travailler avec methode en histoire et geographie - hgmatisse

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travailler avec methode en histoire et geographie - hgmatisse
TRAVAILLER AVEC METHODE
EN HISTOIRE ET GEOGRAPHIE
Ce fascicule est destiné à accompagner ……………………………………………………………………………
durant sa scolarité en Histoire-Géographie au lycée Henri Matisse de Cugnaux
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INTRODUCTION
OU ON VA ET POURQUOI ON Y VA
L’enseignement d’Histoire et de Géographie est présent dans tous les niveaux de classe dans
l’enseignement secondaire français. Après la 3ème, on le trouve aussi bien dans les classes de lycée
général qu’en lycée technologique. Il se traduit toujours par une épreuve au Bac, le plus souvent une
épreuve écrite. Pour information, le barème de cette épreuve est de 5 en série ES, de 4 en série L, de
trois en série S pour le lycée général ; il est de 2 en série STG, ST2S et de 1 en série STI et STL (épreuve
orale anticipée passée à la fin de la classe de première).
L’épreuve du Bac dans une série générale dure 4 heures (que vous gérez comme vous le voulez).
Elle se divise en deux périodes d’inégale durée appelée épreuve majeure (ou longue) et épreuve
mineure (ou courte). Un tirage au sort au moment du choix des épreuves (donc plusieurs mois avant le
Bac) définit la nature de l’épreuve longue et de l’épreuve courte.
1ère possibilité
EPREUVE MAJEURE : HISTOIRE
Trois sujets (au choix)
composition
composition
étude d’un ensemble documentaire
2e possibilité
EPREUVE MAJEURE : GÉOGRAPHIE
Trois sujets (au choix)
composition
composition
étude d’un ensemble documentaire
EPREUVE MINEURE : GÉOGRAPHIE
Réalisation d’un croquis de géographie : deux sujets
au choix.
EPREUVE MINEURE : HISTOIRE
Explication d’un document : deux sujets au choix.
Globalement, on peut diviser les quatre heures en deux parties inégales (2h30 à 2h45 pour
l’épreuve majeure ; 1h15 à 1h30 pour l’épreuve mineure). Durant chacune de ses périodes, vous devez
diviser votre temps en une période d’analyse et de préparation, une période d’écriture, une période de
relecture. A titre indicatif, on peut envisager une répartition horaire comme ci-dessous.
Epreuve majeure – Analyse et préparation : 40 minutes
Epreuve majeure – Rédaction : 1 heure 40 minutes
Epreuve majeure – Relecture : 10 minutes
Epreuve mineure – Analyse et préparation : 25 minutes
Epreuve mineure – Rédaction (Histoire) / Réalisation (Géographie) : 1 heure
Epreuve mineure – Relecture : 5 minutes :
La définition de l’épreuve précise les capacités attendues du candidat à la fin de ses études
secondaires (bulletin officiel de l’Education Nationale du 2 février 2004) :
être capable de mobiliser les connaissances (faits, localisations, notions) indispensables pour le
traitement des sujets
être capable de construire un raisonnement
être capable d’utiliser de manière efficace différents langages (langage écrit, langage
cartographique) pour communiquer
être capable de respecter des comportements sociaux
être capable de gérer son temps
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Dans le système scolaire français, les cours d’Histoire et de Géographie ont en grande partie pour
but de vous préparer à affronter le Bac. Ils visent donc plusieurs objectifs : acquérir des connaissances,
des méthodes de travail et des comportements citoyens. Il ne faut pas penser, comme beaucoup
continuent à le croire, que l’Histoire et la Géographie cela s’apprend simplement par cœur.
De là ce fascicule qui doit vous aider durant toute votre scolarité au lycée à organiser votre
travail, à savoir quoi faire et comment le faire. Vous trouverez ci-dessous le plan de ce fascicule afin de
vous y déplacer plus facilement. Les fiches dont les titres sont en orange correspondent aux fiches de
méthode pour les épreuves proposées dans les séries de Bac général.
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Première partie
Autour du document
1.1 - Qu’est-ce qu’un document ?
1.2 - Identifier un document [les différents types de nature et la manière dont on doit les aborder]
1.3 – Présenter un document
1.4 – Analyser ou expliquer un document ?
1.5 - Le commentaire de document (épreuve pour le Bac)
1.6 – L’étude de dossier documentaire : première partie (épreuve pour le Bac)
Deuxième partie
Autour de la carte
2.1 – Les principes cartographiques
2.2 – L’épreuve de cartographie (épreuve pour le Bac)
2.3 – Mon matériel de cartographie et son utilisation
Troisième partie
De la question à la réponse
3.1 – Pronoms interrogatifs et verbes d’action
3.2 – Les mots-clés des questions
3.3 – Analyser la question, trier les informations, organiser ma réponse
3.4 – L’étude de dossier documentaire : seconde partie (épreuve pour le Bac)
3.5 – La composition (épreuve pour le Bac)
3.6 – La rédaction
Quatrième partie
Organiser mon travail
4.1 – Que dois-je savoir ?
4.2 – Comment travailler ?
4.3 – Mes fiches savoir-faire
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Première partie
Autour du document
L’Histoire comme la Géographie ne peuvent exister que parce que nous avons des documents
qui nous permettent de voir, de comprendre, de réfléchir. On ne connaît certains aspects de la vie des
Grecs de l’Antiquité que grâce à des morceaux d’amphores ; une photographie aérienne d’une ville
nous permet d’en identifier les différentes parties. Il suffit de regarder un manuel pour comprendre
qu’aujourd’hui il ne peut y avoir d’enseignement d’Histoire et de Géographie sans recours à un ou
plusieurs documents.
1.1 - Qu’est-ce qu’un document ?
Un document est « quelque chose » (voir point 1.2) qui nous apporte des informations. Ce
« quelque chose » peut prendre des formes très différentes. Très souvent, l’élève se limite à quelques
types de documents généraux (les textes, les photographies, les cartes, les œuvres d’art…) sans imaginer
que tout peut être document : une vieille carcasse de voiture, un ticket de bus ou une boite de conserve
seront des documents pour les Terriens du XXXème siècle. Autre paradoxe important à ne jamais
oublier : le document a rarement été créé pour s’adresser à nous précisément. Il avait donc un autre
destinataire qui, contrairement à nous, pouvait parfaitement comprendre toutes les allusions de son
auteur. Voilà pourquoi il faut toujours s’interroger sur ce qu’est le document, d’où il provient et à qui il
est destiné (voir point 1.3)
1.2 - Identifier un document [les différents types de nature et la manière dont on doit les aborder]
Dire « ce document est un texte » ou « c’est un tableau de statistiques », cela ne suffit pas à
donner avec précision la nature d’un document. Plus cette nature est précise, plus il est possible de
mesurer la fiabilité d’un document. Il faut donc relever d’autres indices dans et autour du document qui
permettent de préciser cette nature. Chaque type de document s’étudie d’une manière particulière ; tu
trouveras à la fin de ce fascicule (point 4.3) des conseils pour certains d’entre eux.
Ce document est-il un texte ?
Ce texte est-il destiné à être entendu ?
Ce texte s’adresse-t-il à un auditoire présent pour écouter ?
S’il est accompagné d’une musique, ce sont les paroles d’une chanson.
S’il est destiné à être prononcé, c’est un discours.
Ce texte est-il transmis par des moyens audiovisuels ?
S’il est prononcé par quelqu’un, c’est un discours radio-télévisé.
S’il est simplement lu par un journaliste, c’est un reportage.
S’il oppose plusieurs personnes, c’est un débat.
Ce texte est-il destiné à être lu ?
Ce texte provient-il d’un journal ?
S’il est accompagné d’un titre général, de photographies et d’autres textes,
c’est la Une du journal.
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S’il traduit la pensée du journal ou d’un de ses responsables sur une
question, c’est un éditorial.
S’il s’agit d’une prise de position d’une personne étrangère au journal,
c’est une tribune.
S’il s’agit de relater une information, c’est un article.
S’il s’agit de faire un commentaire régulier, c’est une chronique.
Ce texte provient-il d’un livre ?
S’il s’agit d’une histoire inventée par l’auteur, c’est un roman (ou une
nouvelle si le nombre de pages est réduit, voire une pièce de théâtre).
S’il est en vers, c’est un poème.
S’il s’agit du récit de la vie d’une personne, c’est une biographie (si l’auteur
n’est pas cette personne) ou une autobiographie, des mémoires (si
l’auteur parle de lui).
S’il s’agit de la présentation d’un espace quelconque, c’est une
monographie.
S’il s’agit d’une réflexion sur un problème quelconque, c’est un essai.
Ce texte provient-il d’une source officielle ?
S’il s’agit d’un texte destiné à décrire une situation et à réfléchir sur elle,
c’est un rapport, un mémoire.
S’il s’agit de fixer de grands principes, c’est une constitution (si elle est
votée) une charte (si elle est accordée par un personnage).
S’il s’agit de fixer des règles communes, c’est une loi, un décret.
S’il s’agit d’un accord entre différents groupes ou pays, cela peut être un
traité, une convention.
Ce texte est-il diffusé par un groupe particulier ?
S’il s’agit de fixer les principes propres à ce groupe, c’est un manifeste, un
programme.
S’il s’agit d’indiquer le fonctionnement de ce groupe, c’est un règlement.
Ce texte provient-il d’une « autorité scientifique » ?
S’il s’agit d’un texte destiné à expliquer, à enseigner une question, c’est un
ouvrage scientifique.
S’il s’agit d’une série de dates, c’est une chronologie.
Ce document est-il plutôt fondé sur des chiffres ?
Ce document présente-t-il des suites de chiffres ?
Il s’agit d’un tableau de statistiques ou tableau de données
Ce document présente-t-il une traduction graphique des chiffres ? (ici, cela aurait pu être aussi
classé avec les images)
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Les chiffres sont-ils traduits par un trait ?
Il s’agit d’une courbe.
Les chiffres sont-ils traduits par une série de barres ?
Il s’agit d’un histogramme.
Les chiffres sont-ils traduits à travers un cercle ou un demi-cercle ?
Il s’agit d’un diagramme circulaire ou d’un diagramme semi-circulaire.
(évitez le mot de « camembert »…)
Ce document est-il une image ?
Ce document a-t-il saisi instantanément une réalité ?
L’image est-elle prise par un appareil photographique ?
S’il s’agit d’une image permettant de saisir plusieurs plans d’un espaces
géographique, on parlera de photographie paysagère, sinon plus
classiquement d’une photographie.
Pour bon nombre d’œuvres d’art (architecture, sculpture, peinture…), nous
n’accédons à ces œuvres que par le biais de leur photographie (ce qui se
traduit par la perte de la 3ème dimension la plupart du temps). Donc, il faut
à la fois grouper nature et sujet : « une photographie d’un château-fort »,
« la photographie d’un buste de Molière »… Le document n’est pas
véritablement le château ou le buste…
L’image est-elle une reconstitution photographique ?
S’il s’agit d’une représentation de la surface de la Terre réalisée grâce aux
capteurs de satellites spatiaux, il s’agit d’une image satellite (au plan
technique, ce n’est pas une photographie car l’image est reconstituée par
ordinateur et puis rétablie avec des couleurs cohérentes).
S’il s’agit de l’assemblage de plusieurs éléments, c’est une photo montage
(le procédé est souvent utilisé pour les affiches).
L’image correspond-elle à la récupération d’une image à partir d’une source
numérique (sur un site web, un dvd…) ?
Il s’agit d’une capture d’écran.
Ce document a-t-il été construit ?
L’image est-elle fixe et dessinée ?
S’il s’agit d’un dessin paru dans un journal pour illustrer une information,
on parle de dessin de presse… et si des personnages connus y sont
représentés avec des traits simplifiés ou accentués d’une caricature.
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S’il s’agit d’une série de dessins formant une histoire, c’est une bande
dessinée (si celle-ci ne fait que quelques vignettes, une seule bande, on
parle de strip).
Si ce dessin représente un espace géographique réduit à une certaine
échelle, est agrémenté de signes dont le sens est en légende, c’est une
carte (faite par des professionnels) ou un croquis (faite par des nonprofessionnels). Si la carte est très précise et représente un espace urbain,
il s’agit d’un plan.
Si ce dessin représente un espace géographique mais sans échelle, il s’agit
d’un schéma cartographique.
Si le dessin comprend une série de zones reliées entre elles par des flèches,
on peut parler de schéma mais le terme d’organigramme est plus précis.
S’il s’agit d’apporter par le biais de l’image (souvent complétée de texte)
une information au plus grand nombre c’est une affiche. On précisera le
type d’affiche selon la nature de l’information apportée et ses buts :
affiche publicitaire, affiche de propagande, affiche électorale…
L’image est-elle en mouvement ?
S’il s’agit d’une histoire de fiction, c’est un film cinématographique ou un
court métrage.
S’il s’agit d’une enquête, c’est un reportage (format court) ou un
documentaire (format plus long)
Ce document est-il sonore ?
Ce document rapporte-t-il une réalité saisie sur le vif ?
C’est un enregistrement (il faut préciser ensuite de quoi pour avoir la
nature complète : enregistrement d’un discours, enregistrement des bruits
d’une ville…)
Ce document correspond-il à une œuvre musicale ?
Y a –t-il des paroles ?
C’est une chanson ou un air d’opéra.
N’y a-t-il pas de paroles ?
C’est une œuvre instrumentale… Ici les formes (symphonies, airs,
concertos…) sont très nombreuses et généralement précisées d’une
manière ou l’autre au moment de l’audition.
En conclusion, vous pouvez voir qu’il y a beaucoup de natures de documents (même si toutes ne
seront pas forcément sur votre chemin au lycée…) et que, en conséquence, s’en tenir à simplement
« texte, photographie, carte, schéma, graphique… » donne de vous l’image de quelqu’un d’un peu limité
sur le plan du vocabulaire et de l’analyse des choses.
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1.3 – Présenter un document
Pendant longtemps, la question de présentation a été une question rituelle, une attente dans
tout travail portant sur un document. Même si aujourd’hui, ce n’est plus qu’exceptionnellement
demandé au niveau du Bac, s’interroger autour de cette question reste essentiel. Comment analyser un
discours d’Hitler si on ne s’est pas demandé qui était l’auteur, à qui il s’adressait et à quelle époque ?
Présenter le document c’est aussi le meilleur moyen de l’aborder avec un regard critique (ne pas avoir
une des informations essentielles pour la présentation est quelque chose qui doit être remarqué et
éventuellement signalé dans la copie).
Traditionnellement, on a coutume de pointer quatre éléments dans une présentation de
documents : nature, date, auteur, sujet. C’est un moyen simple de se rappeler ce qu’on doit faire mais
cela donne un côté formel et mécanique à ce questionnement. Je proposerai plutôt de ramener cela à
quelques doubles questions fondamentales.
De quel type de document s’agit-il ? A qui s’adresse-t-il ?
Quel est l’auteur ou la source de ce document ? Sont-ils fiables, objectifs ?
De quand date ce document ? Dans quel contexte a-t-il été réalisé ?
Quel est le sujet général ? Quelle est l’idée principale de ce document ?
Cela peut donner par exemple une présentation de ce type chez un élève appliquant un peu
bêtement le principe : « C’est un texte écrit et dit par le général de Gaulle le 18 juin 1940. Il demande
aux Français de le rejoindre pour résister aux Allemands. »
Mais c’est quand même mieux et plus juste ainsi : « Ce document est un extrait du discours
radiodiffusé prononcé par le général de Gaulle le 18 juin 1940 depuis Londres. Bien que prononcé sur les
antennes de la BBC, ce discours célèbre (mais qui a été très peu entendu le jour même) s’adresse aux
Français au moment où la défaite militaire face à l’Allemagne a conduit le gouvernement du maréchal
Pétain à demander l’armistice. Le général de Gaulle, militaire français peu connu mais attaché à la
grandeur de la France, appelle ici à la poursuite du combat depuis l’Angleterre en souhaitant grouper
autour de lui tous ceux qui voudraient résister aux Allemands. »
1.4 – Analyser ou expliquer un document ?
Lorsqu’un élève se trouve confronté à un document, on peut attendre de lui (outre la
présentation) deux démarches différentes (mais souvent complémentaires).
Analyser : c’est tirer des informations du document, lui faire dire tout ce qu’il peut dire que ce
soit évident ou non. Contrairement à ce que pensent les élèves, cela ne signifie pas qu’on peut se passer
de connaissances (voir exemple développé ci-dessous). Les connaissances servent à comprendre le
document : si vous ne savez pas qui est l’auteur, si vous ne comprenez pas les mots « techniques », si
vous avez oublié comment on analyse un tableau de peinture, vous ne ferez qu’une piètre analyse.
Expliquer : c’est utiliser les connaissances dont on dispose grâce au cours (voire grâce à sa
culture personnelle) pour permettre au lecteur de la copie de comprendre pourquoi l’auteur écrit ceci,
pourquoi une courbe monte, pourquoi le paysage de la ville est organisé comme on le voit sur la
photographie.
L’analyse d’un document ne se limite pas à relever des informations évidentes (ce prélèvement
est considéré comme acquis par l’élève en fin de 5ème). Il faut aussi être capable de pousser la réflexion
plus loin : faire des déductions à partir des informations relevées, faire preuve d’esprit critique,
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s’appuyer sur des connaissances historiques de base, éventuellement croiser les informations relevées
avec celles d’un autre document ou des connaissances personnelles. Pour mieux comprendre, regardez
l’exemple ci-dessous :
Plaque commémorative située à Albi près du Tarn
Si je me contente de prélever l’information, je
vais juste dire que l’archevêque d’Albi a fait
construire un quai là où il y avait des remparts..
et que les consuls en ont été contents. [Si on
ème
réfléchit deux secondes, est-ce qu’un élève de 6
(pour ne pas dire de CM2) n’est pas capable de le
dire lui aussi ?…]
Si je pousse mon raisonnement plus loin (c’est-àdire si je me pose des questions sur ce
document !!!), je vais pouvoir faire des
remarques comme…
+ s’ils détruisent les remparts, c’est qu’à
Albi on ne craint plus d’être attaqué par
des armées étrangères.
+ c’est quand même bizarre que ce soit
un homme d’Eglise qui fasse de tels
travaux dans la ville. Cela me montre
que c’est un personnage puissant et
riche.
+ si on choisit de construire un quai,
c’est sans doute parce que le commerce
est en train de se développer sur le Tarn.
Reproduction du texte en cas de difficulté de lecture après
impression : « L’an MDCCLXIII à la satisfaction des consuls de
la cité, l’archevêque d’Albi Mgr Léopold Charles de ChoiseulStainville a fait édifier ce quai sur l’emplacement des anciens
Si je veux comprendre ce document, je dois
remparts ».
obligatoirement connaître le sens de mots
comme « consuls » (ce n’est pas ici le consul
romain !), « archevêque », « édifier », « cité »,
« remparts ». Je dois être capable de lire les
chiffres romains pour savoir que cela s’est passé
en 1763.
Si je me pose des questions sur le document luimême, je peux quand même trouver étrange
cette plaque sur laquelle on ne sait pas qui
s’exprime : Est-ce l’archevêque qui se vante de sa
générosité et fait remarquer que les consuls
étaient bien contents de ne pas avoir eu à faire
eux-mêmes les travaux ? Sont-ce les consuls qui
ont fait installer cette plaque en guise de
remerciements ? Le document ne nous le dit
pas… ce qui fait que nous ignorons en fait
l’auteur réel du document… sauf à considérer
que l’auteur c’est le graveur de pierres.
Et si j’ai une culture historique un peu
développée, je saurais qu’en 1763 la France vient
de perdre une guerre ou que le premier ministre
du roi Louis XV à cette époque s’appelle aussi
Choiseul (tiens, tiens !).
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Le recours à la paraphrase (dire autrement ce que dit déjà le document) et au prélèvement
d’informations est très fréquent lorsque l’élève se trouve confronté à une analyse de texte. Lorsqu’il se
trouve face à une image, la réaction est d’un autre type : une vague description, une identification de ce
que montre l’image, l’utilisation forcenée de tous les petites informations textuelles qui tournent autour
de l’image, éventuellement une différenciation des plans. Or, le principe général de l’analyse est le
même…
Photographie de la station d’Avoriaz 1800
Remarque classique d’élève lorsqu’il s’agit
d’analyser ce document : « c’est une station de
sport d’hiver ». On a donc une déduction mais qui
n’est fondée sur aucune argumentation, juste sur
la reconnaissance de quelque chose de connu. Par
contre, vous connaîtrez le nombre et la couleur
des pistes de la station parce que c’est écrit… [
Allons ! Il y a bien des choses simples et évidentes
à remarquer et qui seront d’une grande utilité
pour répondre à des questions ]
Par rapport à ce qu’on voit, s’interroger : où eston ? est-ce un endroit accueillant naturellement ?
Qu’ont donc fait les hommes ? Cela prend quelle
forme dans le paysage ?…
Et on en arrive à comprendre que ce qu’on voit
c’est le résultat d’une grande politique
d’aménagement qui a édifié des villes (sous forme
d’immeubles surtout) à haute altitude et en
détruisant largement la nature (forêts rares). Que
Avoriaz (prononcer Avoria) est une station de ski, située à 1800m
ces travaux ont dû être complexes et demeurer
d'altitude sur le territoire de la commune de Morzine en Haute-Savoie.
Cette station est interdite aux véhicules à moteur, on s'y déplace à pied dangereux car on se trouve dans un milieu naturel
ou en traineau à cheval. Avoriaz compte 39 remontées mécaniques et 49 difficile sinon hostile (altitude, froid, pentes…).
pistes dont 6 noires, 14 rouges, 24 bleues et 5 vertes. La station permet Que le résultat a totalement transformé le
paysage de la montagne (pollution visuelle
de faire la liaison vers la Suisse par plusieurs itinéraires, dont le Pas de
évidente avec la photo, pollution atmosphérique
Chavanette surnommé "le Mur Suisse" dont la déclivité en oblige plus
évoquée par le petit texte).
d'un à descendre grâce au télésiège.
Sans des notions comme « climat à dégradation
montagnarde », « massif », « pic », « station
intégrée » on devra se contenter de réemployer
les mots plus simples du document et à ne pas
nommer des éléments bien visibles.
Un œil critique s’interrogera sur la nature de ce
petit texte accompagnant la photographie. C’est
visiblement un texte provenant des pouvoirs
locaux. Il n’est donc pas objectif et cherche sans
doute à désinformer le torusite..
Avec une culture personnelle, vous pouvez même
montrer qu’il s’agit d’installations déjà anciennes
puisque remontant au plan Neige des années
1960.
Pour analyser, il convient en gros d’effectuer trois démarches intellectuelles.
Prélever une information dans le texte, le tableau, le paysage
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Croiser cette information avec une connaissance (notion, localisation…) à travers une
question
Aboutir à une déduction.
Schématisons un peu ce raisonnement…
J’arrive à un carrefour où le feu est vert. A ma droite, une ambulance qui fonce vers le
carrefour son gyrophare tournant à grande vitesse [j’ai relevé certaines informations
de la scène… Si j’en reste là, je continue ma route et il y une forte probabilité que
l’ambulance me rentre dedans au carrefour].
Qu’est-ce que je dois faire ? Je sais que quand le feu est vert, je peux passer mais je
me rappelle aussi avoir appris en préparant les épreuves du code de la route qu’une
ambulance (comme tous les véhicules de secours) sont prioritaires en toutes
circonstances.
Je rapproche la situation vécue de la règle que je connais et j’en déduis que je vais
m’arrêter au feu vert afin de faciliter le passage de l’ambulance en mission d’urgence
sur la route perpendiculaire.
On voit donc que pour analyser vraiment on a besoin de connaissances et de se poser des
questions. Vous pouvez toujours attendre que le document parle et dise de lui-même tout ce que vous
voulez entendre… C’est quand même plus malin (et pas très difficile) de se poser les bonnes questions
parce qu’on maîtrise les bonnes connaissances.
1.5 - Le commentaire de document (épreuve pour le Bac)
Epreuve courte du bac, le commentaire de document doit être réalisé en 1h / 1h30 maximum. Il
n'intervient qu'en Histoire. L'élève a le choix entre deux sujets qui comportent chacun un document et
quelques questions (4 ou 5).
La nature du document est variable. C'est le plus souvent un texte mais il peut s'agir d'une carte,
d'une affiche, d'une photographie, d'un tableau de statistiques etc... Le travail de l'élève consiste à
répondre aux questions posées en se fondant sur la compréhension du texte (analyse) et sur un apport
de connaissances personnelles (explication). Ce travail est celui qui se rapproche le plus - les questions
mises à part - du travail de l'historien quand il se trouve confronté à une source documentaire.
Parmi les questions posées, il peut y avoir une question qui invite à présenter le document, une
question qui invite à critiquer le document. Les questions portent sur des points plutôt généraux et pas
sur des points précis.
Les étapes du travail
Faire pour soi - même si ce n'est pas demandé par le questionnaire - une présentation critique
du document (cela permet d'éviter de se faire "manipuler" par le document) (voir point 1.3)
Lire à plusieurs reprises le document ainsi que les questions
Prendre en compte la spécificité des documents (si c'est une affiche, se demander comment elle
est construite ; si c'est un texte, se demander à qui il est destiné ; si c'est une photographie,
comment et pourquoi elle a été prise...)
Dégager les éléments importants du document (par un soulignement en couleur par exemple) en
les mettant en rapport avec les questions posées
Rattacher à ces éléments tirés de l'analyse des éléments explicatifs tirés de vos connaissances
[attention ! les questions ne précisent que rarement qu'il faut expliquer... c'est implicite ! A vous
de ne pas l'oublier ]
- - -> Toutes ces premières étapes nécessitent un temps certain (entre un quart d'heure et 25 minutes)
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Rédiger les réponses en n'oubliant pas que les citations du document doivent se faire entre
guillemets pour les textes
Dans l’exemple ci-dessous, il est évident que la réponse à la question posée est « non »… Mais il faut
le prouver en s’appuyant sur le texte et sur ses connaissances. En surligné dans le texte, les éléments
permettant de répondre à la question. Remarquez que dans la réponse que je propose, vous avez à la
fois des citations du document, des éléments d’analyse permettant d’avancer dans la réponse à la
question posée (y compris critiques) mais aussi des apports de connaissances.
"Protestation contre la Tour de M. Eiffel" adressée à M.
Question : La Tour Eiffel est-elle perçue comme une œuvre
Alphand, directeur des travaux de l'Exposition et publiée dans artistique ?
le journal Le Temps (février 1887)
Un exemple de réponse classique d’élève :
Nous venons, écrivains, peintres, sculpteurs, architectes,
amateurs passionnés de la beauté jusqu'ici intacte de Paris,
La Tour Eiffel n’est pas perçue comme une œuvre
protester de toutes nos forces, de toute notre indignation, au artistique car de nombreux artistes comme Guy de
nom du goût français méconnu, au nom de l'art et de
Maupassant ou Alexandre Dumas fils s’y opposent en ne la
l'histoire français menacés, contre l'érection, en plein cœur
trouvant pas belle.
de notre capitale, de l'inutile et monstrueuse Tour Eiffel, que
la malignité publique, souvent empreinte de bon sens et
Un exemple de réponse construite :
d'esprit de justice, a déjà baptisée du nom de tour de Babel.
(...) La ville de Paris va-t-elle donc s'associer plus longtemps
Le simple fait qu’il s’agisse d’une « protestation » suffit à
aux baroques, aux mercantiles imaginations d'un
montrer que les auteurs de ce texte ne considèrent pas la
constructeur de machines, pour s'enlaidir irréparablement et Tour Eiffel comme une œuvre d’art. Et cette protestation a
se déshonorer ? (...).
forcément du poids car ces auteurs ne sont pas des artistes
de second rang mais bien des phares de la culture française à
Il suffit d'ailleurs, pour se rendre compte de ce que nous
la fin du XXème siècle qu’ils soient restés depuis de grands
avançons, de se figurer un instant une tour vertigineusement noms de l’art français (Maupassant, Dumas fils…) ou que leur
ridicule, dominant Paris, ainsi qu'une noire et gigantesque
nom est difficilement passé le cap des années (Coppée, Sully
cheminée d'usine, écrasant de sa masse barbare (...) tous nos Prudhomme…). Dès le début, les opposants à la Tour se
présentent comme des « écrivains, peintres, sculpteurs,
monuments humiliés, toutes nos architectures rapetissées,
qui disparaîtront dans ce rêve stupéfiant. Et, pendant vingt
architectes » mais ce sont surtout semble-t-il des écrivains.
ans, nous verrons s'allonger sur la ville entière, frémissante
Cela explique peut-être le nombre d’images et de mots
encore du génie de tant de siècles, nous verrons s'allonger
utilisées pour discréditer la Tour Eiffel (« inutile »,
comme une tache d'encre l'ombre odieuse de l'odieuse
« monstrueuse », « Tour de Babel », « ridicule », « odieuse »).
colonne de tôle boulonnée.
Les auteurs opposent en fait le passé artistique de Paris qui, à
leurs yeux, est le seul valable (« goût français », « l’art et
Guy de Maupassant, Alexandre Dumas fils, Charles Garnier,
l’histoire français {seraient] menacés », « génie de tant de
François Coppée, Sully Prudhomme etc...
siècles ») à un présent marqué par l’industrialisation (« noire
et gigantesque cheminée d’usine », « odieuse colonne de tôle
boulonnée »). Paris est effectivement une capitale des arts
dont la physionomie reflète l’émergence de styles artistiques
différents (de l’art classique au romantisme) mais c’est aussi
une des capitales de l’art moderne à la fin du XIXème siècle.
Le combat de ces auteurs apparaît donc autant comme un
combat contre le progrès en général, les transformations de
Paris et de la France que comme une simple opposition à la
Tour Eiffel.
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1.6 – L’étude de dossier documentaire : première partie (épreuve pour le Bac)
Epreuve longue du bac, l'étude d'un dossier documentaire doit être réalisée en 2h30 à 3h00 max.
Elle peut survenir tant en géographie qu’en histoire. Dans les deux cas, vous serez en présence de 4 ou 5
documents, en majorité des cartes si l’épreuve est en géographie.
A mon sens, et avec l’expérience de plusieurs années d’enseignement au lycée, c’est une
épreuve « casse-gueule » parce que les élèves se ruent dessus car les documents les rassurent (plus de
70 % des copies corrigées au Bac correspondent à ce type de sujet) et ils pensent plus facilement s’en
sortir. Or le correcteur se retrouve le plus souvent avec une bouillie d’analyse, des réponses creuses
(paraphrase) et des répétitions entre première et deuxième partie. C’est donc une épreuve qui serait
plutôt à réserver aux élèves qui la maîtrisent bien…
L’épreuve est composée de deux parties dont la seconde est la plus importante (même s’il n’y a
pas de barème précis au Bac, on peut considérer que la première partie sur 20 vaudrait 8 et la seconde
10) :
1° des questions transversales à plusieurs documents reposant sur l’analyse de ces documents
2° la rédaction d’une réponse à la problématique posée par le sujet. Cette problématique sera
toujours clairement explicitée mais il se peut que vous ayez à la reformuler sous forme de
question. (voir point 3.4)
ETAPE 1
Bien comprendre la problématique générale de l’étude du dossier. C’est elle qui structure tout le
travail qui va suivre.
ETAPE 2 :
Lire tous les documents. Ceci est obligatoire et ce doit être une lecture « active », crayon à la
main pour souligner les passages qui vous semblent importants en rapport avec le sujet posé ou
pour écrire une idée à la vue d’un document iconographique. N’hésitez pas à écrire autour du
document tout ce à quoi il vous fait penser.
Penser à regarder si les documents ne se complètent pas ou, au contraire, ne s’opposent pas
(travail de mise en relation).
ETAPE 3 :
Lire toutes les questions. Les questions sont posées dans un ordre logique et certaines
s’enchaînent, une question pouvant vous donner des indications pour une autre. Il faut donc y
répondre de préférence dans l’ordre où elles sont posées et éviter absolument (c’est une preuve
d’inorganisation de votre réflexion) de répondre par avance à une question .
ETAPE 4 :
La première question a longtemps été liée à la présentation d’un ou des document(s). Si c’est le
cas, appliquer ici ce que vous avez appris au point 1.3
ETAPE 5 :
Répondre aux questions (elles sont cinq au maximum). Toutes les réponses doivent être rédigées
et demandent d’être approfondies : des réponses en une ou deux phrases seront généralement
beaucoup trop superficielles. Toutefois, les réponses très longues sont à éviter, on vous
demande d’être concis, précis. Cette épreuve est très exigeante quant à la précision des
réponses.
Il faut se méfier de la paraphrase, défaut de la plupart des élèves qui consistent à réécrire le texte
avec leurs propres mots sans analyser véritablement le document. Vous devez obligatoirement noter les
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informations prélevées sous forme de citations (entre guillemets et en précisant de quel document elles
sont extraites) s’il s’agit d’un texte ou faire une description de ce que vous observez s’il s’agit d’une
image.
Il ne faut pas croire que cette épreuve ne nécessite pas de connaissances ! Au contraire ! si vous
n’avez pas de connaissances, vous ne comprendrez pas les allusions des documents, vous ne
remarquerez pas les points importants et vous tomberez dans la paraphrase. (voir point 1.4).
Pour la suite et la fin de cette épreuve voir point 3.4
14
Deuxième partie
Autour de la carte
2.1 – Les principes cartographiques
Principes généraux
Une carte est une représentation réduite (selon un coefficient de réduction appelé échelle) et
simplifiée d’un espace géographique. Une carte est réalisée grâce à la connaissance de points de mesure
et à des méthodes de triangulation… Bref, ni vous ni moi ne ferons jamais de cartes, nous faisons des
croquis géographiques.
Une carte utilise un ensemble de signes pour figurer des points, des lignes, des zones.
L’ensemble de ces signes et leur signification est regroupée dans une légende. Celle-ci n’est pas un
fourre-tout mais quelque chose de classé. On exige donc de toute carte qu’elle ait une légende
ordonnée.
Une carte doit permettre de localiser, de repérer (elle doit donc comporter des noms et ne peut
être muette). Pour y parvenir, il faut disposer d’éléments de repérage. L’indication du nord
géographique (par une flèche) ou, dans certains cas, de lignes imaginaires (parallèles comme l’équateur,
méridiens) permet de réaliser l’orientation de la carte.
Une carte peut aborder des sujets très différents. On opposera les cartes thématiques qui
étudient un seul phénomène (ex : les régions d’élevage en France, les villes en Afrique) et les cartes de
synthèse qui regroupent différents éléments afin de proposer la compréhension d’un espace (ex :
l’organisation spatiale de l’Allemagne, les transformations spatiales de l’agglomération toulousaine).
C’est le titre qui définit précisément le sens à donner au croquis.
En conclusion, tout croquis doit comporter une légende ordonnée, une échelle, un titre et une
orientation (moyen mémo-technique : LETO). Il doit également être entouré par un cadre qui en définit
les limites (à l’intérieur du cadre, l’échelle est valable). Il n’est muet et comporte une nomenclature
toujours écrite en noir (sauf pour tout ce qui touche à l’eau qui est écrit en bleu), toujours écrite
horizontalement (sauf le long d’un trait), toujours écrite au centre d’une zone ou à droite d’un point.
Vous vous rendrez compte que beaucoup ne respectent pas ces quelques règles de base (à
commencer par les manuels). C’est encore plus vrai en ce qui concerne le langage cartographique.
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Le langage cartographique
Une carte est une image. Elle parle donc en premier à nos yeux. Elle doit donc être claire, précise,
juste (cela va de soi) et expressive. Cette expressivité, cette efficacité de la carte, on ne peut l’atteindre
qu’en sachant se limiter (pas plus d’une douzaine, une quinzaine de signes différents) et en choisissant
bien les signes utilisés. Si vous foncez toutes les couleurs ou si vous les laissez toutes pastels, votre
croquis n’aura aucune expressivité.
C’est donc un autre langage, le langage cartographique, qu’il faut être capable de maîtriser.
Il faut d’abord faire le bon choix du type de signe. Les signes ponctuels (des signes
géométriques simples comme rond, carré, triangle… et pas des pictogrammes comme
l’avion, la bobine de fil ou le derrick de pétrole) représentent un lieu précis auquel on
ne peut pas donner de surface sur la carte. Les signes linéaires correspondent à toutes
les lignes (y compris les flèches). Les signes zonaux correspondent à des espaces, des
zones.
Ces signes peuvent varier de différentes façons : leur forme, leur remplissage, leur
taille, leur couleur et l’intensité de celle-ci, leur épaisseur. Changez la forme d’un
signe et l’œil comprendra que ce nouveau signe a un sens fondamentalement
différent. Changez sa taille et l’œil y verra une plus grande ou une moindre
importance. Changez son remplissage et l’œil saisira qu’il y a une nuance, une petite
différence (attention aux hachures, moyen commode mais très souvent
catastrophique sur le croquis !). Changez l’aspect d’une flèche (trait entier ou trait en
pointillé) et vous suggérez quelque chose de continu ou de discontinu.
La variation la plus spontanément utilisée par les élèves est celle de la couleur.
Chaque couleur ne doit cependant pas être utilisée au hasard. Le rouge est une teinte
chaude qui doit donc être utilisée pour les phénomène positifs car elle se voit très
nettement (raison pour laquelle on l’utilise pour tout ce qui doit alerter… y compris
dans la correction de vos copies). Le bleu est une teinte froide (mais le violet l’est
encore plus) qui doit donc être utilisée pour tout ce qui est négatif. La troisième
couleur primaire, le jaune, représente une situation intermédiaire en même temps
qu’elle évoque le sec. Les couleurs complémentaires s’intercalent dans cette
progression sensorielle des couleurs. Le blanc (absence de couleur) peut être utilisé
sur une carte pour montrer un espace de faible importance mais il doit apparaître en
légende. Le noir (mélange des couleurs) est à éviter sauf pour des traits car il est déjà
utilisé pour la nomenclature.
On peut penser aussi à faire varier l’intensité d’une même couleur (vert clair, vert
moyen, vert foncé) pour montrer les différents niveaux d’un même phénomène. Ne
pas dépasser trois niveaux de couleur car il est très difficile de maintenir dans le
coloriage une égale intensité… Au delà de cinq nuances différentes, l’œil de toute
façon ne fait plus la différence.
Pensez enfin qu’un même signe peut représenter deux choses proches. Par exemple,
une zone coloriée en jaune peut correspondre à « espace désertique en manque
important de pluie ». Vous indiquez ici une situation climatique et une situation de
peuplement avec un seul signe ; c’est donc un bon moyen d’économiser des signes.
Remarques :
- Sauf cas particulier, il est inutile de colorier les espaces maritimes.
- Evitez des couleurs particulières comme le gris (réservé pour des zones hors du sujet), le
rose (sauf dans une progression vers le rouge), le marron (connoté « montagnes »).
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L’exemple ci-dessus vous présente à gauche une légende remplie d’erreurs classiques dans les
travaux d’élèves, le commentaire sur ces erreurs et une proposition plus cohérente (même s’il y reste
une maladresse, saurez-vous trouver laquelle ?).
Les signes dans la légende
On a précisé très vite dans cette fiche que la légende devait être ordonnée. Ce classement dans
la légende comporte quelques autres règles importantes.
On peut mettre le titre du croquis au-dessus de la légende… mais il faut surtout le
mettre au-dessus du croquis.
La légende comporte au minimum des titres et, pour être plus efficace, des soustitres. Ceux-ci ne doivent pas être vagues (« Le tourisme ») mais chercher à faire
passer une idée (« un espace aménagé pour les activités du tourisme »).
Les signes sont placés en légende les uns au-dessous des autres. Il est possible de faire
plusieurs colonnes (une par partie) mais celles-ci doivent être délimitées par des traits
verticaux.
Les signes sont placés de manière différente selon leur type (voir ci-dessous)
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La comparaison de ces deux croquis de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur vous permettra de
retrouver quelques-unes des erreurs et quelques conseils évoqués précédemment.
2.2 – L’épreuve de cartographie (épreuve pour le Bac)
Epreuve courte du bac, la cartographie doit être réalisée en 1h en 1h30 max. Elle n'intervient
qu'en géographie. L'élève a le choix entre deux sujets pour lesquels est fourni un fond de carte (et un
seul… vous ne pouvez pas vous rater).
A partir du sujet choisi, l'élève doit réaliser un croquis cartographique qui doit être à la fois pensé
(c'est une réponse organisée au sujet à travers le classement des signes en légende), visuellement clair
et efficace (donc prenant en compte les spécificités d'un langage cartographique qui s'adresse en
premier à l'œil ) et, bien évidemment, géographiquement exact.
Très souvent, on considère qu'il s'agit de "réciter" un croquis fait en classe... mais comme il est
impossible de faire en classe tous les croquis possibles (une bonne vingtaine si on en reste aux sujets
vraiment abordables), l'élève doit en fait être capable de concevoir lui-même son croquis (chaque
année, je trouve dans un tas de copies des croquis semblables ["la carte du prof"] mais qui ne
correspondent pas au sujet posé).
ETAPE 1 :
Analyser le sujet proposé (sur un croquis, on peut tout aussi bien commettre des horssujets que dans une composition)
Dégager si on ne vous l’a pas donnée une problématique.
Attention ! Toute carte est une création… Il faut savoir adapter les cartes qu’on connaît
au sujet posé !
ETAPE 2 :
Lister au brouillon les éléments que vous pensez devoir porter sur le croquis (S’en tenir
aux faits les plus importants et, bien sûr, cohérents avec le sujet afin de ne pas
surcharger… [Ex : Trop souvent des élèves tiennent à placer les villes sur… une carte de
l’agriculture) - Eliminer aussi des faits non cartographiables [Ex : capitalisme…])
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ETAPE 3 :
Organiser les faits à représenter (comme un plan… avec parties et sous-parties) de
manière à montrer un raisonnement répondant à la problématique.
Attention ! Ce n’est pas vraiment organiser une légende que de créer des rubriques
fourre-tout [la population, les transports, l’industrie etc…]
ETAPE 4 :
Attribuer à chaque fait un signe. C’est là qu’on doit maîtriser les règles du langage
cartographique
ETAPE 5
Tester sous forme de schéma rapide au brouillon les choix cartographiques que vous avez
fait… Cela doit vous permettre d’éviter de faire une carte inexpressive ou surchargée.
ETAPE 6
Copier la légende sur la feuille. La légende doit être inscrite sur une feuille (pas au dos du
croquis) visible en même temps et orientée de la même manière. Elle est structurée et
chaque élément présent sur la carte doit se trouver dans la légende.
ETAPE 7
La réalisation du croquis ne commence qu’après avoir fini la légende. Elle doit être
soignée (la carte doit être lisible) ce qui suppose d’utiliser de bons instruments (voir point
2.3).
Commencer par matérialiser au crayon à papier (sans appuyer beaucoup) les limites des
zones, la forme des signes, le tracé des flèches (sur un croquis, ces localisations doivent
être rigoureusement précises, ce qui n‘est pas aussi essentiel sur un schéma).
Colorier les zones en à-plat de couleur (avec un estompage pour uniformiser la couleur),
puis ensuite repasser sur les lignes et les signes ponctuels.
Terminer en plaçant les noms.
2.3 – Mon matériel de cartographie et son utilisation
Un crayon à papier léger et une gomme pour réaliser les premiers tracés (limites des
zones, des signes ponctuels).
Un normographe pour disposer de formes plus régulières (cercles mais aussi carrés ou
triangles).
Une règle pour au minimum tracer le cadre et, si besoin, tracer des hachures (mais
celles-ci peuvent aussi se faire soigneusement à main levée)…
Des crayons de couleur pour toutes les zones en aplat de couleur. Des petits
morceaux de mouchoir en papier permettent d’uniformiser la couleur.
Des feutres de couleurs (un par couleur principale) pour tracer les traits (pour ces
traits, stylo bille et fluo sont interdits !!!)
Un stylo bille noir et un stylo bille bleu pour écrire la nomenclature (un stylo feutre à
pointe fine peut également convenir)
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Troisième partie
De la question à la réponse
D’une manière ou d’une autre, tout travail en Histoire-Géographie part d’une question (avec des
formulations variées) et amène à attendre de votre part une réponse (rédigée ou non, écrite ou orale).
L’expérience montre que beaucoup des élèves qui ont des problèmes au lycée éprouvent des difficultés
soit à comprendre ce qu’on leur demande exactement, soit à traduire par des mots ce qu’ils veulent dire
(voilà pourquoi des élèves « faibles » deviennent parfois « bons » lorsqu’ils font de la cartographie).
Nous verrons donc d’abord comment bien comprendre une question avant de présenter les différents
éléments qui font une bonne réponse.
3.1 – Pronoms interrogatifs et verbes d’action
Toutes les questions ne se ressemblent pas, ne se valent pas. Certaines annoncent des réponses
courtes, d’autres longues. Certaines attendent une réponse précise ne comportant qu’un élément
(question fermée), d’autres des développements multiples faisant discussion (question ouverte).
Dans une question, le pronom interrogatif est le premier élément qui oriente. Trop souvent, on a
l’impression que « pourquoi » et « comment » sont semblables, que « qui » équivaut à « quoi ». Donc,
petite analyse de ces pronoms.
Qui : Ce pronom amène évidemment à apporter un nom de personne… ou de plusieurs
personnes formant éventuellement un groupe.
Quel(le)(s) / A quel(le)(s) : Ce pronom invite à identifier un ou plusieurs élément(s) qui
remplissent une condition [il est très important de faire attention au pluriel qui signifie qu’on
attend au moins deux éléments] (« Quelles raisons expliquent la réussite économique de la
Chine » ; « Quel facteur essentiel a permis le développement des régions littorales en
France ? »)
Où : Ce pronom indique qu’on cherche un lieu mais sans préciser à quelle échelle (cela peut
aller du continent au quartier ou à la maison).
Qu’est-ce que : Cette locution appelle à fournir en réponse la définition d’une chose qui peut
être une période (« Qu’est-ce que la guerre froide ? »), un groupe (« Qu’est-ce que le RPR ? »,
un phénomène (« Qu’est-ce que la mondialisation »…).
Quand : Ce pronom indique qu’on attend une réponse située dans le temps. Celle-ci peut
être précise (une date) comme assez vague (une période sans datation précise). On peut
attendre une présentation du contexte historique si la question est formulée avec « A quel
moment »
Comment : Ce pronom invite à reconstituer les différentes étapes d’un processus qui fait
passer d’une situation à une autre. La réponse introduit donc forcément quelques aspects
chronologiques (mais pas seulement). Attention à ne pas transformer le comment en
pourquoi (« Comment Hitler arrive-t-il au pouvoir ? » n’est pas « Pourquoi Hitler arrive-t-il au
pouvoir ? », même si certaines connaissances peuvent être utilisées dans les deux réponses).
Ce pronom peut être remplacé par une locution comme « Dans quelles circonstances »…
Pourquoi : Ce pronom est sans doute le plus fréquent car il fait appel aux connaissances de
l’élève pour apporter une explication à une situation précisée par la question (« Pourquoi
20
Jules César a-t-il pu vaincre les peuples de Gaule ? » ; « Pourquoi le développement urbain
est-il différent en Europe et en Afrique ? »…).
En quoi : Cette locution invite à démontrer une affirmation (« En quoi New York est-elle la
principale métropole mondiale ? ») et n’appelle pas à la discuter.
Combien : Ce pronom est relativement rare en Histoire-Géographie car il appelle une
réponse courte correspondant à une quantité.
Y a-t-il : Il ne s’agit pas ici d’un pronom mais d’une forme interrogative qui invite en fait à une
discussion dans la réponse. On doit donc s’attendre à présenter éventuellement deux
opinions opposées dans la réponse (« Y a-t-il plus de risques technologiques dans les régions
industrielles ? » ; « Y a-t-il un lien entre la première guerre mondiale et la révolution
russe ? »)
Toutes les questions ne commencent pas cependant par un pronom interrogatif. Beaucoup sont
en fait introduites par un verbe qui précise le type de réflexion à mener par l’élève.
Présentez : Il s’agit ici d’effectuer la présentation du document, nécessité fondamentale pour
toute étude d’un document (voir point 1.3)… Attention cependant, le verbe peut être pris
dans un autre sens (« Présentez la situation des Etats-Unis à cette date ») ; il s’agira alors
d’apporter des connaissances comme dans une question « précisez ».
Relevez : Il s’agit ici de prélever dans un document un ou plusieurs élément(s) qui vont
remplir une condition donnée (« Relevez la phrase qui montre que l’auteur ne croit pas les
déclarations de… » ; « Relevez les événements qui vont conduire à de nouvelles tensions EstOuest »). La réponse ne doit pas prendre une forme de catalogue ou de liste (tirets et retours
à la ligne successifs) mais doit être construite par regroupement d’éléments proches.
D’autres impératifs comme « repérez » ont la même signification.
Montrez : Il s’agit ici de construire une démonstration. Soit à l’aide de documents, soit par les
connaissances, vous devez prouver une chose affirmée par la question. On attend donc des
éléments précis pour justifier votre réponse. Ce verbe correspond à la locution « en quoi ».
Précisez : Il s’agit ici d’apporter une connaissance sur un point assez précis permettant
d’éclairer le lecteur (« Précisez ce qu’est le plan Marshall… », « Précisez quelle est alors la
fonction du général de Gaulle »). Cette précision peut se faire avec vos connaissances ou
grâce à l’analyse d’un document (une indication « A l’aide de… » vous permet de savoir si
quoi vous appuyer). Des impératifs comme « rappelez », « indiquez », « dites » ont une
valeur semblable. Ces verbes correspondent à la locution « qu’est-ce que ».
Expliquez : Il s’agit ici aussi d’apporter des connaissances mais le verbe indique qu’il faut
utiliser ces connaissances pour permettre la compréhension d’une situation. Ce verbe
correspond au pronom « pourquoi »… qui, la plupart du temps, suit d’ailleurs le verbe
« expliquer ».
Définissez : Il s’agit ici d’une attente liée au vocabulaire et aux notions que doit maîtriser un
élève sur une partie précise du programme (« Définissez ce qu’est le communisme » ;
« Définissez la notion de développement ». Ce verbe correspond à la locution « Qu’est-ce
que ».
Caractérisez : Il s’agit ici de dire en peu de mots ce qui fait l’essentiel (« Caractérisez l’opinion
de l’auteur »).
Justifiez : Il s’agit ici d’une obligation d’apporter des éléments pour prouver quelque chose.
Demander une justification est normalement inutile puisque c’est une démarche qu’on
attend dans toute réponse au lycée. C’est donc un rappel très fort à l’élève pour lui dire que
sans preuves sa réponse ne vaut rien.
21
Analysez : Il s’agit ici d’une demande de travail sur un ou plusieurs document(s). Ce n’est pas
véritablement une question mais un préalable, la véritable question venant ensuite
(« Analysez le document pour montrer que le Mexique est un pays émergent »).
Décrivez : Il s’agit ici le plus souvent de travailler sur un document iconographique (photo,
peinture…). On attend de l’élève
qu’il traduise avec des mots ce
qu’il voit (« Décrivez la zone de
passage entre Berlin-Ouest et
Berlin-Est »). C’est à l’élève
cependant de centrer sa
description sur ce qui est
important ; dans l’exemple cicontre, on décrira les barrières, la
présence de soldats et les
panneaux… mais pas les couvrechefs des soldats ou l’aspect des
bâtiments.
Identifiez : Il s’agit ici de reconnaître quelque chose ou quelqu’un (« Identifiez les trois
personnages assis au premier plan ». La réponse ne doit pas se contenter de nommer, elle
doit apporter quelques éléments complémentaires (« Les trois personnages assis sont de
gauche à droite Winston Churchill, premier ministre britannique, Franklin Roosevelt, le
président des Etats-Unis, et Joseph Staline, dirigeant suprême de l’URSS »). Ce verbe
correspond au pronom « quel », voire « qui ».
Dégagez : Il s’agit ici de faire émerger d’un (ou de plusieurs) document(s) des faits, des idées
qui permettent de définir quelque chose (« Dégagez les caractéristiques des démocraties
populaires »). Ce verbe invite donc à la fois à analyser et à définir.
Datez : Il s’agit ici d’apporter une connaissance permettant de situer chronologiquement une
situation ou un événement (l’année peut suffire mais parfois un « précisément » indique qu’il
faut aussi donner le jour et le mois). Ce verbe correspond au pronom « quand ».
Localisez : Il s’agit ici d’apporter une connaissance permettant de situer spatialement un
point (« Localisez la Californie »). La réponse se doit d’être précise et de s’appuyer sur des
points de repère clairs (il sera mieux de répondre « c’est un Etat qui se situe au sud-ouest des
Etats-Unis, entre le Mexique, les Rocheuses et le Pacifique » plutôt que « c’est aux EtatsUnis ». Ce verbe correspond au pronom « où ».
Déduisez : Il s’agit ici de se servir d’une réponse précédente pour aller au-delà et faire
apparaître d’autres informations (« Déduisez de la situation politique de la France les raisons
qui ramèneront de Gaulle au pouvoir »).
3.2 – Les mots-clés des questions
Certains mots, fréquents dans les questions mais mal maîtrisés par les élèves, sont cause de la
difficulté à s’orienter vers une bonne réponse.
Acteurs : En géographie, ce sont ceux qui agissent, qui prennent les décisions.
Aspects : Les différents éléments, les différents composants qui définissent une situation
(« Quels sont les aspects de la crise des années 30 ? »).
Bilan : Situation dans laquelle on compare différents éléments qui s’opposent dans le but
d’arriver à se faire une idée.
22
Caractéristiques : Tout ce qui permet de définir quelque chose et donc de le différencier (ex : les
caractéristiques d’une voiture c’est qu’elle a quatre roues et un moteur, qu’elle sert à se
déplacer etc…).
Conséquences : Tout ce qui a été provoqué par un événement ou une situation.
Contexte : Situation existant à un moment donné et qui permet d’éclairer un événement
particulier (« Dans quel contexte international est prononcé ce discours ? »).
Culture : Ensemble des modes de vie et des pratiques propres à une nation, à un peuple.
Démographique : Qui a trait à la population d’un espace.
Dynamiques : En géographie, les évolutions qui se produisent (attention, ces évolutions ne sont
pas nécessairement positives, il ne faut pas confondre avec dynamisme !).
Economie : Ensemble des activités des hommes produisant des richesses.
Enjeu : Intérêt très fort, raisons qui amènent les hommes à faire changer les choses (« Quels sont
les enjeux de la construction d’une ligne à grande vitesse ? »)
Evoluer : Verbe « casse-gueule » qui signifie à la base « changer » mais qui a fini par prendre
dans l’esprit des gens le sens de « progresser », voire « augmenter ». C’est le premier sens qui
est le bon et qui s’oppose ainsi à stagner !
Facteurs : Les éléments qui font qu’une situation change (autres termes possibles : causes,
origines…)
Mutations : Transformations importantes.
Organisation spatiale : En géographie, la manière dont un espace est organisé. On cherche donc
à mettre en évidence les différentes régions qui le constituent, leur situation et les liens qu’elles
ont entre elles.
Politique : Ensemble des activités et des pratiques liées à la direction d’une communauté de
personnes (de l’échelon local à l’échelon international).
Religion : Ensemble des croyances et des pratiques qui y sont liées d’un groupe de personnes.
Société : Groupe de personnes vivant dans un espace donné.
Type : Grande catégorie. Le mot « type » invite donc à caractériser une situation (si la question
est au singulier : « Quel type de système politique trouve-t-on en Allemagne entre 1933 et
1945 ») ou plusieurs (« Quels types de tourisme trouve-t-on en Corse ? »).
3.3 – Analyser la question, trier les informations, organiser ma réponse
Pour répondre à une question, pour traiter un sujet, il faut donc dans un premier temps analyser
cette question en prenant en compte pronoms interrogatifs, verbes, mots utilisés… et jusqu’à la
précision des documents à utiliser (si trois documents sont précisés, il faut utiliser les trois pour
répondre).
Dans un deuxième temps, on rassemble les éléments qui permettent de répondre à cette
question. Ces éléments peuvent provenir de documents ou de connaissances personnelles. N’hésitez
pas éventuellement à les noter sur votre feuille de brouillon.
Avant de rédiger, il vous faut organiser votre réponse un minimum (et un maximum si elle est
longue…). Cette organisation doit vous éviter d’enchaîner des éléments coupés les uns des autres. On
attend au contraire d’une réponse qu’elle soit linéaire, que les différentes phrases qui la composent
soient reliées par des mots de liaison, des connecteurs logiques. Organiser sa réponse est aussi un bon
moyen de veiller à la clarté de celle-ci. Comparez les deux exemples ci-dessous…
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Quelles utilisations les hommes font-ils de l’eau des fleuves ? (documents 1, 3 et 4)
Les hommes ont fabriqués des aqueducs. Ceux-ci est un
L’eau des grandes fleuves est utilisée dans de nombreux
énorme tuyau qui transporte de l’eau. Nous avons aussi
domaines. Elle sert aux activités agricoles (« développer la
fabriqué les centrales hydro-électriques, qui servent à
culture du coton » dans le document 1 ; « le plus grand
produire de l’énergie avec de l’eau. Les barrages permettent espace du monde consacré à la culture sous serre. On y
de retenir une assez grande quantité d’eau derrière celui-ci.
produit une grande partie des fruits et légumes consommés
en Europe du Nord » dans le document n°3 ; tandis que le
Les canaux servent à crée des petite brèche dans le fleuve
pour amener l’eau où on le désir. Le transfert des eaux sert à document n°4 évoque des « engrais chimiques utilisés dans
amener l’eau vers un autre fleuve. L’irrigation permet
l’agriculture » présents dans les eaux des fleuves). Le
d’importer l’eau du fleuve vers les terres.
document n°3 parle également des besoins quotidiens des
personnes (eau à boire, pour se laver, pour l’hygiène) à
travers l’évocation de la « consommation courante ». L’eau
des grands fleuves a également une utilisation industrielle à
travers la production électrique des barrages (le document
n°4 fait référence aux nombreuses « centrales
hydroélectriques » sur la Volga tandis que le document n°1
rappelle la grande capacité de production (« une production
annuelle de 10 milliards de kWh ») du barrage d’Assouan sur
le Nil.
3.4 – L’étude de dossier documentaire : seconde partie (épreuve pour le Bac)
La deuxième partie de l’épreuve d’étude d’un dossier documentaire consiste à une réponse (sans
longueur fixée mais d’environ une page et demi grand format) à la problématique générale de l’étude
La réponse organisée n’est pas l’équivalent d’une composition (elle est plus courte et n’a pas
pour but de faire un tour complet d’un sujet). Elle n’est pas non plus une synthèse (elle ne consiste pas à
répéter ce qui a déjà été dit dans les questions de la première partie). C’est une réponse longue à une
question générale : il faut récupérer dans le dossier documentaire toutes les idées importantes
(évoquées ou non dans les réponses précédentes) et les coupler à des connaissances que vous apportez
pour constituer une réponse cohérente. Vous pouvez faire des références aux documents mais sans
abuser (pas de citations sur plusieurs lignes et à plusieurs reprises) et surtout apporter des éclairages sur
le sujet en critiquant les documents (éléments absents des documents, documents trop engagés ou au
contraire une critique positive).
Votre réponse doit être organisée ce qui signifie qu’il y a une construction de votre réponse qui
comporte donc plusieurs parties (une partie par grande idée répondant à la problématique). Une rapide
introduction (deux phrases suffisent) rappelle la problématique. A la fin, une rapide conclusion (deux
phrases suffisent aussi) rappelle l’essentiel de votre réponse.
Pensez à revenir à la ligne entre chaque partie, à sauter une ligne entre introduction et corps de
la réponse, entre corps de la réponse et conclusion.
Dans les copies d’élèves, on remarque principalement les défauts suivants :
Introduction trop longue (jusqu’à une demi-page)
Paraphrase des documents
Répétition (parfois mot pour mot) des réponses de la première partie
Aucun apport de connaissances
Oubli d’une conclusion (faute de temps le plus souvent)
Il me semble dès lors qu’il faut peut-être commencer par essayer de répondre au brouillon sous
forme d’idées générales tirées de ses connaissances à la problématique avant d’aller analyser les
documents et répondre aux questions de la première partie. Comme cela vous aurez une partie de votre
réponse organisée qui utilisera autre chose que les documents…
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3.5 – La composition (épreuve pour le Bac)
Epreuve longue du bac, la composition (forme un peu simplifiée de la dissertation) doit être
réalisée en 2h30 à 3h00 maximum. Elle peut survenir tant en géographie qu’en histoire. Il s'agit d'une
réponse organisée, structurée autour d'une problématique à un sujet donné. Elle nécessite donc de la
part de l'élève une bonne maîtrise des connaissances mais aussi des qualités d'organisation, de
rédaction et même de communication (utilisation d'exemples, de schématisations...). C’est un sujet peu
choisi par les élèves qui sont effrayés par le fait qu’il n’y a pas de documents et qu’il faut mobiliser
beaucoup (à leur avis) de connaissances. Dans les faits, pour un élève qui a travaillé normalement, c’est
beaucoup plus facile que l’étude de dossier documentaire. Depuis deux ans, les sujets au Bac sont de
grandes questions (« la guerre froide »…) ce qui augmente les chances de réussite à condition de rester
fidèle aux attentes présentées ci-dessous.
ETAPE 1 : Analyser le sujet
Prenez 5 à 10 minutes pour lire, relire et comprendre le sujet : identifier le vocabulaire (noter les
mots-clés au brouillon, les définir...), étudier la formulation (est-elle interrogative, négative,
affirmative, comparative ?), repérer les conjonctions de coordination et les adverbes et
s’interroger sur leur sens, faire attention à tous les mots, dégagez les plus importants et vérifiez
s’ils sont au singulier ou au pluriel, examiner le temps des verbes…
Il faut également être attentif au cadre spatial et chronologique et les délimiter soigneusement.
Le XXème siècle ne va pas forcément de 1900 à 1999, des dates clefs, marquées par une
événement particulier sont peut-être plus judicieuses.
Un exemple de réflexion conduite à partir d’un sujet : définition et mise en relation des termes
ETAPE 2 : Déterminer le type de sujet
Le sujet posé peut être :
o une évolution (Les transformations sociales dans le monde après la seconde Guerre
mondiale). Il s’agira alors de mettre en évidence, entre deux dates, des phases ou des
périodes)
o un tableau (La société française dans les années 1960). Il s’agira de répertorier les
caractères d’une situation à une époque et dans un lieu donnée.
o une comparaison (la diversité des flux dans le monde). Il s’agit alors de montrer les points
communs et les différences.
o un bilan (Bilan de la 2nde Guerre mondiale). Il s’agit de dégager les dynamiques, les
faiblesses et les conséquences d’un événement.
25
o une démonstration (La IVème République fut-elle un échec ?)
o une mise en relation (Agriculture et développement au Brésil). Il faut alors mettre en
évidence le rapport entre les différents éléments. Le mot « et » est très important. Il
sous-entend que les deux termes ont des interactions.
ETAPE 3 : Trouver les connaissances en rapport avec le sujet (10 minutes)
Se poser les questions « qu’est-ce qu’on attend de moi ? » ; « qu’est-ce que je ne dois surtout
pas faire ? »
Noter au brouillon (sans rédiger !) les connaissances en rapport avec le sujet posé. Quelques
dates, des courants intellectuels artistiques, des personnages….Se poser des questions autour
des mots importants du sujet, voir s’ils peuvent avoir plusieurs sens, voir les rapports qu’il y a
entre eux.
ETAPE 4 : Définir une problématique (5 minutes)
La problématique est la question qui fait du sujet un problème à résoudre et du devoir une
démonstration. C’est la question essentielle qui sera à résoudre à travers le sujet. Il peut exister
plusieurs problématiques par énoncé. Il n’y a pas de recette miracle pour trouver une problématique.
Veillez toujours à ce que sa formulation soit claire et qu’elle présente au moins le thème du sujet ainsi
que son cadre spatial et chronologique.
ETAPE 5 : Prendre 10 minutes pour organiser le plan détaillé
Il n’y a pas de plan unique ; ce qui fait sa valeur, c’est son rapport avec la problématique. Le plan
est le cheminement retenu pour amener le lecteur de la question (la problématique) à la réponse. Le
corps du devoir doit être formé de 3 parties (de préférence mais on peut en tolérer 2 ou 4 mais jamais
plus). Dans chaque partie, il doit y avoir plusieurs sous-parties ( qui se distingueront clairement par le
retour à la ligne : chaque idée doit constituer un paragraphes). Le plan doit être logique, avec une
argumentation progressive.
Plusieurs types de plan sont possibles :
les plans chronologiques (spécifiques à l’histoire) : vous arrivez à identifiez au moins une rupture
voire deux dans la période qui est à étudier. Dans ce cas, vous pourrez faire un plan allant de
telle à telle date puis de telle autre à telle autre. Le risque de ce plan est de faire un récit qui ne
poserait pas de problème qui n’aurait donc pas de problématique. (Ex : pour le sujet Les guerres
israélo-palestiniennes. I. La première, II. Les suivantes, III. Bilan actuel).
les plans thématiques : vous distinguez deux ou trois thèmes, deux ou trois idées par rapport au
sujet à étudier. Le risque de ce plan est de faire un « catalogue », c’est-à-dire de parler de
différents aspects du problème sans mettre en avant les liens qu’ils entretiennent. (Ex pour le
sujet : le rôle des EU depuis 1945. I. leur rôle politique. II. Leur rôle économique, III. Le rôle
culturel)
les plans qui combinent les deux précédents. C’est le plus souvent adopté. En effet, en histoire
les thèmes évoluent souvent dans le temps… (pour le sujet précédent : I. Les EU prennent la tête
du monde libre dans tous les domaines (1945 – 1962), II. De 1960 à 1980, un rôle contesté mais
déterminant, III la fin de la Guerre Froide les laisse seule superpuissance)
.
Au brouillon, rédigez une phrase d’introduction pour chacune des parties et notez les deux à
quatre idées qui la composent. N’oubliez pas qu’on attend des dates en histoire et des lieux si vous êtes
en géo. Reprenez les connaissances que vous aviez notées. Eliminez celles qui vous semblent hors sujet
26
et insérer les autres dans votre plan. Pour les classer, vous pouvez les surligner d’une couleur différente
par partie. Veillez toujours à avoir repris (ou éliminé) toutes vos idées avant de passer à la suite.
ETAPE 6 : Faire l’introduction
Elle est essentielle pour la réussite du devoir ; elle doit montrer que le sujet est compris et cadré,
que le plan du devoir est construit.
Elle doit être concise et constituer un paragraphe détaché en tête du devoir. C’est un exercice
très méthodique, qu’il convient de réaliser au brouillon.
On peut la construire selon le modèle suivant :
Une phrase qui amène et pose le sujet (par une citation, un exemple, un chiffre…)
Une phrase qui définit, cadre et précise le sujet (thèmes, limites géographiques
et/ou chronologiques, mots-clés)
Une phrase qui pose la problématique, ce qu’on veut démontrer (« il est
intéressant d’étudier… »)
Une ou deux phrases pour annoncer le plan de façon simple et claire (sous forme
de questions par exemple)
ETAPE 7 : Rédiger le développement
Les parties et sous-parties doivent être clairement visibles dans le devoir et révélées par des
retours à la ligne et des alinéas.
Vous sauterez deux ou trois lignes entre l’introduction et le développement puis entre le
développement et la conclusion.
Vous sauterez une ou deux lignes entre les grandes parties du développement. Chaque partie,
chaque sous-partie doit commencer par une phrase donnant l’idée principale.
A l’intérieur d’une même partie, vous ne sauterez pas de ligne. A chaque début de partie, il doit y
avoir une phrase-titre qui respecte et rappelle le plan annoncé en introduction. A chaque fin de partie, il
doit y avoir une transition qui doit être un tremplin pour le paragraphe suivant.
Pensez à rendre votre propos intéressant et concret en ayant recours à des exemples (analyse
d’un espace géographique, rappel d’un document clé), à des schémas... C’est largement valorisé dans les
grilles de correction.
ETAPE 8 : La conclusion
Dans les devoirs, la conclusion est souvent médiocre, vide ou bâclée. Pourtant, elle est
importante car elle redonne son unité à la composition et influence l'impression finale que le lecteur a
du devoir. Elle doit être rédigée au brouillon et de préférence à l'avance (juste après avoir rédigé
l’introduction)
La conclusion ne doit pas être : un résumé, un fourre-tout, un appendice ou additif au devoir,
une considération moralisante oui grandiloquente, une suite d’évidences, des prophéties sur l’avenir.
En deux ou trois phrases, la conclusion doit :
o reprendre la problématique et apporter un point de vue global définitif.
o ouvrir éventuellement à d'autres façons de voir ou d'observer le problème.
o suggérer des conséquences et suites possibles ou élargir le cadre du sujet.
3.6 – La rédaction
Il ne faut pas perdre de vue qu’une exigence commune à tous les sujets, à tous les exercices en
Histoire-Géographie comme dans d’autres disciplines est une bonne expression écrite. Vous devez donc
veiller en toutes circonstances à rédiger correctement vos réponses. Partez de l’idée que vous vous
adressez à n’importe quelle personne et qu’elle doit être en mesure de comprendre ce que vous écrivez.
27
Vous devez respecter au mieux les règles d’orthographe, de grammaire et de conjugaison. A
moins d’être sûr de votre style, n’essayez pas de faire des phrases trop longues. Restez proche
du modèle basique : sujet + verbe + complément + circonstancielle(s).
Vous devez employer le bon mot pour faire passer la bonne idée. Les à-peu-près peuvent laisser
penser que vous ne savez pas de quoi vous parlez.
Une bonne rédaction doit s’accompagner d’efforts dans la présentation (aérer votre devoir en
revenant à la ligne, en sautant des lignes… mais pas n’importe quand bien sûr ; écriture lisible ;
recours éventuel à des schématisations rapides…).
Vous devez guider, accompagner le lecteur et ne jamais le laisser se demander de quoi vous
parlez. Par exemple,
o Faites de la première phrase d’une partie ou d’une sous-partie une sorte de titre en
donnant l’idée générale de cette partie ou sous-partie. Comme cela, on sait où vous allez,
ce que vous allez démontrer par la suite.
o Ne commencez pas une réponse par « il » mais par le mot ou le nom correspondant à ce
« il ».
o Reprenez l’intitulé de la question dans votre réponse pour qu’on sache de quoi vous
parlez.
o Utilisez des conjonctions mais évitez de les mettre systématiquement en début de phrase
ce qui alourdit votre propos (« Tout d’abord, les Etats-Unis sortent de la guerre en
vainqueur… », « Ensuite, la population française est une population développée… »)
o Ne passez pas d’une idée à l’autre de manière brutale (ex : « La guerre a fait beaucoup
de victimes. Les femmes réussissent à obtenir le droit de vote aux Etats-Unis »). Vérifier
le bon enchaînement de vos propos en vous relisant régulièrement
Soyez vigilant sur la ponctuation (trop souvent, une mauvaise ponctuation empêche de
comprendre ce que vous voulez dire) et sur les majuscules (début de phrase, noms propres,
noms de peuple)
Ne « parlez » pas dans le vague… Appuyez-vous sur des exemples concrets [voir méthode dans le
point 4.3] et utilisez éventuellement des petits schémas...
28
Quatrième partie
Organiser mon travail
4.1 – Que dois-je savoir ?
Les connaissances en Histoire et Géographie sont essentielles, mais elles sont aussi immenses.
Face à tant de choses à savoir (ou qu’ils pensent qu’ils devraient savoir), les élèves sont souvent
désemparés. Alors, que doit savoir un élève de lycée aujourd’hui ?
-
-
-
la maîtrise des repères chronologiques du collège est une bonne base qu’il faut
compléter de quelques nouvelles dates à chaque nouveau chapitre
les localisations géographiques du collège constituent également le minimum à connaître
(éléments naturels, pays, grandes villes françaises, européennes et mondiales, régions
françaises)
il n’y a pas l’équivalent de ces repères de fin de collège pour les notions importantes. Il
faut donc vérifier périodiquement qu’on a les idées claires sur toute une série de mots à
commencer par les termes génériques (politique, économie, société, culture…) qui sont
rarement maîtrisés.
une connaissance minimales des personnages historiques est forcément attendue. Il faut
savoir les situer dans le temps mais aussi être capable de les reconnaître (histoire de ne
pas prendre le général de Gaulle en uniforme pour un gendarme, comme je l’ai lu un jour
dans une copie). Sur le site histweb ( http://hgmatisse.free.fr/histweb ) , vous trouverez
dans la rubrique Quizz un questionnaire portant sur l’identification de personnages à
partir de photographies…
4.2 – Comment travailler ?
Le premier conseil à donner est fondamental : il faut travailler régulièrement, apprendre au fur
et à mesure, revenir sur ce qu’on a vu histoire de ne pas l’oublier. Trop souvent, les élèves confondent
« apprendre » et « réviser » (en clair, on apprend le cours la veille du devoir, ce qui est totalement
inefficace pour la plupart des élèves). La régularité dans le travail commence par l’écoute en classe, la
participation orale, l’implication dans les exercices. Elle se poursuit par la reprise du cours à la maison
(pas besoin d’y passer trop de temps… cinq minutes peuvent être suffisantes si elles sont faites
sérieusement) : faites un planning de travail sur la semaine et respectez-le. Pensez aussi qu’on apprend
mieux par petits paquets d’information (relire l’intégralité d’un cours plusieurs fois de suite est très
souvent rassurant mais souvent inutile… surtout un quart d’heure avant le devoir). Etablissez de petites
fiches répertoriant les faits les plus importants, les grandes idées du cours (là aussi, c’est en écrivant
qu’on apprend... plus qu’en lisant).
Le deuxième conseil vise à vous préparer à l’avenir, c’est-à-dire le post-bac : il est indispensable
de commencer à apprendre à compléter votre cours. Pour chaque chapitre d’histoire, une rapide fiche
biographique sur quelques personnages importants. Pour chaque chapitre, une rapide fiche d’exemple
réalisée à partir de documents de votre manuel et comprenant un petit schéma. Ce sont là des « plus »
qui permettront à vos copies de se démarquer de la masse dans les devoirs, les concours ou les
examens. Pour ce type de travail, il vous est tout à fait possible de vous organiser en travaillant à
plusieurs (forme de travail là aussi essentielle après le Bac).
Le troisième conseil est de signaler toute difficulté auprès de votre professeur. Il n’y a rien de
pire que de perdre pied peu à peu. Le plus simple est encore de s’adresser directement à lui mais vous
pouvez également utiliser le site hgmatisse (http://hgmatisse.free.fr) et sa rubrique « Communiquer ».
29
Quatrième conseil : exercez-vous, entrainez-vous ! Vous trouverez sur le site hgmatisse des quizz
adaptés à votre niveau et aux cours de votre programme. Comme pour un sportif, l’entrainement est la
clé de la réussite. Ce qui vous pesait au début finira par devenir tellement habituel que vous n’y prêterez
plus attention.
Le cinquième conseil aurait peut-être dû être le premier : sachez comment vous fonctionnez. Il
vous faut savoir si vous avez une mémoire visuelle ou auditive (autrement dit si vous retenez mieux ce
que vous lisez ou ce que vous entendez)
4.3 – Mes fiches savoir-faire
analyser un texte
analyser une photographie
1 : Lire le texte plusieurs fois – Prendre garde à sa
nature, sa date (et son contexte), son auteur (en
réfléchissant sur son niveau d’objectivité) et le
(les) destinataire(s) – Définir son sujet.
2 : Souligner les passages qui apparaissent les plus
importants
3 : Utiliser ses connaissances pour comprendre les
allusions de l’auteur à des personnes ou à des
situations, les mots « techniques » utilisés
4 : Déduire de cette compréhension du texte les
grands arguments, le sens des informations
principales (« la pensée de l’auteur »)
5 : Appuyer son analyse sur des citations entre
guillemets de passages significatifs du texte.
Remarque : le grand danger dans l’analyse d’un
texte, c’est la paraphrase où on redit la même
chose, plus ou moins avec les mêmes mots, sans
rien apporter de plus (ni mise en perspective, ni
éléments explicatifs…)
1 : Faire le travail de présentation de la
photographie (l’auteur est rarement connu et la
date rarement indiquée) – s‘intéresser au type de
photographie (est-ce un paysage ? une scène, un
moment de l’Histoire ? un monument ?)
2 : Décrire la photographie : qu’y voiton (personnages ? lieux ? objets ?...) ? Y a-t-il des
couleurs dominantes ? Y a-t-il des parties
différentes dans la photographie (des plans ? un
sujet principal et des informations parasites ? )
3 : Utiliser ses connaissances pour donner un sens
au paysage photographié (« c‘est une forêt
équatoriale… »), à la scène (« on reconnaît le
général de Gaulle »)…
4 : Déduire des conclusions de l’observation de la
photographie (identification d’un paysage et mise
en évidence de son organisation ; mise en avant
de l’importance du moment historique
photographié…)
30
analyser un tableau de statistiques
Analyser une carte
1 : Présenter la carte (Type de carte ? Sujet ?
1 : Bien observer la nature des statistiques
Epoque pour laquelle la carte a été réalisée)…
présentées (Sur quoi portent-elles ? Pour quel(s)
Pour une carte, on ne connaît en général ni
espace(s) géographique(s) ? Sont-elles exprimées
l’auteur (ce sont des ateliers cartographiques), ni
en chiffres absolus ou en pourcentages ?)
la date de réalisation.
2 : Comprendre l’intérêt de ces statistiques (Que
permettent-elles d’étudier ? S‘agit-il de comparer 2 : Identifier à l’aide de la légende les faits
des espaces ou de montrer une évolution… ou les représentés afin de bien saisir les aspects
couverts par le sujet et par la carte. S’interroger
deux à la fois ?)
sur ce qu’on voit en puisant dans ses
connaissances les éléments explicatifs.
3 : Etre attentif à la source (est-elle connue ? fiable
?), aux dates (les données ont-elles été
3 : Décomposer la carte en différents espaces
réactualisées récemment ?)
(Lesquels sont les plus visibles ? Pourquoi ?
4 : Etudier d’abord les évolutions générales du (des) [Concentration de signes, couleurs très visibles…].
Ne négliger aucun espace (il faut même signaler
phénomène(s) (augmentation, stagnation,
et identifier les espaces visibles qui ne sont pas
diminution)
concernés par le sujet).
5 : Chercher ensuite les points de rupture qui
4 : Déduire une organisation de l’espace
marquent un retournement, la diversité des
cartographié (un espace équilibré ou déséquilibré
rythmes (si le tableau est évolutif), les rapports
? Quel(s) espaces(s) principal(aux) ? etc…)
d’importance (si le tableau est comparatif) - Les
matérialiser par de flèches ou des couleurs (rouge
pour ce qui augmente – bleu pour ce qui baisse) Remarque : Attention, une carte peut « mentir ».
On peut s’en servir pour manipuler une opinion,
faire
passer une information fausse. A vous de ne
6 : En déduire (grâce à l’utilisation de ses
connaissances) les informations principales (« le pas tomber dans le panneau…
tableau montre que la population des villes des
pays du Sud augmente plus vite que celles des
pays du Nord »)
Remarque : On ne peut pas faire de la paraphrase
en analysant un tableau de statistiques car,
presque automatiquement, on parle
d’augmentation ou de diminution et on justifie par
les chiffres
31
analyser une image non-photographique (affiche,
tableau de peinture…)
1 : Faire le travail de présentation de cette image
en précisant sa nature, le lieu (ou les types de
lieu) où on peut (pouvait) la voir. Se demander
pour qui cette image a été réalisée.
analyser un graphique
1 : Comprendre le sujet et l’intérêt du graphique
(De quoi s’agit-il ? Quelles unités sont utilisées ?
Pour quelle période et pour quel espace a-t-il été
réalisé ?…)
2 : Quel moyen graphique a-t-on utilisé
(histogramme, diagramme circulaire ou semicirculaire, courbe…) ? Ce moyen peut-il fausser la
lecture de l’information ?
2 : Quelle impression esthétique produit cette
image ? Quel message transmet-elle (quel est son
but ?) ?
3 : Etudier d’abord les évolutions générales du (des)
phénomène(s) (augmentation, stagnation,
3 : Décrire l’image : qu’y voit-on ? y a-t-il recours à
diminution)
des mots pour l’accompagner et si oui lesquels ? y
a-t-il utilisation de symboles particuliers ? quels
4 : Chercher ensuite les points de rupture qui
personnages sont représentés ? est-ce quelque
marquent un retournement, la diversité des
chose de réaliste ?
rythmes (si le graphique montre une évolution :
courbe ou histogramme), les rapports
4 : Regarder comment l’image est composée (où
d’importance (si le graphique est comparatif :
sont positionnés les différents éléments ? quelles plusieurs courbes, histogrammes, diagramme
sont les lignes de construction qui la structurent ? circulaire)
quelles couleurs sont utilisées ? quelles formes
graphiques ?)
5 : En déduire (grâce à l’utilisation de ses
connaissances) les informations principales (« le
5 : Comparer l’image à ses connaissances pour
graphique montre une répartition très irrégulière
avoir un véritable regard critique. Déduire le(s)
des précipitations »)
message(s) qu’elle fait passer.
Remarque : Un problème très fréquent d’expression
se retrouve dans les copies. Notez donc qu’une
courbe monte ou descend (mais elle n’augmente
pas…) tandis qu’une population augmente ou
diminue (mais elle ne monte pas et ne descend
pas…)
32
réaliser et utiliser une fiche d’exemple
réaliser un schéma de corrélation
Dans un devoir de type composition,
l’utilisation d’exemples pertinents et un peu
développés est à la fois un moyen de rendre vos
propos plus concrets… et aussi un moyen de
l’allonger… :-)
1 : Choisir un document (texte, image, tableau de
Un schéma de corrélation est destiné à
statistiques) qui offre plusieurs possibilités
montrer
de manière graphique un raisonnement,
d’utilisation (ex : la photographie d’une ville des
Etats-Unis peut servir dans un devoir sur les villes, une succession de faits qui s’enchaînent,
l’organisation systémique d’un espace…
sur les pays du Nord ou sur les Etats-Unis)
2 : Analyser ce document [voir méthode spécifique
au document choisi], c’est-à-dire le décrire
(identifier les éléments importants) et tirer des
déductions de cette description.
3 : Réaliser éventuellement une schématisation
pour compléter l’analyse
1 : Définir ce qu’on veut représenter, lister les
différents éléments qu’on retient
2 : Définir les enchaînements (cet élément entraîne
celui-là) de manière à regrouper ensuite les
éléments de manière plus efficace.
3 : Construire éventuellement une légende utilisant
4 : Dans un devoir de type composition (voire, mais les couleurs ou (et) les formes pour mieux
distinguer les éléments (et rapprocher ceux qui
de manière plus limitée, dans une réponse
sont semblables par leur nature)… mais on peut
organisée dans une épreuve de type étude de
construire dans problème des schémas de
dossier documentaire), l’exemple vient appuyer
votre raisonnement… : « Il existe une organisation corrélation en noir et blanc…
particulière des villes américaines… Si on prend,
l’exemple de <votre exemple>, on peut voir que le 4 : Jouer éventuellement sur la taille ou la forme
des flèches pour mettre en évidence les liens les
centre-ville est hérissé de hauts immeubles ; c’est
plus importants (mais elles doivent aussi se
le CBD que domine le gratte-ciel de etc… »
retrouver dans la légende)
5 : Positionner les différents éléments en veillant à
ne pas multiplier les flèches trop longues, les
croisements de flèches… Penser à avoir recours à
des flèches « contournantes » pour ne pas
surcharger le centre du schéma .
6 : Vérifier les liens logiques entre les différents
éléments reliés.
33
réaliser une fiche biographique
effectuer une recherche
1 : Définir le besoin (est-ce une fiche pour
compléter un cours ou un exposé qui se
doit d’être complet) ?
En général,
quelques lignes suffisent pour résumer ce
qui sera à retenir...
Aujourd’hui, de nombreux moyens sont à votre disposition
pour rechercher des informations pour effectuer un travail, compléter
un cours, répondre aux questions que vous vous posez. Beaucoup de
moyens mais si on ne veut pas perdre de temps ou risquer de se
tromper, il faut faire preuve de rigueur et de méthode.
1 : Toujours commencer une recherche par l’analyse du
sujet proposé (« L’Europe » ce n’est pas « L‘Union
européenne » par exemple)
2 : Commencer par un dictionnaire qui vous permet de
comprendre les mots-clés du sujet et vous donne
l’essentiel (trop souvent, l’élève se laisse submerger par
3 : Rechercher les renseignements
des connaissances qu’il ne maîtrise pas)
basiques : nom, prénom, date et lieu de
3 : Penser à définir une liste de mots-clés alternatifs (des
naissance, date et lieu de mort,
synonymes des mots du sujet). Par exemple, un sujet sur
nationalité, activité(s) ou (et) action(s)
« la première révolution industrielle » doit vous faire
valant à ce personnage sa célébrité [un
penser à « usine », « industrie », « ouvriers »,
dictionnaire suffit pour ça…].
« économie » etc…
4 : Fouiller la vie du personnage par rapport 4 : Pour chercher des ouvrages au CDI ou dans une
à son temps, à son époque : ses idées, ses bibliothèque, il faut penser à utiliser un maximum de
mots-clés (en effet, les personnes qui font la saisie des
engagements (ou non…), retenir les faits
fiches informatisées ne rentrent que quelques mots très
marquants de son existence.
généraux. Ainsi sur la Révolution industrielle, vous
pourrez trouver des informations dans des ouvrages dont
les mots-clés sont « économie » et « XIXè siècle »
Remarque : Réaliser une telle fiche ne veut
pas dire imprimer le contenu d’une source 5 : Pour chercher des informations sur le Web, entrer
plusieurs mots significatifs dans le moteur de recherche
ou le recopier tel quel. Cela ne vous
afin de limiter le nombre de pages « parasites ». En
servirait dès lors à rien…
général, vous allez crouler sous le nombre de pages
correspondant à votre sujet.
6 : Filtrer les résultats en éliminant les ouvrages ou les sites
qui ne paraissent pas correspondre… ou ceux qui
n’offrent pas une évidente garantie de sérieux (livres
pseudo-scientifiques ; sites aux auteurs mal identifiés…)
7 : Noter les références obtenues. Cela vous permet de
construire la bibliographie (pour les ouvrages) et la
webographie (pour les sites) de votre sujet.
: Commencer là aussi par les ouvrages les plus généraux. Si
vous trouvez un bouquin de 800 pages sur la révolution
industrielle, c’est très bien… mais peut-être vaut-il mieux
commencer par lire 20 pages dans une histoire
économique du XIXè siècle...
2 : Trouver une source fiable (dictionnaire,
encyclopédie sur cd-rom, site web
reconnu).
34
prendre des notes
s’exprimer à l’oral
Pour de nombreuses raisons (qui vont de la timidité à
la peur d’être ridicule), les élèves n’aiment pas s’exprimer à
l’oral. Pourtant, aujourd’hui, de nombreuses épreuves
d’examens, de concours, des entretiens d’embauche
1 : Lire lentement (pour un livre), écouter nécessitent de savoir s’exprimer à l’oral.
avec attention pour un cours...
1 : Préparer son intervention sérieusement (il est difficile de
bien s’exprimer à l’oral si on ne sait pas de quoi on parle).
2 : Chercher à surtout bien noter la
2 : Ne pas chercher à faire long… Au bout de 10 minutes
structure (les titres des parties, sousenviron (cela dépend des personnes et de leur
parties). Elle donne normalement les
motivation…), l’attention retombe.
idées essentielles.
3 : Ne pas rédiger ce qu’on a à dire (cela conduit à lire de
manière monotone ce que l’auditoire a du mal à supporter)
3 : Avoir recours à des abréviations pour
mais présenter sur sa feuille les grandes idées en les
de nombreux termes courants (« F »
organisant sous forme de plan.
pour France, « éco » pour économie
4 : Faire des phrases assez courtes (sinon tout le monde perd
etc…)
le fil, celui qui parle comme ceux qui écoutent)
4 : Faire apparaître des liens logiques (des 5 : Parler avec une voix assez forte (mais sans crier…) en
faisant variant le rythme et le ton de la voix (pas de débit
flèches) entre les différents éléments
monocorde). Parler avec conviction et avec un vocabulaire
relevés… Une prise de notes ce n’est
ni trop simple, ni trop savant..
pas obligatoirement une succession de
6 : Introduire des ruptures avec des exemples visuels
phases plus ou moins complètes, cela
(montrer et commenter une image par exemple, faire un
peut aussi être un schéma
petit schéma rapide ) ou des anecdotes… voire une touche
cartographique, un schéma de
d’humour (mais attention au public…)
corrélation
7 : Parler debout, de préférence en bougeant (se déplacer,
faire des gestes). Il faut savoir qu’un message oral passe
5 : Ne pas hésiter à recopier sa prise de
surtout grâce aux yeux, les gestes renforçant ce message et
notes pour lui redonner une forme
permettant son assimilation par le cerveau.
lisible si tel n’est pas le cas...
8 : Regarder son auditoire (balayer régulièrement la salle du
regard si on parle à un groupe important). Cela permet à la
fois de ne pas faire partir la voix vers le bas, mais aussi de
garder cet auditoire concentré sur ce que vous dîtes.
Que ce soit à partir d’un cours en
classe, à partir d’un livre, prendre des
notes demande de l’organisation.
Parler à un auditoire n’est pas une chose facile, c’est
pour cela qu’il faut s’y entraîner. Certaines personnes ont ce
don naturellement (votre prof par exemple… ;-) ) mais ça
peut se travailler… Soit en trouvant des personnes qui
veulent bien vous écouter et vous conseiller… Soit en
travaillant tout seul devant une glace...
35

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