Destroyers et escorteurs

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Destroyers
et escorteurs
de la
Seconde Guerre mondiale
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en
Le contre-torpilleur français Volta devant Toulon le 5 novembre 1940. (Marius Bar)
Sommaire
Avant-propos .............................. 4
Friedrich Eckholdt/Z 16 ............. 5
Z 37 ............................................10
T 23 ............................................12
M 9 ..............................................14
Le contre-torpilleur français Tigre, type Jaguar, devant Toulon le 28 avril 1939. (Marius Bar)
Vanity..........................................16
Brighton .....................................18
Eclipse ....................................... 20
Zulu ............................................ 22
Jupiter ........................................24
Scourge ..................................... 26
Oakley........................................ 28
Wild Goose ................................ 30
Bluebell ..................................... 32
Rother ........................................ 34
Gerfaut....................................... 36
Euterpe ...................................... 56
Decatur (DD 341) ..................... 76
Le Terrible.................................. 38
Dzerjinski .................................. 58
Shaw (DD 373) ..........................78
L’Alcyon ..................................... 40
Moskva ...................................... 60
Meade (DD 602) ....................... 80
La Bayonnaise.......................... 42
Gremiachi ...................................62
La Curieuse ............................... 44
Soobrazitelni ............................. 64
La Bonoise ................................ 46
Ayanami .................................... 66
Hussard ..................................... 48
Asagumo ................................... 68
Nicolo Zeno ............................... 50
Nowaki....................................... 70
England (DE 635)..................... 88
Velite .......................................... 52
Hatsutsuki .................................72
Samuel B Roberts (DE 413) .... 90
Lupo ........................................... 54
Momo ..........................................74
Caractéristiques ....................... 92
Fletcher (DD 445) .................... 82
John R Pierce (DD 753) ........... 84
Cabana (DE 260)...................... 86
Du torpilleur à l’escorteur
Avant-propos
LEUR PETITE TAILLE ET LEUR PUISSANCE DE FEU LIMITÉE NE DOIVENT PAS FAIRE OUBLIER LE RÔLE IMPORTANT JOUÉ par les destroyers et escorteurs au cours de la
seconde guerre mondiale. Les commandes des principales nations maritimes se sont en effet multipliées dans
les années trente sans empêcher toutefois une pénurie de ces bâtiments « à tout faire » pendant la guerre.
Des navires rescapés de la première guerre mondiale à ceux issus de la transformation de chalutiers réquisitionnés, les torpilleurs, contre-torpilleurs, escorteurs, patrouilleurs et dragueurs de mines se sont comptés par
centaines, notamment dans les marines britannique et américaine où leur présence a constitué un avantage
certain sur un ennemi moins bien doté. Assurant la lutte anti-sous-marine, antiaérienne et le déminage, ils ont
été la protection indispensable des bâtiments de premier plan comme celle des convois logistiques ou commerciaux.
Leurs faits d’armes sont rarement passés à la postérité même si certains méritent d’être cités comme mémorables : la destruction de la forme Joubert dans l‘avant-port de Saint-Nazaire par le Campbeltown, le 28 mars
1942, le torpillage du croiseur japonais Haguro par cinq destroyers britanniques en août 1945...
Raconter toutes ces missions en un seul petit livre serait totalement impossible. Avec Destroyers et escorteurs
de la Seconde Guerre mondiale en images, Jean Moulin s’est efforcé de proposer une sélection représentative
des bâtiments alignés par les principaux belligérants. Une sélection qui, comme il l’avoue lui-même, reste un
peu arbitraire mais fait la part belle à l’illustration avec des photos d’époque et de qualité permettant d’apprécier au mieux l’armement de ces différents navires à la date de la prise de vue. Collectionneurs et modélistes
trouveront donc, encore une fois, des informations utiles à leur passion et à la compréhension de cet aspect
méconnu de la guerre sur mer.
Stéphane Gallois
L’héritage de la première guerre mondiale
La première guerre mondiale a révélé le rôle indispensable des destroyers
ou torpilleurs. Conçus pour participer en groupe au combat entre escadres
de cuirassés, ils jouent un rôle essentiel dans la lutte contre les sous-marins.
Manquant de destroyers, les marines britanniques et françaises commandent des
petits bâtiments plus économiques comme les avisos et les sloops.
Les destroyers dans les traités de limitations des armements navals
Le traité de Washington de 1922 ne limite pas la construction de bâtiments
de moins de 10 000 tonnes. Le traité de Londres du 22 avril 1930 limite celle
des destroyers. Les États-Unis et la Grande-Bretagne ne doivent pas avoir plus
de 150 000 tonnes de destroyers et le Japon 105 000 tonnes. La France et
l’Italie n’ont pas signé, l’Union soviétique est encore ignorée et l’Allemagne est
toujours contrainte par le traité de Versailles qui limite le déplacement de ses
torpilleurs à 800 tonnes. Les destroyers sont alors définis dans le traité de
Londres comme des bâtiments de guerre de surface dont le déplacement ne
dépasse pas 1 850 tonnes ou portant une artillerie d’un calibre ne dépassant
pas 130 mm. Dans ces conditions, les grands contre-torpilleurs français
auraient dû être considérés comme des croiseurs mais la France n’ayant pas
signé ce traité, l’affaire se limitera à quelques algarades, notamment avec les
Britanniques.
Le second traité de Londres, signé le 25 mars 1936 par les États-Unis, la France
et l’Empire britannique puis ultérieurement l’Italie, regroupe sous l’appellation de
bâtiment léger tous les bâtiments de guerre de surface d’un déplacement entre
100 et 10 000 tonnes avec une sous-classe « c » (les a et b concernent les
croiseurs) au déplacement limité à 3 000 tonnes avec une artillerie d’un calibre
d’un maximum de 155 millimètres.
Le destroyer britannique Fury (classe F) devant Scapa Flow le 25 juin 1942, suivi de trois autres destroyers. (IWM)
La construction des destroyers
Entre les deux guerres, les constructions se font en fonction des possibilités
industrielles et surtout financières. Les nouveaux destroyers sont toujours étudiés
pour la guerre d’escadre et le déplacement augmente peu à peu. Faute de priorité, la
construction de bâtiments mieux adaptés à la protection de la navigation marchande
est pratiquement limitée à quelques avisos.
À partir de 1939, avec les prémices puis le début du conflit, chaque pays adapte ses
programmes de construction à sa situation.
L’Allemagne construit douze torpilleurs (Torpedoboote) de 800 tonnes (en fait
presque 950 tonnes) jusqu’à l’accord avec la Grande Bretagne de 1935 qui met
pratiquement fin aux limitations navales du traité de Versailles. Elle commence
alors la construction de contre-torpilleurs (Zerstörers) tout en poursuivant celle
de torpilleurs. Les derniers contre-torpilleurs, achevés pendant la guerre, portent
une artillerie de 150 millimètres. Les Allemands construisent aussi dix escorteurs
(Geleitboote) et vont utiliser comme escorteurs des dragueurs de mines (Minensuchboote) et des bâtiments les plus divers, dont des chalutiers armés (Ubootjäger, Vorposten) et des bâtiments ennemis capturés, notamment en Méditerranée.
En 1939, les Allemands arment 21 contre-torpilleurs, 12 torpilleurs et ont 37 bâtiments
en commande. En 1945, il reste 15 contre-torpilleurs et torpilleurs et 18 escorteurs.
Les Britanniques arment en 1939 57 destroyers anciens datant de la fin de la
première guerre mondiale. Ils disposent de 99 destroyers récents et 44 sont en commande. Ils construisent à partir de 1939 les petits destroyers de la classe Hunt et les
destroyers les plus anciens sont progressivement adaptés aux missions d’escorte.
Les avisos vont s’avérer généralement bien adaptés à la lutte anti sous-marine mais
ils ne sont pas assez nombreux. Juste avant la guerre, les Britanniques commencent
la construction d’un nouveau type de petits bâtiments, les corvettes, destinées aux
opérations côtières mais qui sont surtout utilisés comme escorteur océanique
malgré un manque de confort certain. Une version plus évoluée (deux lignes d’arbres
au lieu d’une), rapidement baptisée frégate, lui succède avec succès. Des bâtiments
réquisitionnés, notamment des chalutiers armés participent aussi aux escortes.
La marine britannique reçoit aussi des bâtiments construits aux Etats-Unis et
contrôle les unités réfugiées en Grande-Bretagne après l’occupation de leur pays
par les Allemands : Pologne, Norvège, Pays-Bas, Belgique, France Libre, Yougoslavie
et Grèce.
À la fin de la guerre, les Britanniques disposent de 185 destroyers et 394 escorteurs.
Les Français arment, en 1939, 32 contre-torpilleurs et 26 torpilleurs. Trente-quatre
bâtiments sont en chantier ou en commande. Les contre-torpilleurs français sont souvent assimilés aux conducteurs de flottille (flottilla leader) par les Britanniques.
Les Français complètent leur force d’escorte avec douze escorteurs de 600 tonnes,
reclassés torpilleurs lors de leur mise sur cale en 1936 puis avec des chalutiers
réquisitionnés fin 1939. Le renouvellement de la flottille de petits avisos datant de la
guerre précédente a commencé en 1938 avec le lancement d’un premier aviso dragueur.
L’armistice de juin 1940 arrête tout développement mais les Forces navales française
Libres, en Grande-Bretagne, arment des corvettes. Il ne reste que cinq contre-torpilleurs et
neuf torpilleurs utilisables après les pertes de 1942 et les forces navales réunifiées en 1943
reçoivent six frégates, six destroyers d’escorte alors appelés torpilleurs d’escorte bien qu’ils
ne portent pas de tubes lance torpilles et des escorteurs côtiers américains. En 1945, la
Marine dispose de six contre-torpilleurs, neuf torpilleurs et d’une quarantaine d’escorteurs.
La marine italienne dispose en 1939 de 59 contre-torpilleurs (cacciatorpediniere), 56 torpilleurs (torpediniere) et divers bâtiments utilisables aux escortes
(navi scorta : avvisi, cacciasommergibili, torpediniere di scorta). Les plus grands bâtiments, classés explorateurs (esploratoris) ont été reclassés contre-torpilleurs en
septembre 1938. Les Italiens construisent aussi pendant la guerre des petits escorteurs appelés corvettes et disposent d’anciens navires ennemis capturés. À la fin de la
guerre, les Italiens n’ont que huit onze contre-torpilleurs et 46 torpilleurs et escorteurs.
La marine soviétique arme en 1939 17 destroyers datant de la fin de la première
guerre mondiale, 22 destroyers récents et 176 sont en chantier ou en projet. L’invasion
allemande ralentit considérablement l’évolution de la marine soviétique. Les marins
soviétiques reçoivent en Extrême-Orient en 1945 des bâtiments américains, dont des
frégates, pour la guerre contre le Japon. En 1945, les Soviétiques disposent de 48 destroyers et 76 escorteurs.
Les Japonais construisent à partir de 1926 de grands destroyers armés de torpilles à oxygène de 610 millimètres d’une portée maximum de 40 kilomètres. Ils disposent en 1939 de cinquante destroyers récents et 37 sont en commande. 47 destroyers
plus anciens seront surtout utilisés comme escorteurs. Ils construisent, tardivement,
les petits destroyers classe Matsu et des escorteurs, des patrouilleurs et des chasseurs de sous-marins. En août 1945, il leur reste 18 destroyers et 121 escorteurs.
Deux destroyers américains classe Livermore dans l’Atlantique en 1941. (IWM)
Les États-Unis ont hérité après la première guerre mondiale de 273 destroyers,
les « flush decks » ou « four pipes ». Les Américains construisent à partir de 1931 de
nouveaux destroyers et, à partir de 1941, initiés par une commande des Britanniques,
une grande série d’escorteurs. Les Américains construisent aussi des frégates (qu’ils
appellent canonnières) copie des River britanniques, des escorteurs côtiers, des petits
chasseurs de sous-marins et de grands dragueurs utilisés occasionnellement pour des
escortes. Tous ces bâtiments n’apparaissent cependant en nombre qu’à partir de 1943.
En 1939, les Américains disposaient de 82 destroyers anciens, 59 récents et en
avaient 38 en commande. En 1945, ils arment 430 destroyers et 478 escorteurs.
Les destroyers au combat
Pendant la seconde guerre mondiale, les engagements entre navires de surface,
au canon et à la torpille et dans lesquels les destroyers tiennent souvent un rôle
capital, sont souvent spectaculaires. Les destroyers servent d’escorteurs anti sousmarins et antiaériens aux grands bâtiments de combat, porte-avions, cuirassés et
croiseurs et aux convois de navires auxiliaires (opérations amphibies, logistique)
et, généralement pour les plus anciens, aux convois de navires marchands. Des
destroyers, isolés ou en flottille réalisent des opérations les plus diverses, raids,
bombardements à terre, attaque de la navigation adverse. Les attaques à la torpille
sont limitées et avec des succès variés. Ils participent à presque à toutes les
rencontres entre navires de surface.
Le premier engagement de destroyers de la guerre se déroule en Pologne
le 3 septembre 1939, lorsque les destroyers allemands Leberecht Maass
et Wolfgang Zenker attaquent trois bâtiments polonais, dont le torpilleur
Wicher, dans le port d’Héla, sans grand résultat d’ailleurs. La dernière action
remarquable des destroyers est le torpillage du croiseur lourd japonais
Haguro, dans la nuit du 15 au 16 mai 1945 à l’entrée du détroit de Malacca par
les destroyers britanniques Saumarez, Verulam, Vigilant, Venus et Virago.
Les destroyers américains et japonais, opérant parfois avec des croiseurs,
s’opposent dans des combats nocturnes dans les îles Salomons à une
douzaine de reprises. Les Japonais surprennent les Américains avec leurs
torpilles et ces derniers apprennent alors à utiliser le radar dans les combats
nocturnes.
À la fin de la guerre, outre leur rôle quasi permanent dans la lutte anti
sous-marine, les destroyers prennent de plus en plus d’importance dans la
défense antiaérienne avec une artillerie contre avions renforcée et dans la
fonction de piquet radar et de conduite d’avions de chasse, notamment face
aux kamikazes japonais autour d’Okinawa en 1945.
Les escorteurs en action
Les Allemands assurent, tant bien que mal, la protection de leurs petits convois le long
des côtes occupées du Pays basque à l’Arctique, en Baltique, mer Noire et Méditerranée.
Ils utilisent surtout une flotte improvisée de grands dragueurs de mines, chalutiers
armés, petits dragueurs et vedettes, face aux attaques d’avions, de sous-marins et de
forces de surface alliées.
Les Britanniques organisent tout un système de convois, notamment en Atlantique Nord et vers Gibraltar puis Mourmansk. Ils constituent des groupes d’escorte
avec un ou deux destroyers anciens, des corvettes et des chalutiers puis des frégates. Les convois en Méditerranée jusqu’en fin 1942 sont l’objet de grandes opérations avec les grands bâtiments de combat. À partir de 1943, le nombre grandissant
d’escorteurs, bien entraînés avec des équipements performants (radar, sonar, goniomètres à haute fréquence), assure une victoire de fait face aux sous-marins allemands et italiens. Des groupes de chasse, indépendants des convois, sont formés,
particulièrement efficaces avec l’apport du renseignement (décryptage des codes
allemands) et de l’aviation.
Les convois français entre le Maroc et les ports du golfe de Gascogne pendant l’hiver de
1939–1940 sont généralement escortés par un torpilleur et un aviso dragueur ou un ancien
chalutier armé en patrouilleur. Malgré quelques communiqués de victoire, aucun sous-marin
allemand ne sera détruit par ces escortes. Les Français utilisent ainsi ces bâtiments pour couvrir les petits convois qui subsistent après l’armistice entre la métropole et l’Afrique avant de
s’intégrer au système allié début 1943. Ils assurent pratiquement seuls fin 1943 et en 1944
la couverture des convois entre l’Afrique du Nord et la Corse. Les corvettes puis les frégates armées par les Forces navales françaises libres participent aux escortes dans l’Atlantique avec
les Britanniques, les corvettes détruisant trois sous-marins allemands.
Les Italiens utilisent leur flotte pour couvrir leurs liaisons vers l’Afrique du Nord et en mer
Égée. Les attaques aériennes, sous-marines et de bâtiments de surface, dont une partie sort
de Malte, influent directement sur le ravitaillement des troupes de l’Axe en Afrique du Nord.
Les Soviétiques n’ont pratiquement qu’un trafic côtier en Arctique et en mer Noire
et utilisent tant bien que mal les bâtiments disponibles, destroyers, dragueurs et canonnières.
Les Japonais ne réagissent que tardivement à l’offensive des sous-marins américains contre l’important trafic entre les îles Japonaises et leurs conquêtes du Pacifique Sud Est. Les escorteurs japonais sont construits trop tardivement et le Japon
continental est pratiquement isolé des conquêtes de l’Asie du Sud Est en 1945. Les
escorteurs japonais sont restés handicapés par des équipements peu performants et
des procédures désuètes.
Les Américains, après une première période en 1942 avec une force d’escorte
constituée de forces éparses (yachts, destroyers anciens) constituent des forces
d’escorte efficaces avec des porte-avions et des destroyers d’escorte qui couvrent les
convois dans le Pacifique et, avec les Britanniques, dans l’Atlantique et en Méditerranée.
Les torpilleurs et destroyers de la seconde guerre mondiale ont finalement surtout
servi comme escorteurs au profit des grands bâtiments de combat et des navires
marchands assurant une logistique vitale. Les combats au canon et à la torpille entre
navires de surface sont restés limités et, après la guerre, leurs successeurs vont être
essentiellement des escorteurs.
Remarque
Le choix des bâtiments, célèbres ou oubliés, décrits dans cet ouvrage, est arbitraire.
Ils sont présentés chronologiquement par pays, ces derniers classés par leur
ordre d’entrée dans la Seconde Guerre mondiale et par classe : destroyers (contretorpilleurs et torpilleurs) et escorteurs. Les appellations de contre-torpilleur et
torpilleur s’appliquent aux bâtiments allemands, français et italiens qui distinguent
bien ces catégories. L’appellation de destroyers est utilisée pour les autres pays. Le
terme global d’escorteur regroupe les avisos, sloops, corvettes, frégates, destroyers
d’escorte voire les grands dragueurs de mines sauf quand ces appellations peuvent
être utilisées sans ambiguïté.
Le destroyer américain Wainwright (DD 419, classe Sims) vu d’un croiseur britannique en 1942. (IWM)
Friedrich Eckholdt
“
10)
L’ACCORD DU 18 JUIN 1935 passé entre les Britanniques et les Allemands permet à ces derniers de construire une flotte
limitée à 35 % de la Britannique. Des bâtiments sont déjà en chantier et les Français n’ont même pas été consultés. Quatre
premiers contre–torpilleurs (Z 1 à Z 4) officiellement de 1 625 tonnes (en réalité 2 200) sont lancés en 1935 et 1936, mais ils
sont s’avérer trop fragiles. Une version améliorée leur succède, avec douze exemplaires (Z 5 à Z 16) lancés entre mars 1936
et mars 1937. Ces bâtiments vont cependant rester handicapés par des chaudières trop poussées (pression de 70 kg/cm2,
surchauffe à 460°). Six bâtiments (les Z 17 à Z 22), un peu plus lourds (1 811 tonnes officiellement), sont lancés en 1937
et 1938. 15 de ces 22 contre-torpilleurs seront perdus dont dix à Narvik les 10 et 13 avril 1940.
Le Z 16, baptisé Friedrich Eckholdt participe au blocus de la côte polonaise début septembre 1939 puis mouille des mines à
quatre reprises sur les côtes britanniques ente octobre 1939 et février 1940. Il débarque du personnel à Trondheim le 9 avril. Il
mouille deux fois des mines sur la côte anglaise en septembre 1941 puis est avarié par un avion le 10 octobre. Après réparations,
il reste Baltique de décembre 1940 à avril 1941 puis escorte le Bismarck jusqu’à Trondheim. Il sert en Arctique de fin juin à
octobre 1941, est à Kiel de novembre 1941 à avril 1942, regagne la Norvège en juin mais revient en Allemagne pour
des problèmes de propulsion. Il arrive en Norvège en juillet 1942 et participe à diverses opérations. Engagé lors
de la bataille de la mer de Barentz, le Friedrich Eckholdt est coulé au canon le 31 décembre 1942, surpris par
les croiseurs britanniques Sheffield et Jamaica.
Surprise
fatale
”
Janvier
Lundi
Allemagne
Blohm & Voss, Hambourg
Contre-torpilleur type 1934 A
21 mars 1937
3
2 août 1938
Coulé
31 décembre 1942
Le Friedrich Eckoldt amarré à Laninon, à Brest, fin septembre ou octobre 1940. (ECPAD)
(11
Z 37
LES CONTRE-TORPILLEURS ALLEMANDS TYPE 1936 ou type Narvik, se répartissent entre les huit 1936 A (Z 23 à Z 30), dix 1936
A (mob) et cinq 1936 B (mob). Au total, 18 sont achevés dont huit qui sont perdus en combat et deux irrécupérables après
sabordage. Si les 1936 B ont une artillerie principale de 127 mm, les autres portent quatre ou cinq canons de 150 mm, le plus
gros calibre porté par des destroyers. Aucun ces bâtiments n’est baptisé.
Le Z 37 est opérationnel seulement en décembre 1942. Il devait rallier la Norvège avec le Scharnhorst fin janvier 1943 mais,
les Britanniques étant prévenus de l’opération, les bâtiments allemands regagnent Gotenhafen (Gdynia). Le Z 37 quitte Kiel le
3 mars 1943 et gagne Le Havre puis opère à partir de Bordeaux d’où il couvre les entrées et sorties de forceurs de blocus et de
sous-marins. Le 28 décembre, une force de cinq contre–torpilleurs (Z 23, Z 24, Z 27, Z 32 et Z 37) et six torpilleurs allemands
est interceptée dans le golfe de Gascogne par les croiseurs britanniques Glasgow et Enterprise. Les Allemands perdent le Z 27,
le T 25 et le T 26.
Le 29 janvier 1944, le Z 37, en entraînement avec le Z 23 et le Z 32 au large de la Gironde, aborde le Z 32. Un cône de torpille
explose et le bâtiment, gravement avarié, rallie Bordeaux à la remorque du Z 23. Il est jugé irréparable dans les
conditions locales ; l’artillerie est débarquée et il est finalement désarmé après le sabordage de la machine.
Retrouvée par les Français à Bordeaux, l’épave du Z 37 est démolie en 1949.
Après la guerre, la Marine nationale réarme quatre anciens contre torpilleurs allemands, les Paul Jacobi (Z
5), Theodor Riedel (Z 6), Z 25 et Z 31, rebaptisés respectivement Desaix, Kléber, Hoche et Marceau.
“ Une épave
à Bordeaux
12)
”
Janvier
Lundi
Allemagne
Germaniawerft, Kiel
Destroyer 1936 A mob
24 février 1941
3
16 juillet 1942
Désarmé 24 août 1944
Le Z 37 à Kiel début 1943. (IWM)
(13

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