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rout
La
SUPPLÉMENT
EDITO
Les occasions de faire la fête vont se
multiplier dans les deux semaines à venir.
Fêtes familiales, mais aussi entre amis. Et dans
un cas comme dans l’autre, il va falloir rentrer.
Tard dans la nuit. Et dans des conditions météo
par définition hasardeuses, vu la saison.
■ Statistiquement, ces deux week-ends de Noël
et de Nouvel-an vont réunir tous les paramètres
de conditions de circulation particulièrement
délicates: fatigue, euphorie, routes glissantes,
visibilité hasardeuse, véhicules surchargés.
■ Mais aussi alcool et stupéfiants pour certains
conducteurs. Car nos habitudes sociales et
culturelles sont ainsi: pas de fête sans alcool...
ou sans “coup de pouce” chimique pour certains.
■ L’un et l’autre sont pareillement dangereux.
Si l’alcool est dans le collimateur depuis 1958,
on ne s’intéresse officiellement à l’influence des
stupéfiants sur le comportement des conducteurs que depuis 1999 avec l’obligation des
dépistages de ce genre de produit en cas d’accident mortel. Il ne s’agissait pas -comme c’est le
cas aujourd’hui- de réprimer, mais de réaliser
une étude épidémiologique.
■ Les résultats ont été plus que probants: 15 %
des conducteurs impliqués dans un accident
mortel avaient consommé du cannabis (plus de
20 % pour les conducteurs de moins de 27
ans)...
■ Quant à l’alcool, est-il besoin de rappeler que
dans 30 % des accidents mortels, il est présent
pour au moins un des conducteurs?
Alors? Libre à chacun de se détruire les neurones
avec la substance de son choix. Mais il est interdit de tuer ceux qui ont fait le choix de rester en
vie après une heureuse soirée de réveillon en
famille ou entre amis.
Michel Thevenin
■■■
re
15 décemb
2004 N°6
Alcool, drogue
Interdit
de tuer !
Strasbourg
Communauté Urbaine
2
Drogue
Que dit la loi ?
“Le problème, c’est que bien
souvent, on ne sait pas ce que
contiennent les cachets, ni
dans quelles proportions...”
QUI CONSOMME QUOI ?
Selon l’âge, le sexe ou la situation socio-professionnelle, les
types de drogues et la fréquence
des consommations varie.
Une étude réalisée pour le compte de la Mission interministérielle
contre la drogue et la toxicomanie (“Drogues: savoir plus, risquer moins”) permet de répondre
partiellement à trois questions
essentielles: qui consomme quoi
et combien de fois?
• Le cannabis arrive -de loin- en
tête des produits stupéfiants,
notamment chez les plus jeunes:
50% des garçons et 41% des
filles de 17 à 19 ans déclarent
avoir consommé au moins une
fois du cannabis. Et on sait que
20% des conducteurs de moins
de 27 ans sont sous l’influence
du haschich ou de la marijuana.
• L’ecstasy et les amphétamines:
plus de 3% des jeunes autour de
23 ans déclarent en avoir
consommé au moins une fois.
• La cocaïne: 2% (autour de 29
ans) déclarent en, avoir consommé au moins une fois.
• L’héroïne: 0,5% (age moyen 30
ans) en ont consommé au moins
une fois.
C’est à la fin de
l’année 2002
que fut adoptée
la loi pénalisant
l’usage de la
drogue au volant.
Auparavant, en 1999, une étude épidémiologique avait été menée sur le sujet: la loi (18 juin
1999) avait alors autorisé les dépistages de l’usage de stupéfiants lors d’un accident corporel.
Dépistage d’ailleurs obligatoire s’il s’agissait
d’un accident mortel.
Cette étude (complétée par plusieurs autres à
l’étranger et en France sur 900 sujets, soit
2 000 cas en tout) avait permis de révéler que
lorsque les conducteurs (de moins de 27 ans)
avaient consommé du cannabis, la fréquence
des accidents était multipliée par deux et demi.
Elle montrait que, selon les régions, 12 à 17 %
des conducteurs (tous âges confondus) impliqués dans un accident mortel étaient sous l’influence du cannabis. Ce taux montait à plus de
20 % pour les conducteurs de moins de 27 ans.
“On aura bientôt plus de jeunes fumeurs de cannabis que de consommateurs d’alcool: on estime aujourd’hui à 1.500 le nombre de jeunes
conducteurs ou passagers tués sur la route
chaque année en France à cause de la drogue
au volant”, estimait à l’époque le Dr Patrick
Mura, président de la Société française de toxicologie (et l’un des 19 experts ayant participé à
l’étude épidémiologique).
Ces résultats ont donc amené les élus à élaborer une loi pénalisant l’usage de la drogue au
volant. Ainsi, l’article L-235.1 du code la route
punit désormais la conduite sous l’influence de
substances ou plantes classées comme stupéfiants (quels que soient le type ou la quantié
consommée) d’une amende de 4.500 Euros,
d’une suspension de permis de trois ans et de
deux ans de prison. Il s’agit d’un délit, entraînant également la suppression de six points de
permis. Le refus de se soumettre au contrôle
(drogue ou alcool) est puni de la même peine.
Si en plus l’alcoolémie est positive, la peine est
aggravée: 9.000 Euros d’amende, annulation
du permis avec interdiction de le repasser avant
trois ans, trois ans de prison. Rappelons que
dans tous les cas, le juge peut également décider l’interdition de conduire un véhicule à
moteur quel qu’il soit (y compris cyclomoteur
ou voiturette sans permis).
Il n’y a pas que les drogues
et l’alcool qui sont
dangereux au volant:
certains médicaments
également (ils sont signalés
par un logo spécifique).
Le diesel qu’on peut acheter les yeux fermés
(mais ce serait dommage)
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La procédure pour le dépistage de
drogue est lourde. Si bien que les
examens ne sont le plus souvent
effectués qu’en cas d’accident mortel.
Dépistage
3
Quels moyens?
Dépister l’usage de stupéfiants au volant: c’est
une nouvelle mission pour les gendarmes et
policiers. Mais leur a-t-on donné tous les moyens
de la mener à bien?
Photo Nicolas Pinot
Lors du forum “Stupéfiants et conduite automobile”
organisé à l’Assemblée nationale en mai 2001, un
expert(*) a évoqué le problème, sur la base des
conclusions d’une étude européenne fixant les modalités du protocole de dépistage au niveau des forces
de l’ordre (sur le terrain, au bord de la route): “Un prélèvement non traumatique, des résultats en moins de
cinq minutes, que la décision de positivité soit prise
pour une machine (sans faux positifs ni faux négatifs),
que plusieurs stupéfiants soient recherchés en même
temps et ce pour un faible coût”...
“Le schéma serait donc le suivant”, explique le Dr
Deveaux. “Un dépistage pourrait être effectué sur
place par la salive ou en milieu hospitalier dans l’urine. La dernière étape serait obligatoirement la confirmation d’un dépistage positif par un dosage dans le
sang (de quatre grandes familles de substances: cannabinoïdes, amphétamines, benzoylecgonine et opiacés) effectué par chromatographie gazeuse couplée à
la spectrométrie de masse. Dosage qui ne pourrait
être effectué que par un toxicologue dans un laboratoire compétent”.
■
Résultats étriqués
Se posent alors un certain nombre de questions.
Contrairement à l’alcool qui se détecte et se mesure
grâce à l’éthylomètre (embarqué à bord des véhicules
des forces de l’ordre), la drogue ne peut être décelée
et mesurée qu’en laboratoire spécialisé. Ce qui impliquera le transfert du contrevenant supposé dans un
centre de prélèvement souvent éloigné du lieu de
l’accident. “Cela mobilisera un ou deux gendarmes.
Quand on sait que l’effectif moyen d’une brigade est
de six, cela posera problème”, avaient estimé certains
intervenants lorsque la proposition de loi avait été
examinée au Sénat en décembre 2002.
“Il est impossible d’effectuer le prelèvement d’urine au
bord de la route”, explique-t-on aussi bien à la police
qu’à la gendarmerie. “Il faudra donc suivre une procédure très contraignante”. Procédure d’ailleurs établie, pour le Bas-Rhin, par les Hôpitaux universitaires
de Strasbourg, à la demande des forces de l’ordre.
Elle comporte pas moins de huit étapes avant même
l’obtention du résultat du test! Et elle implique l’intervention de médecins et biologistes “seniors” pour
certaines opérations (un interne de garde, par exemple, ne peut en principe pas superviser ces opérations).
■
“Raisons plausibles”
Conséquence: si les dépistages sont systématiques
en cas d’accident mortels, ils ne sont effectués, en cas
d’accident corporel, que “s’il existe des raisons plausibles de soupçonner qu’un des conducteurs a fait
usage de stupéfiants”. On ne s’étonnera pas, dans ces
conditions, que le bilan des toxicomanies relevées au
volant après un accident soit particulièrement étriqué
(deux en 2004 pour la police haut-rhinoise, pas plus
pour la zone police de la CUS, quatre pour la gendarmerie du Bas-Rhin).
En revanche, le dépistage d’alcool est systématique
dans tous les cas.
Résultat pratique: un conducteur sous l’effet d’une
ivresse cannabique (aussi dangereuse que l’ivresse
alcoolique), mais ne présentant aucun trouble du
comportement ne sera pas inquiété si son taux d’alcool ne dépasse pas 0,5g/l...
(*)Dr Marc Deveaux, de l’Institut de médecine légale
de Lille: l’un des 19 experts qui ont mené l’étude d’épidémiologie sur la drogue au volant dans le cadre de
la loi du 18 mai 1999.
Au volant,
4
toutes les drogues
sont dangereuses
Cette longue expérience des effets pathologiques
des drogues a bien sûr amené le Dr Haegy à
réfléchir aux incidences des stupéfiants sur le
comportement, notamment des automobilistes.
Car ils sont à l’origine de bon nombre d’accidents
dont il voit arriver les victimes dans son service.
Son témoignage est édifiant...
“On distingue trois grandes catégories de
stupéfiants: les psychoanaleptiques (ou “uppers”,
stimulants),
les
psychodysleptiques
(hallucinogènes, psychédéliques) et les
psycholeptiques (tranquillisants, “downers”).
Certaines substances peuvent entrer dans
plusieurs de ces catégories. Par exemple
l’ecstasy, dérivé d’amphétamine, stimulant et
hallucinogène (connu sous diverses appellations:
XTC, MDMA, love, Adam, Eve...). Mais quelle que
soit leur catégorie, les substances stupéfiantes
sont au moins aussi dangereuses que l’alcool
dans leurs effets sur l’organisme d’un
conducteur”.
■
Le cannabis.
Souvent considéré comme le plus “soft” des
stupéfiants, il est utilisé notamment par les plus
jeunes (32% des jeunes scolarisés de 15 à 19
ans reconnaissent en avoir fumé au moins une
fois dans l’année et 14% au moins dix fois dans
l’année). Le cannabis provoque une sensation de
calme et d’euphorie... mais aussi une distorsion
de la perception temporelle (spatiotemporelle,
couleurs, sons). Des doses importantes de THC (le
tétrahydrocannabinol: substance active du
chanvre indien) peuvent générer des délires
hallucinatoires et des comportements agressifs et
irrationnels. On imagine aisément les
conséquences sur un automobiliste...”.
Des effets d’autant plus pernicieux qu’ils peuvent
réapparaître brutalement (c’est le “flash back”)
plusieurs jours après la prise de la drogue.
>
Photo Bernard Schmidlé
Médecin-chef du service d’accueil des urgences
à l’hôpital Pasteur de Colmar, le Dr JeanMarie Haegy s’intéresse aux effets des
stupéfiants depuis plusieurs années:
“Les accidents de santé dus aux stupéfiants
ne sont pas rares. Ils peuvent avoir de graves
conséquences. D’où la nécessité de savoir les
déceler lors de l’arrivée du patient au service
des urgences”.
■
Les produits opiacés.
■
Les amphétamines et leurs dérivés.
L’héroïne ou le China White en sont des dérivés
semi-synthétiques (diacétylmorphine) ou
synthétiques. “Les effets sont immédiats après
l’injection: euphorie, bien-être, relaxation. Et en
tous cas perte de perception du réel...”.
■ La cocaïne. “Que ce soit le chlorhydrate de
cocaïne (“neige”, injectée ou “sniffée”), la cocaïne
free-base (“crack”) ou le sulfate de cocaïne
(“bazooka”, pâte chiquée ou ingérée), les effets
sont, là encore, désastreux pour un conducteur:
hyperexcitation, extase cérébrale, euphorie,
psychose hallucinatoire, sensation de stimulation
physique”.
Jean-Marie Haegy,
médecin-chef du Service
d’accueil d’urgence à
l’hôpital Pasteur de
Colmar: “Pour un
conducteur,
les stupéfiants sont
au moins aussi dangereux
que l’alcool”
“L’usage de ces substances dopantes, qui
permettent notamment de lutter contre le
sommeil est classique (voire même encouragé...)
dans certaines professions où il faut “tenir le
coup”: elles sont utilisées par exemple par les
chauffeurs de poids-lourds ou les militaires en
manoeuvre. Ou encore dans certains milieux
médicaux ou par les étudiants à l’approche des
examens”.
Une sorte de “justification” culturelle, induite
dans les années 30 avec l’apparition (tout à fait
légale...) sur le marché des inhalateurs de
Benzédrine. Pendant la seconde guerre mondiale,
la consommation d’amphétamines est passée
dans les moeurs, notamment chez les militaires
au front ou au sein des grandes entreprises
industrielles. Les années 70/80 ont vu se
développer les produits de synthèse (designer
drugs) fabriqués dans des laboratoires de fortune
(meth-labs), notamment dans les pays de l’Est.
Comme l’ecstasy, dont les propriétés stimulantes
mais aussi hallucinogènes sont mieux connues
que la composition pour le moins aléatoire des
pilules...
Un réseau riche de 600 km
d’itinéraires cyclables
Le Conseil Général privilégie les
transpor ts intermodaux .
CONCLUSION
DU DR HAEGY
“Quel que soit le
produit, au delà des
effets immédiats tout à
fait incompatibles avec
la conduite d’un
véhicule, il y a les effets
à plus long terme, en
cas de consommation
prolongée.
L’irritabilité et le délire
paranoïaque sont de
ceux-là: le sujet
manifeste alors une
agressivité qui peut
conduire à des
réactions dangereuses
sur la route”
Le
* Assist
5
QUE DIT LA LOI ?
Photos Nicolas Pinot
• Entre 0,5 et 0,8 g/l, c’est une
amende forfaitaire de 135 Euros
et la perte de six points de permis (éventuellement sus-pension
de permis).
• Au delà de 0,8 g/l: c’est un délit.
Vous risquez deux ans de prison
et 4.500 Euros d’amende. Perte
de six points de permis (éventuellement suspension ou annulation).
• Refus de se soumettre au test:
même peine que ci-dessus.
Le temps de récupération après
éblouissement est plus long qu’à jeûn
Si ces infractions ont été constatées à l’occasion d’un accident
ayant entrainé un décès ou des
blessures, la peine peut aller jusqu’à sept ans de prison, 100.000
Euros d’amende et une annulation du permis avec interdiction
de le repasser avant 10 ans.
Alcool
Effets et
méfaits…
COMBIEN DE VERRES ?
Quelle quantité d’alcool représentent 0,5 g/l de sang?
En moyenne (cela varie selon le
sexe et la corpulence), un “verre”
du commerce représente 0,15
g/l. C’est un demi de bière, 3 cl
d’alcool à 40° (whisky, anisette,
etc.), 12,5 cl de vin.
Attention: servies à la maison,
ces doses sont souvent plus
importantes!...
On considère qu’il faut environ
une heure pour éliminer 0,15 g/l.
“L’alcool diminue les réflexes...”.
C’est l’effet le plus connu de l’alcool.
Il y en a malheureusement bien d’autres.
Tout à fait incompatibles avec la conduite
automobile.
L’augmentation du temps de réflexe est bien
une réalité. Au lieu d’un peu moins d’une
seconde pour un sujet à jeun, il faudra deux
secondes par exemple à un conducteur en état
alcoolique pour appuyer sur la pédale de frein.
Soit, à 90 km/h, 25 m de plus pour s’arrêter.
Mais l’alcool a bien d’autres effets sur l’organisme.
■
Rétrécissement du champ visuel.
Un sujet à jeûn a un champ visuel de 180° . Au
fur et à mesure que l’on augmente la dose d’alcool, ce champ visuel se rétrécit: on ne voit
plus ce qui est sur le côté. On imagine les
conséquences à un carrefour ou lors d’un
dépassement... Le phénomène est d’autant
plus grave que, même à jeûn, on constate ce
rétrécissement du champ visuel au fur et à
mesure que la vitesse augmente (il n’est plus
que de 60° environ à 130 km/h). Ce qui
explique la dangerosité du cocktail
vitesse+alcool...
ETHYLOTESTS
■
Eblouissement.
■
Altération des distances
et des largeurs.
L’alcool retarde la réadaptation oculaire après
un éblouissement. Ainsi, un conducteur en
état alcoolique peut rester “aveugle” pendant
plusieurs secondes après avoir croisé un autre
véhicule de nuit.
C’est la raison pour laquelle les policiers en
patrouille sont particulièrement attentifs aux
véhicules se déplaçant au milieu de la chaussée...
■
Effet euphorisant.
Tout comme la drogue, l’alcool est un desinhibiteur: on se sent invulnérable et on se permet
des attitudes (le plus souvent agressives) qu’on
ne se permettrait pas à jeûn.
Pas n’importe lesquels...
Récemment, la Direction générale de la concurrence, de la
consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) a procédé à des contrôles sur 27
modèles d’éthylotests chimiques
et électroniques. Les résultats
sont consternants! 16 de ces
appareils (électroniques) se sont
avérés peu fiables: ils indiquaient
une alcoolémie inférieure à la
réalité. Ils ont donc été retirés du
marché.
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6
Drogue et alcool
sur 310 accidents
corporels constatés en zone “police”, 36
alcoolémies positives ont été relevées par les cinq
commissariats du département (Mulhouse,
Colmar, Wittenheim, Saint-Louis et Guebwiller).
Soit dans 10% des accidents.
“Nous n’avons en revanche constaté que deux
accidents où les conducteurs étaient sous
l’emprise de la drogue”, note Yves Monard,
Directeur départemental de sécurité publique. “Ce
qui ne signifie aucunement que les automobilistes
conduisant sous l’emprise de la drogue sont peu
nombreux! Tout simplement, le dépistage n’est
pas aisé. Ainsi, il faut procéder à un premier test
par réactif dans l’urine avant de faire effectuer
une prise de sang. Une opération qu’on ne peut à
l’évidence pas effectuer au bord de la route... Il
faut donc emmener le conducteur à l’hôpital pour
le faire uriner. La procédure de dépistage de
l’alcool est beaucoup plus aisée, notamment
grâce aux éthylomètres embarqués à bord de nos
véhicules”.
Reste la lutte contre l’alcool: “Sur les 11
premiers mois de cette année, nous avons relevé
789 conduites en état alcoolique en zone police
dans le Haut-Rhin. Soit plus de deux par jour”,
note Yves Monard. “La plupart de ces contrôles
ont été effectués à l’occasion de la commission
d’une infraction ou au moins de la constatation
d’une façon de conduire inhabituelle (lenteur
excessive, circulation en zig-zag ou au milieu de la
chaussée, feu rouge ou “Stop” non respecté, etc.”.
■ Dans le Bas-Rhin. “Nous avons amélioré nos
méthodes de contrôle en matière d’alcool”,
explique Nadine Le Calonnec, commissaire
principal, chef du service de l’ordre public et de la
sécurité routière (SOPSR) à la police urbaine de
Strasbourg.
“Ainsi, nous opérons de préférence de nuit, entre
2h et 5h du matin, sur des axes fréquentés”.
Résultat: 311 contrôles positifs pour le 11
premiers mois de 2004 (271 pour la même
■
Dans
le
Haut-Rhin,
période en 2003), dont 276 délits (soit une
alcoolémie supérieure à 0,8 g/l), contre 254 en
2003.
Quant aux alcoolémies relevées sur les accidents,
elles sont au nombre de 29 sur 586 accidents qui
se sont produits cette année, contre 27 pour 709
accidents pendant la même période en 2003.
Soit une baisse du nombre des accidents... mais
une hausse des conduites en état alcoolique.
En revanche, les dépistages de produits
stupéfiants sont rares: deux en tout depuis le
début de l’année, sur 586 accidents corporels.
“Pour nous, la procédure est très lourde”, constate
Nadine Le Calonnec. Il est vrai que le test urinaire
est difficile à pratiquer. Alors pourquoi pas le test
salivaire (que les policiers pourraient effectuer
sans problème sur le bord de la route)? Certaines
études (*) montrent qu’il est au moins aussi fiable
que le test urinaire... voire que le test sanguin. En
effet (pour le cannabis notamment) ce dernier
indique un pic dans la quantité de produit actif
présent dans le sang qui ne correspond pas au
pic de l’effet euphorisant du produit. C’est à dire
que quelques heures après la prise, le taux de
substance toxique aura considérablement
diminué, alors que l’effet sera à son maximum...
Côté gendarmerie, l’Escadron départemental de
sécurité routière du Bas-Rhin a procédé à près de
67.000 dépistages en 2004. “1.765 étaient
positifs”, constate le capitaine Jean-Marc
Schigand, commandant l’EDSR. “Il faut dire que
nous avons ciblé nos contrôles, en termes
d’horaires et de lieux (week-ends en fin de nuit,
etc.)”.
Mais là aussi, côté drogue, les résultats sont
pauvres: quatre contrôles positifs effectués au
cours d’accidents de la circulation pour 2004.
(*) Notamment une étude effectuée par le Centre
de recherches et d’études logistiques, rattaché à
la Direction de l’administration de la police
nationale.
”La plupart des
interpellations se font
après le constat d’une
conduite anormale ou
dangereuse...”
En ce qui concerne les
stupéfiants, il y a donc
encore beaucoup à
faire, notamment en
matière de procédures
de contrôles. S’il y a la
loi et l’esprit de la loi, il
y a aussi les moyens
qui permettront à ceux
qui en sont chargés de
la faire respecter.
"l’info routeréel..."
en temps
STRASBOURG HAGUENAU
94,5
91,1
SAVERNE
95,8
SELESTAT
90,1
COLMAR
106,8
AGENCE GRAFITI - Crédit photo : Emmanuel GEORGES
Alors que plusieurs études menées dans de
grands centres hospitaliers français montrent
que, pour les conducteurs de moins de 27
ans impliqués dans un accident, la présence
de drogue est au moins aussi fréquente que
l’alcool, les contrôles de stupéfiants en sont
encore à leurs balbutiements...
Photo Nicolas Pinot
Un traitement inégal
Alcool
Le syndrome des discothèques…
7
En France, plus de 30% des accidents
mortels ont l’alcool pour origine directe.
La population des 15/24 ans est
particulièrement touchée (voir encadré).
78% des 15/24 ans sortent le week-end chez
des amis ou dans un bar pour finir parfois la
soirée en discothèque. De là à incriminer les
patrons d’établissement de nuit...
15/24 ANS, L’ALCOOL,
LA NUIT, LE WEEK-END...
L’un d’eux -qui a longtemps géré un tel établissement dans la région de Colmar- apporte
quelques éclairages inattendus sur cette activité
paradoxale qui consiste à faire appel à la raison
de clients dont certains ont depuis longtemps
dépassé le seuil d’une réflexion lucide. Le tout
dans une ambiance festive...
“Dernier maillon”
“Le problème, c’est que la discothèque est le dernier maillon d’une chaîne d’alcoolisation dont le
premier se situe tout en début de soirée.
C’est l’apéro chez l’un ou l’autre membre de la
joyeuse bande (avec des doses qui n’ont rien à
voir avec celles servies dans les débits de boissons), suivi du départ vers un restaurant... où
l’on reprendra un apéritif, puis quelques verres
de vin. Pour terminer souvent par un digestif”.
Un rapide calcul permet de constater qu’à ce
stade de la soirée (vers 22h/23h), le taux fatidique de 0,5 gl est déjà dépassé.
“Comme il est encore trop tôt pour aller en
“boîte”, on fait un tour dans l’un de ces bars de
nuit qui ont l’autorisation de fermer à 3h du
matin (et qui eux, ne sont pas soumis à un renouvellement d’autorisation bisannuel comme les
discothèques...). On boit encore un ou deux verres... et on arrive bien “allumé” en boîte de nuit,
sur le coup de 2h/3h. Et si par malheur un accident survient sur le trajet de retour, on retiendra
que les occupants du véhicule sortaient de tel ou
tel établissement...”.
Bouteille dans le coffre
Le raisonnement est irréfutable. Mais une question se pose: le patron de la discothèque aurait
pu refuser de servir ces clients manifestement
éméchés.
“Certes. Et encore faudrait-il avoir l’oeil sur chacun des arrivants (certains samedis soir, il y
avait quelques 500 voitures sur le parking de
mon établissement!). Et pouvoir effectivement
refuser de servir de l’alcool. Avec les risques
d’altercation que cela suppose”.
Reste alors la prévention. Qui a elle aussi ses
limites.
“J’ai tenté, bien avant qu’on parle des opérations
“Capitaine de soirée” (“Celui qui conduit, c’est
celui qui ne boit pas”) d’offrir gratuitement plusieurs boissons non alcoolisées à celui du groupe qui devait ramener les autres. Jusqu’au jour
où je me suis aperçu que certains sortaient plus
souvent que d’autres sur le parking... pour agrémenter leur soda d’une dose de whisky: la bouteille se trouvait dans le coffre de la voiture! J’ai
essayé aussi de payer le taxi à l’un ou l’autre
conducteur éméché: au bout de quelques kilomètres, il a menacé le chauffeur pour le faire
revenir sur le parking de la discothèque et prendre tout de même sa voiture. Nous n’avons
aucun pouvoir légal pour confisquer des clés de
voiture...”.
Sans parler de l’heure légale de fermeture (4h
du matin) qui “lâche dans la nature” plusieurs
centaines de véhicules en même temps. Avec les
risques de courses-poursuites directement proportionnels au degré d’alcoolisation des
conducteurs.
“Toutes les législations du monde n’y pourront
rien. La solution consiste en une prise de conscience des jeunes conducteurs. Qui est, selon
certains collègues, en train de s’opérer. Du
moins en ce qui concerne l’alcool...”.
La nuit, pendant le week-end:
c’est la période la plus dangereuse pour les 15/24 ans.
• 58% d’entre eux se tuent la
nuit (contre 43% pour l’ensemble de la population).
• 44% de ces accidents nocturnes surviennent pendant un
week-end (contre 35% pour
l’ensemble de la population).
• 30% des tués présentaient
un taux d’alcoolémie supérieur
à 0,5 g/l (dont 90% de garçons).
(Source: préfecture du BasRhin dans le cadre d’une
enquête sur l’alcool et la
conduite)
CAPITAINES DE SOIRÉE
Les opérations “Capitaines de
soirée” semblent avoir un
impact intéressant.
Matthieu Jaegy est, au sein de
la Prévention routière du HautRhin, l’un des organisateurs de
ce genre d’opération. Minovembre, l’expérience a été
menée au Poisson Rouge à
Colmar, au Macumba à
Bartenheim et au Phare à
Altkirch.
“Sur 427 “Capitaines de soirée”
qui s’étaient engagés à ne pas
boire d’alcool, six seulement se
sont révélés positifs à la fin de
la nuit”, constate Matthieu
Jaegy. Un constat encourageant.
Nous améliorons les
routes
Améliorez votre
8
Que la fête
reste la fête
et ne se
transforme
pas en drame
Photo Radio France/Christophe Abramowitz
Les conseils de
Bernard Darniche
et Sifa Prévention
QUELQUES CONSEILS POUR ABORDER AU MIEUX VOS DÉPLACEMENTS
• Pour réduire les risques liés à l’environnement : informez vous des conditions avant de partir, différez quelque peu votre départ s’il y a risque de perturbation ou de forte affluence.
• Ayez soin de rouler avec un véhicule en pleine forme : batterie en bon état, pneus bien
crantés et pour circuler dans les régions montagneuses, pneus hiver sur les 4 roues.
Emportez les équipements spécialisés : chaînes à neige, racloir, bombe de dégivrage, etc...
• Partez reposé : conduire en cette période demande plus d’énergie, froid, circulation de
nuit etc...
Et surtout si vous devez rouler ne buvez pas d’alcool, la convivialité doit aller de paire avec
qualité, et non quantité.
Si l’on boit par soif on boit forcément plus mais ce sera sans alcool. Les fêtes se déroulent plus dans
un cadre de convivialité et de gastronomie donc boire BON mais peu.
Souvenez vous que le taux à ne pas dépasser aux yeux de la loi est de 0,5 g mais que les perturbations au niveau de la conduite interviennent avant ce taux.
Si vous avez absorbé l’équivalent de 1 g d’alcool le taux maximum sera atteint 1 heure après que vous
ayez consommé le dernier verre. L’alcool dans le sang ne s’élimine ensuite que de 0,15 g/heure. Un
petit calcul rapide nous indique que dans ce cas de figure l’on peut conduire environ 4 heures minimum après le dernier verre.
Si vous avez consommé de l’alcool, même en faibles quantités, le mieux est de ne pas conduire, et
pour cela il n’y a pas une multitude de solutions.
• Convenez entre vous que celui qui conduit ne boit pas, et donnez lui les clefs de contact en début
de soirée.
• Utilisez les transports en commun à l’occasion de fêtes est une très bonne solution.
• Restez sur place, mais cela s’organise.
• Dans le cas où c’est vous qui recevez des amis ne les laissez surtout pas reprendre la route si vous
pensez qu’ils ne sont pas en état, en cas d’accident vous pourriez, toute votre vie, vous sentir responsable de cette situation.
Et oui les fêtes de fin d’année sont des
périodes de joie, propice à la convivialité
et bien évidemment à quelques excès.
Convivialité rime avec rencontre donc
déplacements et c’est là que débute le
risque. En cette période hivernale tout
déplacement comporte sont lot de
facteurs aggravants :
• Un trafic très important sur les routes :
des départs en vacances, des fêtes de
famille, un surcroît d’activité
économique.
• Un environnement perturbé : nous
sommes en hiver, neige, verglas,
brouillard viennent accentuer cette
situation.
• Les capacités des conducteurs réduites Refuser la prise de risque inutile, c’est une attitude, cette attitude doit être collective, chacun doit en
: fatigue suite à une veillée inhabituelle, ses moment de fêtes se sentir responsable et concerné, veillez sur vous et sur ceux que vous aimez.
consommation d’alcool, repas très C’est à ces conditions que les fêtes resteront d’inoubliables moments.
Bonnes fêtes à tous et une bonne route 2005.
riches, etc...
Bernard Darniche SIFA Prévention.
Supplément gratuit des Dernières Nouvelles d’Alsace du 15 décembre 2004
Directeur de la publication : Gérard Lignac / N° comm.Par.66 238 ISSN 0150-391X. Imprimerie DNA
Rédaction : Michel Thevenin / Réalisation : DNA Pôle Création / Conception graphique : Sabine Pfeiffer