Les implications du passage à la carte à puce avec

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Les implications du passage à la carte à puce avec
G L O B A L
R E T A I L
C O N S U L T A N T S
X
Les implications du passage
à la carte à puce avec NIP
Perspective sur les
détaillants canadiens
Janvier 2007
J.C. Williams Group Limited
17 Dundonald Street, 3rd Floor, Toronto, Ontario M4Y 1K3. Tel: (416) 921-4181 Fax: (416) 921-4184 e-mail: [email protected] Website: www.jcwg.com
350 West Hubbard Street, Suite 240, Chicago, Illinois 60610. Tel: (312) 673-1254 Fax: (312) 822-9162
780 Main road, Hudson (Montreal), Quebec J0P 1H0 Tel: (450) 458-2870 Fax: (450) 458-2805
Member of the EBELTOFT GROUP - International Expertise in Retail Service Business
G L O B A L
R E T A I L
C O N S U L T A N T S
Les implications du passage
à la carte à puce avec NIP
Perspective sur les détaillants canadiens
Table des matières
1.0
CONTEXTE ----------------------------------------------------------------------------------1
2.0
SOMMAIRE ----------------------------------------------------------------------------------2
3.0
MÉTHODOLOGIE--------------------------------------------------------------------------5
4.0
SITUATION ACTUELLE -----------------------------------------------------------------6
5.0
CARTE À PUCE AVEC NIP-----------------------------------------------------------13
6.0
CONVERSION À LA CARTE À PUCE AVEC NIP -----------------------------15
7.0
LES COÛTS ET LES AVANTAGES DE LA CARTE À PUCE AVEC NIP18
8.0
ÉTUDES DE CAS ------------------------------------------------------------------------28
9.0
CONCLUSIONS --------------------------------------------------------------------------31
ANNEXES
J.C. Williams Group Limited
17 Dundonald Street, 3rd Floor, Toronto, Ontario M4Y 1K3. Tel: (416) 921-4181 Fax: (416) 921-4184 e-mail: [email protected] Website: www.jcwg.com
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Les implications du passage à la carte à puce avec NIP
1.0
Contexte
D’ici à 2010, Visa Canada et ses membres mettront en oeuvre la technologie de la carte à puce
avec NIP dans le cas des cartes de crédit du marché canadien. Dans la foulée de cette initiative,
des rapports défavorables ont surgi quant aux coûts qui en découlent pour les détaillants.
Toutefois, il n’existait aucune étude sur les implications qualitatives et quantitatives de ce type
de technologie sur les détaillants canadiens.
Visa Canada a confié au groupe J.C. Williams le mandat de préparer le présent rapport afin de
fournir une vue d’ensemble complète au secteur canadien du commerce de détail. Reposant sur
une recherche indépendante, il expose le contexte, l’analyse et les détails du passage à la carte à
puce avec NIP ainsi qu’une analyse coûts-avantages. Il comprend aussi des études de cas qui
soulignent les implications du passage à la carte à puce avec NIP dans le cas des stationsservices et des supermarchés verticalement intégrés.
Groupe J.C. Williams
1
Les implications du passage à la carte à puce avec NIP
2.0
Sommaire
La fraude par carte de crédit est un problème qui ne semble pas prêt de s’atténuer. Les
fraudeurs se perfectionnent, et le système actuel des cartes de crédit doit évoluer pour
maintenir une protection contre leurs nouvelles techniques. Visa Canada rapporte que la fraude
par carte de crédit a subit une augmentation de 20 % au cours des 12 mois se terminant en
juin 20061. Pour cette période, Visa Canada signale aussi un total de 146 millions de dollars US
en pertes imputables à la fraude2. Cette surprenante croissance indique clairement que la
technologie de la carte à puce avec NIP est nécessaire pour contrer l’escalade de la fraude au
Canada. Visa Canada a annoncé en 2003 qu’elle lancerait la technologie de la carte à puce avec
NIP dans le cas des cartes de crédit du marché canadien. Visa Canada a fait cette annonce afin
de laisser aux marchands suffisamment de temps pour mettre en oeuvre la nouvelle technologie
avant octobre 2010, date à laquelle la responsabilité des transactions frauduleuses sera
transférée à la partie n’ayant pas mis en œuvre le niveau de sécurité le plus élevé (carte à puce
avec NIP).
Mythe : Seuls les émetteurs et les sociétés de cartes récolteront les avantages de la réduction
de la fraude découlant de la technologie de la carte à puce avec NIP.
Fait : Dans le cadre actuel, les émetteurs et les sociétés de cartes se sont donnés beaucoup de
mal pour éviter aux titulaires de carte toute responsabilité en cas de fraude. En règle générale, le
coût de la fraude retombe donc sur l’émetteur, l’acquéreur et le détaillant. Pour les 12 mois se
terminant en juin 2006, les détaillants ont absorbé 48 millions de dollars US en débits
compensatoires de Visa Canada liés à la fraude, et la fraude pouvant être évitée grâce à la
technologie de la carte à puce avec NIP a augmenté de 62 % au cours des deux dernières années
seulement3. Par conséquent, certains détaillants supportent des processus coûteux et fastidieux
pour détecter la fraude.
Mythe : Les consommateurs ne sont pas préoccupés par la fraude par carte de crédit.
Fait : Le Canada se classe actuellement au deuxième rang dans le monde en ce qui a trait aux
dépenses par carte de crédit par habitant et compte plus de 56 millions de cartes de crédit en
circulation. Les médias portant une attention accrue à la fraude, 58 % des clients craignent que
les renseignements de leur carte de crédit soient interceptés au point de vente. Mais surtout, la
recherche montre que 80 % des titulaires d’une carte de crédit au Canada préfèrent la
technologie de la carte à puce à la bande magnétique4.
Groupe J.C. Williams
2
Les implications du passage à la carte à puce avec NIP
Mythe : La fraude par carte de crédit est un problème propre au Canada.
Fait : Le Canada n’est pas le seul à subir l’augmentation de la fraude. De plus en plus, les
émetteurs, les acquéreurs, les sociétés de cartes et les détaillants de nombreux pays sont frappés
par la fraude alimentée par des criminels opérant à l’échelle internationale. Au fur et à mesure
qu’un plus grand nombre de pays passent à la carte à puce avec NIP, les fraudeurs se tournent
vers les marchés où cette technologie n’est pas encore implantée.
La technologie de la carte à puce avec NIP permet non seulement de réduire la fraude, mais il
s’agit aussi d’une solution technologique qui crée de nombreux avantages opérationnels
représentant une épargne importante pour les détaillants.
Ces avantages sont les suivants :
• réduction de la fraude et des débits compensatoires;
• rapidité accrue des transactions;
• augmentation de la confiance du consommateur;
• optimisation du processus;
• réduction des coûts de fournitures des magasins;
• interopérabilité mondiale;
• diminution des coûts d’administration;
• cartes aux multiples applications.
Mythe : Il faudra dix ans aux commerçants canadiens pour réaliser un rendement du capital
investi dans le passage à la carte à puce.
Fait : Il est clair que cette conversion aura un prix pour toutes les parties en cause : les
émetteurs, les acquéreurs, les sociétés de cartes et les détaillants. Cependant, la majorité des
détaillants qui utilisent du matériel loué auprès de leur acquéreur assumeront des coûts
minimes associés au passage à la carte à puce et récolteront de nombreux avantages. Les
détaillants qui possèdent des systèmes intégrés de point de vente peuvent s’attendre à des
dépenses importantes en immobilisations, mais ils constateront aussi plusieurs avantages et
pourraient obtenir un rendement du capital investi après une période de 21 à 35 mois.
Tesco, le plus grand détaillant du Royaume-Uni, qui compte 1 700 magasins, a réalisé un
rendement du capital investi en moins d’un an5. Malgré d’importants coûts en immobilisations,
il a fait des économies en diminuant la durée des transactions, en améliorant les processus, en
réduisant ses fournitures de magasin et en évitant de coûteux débits compensatoires.
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3
Les implications du passage à la carte à puce avec NIP
Shell U.K. a été la première société pétrolière à passer à la carte à puce avec NIP. Bien que la
mise en œuvre ait été coûteuse, Shell a réalisé un rendement du capital investi en moins d’un an
par le biais de terminaux de paiement extérieurs, d’économies en fournitures de magasin et
d’une diminution des débits compensatoires.
Mythe : Retarder le passage à la carte à puce avec NIP n’aura aucun impact sur les ventes.
Fait : Le tiers des Canadiens croient que la responsabilité de la sécurité des cartes de crédit
incombe aux détaillants6. À l’évidence, la mise en oeuvre de la technologie de la carte à puce
avec NIP est un moyen important de favoriser la fidélité des consommateurs et de rassurer les
clients quant à l’importance que le détaillant accorde à leur sécurité. Les détaillants qui ne
passeront pas à la carte à puce avec NIP risquent de ternir leur marque.
Conclusion
Le passage à la carte à puce avec NIP fournit aux détaillants l’occasion d’améliorer leur
processus, d’accroître la confiance des consommateurs et de réduire la fraude. Les pages qui
suivent expliquent en détail ce qui précède en présentant une analyse approfondie de l’impact
de la technologie de la carte à puce avec NIP sur les détaillants canadiens.
Groupe J.C. Williams
4
Les implications du passage à la carte à puce avec NIP
3.0
Méthodologie
Afin de fournir une vue complète de l’impact du passage à la carte à puce avec NIP sur les
détaillants canadiens, le groupe J.C. Williams a eu recours à la méthodologie suivante pour
élaborer son rapport :
• données recueillies à partir de rapports existants, fournis par Visa Canada et portant sur les
avantages, les coûts et d’autres enjeux liés au passage à la carte à puce avec NIP;
• articles tirés de publications du commerce de détail et d’autres sources afin de recueillir des
données sur les avantages, les coûts et d’autres enjeux liés au passage à la carte à puce avec
NIP;
• recherches et données supplémentaires sur le passage à la carte à puce avec NIP, provenant
de stations-services et d’supermarchés verticalement intégrés du Royaume-Uni ;
• entrevues menées auprès de détaillants du Royaume-Uni afin d’obtenir plus d’information
sur le passage à la carte à puce avec NIP : coûts, avantages et leçons apprises;
• entrevues menées auprès de spécialistes de l’industrie particulièrement impliqués dans le
passage à la carte à puce avec NIP1.
1
Ces personnes ont accepté d’être interviewées en comprenant que leurs commentaires ne leur seraient
pas spécifiquement attribués. Par conséquent, toute l’information tirée de ces entrevues est sous le
couvert de l’anonymat.
Groupe J.C. Williams
5
Les implications du passage à la carte à puce avec NIP
4.0
Situation actuelle
4.1
Marché canadien des cartes de crédit
Le marché canadien des cartes de crédit se caractérise par deux grandes sociétés de cartes : Visa
et MasterCard. Avec respectivement 59,6 % et 28,0 % des dépenses à la consommation par carte
de crédit, ces principaux joueurs détenaient 87,6 % du marché en 20047. Le Canada se classe au
deuxième rang en termes de dépenses par carte de crédit par habitant, les Canadiens ayant
dépensé en moyenne 5 658 $ US en 20048. Le Canada comptant 56,4 millions de cartes de crédit
Visa et MasterCard en 2005, les Canadiens ont en moyenne 2,6 cartes dans leur portefeuille9.
Au Canada, 625 817 points de vente acceptent des cartes de crédit10 et, selon les estimations des
spécialistes, 70 % utilisent des terminaux autonomes fournis par leur acquéreur, tandis que les
autres 30 % ont des systèmes intégrés11. L’acceptation de la carte Visa parmi les détaillants a
augmenté d’un point et demi de pourcentage pour atteindre 85,5 % en 2004, tandis que dans le
cas de MasterCard, elle a perdu un point de pourcentage pour se chiffrer à 79 %12.
4.2
Technologie de la bande magnétique
Les cartes de crédit canadiennes utilisent actuellement la technologie de la bande magnétique,
dont le format est établi par l’Organisation internationale de normalisation (ISO). Chaque carte
porte une bande qui contient des particules ferreuses dans une pellicule plastique. Ce qui
semble être une bande est en fait une série de trois rangées de données. Une carte de crédit
moyenne n’utilise en général que les deux premières qui, au contraire de la troisième, sont en
lecture seule.
Bien que les consommateurs puissent utiliser leur carte sans la présence de celle-ci, comme dans
le cas du commerce électronique ou des commandes par téléphone, la plupart des transactions
suivent le processus présenté à la Figure A.
Groupe J.C. Williams
6
Les implications du passage à la carte à puce avec NIP
4.3
La fraude par carte de crédit au Canada
La valeur annuelle des comptes de carte de crédit frauduleux qui sont radiés a connu une
croissance de 967,1 % entre 1981 et 200513. Pour les 12 mois se terminant en juin 2006, Visa
Canada signale des pertes imputables à la fraude de l’ordre de 146 millions de dollars US, soit
une augmentation de 20,4 % par rapport à la même période l’année précédente. De plus, 59,2 %
des débits compensatoires de cette période sont liés à la fraude, ce qui représente 48,4 millions
de dollars US14.
4.3.1 Types de fraude par carte de crédit
La fraude par carte de crédit peut être classée en six catégories.
a. Falsification (CF)
Production de fausses cartes de crédit à partir de renseignements acquis par écrémage.
L’écrémage consiste à copier l’information de la bande magnétique d’une carte en utilisant
un appareil légitime trafiqué ou un lecteur frauduleux, à l’insu du titulaire de carte.
b. Carte non reçue telle qu’émise (CNR)
Carte de crédit volée dans le courrier ou trafiquée avant d’être reçue par son titulaire
légitime.
c. Carte perdue ou volée (CP/CV)
Fraude découlant de la perte d’une carte, par accident ou à cause d’un vol.
d. Fraude sans présence de la carte (SPC)
Fraude survenant dans des cas où le marchand ne voit pas la carte de crédit. La forme la
plus fréquente de fraude SPC a lieu par des canaux directs de vente au détail, comme la
vente en ligne ou par catalogue.
e. Demande frauduleuse
Dépôt d’une demande de carte frauduleuse auprès d’un émetteur.
f. Autres
Prise de contrôle d’un compte, vol d’identité et autres types de fraude.
Soulignons que la technologie de la carte à puce avec NIP permet de réduire la fraude par
falsification, par CNR et par carte perdue ou volée, tandis que d’autres mesures sont utilisées
pour prévenir la fraude SPC, les demandes frauduleuses et les autres types de fraude.
Groupe J.C. Williams
7
Les implications du passage à la carte à puce avec NIP
4.3.2 Chiffres sur la fraude au Canada
En 2005, 244 457 cartes de crédit ont été utilisées frauduleusement et 1 253 781 cartes ont été
signalées perdues ou volées15. Pour les 12 mois se terminant en juin 2006, 59,2 % des débits
compensatoires imputés par Visa Canada aux détaillants sont liés à la fraude, ce qui représente
un coût de 48,4 millions de dollars US 16 pour les détaillants canadiens. Les ventes réglées par
cartes Visa et MasterCard ont augmenté de 211,1 % entre 1995 et 2005, et la valeur des comptes
de carte frauduleux qui ont été radiés a grimpé de 132,1 % pendant cette période17.
Les sociétés de cartes de crédit ne sont pas les seules touchées. La fraude par carte de débit
continue aussi d’augmenter. Elle s’est accrue de 60 % au cours des deux dernières années et
six titulaires de carte sur dix sont davantage conscients de la fraude. En 2005, 72 000 titulaires de
carte de débit en ont été victimes18. Ces statistiques saisissantes ont incité Interac, société
canadienne de cartes de débit, à annoncer son engagement envers la carte à puce avec NIP
en 2005 : tous les GAB seront conformes aux normes EMV® d’ici à 2012, suivis des systèmes de
point de vente d’ici à 2015.
En ce qui a trait à la fraude touchant les cartes Visa canadiennes pendant les 12 mois se
terminant en juin 2006, la falsification (CF) représente la part du lion : 73 millions de dollars US.
La fraude SPC se classe au deuxième rang, soit 39,2 millions de dollars US, tandis que la fraude
découlant de la perte ou du vol d’une carte s’élève à 24,8 millions de dollars US. La fraude par
CNR, les demandes frauduleuses et les autres types de fraude forment la portion restante, soit
respectivement 2,9 millions de dollars US, 3,2 millions de dollars US et 3,5 millions de
dollars US19. (Voir la Figure B.)
Groupe J.C. Williams
8
Les implications du passage à la carte à puce avec NIP
4.3.3
Mesures anti-fraude
Étant donné l’escalade de la fraude par carte, la plupart des sociétés de cartes ont pris de vastes
mesures pour améliorer la sécurité du système existant, soit la carte à bande magnétique avec
signature. Des caractéristiques, telles que les micro-caractères, les hologrammes et les éléments
ultraviolets, sont devenues des composantes courantes des cartes de crédit canadiennes.
Les mesures anti-fraude vont au-delà de la carte proprement dite, car les émetteurs et les
sociétés de cartes cherchent aussi à réduire la fraude SPC. Ils ont adopté une approche à
multiples niveaux pour contrer la fraude. Le Service de vérification d’adresse (SVA) fournit un
premier niveau de protection et peut être utilisé dans tous les canaux directs. En associant
l’adresse d’un client à celle du compte de la carte, le marchand peut vérifier s’il traite avec un
titulaire de carte légitime. Le CVV2, code à 3 chiffres imprimé sur la bande de signature de la
carte, constitue un autre niveau de prévention de la fraude. Ce mode d’authentification permet
au marchand qui accepte des commandes par téléphone et en ligne de s’assurer que le client est
en possession de la carte qu’il utilise. Un troisième niveau de sécurité contre la fraude SPC cible
les transactions en ligne et est assuré au moyen d’initiatives de vérification, telles que Vérifié
par Visa (VpV) et SecureCode de MasterCard. Ces programmes permettent aux titulaires de
carte inscrits d’authentifier leurs achats en ligne chez les détaillants participants à l’aide d’un
mot de passe unique qui n’est jamais révélé au marchand.
La Figure C illustre l’approche à multiples niveaux de Visa Canada pour prévenir les divers
types de fraude.
Groupe J.C. Williams
9
Les implications du passage à la carte à puce avec NIP
4.4
Responsabilité de la fraude au Canada
4.4.1 Structure de responsabilité existante
L’attribution de la responsabilité d’une transaction frauduleuse par carte de crédit est une
question complexe qui varie selon l’émetteur, la société de cartes et chaque situation. Dans la
structure existante, les émetteurs et les sociétés de cartes s’efforcent d’éviter que les titulaires de
carte assument cette responsabilité. Par conséquent, les titulaires canadiens d’une carte de crédit
jouissent d’une quasi-immunité en cas de fraude par carte de crédit. Par conséquent, le coût de
l’utilisation illégitime d’une carte de crédit retombe en général sur l’émetteur, l’acquéreur ou le
marchand.
À l’heure actuelle, les marchands assument ce coût sous la forme de débits compensatoires dans
diverses situations. Les plus courantes sont les suivantes :
a. acceptation d’une carte expirée ou non valide;
b. pas de réponse à une demande d’information;
c. transactions en double;
d. pas de copie papier.
Pendant les 12 mois se terminant en juin 2006, 59,2 % des débits compensatoires de Visa Canada
étaient liés à la fraude. Lorsque le marchand n’a aucune raison de soupçonner une fraude,
l’émetteur absorbe le coût de la transaction illégitime. C’est le cas de la plupart des fraudes par
falsification ou découlant d’une carte perdue ou volée, puisque le marchand suit normalement
le processus d’acceptation approprié et que le système actuel ne lui fournit pas les outils
supplémentaires nécessaires pour évaluer la légitimité de ce type de transaction.
4.4.2 Adoption mondiale du protocole EMV®
Le Canada n’est pas le seul pays à souffrir de l’escalade de la fraude. Les marchands, les
émetteurs, les acquéreurs et les sociétés de cartes du reste du monde sont de plus en plus
exposés à la fraude complexe qui est menée par des criminels opérant à l’échelle internationale.
La fraude par carte de crédit a atteint un demi-milliard de livres au Royaume-Uni, uniquement
en 200420. Ces pertes énormes ont donné lieu à la mise en œuvre à grande échelle de la
technologie EMV®, aussi appelée technologie de la carte à puce avec NIP. Une fraude étant
commise toutes les huit secondes21, les détaillants britanniques savaient qu’ils devaient agir
rapidement. Commençant à l’automne 2003, ils n’ont mis que deux ans pour remplacer
128 millions de cartes dotées de la technologie EMV® et, en août 2006, 99,8 % des transactions
par carte de paiement s’effectuaient au moyen d’un lecteur de carte à puce avec NIP22.
Groupe J.C. Williams
10
Les implications du passage à la carte à puce avec NIP
L’adoption de la technologie EMV® s’étend au-delà de l’Union européenne, car la fraude frappe
de plus en plus les différents marchés du globe. Le nombre de terminaux EMV® dans le monde
a augmenté, passant de 3,2 millions à 5,7 millions en 2005, tandis que le nombre de cartes EMV®
a grimpé de 52,7 % pour atteindre 223 millions au cours de cette période23.
Ne se laissant pas décourager par les défis de la technologie EMV®, les fraudeurs ont élargi leur
portée à l’échelle internationale et ciblent maintenant les marchés non conformes. En 2006,
l’Observatoire de la sécurité des cartes de paiement, organisme français, a signalé que 60 % de
la fraude par carte de paiement en France était le résultat de cartes utilisées à l’étranger ou de
cartes étrangères utilisées en France24. Cette tendance est une preuve solide du fait que la
technologie EMV® entraîne une migration de la fraude vers des environnements non conformes.
Partout dans le monde, les sociétés de cartes et les émetteurs reconnaissent ce fait et
poursuivent avec vigueur la mise en oeuvre de la technologie EMV®.
Figure D
Transfert de responsabilité
Carte
Lecteur
4.4.3 Modification de la structure de responsabilité
Janvier 2005 marque un tournant pour bon nombre de sociétés de cartes et d’émetteurs
européens, car l’avènement des cartes de crédit EMV® s’est traduit par un transfert de
responsabilité dans toute l’Union européenne. L’adoption à large échelle de cartes de
crédit EMV® conformes a permis aux marchands d’authentifier les titulaires de carte dans un
environnement en ligne ou hors ligne au moyen d’un NIP confidentiel. Le résultat de ce
changement sur le marché : les marchands avaient désormais un rôle central à jouer pour
réduire la falsification, la fraude par CNR et la fraude par carte perdue ou volée. Depuis
janvier 2005, la responsabilité des transactions frauduleuses qui auraient pu être empêchées au
moyen de la technologie EMV® incombe à la partie non conforme. Autrement dit, le lien le plus
faible de la chaîne EMV® absorbe le coût de la fraude. Un transfert de responsabilité similaire
sera mis en œuvre par Visa Canada à compter d’octobre 2010. La Figure D illustre la future
structure de responsabilité de Visa Canada sous la carte à puce avec NIP. Il importe de
souligner que la responsabilité n’est transférée à l’acquéreur ou au marchand que si la carte à
puce est utilisée dans un lecteur non conforme.
Responsabilité
Bande
Puce avec
NIP
Bande
Émetteur
Émetteur
Puce avec
NIP
Acquéreur/
Marchand
Émetteur
Source: VISA Canada
Groupe J.C. Williams
11
Les implications du passage à la carte à puce avec NIP
Le succès des cartes EMV® pour réduire la fraude au Royaume-Uni a motivé de nombreux pays
à mettre en oeuvre la technologie EMV®. L’Asie, l’Europe centrale, le Moyen-Orient et l’Afrique
(AECMOA) ont suivi l’exemple européen et ont transféré la responsabilité en 200525. Les
sociétés de cartes au Canada sont prêtes à mettre en place le protocole EMV® au cours des
quatre prochaines années. Les membres de Visa Canada ont déclaré leur engagement à doter de
la technologie EMV® la plupart des nouvelles cartes et des renouvellements, à compter
de 200726. Dans la foulée du déploiement à large échelle des cartes EMV®, Visa Canada mettra
en œuvre un transfert de responsabilité et, à compter d’octobre 2010, attribuera la responsabilité
des fraudes par carte perdue ou volée, par CNR et par falsification à la partie non conforme. Ce
transfert représente un changement important dans le marché des cartes de crédit au Canada, à
l’heure où les marchands, les émetteurs et les acquéreurs se préparent pour octobre 2010. Les
détaillants devront se conformer à la technologie EMV® pour éviter de s’exposer à d’autres
risques de fraude qui pourraient représenter 70 millions de dollars CA en débits compensatoires
annuels27.
Groupe J.C. Williams
12
Les implications du passage à la carte à puce avec NIP
5.0
Carte à puce avec NIP
5.1
Technologie de la carte à puce avec NIP
La technologie de la carte à puce, aussi appelée technologie de la carte intelligente, a été
développée en France dans les années 1970 et a été utilisée à large échelle pour la première fois
dans le réseau de téléphones publics du pays en 1983. Depuis, les progrès de la technologie des
processeurs et des circuits ont permis aux cartes à puce de se complexifier, un grand nombre
d’entre elles contenant aujourd’hui 100 fois plus d’information qu’une bande magnétique28.
Les cartes à puce sont préférées aux systèmes à bande magnétique, parce que leur niveau de
chiffrement est plus élevé de même que leur fonctionnalité hors ligne. La société Carte Bleue a
lancé les premières cartes de paiement à puce en 198529. Cette première génération de cartes à
puce en France utilisait la norme B0’ qui sera remplacée par la suite par la technologie EMV®. Il
s’agit d’un protocole universel développé par EMVCo®, consortium formé de JCB, de
MasterCard et de Visa. EMVCo® fixe des normes applicables aux cartes à puce, permettant de
communiquer avec les lecteurs et les logiciels, afin d’assurer l’acceptation internationale de cette
technologie.
Une carte à puce EMV® comporte quatre éléments : une unité centrale, une mémoire vive, une
mémoire morte et une mémoire morte programmable et effaçable électriquement. L’unité
centrale contrôle la fonctionnalité de la carte à puce et permet une souplesse accrue,
comparativement à la bande magnétique. La mémoire vive est une mémoire à accès direct qui
est réinscriptible et facilement accessible par l’ordinateur. La mémoire morte est une mémoire
en lecture seule qui contient en général le système d’exploitation et les applications de la carte à
puce. La mémoire morte programmable et effaçable électriquement renferme des données
programmables uniques30.
L’avènement des cartes à puce EMV® permet aux émetteurs d’utiliser des options de sécurité et
d’authentification beaucoup plus perfectionnées. La Figure E illustre les niveaux de
caractéristiques de sécurité utilisés par les cartes à puce EMV®, comparativement aux cartes à
bande magnétique traditionnelles.
Groupe J.C. Williams
13
Les implications du passage à la carte à puce avec NIP
5.2
Processus d’une transaction au moyen d’une carte à puce avec NIP
L’intégration de la technologie de la carte à puce et de l’authentification au moyen d’un NIP
permet aux marchands de cesser de se fier à la signature du client comme autorisation de
paiement et de profiter de la sécurité d’un mode de vérification électronique. Résultat : le
fardeau de la vérification incombe à l’émetteur, plutôt qu’au marchand. Les titulaires de carte
bénéficient aussi de ce nouveau processus, car leur carte demeure à leur vue et sous leur
contrôle tout au long de la transaction. La Figure F illustre le processus d’une transaction au
moyen d’une carte de crédit à puce avec NIP. Non seulement ce processus est-il plus sécuritaire
pour le marchand et le titulaire de carte, mais la réduction du nombre d’étapes se traduit aussi
par un traitement beaucoup plus rapide chez une variété de détaillants31.
Groupe J.C. Williams
14
Les implications du passage à la carte à puce avec NIP
6.0
Conversion à la carte à puce avec NIP
Les sociétés de cartes, les émetteurs, les acquéreurs, les marchands et les titulaires de carte ont
tous un rôle à jouer dans le processus de conversion. Le vaste soutien de tous les intervenants à
la carte à puce avec NIP est la pierre angulaire du succès du Royaume-Uni et a incité 96 % des
détaillants à recommander l’utilisation de la carte à puce avec NIP à d’autres détaillants32.
6.1
Les sociétés de cartes
La création de EMVCo® en 199933 reconnaissait clairement l’importance de normes universelles
entre les principales sociétés de cartes du monde. Dans le contexte canadien, Visa Canada,
MasterCard et Interac ont toutes déclaré leur engagement à mettre en œuvre le
protocole EMV® —Visa Canada en 2003, et Interac et MasterCard en 2005. Chaque société de
cartes a élaboré son propre échéancier. Visa Canada, MasterCard et Interac émettront des cartes
dès la fin de 2007. Visa Canada s’est aussi fixée comme objectif de doter d’ici à 2010 ses cartes et
ses systèmes de point de vente de la technologie EMV® sur une vaste échelle. Interac exécutera
sa première transaction en 2007 et aura converti ses GAB d’ici à 2012 ainsi que les systèmes de
point de vente, d’ici à 201534. En plus d’établir des normes EMV® et des échéanciers pour le
marché canadien, chaque société de cartes jouera un rôle de premier plan en informant les
intervenants tout au long du processus de conversion à la carte à puce avec NIP.
6.2
Les émetteurs
L’expérience du Royaume-Uni démontre clairement que l’émission en temps opportun des
cartes EMV® est à la base de l’acceptation réussie de cette technologie par les titulaires de carte
et les marchands. Le Canadien moyen a 2,6 cartes de crédit dans son portefeuille35, qui devront
être remplacées pour être conformes à la technologie EMV®. L’immense tâche qui consiste à
remplacer 56,4 millions36 de cartes de crédit Visa et MasterCard en circulation incombe
entièrement aux émetteurs canadiens. Bien que le marché soit composé de 23 principaux
émetteurs, il existe plus de 600 institutions au Canada qui participent aux sociétés de
cartes Visa, MasterCard et American Express37. Étant donné le nombre limité de cartes à puce en
circulation au Canada, les émetteurs devront faire un effort concerté pour respecter les objectifs
fixés par leurs sociétés de cartes.
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15
Les implications du passage à la carte à puce avec NIP
6.3
Les acquéreurs
Plus de 625 000 établissements commerciaux acceptent actuellement la carte Visa ou
MasterCard et chacun d’eux aura la tâche de se conformer à la technologie EMV® au cours des
45 prochains mois en préparation au transfert de responsabilité. En plus de modifier leurs
processus et leurs systèmes internes, les acquéreurs ont deux rôles à jouer pour soutenir les
marchands dans ce processus : la mise à niveau des logiciels et les tests d’acceptation. Les
grands détaillants possédant des systèmes de point de vente intégrés demanderont aux
acquéreurs de certifier la mise à niveau de leurs plates-formes, et ces derniers devront être en
mesure d’entreprendre ce processus rigoureux en temps opportun. La modification du matériel
informatique est une autre préoccupation pour les acquéreurs, car ils devront mettre à niveau
ou remplacer les terminaux qu’ils louent aux petits détaillants. Tous les acquéreurs canadiens
sont en train d’entreprendre des activités de certification 38. Le maintien de cette dynamique est
essentiel pour assurer un lancement en douceur de la carte à puce avec NIP au Canada.
6.4
Les détaillants
Même s’ils s’attendent au pire, la plupart des détaillants auront probablement peu de difficulté
à passer à la carte à puce avec NIP. Parmi les détaillants du Royaume-Uni, 71,6 % ont déclaré
que la conversion avait été facile, tandis que seulement 5,9 % n’ont éprouvé de la difficulté39.
Les marchands canadiens devront travailler en étroite collaboration avec leur acquéreur afin
d’assurer leur préparation au passage à la carte à puce avec NIP. Les détaillants possédant des
systèmes de point de vente intégrés auront besoin d’un test d’acceptation, tandis que les autres
détaillants pourront se fier sur leur acquéreur pour obtenir la mise à niveau du matériel
informatique. Dans chaque cas, les marchands devront intégrer les procédures applicables à la
carte à puce avec NIP à leurs programmes de formation réguliers. En vue de faciliter le passage
à la carte à puce avec NIP, Visa Canada permettra aux détaillants d’avoir recours à la
technologie de la bande magnétique pendant une période limitée. En février 2009, aucune
transaction effectuée au moyen d’une carte à puce ne sera traitée à partir d’une bande
magnétique dans un lecteur de carte à puce40. Ce délai de grâce fournira aux marchands la
souplesse voulue pour s’assurer que leurs processus, leur matériel informatique et leurs
employés sont prêts pour l’adoption généralisée de la carte à puce avec NIP.
Groupe J.C. Williams
16
Les implications du passage à la carte à puce avec NIP
6.5
Les titulaires de carte
Faire abstraction du rôle des titulaires de carte dans le passage à la carte à puce avec NIP
équivaudrait à ignorer l’élément central de ce transfert technologique. Comme 80 % des
titulaires d’une carte de crédit au Canada ont indiqué préférer la technologie de la carte à
puce41, il est manifeste que le transfert à la technologie EMV® est alimenté par les
consommateurs. L’enthousiasme des Canadiens envers la carte à puce avec NIP n’est pas
surprenant, étant donné leur utilisation de longue date du paiement direct par Interac. Les
Canadiens ont exécuté plus de transactions de débit par habitant que tout autre pays et ont
devancé le Royaume-Uni par 42,9 % en 200442. En 2005, le nombre de transactions de débit s’est
élevé à 3,1 milliards, 60 % des Canadiens ayant indiqué avoir utilisé le débit au cours de la
dernière semaine43.
Malgré la familiarité des titulaires de carte canadiens avec la technologie du NIP, certains
émetteurs et sociétés de cartes pourraient tenter de faciliter davantage le processus de
conversion en accordant un bref délai de grâce, pendant lequel le titulaire d’une carte à puce
avec NIP pourra utiliser sa signature comme mode d’authentification44. Ce délai de grâce,
associé à de vastes campagnes d’information ciblées, permettra aux titulaires de carte de
profiter d’une conversion sans heurts à la carte à puce avec NIP.
Groupe J.C. Williams
17
Les implications du passage à la carte à puce avec NIP
7.0
Les coûts et les avantages de la carte à puce avec NIP
Il est clair que le passage à la carte à puce avec NIP exigera un engagement important de la part
d’un grand nombre d’intervenants. Les enjeux sont élevés, et il est indéniable que les coûts et les
avantages de cette technologie méritent que l’on y porte sérieusement attention. La section
suivante expose les implications de la technologie de la carte à puce avec NIP que l’on prévoit
au Canada, d’après l’expérience des détaillants britanniques et des spécialistes du domaine. Les
coûts et les avantages présentés ci-après varient nettement selon l’importance et la situation de
chaque marchand. Afin de dresser un tableau le plus complet possible, la section 7.3 réunit ces
éléments dans un modèle commercial de trois scénarios de détaillant canadien.
7.1
Le coût de la carte à puce avec NIP
7.1.1 Conversion du matériel
L’une des distinctions les plus frappantes entre la carte de crédit à bande magnétique et la carte
à puce avec NIP est la façon dont la carte est utilisée au système de point de vente.
Contrairement au processus de balayage applicable à la carte traditionnelle, la carte à puce avec
NIP fonctionne à l’aide d’un appareil dans lequel le titulaire insère sa carte (voir la Figure G).
Cette nouvelle interface nécessitera le remplacement du matériel non conforme, à un coût
évalué à 200 $ CA l’unité.
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18
Les implications du passage à la carte à puce avec NIP
Les détaillants dotés de systèmes de point de vente intégrés devront absorber le coût de la
conversion de ce matériel et devraient être au courant des exigences techniques de leur
acquéreur. Ils doivent demander à leur fournisseur une preuve de conformité de tout le
matériel avant d’entreprendre l’importante tâche de passer à la technologie EMV®. Dans le cas
des détaillants qui louent du matériel auprès de leur acquéreur, les coûts seront minimes, car
l’acquéreur se chargera de la responsabilité d’offrir des appareils au point de vente conformes
aux exigences EMV®. Selon des sources de l’industrie, le coût de ce matériel pour les détaillants
devrait être minime et, en général, absorbé par la majoration des frais de location à laquelle les
détaillants font face, en général, lorsqu’ils remplacent leur matériel45.
Étant donné que la plupart des marchands possèdent des systèmes de point de vente non
intégrés, on s’attend à qu’une vaste proportion de détaillants n’aient pas à faire de dépenses
importantes en immobilisations pour acquérir du matériel conforme à la technologie EMV®. Les
détaillants qui devront engager des frais pour remplacer le matériel pourraient être en mesure
de le faire dans le cadre du renouvellement naturel de leur infrastructure de point de vente. De
plus, les détaillants qui possèdent des systèmes de point de vente intégrés sont, en général, de
plus grande taille et en meilleure position pour bénéficier des économies d’échelle et de
l’efficacité accrue que permet la technologie de la carte à puce avec NIP.
7.1.2 Conversion des logiciels
Les petits marchands qui ont recours à des terminaux de crédit autonomes n’auront pas à
mettre à niveau et à certifier leurs logiciels de point de vente; leur acquéreur gérera cette
responsabilité en leur nom. Par contre, les grands détaillants qui utilisent des systèmes intégrés
devront s’assurer que leurs systèmes de point de vente peuvent accueillir la technologie EMV®.
La conversion des logiciels de point de vente intégrés impliquent deux coûts : la mise à niveau
des logiciels existants et la certification des nouveaux systèmes. D’après des sources de
l’industrie, le coût de la mise à niveau des solutions informatiques existantes d’un détaillant
sera probablement minime et est souvent inclus dans son entente standard d’entretien. Dans le
cas où une mise à niveau serait nécessaire, les spécialistes estiment que le coût s’établirait entre
20 000 $ et 35 000 $ CA46.
Les détaillants qui possèdent leurs propres solutions informatiques intégrées de point de vente
devront développer leur conformité à la technologie EMV® en fonction de leur cadre existant.
Au Royaume-Uni, Tesco a estimé que le coût de la mise à niveau de ses logiciels a atteint
1,5 million de livres sterling47. Bien qu’il s’agisse des prévisions de coûts de conversion des
logiciels les plus élevées, il est indéniable que les utilisateurs ayant leurs propres solutions
informatiques de point de vente devront faire des investissements importants pour mettre à
niveau leurs systèmes.
Groupe J.C. Williams
19
Les implications du passage à la carte à puce avec NIP
Le second coût de la conversion - la certification - est un peu plus considérable. Les acquéreurs
canadiens s’engagent dans un processus exhaustif de tests d’acceptation qui implique des
centaines d’essais effectués par du personnel spécialisé. Ces normes rigoureuses sont
essentielles pour maintenir la confiance du public envers l’intégrité de ces systèmes, mais elles
se traduisent par un coût important. D’après un spécialiste de l’industrie, la certification devrait
se chiffrer entre 75 000 $ et 100 000 $ CA48. Bien que ce coût soit prohibitif pour un petit
détaillant, les plus grands détaillants - qui constituent la majorité des utilisateurs de systèmes
de point de vente intégrés - devraient être en mesure de l’amortir sur de nombreux points de
vente et un volume de ventes plus élevé.
7.1.3 Mise en oeuvre
En plus des coûts associés à la mise à niveau des logiciels, les détaillants intégrés feront
probablement face à un coût de mise en œuvre de la technologie EMV®. Cette dépense est liée à
la création d’une équipe de projet pour surveiller le déploiement des appareils et des logiciels
applicables à la carte à puce avec NIP. Il y aura aussi un coût lié au soutien informatique requis
pour rendre chaque terminal de point de vente conforme à la technologie EMV®.
7.1.4 Migration de la fraude
La mise en œuvre à grande échelle de la conformité à la technologie EMV® entraînera
probablement une chute importante de la fraude par carte de crédit. Au Royaume-Uni, par
exemple, on a constaté une diminution de 65,4 millions de livres sterling, uniquement
entre 2004 et 200549. Naturellement, le fait de dissuader les fraudeurs dans un secteur du
marché comporte le risque inévitable d’une migration de la fraude vers d’autres avenues. La
menace d’une augmentation de la fraude par chèque au Royaume-Uni a favorisé la mise en
œuvre de l’authentification des cheques, conjointement avec la conversion à la
technologie EMV50. En fait, le Royaume-Uni a connu une diminution de 10,4 % de la fraude par
chèque entre 2003 et 200551. De plus, les Canadiens ont utilisé 34,1 % moins de chèques que le
Royaume-Uni en 2004 et continuent de délaisser ce mode de paiement, le montant de ces
transactions ayant chûté de 25,2 % en 2003 et de 7,9 % en 200452. Résultat : la migration de la
fraude vers les chèques n’est pas un problème majeur dans le contexte canadien.
La migration vers la fraude SPC et par CNR est une préoccupation plus réaliste dont on doit
tenir compte pendant la conversion à la technologie EMV® au Canada. Malgré une diminution
de 13 % de l’ensemble de la fraude, le Royaume-Uni a constaté une hausse de 21,5 % de la
fraude SPC entre 2004 et 2005. Cette augmentation tient au fait que plus de consommateurs
achètent en ligne et qu’un plus grand nombre de fraudeurs se rendent compte que la
technologie EMV® leur coupe d’autres avenues pour commettre leurs méfaits. La fraude par
CNR a aussi connu une augmentation de 61,5 % entre 2003 et 2004, les fraudeurs ayant profité
des millions de cartes conformes à la technologie EMV® qui ont été postées pendant cette
Groupe J.C. Williams
20
Les implications du passage à la carte à puce avec NIP
période. Ce bref pic de la fraude par CNR s’est révélé temporaire, les chiffres de 2005 étant
revenus sous le niveau de 2003.
Malgré l’augmentation prévue de la fraude SPC et par CNR, les détaillants canadiens peuvent
être assurés que leur conformité à la technologie EMV® les protégera de toute responsabilité.
Par conséquent, seuls les marchands non conformes feront face aux implications d’une
migration de la fraude.
7.1.5 Formation
Les détaillants savent bien que tout changement de technologie exige que les employés
reçoivent de la formation. Bon nombre d’entreprises britanniques ont craint le pire au moment
de lancer la carte à puce avec NIP. Elles furent agréablement surprises de constater que leur
personnel était à l’aise avec la nouvelle technologie après seulement 15 minutes de formation et
le traitement de trois transactions par carte à puce avec NIP par quart de travail53. De plus,
93,7 % des détaillants ont déclaré que leur personnel se sentait assez confiant ou très confiant de
se servir de la carte à puce avec NIP, tandis que 81 % estimaient qu’il était plus facile de
l’utiliser que la carte à bande magnétique54. Les détaillants ont aussi indiqué que la formation
liée à la carte à puce avec NIP s’était facilement intégrée à leurs programmes de
perfectionnement réguliers et ont souligné que la facilité avec laquelle le personnel a acquis
cette compétence n’était pas liée à leur âge55.
On s’attend à ce que les marchands canadiens bénéficient d’une transition encore plus facile,
étant donné que le marché utilise de longue date des claviers d’identification personnelle dans
le cas des achats par paiement direct Interac. Alors que les consommateurs et les employés du
Royaume-Uni n’avaient jusqu’alors utilisé l’authentification avec NIP qu’aux guichets
automatiques bancaires, les Canadiens sont déjà à l’aise d’employer le NIP dans les magasins.
Par conséquent, les marchands canadiens peuvent s’attendre à ce que la formation à la
technologie EMV® ne prenne pas plus de 10 minutes par employé. De plus, les coûts salariaux
supplémentaires seront négligeables, puisque toute la formation nécessaire peut être intégrée
aux programmes de perfectionnement réguliers.
7.2
Les avantages de la carte à puce avec NIP
7.2.1 Amélioration de la rapidité des transactions
Comme il est mentionné précédemment, les transactions par carte de crédit à puce avec NIP
suivront un processus différent de celui des achats au moyen de la traditionnelle carte à bande
magnétique (voir la Figure H). Les détaillants du Royaume-Uni ont fait état d’une amélioration
considérable de la rapidité des transactions en raison du processus plus court. Une étude a
révélé une diminution moyenne de 7,4 secondes du temps requis par transaction56.
Groupe J.C. Williams
21
Les implications du passage à la carte à puce avec NIP
Étant donné que les consommateurs du Royaume-Uni n’étaient pas familiers avec la
technologie du NIP au point de vente, il est raisonnable de s’attendre à une efficacité accrue sur
le marché canadien. Une étude a révélé que les transactions avec NIP étaient plus rapides, dans
une proportion de 15 %, que les ventes avec signature57. Cette augmentation de l’efficacité
pourrait se traduire par une importante économie de coût pour les détaillants, surtout dans le
cas de ceux qui ont un volume élevé de transactions à leurs terminaux de point de vente.
7.2.2
Réduction des débits compensatoires
Les marchands peuvent s’attendre à une réduction des débits compensatoires à la suite de la
mise en œuvre de la technologie EMV®. En plus des éléments reliés à la fraude susmentionnée,
les détaillants sont aussi exposés aux débits compensatoires découlant d’erreurs humaines qui
peuvent être évitées au moyen de la carte à puce avec NIP. Selon un spécialiste de l’industrie, la
réduction des débits compensatoires qui découlera de la conformité à la technologie EMV® sera
égale à 0,02 % du total des ventes par carte de crédit58. À l’évidence, cette écononomie pourrait
se révéler importante pour les marchands canadiens, surtout les grands détaillants.
7.2.3
Amélioration de la perception des consommateurs
À l’heure où Visa Canada signale que la fraude a augmenté de 20,4 % au cours des 12 mois se
terminant en juin 200659, on comprend facilement pourquoi moins de la moitié des
consommateurs canadiens font confiance à la capacité des détaillants d’assurer la sécurité de
leurs paiements et de leurs données personnelles60. Les détaillants ont déjà commencé à
ressentir le changement d’opinion des consommateurs, 80 % des titulaires canadiens d’une carte
de crédit préférant la technologie de la carte à puce à la bande magnétique61.
La mise en œuvre de la technologie EMV® sera essentielle à toute stratégie des détaillants
canadiens visant à contrer l’opinion défavorable associée à l’augmentation de la fraude. En
évitant que leurs clients aient à renoncer au contrôle de leur carte, les détaillants rassureront les
52 % de Canadiens qui craignent que leurs données personnelles soient interceptées au point de
vente62. Les 58 % de Canadiens préoccupés par la sécurité des renseignements de leur carte qui
Groupe J.C. Williams
22
Les implications du passage à la carte à puce avec NIP
sont stockés dans des bases de données63 seront également rassurés par le fait qu’aucune
signature électronique ne sera saisie au point de vente.
Étant donné que le tiers des Canadiens croient que la responsabilité de la sécurité de leur carte
de crédit incombe en partie aux détaillants64, il est évident que la mise en œuvre de la
technologie EMV® peut être un élément central pour favoriser la confiance et la fidélité des
consommateurs. La carte à puce avec NIP fournira aux marchands un moyen efficace de
rassurer leurs clients quant à l’importance qu’ils accordent à leur sécurité et de mériter leur
confiance à l’aide d’une solide infrastructure au point de vente.
7.2.4 Réduction de la fraude
La technologie de la carte à puce avec NIP a prouvé qu’elle réduit considérablement la fraude
par CNR, par carte perdue ou volée et par falsification, grâce à l’authentification au moyen du
NIP et en rendant la reproduction de la carte pratiquement impossible. À la suite du lancement
à grande échelle de la technologie de la carte à puce avec NIP, le Royaume-Uni a constaté que la
fraude dans ces trois secteurs a chûté de 28,8 %, ce qui représente 91,3 millions de livres
sterling. La fraude par falsification et par carte perdue ou volée est tombée à un niveau sans
précédent depuis les années 1990. Il s’agissait d’un changement radical des tendances
existantes, puisque ces mêmes types de fraude avaient quasi triplé depuis 199665.
Visa Canada a signalé une augmentation de 62,4 % de la fraude par CNR, par carte perdue ou
volée et par falsification au cours des 24 mois se terminant en juin 200666. Une croissance aussi
surprenante indique clairement que la technologie EMV® est extrêmement nécessaire pour
contrer l’escalade de la fraude au Canada. À en juger par l’expérience du Royaume-Uni, le
Canada pourrait s’attendre à une réduction de la fraude par carte Visa, de l’ordre de 29 millions
de dollars canadiens, grâce au lancement de la technologie EMV®.
7.2.5 Optimisation des processus
Les détaillants du Royaume-Uni ont profité d’un avantage imprévu qui découle de leur
conversion à la technologie EMV® : l’optimisation des processus. L’un d’eux a commencé son
transfert à la technologie EMV® par dix plates-formes distinctes dont les fonctions
administratives étaient inutilement compliquées. Au cours de la mise en œuvre du nouveau
matériel et des nouvelles procédures EMV®, l’entreprise a été en mesure de rationaliser ses
systèmes d’exploitation et de réduire à deux le nombre de ses plates-formes. Résultat : un gain
remarquable en efficacité et une amélioration durable de ses opérations67.
Un autre détaillant a fait des commentaires sur les avantages que comporte un processus
d’autorisation électronique. Étant donné que son personnel était en grande partie composé de
jeunes employés travaillant à temps partiel, ceux-ci furent grandement soulagés de pouvoir se
fier à une procédure plus automatisée. En confiant la responsabilité de l’autorisation des cartes
Groupe J.C. Williams
23
Les implications du passage à la carte à puce avec NIP
à un système électronique, l’entreprise a été en mesure d’éliminer les risques associés à l’erreur
humaine au cours de la vérification de la signature68.
Quelle que soit la forme qu’elle prend, l’optimisation des processus s’est révélée être un
avantage imprévu de la mise en œuvre de la technologie EMV®.
7.2.6 Réduction des fournitures des magasins
Le processus associé aux transactions par carte de crédit à bande magnétique avec signature
nécessite l’utilisation de reçus en double. Le passage à la carte à puce avec NIP permettrait aux
détaillants de profiter d’économies importantes en fournitures papier. Bien que ce type de
réduction des coûts puisse sembler banal à première vue, un détaillant du Royaume-Uni a fait
état d’économies annuelles de l’ordre de 150 000 à 200 000 livres sterling69.
7.2.7 Réduction des coûts d’administration des demandes de renseignements
Les processus d’administration des demandes de renseignements constituent un fardeau
important pour les détaillants qui acceptent les paiements par carte de crédit. Les grands
détaillants peuvent constater que les coûts associés à ces processus se chiffrent par millions. Un
marchand du Royaume-Uni a estimé que 0,14 % des transactions ont donné lieu à une demande
de renseignements, dont le coût de chacune a été estimé à entre 12 et 13 livres sterling.
La technologie de la carte à puce avec NIP peut se traduire par d’énormes économies en termes
de coûts d’administration des demandes de renseignements. Premièrement, la réduction de la
fraude, attribuable à la technologie EMV®, entraînera une diminution importante des demandes
de renseignements, puisqu’un nombre moins élevé de transactions frauduleuses nécessiteront
une enquête. De plus, la technologie de la carte à puce avec NIP élimine la trace papier associée
aux traditionnels paiements par carte à bande magnétique avec signature. Par conséquent,
presque tous les coûts liés au traitement d’une demande de renseignements seraient éliminés.
Les économies que permet la technologie EMV® dans le cas des demandes de renseignements
pourraient atteindre les six chiffres chez les plus grands détaillants du Canada.
7.2.8 Les cartes à multiples applications
L’unité centrale intégrée à chaque carte à puce avec NIP confère non seulement aux détaillants
une plus grande sécurité, mais elle permet aussi une foule de possibilités en termes
d’applications de pointe. Gartner|G2 prédit que les grands supermarchés du Royaume-Uni
seront les premiers à allier la technologie EMV® à des programmes de fidélisation novateurs70.
L’intégration de programmes de fidélisation de pointe aux cartes de paiement existantes offre
aux détaillants la possibilité d’acquérir une part de marché, tout en renforçant leur marque.
L’intégration des cartes de paiement comporte aussi des avantages. Une source de l’industrie a
indiqué que le passage à la technologie EMV® pourrait donner lieu à l’intégration du crédit et
Groupe J.C. Williams
24
Les implications du passage à la carte à puce avec NIP
du débit en une seule carte, bien que cette situation soit peu probable à court terme71.
L’intégration des cartes de paiement permettrait d’assurer que ces modes de paiement
demeurent le premier choix des consommateurs, ce qui augmenterait l’utilisation des cartes de
crédit et de débit. Cette augmentation permettrait de diminuer les coûts de manutention de
l’argent, de réduire au minimum la nécessité d’accepter des chèques coûteux et de générer des
ventes supplémentaires pour les détaillants, leurs clients ayant davantage recours au crédit à la
consommation.
7.2.9 Interopérabilité mondiale
Au fur et à mesure que l’Asie, l’Amérique latine et l’Union européenne se conformeront à la
technologie EMV®, un plus grand nombre de consommateurs étrangers magasinant au Canada
seront titulaires d’une carte à puce avec NIP. Le fait de veiller à ce que les Canadiens possèdent
la technologie EMV® facilitera non seulement leurs voyages à l’étranger, mais assurera aussi
que les titulaires étrangers se sentent en sécurité au moment d’utiliser leurs cartes au Canada.
Étant donné que les titulaires d’une carte Visa internationaux dépensent 58 % de plus par
transaction au Canada que les titulaires canadiens72, il existe des avantages évidents à fournir à
ces consommateurs une expérience sécuritaire et pratique. La technologie EMV® permettra aux
détaillants canadiens d’augmenter leurs ventes parmi le nombre croissant des titulaires de carte
à puce avec NIP dans le monde.
7.3
Analyse coûts-avantages
Pour la vaste majorité des détaillants qui louent leurs terminaux de paiement, les coûts seront
minimes. Ils récolteront donc les avantages de la carte à puce avec NIP en quelques mois. Les
détaillants qui possèdent des systèmes de point de vente intégrés peuvent réaliser un
rendement du capital investi en 21 à 35 mois.
Les figures suivantes font état d’une analyse coûts-avantages reposant sur trois scénarios
hypothétiques de commerce de détail dans un environnement de carte à puce avec NIP à
maturité. Même si ce modèle variera selon la vitesse à laquelle la carte à puce avec NIP sera
adoptée d’ici à 2010, l’orientation générale demeure pertinente pour évaluer les coûts et les
avantages pour les détaillants canadiens. La Figure I établit le profil de chaque scénario pris en
considération : un petit détaillant spécialisé (25 magasins), un détaillant national spécialisé
(300 magasins) et un détaillant à grande surface (400 magasins)73.
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25
Les implications du passage à la carte à puce avec NIP
Figure I : Profil du détaillant
Petit détaillant
spécialisé
25
Détaillant
spécialisé national
300
Détaillant à
grande surface
400
450 000 $
1 500 000 $
18 000 000 $
Montant de la transaction moyenne
30 $
50 $
100 $
Pourcentage des ventes par carte de
crédit
35 %
40 %
45 %
5
12
120
Autonome
Intégré
Intégré
1
3
12
Nombre de magasins
Revenu annuel par magasin
Employés par magasin
Type de système de terminaux de
crédit
Terminaux de point de vente par
magasin
La Figure J illustre les coûts de mise en oeuvre de la carte à puce avec NIP pour chaque scénario.
Le petit détaillant spécialisé devrait s’attendre à des coûts d’environ 1 000 $ CA, tandis que le
détaillant national possédant un système de point de vente intégré devrait essuyer des coûts
d’environ 510 000 $ CA. Les détaillants à grande surface possédant leurs propres systèmes de
point de vente intégrés doivent envisager un investissement initial plus élevé, soit de l’ordre de
3 250 000 $ CA.
Figure J : Coûts de la carte à puce avec NIP
Petit détaillant
spécialisé
Conversion du matériel74
0$
Détaillant
spécialisé national
180 000 $
Détaillant à
grande surface
960 000 $
Certification et mise à niveau des
logiciels
0$
115 000 $
1 500 000 $
Coût de mise en oeuvre75
0$
210 000 $
720 000 $
Majoration des frais de location
annuels76
600 $
0$
0$
Coûts de formation77
188 $
5 400 $
72 000 $
Total
788 $
510 400 $
3 252 000 $
La Figure K quantifie les avantages annuels d’après les résultats du lancement au Royaume-Uni.
Le petit détaillant devrait s’attendre à épargner plus de 5 500 $, tandis que le détaillant national
pourrait prévoir une économie de près de 175 000 $. Le détaillant à grande surface pourrait
constater une réduction des coûts de près de 1 850 000 $ CA par année.
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26
Les implications du passage à la carte à puce avec NIP
Figure K : Avantages de la carte à puce avec NIP
Petit détaillant
spécialisé
Amélioration de la rapidité des
Détaillant
spécialisé national
Détaillant à
grande surface
2 428 $
66 600 $
599 400 $
2 136 $
58 590 $
527 310 $
Réduction des débits compensatoires81
788 $
36 000 $
648 000 $
Réduction des fournitures82
375 $
13 500 $
72 000 $
5 727 $
174 690 $
1 846 710 $
transactions78
Réduction des coûts des demandes de
renseignements79,80
Total
Enfin, la Figure L fait état de l’investissement total et de la période de récupération applicables à
la technologie de la carte à puce avec NIP. À l’évidence, les dépenses sont minimes dans le cas
du petit détaillant, lequel peut s’attendre à une réduction de coût annuelle nette de 5 127 $ CA.
Le détaillant national pourrait connaître une dépense en capital de 510 400 $ CA; cependant, la
réduction annuelle des coûts lui permet de recouvrer son investissement en seulement 35 mois.
Enfin, le détaillant à grande surface pourrait recouvrer son investissement initial de
3 252 000 $ CA en 21 mois, grâce à des économies annuelles de 1 846 710 $ CA.
Figure L : Résumé du modèle d’investissement de la carte à puce avec NIP
Petit détaillant
Détaillant spécialisé
Détaillant à grande
spécialisé
national
surface
Hausse des coûts annuels
600 $
0$
0$
Baisse des coûts annuels
5 727 $
174 690 $
1 846 710 $
Impact net sur les coûts
- 5 127 $
- 174 690 $
- 1 846 710 $
188 $
510 400 $
3 252 000 $
<1
35
21
annuels
Investissement initial
RCI (mois)
Comme il est mentionné précédemment, ces scénarios s’appliquent à un environnement de
carte à puce avec NIP à maturité. Tant la vitesse d’adoption de la carte à puce avec NIP d’ici
à 2010 que la situation unique de chaque détaillant influeront sur les résultats réels. Quoi qu’il
en soit, les tendances de ce modèle demeurent très utiles pour prévoir les implications du
passage à la carte à puce avec NIP pour les détaillants.
Groupe J.C. Williams
27
Les implications du passage à la carte à puce avec NIP
8.0
Études de cas
Afin d’examiner l’impact de la technologie de la carte à puce avec NIP, le groupe J.C. Williams a
recueilli des données auprès de détaillants du Royaume-Uni et a interviewé des dirigeants de
grands détaillants qui ont réussi le passage à la nouvelle plate-forme. Les études de cas qui
suivent présentent un aperçu des coûts et des avantages de cette nouvelle technologie.
8.1
Les supermarchés
Tesco s’est engagée dans le passage à la carte à puce avec NIP. Ce géant du commerce de détail
traite quotidiennement environ 1,7 million de transactions et Tesco représente 6 % de toutes les
transactions par carte de crédit au Royaume-Uni. Tesco fut l’un des premiers détaillants à
adopter la carte à puce avec NIP, car elle essuyait déjà annuellement des débits compensatoires
d’un million de livres sterling provenant des sociétés de carte de crédit. Avec le transfert
imminent de responsabilité, on pouvait s’attendre à ce que ce chiffre passe à cinq millions de
livres sterling83.
8.1.1 L’analyse de rentabilité
Nick Mourant, trésorier du groupe Tesco, explique que les coûts en capital comprenaient le
matériel informatique de 23 000 terminaux de point de vente et la mise à niveau des logiciels. La
dépense totale en capital totale était estimée à neuf millions de livres sterling. Cependant, les
avantages prévus équivalaient à ce montant au cours de la première année, à savoir une
amélioration du temps de transaction — représentant une économie de trois millions de livres
sterling par année. De plus, la réduction des fournitures, par exemple les reçus aux fins de
signature par le client, a été estimée à cinq millions de livres sterling84. Enfin, le transfert de
responsabilité prévu de cinq millions de livres sterling a facilité la prise de cette décision par
Mourant et son équipe.
8.1.2 Le cas des supermarchés au Canada
L’analyse de rentabilité dans le cas des supermarchés du Canada est similaire. Les détaillants
peuvent s’attendre à des coûts en capital associés à la mise à niveau des logiciels et du matériel
informatique. Les coûts varieront considérablement selon la plate-forme de point de vente
(terminaux intégrés versus terminaux autonomes).
Les avantages prévus reflètent ceux que Tesco a réalisés. L’amélioration du temps de
transaction se traduit par des transactions plus rapides, un plus grand nombre de ventes et, en
bout de ligne, une meilleure expérience pour le client — défi qui se pose aux épiciers depuis des
années. De plus, les supermarchés qui désirent installer des caisses libre-service pourront le
faire de façon plus sécuritaire au moyen de la technologie de la carte à puce avec NIP. Voilà qui
facilite d’autres options de point de vente, comme les kiosques et les systèmes de point de vente
Groupe J.C. Williams
28
Les implications du passage à la carte à puce avec NIP
mobiles qui permettent aux détaillants de mettre en place des caisses temporaires pour tenir
compte d’événements spéciaux ou d’un volume élevé.
La fraude croissante dans ce secteur et le transfert de responsabilité imminent au Canada sont
tout aussi impérieux que dans le cas de Tesco au Royaume-Uni. Au cours des 12 mois se
terminant en février 2006, la fraude au Canada a augmenté de 31 % dans le secteur des
supermarchés et a atteint quatre millions de dollars US. La carte à puce avec NIP permettrait
d’éliminer 37 % de cette fraude. De plus, les débits compensatoires se sont accrus de 36 % et, au
cours des 12 mois se terminant en mars 2006, 84 % des débits compensatoires étaient liés à la
fraude85.
8.2
Le secteur pétrolier
La société Shell U.K. a démarré son projet de conformité EMV® en avril 2003 dans l’objectif
d’avoir converti toutes ses stations à la nouvelle technologie en décembre 2004. Shell a été la
première société pétrolière à passer à la carte à puce avec NIP. Pendant la phase de
planification, elle a participé au très publicisé test Northampton à l’été 2003. Ce test a permis à
Shell de mieux comprendre comment s’effectuait étape par étape la conversion. L’entreprise a
débuté le lancement de la nouvelle technologie à l’automne 2004 et a respecté son échéance de
janvier 2005.
8.2.1 L’analyse de rentabilité
Peter Chapple86 de Shell U.K. explique que le modèle des stations-services au Royaume-Uni
était, à ce moment-là, très différent des commerces du Canada. Les clients devaient payer un
employé pour obtenir de l’essence à la pompe ou des services en magasin. Il souligne que la
conversion a été coûteuse à cause de la mise à niveau des pompes. À l’époque, Shell U.K.
n’avait pas de terminaux de paiement extérieurs (TPE) et le coût élevé de la conversion
découlait de l’installation de ces nouveaux systèmes. Shell souligne que la technologie EMV® et
la sécurité qu’elle procure furent essentielles à leur passage à ce nouveau modèle.
Shell a réalisé un rendement du capital investi en moins d’un an en misant sur plusieurs des
avantages de la carte à puce avec NIP, dont l’installation de TPE, des économies en fournitures
de magasin et une réduction des débits compensatoires.
Enfin, il importe de souligner que la presse a grandement fait état d’une fraude détectée après
que Shell eut lancé la technologie EMV®. Peter Chapple explique que cette fraude n’a pas
compromis le programme de carte à puce avec NIP, mais qu’il a plutôt permis de déceler une
lacune dans le processus bancaire et le processus de certification. Résultat : un renforcement des
normes et des appareils EMV® afin d’assurer l’intégrité des mesures inviolables qui invalident
tous les terminaux douteux.
Groupe J.C. Williams
29
Les implications du passage à la carte à puce avec NIP
8.2.2 Le cas des stations-services au Canada
Le cas des sociétés pétrolières du Canada diffère considérablement. Les stations-services avec
TPE font partie du mode de vie des Canadiens depuis des années. Les sociétés pétrolières du
Canada bénéficient déjà d’un grand nombre des avantages que Shell U.K. a réalisés. Cependant,
la fraude aux stations-services continue de croître, surtout aux TPE. Au cours de la période de
juin 2005–2006, la fraude dans ce secteur a augmenté de 62 %, totalisant plus de 12 millions de
dollars US. La mise en œuvre de la carte à puce avec NIP permettrait d’éliminer 66 % de cette
fraude. Comme il fallait s’y attendre, le type de fraude aux TPE qui pourrait être évitée au
moyen de la carte à puce avec NIP a augmenté de 91 %87.
8.3
Leçons apprises
Les leçons tirées de chacun de ces détaillants du Royaume-Uni sont inestimables. La liste qui
suit souligne certains domaines où les détaillants canadiens devraient faire preuve de
prudence :
• prévoir des échéanciers réalistes - en général, les échelles de temps ont été sous-évaluées;
• se préparer pour l’écart des savoirs et se tenir informés des nouvelles technologies;
• établir des procédures à l’avance en vue des nouveaux processus;
• commander tôt le matériel et autre équipement requis;
• s’assurer d’effectuer suffisamment de tests;
• penser à long terme ; quels sont les besoins et les exigences en matière de point de vente à
long terme? - éviter l’encombrement à la caisse et se procurer du matériel tenant compte des
besoins futurs;
• s’assurer que les fournisseurs et les vendeurs sont à jour et demeurent conformes;
• la collaboration avec les acquéreurs, les fournisseurs et les vendeurs est impérative;
• comprendre que la fraude peut passer à d’autres canaux de l’entreprise.
Groupe J.C. Williams
30
Les implications du passage à la carte à puce avec NIP
9.0
Conclusions
La technologie de la carte à puce avec NIP est à notre porte. Visa, MasterCard et Interac ont
toutes annoncé leurs plans de mise en oeuvre de la technologie de la carte à puce avec NIP. La
fraude est un problème qui, loin de disparaître, poursuit son escalade chaque année. De
nouvelles fraudes plus complexes font les manchettes, suscitant de la crainte et de l’anxiété chez
les clients qui ont recours aux cartes de crédit.
Dans le commerce du détail, le client a la priorité. Il a clairement indiqué qu’il voulait la carte à
puce avec NIP. De plus, les détaillants qui ne profitent pas du passage à cette technologie
risquent de ternir leurs marques. Les clients perdront confiance et pourraient se tourner vers un
concurrent ayant adopté la carte à puce avec NIP.
Les détaillants du Royaume-Uni examinés précédemment dans ce rapport ont recouvré en
un an leur investissement dans la mise en œuvre de la technologie de la carte à puce avec NIP.
Les détaillants canadiens peuvent s’attendre à un rendement du capital investi en 21 à 35 mois
dans le cas des systèmes intégrés, suivi d’économies considérables. Les coûts des détaillants qui
louent des terminaux de paiement seront minimes. Ils récolteront rapidement les nombreux
avantages de cette nouvelle technologie.
De plus, la migration au Royaume-Uni a eu lieu sur une très courte période : moins de
deux ans. Visa Canada a fourni aux détaillants canadiens un avis de six ans, leur laissant ainsi le
temps de convertir leur matériel par attrition naturelle, tout en leur permettant de répartir les
coûts sur une plus longue période. En outre, ce plus long délai leur permet de se concentrer sur
les initiatives essentielles, à l’aide d’une équipe de projet, pour assurer la mise en œuvre du
passage à la carte à puce avec NIP d’ici à octobre 2010.
Certes, de nombreux marchands connaîtront des coûts en capital associés au passage à la carte à
puce avec NIP. Cependant, les avantages à long terme et les gains d’efficacité l’emportent sur
les risques du statu quo. En bout de ligne, il est manifeste que la carte à puce avec NIP est la
bonne stratégie et que les détaillants qui attendent risquent le coût élevé associé à la fraude et à
la perte de clients.
Groupe J.C. Williams
31
Annexes
Annexe A : Glossaire
Acquéreur
Banque ou autre institution financière qui a une entente contractuelle avec un marchand et qui
traite des transactions de débit et de crédit en échange de frais.
Carte à puce
Carte de plastique dont la surface est dotée d’un circuit intégré dans une mince micropuce.
Débit compensatoire
Transaction qu’un émetteur retourne à un marchand par l’entremise de l’acquéreur.
Demandes de renseignements
Processus par lequel un titulaire de carte demande la preuve d’un achat à un marchand par
l’entremise de l’émetteur.
Émetteur
Banque ou autre institution financière qui émet une carte de crédit et entretient une relation
contractuelle avec le titulaire de la carte.
EMV®
Norme internationale développée par EMVCo® afin de permettre aux cartes EMV® d’interagir
avec des appareils conformes à la technologie EMV® à l’échelle mondiale.
EMVCo®
Organisation formée par Europay, MasterCard et Visa en 1999 afin de développer un protocole
international applicable aux cartes à puce, avec ou sans contact.
Marchand
Organisation qui accepte les cartes de paiement.
Mode d’authentification
Façon dont le titulaire de carte s’identifie et autorise une transaction.
NIP (numéro d’identification personnel)
Code secret utilisé par le titulaire de carte pour authentifier ses transactions.
PDI (Paiement direct Interac )
Mode de paiement électronique qui débite le compte bancaire d’un titulaire de carte au moment
de l’achat.
Société de cartes
Organisation qui gère l’exploitation et la compensation des transactions par carte de paiement,
conformément à ses politiques et à ses procédures. Les institutions financières deviennent
membres de ce type d’organisation afin d’émettre des cartes et acquérir des transactions.
Titulaire de carte
Personne ou entité corporative qui possède une carte de crédit à son nom, comme suite à une
entente contractuelle avec un émetteur.
Annexe B - À propos du groupe J.C. Williams
Le groupe J.C. Williams est une importante firme de consultants qui offre des services complets
dans les domaines du commerce de détail et du marketing. Nous avons des bureaux aux ÉtatsUnis et au Canada. Nous offrons à nos clients une connaissance pratique, créative et
approfondie du commerce de détail et du marketing, y compris un savoir-faire et des
techniques à jour, pour améliorer les activités de détail et en accroître la rentabilité. Comptant
plus de 30 ans d’expérience, notre équipe diversifiée de gens exceptionnels fournit à nos clients
une expertise dans divers domaines - analyse organisationnelle, recherche, planification
stratégique, marque et marketing, commerce multi-canaux/électronique, produits dérivés,
opérations, technologie de l’information, gestion des ressources humaines et planification
financière – afin de les aider à gérer leurs affaires avec succès, tout en répondant aux besoins de
leurs clients.
Notes de fin de page
1 Statistiques de Visa Canada
2 Statistiques de Visa Canada
3 Statistiques de Visa Canada
4 Vers la carte à puce, Visa Canada
5 Entrevue d’un dirigeant, grand détaillant britannique
6 Sondage Ipsos-Reid, 2003
7 Financial Cards in Canada (février 2006), Euromonitor International
8 The World Market for Financial Cards (août 2006), Euromonitor International
9 Association des banquiers canadiens
10 Association des banquiers canadiens
11 Entrevue d’un dirigeant, spécialiste de l’industrie canadienne
12 Financial Cards in Canada (février 2006), Euromonitor International
13 Association des banquiers canadiens
14 Statistiques de Visa Canada
15 Association des banquiers canadiens
16 Statistiques de Visa Canada
17 Association des banquiers canadiens
18 Statistiques de l’Association Interac
19 Statistiques de Visa Canada
20 Fraud, The Facts 2006, APACS
21 U.K. Chip & PIN Experience Presentation, British Retail Consortium
22 APACS
23 Vers la carte à puce, Visa Canada
24 Nette diminution de la fraude à la carte bancaire, Tribune, La (France), 19 juillet 2006
25 Here Comes EMV, Credit Card Management, janvier 2005
26 Vers la carte à puce, Visa Canada
27 Entrevue d’un dirigeant, spécialiste de l’industrie canadienne
28 Contact, Fall 2005, TD Merchant Services
29 Présentation de la nouvelle identité graphique et des innovations Carte Bleue Visa, 17 janvier 2006, Groupe Carte
Bleue
30 Qu’est-ce qu’une carte à puce?, Visa Canada
31 Chip & PIN Making the Business Case Work for Tesco, mai 2006, Nick Mourant
32 The Retailer Experience of Chip & PIN, Centre for Retail Research
33 Site Web d’EMVCo®
34 An Overview of Interac Association’s Chip Migration Program Presentation, septembre 2006, Interac Canada
35 Statistiques sur les cartes de crédit, Association des banquiers canadiens
36 Statistiques sur les cartes de crédit, Association des banquiers canadiens
37 Voyons-y de plus près – Les cartes de crédit, Association des banquiers canadiens
38 Entrevue d’un dirigeant, spécialiste de l’industrie canadienne
39 The Retailer Experience of Chip & PIN, Centre for Retail Research
40 Entrevue d’un dirigeant, spécialiste de l’industrie canadienne
41 Vers la carte à puce et le NIP, Visa Canada
42 Statistics on payment and settlement systems in selected countries, mars 2006, Banque des règlements internationaux
43 2005 Annual Benchmark Tracking Survey, The Strategic Counsel
44 Entrevue d’un dirigeant, spécialiste de l’industrie canadienne
45 Entrevue d’un dirigeant, agent canadien d’intégration de logiciels de point de vente
46 Entrevue d’un dirigeant, concepteur canadien de logiciels de point de vente
47 Chip & PIN Making the Business Case Work for Tesco, mai 2006, Nick Mourant
48 Entrevue d’un dirigeant, agent canadien d’intégration de logiciels de point de vente
49 Fraud, The Facts 2006, APACS
50 Entrevue d’un dirigeant, spécialiste de l’industrie canadienne
51 Fraud, The Facts 2006, APACS
52 Statistics on payment and settlement systems in selected countries, mars 2006, Banque des règlements internationaux
53 Entrevue d’un dirigeant, grand détaillant britannique
54 The Retailer Experience of Chip & PIN, Centre for Retail Research
55 Chip & PIN Making the Business Case Work for Tesco, mai 2006, Nick Mourant
56 The Retailer Experience of Chip & PIN, Centre for Retail Research
57 Étude pilote de Visa Canada, 2004
58 Entrevue d’un dirigeant, spécialiste de l’industrie canadienne
59 Statistiques de Visa Canada
60 Sondage Ipsos-Reid, 2003
61 Vers la carte à puce, Visa Canada
62 Sondage Ipsos-Reid, 2003
63 Sondage Ipsos-Reid, 2003
64 Sondage Ipsos-Reid, 2003
65 Fraud, The Facts 2006, APACS
66 Statistiques de Visa Canada
67 Entrevue d’un dirigeant, grand détaillant britannique
68 Entrevue d’un dirigeant, spécialiste de l’industrie britannique
69 Entrevue d’un dirigeant, spécialiste de l’industrie britannique
70 Europe’s Card Issuers Must Act Ahead of 2005 Deadline for EMV, janvier 2004, Gartner|G2
71 Entrevue d’un dirigeant, spécialiste de l’industrie canadienne
72 Vers la carte à puce et le NIP, Visa Canada
76 Le modèle présume un lancement simultané dans tous les magasins
74 Coût estimé à 200 $ CA par clavier d’identification personnelle
75 Coût par ETP de l’équipe de projet estimé à 80 000 $ CA et coût de l’équipe d’installation estimé à 100 $ CA
76 Majoration des frais mensuels estimée à 2 $ CA par terminal
77 Temps de formation estimé à 10 minutes et salaire horaire, à 9 $ CA
78 Temps de réduction des transactions estimé à 7,4 secondes et salaire horaire, à 9 $ CA
79 Proportion de transactions créant une demande de renseignements estimée à 14 points de base et coût par demande
de renseignements estimé à 15 $ CA
80 Réduction du volume des demandes de renseignements estimé à 25 % et réduction du coût estimée à 15 %
81 Réduction des débits compensatoires estimée à 0,02 % des ventes, d’après un spécialiste de l’industrie
82 Coût annuel des fournitures estimé à 50 $ CA par système de point de vente et réduction des fournitures estimée à
30 %
83 Chip & PIN Making the Business Case Work for Tesco, mai 2006, Nick Mourant
84 Ibid
85 Visa Canada, Supermarchés, Analyse de la fraude et des débits compensatoires, Visa Canada
86 Entrevue avec le dirigeant Peter Chapple, Shell U.K. et extraits de la présentation de Shell U.K. & IRL : Chip & PIN
Solution to Visa Canada Chip Symposium for Oil & Gas
87 Visa Canada, MCC 5541/5542 Fraud

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