Titre : Le Familistère Godin–Guise (Aisne) France

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Titre : Le Familistère Godin–Guise (Aisne) France
Le Familistère Godin–Guise (Aisne) France
A- adresse du site :
Familistère Godin
262 Cité Familistère droite
02120 Guise
France
Tel. 33 (0)3 23 61 35 36
33 (0)3 23 05 08 88
33
0)3 23 62 68 28
34
B- contact :
Frédéric Panni, conservateur en chef du patrimoine, directeur du syndicat mixte du
Familistère Godin.
Alexandre Vitel, chef du service des publics et de la communication.
-
[email protected]
Elise Coquelle, chargée de communication.
elisecoquelle@familistère.com
C- brève description (à l’origine) :
Étymologiquement " lieu de réunion des familles ", le terme Familistère, a été inspiré
par le modèle du Phalanstère de Charles Fourier, impliquant la notion de communauté
et de coopérative ouvrière.
Le Familistère Godin de Guise est un site exceptionnel, qui témoigne d’une expérience
sociale unique. Jean-Baptiste André Godin n’est pas un patron comme les autres. À la
tête d’une entreprise célèbre jusqu’à aujourd’hui pour la fabrication de poêles et de
cuisinières en fonte, Godin est un fouriériste qui a décidé de mettre ses actes en
cohérence avec ses idées. En construisant son propre Phalanstère, chez lui à Guise, il
crée, à partir de 1858, une cité idéale, destinée aux employés de son usine, toutes
classes confondues, dans laquelle il résidera lui-même au milieu de ses ouvriers. La
cité de Godin, ce sont des pavillons collectifs reliés par des coursives et des passages,
mais aussi des écoles, une crèche, des magasins, un théâtre et même une piscine et
des jardins. Corollaire de cet habitat collectif : l’imposition d’un règlement strict et la
surveillance de tous par tous, dans une architecture où chacun est exposé au regard
des autres. En cette seconde partie du XIXe siècle, le Familistère de Guise constitue
une expérience unique au monde, qui définira bien avant Le Corbusier des principes
architecturaux ayant pour but l’amélioration des conditions de vie des classes
laborieuses. Aujourd’hui encore, le Familistère de Guise reste un exemple mythique
pour les architectes, le rêve de changer le monde par l’architecture. L’ensemble formé
par le Familistère –trois immenses bâtiments en brique et des édifices annexes–
impressionne par sa masse, par sa conception avant-gardiste et sa maîtrise des
détails.
D- localisation :
Le Familistère Godin est situé à Guise, petite ville du département de l’Aisne,
d’environ 7000 habitants, distante de 28 km de la ville de Saint-Quentin, appartenant
à la région Picardie dans le nord de la France.
E- datations et architectes :
Vers le milieu du XIXe siècle, Jean-Baptiste-André Godin, nourri des pensées de
Fourier et de Saint-Simon, met en pratique la première expérience d'utopie sociale à
grande échelle en associant à un lieu de travail - l'usine Godin - un Palais social :
habitation
collective
très
originale
avec
un
ensemble
de
structures
1
complémentaires destinées à promouvoir de nouveaux rapports entre capital, travail,
logement, au sein d’une communauté soudée par les intérêts communs. Cette
expérience durera, sous une forme coopérative, jusqu'en 1968.
Dans les années 1970/ 1980, l’usine Godin, rachetée par la société Le Creuset a
continué son activité mais le Familistère a été séparé de l’usine et a connu une
période très difficile (manque d’entretien, départ progressif de ses habitants, etc.). En
2000, un grand projet de réhabilitation et de mise en valeur de l’ensemble du site a
vu le jour. Ce projet, qui a pris le nom d’Utopia a consisté à donner au Familistère une
ambition culturelle, touristique, économique et sociale. Un vaste chantier démarré à
partir de 2001, a été mis en œuvre par le Conseil général du Département de l’Aisne
et la Ville de Guise qui portent ensemble ce projet au travers d'un syndicat mixte avec
le concours financier de l'Etat, de la Région Picardie et de l'Union Européenne.
De nombreux architectes et paysagistes ont participé ou participent à la rénovation du
Familistère Godin. Citons les principaux :
Thierry Algrin (restauration des édifices classés Monuments historiques)
Frédéric Beauclair (anciens économats)
Luca Lotti (appartement Godin et buanderie-piscine).
Atelier Frisque (théâtre)
Julien et Catherine Frenak (pavillon central)
Atelier Lab (éléments bâtis du jardin d’agrément et du jardin de la presqu’île)
H2O et Michel Desvigne (place du Familistère)
Agence Base : paysagistes (jardin de la presqu’île)
F- analyse typologique du site :
Le familistère Godin de Guise est un domaine très particulier comprenant à la fois un
ensemble de logements collectifs pour une population ouvrière de 2000 personnes
environ travaillant dans l’usine située à environ 200 mètres sur la rive opposée de
l’Oise et plusieurs bâtiments annexes à caractère social. L’originalité du Familistère
tient au fait que le domaine est désormais intégralement la propriété publique du
Syndicat mixte qui a la charge de la conservation, de la valorisation et de la gestion
du site. L’établissement public assume aussi provisoirement la gestion locative des
appartements occupés.
G- étendue du site :
L’ensemble du domaine du Familistère de Guise s’étend sur presque
20 ha (usine comprise). À partir de 1846, les premiers bâtiments de l’usine, se sont
organisées autour d’une cour ouvrant sur la rue. Cependant, le développement de la
production et la mécanisation de la fabrication ont entraîné d’importantes campagnes
de construction à l’est de cette cour. Dès 1861, les usines occupent ainsi une
superficie de 3 hectares. Des ateliers spécifiques ont été édifiés pour le moulage,
l’émaillerie, l’ajustage et le montage, la menuiserie ou l’emballage. Les bâtiments et la
cour d’entrée de l’usine se situent dès lors dans l’axe du pont construit sur l’Oise pour
rejoindre le Familistère élevé sur l’autre rive.
Les éléments bâtis du Familistère occupent une superficie de plusieurs hectares. Ils
comprennent un nombre important de bâtiments dont les principaux, ceux consacrés
au logement des ouvriers ont trois étages, plus combles, disposés en U autour d’une
très vaste place.
S’ajoutent à l’ensemble, deux jardins, le jardin d’agrément, d’environ 2 hectares et le
jardin de la presqu’île, d’environ 10 hectares.
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H- composition du site :
La construction du Familistère s’est étendue sur une période d’une trentaine d’années.
L’implantation des édifices, tout près de l’Oise, suit le plan d’ensemble du Palais social
arrêté vers 1858, vraisemblablement par Jean-Baptiste André Godin lui-même.
Repères chronologiques :
1817 : Naissance de Jean-Baptiste André Godin à Esquéhéries dans l’Aisne. Il
est le fils d’un serrurier.
1837 : Godin ouvre un petit atelier de fabrication de poêles en fonte de fer dans
son village natal.
-
1842 : Godin découvre les théories de Charles Fourier philosophe utopiste.
-
1846 : Transfert à Guise de ses ateliers. L’usine prend vite de l’importance.
1853 : Création d’une succursale de l’entreprise de Guise dans la banlieue de
Bruxelles, à Laeken en Belgique.
1855 : Godin participe financièrement à l'expérience du Phalanstère de La
Réunion de Victor Considerant, au Texas. Il y perd la moitié de sa fortune personnelle.
1856 : Aménagement d’un jardin d’agrément sur la rive droite de l’Oise entre
l’usine et le futur Palais social, jardin qui sera intégré au Familistère deux ans plus
tard.
1859-1860 : Construction du premier bâtiment correspondant à l’aile gauche du
Palais Social. Il s’agit d’un édifice en brique rouge avec cour intérieure couverte d’une
verrière, pour une centaine d’appartements (~350 habitants) ouverts sur des
coursives suspendues, accessibles grâce à des escaliers d’angles. A chaque niveau
sont installés des distributions d’eau courante, des sanitaires et des vide-ordures. La
cour couverte est un espace collectif à caractère domestique.
Construction des premiers magasins ou économats.
1862 : Godin met en œuvre l’émaillage multicolore de la fonte. Cela lui permet
de proposer une gamme nouvelle composée de produits décorés dont l’attrait exercé
sur le consommateur devient très supérieur à celui des appareils en fonte brute de ses
concurrents. Il expose sa production à l’Exposition Universelle de Londres, en 1862. Il
déclare alors que son entreprise “n’est pas seulement aujourd’hui la première de
France dans son genre mais bien la première du monde”.
Entre 1862-1864 : Construction de la partie centrale du Palais social dont les
dispositions sont identiques à celles de l’aile gauche primitive mais encore plus vastes.
Elle comprend 150 appartements et sa cour intérieure couvre une superficie de 900
m2 (+de 500 habitants). Une horloge et un belvédère, souvenir du Phalanstère,
dominent la façade sur la place qui prend forme. Godin y réside personnellement, en
compagnie de Marie Moret, sa collaboratrice, qui deviendra sa seconde épouse en
1886, occupant un confortable appartement de sept pièces où il a également installé
ses bureaux.
1863 : L’usine occupe désormais 900 personnes et produit 60 000 appareils de
chauffage et de cuisson par an.
Création de la fête de l’enfance (en septembre)
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1866 : Construction d’un bâtiment élevé à l’arrière du Palais social entièrement
destiné à la petite enfance : la nourricerie-pouponnat. Conçue pour les enfants âgés
de 15 jours à 4 ans, cette construction en brique est accessible de plain-pied et à
couvert depuis la cour du pavillon central.
Création de la Fête du Travail le premier dimanche de mai.
1870 : Inauguration du théâtre et des écoles. La construction du théâtre,
absent du projet primitif de Jean-Baptiste André Godin, est décidée dès 1865, après
l’achèvement du pavillon central du Palais social. Cet ensemble, situé sur la bordure
sud de la place est sans équivalent dans le Phalanstère de Fourier. Il complète, avec
la nourricerie-pouponnat, la composition globale du Familistère.
Cette même année, construite sur les rives de l’Oise, la buanderie-piscine comporte
quatre espaces distincts. Le rez-de-chaussée accueille une buanderie. A l’aplomb de
celle-ci, un vaste séchoir à linge ventilé grâce à des ouvertures à claustras, est installé
sous les combles. La façade nord du bâtiment est flanquée de cabines de bains.
Situées à mi-chemin de l’usine et du Palais social, elles facilitent l’usage des bains par
le personnel de la fonderie. Mais l’élément le plus spectaculaire de cet ensemble est la
piscine. Son bassin de 50 m² et profond de 2,50 m est équipé d’un plancher mobile en
caillebotis, qu’un treuil permet de relever jusqu’à la surface de l’eau. Les enfants des
différentes classes d’âge peuvent ainsi apprendre à nager sans danger et s’adonner à
la baignade.
1871 : Godin est élu député du département de l’Aisne et le restera jusqu’en
1876.
1878 : Construction de l’aile droite du Palais social (environ 100 appartements
pour 350 habitants). Le familistère compte alors 1200 habitants.
Fondation par Godin d’un périodique : « Le Devoir, journal de la Science Sociale ».
1880 : Fondation de l’Association coopérative du Capital et du Travail dont les
ouvriers familistériens se partagent le capital constitué des actifs de l’entreprise et du
Palais social. Les buts de l’Association, constituée pour 99 ans, sont économiques :
organiser la solidarité entre ses membres et l’appropriation du capital par les
travailleurs. Mais ils sont aussi culturels et politiques : offrir les conditions durables de
l’émancipation des classes populaires et régler l’exercice de la démocratie sociale à
l’échelle de la communauté familistérienne.
De plus, une parcelle contiguë au jardin d’agrément est acquise par l’Association pour
former un ensemble paysager de 1,2 hectare entre l’usine et le Palais social. Les
habitants peuvent s’y détendre librement. A cette époque, l’entreprise est florissante.
Elle domine le marché des produits domestiques en fonte pour le chauffage, la
cuisson, etc. Plus de 2000 appareils sortent chaque semaine des ateliers de l’usine
qui possède une installation de moulage mécanique préfigurant l’organisation
scientifique du travail à la chaîne.
1882 : Construction de deux bâtiments supplémentaires pour les écoles, édifiés
en retrait des précédents et abritant d’autres salles de classes permettant d’organiser
un enseignement élémentaire spécialisé suivant les tranches d’âge. Les écoles
accueillent les enfants des deux sexes de 4 à 14 ans.
1883 : Construction sur un terrain, le long de la route de Cambrai, au sud-ouest
du Palais social d’un nouvel édifice, le Pavillon Cambrai prévu pour 150 appartements
et plus de 500 habitants sur quatre niveaux. Ce nouvel ensemble, qui reprend la
plupart des dispositions du Palais social s’en distingue néanmoins par sa cour à ciel
ouvert préfiguration de l’immeuble collectif du XXe siècle.
Construction du Familistère de Laeken (Belgique)
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1888 : Mort de Jean Baptiste André Godin.
1889 : Inauguration du monument Godin. La statue primitive en bronze est
l’œuvre d’Amédée Doublemard. Elle montre Godin en sa double qualité d’industriel et
de réformateur. Par un geste accueillant du bras gauche, la figure désigne le Palais
social et sa manufacture. Le Familistère compte alors 1748 habitants.
1908 : Mort de Marie Moret, compagne, secrétaire, collaboratrice et seconde
femme de Jean-Baptiste André Godin. Cette femme très instruite, parlant plusieurs
langues, fortement impliquée dans les pédagogies nouvelles et la laïcité, a joué un
rôle considérable dans l’animation des services de l’enfance et des écoles du
Familistère dont elle est devenue directrice.
1914 : Aile gauche primitive incendiée le premier jour de l’occupation
allemande de Guise, le 24 août 1914.
1918 : Destruction de la nourricerie-pouponnat qui ne sera pas reconstruite. Un
bâtiment des écoles, du côté des économats est reconverti en bibliothèque-musée.
1922 : Installation du nouveau monument Godin car l’original a été envoyé à la
fonte par l’armée allemande pendant la Grande Guerre. Cette réplique de la statue est
due au sculpteur Félix Charpentier. Le piédestal est orné de deux bas-reliefs : Godin
exposant à son personnel les plans concernant la fondation du Familistère de Guise et
Godin nommé Chevalier de la Légion d’honneur et Officier d’Académie. Sur la façade
arrière du piédestal, est gravé le plan de la partie centrale du Familistère avec
l’implantation du monument sur la place.
1923-1924 : Reconstruction de l’aile gauche primitive. La nouvelle architecture
est en apparence différente de l’originale. Des pavillons d’angle sont ajoutés à l’édifice
au sud, les façades se hérissent de balcons de pierre, des tuiles vernissées
polychromes couvrent la toiture, la charpente et les coursives de la cour intérieure
sont métalliques et son sol est orné d’une mosaïque.
1929 : grève à l’usine Godin, alors florissante. Le conflit creuse le fossé qui
existe entre les non associés, parmi lesquels se recrutent les grévistes, et les associés
de la coopérative, majoritairement non-grévistes. La grève se solde par un échec.
1968 : Dissolution de l’Association coopérative du Capital et du Travail. L’école
maternelle (à l’est) et l’école élémentaire (à l’ouest) deviennent écoles communales.
Elles accueillent aujourd’hui près de 180 enfants de Guise.
L’entreprise Le Creuset rachète les établissements Godin qui deviennent une société
anonyme sous le nom de de Godin S/A.
1970 : Vente des logements aux occupants ou à la municipalité.
Les bâtiments annexes du Palais social sont repris par la ville de Guise.
- 1988 : La société Cheminées Philippe rachète à l’entreprise Le Creuset les
établissements Godin S/A.
- 1989 : Pour tenter de faire survivre le Familistère, des passionnés de l’œuvre de
Godin, créent l’Association pour la Fondation Godin.
- 1991 : Classement du Palais social au titre de la loi sur les Monuments historiques
(excepté le Pavillon Cambrai).
1992 : Un état des lieux est dressé pour tenter d’évaluer le montant des
dépenses à effectuer pour sauver l’ensemble du Familistère dont certaines parties ont
été complètement délaissées.
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I- promoteurs et motivations :
Ce site était presque à l'abandon à la fin des années 1960, après avoir subi des
dommages importants (manque d’entretien généralisé, squats, incendie, etc.).
L’Association pour la Fondation Godin, Jean-Pierre Balligand, député de l’Aisne et
Conseiller général ainsi que Daniel Cuvelier, maire de Guise, se mobilisent à partir de
1990 pour tenter de sauver le familistère. Grâce au soutien de la Direction des Musées
de France et de Jack Lang, ministre de la Culture, la démolition d’une partie du site
est évitée. Le Conseil général du département de l’Aisne accepte alors de lancer une
étude pour le sauvetage du site.
En 1995, la mairie de Guise et la DMF (Direction des Musées de France) décident de
charger un bureau d’ingénierie culturelle, le BICFL (Bureau d'Ingénierie Culturelle du
Tourisme, de la Fête et des Loisirs), de proposer un programme de réhabilitation du
Familistère. La future utilisation du site fixée par la mairie, est alors d’en faire un
musée consacré à Godin et à son œuvre, en aménageant les anciens économats pour
accueillir ce musée et en restaurant des bâtiments du Familistère pour en faire des
lieux de visite. Au départ, seule la préservation du bâti est donc envisagée (le Palais
social, les économats, le théâtre et les écoles, le lavoir-piscine). Après réflexion, le
BICFL élargit la proposition en vue d’exploiter au maximum le potentiel culturel du
Familistère, afin qu’il représente pour la ville plus qu’un simple musée mais un site
global capable de générer une réelle offre touristique et culturelle pour la ville de
Guise.
En 1996, la volonté politique de réaliser ce projet nommé UTOPIA est prise par JeanPierre BALLIGAND. Il défend les propositions du rapport du BICFL au sein du Conseil
Régional de Picardie pour faire inscrire le projet au Contrat de Plan État-Région. JeanPierre BALLIGAND, devenu président du Conseil général en 1998, devient l’un des
principaux porteurs du projet au niveau de la région mais aussi de l’Europe puisqu’il
contribue également à ce que ces institutions soient parties prenantes du projet.
En 2000, les statuts d’une structure administrative chargée de la mise en route du
projet sont rédigés : le Syndicat mixte du Familistère Godin représentera désormais à
la fois la mairie de Guise et le département.
J- état de la reconversion :
Où en est-on en 2013 ? Le travail accompli est considérable. Une grande partie des
travaux prévus dans le cadre du projet Utopia a été réalisée et tout devrait être
terminé en 2014 /2015.
Chronologie des travaux :
2001 : Début de la rénovation du Familistère. Projet Utopia 1.
2002 : le Familistère obtient le label Musée de France.
2003 : Début de la réunification foncière du Palais social.
2006 : réouverture au public des économats et du jardin d’agrément d’origine,
réaménagé.
2007 : réhabilitation du kiosque à musique dans son état de 1921.
Aménagement des 9 hectares du jardin de la presqu’île.
2008 : réhabilitation de la buanderie-piscine et début de la restauration de
l'ensemble des façades et toitures du théâtre et des écoles.
2009 : Projet Utopia 2. Ouverture au public de l’appartement Godin.
2007/2010 : Campagne de restauration du Pavillon central, concentrée sur la
cour intérieure et sa couverture vitrée. Réouverture de l’unité d’habitation du Pavillon
central en 2010. Parallèlement, aménagement muséographique du Familistère : la
première partie du parcours d’exposition permanente est réalisée sur une surface utile
de 1600 m2.
2011 : Réouverture au public du théâtre du Familistère. D’autre part,
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la Fondation du Patrimoine, grâce au mécénat de la Fondation Crédit Coopératif,
décide d’apporter un soutien à la création de la section d’exposition « Les Fabriques
de l’Utopie » dans le Pavillon central (ouverture prévue fin 2013/début 2014), qui
présentera aux visiteurs un panorama des expérimentations sociales et utopies
pratiquées en Europe et en Amérique à partir du XIXe siècle.
2012/2014 : deuxième phase de travaux dans le Pavillon central qui doit
permettre d’ajouter 1800 m2 de salles d’exposition permanentes et temporaires, un
auditorium et un espace de 140 m2 dédié à la présentation « Les Fabriques de
l’Utopie ».
Juillet 2013 : inauguration, après dix-huit mois de travaux, de la place centrale
du Familistère. Sur 11.000 m2, un grand tapis de 400.000 briques de couleur
anthracite a été déployé pour relier l'habitat social aux différents édifices de
l’ensemble architectural (économats, théâtre, écoles, etc.). La place centrale
constituait au XIXe siècle l'unité du Familistère de Guise.
Poursuite des travaux de rénovation de l’aile droite du Familistère.
Des travaux de restauration de l'aile gauche du Familistère, destinée à devenir
un établissement hôtelier multi-standards avec restaurant, doivent débuter à
l'automne 2013.
Activités économiques:
L’usine Godin S/A est en activité. Elle produit outre les poêles en fonte traditionnels
Godin, des poêles contemporains en fonte ou en tôle d’acier, des inserts, des tables
de cuissons, des cuisinières et toute une série d’objets en fonte. Elle est visitable sur
rendez-vous.
Activités tertiaires:
Administration du Familistère Godin
K-mémoire du monde du travail :
Musés de la mémoire:
Le circuit de visite guidé permet de découvrir : un appartement ouvrier témoin,
l’appartement de Jean-Baptiste André Godin, les espaces d’exposition, les cours
couvertes des différents pavillons, l’ancienne buanderie–piscine magnifiquement
réhabilitée où sont exposés des documents et photographies de la vie au Familistère
du début du XXe siècle, le théâtre. La visite se poursuit de façon autonome par la
découverte des jardins : le jardin d’agrément avec le mausolée de Godin et de Marie
Moret ainsi que le jardin de la presqu’île (une dizaine d’hectares) qui constituent des
espaces de détente très appréciés des visiteurs.
La boutique, installée dans les anciens économats, qui sert également de billetterie et
d’espace d’exposition avec maquettes du site, propose de nombreux ouvrages sur
l’histoire du Familistère et sur son fondateur ainsi que des ustensiles en fonte, des
jouets et souvenirs, etc.
Activités muséales
Outre les espaces muséographiques déjà ouverts au public, un nouvel espace, « Les
Fabriques de l’Utopie » est en préparation dans le Pavillon central.
Activités culturelles
Expositions temporaires, spectacles, concerts, conférences. Chaque année, la grande
fête du 1er dimanche de mai dans l’enceinte du Familistère, rappelant la fête du
Travail organisée chaque année par Godin, attire des milliers de visiteurs, de même
que la fête des enfants en septembre. Saison théâtrale chaque année. Animations
diverses durant les vacances.
Nouvelles collections
Le noyau des collections est formé du fonds constitué par le musée municipal,
principalement issu du musée Godin créé par la Société du Familistère au début du
XXe siècle. Le fonds lié au Familistère réuni par Jean-Baptiste André Godin comprend
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une très belle collection de photographies du Familistère et de l'usine, des objets
personnels du fondateur, des appareils domestiques produits par l'usine Godin et des
documents sur la vie du Familistère et de ses habitants. Outre ces nombreux
témoignages de la vie du Familistère présents sur le site, les Archives
départementales de l’Aisne, à Laon, possèdent le Fonds Godin-Moret (53 J, 18501945) et le CNAM (Conservatoire des Arts et Métiers-Paris) le Fonds Godin /MoretPrudhommeaux.
L- réussites et/ou échecs :
On peut considérer qu’en une douzaine d’années le pari d’UTOPIA 1 et 2 a été gagné.
La découverte du Familistère Godin est une expérience étonnante et passionnante
pour la plupart des visiteurs. Les investissements ont été considérables et la réussite
est au rendez-vous. La qualité des restaurations, les partis-pris muséographiques
novateurs et l’offre touristique globale font du Familistère Godin l’un des tout premiers
sites du patrimoine industriel et social français.
Le chiffre du nombre de visiteurs payants est chaque année en hausse avec 53 473 en
2012 contre 17 000 en 2001, le site du Familistère est classé premier musée de
l'Aisne, troisième de la région Picardie.
Le prix d'entrée à 8,50 €, la vente de livres, d'objets en fonte et de souvenirs ainsi
que la buvette, représentent un panier moyen du visiteur de 16 € ; ce qui permet
d'équilibrer le budget et de payer les salaires des 29 salariés (équivalent à 21 temps
pleins).
Le seul échec actuel est le fait qu’au gré d'aménagements successifs le familistère
s’est peu à peu vidé de ses habitants et n’en compte plus qu'une trentaine (excepté le
Pavillon Cambrai toujours occupé). La fin des travaux du Pavillon central et la
réhabilitation des appartements de l’aile droite, devrait pouvoir faire revenir de
nouveaux locataires.
M-coûts et investissements :.
Financements de la réhabilitation du Familistère Godin
UTOPIA 1 : Période 2001-2008
Union européenne
2 838 065 €
11%
État
6 870 169 €
26%
Région Picardie
3 191 647 €
12%
Conseil Général de l’Aisne et
Syndicat mixte du Familistère Godin
13 774. 002 €
51%
TOTAL :
26 673 885€
UTOPIA 2 : Période 2009-2013
État
5 999 800 €
34%
Région Picardie
5 974 848 €
34%
Conseil Général de l’Aisne et
Syndicat mixte du Familistère Godin
5 591 752 €
32%
TOTAL :
17 566 400 €
TOTAL Général 2001-2013 :
44 240 285 €
Exemples de dépenses :
Aménagement du parc de la presqu’île livré en 2007 : 1 500 000€
Appartement Godin : réfection et aménagement livré en 2010 :
558 000 € (dont Etat 33% et Europe 38%)
Réfection de la place en 2012/2013 : 2 700 000€
Deuxième tranche : réhabilitation du pavillon central, 6 500 000€ (dont
40 000€ de la Fondation du Patrimoine). Travaux en cours.
Réhabilitation de l’aile gauche du Palais Social : 1 700 000€. Travaux en cours.
Réhabilitation de l’aile droite du Palais Social : 1 800 000€.
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N-bibliographie :
Jean-Baptiste André Godin a écrit de nombreux ouvrages (consultables sur le site de
la BNF Gallica (Bibliothèque nationale de France). Citons en particulier :
- Solutions sociales, Le Chevalier éditeur, Paris 1871.
- Mutualité sociale et association du capital et du travail ou extinction du paupérisme
par la consécration du droit naturel des faibles au nécessaire et du droit des
travailleurs à participer aux bénéfices de la production, Guillaumin et Cie éditeurs,
Paris 1880.
- Le gouvernement, ce qu’il a été et ce qu’il doit être et le vrai socialisme
en action, Guillaumin et Cie éditeurs, Paris 1883.
-Mutualité nationale contre la misère, pétition et proposition de loi à la chambre des
députés, Guillaumin et Cie éditeurs, Paris, 1883.
DELABRE, Guy, GAUTHIER, Jean-Marie, Vers une république du travail, Jean-Baptiste
André Godin, 1817-1888, Editions de la Villette, coll. « Penser l’espace », 196 p.
PAQUOT, Thierry, BEDARIDA, Marc, Habiter l’Utopie, le Familistère Godin à Guise,
Editions de la Villette, coll. « Penser l’espace », 2004, 312 p.
GODIN, Jean-Baptiste André : Lettres du familistère, textes choisis, établis et annotés
par Frédéric PANNI, photographies d’Hugues Fontaine, Guise, Les Editions du
Familistère, 2008, 160 p.
Supplément du journal Libération paru avec le n°9139 du jeudi 30 septembre 2010,
80 pages – Publication collective. Très complet. A télécharger sur le site Web du
familistère Godin :
www. familistère.com
LALLEMENT, Michel, Le Travail de L'utopie: Godin et le Familistère de Guise, Editions
Les Belles Lettres, Paris 2009, 511p.
De nombreux films ou émissions ont été réalisés sur le familistère Godin.
Certains peuvent être visionnés sur Internet.
O -Auteur et date d’élaboration de la fiche :
Geneviève Dufresne
Maître de Conférences d’histoire
Vice-présidente du CILAC
Août 2013
Triangle de survie
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Photo 1 : Plan du site (© Familistère Godin)
Photo 2 : Place du Familistère (© Ph. Chalmeau)
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Photo 3 : Statue de Godin sur la place du Familistère (© G. Dufresne)
Photo 4 : Cour couverte du Pavillon central en travaux en 2009 (© G. Dufresne)
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Photo 5 : Cour couverte du Pavillon central restaurée, 2013 (© AGL Familistère)
Photo 6 : Pavillon central, scène d’intérieur de 1867 reconstituée (© Familistère Godin)
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Photo 7 : Aile droite du Familistère, appartement Godin (© L. Lesieur)
Photos 8 : Aile gauche du Familistère reconstruite en 1922/1923 (© G. Dufresne)
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Photos 9 : Aile gauche du Familistère reconstruite en 1922/1923 (© G. Dufresne)
Photo 10 : Les économats (© GF Familistère)
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Photo 11 : Le théâtre et les écoles (© G. Dufresne)
Photo 12 : La statue de Marie Moret à l’extérieur des écoles (© G. Dufresne)
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Photo 13 : La buanderie-piscine, entrée (© G. Dufresne)
Photo 14 : La buanderie-piscine, chevet (© G. Dufresne)
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Photo 15 : La buanderie-piscine, les combles (© G. Dufresne)
Photo 16 : La buanderie-piscine, la piscine (© G. Dufresne)
17
Photo 17 : Le pavillon Cambrai (© G. Dufresne)
Photo 18 : Entrée du Jardin d’agrément (© G. Dufresne)
18
Photo 19 : Jardin d’agrément (© AGL Familistère)
Photo 20 : Jardin d’agrément, mausolée Godin (© G. Dufresne)
19
Photo 21 : L’usine Godin S/A (© G. Dufresne)
Photo 22 : L’usine Godin S/A (© G. Dufresne
20
Photo 23 : Poêle Godin (© G. Dufresne)
Photo 24 : Petite cuisinière Godin (© G. Dufresne)
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