le spirit of saint-louis
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EDITION SPECIALE N°5 Pagnol Hebdo Editeur: 3ème DP 3 heures 2009/2010 Questionnaire de culture générale n°1 « 21 Mai 1927 » A peine 15 ans après la traversée de la Manche, l’homme se prépare à affronter un tout autre défi : survoler l’Océan Atlantique, soit un vol de près de 6 000 km . 95 cts 1927 Le journal du collège Marcel Pagnol 1927 7 janvier: Un demi-siècle après son invention par Graham Bell, le téléphone rejoint désormais l'Amérique au Vieux Continent. Des câbles traversent l'Atlantique et permettent de communiquer audelà de l’océan. 5 avril : le nageur Johnny Weissmuller a battu trois records du monde. Sa vitesse dans l’onde est telle que même un crocodile ne pourrait pas le rattraper. Une fois sur le podium, comme à son habitude, le champion américain a poussé son cri si particulier. Médaillé six fois aux jeux olympiques, il sera également célèbre pour son interprétation de Tarzan au cinéma à partir de 1928. 23 août : Les anarchistes italiens Nicola Sacco et Bartolomeo Vanzetti sont exécutés sur la chaise électrique à Boston pour le meurtre de deux hommes lors du vol d'une manufacture de chaussures le 15 avril 1920. La condamnation à mort, prononcée il y a six ans, ne repose pourtant sur aucune preuve tangible. 6 octobre : The Jazz Singer d'Alan Crosland, le premier film parlant, chantant et musical, sort aux Etats-Unis. L'acteur vedette, Al Jolson, d'origine russe, apparaît maquillé en noir. La bande sonore ne comporte que 354 mots mais le succès est immédiat pour les producteurs, les frères Warner. L’EXPLOIT DE LINDBERGH Charles Augustus Lindbergh est le premier pilote à relier New York à Paris, au cours d'un vol sans escale les 20 et 21 mai 1927, en trente-trois heures et trente minutes, à bord de son avion, le Spirit of Saint Louis, spécialement conçu pour l'occasion en à peine deux mois. D epuis 1919, un propriétaire d'hôtel de New-York, Raymond Orteig, offrait une récompense de 25.000$ au premier aviateur capable de voler nonstop de New-York à Paris. Plusieurs pilotes se sont tués ou blessés en tentant de relever ce défi. En 1927, le prix Orteig n'avait toujours pas été gagné. Lindbergh croyait qu'il pourrait le gagner s'il avait le bon avion... Un avion de légende Lindbergh persuada un groupe de neuf hommes d'affaires de Saint Louis de l'aider à financer le coût de l'avion, parmi lesquels Benny Gordon, richissime industriel célèbre pour ses saucisses à hot-dog, dont il inondait le marché américain. Lindbergh choisit la "Ryan Aeronautical Company" de San Diego pour fabriquer un avion spécial, à la conception duquel il participa. Il nomma l'avion "Spirit of Saint Louis" (l'Esprit de St-Louis), en témoignage de reconnaissance à la ville qui l’a soutenu moralement et financièrement. Les 10-11 mai 1927, Lindbergh testa l'avion en volant de San-Diego à New-York City, réalisant à cette occasion un record de vol. n'embarqua avec lui que le « strict nécessaire » en se passant notamment de parachute (qui aurait ajouté 15 kg à l'avion) et de radio. Il avait par ailleurs commandé sur mesure un siège en osier qui avait le double avantage d’être d’une légèreté sans comparaison et d’un inconfort luttant efficacement contre la somnolence. Une traversée fastidieuse Le 20 mai, à 7h52 (heure locale), Lindbergh décolla de Roosevelt Field sur Long Island (New York) pour Paris, en emmenant des sandwiches, de l'eau, des cartes. Surchargé, l’appareil parcourut 1200m avant de s’envoler. Il fallut ensuite faire face à un certain nombre de problèmes tout au long ce périple au -dessus de l’Atlantique: une météo peu clémente, un sommeil qui deveTout en légèreté Dans le souci d'alléger l'appareil, et nait obsédant, le givre à 3000m donc d'emporter un maximum de d’altitude, la sensation de rêver les carburant (1500 litres), Lindbergh yeux ouverts… Charles Lindbergh Une arrivée triomphale Le 21 mai 1927, au terme d’un vol de 33h30 (22h22 heure française) Lindbergh descendit du "Spirit of Saint Louis" au Bourget près de Paris. Il avait volé 5850 km et était devenu le premier pilote à réaliser un vol sans escale seul, au-dessus de l'Atlantique, sur son monoplan monomoteur de 220 cv. Une foule de 300 000 personnes acclama et porta en triomphe le héros âgé de 25 ans. Son exploit lui rapporta la somme de 25.000 dollars. ■ LE SPIRIT OF SAINT-LOUIS Également appelé « Ryan NYP » (acronyme de « New York - Paris »), le Spirit of Saint-Louis a été conçu en 1927 sur la base du Ryan M2 par l'ingénieur Donald Hall et construit par la Ryan Airlines Corporation pour 6000$. "The Spirit of St. Louis» a été conçu avec une idée en tête: se rendre à Paris. Des réservoirs de carburant ont été ajoutés et l'envergure accrue pour supporter le poids supplémentaire. Caractéristiques techniques Envergure : 14 m Longueur : 8,41 m Hauteur : 2,99 m Plafond pratique : 5 808 m Autonomie: 4000 miles (6437 km) Masse à vide: 975 kg Masse au décollage (avec le carburant): 2 330 kg Vitesse maximale: 210 km/h Vitesse de croisière:180 km/h Moteur : Wright Whirlwind J-5C de 223 chevaux Le réservoir de 1 540 litres est situé juste derrière le moteur. Absence de pare-brise et usage d'un périscope pour voir au-delà du moteur. BIOGRAPHIE DEMAIN NOUS TRANSPORTERONS DES DIZAINES DE PASSAGERS "Nous sommes les pionniers d'une science nouvelle et d'une industrie dans laquelle les problèmes que nous rencontrons sont tellement inhabituels que cela interdit à quiconque de rejeter toute idée nouvelle d'un simple "C'est impossible à faire!" - Voilà ce qu'a déclaré récemment William Boeing, fondateur et dirigeant de la Boeing Airplane Company. Premier « facteur volant » L'entrepreneur américain, dont la compagnie fête ses 10 ans et qui a fondé son succès sur les hydravions, s'est montré très enthousiaste à la suite de l'exploit de Lindbergh. Il imagine le futur de l'aviation de façon bien extraordinaire. Il travaille d'ores et déjà sur la mise en place du transport de courrier par avion et devrait faire décoller son premier "facteur volant" le 1er juillet prochain. Modèle 40a, premier transporteur de courrier Visionnaire ou original illuminé ? Mais c'est au transport de passagers qu'il désire maintenant s'attaquer. Pourquoi se contenter de transporter un homme seul d'un continent à l'autre alors que la science fait des bonds de géant et va bientôt nous permettre d'en transporter 10, 50, 100, voire même plus et dans un temps infiniment plus court grâce à des moteurs de plus en plus puissants ? Pourquoi se contenter d'un seul pilote, quand la sécurité en Boeing 777, fiction ou réalité ? imposerait 2, et peut-être même 3 ? Telles sont A notre demande, il a laissé libre cours à son les questions que pose cet homme de 46 ans, imagination. Armé d'un carnet à dessins et inventeur insatiable et créateur de génie. après de longs calculs, il a estimé que d'ici la fin de ce siècle, il était envisageable de trouver des monstres tels que ce Boeing 777 de son imagination. La Société Boeing Air Pour des raisons de secret industriel, il n'a pas Company souhaité nous laisser ses calculs et croquis, mais voici ce que nous avons réussi à noter de cette idée délirante: Spirit of Saint Louis Boeing 777-200 Passagers 1 De 305 à 440 Longueur 8,41 m 63,7 m Envergure 14,02 m 64,8 m Hauteur 2,99 m 18,8 m Vitesse de croisière 180 km/h 900 km/h Carburant 1 500 litres 162 000 litres Autonomie 6 000 miles (6 500 km) 14 316 km Durée du vol Paris—New York 33h 27 mn 6h 27mn Masse à vide 975 kg 139 025 kg Masse au décollage 2 330 kg 230 000 kg Puissance du moteur 223 chevaux 110 000 chevaux Nombre de moteurs 1 moteur 2 réacteurs ALBUM PHOTOS Amateur de défis, W. Boeing a parié qu'il ferait voler son premier avion avec plus de 10 passagers à bord avant 1930. A suivre... le Spirit of Saint Louis. Charles LINDBERGH posant devant son avion, le Spirit of Saint Louis. Charles LINDBERGH Né à Détroit (Michigan) le 4 février 1902, il mourut à Hawaï à l'âge de 72 ans, des suites d'un cancer, le 26 août 1974, dans sa maison sur l'île de Maui. Ayant des aptitudes exceptionnelles pour la mécanique étant jeune, il fit des études d'ingénieur qu'il abandonna pour l’école de vol du Nebraska en 1922 (mécanicien et parachutiste). Il exécuta son premier vol seul en 1923. Le vol représentait tout ce qu'il aimait: le plein air, l'aventure et la mécanique. En 1924, il intégra l’école de vol de l'Armée des Etats-Unis près de San Antonio, pour y être formé en tant que pilote de réserve. En 1925, il reçut son diplôme comme meilleur pilote de sa classe. En mai 1927, il effectua la traversée de l'Atlantique à bord du Spirit of Saint-Louis. Le 1er mars 1932, son fils aîné, Charles Junior, est enlevé. Malgré le paiement de la rançon réclamée, il est retrouvé mort le 12 mai. De l'avis même de son entourage, Lindbergh ne fut plus le même homme à dater du meurtre, désespérant de l'humanité. En 1935, il inventa un cœur artificiel avec un chirurgien français (Dr Alexis Carrel). Dans les années 1950, il aida à la conception du Boeing 747. Il publia en 1953 "The Spirit of St Louis" qui obtint le prix Pulitzer en 1954. Marqué par les années de guerre, il se demanda si l'aviation était un progrès pour l'humanité. Il termina sa vie à défendre la nature et des tribus isolées des Philippines. LES ANECDOTES DE NOS RÉDACTEURS Laura PARIS (13 ans) « Une passion partagée Lindbergh épouse la fille de l'ambassadeur américain au Mexique en 1929. En 1930, Charles enseigna à sa femme le pilotage. Elle devint la première femme en Amérique à obtenir un permis de piloter un planeur et plus tard dans l'année elle obtint son permis de pilote. » Mélanie RIBEIRO (14 ans) « Manon DUPONT (14 ans) Lutter contre l’endormissement Lindbergh raconte dans ses mémoires qu'il dut lutter contre le sommeil. À plusieurs reprises, il se réveilla alors que le train d'atterrissage touchait les vagues. L'avion avait été délibérément conçu sur un profil aérodynamique instable, de façon à ce que ses mouvements réveillent le pilote s'il s'endormait. » « Un avion peu pratique ! Son avion était équipé d'un énorme réservoir de 1 440 litres, situé entre le moteur et le cockpit pour des raisons de sécurité. De ce fait Lindbergh ne disposait pas de pare-brise, mais était équipé d'un périscope pour voir vers l'avant si nécessaire. Pour naviguer il s’est servi de ses instruments de bord: anémomètre, gyroscope et compas magnétique terrestre. » Manon FAURE (15 ans) « Pique-nique au-dessus de l’océan Lindbergh avait embarqué, en tout et pour tout, 2 000 litres d'essence, quatre sandwichs dont il mangea le premier en arrivant audessus de l'Irlande, et deux barres de chocolat ! » Sources documentaires: http://www.medarus.org/NM/NMPersonnages/NM_10_02_Biog_Americans/nm_10_02_lindberg_ch.htm - http://fr.wikipedia.org/wiki/Charles_Lindbergh http://www.collegejeanmonnet.com/aipeleves/lindbergh.htm - http://fr.wikipedia.org/wiki/Spirit_of_Saint_Louis - http://www.charleslindbergh.com/plane/ http://www.boeing.com/history/narrative/n002boe.html http://fr.wikipedia.org/wiki/Boeing_777 - http://www.linternaute.com/histoire/annee/1927/ IL ÉTAIT UNE FOIS L’AVIATION Naissance d’un avion mythique QUESTIONNAIRE DE CULTURE GÉNÉRALE N°2 Page 2 Edition de Bonnières sur Seine 50 Cts Pagnol Hebdo Collège Marcel Pagnol (http://www.richard-seaman.com) (http://www.aviation-history.com/ ) SAMEDI 17 DECEMBRE 1935 D ans les années 1930, pour faire face à la concurrence de Boeing, Donald Douglas désire fabriquer un avion de transport moderne et luxueux. Il crée alors une série d’avions commerciaux dont le fameux DC-3 en est la 3ème version. De sérieux atouts Ses principaux avantages résident dans N°1 Le DC-3, un avion robuste et moderne Le Douglas DC-3 est certainement le meilleur avion de transport de tous les temps. D’une fiabilité sans égale, ses concepteurs y ont intégré les résultats des recherches aéronautiques entreprises des deux côtés de l'Atlantique. sa structure entièrement métallique à revêtement travaillant, ses hélices à pas variable, ses volets de bord de fuite, une voilure basse avec de longues ailes intégrant les réservoirs, un train d’atterrissage avec un circuit hydraulique permettant la remontée sans avoir à pomper à la main, des freins en bout de palonnier, un plan vertical parfaitement dessiné pour éradiquer l’instabilité en lacet des modèles précédents (DC-1 et 2). La cabine sera l’objet de longues études portant sur l’habitabilité, le confort, la chasse au poids. Le premier pilote automatique Le Cockpit est équipé pour un pilotage à 2, avec un système d’éclairage de la planche de bord et un des premiers pilotes automatiques sur grande ligne, que les équipages appelleront affectueusement Georges. (http://www.mae.org/votre-visite/cockpits-secrets.html ) COCKPIT DC-3 Caracteristiques techniques Envergure: 28,95m - Longueur: 19,70m - Hauteur: 5,18m Surface de voilure: 83 m2 Vitesse max: 312 km/h - Vitesse de croisière : 260 km/h Masse à vide: 8900 kg - Masse max. au décollage : 11880 kg Consommation: 360L/heure - Rayon d'action: 2500km à vide Plafond opérationnel: 7 000 m Moteurs: 2 Pratt & Whitney R-1830-92 Twin Wasp à pistons en étoile de 1 200 ch chacun. Equipage : 2 ou 3 hommes ; 21 passagers. HISTOIRE DE L’AIR Visitez-le au Bourget C-47 DAKOTA (http://picasaweb.google.com/lh/photo/MlBjaz0CCjIOGLADA9Nvwg) Le Musée de l’Air et de l’espace du Bourget à Paris présente dans le hall de la seconde guerre mondiale un C-47A Dakota qui servit dans la 8th Air Force en Europe à partir du 25 mars 1944. Acheté par la compagnie Aigle Azur en 1948, il fut acquis par l’Armée de l’Air en 1960 qui l’utilisa dix ans avant de le remettre au Musée. L’avion a été repeint aux couleurs du 81st Troop Carrier Squadron du 436 th Troop Carrier Group. Devant le C-47 est également exposé le cockpit d’un Douglas DC-3 que l’on peut visiter. 17 DECEMBRE 1935 L’exploit de la traversée de l’Atlantique a donné une accélération phénoménale au développement moderne de l’aviation : dans tous les pays, de grandes compagnies se développent, qui ont besoin d’appareils modernes et fiables. L’un d’entre eux fit son premier vol en décembre 1935. Produit des usines Douglas, il devint une véritable légende par ses qualités et sa robustesse. Entre 1935 et 1946, plus de 10 000 exemplaires de cet appareil furent produits, en de nombreuses versions civiles ou militaires. 20 et 21 Mai 1927 : Première traversée en solitaire de l’Atlantique nord dans le sens USA- France par Charles Lindberg à bord de son Ryan « Spirit of St-Louis ». 14 septembre 1928 : création du Ministère de l’Air français. 13 et 14 juin 1929 : première traversée de l’Atlantique nord (USA-Espagne) sans escale par les français Jean Assolvant, René Lefèvre et Armand Lotti, à bord de l’avion « Le Canari ». 28 et 29 novembre 1929 : premier survol du pôle sud avec un trimoteur piloté par Bernt Balchen. 12 et 13 mai 1930 : première liaison aéropostale Natal-Rio au Brésil, effectuée par Jean Mermoz à bord de son hydravion Latécoère 28 dénommé « Comte de la Vaux ». 1er et 2 septembre 1930 : première traversée sans escale de l’Atlantique nord dans le sens Paris-New York par Dieudonné COSTES et Maurice BELLONTE sur l’appareil « Point d’interrogation ». 11 février 1932 : premier vol du Couzinet 70 « Arc-enciel », avion commercial transatlantique terrestre mis en service par la compagnie Air France, et piloté par Jean Mermoz. 20 et 21 mai 1932 : première traversée en solitaire de l’Atlantique nord par une femme, Amélia EURHART, sur un Lockheed VEGA, avec un record de vitesse à la clé. 1er avril 1933 : création officielle de l’armée de l’air française. 30 août 1933 : création de la compagnie aérienne Air France. 1933 : mise au point de l’hélice à pas variable aux USA. 4 janvier 1934 : première liaison postale entre Dakar et Natal, sous les couleurs d’Air France, avec l’appareil Latécoère 300 « Croix du sud ». 1 Pagnol Hebdo N°1 Edition de Bonnières sur Seine SAMEDI 17 DECEMBRE 1935 Collège Marcel Pagnol Il était une fois l’aviation UNE LONGUE VIE Naissance d’un avion mythique Donald Douglas dans les années 1950 Une seule solution pour Frye, faire construire pour la TWA un avion encore plus moderne. Pilotes, ingénieurs et mécaniciens établissent un cahier des charges (www.francedc3.com) Douglas relève le défi La version militaire C-47 (www.tentacules.net) Boeing écarté Tout a commencé 4 ans plus tôt, le 31 mars 1931, avec l'accident d'un Foker VII de la compagnie aérienne américaine TWA (Transcontinental and Western Air). Après enquête, la structure en bois de l'appareil est mise en cause. John Frye, le vice Président de la compagnie, décide alors de renouveler sa flotte. Il se tourne d’abord vers Boeing, mais le géant de Seattle a déjà promis à United Airlines les 60 premiers modèles de son futur B247, appelé à révolutionner le transport aérien. (www.linternaute.com) (www.pioneersinaviation.com) I l est 15 heures, ce 17 décembre 1935. Sur le petit terrain d'aviation de Clover Field, non loin de Santa Monica en Californie, le pilote d'essai Carl Cover se met aux commandes d'un prototype de la firme Douglas, le DST-144 RHD immatriculé X-14988. À ses côtés, Frank Collbohm et Fred Stineman. Après 100 minutes de vol, l'appareil tout de métal se pose. Aucune photo n'immortalisera l'instant. Dans la plus totale discrétion est née l'une des plus grandes légendes de l'histoire aéronautique, le Douglas Commercial 3ème version (DC-3). Vue intérieure du DC-3 DC-3 mis en ligne par Air France de 1945 à 1969 ambitieux qui est envoyé le 5 mai 1932 à 5 constructeurs. C’est Donald Douglas, le constructeur de Santa Monica, qui relève le défi. Il crée une famille d’appareils robustes et confortables, les Douglas Commercial (DC). Le DC-1 d'abord, qui s'envole pour la première fois en juillet 1933 et qui a déjà tout pour plaire : une structure tout en métal comme le B 247, un train d'atterrissage escamotable et des ailes cloisonnées ultrasolides... Au moment de livrer l'appareil à la TWA, Douglas et ses ingénieurs réservent une petite surprise à leur client : le DC -1 est devenu le DC-2, plus long de 61 cm, donc plus confortable pour ses 14 passa- De 1935… à aujourd’hui A gers, et surtout capable d'atteindre une vitesse de croisière de 312 km/h. Il effectue la première traversée des États-unis pour la compagnie américaine en quinze heures et dans des conditions de confort inégalées. Un succès fulgurant En 1935, le patron d'American Airlines, Cyrus Smith, et son directeur technique, William Littlewood, demandent à Donald Douglas de leur fabriquer un avion plus grand que le DC 2, et avec une autonomie beaucoup plus importante, pour assurer des vols de nuit entre Dallas et Los Angeles. Le constructeur se laisse convaincre et son bureau d’étude, dirigé par Fred Stineman, conçoit alors le Douglas Sleeper Transport (DST), un avion-lit de 14 couchettes. Le succès est mitigé et, quelques mois plus tard, Douglas décide d’installer dans son gros fuselage 21 sièges au lieu des couchettes pour passagers : le DC-3 est né. Le premier exemplaire fut livré à American Airlines le 8 août 1936. Le succès est immédiat et prodigieux, car c’est le premier avion de transport aux États-Unis capable de donner des bénéfices sans subvention gouvernementale. Début 1940, le constructeur californien détient 90% du marché mondial des avions de transport civil! Aux États-Unis, trois vols commerciaux sur quatre sont assurés par des DC-3. ■ LES ANECDOTES DE NOS REDACTEURS Baptiste BONNEAU (14 ans) Chef d’oeuvre Alexia FARIA (14 ans) Adieux explosifs « Plus de 13 000 DC 3 seront cons- « Quelques truits. Pendant les dix ans de leur fabrication, ils resteront inchangés (sauf dans des détails : portes, planchers, etc., pour les différentes versions militaires). Le DC 3 fut réussi du premier coup. Il n'y eut pas un boulon, pas un rivet à changer. Toutes les modifications qu'on essaiera de lui faire subir par la suite, s'avéreront parfaitement inutiles. Il en est ainsi des chefs d'œuvre... Essayez donc d'ajouter des boucles d'oreille à la Joconde ! » Vincent GUYARD (15 ans) mois après la mise en service de ces machines, un DC 3 connaît la première tentative d'assassinat en avion : un mari prévenant accompagne sa femme à l'aéroport, en lui portant sa lourde valise... Puis, au dernier instant, il lui souscrit une police d'assurance... Au revoir ma chérie, écris moi bien vite! Pendant le vol, une explosion... L'avion réussit à atterrir... Les policiers trouvent la bombe dans la valise ... L'homme aurait touché 5 000 dollars ... Il voulait refaire sa vie avec une autre ... ». Infatigable «Quand au milieu des années 50, American Airlines annonça qu'elle retirait les 92 DC-3 de sa flotte au profit d'appareils plus modernes, tous les journalistes écrivirent l'oraison funèbre du Dakota. Robert C. Ruark rédigea ce poème : « Ce vieux DC 3 était un sacré morceau de fer blanc... Il fut le seul argument capable de convaincre les terriens que le ciel était aussi sûr qu'une avenue ... Personne ne fut aussi maltraité que lui ... Il vola avec du sable dans le carburateur, il fut entretenu par des sauvages et même des cannibales... Sacré Dakota... tu tremblais, tu faisais du boucan, tu tressautais, tu rebondissais... mais tu volais... Et si bien ! ». Ces oraisons funèbres étaient prématurées. Pouvait-on se douter que les 5 000 DC-3 qui volaient encore... commençaient tout juste leur carrière... ! » Tite-Jordan TCHINIOUMBA (15 ans) l'évidence, le DC-3 était aussi très bien adapté au transport militaire, et lorsque la seconde guerre mondiale commença, l’armée américaine commanda à Douglas son fabuleux avion, exigeant néanmoins quelques modifications: on rendit le plancher plus résistant. Le fuselage fut renforcé pour accueillir une grande porte à deux battants (porte cargo). Les sièges passagers furent remplacés par deux bancs le long des parois. On installa aussi des moteurs plus puissants permettant d'augmenter la charge utile. La version militaire du DC3 fut appelée C-47 pour l’US Army Air Force, R4D pour l’US Navy ou encore Dakota pour la Royal Air Force britannique. En tant qu’avion de transport, le C-47 pouvait emporter 28 soldats, 14 civières ou 4 tonnes de fret (2 jeeps par exemple). On l’utilisa également pour le remorquage de planeurs. Il connut tous les fronts et s’illustra notamment dans le Débarquement en Normandie en juin 1944, larguant des parachutistes puis assurant le ravitaillement des troupes. A la fin de la Seconde Guerre Mondiale, le Général Eisenhower déclara que le C-47 avait été l’une des quatre armes qui avaient permis aux Etats-Unis de triompher. Lorsqu'en 1947 les chaînes de production de Douglas suspendent la fabrication des DC 3, plus de 13500 modèles ont été construits aux Etats-Unis, au Japon ou en Russie. La carrière de l'appareil ne s'achève pas pour autant. Il portera les couleurs de la plupart des compagnies aériennes dans le monde, comme Air France. Le temps c’est de l’argent « La grande autonomie des nouveaux Douglas DC-3 réduisait à deux les escales entre Los Angeles et New York. Ils pouvaient couvrir New YorkChicago et retour, sans escale, en 8 h 05. En train, l'aller seul New YorkChicago exigeait 18 heures! Pas étonnant que toutes les compagnies aériennes voulurent à l’époque des DC-3. » (www.comptoir-aviation.com) De nos jours, certains DC 3 sillonent toujours le ciel, notamment en Amérique du Sud. C'est l'un des rares avions à avoir survécu plus de soixantedix ans à son premier vol. Pas de doute, c'est bien l'avion du XXème siècle! ■ Sources documentaires: http://francedc3.com/ - http://tribain-a-lifetime.over-blog.com - http://www.mae.org - http://www.avionslegendaires.net - http://tigers.photos.free.fr 2 17 DECEMBRE 1935