon les PMG
Sol caillouteux
80 - 90
Soit 160 à 200 kg selon les PMG
L’objectif est d’obtenir un peuplement de 50 à 60 plantes/m 2.
Prévoir également d'augmenter la densité de semis (+ 10 %) si un désherbage mécanique est prévu.
PROFONDEUR DE SEMIS
De 3 à 5 cm. Toutes les graines doivent être recouvertes de terre afin d’assurer une bonne sélectivité des
herbicides ou des outils de désherbage mécanique. De plus, les graines mal enterrées seront plus sensibles
aux gelées et aux dégâts d'oiseaux.
Guide technique – Interventions d'automne 2012 - 2013
93
TRAITEMENT DE SEMENCES
Il est le seul moyen de lutte contre le Mildiou.
Le WAKIL XL 0,2 kg/q (13,6 €/q) est aujourd’hui le plus efficace contre cette maladie. WAKIL XL permet
également de lutter contre l'anthracnose sur grains, les fontes de semis et le complexe Fusarium-Phoma qui
cause des nécroses des racines en fin de cycle.
CHOIX VARIETAUX
L'offre variétale s'étoffe de variétés plus résistantes au froid et au potentiel de rendement plus intéressant.
Les critères à prendre en compte dans le choix variétal sont :
−
le potentiel de rendement
−
la tenue de tige (en règle générale, les pois d'hiver sont plus sensibles à la verse que les pois de
printemps)
−
la sensibilité à la chlorose ferrique (des variétés sensibles seront déconseillées en terres de craie)
−
la tolérance au froid
−
le débouché et la couleur du grain (des variétés à grains verts seront destinées à des débouchés
oisellerie).
Couleur
du grain
Tolérance
au froid
Sensibilité à
la chlorose
ferrique
Résistance
à la verse
Potentiel de
rendement
ISARD (2005)
jaune
très bonne
moyenne
moyenne
bon
−
−
−
bon potentiel de rendement
déconseillée en terre de craie
attention à la tenue de tige
ENDURO (2007)
jaune
moyenne
faible
bonne
bon
−
Bon potentiel de rendement
−
manque de recul, variété à
suivre
potentiel de rendement à
confirmer dans notre région
tenue de tige supérieure à
Enduro
Variété
JAMES (2009)
jaune
bonne
faible
bonne
moyen à bon
Observations
−
−
FERTILISATION
Pas d'apport d'azote sur une légumineuse.Le pois est moyennement exigeant en potasse et phosphore.
En sol pauvre, 60 unités des deux éléments suffisent à ses besoins. En sol riche, des impasses sont
possibles.
HERBICIDES
ANTI-DICOTYLÉDONES
Exemples de stratégies de désherbage
Semis
Cas
général
Parcelles
peu sales
Levée
Challenge 600
3 l/ha
1 paire de feuilles
IFT
Coût
(€/ha)
1,09
86
0,34
26,3
0,68
52,6
3 paires de feuilles
Challenge 600 0,5 l/ha +
Basagran SG 0,3 kg/ha
Challenge 600 0,5 l/ha +
Basagran SG 0,3 kg/ha
ou
2 passages à 0,5 l/ha +
0,3 kg/ha (T + 15j)
Intervenir tôt sur des adventices
jeunes
Guide technique – Interventions d'automne 2012 - 2013
94
La flore adventice rencontrée dans le pois d'hiver est la même que dans le blé. Les levées de renouées au
printemps sont moins importantes et moins dommageables que pour du pois de printemps.
Les applications de prélevée sont en général insuffisantes pour maîtriser la flore adventice. Elles engendrent
de plus un coût élevé sur une culture où le risque de gel hivernal n'est pas nul.
Préférez les programmes de prélevée puis postlevée, ou encore les applications de postlevée.
Efficacité des herbicides et programmes disponibles sur des adventices jeunes
90 j
+
0
+
+
+
Pendiméthaline
250 g/l
Imazamox 16,7 g/l
R38,
R43,
R50/53
20m
63j
0
0
+++
+++
Aclonifen 600 g/l
Challenge 600 2 l Pendiméthaline
+ Nirvana S 3 l
250 g/l
Imazamox 16,7 g/l
R50/53,
R38,
R43
20m
63j
++
0
+++
+
++
R53
5m
-
+++
+++
+++
++
+
0
0
0
Challenge 600 2 l Aclonifen 600 g/l
+ Centium CS
Clomazone 360 g/l
0,15 l
R53
R50/53
5m
90j
+++
+
+++
++
++
++
+
++
Pendiméthaline
250 g/l
Imazamox 16,7 g/l
Clomazone 360 g/l
R53,
R38,
R43,
R50/53
20m
63j
+++
++
+++
+
++
++
++
++
+++ 1,26
69 à
78
Coût (€/ha)
+++ +++
1
86
+++ +++ +++
+++ +++
1
72
+++ +++
+++ +++
1,1
96
++
1
45
++
1,04
68
Chénopode
+++ +++
Crucifères
IFT
Composition
Matricaire
DAR
(j)
Véronique de Perse
Renouée liseron
5m
Produit
ZNT
(m)
Ethuse
R50/53
Phrases
de
risque
Gaillet
Renouée persicaire
Efficacité
Renouée des oiseaux
Autorisation
PRE-LEVEE
Challenge 600
4,5 l
Nirvana S
4,5 l
Centium 36 CS
0,25 l
Nirvana S 3 l +
Centium CS
0,15 l
Aclonifen 600 g/l
Clomazone 360 g/l
POST-LEVEE
Basagran SG ou
Adiago SG
1 à 1,4 kg
Bentazone 47%
Challenge 600
0,5 l +
Basagran SG
0,3 kg *
Aclonifen 600 g/l
Bentazone 47%
Nirvana S 1,5 l +
Basagran SG
0,5 kg
+++
Pendiméthaline
250 g/l
Imazamox 16,7 g/l
Bentazone 47%
Bonne efficacité
R43,
R51/53
5m
42j
0
++
0
+++
0
+++ +++
0
+++
0,7
à1
40 à
57
R50/53,
R51/53
5m
42j
+++
0
0
+++
0
+++ +++
++
++
0,32
24
R51/53,
R38,
R50/53
20m
63j
0
+
+
++
+
+++ +++
++
+++ 0,68
55
++
Efficacité bonne à
moyenne
+
Efficacité moyenne
0
Efficacité insuffisante
CONDITIONS D'UTILISATION
Possibilité de fractionnement mais la dose totale en postlevée ne doit pas dépasser 0,5 l/ha de Challenge
600 et 0,3 l/ha de Basagran SG ou Adagio SG.
Basagran SG : Son activité est améliorée par temps doux et ensoleillé. Pour réduire les risques de
cristallisation du produit à la surface des feuilles, possibilité d'ajouter 0,5% de LI700.
Le Nirvana S présente une faible sélectivité en application de post-levée (2-3 F). L'associer avec Basagran
SG 0,5 kg pour régulariser l'efficacité et améliorer la sélectivité en l'absence de traitement de pré-levée.
Ne pas traiter sur des plantes en mauvais état végétatif ou pendant une période d'amplitudes thermiques.
Guide technique – Interventions d'automne 2012 - 2013
95
ANTI-GRAMINÉES
L'application d'un produit de prélevée permet généralement de contrôler de façon satisfaisante les
populations de pâturins. En présence de folles avoines, ray grass, vulpins et repousses de céréales, il est
nécessaire de recourir à un anti-graminées foliaire en postlevée.
Doses efficaces sur adventices jeunes en conditions poussantes (hygrométrie élevée)
Brome
Vulpie
+++
+++
0
13,2
à
26,4
5
49
0,5 à
0,8 l +
Huile
1
0,7 à
1l+
Huile
1
1,5 à
2l+
Huile
1
+++
++
+++
+++
0
20 à
38
5
42
0,6 à
0,8l
0,8 à
1l
1,5 à
2l
+++
++
+++
++
0
19 à
31
0,25 à
0,4 l +
Huile
1
0,5 à
1l+
Huile
1
+++
++
+++
+++
0
17 à
31
1,2 l +
1,2 l
2l+
Dash
2l
+++
+++
+++
+++
0
32 à
63
++
++
+++
++
++
50
++
+++
+++
+++ +++
35 à
42
++
++
++
++
48 à
57
++
+++
+++
+++ +++
Composition
Coût (€/ha)
Repousse de céréales
++
Vivaces
+++
Tallage
0,4 à 0,6 à
1,2 à
0,7 l + 0,8 l +
1,5 l +
Huile Huile
huile 1
1
1
1à3F
45
Phrases
ZNT DAR
de
(m)
(j)
risque
Produit
Efficacité
Ray-grass **
Doses (l/ha) **
Vulpin
Autorisation
FOLIAIRES
Agil
Propaquizafop
Ambition
100 g/l
Claxon
R36
R51/53
Xi, N
Etamine Quizalofop ethyl P
Driver 50 g/l
R51/53
R65
R67
Xn, N
R50/53
Xn, N
Pilot
FOP
Fusilade
Max
Targa D+
Leopard 120
Fluazifop-p-butyl
125 g/l
Quizalofop ethyl -d
120 g/l
Stratos Ultra
Cycloxydime
DIMES + Dash HC
100 g/l
Devin
5
R50/53
Xi, N
5
49
0,2 à
0,35 l
+
Huile
1
R52/53
R67
Xn, N
5
56
1l+
1l
RACINAIRES
Avadex 480
Kerb flo
Triallate 480 g/l
R50/53
5
3
R40
R50/53
5
150
1à
1,2 l
1,2 à
1,5 l
Carbétamide 70 %
R52/53
5
90
2,5 kg
3 kg
Propyzamide 80 %
R50/53
5
150
0,5 à
0,6 kg
0,6 kg
Propyzamide
Zammo 400 g/l
Legurame PM *
Rapsol WG
3 l en pré-semis
3
kg/ha
++
47 à
57
* Intervenir entre 2 et 6 F du pois (6 à 10 cm de haut)
** Retenir les doses fortes sur ray-grass
+++
Bonne efficacité
++
Efficacité moyenne
0
Efficacité insuffisante
CONDITIONS D'UTILISATION
- Intervenir sur des plantes jeunes (< 3F).
- Application entre 2 et 6 F du pois.
- Intervenir en conditions poussantes (T°C > 10°C et Hygrométrie > 60%).
- Avec les herbicides racinaires, préférez les applications sur sol frais.
L'utilisation d'herbicides racinaires tels que KERB FLO ou LÉGURAME PM permet de gérer efficacement les
risques d'apparition de résistance par le recours à d'autres modes d'action. Ils permettent également de
contrôler les levées échelonnées de graminées.
LEGURAM PM présente également un effet secondaire sur chénopode, coquelicot, stellaire et véronique.
Guide technique – Interventions d'automne 2012 - 2013
96
DESHERBAGE MIXTE
Compte-tenu des écartements pratiqués, l'utilisation de la herse étrille et de la houe rotative sont les seuls
outils de désherbage mécanique facilement utilisables. Ces outils étant essentiellement efficaces sur
adventices jeunes, un soin particulier doit être apporté au positionnement des passages.
Attention : Pour espérer une efficacité maximale des outils de désherbage mécanique, ceux-ci doivent
s'inscrire dans une stratégie globale intégrant d'autres moyens de lutte agronomique (rotation diversifiée,
gestion du travail du sol, ...).
EXEMPLES DE STRATÉGIES DE DÉSHERBAGE
IFT
Semis
Levée
2 paires de feuilles
Coût
(€/ha)
5 paires de feuilles
Ne
plus
inte rve nir
Augmentation
de la densité de
15 % pour tenir
compte des
pertes de pieds
OU
Herse étrille *
Houe rotative
Risque élevé
de pertes de
pieds
en
présence de
vrilles
1 à 2 passages
Vitesse 12 – 15 km/h
Et prévoir en rattrapage Kerb flo
1,2 l sur graminées
Rattrapage
chimique
* Dès le stade 4 paires de feuilles, vous pouvez augmenter l'agressivité des dents (moyenne à forte) pour
améliorer l'efficacité.
Astuce : Les jours disponibles pour intervenir en aveugle sont souvent restreints. Pour gagner de la
souplesse dans l'intervention, il est conseillé de semer plus profond afin d'accentuer le décalage de levée
entre la culture et les adventices ce qui laisse une fenêtre d'intervention plus large.
Guide technique – Interventions d'automne 2012 - 2013
97
7
ENTRETIEN DES
PRAIRIES
Implantation
Choix des espèces
Entretien
Désherbage
Guide technique – Interventions d'automne 2012 - 2013
98
Entretien des prairies
IMPLANTATION
L'implantation des prairies est une étape clé de la production fourragère. Trois situations peuvent conduire à
resemer ou sursemer des prairies :
➢ la parcelle est intégrée dans une rotation.
➢ la parcelle présente des zones dépourvues de végétation.
➢ des espèces indésirables ont pris la place d'espèces plus intéressantes au niveau fourrager.
Le tableau suivant permet d'identifier la nécessité ou non de rénovation de la prairie :
% de dicotylédones
indésirables et mousses
% de bonnes graminées et légumineuses
70 %
30 à 70 %
< 30 %
< à 15 %
Bonne prairie
Garnissage (sursemis)
15 à 30 %
Amélioration
Désherbage sélectif et regarnissage
Rénovation
après un
désherbage total
> à 30 %
Désherbage sélectif obligatoire et regarnissage
Tableau 1: Critères de choix pour la rénovation des prairies.
L'implantation de prairies en fin d'été et en automne présente l'avantage d'assurer un couvert du sol en hiver,
ce qui :
- permet une production importante dès le printemps suivant,
- limite les fuites de nitrates vers le sol,
- limite l'érosion des parcelles.
En revanche, durant cette période :
- les sols s'avèrent plus difficiles à travailler,
- les jeunes plantules risquent de manquer d'eau à l'installation,
- les jeunes plantules qui ne sont pas encore installées risquent de souffrir du gel.
La rénovation d'une prairie peut se faire soit par un semis (la prairie est entièrement détruite), soit par un
sursemis (la prairie reste en place).
LE SEMIS
Trois techniques de semis se différencient par le travail du sol :
* semis classique après labour,
* semis après un travail superficiel du sol,
* semis direct.
Guide technique – Interventions d'automne 2012 - 2013
99
Le choix dépend de la présence de précédents mais aussi et surtout des caractéristiques propres aux sols
(Tableau 2).
Avec labour
Sans labour
Pour les espèces pérennes telles que fétuque, dactyle ou
luzerne.
Si espèces à implantation rapide telles que RGI, RGA,
RGH.
Si présence de zones compactes ou d'ornières.
Si les sols sont propres, à bonne structure et sans résidus.
Si repousse de la culture précédente ou présence de
résidus de culture.
Si les sols sont superficiels (15-20 cm).
Si le sol est humide en hiver (impossible de travailler
pendant 8 à 10 jours après une période de pluie).
Si les sols sont argileux et donc difficiles à labourer.
Tableau 2: Critères de choix entre labour et non labour.
S'il y a suffisamment de temps avant le semis, soit 10-15 jours (semis derrière une céréale à paille
ou une prairie), la technique du faux semis permet de se débarrasser des adventices par voie chimique
(en vérifiant la nature et la rémanence des produits) ou mécanique (herse ou vibroculteur).
Ensuite, la préparation du lit de semences (fin et émietté pour permettre un contact étroit entre les
semences et les jeunes radicelles avec la terre), permet d'assurer une germination dans de bonnes
conditions.
Après le semis (à une profondeur maximale de 1 à 2 cm pour que les semences aient assez de
réserves pour atteindre la surface et la lumière) les semences sont enfouies sous terre pour que les jeunes
plantules ne manquent pas d'eau et ne se dessèchent pas.
Enfin, le rappuyage du sol (avec un cultipacker ou une croskillette) permet le passage de l'eau vers
la graine et évite les sols creux.
Les itinéraires techniques des 3 types de semis sont présentés ci dessous :
*Semis classique après labour :
Après récolte d'une culture d'été :
JUILLET
AOUT
SEPTEMBRE
Après récolte d'une culture d'automne :
SEPTEMBRE
OCTOBRE
Récolte ou broyage des pailles
Déchaumage
OCTOBRE
Récolte ou broyage des pailles (1)
Labour
Labour
Lit de semence - Semis
Lit de semence
Désherbage chimique (2)
(1) si nécessaire
(2) si levée d'adventices
Semis
*Semis après travail superficiel du sol :
Après récolte d'une culture d'été :
JUILLET
AOUT
SEPTEMBRE
Après récolte d'une culture d'automne :
OCTOBRE
Récolte ou broyage des pailles
SEPTEMBRE
OCTOBRE
Récolte ou broyage des pailles (1)
Travail superficiel
Désherbage chimique (2)
Travail superficiel du sol
Lit de semence
Désherbage chimique (2)
Semis
Lit de semence - Semis
(1) si nécessaire
(2) si levée d'adventices
Guide technique – Interventions d'automne 2012 - 2013
100
*Semis direct :
Après récolte d'une culture d'été :
JUILLET
AOUT
SEPTEMBRE
Après récolte d'une culture d'automne :
OCTOBRE
SEPTEMBRE
OCTOBRE
Récolte ou broyage des pailles
(1)
Désherbage chimique
(2)
Récolte des pailles
Désherbage chimique (2)
Semis
Lit de semence - Semis
(1) si nécessaire
(2) si levée d'adventices
CHOIX DE L'ESPECE
Les espèces et variétés à implanter doivent être choisies en fonction de plusieurs critères :
* le mode de récolte : pâturage, fauche ou pâturage et fauche.
* le type de sols : humide l'hiver et séchant l'été, humide l'hiver et frais l'été, sain l'hiver et séchant
l'été, sain l'hiver et frais l'été.
Le tableau 3 reprend les différentes espèces les plus adaptées à un mode de récolte et un type de
sol donnés.
Pâturage
Espèce
conseillée
Sol humide
l'hiver et
séchant l'été
Sol humide
l'hiver et frais
l'été
Espèce
possible
Pâturage + fauche
Espèce
conseillée
Espèce
conseillée
Espèce
possible
FET.E à feuilles RGH
souples
RGA
TB
FET.E souple
RGI.A
FET.E rigide
DAC
FLE
TB
FET.E
RGI.A
DAC
TV
RGI.NA
RGH
RGA précoce
FET.P
RGA tardif
FET.E à feuilles
souples
FLE
TB
RGH
RGA précoce
FET.E souple
FLE
FET.P
TV
RGI.A
RGI.NA
RGA tardif
DAC
FET.E rigide
TB
FET.E
FLE
FET.P
TV
RGI.A
RGA précoce
DAC
RGI.NA
RGH
DAC tardif
RGA
DAC précoce
TB
FET.E souple
DAC
RGI.A
RGI.NA
RGH
RGA
FET.E rigide
LUZ
TV
TB
FET.E
DAC
BRO
LUZ
RGI.A
TV
DAC tardif
FLE
RGI.A
RGI.NA
RGH
RGA précoce
FET.E souple
DAC souple
FET.P
RGA tardif
FET.E rigide
DAC précoce
FLE
LUZ
TV
TB
RGI.A
FET.E
DAC
BRO
FLE
LUZ
TV
RGA précoce
FET.P
Sol sain l'hiver
et séchant l'été
RGA
RGH
FET.P
Sol sain l'hiver
TB
et frais l'été
Légende :
TB = Trèfle Blanc
TV = Trèfle Violet
LUZ = Luzerne
Espèce
possible
Fauche
FET.P = Fétuque des près
FLE = Fléole
BRO = Brome
DAC = Dactyle
RGH = Ray Grass Hybride
FET.E = Fétuque élevée
RGI.A = Ray Grass Italien alternatif
RGA = Ray Grass Anglais
RGI.NA = Ray Grass Italien non alternatif
Source : Fourragères : bien choisir les espèces, gnis
Tableau 3: Choix des espèces en fonction du mode de récolte et du type de sol.
Guide technique – Interventions d'automne 2012 - 2013
101
* les objectifs de performance (facilité d'exploitation, rendement, qualité) : permettent de
sélectionner les variétés les plus adaptées. (Le tableau suivant reprend ces critères pour les différentes
espèces de graminées et légumineuses : pour une espèce donnée, le nombre de + indique quels sont les
objectifs de performances à privilégier lors du choix de la variété).
TB
TV
LUZ
FET.P
Précocité d'épiaison
FLE
BRO
++
Départ en végétation
+
Souplesse d'exploitation
DAC
FET.E
RGA
+++
+++
+++
+
+
++
+
+
++
+
+++
Remontaison
Ploïdie
++
Rendement
+
+
+
++
++
++
Appétence
Pérennité (année)
Vitesse d'installation (jours)
4-5
-
2-3
3-4
25-30 25-35
RGI.A
RGI.NA
+
+
+
+++
+
+
+
++
++
++
+
+
+
++
+++
++
RGH
3-5
3-5
3-4
4-8
5-10
3-5
2-3
0,5-1
1-2
40-65
70-95
35-45
40-65
40-65
40-50
30-40
25-40
25-40
Tableau 4: Critères de choix des variétés prairiales
Pérennité = durée moyenne pendant laquelle une espèce se maintient en bonnes conditions dans une
prairie.
Remontaison = aptitude pour une espèce ou une variété à redonner des tiges et des épis après une coupe.
Souplesse d'exploitation = durée pendant laquelle il est possible d'exploiter une herbe de valeur optimale au
printemps (nombre de jours entre le départ en végétation et le stade « début épiaison »).
Vitesse d'installation = nombre de jours du semis à la première talle (graminées) ou feuille trifoliée
(légumineuses).
Mélange conseillé pour réimplanter une prairie de longue durée, d'utilisation mixte en fauche et pâture :
Ray-Grass Anglais + Dactyle + Fétuque élevée + Trèfle Blanc
Sur sol très humide, ce mélange peut être semé en remplaçant le dactyle par la Fléole.
DATE DE SEMIS
Les conditions de réussite pour les différentes espèces sont maximales entre début août et avant les
dates indiquées dans la figure suivante :
AOUT
Avant :
risque de sécheresse
des graines et plantules
SEPTEMBRE
30 Aout :
Dactyle
Fétuque
Fléole
Luzerne
10 Septembre :
Ray-Grass Hybride
Ray-Grass Italien
OCTOBRE
10 Octobre :
Ray-Grass Anglais
Brome
Trèfle Blanc
Trèfle Violet
Après :
risque de gel des
jeunes plantules
Remarque : La plante doit pouvoir atteindre le stade 4-5 feuilles pour les graminées ou 2-3 feuilles trifoliées
pour les légumineuses avant les premières gelées.
Date de semis conseillée pour réimplanter une prairie de longue durée, d'utilisation mixte en fauche et
pâture :
Avant début septembre.
Guide technique – Interventions d'automne 2012 - 2013
102
DENSITE DE SEMIS
La densité de semis dépend fortement des espèces choisies mais l'objectif est d'assurer à la levée
un peuplement d'environ 500 pieds/m². Le tableau suivant reprend les doses de semis conseillées pour des
graminées et légumineuses ainsi que quelques mélanges :
Espèces
Fléole
Graminées
Légumineuses
3-7
Dactyle
12-18
Fétuque élevée
15-20
Ray Grass Italien diploïde
18-20
Ray Grass Italien tétraploïde
20-25
Ray Grass Anglais
20-25
Brome sitchensis
40-45
Brome cathartique
50-60
Luzerne
15-20
Trèfle violet diploïde
15-20
Trèfle violet tétraploïde
20-25
Lotier
10-15
Trèfle blanc + une graminée
Associations
Doses de semis (kg/ha)
3-5
Luzerne + Dactyle
10-15 + 10-12
Trèfle violet + RGH
12-15 +8-10
Tableau 5: Doses de semis conseillées.
Remarque : Lors du semis d'un mélange, il faut veiller à ce que la répartition des graines des différentes
espèces soit le plus homogène possible :
- soit ne semer que 25-30 kg à la fois (pour un hectare),
- soit souvent mélanger les graines dans le semoir.
Doses de semis conseillées pour réimplanter une prairie de longue durée, d'utilisation mixte en fauche et pâture :
Ray-Grass Anglais + Dactyle
+
Fétuque élevée
+
Trèfle Blanc
9-10 kg /ha
+ 6-7 kg/ha
+
5-6 kg/ha
+
3-4 kg/ha
ENTRETIEN DES PRAIRIES
L'entretien des prairies à l'automne peut se faire par :
Le mode d'exploitation :
Le mode d'exploitation de la prairie va conditionner le développement de certaines espèces et
engendrer des phénomènes de sélection. Il est donc conseillé d'alterner les pratiques de fauche et de
pâture afin de limiter les conséquences sur la production de la prairie.
Si prairies uniquement fauchées :
* l'absence de piétinement par les animaux favorise les espèces telles que les matricaires,
chiendent, achillée mille feuille, grande berce,...
* la diminution de lumière au niveau du sol pénalise l'installation des légumineuses.
* les espèces à cycle court, telles que flouve, vulpin, brome, (graminées de moins bonne valeur
fourragère) sont favorisées.
Si prairies uniquement pâturées :
* les espèces résistantes au piétinement et capables de coloniser les espaces laissés vides l'hiver
sont favorisées (fétuque rouge, agrostide stolonifère, plantain, pâquerette, pissenlit, mouron,... ).
* les espèces peu appétentes vont proliférer car ne seront pas consommées.
Guide technique – Interventions d'automne 2012 - 2013
103
Le broyage des refus
Cette pratique permet :
➢ de laisser une prairie propre avant l'hivernage des animaux,
➢ d'éviter la prolifération d'espèces indésirables non consommées,
➢ de favoriser la reprise de la végétation en limitant le couvert végétal.
Remarque : Il est conseillé de faucher les refus pendant la saison de pâturage (les animaux les mangent
plus facilement) et de les broyer avant l'hiver.
La fertilisation azotée, phosphatée et potassique :
La fertilisation des prairies a pour but :
➢ d'obtenir une production fourragère de bonne qualité en quantité suffisante,
➢ de maintenir une composition botanique adaptée au milieu.
A l'automne, aucun apport d'engrais minéral ou de fumure sous forme liquide ne doit être
réalisé (l'efficacité des éléments apportés est très faible après le mois de juin).
En revanche, un apport de produits organiques stables (fumier et compost) est conseillé à
l'automne, après l'entrée en bâtiment des animaux ou en hiver sur un sol portant. Un fumier peut être
épandu entre octobre et novembre et un compost entre septembre et décembre. Cette période s'avère
être la plus favorable à un épandage de fumure organique : le produit ainsi épandu sera décomposé
permettant une exploitation par la prairie dès le printemps. De plus, cette fertilisation d'automne n’entraîne
aucun problème d'appétence de l'herbe lors du pâturage. Les prairies exportant plus de potassium que de
phosphore, les fumures organiques sont donc adaptées à la fertilisation de ce type de couvert (fumier et
compost apportent 2 fois plus de potassium que de phosphore) (Tableau 6).
N (kg/T)
P2O5 (kg/T)
K2O (kg/T)
Coefficient d'utilisation de l'azote sur prairie
Fumier bovin
5,0-7,0
2,3-3,8
5,6-8,2
0,15
Compost bovin
6,8-7,7
3,5-4,1
6,3-9,7
0,10
Tableau 6: Teneurs en éléments fertilisants des fumier et compost de bovin.
Il est préférable d'épandre des quantités modérées soit 15 à 20 tonnes de fumier par hectare ou
10 à 15 tonnes de compost par hectare. Ces quantités impliquent des passages plus fréquents :
* tous les ans sur des prairies en fauche précoce ou avec 2 coupes et plus par an,
* tous les 2 ans sur des parcelles récoltées en fauche tardive (foin),
* tous les 3 à 4 ans sur des parcelles uniquement pâturées.
Avec cette fréquence de retour, les apports de phosphore et de potassium devraient être suffisants
pour couvrir les besoins de la prairie l'année de l'apport mais aussi entre les apports organiques.
Remarque : Des analyses d'herbe au printemps permettent de vérifier le niveau de nutrition des prairies
afin de corriger ou non les teneurs en phosphore et potassium par un apport de fertilisant.
Epandage de 20 tonnes de fumier par hectare apportent :
15 unités d'azote disponibles + 50 unités de phosphore + 140 unités de potassium.
Le chaulage des prairies :
Le chaulage des prairies permet d'augmenter le pH du sol, ce qui :
➢ favorise l'assimilation des éléments minéraux (N, P, K, S et Mg),
➢ améliore la minéralisation de l'azote,
➢ améliore la structure du sol,
➢ favorise l'activité biologique.
Guide technique – Interventions d'automne 2012 - 2013
104
Remarque : Il est conseillé de maintenir un pH légèrement acide : compris entre 5,7 et 6,2 (les prairies sont
plus résistantes que les cultures au pH acide).
Le choix de l'amendement calcique se fait en fonction de plusieurs critères :
* sa valeur neutralisante (c'est la capacité d'un amendement à neutraliser l'acidité d'un sol, exprimée par la
quantité d'oxyde de calcium CaO ayant la même capacité de neutralisation que 100 kg du produit
considéré),
* sa teneur en magnésium,
* sa rapidité d'action,
* sa facilité d'épandage,
* son prix.
Chaulage de redressement ou chaulage d'entretien ? :
Chaulage de redressement (redresser le pH) : apport de 600 unités de CaO par hectare et par an.
Chaulage d'entretien (maintenir le pH) : apport de 350 unités de CaO par hectare et par an.
Deux types de produits peuvent être utilisés :
Produits cuits type chaux vive ou éteinte (valeur neutralisante plus importante, mais granulométrie
plus grossière et moins rapide d'action).
Produits crus tels que les carbonates de calcium (craies, marnes, roches calcaires,...), les dolomies
(valeur neutralisante plus faible mais granulométrie souvent plus faible donc action plus rapide).
Remarque : Sur prairies temporaires, l'apport d'amendement calcique doit se faire avant le labour
pour le semis de la prairie.
Sur prairies permanentes, il se fait fréquemment en faibles quantités à la surface du sol.
L'emoussage et l'ébousage
Ces pratiques permettent :
➢ de répartir les éléments fertilisants restitués par les bouses au pâturage (évite les inégalités au
redémarrage de la végétation),
➢ de diminuer la formation des refus,
➢ de diminuer la formation de vides,
Remarque : L'ébousage doit être réalisé avant la pousse ou repousse de la prairie lorsque les conditions
climatiques sont suffisamment humides (attention aux risques de gel) après le dernier pâturage.
DESHERBAGE
La présence d'adventices dans les prairies compromet la qualité et le rendement des espèces à
récolter. Il est conseillé de réaliser un désherbage le plus tôt possible sur les jeunes prairies en fonction de la
composition de cette dernière (Tableau 7).
Composition de la prairie
Stade de désherbage
Graminées
stade 3-4 feuilles (début tallage)
Légumineuses
stade 2-3 feuilles
Graminées + légumineuses
stade 3-4 feuilles pour la graminée et 2-3 feuilles pour la légumineuse
Tableau 7: Période conseillée de désherbage en fonction de la composition de la prairie.
Le choix de l'herbicide à utiliser se raisonne en fonction :
- de la composition de la prairie,
- des adventices présents,
- des conditions climatiques,
- de la réglementation.
Guide technique – Interventions d'automne 2012 - 2013
105
Quelques exemples de produits conseillés pour le désherbage des prairies
1-Désherbage des prairies à l'installation
PRAIRIE DE GRAMINEES PURES
Epoques optimales
d'application
Chardon
Chénopode blanc
Lamier
x
ARIANE
3
++ ++ ++ ++ ++ ++ ++ ++ ++ ++ ++
~
++
X
X
X
X
X
x
x
x
BOFIX
4
++ ++ ++ ++ ++ ++ ++ ++ ++ ++ ++
~
++
X
X
X
X
X
x
x
MEXTRA
1,3
++ ++
x
x
PRIMUS /
NIKOS
0,07-0,15
x
x
RETRIEVE 20 /
TOMIGAN 20
1,5
-
-
++
BASAMAIS /
FIGHTER /
BENTER
2,1 (*)
++
~
x
x
Ortie
Bleuet
Coquelicot
~
Rumex de graine
x
Renouée liseron
Début montaison
x
Renoncule
Plein à fin tallage
X
Moutarde
Début à plein tallage
X
Matricaire
FLE
X
Gaillet gratteron
BRO
X
3 feuilles
DAC
X
2 feuilles
Spécialité
commerciale
FET.E
Doses
autorisées
(l ou kg/ha
de p.c. ou
g/ha de
m.a.)
Renouée des oiseaux
Mauvaises herbes
RG
Graminées
++ ++
~
++ ++ ++
+
~
++ ++
++ ++ ++ ++ ++
-
+
+
-
++
-
X
+
~
++
-
++
~
++
-
-
~
~
++ ++
~
++
~
-
-
-
++
~
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
x
x
CHARADE
2,5
~ ++
~
~
++ ++ ++ ++ ++
~
~
++ ++
X
X
X
x
x
EXEL D+
2,5
~ ++
~
-
++ ++ ++ ++ ++
~
~
++ ++
X
X
X
x
x
FOXPRO D+
2
~ ++
~
~
++ ++ ++ ++ ++
~
~
++ ++
x
x
x
x
-
Source : Protection des prairies, Lutte contre les mauvaises herbes, Arvalis Institut du Végétal (2008)
(*) Dose d'automne : jusqu'au 25 septembre sur des prairies avant tallage des graminées et jusqu'au 15 octobre sur des
prairies développées à partir du tallage des graminées.
PRAIRIE DE GRAMINEES ASSOCIEES A UNE LEGUMINEUSE
Chardon
Chénopode blanc
Lamier
Véroniques
x
Rumex de graine
x
Renouée des oiseaux
x
Renouée liseron
X
Renoncule
x
Ortie
Plein à fin tallage
x
Moutarde
Début à plein tallage
x
BASAMAIS /
FIGHTER/
BENTER
2,1 (*)
+
~
~
++ ++
~
++
~
-
-
-
+
+
~
GRATIL /
ADRET
0,03-0,06
-
-
++
~
-
+
-
-
++
-
-
-
-
x
Matricaire
3 feuilles
X
Gaillet gratteron
DAC
X
Spécialité
commerciale
Doses
autorisées
(l ou kg/ha
de p.c. ou
g/ha de
m.a.)
Coquelicot
FET.E
X
Mauvaises herbes
Bleuet
RG
Graminées
Début montaison
Epoques
optimales
d'application
++
Source : Protection des prairies, Lutte contre les mauvaises herbes, Arvalis Institut du Végétal (2008)
(*) dose d'automne : jusqu'au 25 septembre avant 9 feuilles du trèfle blanc et jusqu'au 15 octobre au stade à
partir du développement des pousses secondaire pour le trèfle blanc
Légende :
Symbole
++
+
~
-
X
Efficacité
Satisfaisante
Moyenne à satisfaisante
Moyenne
Insuffisante
Pas d'information
Guide technique – Interventions d'automne 2012 - 2013
106
2-Désherbage des prairies installées
PRAIRIE DE GRAMINEES PURES OU ASSOCIEES A UNE LEGUMINEUSE
Epoques
optimales
d'application
X
x
BOFIX
4
++
~
~
++ ++
~
++ ++
~
~
~
-
~
x
RETRIEVE 20 /
TOMIGAN 20
1,5
-
-
~
~
-
+
X
-
~
-
~
-
-
x
HARMONY SX
0,02
~
~
~
-
~
+
~
-
~
++
-
-
-
x
ALLIE SX
0,02
++ ++
~
++ ++ ++ ++ ++ ++ ++
-
-
-
X
X
X
X
X
X
X
X
X
ARIANE
3
++
~
~
++ ++
~
++ ++
~
~
~
-
~
Pissenlit
Joncs
X
Fougère
X
Ronce
X
Renoncule rampante
X
Ortie brûlante
x
Chardon
X
Achillée millefeuilles
X
Rumex
X
Plantain
PRAIRIE PERMANENTE
X
Marguerite
BRO et FLE
X
Carotte sauvage
DAC
Automne
Spécialité
commerciale
Doses
autorisées
(l ou kg/ha
de p.c. ou
g/ha de
m.a.)
Matricaire
FET.E
Mauvaises herbes
RG
Graminées
Source : Protection des prairies, Lutte contre les mauvaises herbes, Arvalis Institut du Végétal (2008)
Légende :
Symbole
++
+
~
-
X
Efficacité
Satisfaisante
Moyenne à satisfaisante
Moyenne
Insuffisante
Pas d'information
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