Les ressources humaines et le développement des performances
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Les ressources humaines et le développement des performances
MAN_psur12.xp 16/11/99 15:29 Page 1 le point sur… Les ressources humaines et le développement des performances Pendant longtemps, la compétitivité des entreprises s’est jouée sur leurs moyens financiers et leur outil de production. Aujourd’hui, on constate que la gestion des hommes joue un rôle essentiel pour créer les conditions favorables au développement des performances de l’entreprise. – L’environnement économique et technologique évolue de plus en plus rapidement. Les entreprises doivent donc être capables d’apprendre et d’innover en permanence. Pour cela, elles doivent mettre en place des organisations propices à la création de savoir et au transfert des connaissances entre individus et unités. – De même, on observe une mondialisation croissante des marchés. Dans ce contexte, la gestion des ressources humaines est fondamentale pour favoriser les échanges entre pays, et tirer parti des atouts des différences culturelles. Ce dossier thématique est destiné – Enfin, il faut développer une culture d’entreprise source de performance. Elle doit notamment être propice à la confiance et au dialogue nécessaires aux échanges d’information. sources sur Les 10 ouvrages que nous avons rassemblés ici vous permettront de réfléchir au rôle de la gestion des ressources humaines dans le développement des performances. Ils vous sont présentés sous 4 rubriques : un sujet donné. • Bâtir une organisation apprenante à vous indiquer les meilleures Promouvoir l’apprentissage, comprendre les obstacles à l'apprentissage, favoriser la création de savoir, améliorer les capacités technologiques. • Gérer les hommes à l’international Adapter la gestion des ressources humaines à la mondialisation et tirer parti des différences de cultures nationales. • S’appuyer sur la culture d’entreprise Développer une culture source de performance et savoir la faire évoluer. • Promouvoir la confiance et le dialogue Créer un environnement de confiance, développer la capacité de confiance. MAN_psur12.xp 16/11/99 15:29 Page 2 Pour vous procurer les ouvrages cités ou leur synthèse, connectez-vous à http://www.manageris.com. Pour vous procurer une synthèse, vous pouvez aussi nous contacter : m Tél. : 01 42 57 70 67 fax : 01 42 57 70 38 e.mail : [email protected] m 135, rue du Mont-Cenis – 75018 Paris Tel: 0142577067 • Fax: 0142577038 E.mail: [email protected] www.manageris.com 2 m Le point sur… Les ressources humaines et le développement des performances MAN_psur12.xp 16/11/99 15:29 Page 3 sommaire - Bâtir une organisation apprenante Promouvoir l’apprentissage ................................................................................. ........................................... p5 ........................................................................... p6 Comprendre les obstacles à l’apprentissage Favoriser la création de savoir p4 Améliorer les capacités technologiques ..................................................... p7 - Gérer les hommes à l’international II - 1. Adapter la gestion des ressources humaines à la mondialisation ................................................................................................................ II - 2. Tirer parti des différences de cultures nationales ................. p8 p9 - S’appuyer sur la culture d’entreprise Développer une culture source de performance Faire évoluer la culture ............................... p10 .......................................................................................... p11 p - Promouvoir la confiance et le dialogue Créer la confiance ..................................................................................................... ................................................................ p13 ............................................................................ p14 Renforcer la capacité de dialogue Sources complémentaires p12 Le point sur… Les ressources humaines et le développement des performances m 3 MAN_psur12.xp 16/11/99 15:29 Page 4 - Bâtir une organisation apprenante PROMOUVOIR L’APPRENTISSAGE P our être performantes, les entreprises doivent être ouvertes aux évolutions de plus en plus rapides des marchés. Elles doivent donc être capables d’apprendre en permanence. Or les modèles d’organisation traditionnels ne répondent pas à cet objectif. En effet, on constate qu’ils n’encouragent pas l’expérimentation et ne favorisent pas les transferts de savoir au sein de l’entreprise. The Smarter Organisation nous montre que, pour réussir, les entreprises doivent évoluer vers un nouveau modèle: l’organisation apprenante. Celle-ci se distingue des organisations traditionnelles par 4 caractéristiques principales : – de s’adapter rapidement aux évolutions du marché. Une gestion des hommes favorisant l’expérimentation. Les entreprises apprenantes encouragent en permanence leurs employés à apprendre et à expérimenter. Pour cela, elles s’appuient sur les leviers suivants : – elles responsabilisent les employés en leur laissant une latitude d’action et en les incitant à innover dans la conduite de leur travail; Une structure horizontale. – elles investissent en formation ; Pour faciliter l’apprentissage, il faut regrouper les employés par projets plutôt que par fonctions. Le fabricant de cartes de vœux Hallmark a ainsi regroupé ses équipes par thème (Noël, fête des mères, etc.) et non plus par fonction (dessin, impression, marketing, etc.). Cette structure lui a permis : – les dirigeants rappellent en permanence la nécessité d’apprendre; – de responsabiliser chacun au résultat final, et par là même d’inciter les employés à accroître leurs connaissances et à se rapprocher des clients ; – de favoriser la diffusion des connaissances et savoir-faire au sein 4 de l’organisation à l’occasion des fréquents remaniements d’équipes ; – elles ont mis en place des systèmes de rémunération incitant à l’apprentissage ; – elles s’attachent à montrer aux collaborateurs que leur contribution est importante. Une culture tournée vers l’apprentissage. Les dirigeants des entreprises apprenantes ont su créer une culture qui favorise l’apprentissage et la prise de risque. Ils s’attachent notam- Source : The Smarter Organization, Michael E. Mc Gill et John W. Slocum, éd. Wiley, 1996. ment à montrer l’exemple, comme le directeur financier de Tennessee Valley Authority qui prend un jour par mois la place d’un de ses employés. D’autre part, au lieu de condamner les échecs, ils savent en tirer parti. L’ouverture aux autres entreprises. Enfin, les entreprises apprenantes ont compris que pour accélérer leur apprentissage, elles ont intérêt à s’inspirer de l’expérience d’autres entreprises. Pour cela, elles peuvent notamment : – nouer des alliances stratégiques; – faire du benchmarking ; – embaucher externes. • des experts m Le point sur… Les ressources humaines et le développement des performances MAN_psur12.xp 16/11/99 15:29 Page 5 - Bâtir une organisation apprenante COMPRENDRE LES OBSTACLES À L’APPRENTISSAGE. T outes les organisations connaissent des problèmes de comportements contre productifs : dissimulation de l’information, démotivation, inertie, cynisme, jeux politiques, etc. La plupart des programmes mis en place pour y remédier n’ont généralement pas d’effet durable. Parce qu’ils cherchent à corriger les comportements, mais ignorent un phénomène humain fondamental : l’existence de mécanismes de défense. Overcoming Organizational Defenses analyse ces mécanismes, et montre comment les éliminer pour instaurer un climat plus productif et propice au changement. Des mécanismes de défense inconscients. Face à des situations menaçantes ou embarrassantes, les individus conforment leurs actions à un modèle comportemental qui se déclenche inconsciemment. En voici les trois grands principes : – Chercher à contrôler l’autre et à avoir raison. Cela entraîne souvent les individus à dissimuler leurs incertitudes pour ne pas affaiblir leurs positions. – Sauver la face de ses interlocuteurs. Cela conduit à ne pas évoquer les problèmes qui pourraient mettre l’autre dans une situation embarrassante. – Dissimuler la dissimulation. La dissimulation des problèmes doit elle aussi être dissimulée pour ne pas créer une situation encore plus embarrassante ! Ce modèle comportemental engendre des non-dits et conduit à ne pas aborder les vrais problèmes. Et donc à ne pas les résoudre. Source : Overcoming Organizational Defenses, Chris Argyris, éd. Allyn and Bacon, 1990. Un frein à l’apprentissage. Ces mécanismes de défense constituent un frein majeur au changement. Et sont extrêmement contre-productifs. – Ils génèrent un sentiment de frustration vis-à-vis du changement. Les gens deviennent fatalistes, puisqu’ils se sentent prisonniers d’un système inefficace et vicié. – Ils conduisent au cynisme et au pessimisme. “Rien ne changera jamais dans cette entreprise”, ou “de toutes façons, personne ne m’écoute” sont des phrases révélatrices d’une tendance à dénigrer toute initiative de changement. – Les individus se sentent impuissants et rejettent la faute sur les autres ou sur l’organisation. Ils ne font donc rien pour modifier leur comportement. Combattre ces mécanismes. Pour favoriser l’apprentissage, il faut faire prendre conscience aux individus de l’existence et du rôle des mécanismes de défense. Il faut s’efforcer de mettre à jour les valeurs et les comportements qui traduisent la présence des mécanismes de défense, et d’en cerner les conséquences néfastes. Puis montrer à chacun la part qu’il joue dans ce système. Il faut ensuite promouvoir un modèle comportemental plus productif, favorisant la confrontation des idées, l’autocritique, l’échange des critiques constructives, la discussion, la formulation des non-dits. • Le point sur… Les ressources humaines et le développement des performances m 5 MAN_psur12.xp 16/11/99 15:29 Page 6 - Bâtir une organisation apprenante FAVORISER LA CRÉATION DE SAVOIR P endant longtemps, la compétitivité des entreprises s’est jouée sur leurs moyens financiers et leur outil de production. Aujourd’hui, dans des marchés mouvants et très concurrentiels, l’innovation permanente, et donc la capacité à créer du savoir, sont devenues essentielles. The Knowledge Creating Company montre que le savoir peut être de deux natures différentes : – Le savoir explicite, formulable et directement intelligible. Ce sont par exemple des données factuelles, des chiffres, des procédures. – Le savoir tacite, non directement exprimable. C’est le cas des savoir-faire, de l’intuition, etc. Alors que les entreprises occidentales reconnaissent surtout le savoir explicite, les entreprises japonaises ont modifié leur approche du management pour combiner ces deux formes de savoir. Pour cela, elles ont identifié 6 leviers : La définition d’un “champ du savoir”. La direction doit orienter l’innovation en fonction de la stratégie de l’entreprise. Pour cela, elle doit définir un périmètre technologique qui focalise les efforts 6 d’innovation tout en laissant une latitude importante aux innovateurs. Le groupe Sharp, par exemple, qui est présent des circuits électroniques aux écrans à cristaux liquides, a défini le sien comme étant l’optoélectronique. L’autonomie des hommes. Pour innover, l’individu a besoin d’autonomie et de latitude. C’est la raison pour laquelle 3M permet à ses employés de consacrer 15 % de leur temps à innover. Source : The Knowledge Creating Company, Ikujiro Nonaka et Hirotaka Takeuchi, éd. Oxford University Press, 1995. La variété des hommes. Le chaos créatif. Une entreprise qui se fige dans ses habitudes et ses procédures perd de sa réactivité. La direction doit entretenir une sorte “d’état de crise” permanent, visant à casser les comportements traditionnels pour reconstruire de nouveaux modes de fonctionnement. La redondance de l’information. L’information doit être diffusée le plus largement possible dans l’organisation, afin que le maximum d’individus puissent contribuer au processus de réflexion. Par exemple en constituant des groupes de projets pluridisciplinaires, en favorisant la rotation du personnel, ou en encourageant la communication entre employés. La variété des points de vues enrichit les discussions. L’entreprise doit donc recruter des personnalités variées, et mettre en contact ces différents individus dans un contexte favorisant les conflits créatifs. Le “middle-up-down management”. Pour développer la création de savoir, il faut accorder une place plus importante au management intermédiaire. C’est le mieux placé pour faire la synthèse entre les aspirations de la hiérarchie et les réalités du terrain. • m Le point sur… Les ressources humaines et le développement des performances MAN_psur12.xp 16/11/99 15:29 Page 7 - Bâtir une organisation apprenante AMÉLIORER LES CAPACITÉS TECHNOLOGIQUES L ’innovation constitue aujourd’hui un avantage concurrentiel clé. Il est donc essentiel de faire progresser constamment la technologie. Pour cela, il ne suffit pas de lancer un programme de recherche ou de changer l’outil de production, il faut aussi faire évoluer les compétences du personnel et les systèmes de management. Wellsprings of Knowledge identifie la notion de capacité technologique, fondement de l’innovation. Elle regroupe : – Recourir à des fédérateurs, c’està-dire des managers capables de faire la synthèse de multiples savoir-faire, et de résoudre les conflits inhérents à la confrontation d’expériences. – Sélectionner le personnel pour son ouverture et sa capacité de communiquer. – Dans le cas de développement d’un nouveau produit, utiliser un prototype simple, qui servira de support à la discussion. – le savoir-faire du personnel ; Impliquer les utilisateurs. – le savoir incarné dans des systèmes physiques ; La conception et la mise au point d’un nouvel outil de production est une opportunité unique de création de savoir technologique. À condition d’associer les futurs utilisateurs à la démarche. C’est alors l’occasion de développer de nouvelles méthodes de travail et de nouveaux savoir-faire, et de les diffuser parmi les employés. L’implication des utilisateurs facilite l’acceptation ultérieure du nouvel outil. En outre, elle a un impact déterminant sur la qualité de cet outil. – les systèmes de management qui encouragent la création de savoir; – des valeurs d’entreprise qui orientent la création de savoir. 4 activités permettent d’améliorer constamment les capacités technologiques de l’entreprise. Ce sont: Favoriser la résolution de problèmes en équipes. La diversité des personnalités et des expériences est un facteur d’innovation essentiel pour l’organisation. À condition de savoir la faire déboucher sur des innovations constructives. Pour cela, le manager doit : Multiplier les expérimentations. Faire des expériences, construire des prototypes, tester ses hypothèses, sont autant d’activités essentielles à l’innovation tech- Source : Wellsprings of Knowledge, Dorothy Leonard-Barton, éd. Harvard Business School Press, 1995. nologique. En effet, l’expérimentation fait vivre et évoluer les compétences de l’entreprise. Le manager doit donc s’efforcer de créer des conditions propices à l’expérimentation. Importer du savoir externe à l’entreprise. Enfin, le manager doit tirer parti de sources de savoir externes. Pour cela, il doit tout d’abord apprendre à connaître un certain nombre de sources, telle que les clients, les fournisseurs, les sociétés concurrentes, les universités, les consultants, etc. Il doit ensuite transférer le savoir, par le biais de l’observation technologique, de prises de participation ou encore de développements en commun avec d’autres entreprises. • Le point sur… Les ressources humaines et le développement des performances m 7 MAN_psur12.xp 16/11/99 15:29 Page 8 - Gérer les hommes à l’international ADAPTER LA GESTION DES RESSOURCES HUMAINES À LA MONDIALISATION L ’internationalisation des marchés pose un défi majeur aux multinationales: elles doivent être capables de transférer leurs compétences et leurs savoirfaire partout dans le monde. Or le modèle traditionnel limite considérablement les échanges de compétences. En effet, il se caractérise par : – Une structure matricielle, où chaque département est rattaché à la fois à son dirigeant local et à un manager du siège. Cette organisation est source de conflits et de confusion. – Un processus de décision centralisé dans le pays d’origine, qui prive les autres pays de compétences stratégiques. – Une absence de gestion des cadres étrangers, qui nuit aux échanges d’informations entre cadres du siège et des filiales. Globalizing Management montre comment faire évoluer la gestion des ressources humaines pour favoriser les transferts de compétences entre siège et filiales. Créer des réseaux informels. Pour améliorer la communication entre siège et filiales, certains dirigeants incitent leurs cadres à déve- 8 lopper un tissu de relations au sein du groupe. Sanyo a ainsi organisé la mutation de 300 cadres dans une nouvelle fonction dans le but de multiplier les liens. Déplacer les centres de compétences. Répartir les fonctions stratégiques entre le siège et les filiales permet de réduire les conflits. C’est ce qu’à fait DEC en confiant à Genève la direction des opérations européennes, à Londres celles des finances, etc. Internationaliser le recrutement des futurs dirigeants. Source : Globalizing Management, sous la direction de Vladimir Pucik, Noel M. Tichy et Carole K. Barnett, éd. Wiley, 1993. destinés à des dirigeants de tous pays pour les aider à développer des méthodes de travail communes et partager une vision de la stratégie du groupe. En limitant la sélection des cadres à haut potentiel à la nationalité de l’entreprise, beaucoup d’entreprises se privent d’une partie de leurs ressources internes. Matsushita sélectionne désormais ses managers internationaux dans le monde entier, sur la base de critères comprenant, outre les compétences techniques, l’ouverture d’esprit à l’international, la maîtrise des langues étrangères, etc. Récompenser la capacité à échanger des savoir-faire. Former les expatriés. Enfin, favoriser les mutations de cadres étrangers au siège et de cadres du pays d’origine à l’étranger permet de constituer un réservoir de cadres capables de prendre en compte simultanément les intérêts locaux et ceux du siège. • La formation constitue un support essentiel au développement d’une entreprise internationale. General Electric a ainsi développé des programmes de formation Certaines entreprises ont modifié les critères d’évaluation de leurs employés : chez Itoh, transférer son savoir-faire aux autres entités du groupe est devenu facteur de promotion Gérer des carrières internationales. m Le point sur… Les ressources humaines et le développement des performances MAN_psur12.xp 16/11/99 15:29 Page 9 - Gérer les hommes à l’international TIRER PARTI DES DIFFÉRENCES DE CULTURES NATIONALES L es dirigeants qui ne tiennent pas compte des différences de cultures nationales connaissent souvent des échecs. Comme en témoignent les difficultés initiales de Disney en Europe : ses dirigeants avaient pensé à tort qu’ils pouvaient s’adresser aux Européens comme aux Américains. Managing Across Cultures montre comment adapter ses modes de management à la culture nationale. Adapter ses modes de management. Une mauvaise prise en compte des spécificités culturelles peut conduire à l’échec. Notamment : – Les différences culturelles peuvent être sources de difficultés entre maison mère et filiales. Lorsque Xerox s’est réorganisée par lignes de produits aux ÉtatsUnis, la direction du groupe a demandé aux européens de faire de même. Or ceux-ci étaient très attachés à l’organisation par clients. D’où des tensions très importantes dans le groupe. Appréhender les différences culturelles. Les modes de management (choix d’organisation, politique de ressources humaines) doivent être adaptés à la culture de chaque pays. Par exemple : – Il est risqué d’importer des modèles de management étrangers. Au cours des 10 dernières années, l’Europe a “importé” la Qualité Totale, le Juste à Temps, le Reengineering, etc. Mais beaucoup d’entreprises ont échoué dans l’adoption de ces méthodes, faute de les adapter à leurs propres spécificités culturelles. – Certaines cultures acceptent l’incertitude et réclament un fort degré de liberté, alors que d’autres demandent à être fortement encadrés. De même, certaines sociétés tolèrent une répartition inégale du pouvoir entre les individus tandis que d’autres exigent un partage très égalitaire. Les choix d’organisation doivent en tenir compte. – La fusion de deux entreprises est délicate dans le cas de cultures trop distantes. Le rachat des studios de Columbia Pictures par Sony s’est ainsi soldé par un échec, en raison d’une incompréhension totale entre les employés des deux firmes. – Certaines cultures, anglosaxonnes par exemple, privilégient le bien-être individuel. Il faut alors fixer des objectifs individuels, mettre en place des systèmes de rémunération au mérite, etc. Au contraire, d’autres cultures, comme celles d’Europe Source : Managing Across Cultures, Susan C. Schneider et Jean-Louis Barsoux, éd. Prentice Hall, 1997. occidentale, privilégient l’épanouissement de l’ensemble de la collectivité. La gestion des ressources humaines doit alors accorder beaucoup d’attention à la qualité de vie, aux conditions de travail et à la garantie de l’emploi. Tirer parti des différences de culture. Les entreprises ont tout intérêt à chercher à tirer profit des atouts culturels des différents pays. Par exemple, l’État français a su valoriser les compétences technologiques de ses ingénieurs en lançant des grands projets tels que le TGV, Ariane, etc. Et l’Allemagne excelle dans la production de biens manufacturés grâce à ses compétences de planification. Philips a ainsi transféré son activité hi-fi au Japon et son activité équipement médical aux États-Unis. • Le point sur… Les ressources humaines et le développement des performances m 9 MAN_psur12.xp 16/11/99 15:29 Page 10 - S’appuyer sur la culture d’entreprise DÉVELOPPER UNE CULTURE SOURCE DE PERFORMANCE L a culture est aux entreprises ce que le tambour est à l’armée : elle coordonne les mouvements des individus, et renforce le sentiment d’appartenance. Dans une entreprise à forte culture, les dirigeants ont tendance à marcher dans la même direction. Partant de l’analyse des 200 plus grandes entreprises américaines, Corporate Culture and Performance mesure l’impact de la culture sur la performance à long terme de l’entreprise, et nous livre quelques clés pour développer une culture propice à la performance. Une culture source de performance. Les entreprises les plus performantes considèrent la culture comme une composante stratégique majeure. De ce fait, elles la gèrent. Sans cela, on observe très rapidement des dérapages. Des entreprises comme British Airways, ICI, General Electric, American Express ont connu des changements culturels profonds au cours des années 80. Et une amélioration considérable de leurs performances. À la base de tels changements, on trouve toujours un leader, souvent recruté à l’extérieur. Tous ces hommes ont adopté des démarches similaires : Pour être source de performance, une forte culture doit remplir 3 conditions fondamentales : – Mobiliser très vite. Kume, le président de Nissan, n’a pris que 2 mois pour appliquer les grandes directives qui ont permis de relancer l’entreprise. – Elle doit promouvoir des valeurs adaptées aux exigences de l’environnement. C’est ce qui permet d’avoir une entreprise capable de réagir à l’imprévu. – Communiquer pour modifier les comportements. Kume est allé dans toutes les usines de Nissan. Aucun président ne s’y était jamais rendu. – Elle doit veiller à porter autant d’attention aux actionnaires, aux clients et aux employés. – Introduire des symboles de changement. Chez ICI, Harvey Jones a lancé la mode des comités de direction en bras de chemise. – Elle doit valoriser le leadership. Car des managers plus gestionnaires que leaders génèrent une lourde bureaucratie, source de dysfonctionnements. 10 Changer la culture. Source : Corporate Culture and Performance, John P. Kotter et James L. Heskett, éd. The Free Press, 1992. – Valoriser le leadership. Il faut veiller à faire des managers des personnes responsables et non des hommes de dossiers, des rouages. – Obtenir de petites victoires rapides. Sur 10 entreprises, 9 avaient opéré des changements significatifs au bout de deux ans. Des petites victoires fondamentales pour entretenir le moral des troupes. Dans tous les cas, il s’agit d’un processus très long, entre 4 et 10 ans pour les entreprises étudiées.• – Casser la bureaucratie. Cela passe par une réorganisation profonde de l’organisation. m Le point sur… Les ressources humaines et le développement des performances MAN_psur12.xp 16/11/99 15:29 Page 11 - S’appuyer sur la culture d’entreprise FAIRE ÉVOLUER LA CULTURE U ne entreprise doit savoir faire évoluer sa culture pour répondre aux modifications de son environnement. Dans les années 70, Xerox valorisait avant tout la performance technique. Pour faire face à la concurrence des produits japonais meilleur marché, elle a dû changer de culture : rentabilité et maîtrise des coûts sont devenus son credo. The Character of a Corporation met en évidence deux dimensions clés de la culture d’entreprise: la sociabilité (la nature des relations entre employés) et la solidarité (existence ou non d’objectifs clairs et partagés par l’ensemble des employés). Ces 2 dimensions définissent 4 types de cultures : La culture de réseau (sociabilité +, solidarité –). La culture de réseau est adaptée à un environnement qui exige réactivité, créativité et flexibilité. Lorsque cette culture est positive, on observe une forte fidélisation des employés, une circulation rapide des informations, une forte capacité d’apprentissage, de la créativité et de la flexibilité. Lorsqu’elle est négative, on observe un laxisme permanent, la tolérance des performances médiocres, la crainte du risque. La culture mercenaire (sociabilité –, solidarité +). Elle est appropriée dans le cas de problèmes peu complexes. Lorsqu’elle est positive, les objectifs sont clairs et précis, les outils de mesure nombreux, l’action et la résolution de problèmes sont valorisés. Lorsqu’elle est négative, on remarque une ambiance agressive, un cloisonnement des services, une hyper focalisation sur le court terme. La culture fragmentée (sociabilité –, solidarité –). Elle convient lorsque les employés ont peu besoin de dialoguer. Lorsque cette culture est positive, on constate que les employés sont très performants et très attachés à la firme. Lorsqu’elle est négative, les individus peuvent devenir arrogants et égoïstes, peu fidèles à l’entreprise, et peu créatifs. La culture communautaire (sociabilité + solidarité +). Source : The Character of a Corporation, Bob Goffee et Gareth Jones, éd. HarperCollinsBusiness, 1998. attentes du marché: les employés deviennent des drogués du travail, oublient la concurrence, n’écoutent plus les clients. Lorsqu’elle est positive et adaptée aux enjeux de l’environnement, la culture est source de performance. À l’inverse, lorsqu’elle est négative ou inadaptée aux enjeux du secteur, la culture devient un handicap. Il faut alors la faire évoluer vers un modèle plus adapté, en jouant sur les niveaux de solidarité et de sociabilité. • C’est la culture adéquate pour les phases de démarrage ou sur des marchés très concurrentiels. Si elle est positive, elle se caractérise par des gens “amoureux” de leur produit, la croyance en des valeurs profondes, des objectifs chiffrés précis, et un leader fort et charismatique. Lorsqu’elle est négative, elle se déconnecte des Le point sur… Les ressources humaines et le développement des performances m 11 MAN_psur12.xp 16/11/99 15:29 Page 12 - Promouvoir la confiance et le dialogue CRÉER LA CONFIANCE D ans un contexte où les entreprises ne peuvent plus garantir un emploi à vie, la confiance remplace progressivement la loyauté comme ciment des organisations. C’est même un ingrédient clé du succès de l’entreprise, car elle favorise la délégation de responsabilité, le partage d’informations ou encore la coopération. La confiance permet aussi d’affronter plus efficacement l’incertitude des périodes de changement. Mais comment créer un climat de confiance dans l’entreprise ? Trust in the Balance apporte une réponse pragmatique à cet enjeu, en décrivant les trois leviers essentiels de la confiance, et les moyens de les actionner. Les trois leviers de la confiance. Un climat de confiance naît de la présence simultanée de trois conditions : • La production de résultats. Pour faire confiance, il faut pouvoir compter sur la réalisation des engagements pris par les autres. Pour cela, il est impératif de suivre un certain nombre de principes : fixer des objectifs clairs, récompenser les succès et sanctionner les échecs, s’entourer de talents, donner des moyens cohérents avec les objectifs, partager l’information, 12 mettre en place quelques contrôles stratégiques. • L’intégrité. L’intégrité désigne une forte cohérence entre les discours et les comportements. Pour favoriser l’intégrité, le leader doit veiller à clarifier sa stratégie, être transparent sur ses objectifs et ses intentions, reconnaître les problèmes et respecter ses engagements. • Le souci des autres. Pour développer la confiance, le leader doit montrer qu’il est prêt à écouter et à tenir compte des intérêts des salariés. Le climat de confiance dépend de sa capacité à diffuser des valeurs communes, créer une identité d’entreprise, investir dans la qualité de vie des collaborateurs, favoriser la familiarité entre les individus et reconnaître les contributions de chacun. Source : Trust in the Balance, Robert Bruce Shaw, éd. Jossey-Bass, 1997. souci des autres. Les leaders doivent prendre conscience qu'il est de leur ressort de gérer constamment ces ambiguïtés et ces tensions, afin de garantir un équilibre qui permette un état de confiance. • Gérer la tension permanente. La confiance n’est jamais acquise. Elle ne peut exister que dans la mesure où les trois conditions sont simultanément respectées. Or, celles-ci sont parfois antagonistes. Dans certaines situations, les dirigeants sont confrontés à des choix difficiles entre l’atteinte des résultats et l'intégrité, ou bien le m Le point sur… Les ressources humaines et le développement des performances MAN_psur12.xp 16/11/99 15:29 Page 13 - Promouvoir la confiance et le dialogue RENFORCER LA CAPACITÉ DE DIALOGUE L a culture des entreprises occidentales favorise l’affrontement beaucoup plus que le dialogue. En effet, on considère que la performance découle de la capacité de décider et d’agir rapidement. On valorise donc les individus affirmatifs, aux points de vue tranchés. Les réunions sont le théâtre de discussions, qui sont la confrontation de points de vue. Dialogue nous montre qu’il existe un mode de conversation plus propice à la résolution de problèmes complexes: le dialogue. À l’inverse de la discussion, il ne vise pas à identifier la meilleure option. Mais à développer la compréhension du problème étudié. Le dialogue est un complément critique à la discussion, car: – il conduit à de meilleures décisions ; – il renforce l’efficacité et la coordination ; – Savoir temporairement faire abstraction de ses jugements. Pour éviter de concentrer son écoute sur ce qui vient renforcer son opinion. Et pour préserver la qualité des échanges, car quelqu’un qui se sent jugé négativement sera immédiatement sur la défensive et cessera de s’exprimer. – Faire abstraction de ses hypothèses. Pour cela, il faut prendre conscience que nos opinions reposent sur des hypothèses subjectives, comme “je peux lui faire confiance”, ou “cet individu n’est pas professionnel”. Il faut savoir temporairement s’en abstraire. Source : Dialogue, Linda Ellinor et Glenna Gerard, éd. Wiley, 1998. – Préciser au début de la réunion que l’on ne cherche pas à prendre de décision. – Maîtriser l’art du débat constructif. Pour cela, il faut demander à son interlocuteur d’expliquer son raisonnement, poser des questions ouvertes, présenter ses opinions comme un point de vue et non une vérité, etc. – Rappeler par des symboles la différence entre les réunions consacrées au dialogue et les autres réunions. – Prendre le temps de la réflexion. Il faut apprendre à accepter le silence au cours des débats. Celuici permet à chacun d’assimiler les informations échangées et de réfléchir à leurs implications. – Mener des sessions de débriefing après chaque réunion de dialogue. – Faire abstraction des rôles et des positions hiérarchiques, et promouvoir un leadership tournant. – il renforce la motivation. Les savoir-faire du dialogue. Les principes du dialogue sont simples: échanger de façon ouverte sur un problème, avec pour seul but d’en approfondir la compréhension. Sa pratique nécessite de maîtriser des qualités essentielles d’écoute et de communication. Il faut notamment: Promouvoir le dialogue. Au-delà de ces techniques, il est utile d’adopter une attitude personnelle favorable au dialogue. En veillant notamment à la qualité de ses relations avec les autres.• Pour promouvoir le dialogue dans son entreprise, on peut s’appuyer sur les techniques suivantes : Le point sur… Les ressources humaines et le développement des performances m 13 MAN_psur12.xp 16/11/99 15:29 Page 14 b Sources complémentaires Comprendre les différences de cultures nationales. Cet ouvrage présente une analyse systématique de l'impact des différences de culture nationale sur les pratiques de management. L'auteur analyse les principaux écarts culturels selon 7 dimensions : • universalisme ou particularisme ; • individualisme ou collectivisme ; • affectivité ou neutralité ; • degré de recouvrement entre la vie privée et la vie professionnelle ; • statut attribué ou statut acquis ; • attitude à l'égard du temps ; • volonté de contrôle de la nature. L'auteur préconise ensuite une approche pour tirer parti des différences culturelles entre pays. L’entreprise multiculturelle, Fons Trompenaars, éd. Maxima, 1994. 14 Surmonter les différences de comportements liées aux cultures nationales. À partir d’une enquête réalisée auprès de salariés d’IBM répartis dans 50 pays, l’auteur analyse l'impact de la culture nationale sur le comportement dans l'entreprise. Il met en évidence 4 grandes dimensions qui caractérisent les écarts culturels : • la distance hiérarchique ; • le degré d’individualisme ou de collectivisme ; • le degré de masculinité ou de féminité ; • le besoin de contrôle de l’incertitude. L'auteur en tire des enseignements sur la nécessité d'adapter les pratiques de management entre pays. Vivre dans un monde multiculturel, Geert Hofstede, éd. Les Éditions d'Organisation, 1994. Comprendre les obstacles à l’apprentissage. Cet ouvrage fait suite à Overcoming Organizational Defenses, en relatant une intervention de l'auteur visant à renforcer la capacité d'apprentissage et l'ouverture au changement d'une équipe dirigeante. Il nous expose en détail la méthodologie adoptée, en l'illustrant de nombreux exemples concrets. Savoir pour Agir, Chris Argyris, éd.InterÉditions, 1995. Traduit de l’anglais : Knowledge for Action, éd. Jossey-Bass, 1993. S’inspirer des organisations ayant une réussite exceptionnelle. Cet ouvrage présente les résultats d’une analyse menée sur 18 entreprises affichant un succès non démenti depuis plus de 50 ans. Il ressort entre autres de cette étude que ces entreprises hors du commun possèdent toutes une idéologie forte, qui affirme la raison d'être de l'organisation bien au-delà de la seule recherche du profit. Et qu'elles savent conjuguer la préservation de cette idéologie à une forte capacité de s'adapter aux évolutions de l'environnement. Bâti pour durer, James C. Collins et Jerry I. Porras, éd. First, 1996. Traduit de l’anglais : Built to Last, éd. Harper Business, 1994. Surmonter les règles implicites qui font obstacle au changement. Cet ouvrage, écrit par un consultant d'Arthur D. Little, examine le rôle des "règles officieuses" qui gouvernent le fonctionnement de l'entreprise. Il propose une méthodologie détaillée m Le point sur… Les ressources humaines et le développement des performances MAN_psur12.xp 16/11/99 15:29 Page 15 pour les identifier et comprendre leur impact. Les auteurs indiquent aussi la démarche à suivre pour en tenir compte dans la mise en œuvre d'un projet de changement. The Unwritten Rules of the Game, Peter Scott-Morgan, éd. McGraw-Hill, 1994. Mettre sur pied des équipes à haute performance. Cet ouvrage, écrit par des consultants de McKinsey, est consacré à la création d'équipes à haute performance. Les auteurs insistent sur le danger qu'il y a à qualifier d'équipe tout groupe d'individu réunit sur une tâche commune. Ils montrent que la configuration d'équipe peut s'avérer particulièrement performante, à condition d'être utilisée à bon escient et de se conformer à certaines disciplines strictes. Ils nous donnent de nombreuses pistes pratiques pour tirer parti de ces enseignements. Les équipes haute performance, Jon R. Katzenbach et Douglas K. Smith, éd. Dunod, 1993. Traduit de l’anglais : The Wisdom of Teams, éd. Harvard Business School Press, 1993. Gérer les relations entre supérieur et subordonné. Gérer efficacement les relations avec son supérieur est une qualité majeure pour être efficace et progresser dans l'organisation. Or, trop souvent, nous mettons nos difficultés sur le compte d'un comportement "inadapté" du supérieur. Cet ouvrage aide à adopter une attitude plus productive, fondée sur l'analyse des interactions entre son propre comportement et celui du supérieur. Cet ouvrage s'avère toutefois aussi riche d'enseignements dans l'optique de ses relations avec ses propres subordonnés ! It Takes Two, Gene Boccialetti, éd. Jossey-Bass, 1995. Développer son intelligence émotionnelle. L’auteur, psychologue enseignant dans de nombreux programmes MBA américains, nous propose des techniques pratiques pour accroître notre intelligence émotionnelle. Il nous indique ainsi comment mieux comprendre et maîtriser nos émotions, afin d’en tirer parti à notre avantage plutôt que d’en être les victimes. Emotional Intelligence at Work, Hendrie Weisinger, éd. Jossey-Bass, 1998. Le point sur… Les ressources humaines et le développement des performances m 15 MAN_psur12.xp 16/11/99 15:29 Page 16 Les synthèses m sont désormais disponibles sur CD-Rom À votre disposition, une collection de référence sur le Management En 6 ans, MANAGERIS a réalisé 130 synthèses des meilleurs ouvrages de Management, choisis pour la pertinence de leurs idées et leur caractère novateur. Vous pouvez maintenant disposer de la collection complète sur CD-Rom. - Accédez rapidement à la synthèse qui vous concerne grâce à un index thématique. Un index vous permet de retrouver aisément les synthèses classées par thème ou par ordre alphabétique. Une brève présentation vous permet de valider leur pertinence pour votre problématique. 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