"Chagrin d`école" de Daniel Pennac par Eloïse
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"Chagrin d`école" de Daniel Pennac par Eloïse
Dossier Littéraire Eloïse Liardet 9B1 Daniel Pennac "Chagrin d'école" 1. Présentation de l’œuvre Ce livre, édité en octobre 2007, s’intitule « Chagrin d’école »; l’auteur était un cancre à l’école et a eu des ennuis et des chagrins car il ne comprenait pas ce qu’on tentait de lui apprendre. "Chagrin d'école" est une métaphore que j'expliquerai plus bas. Ce récit est un mélange d'autobiographie et de réflexions liées à certains évènements de la vie de l'auteur. Il fait avancer le lecteur dans son histoire grâce à plusieurs anecdotes. Ma mère m’avait lu quelques passages du livre car notre discussion avait porté sur l’école, sur le fait d’apprendre par cœur et sur la dépendance des jeunes vis-à-vis des marques. Elle m’en avait vanté l’écriture et les thèmes abordés: je m’y étais tout de suite intéressée et avais voulu le lire, en effet les passages qu’elle avait partagés avec moi étaient très drôles et l’écriture originale. De plus, le fait de faire un dossier me permettra d'étudier cet ouvrage plus précisément et d'en approfondir sa compréhension comme je le désirais, ce qui n’aurait pas été le cas si je l’avais simplement lu pour moi. Enfin, le thème de l’école m’intéresse beaucoup parce que c'est mon activité quotidienne et que l'avis d'un professeur sur les cancres et l'école m'intéresse particulièrement. L’auteur donne une autre vision de l’école, la vision d’un ex-cancre devenu professeur. 2. Présentation de l’auteur Daniel Pennac, de son vrai nom Pennacchioni, est né le 1er décembre 1944 à Casablanca, au Maroc (ancienne colonie française). C’est le dernier enfant d’une fratrie de quatre garçons. Sa mère est une lectrice autodidacte. Son père, qui apprécie beaucoup la poésie et fait une grande place à la littérature, est militaire de carrière et la famille le suit dans ses déplacements à l’étranger - Asie, Afrique et Europe. Daniel est un mauvais élève. Tous le prenaient pour un nul, qui ne comprenait pas. Il avait vite compris que, pour s’attirer un regard bienveillant de la part d’un professeur, il devait l’amadouer ou collaborer avec lui. Mais il a toujours été honteux d’être cancre, maintenant encore, il déteste quand on le plaint. Depuis la cinquième jusqu’à la terminale ( en Suisse cela correspond à la 7ème et à la 3ème année du gymnase) il est en internat. Ses frères ayant toujours été de brillants élèves, il a provoqué un étonnement général au sein de sa famille qui a décidé finalement de l'envoyer en internat où il découvrira son amour pour la lecture : « En sorte que lire était alors un acte subversif. A la découverte du roman s’ajoutait l’excitation de la désobéissance… » ( La lecture était interdite dans l’internat.). Après trois tentatives, il obtient son bac et enchaîne avec des études universitaires qui se terminent par une maîtrise de lettre. Il deviendra professeur en 1969 et enseignera jusqu’en 1995 au collège puis au lycée à Soisson et à Paris. Marqué par sa scolarité, il sera un professeur qui comprendra mieux ses élèves les moins doués. Dès 1995 il ne sera plus professeur mais exclusivement écrivain. Il vit d’abord à Soisson puis s’installera définitivement à Belleville, un quartier populaire de Paris. Il écrit son premier livre en 1973, après son service militaire où il s’attaque aux grands mythes constituant l’essentiel du service national : l’égalité, la virilité, la maturité. Il change alors de nom et devient Daniel Pennac, pour ne pas porter préjudices à la carrière militaire de son père. En 1979, Pennac fait un voyage au Brésil, qui lui inspirera un roman, publié vingt-trois ans plus tard. Puis il écrit pour les enfants et enfin pour tout public. Son style est décrit par les critiques comme rythmé, glissant et espiègle; ses romans vont être couronnés de succès. Ses œuvres les plus connues: En 1973 paraît son premier livre "Le Service militaire au service de qui?" En 1985 il commence à écrire avec "Aux bonheur des ogres", l'histoire de la famille Malaussène qui continuera dans: - "La fée Carabine" en 1987 - "La petite marchande de proses" en 1989 - "Monsieur Malaussène" en 1995 - "Aux fruits de la passion" en 1999 - "Des chrétiens et des maures" en 1999 En 1992, il écrit « Comme un roman », dans lequel il définit les droit du lecteur. En cette même année, il publie une série de quatre romans, pour les enfants, qui racontent les aventures de Kamo : - « Kamo et moi » en 1992 - « L’évasion de Kamo » en 1997 - « Kamo, l’agence Babel » en 1997 - « Kamo, l’idée du siècle » en 1997 En 1997, il publie aussi « Messieurs les enfants » ou un conte adressé aux grands enfants que sont tous les adultes, qui sera adapté au cinéma par Pierre Boutron. En 1999 il publie « L’œil du loup », un roman pour les enfants. En 2002 sort son livre "Le Dictateur et le hamac", inspiration du Brésil. En octobre 2004 paraît « Merci », une variation autour du mot « merci ». En 2006, il publie « Nemo par Pennac », il y présente le parcours du dessinateur Nemo qui illustre depuis plusieurs années les murs de son quartier, Belleville. Puis sont dernier ouvrage, « Chagrin d’école » paraît en 2007. 3. Intrigue Intro: L'auteur commence par donner les raisons qui l'ont poussé à écrire ce livre. "J'annonce à Bernard que je songe à écrire un livre concernant l'école; non pas l'école qui change dans la société qui change, comme a changé cette rivière, mais, au cœur de cet incessant bouleversement, sur ce qui ne change pas, justement, sur une permanence dont je n'entends jamais parler : la douleur partagée du cancre, des parents et des professeurs, l'interaction de ces chagrins d'école." (p.20-21) « Je veux écrire un livre sur le cancre, sur la douleur de ne pas comprendre… » (p.22). Déclic: Deux flash-back lui font repenser à son enfance, à sa "cancrerie": une discussion avec sa très vielle mère qui ne peut oublier le cancre qu'il était et les inquiétudes qu'elle avait à son sujet, malgré les preuves de sa réussite; puis un autre dialogue avec son grand frère Bernard, qui l'aidait pour l'école et à qui il demande les souvenirs qu'il garde de sa cancritude et de sa nullité. Toutes ces discussions lui font repenser à son état de cancre, à comment il réagissait avant de devenir professeur puis auteur. C'est grâce à cela qu'il va vraiment commencer à parler de sa scolarité difficile. Action: Il a pu constater que les cancres existaient toujours: durant tout le livre, il va explorer d'abord son passé de cancre en faisant des flash-back qui rappellent son enfance. Ensuite, il fera des comparaisons entre lui et les élèves à qui il a enseigné. Et pour finir, il présentera aussi les cancres qu'il rencontre en tant qu'auteur invité dans des classes d'adolescents. Chaque fois, il pose le décor dans lequel les cancres apparaissent; les écoles, la rue où ils jouent aux délinquants. Il les présente dans des situations vécues et assez désopilantes. Son récit est ponctué d'interactions avec "son" cancre: c'est un bout du fond de sa conscience qui est resté marqué par son état de cancre et qui ne bougera jamais. Celui-ci lui demande de réfléchir à ses actions et ses attitudes, souvent envers les cancres qu'il a croisés ou qu'il croise encore. Il mêle à cela des réflexions autour de la pédagogie, des relations avec les autres enseignants et avec les parents des cancres, toujours inquiets, eux aussi. Il partage avec le lecteur son amour pour la littérature, française en particulier, en nous racontant certains de ses cours. 4. Personnages Daniel Pennac ne nous donne pas son portrait physique mais nous détaille son portrait moral. Comme je l’ai mentionné précédemment, étant petit, il était cancre. Il ne comprenait pas ce qu’on lui apprenait et ce qu’il retenait ; il l’apprenait par cœur et cela ne voulait rien dire pour lui et donc il l'oubliait rapidement. Malgré sa cancrerie, c’était un enfant vif et joyeux qui aimait s’amuser. Il détestait les maths et les dictées. Mais comment est-il passé de cancre à professeur ? Il a toujours eu honte d’être cancre et détestait, quand il est devenu professeur, qu’on le plaigne ; il voulait oublier tout cela. Mais la cicatrice ne s’est jamais refermée ; le cancre qu’il était ressort parfois des profondeurs de sa conscience et le contredit ou lui demande de bien réfléchir à ses actes. Son « sauveur » fut un professeur de français qui admirait son art de l’excuse pour les devoirs non faits. Il lui demanda d’écrire un roman pendant un trimestre ; le sujet était libre mais le texte ne devait pas comporter de fautes d’orthographe. Il a adoré écrire ce roman ; pour la première fois dans sa scolarité, il existait aux yeux de quelqu’un, qui lui donnait un statut. Un autre facteur de sa métamorphose fut l’amour. « Une femme m’aimait ! Pour la première fois de ma vie mon nom résonnait à mes propres oreilles ! Une femme m’appelait par mon nom ! » (p.103) Cet amour avait libéré sa confiance en lui et surtout tout ce qu’il avait lu en cachette puis « oublié » et aussi tout ce qu’il avait retenu durant ses cours à son insu. "Mes derniers barrages sautèrent: tous les livres lus nuitamment, ces milliers de pages pour la plupart effacées de ma mémoire, ces connaissances stockées à l'insu de tous et de moi-même, enfouies sous tant de couches d'oubli, de renoncement et d'autodénigrement, ce magma de mots bouillonnants d'idées, de sentiments, de savoirs en tout genre, fit soudain exploser la croûte d'infamie et jaillit dans ma cervelle qui prit des allures de firmament étoilé!" (p.103104) Puis il obtient son bac et une maîtrise de lettres. Il écrivit son premier roman. Il voulait « revenir sur les lieux du crime », devenir professeur, s’occuper des cancres sans oublier son passé et en s’en servant. « Lire, écrire, enseigner ! » (p.105) Il était très persévérant pour ses études (il a tenté trois fois de passer le bac!) et très intelligent, qualité cachée jusqu'à sa réussite à l'université. Il n'avait pas confiance en lui. Mais est-ce vraiment un défaut? Relation mère-fils : « Très tôt mon avenir lui parut si compromis qu’elle ne fut jamais tout à fait assurée de mon présent. » (p.15) Les trois premiers fils de sa mère étaient tous aussi brillants les uns que les autres à l’école, mais lui était un vrai cancre, un nul. Alors qu’il est devenu professeur en 1969, elle demeure inquiète pour l’avenir de son fils. Et malgré les « preuves de réussite », comme ses lettres, ses visites, la parution de ses livres et les articles de journaux concernant son fils, elle reste toutefois anxieuse car le fait qu’il a été un cancre est gravé dans sa mémoire. Cela ne l'empêche pas de se réjouir de son succès et d’en parler à des connaissances. Relation frère-frère : Personne de la famille de Daniel n’arrivait à l’aider dans son travail scolaire sans qu’il ne se referme sur lui-même et s’obstine sur une seule réponse ( souvent fausse), sauf son grand frère Bernard. Lui avait la patience de l’aider, contrairement à son père qui ne comprenait pas pourquoi son fils ne comprenait pas. Il lui expliquait plusieurs fois, lui relisait la consigne, lui faisait repérer son erreur et la corriger. Il lui faisait aussi remarquer que ce que disait le professeur ne s’appliquait pas à n’importe quel moment, car Daniel se contentait de répéter ce que son enseignant disait et ne cherchait pas d’autres solutions. Il l’aidait en tout. 5. Thème Le thème principal est « Comment passer de cancre à sauveur de cancre ? », ou comment s’y prend-t-il pour repêcher les élèves qui se noient ? Premièrement, il doit aimer lui-même enseigner pour donner le plaisir et l’envie d’apprendre à ses élèves. Il nous donne ici le sens de son métier, ou en tout cas celui avec lequel il aimerait enseigner. Il donne une forme d’amour et d’attention à ses élèves, propre à son métier. Il ne fait pas de distinction entre eux ; il n’a pas de « chouchou ». Bien sûr, il aide principalement les élèves en difficulté, comme lui l’était autrefois. Il ne veut pas qu’ils mettent autant de temps que lui pour « passer de l’autre côté », c’est-à-dire : passer de cancre à pas cancre. Il veut les aider dès le début, pour limiter leur chagrin, leur honte. Un autre thème présent dans ce livre est la honte, celle éprouvée par les élèves. Voici une phrase qui en dit long sur leur mentalité : (p.228, discussion avec une classe de jeunes des banlieues de Lyon.) « - Eh ! On va pas aller là-bas se faire traiter de caillera par tous ces bouffons ! Le monde était en ordre, en somme : la ville avait peur d’eux et ils craignaient le jugement de la ville… ». Les élèves ont tous peur du jugement des autres, que l'on se moque d'eux. C’est pour cela qu’ils portent des habits de marque ; pour montrer aux autres qu'ils ne sont pas des pauvres, qu'ils font aussi des choses bien et "à la mode". L'adolescence est un autre thème abordé. Voilà une phrase qui introduit le sujet :"Or, dans la société où nous vivons, un adolescent installé dans la conviction de sa nullité - voilà au moins une chose que l'expérience vécue nous aura apprise - est une proie." (p. 82). Il a été lui-même adolescent et compare les jeunes de son époque avec ceux d'aujourd'hui. Les changements radicaux sont la dépendance à la mode, le language codé des ados et la richesse qui les entoure et les fascine. Mais malgré ces différences, les élèves restent les mêmes: honteux d'être cancre ou intelligent. Vision du monde de l'auteur: Il voit le monde comme une société de consommation dans laquelle le jeune est esclave de la mode, et ne peut s'empêcher de dépenser une fortune pour ses habits ou ses accessoires. Ils sont aussi accros aux jeux vidéo. Pennac veut faire en sorte que l'école soit vécue comme le bonheur, qu'on aime y étudier. 6. Structure du récit a) Structure générale : Le livre est divisé en six grandes parties qui sont elles-même divisées en chapitres. Ils ne portent pas de titre par contre les six parties en ont chacune un. Les chapitres sont plus ou moins longs, selon que le thème abordé est très important et beaucoup développé ou pas du tout. b) Structure narrative : C’est un narrateur en « je », puisque c’est une autobiographie. Le point de vue dominant est interne. Ce n'est pas un récit linéaire car il est parsemé de flash-back, quand, par exemple, il se rappelle de son enfance, de ses cours et de ses élèves. La vitesse de narration prioritaire dans ce récit est la scène, une fois écrite en dialogue, une autre, exprimée en pensées. Il y a quelque pauses et quelques sommaires. c) Structure syntaxique et lexicale : Il utilise un vocabulaire soutenu et des termes spécifiques à l’analyse littéraire et pédagogique. « - Quel est le premier verbe conjugué ? - Prétend ? - Oui. Infinitif ? - Prétendre. - Quel groupe ? - Euh… - Troisième. (…) Quel temps ? - Présent. - Le sujet ? … » (p.147-148) Parfois, quand il parle des jeunes ou avec des jeunes, il utilise leur vocabulaire, il le retranscrit comme ils ont parlé. « Son » cancre, qui ressort de sa conscience, parle aussi comme les jeunes d’aujourd’hui. « - En fait, tu as merdé, ce soir-là, avec Maximilien.(…) Tu savais très bien qu’il fallait prendre ce gars par le bras, (…) discuter avec lui si nécessaire, quitte à l’engueuler, mais après avoir fait le devoir ! » (p.222, discussion avec « son » cancre.) « Eh ! On va pas aller là-bas se faire traiter de caillera par tous ces bouffons ! » (p.228, discussion avec une classe de jeunes.) Il a des raisonnements subtils, qui tiennent en une ou deux phrases, suivis d’une réflexion de deux ou trois mots, qui sert de conclusion. « Visite, il y a quelques temps, dans un lycée d’enseignement général et technologique, du côté de Dignes ; je dois y rencontrer plusieurs classes. Nuit d’hôtel. Insomnie. Télévision. Reportage. »(p. 249) Il a un langage qui rend les scènes et les pauses extrêmement vivantes et imagées. « Champs et bords de route se couvrent de partitions, comme dans une image à trois sous. »(p.304) Il utilise aussi beaucoup de comparaisons. « (…)Ils attrapaient des modes comme on chope des microbes »(p.170, aussi langage des jeunes.) Il a inventé le mot " cancrerie" qui désigne le statut du cancre. 7. Extrait du texte Chapitre 13, p.303-305 1) Ce passage se déroule quand les hirondelles se préparent à migrer. Daniel Pennac et sa femme s’occupent d’elles comme lui s’occuperait de ses élèves. Ils sont dans le Vercors (une région montagneuse de la France) dans leur maison de vacances. C’est une métaphore ailée qui retranscrit l’amour en matières d’enseignement et l’attention qu’il porte à ses élèves. C’est la conclusion du livre et l’explication du titre. 2) Thèmes : L’attention qu’il porte aux hirondelles en détresse comme il le fait avec ses élèves. Le rapprochement entre l’élève et l’hirondelle, puisqu’il utilise les oiseaux comme comparaison. Le sens de sa profession, c’est simple, il le dit en une seule phrase « Une hirondelle assommée est une hirondelle à ranimer, point final. » (p.305, le « point final » est très sûr et simple, il n’y a rien d’autre à dire !) 3) Début jusqu’à « …que je ne connais pas. » Une métaphore pour parler d’un amour bien spécial. « Métaphore, donc. » jusqu’à « … une double fenêtre au sud. » La migration des hirondelles « Et chaque années… » jusqu’à « …dans son avenir » Destins similaires « Voilà, ma métaphore… » jusqu’à « …, point final » L’amour en matière d’enseignement 4) C’est une autobiographie, il écrit en « je ». Il parle quelquefois en « nous » car il s’associe aux autres enseignants qui pensent comme lui. Quand il utilise le « on », il parle des cancres, en se comptant avec, mais on voit qu’il est passé de l’autre côté , sinon il parlerait en « je » pour ces passages-là. 5) C'est une focalisation interne. 6) Cela apporte son point de vue sur les sujets qu'il traite. 7) La vitesse de narration dominante est la scène. Il y a un sommaire : « Pas d’écriture ce matin. … » jusqu’à « … Résultat : fenestron. » Tout le passage est un flash-back : « Un matin de septembre dernier. » Un autre flash-back est quand il cite les professeurs dont il a déjà parlé avant : « Les professeurs dont j’ai parlé tout au long de ces pages,… » 8) L’accident de parcours : se payent le fenestron, assommée, l’hirondelle estourbie, se réveille, la ressuscitée, groggy, zigzaguant, hirondelles fracassées, ne se réveille pas, restent sur le tapis, se cassent le cou, hirondelles mortes, hirondelles assommée, coma scolaire, ne réussit pas à tous les coups, on échoue, trous de remords, on essaye, on aura essayé, hirondelle à ranimer. La migration des hirondelles : ça piaille, pépiements, le départ des hirondelles, se donnent rendez-vous, fils électriques, migrer, vacarme de retrouvailles, tournoient, dans le ciel, alignage, posée sur leur fil, frémissantes, désir d’horizon, ça vole, vient du nord, par bataillons, cap vers le sud, escadrilles d’hirondelles. Comparaison cancre-hirondelle : proportion de cancre, nos déviantes, pas dans la ligne, ne suit pas le droit chemin, on batifole, résultat : fenestron, tracer une route. 9) Cela renforce l’image de ce qu’il veut arriver à faire : ranimer les élèves en difficultés, comme il le fait pour les hirondelles fracassées. 10) « Autant parler de corde dans la maison d’un pendu. »(p.303, comparaison) « Champs et bords de route se couvrent de partitions, comme une image à trois sous. » (p.304, comparaison) « Ça vient du nord en bataillons hitchcockiens… » (p.304, métaphore) « …de quoi livrer passage à tous les oiseaux du ciel. » (p.304, hyperbole) « Résultat : fenestron. » (p.304, métaphore) « Ces os pleisn de vent. » (p.305, métaphore) « …disparaît dans son avenir. » (p.305, métaphore) « …sortir du coma scolaire une ribambelle d’hirondelles fracassées. » (p.305, métaphore) « …tracer une route. » (p.305, métaphore) « …ces trous de remords. » (p.305, métaphore) « Une hirondelle assommée est une hirondelle à ranimer, point final. » (p.305, métaphore) Aussi, tout le passage est une métaphore ; quand il compare les hirondelles aux élèves sans mot comparant. 11) L’attention portée à l’hirondelle est la même que celle portée à l’élève. Les figures de style utilisées rendent le récit très vivant et agréable à lire. Les images sont fortes et bien choisies; il est facile pour le lecteur de "faire son petit cinéma" et de visualiser chaque scène. 12) C’est la conclusion du livre. Il donne dans ces trois pages une explication du titre : les chagrins d’école se soignent comme les chagrins d’amour, par l’amour et une certaine forme d’attention. Il explique aussi son état d’esprit, celui avec lequel il a envie d’enseigner. 8. Appréciation personnelle et critique du livre, conclusion du travail Cette lecture m'a passionnée dès les premières lignes; l'écriture m'a tout de suite paru originale et captivante. Certes, je ne m'attendais pas à ce que l'auteur nous fasse la morale sur notre société mais, quand j'ai su plonger avec lui dans notre monde, c'était captivant! Son enfance à été particulièrement marquée par sa cancrerie et je trouve qu'il n'en parle pas assez; ici il l'utilise comme point de comparaison avec ses élèves. Il nous dit qu'il à été dans un internat pendant plusieurs années mais rien de plus. Il y a plusieurs interaction de "son" cancre mais à force de tout le temps citer les autres cancres, il en oublie parfois un peu le sien… C'est ce que je trouve décevant dans son œuvre, mais peut-être était-ce son but de mettre l'accent sur son enseignement. Si c'était le cas, ce serait bien qu'il écrive un autre livre sur son enfance, avec plus de précisions. Cela a été difficile pour moi de travailler sur un récit qui ne comportait aucune intrigue. Je n'ai donc pas suivi le plan "à la lettre". La découverte de cet auteur à travers ce livre m'a donné envie de lire ses autres œuvres. Carrouge, mai 2008