Télécharger le PDF - artline> magazine d`art
Transcription
Télécharger le PDF - artline> magazine d`art
artlineF5_1-3:Layout 1 13/04/12 00:30 Page1 artline> 05.06 l 2012 Magazine d’Art mit deutschen Übersetzungen Aarau Baden-Baden Basel Bern Besançon Bregenz Bruxelles Dijon Freiburg Genève Karlsruhe Liège Luxembourg Lyon Metz Mulhouse München Nancy Offenburg Reims Solothurn St.Gallen Strasbourg Stuttgart Vaduz Zürich ● Cod. Act, Cycloid-E © Michel Décosterd. Installations, machines sonores, du 12 mai au 2 septembre 2012 à l’Espace multimédia gantner, Bourogne (F). artlineF5_1-3:Layout 1 13/04/12 00:30 Page2 Edito Sommaire> Which frame would make this look right ? Brian Eno1 Je ne suis pas un nerd, pas un geek, un simple amateur connecté à l’internet2 depuis 95, possesseur en 93 d’un appareil photo numérique3 et ayant tenté, dès 90, des expériences d’impression jet d’encre grand format4. Au siècle dernier, le Ministère de la Culture nous invitait à réfléchir à la possibilité de nouvelles images portées par ces nouvelles technologies. Je ne sais pas ce qu’il en est de cette question mais les technologies numériques, les réseaux de l’information et les smartphones ont colonisé notre quotidien bien au-delà de ce que l’on pouvait imager. On s’interrogeait, alors, sur le bien-fondé artistique du « net art », après avoir posé la même question à l’« art numérique »5 qui se donnait des allures de noblesse en s’appelant Ars Electronica6. Aujourd’hui encore, on constate que le monde de l’Art numérique produit ses artistes, très souvent dans la plus grande séparation avec le monde l’Art et réciproquement. L’« Art numérique », en anglais « Digital Art » dit une opposition féconde. En français « digital », c’est le doigt, le toucher sensible. Le « Digit », au contraire, renvoie au bit, au chiffre binaire : 0 – 1. Dans la faille se niche un espace de friction, donc d’énergie, entre les artistes utilisateurs du numérique7 comme médium entrant dans l’œuvre et ceux qui sont à l’intérieur du code et pour qui le numérique est le média d’où sort l’œuvre. Voici qu’aujourd’hui, l’obsolescence technologique ruine le fonctionnement de certaines œuvres numériques, et par là même leur existence et leur sens. Entretenons des parcs de machines pour maintenir ces œuvres en activité et le problème sera réglé… En réalité les véritables questions sont ailleurs. Qu’en est-il pour un art que l’on qualifiait d’« immatériel » de sa capacité à s’adapter aux contingences historiques ?8 Qu’en est-il de ces œuvres qui portent au cœur de leur processus celui de la reproductibilité et de l’effondrement de l’original ?9 Qu’en est-il d’un art qui dépend aussi étroitement de l’économie du numérique ? Qu’en est-il des arts au moment où les budgets de la culture dérive vers l’économie culturelle, et plus encore vers ce que l’on nomme « l’économie créative » ou « la web économie » ? Le système des failles, tu le sais. Philippe Lepeut 1. Brian Eno et Peter Schmidt, Oblique Strategies, 1975 2. via un modem Suprafax 1440 v.32, 14.400 bit/s, un must ! 3. Un partenariat avec Logitech, photoman+ : résolution 376 x 284, 256 niveaux de gris, 1 Mo RAM, focal fixe f4,5. 4. Images numériques réalisées sur silicone graphique à l’atelier d’images informatiques (AII) créé par Jean-François Depelsenaire à ENSAD de Paris et tirages réalisés chez Scanachrome en Angleterre. C’est Sylvie et Chérif Defraoui, et Bernard Borgeaud qui m’ont ouvert la voie. 5. Et avant pour la vidéo, et avant pour le cinéma, et avant encore pour la photographie… 6. Festival d’art numérique fondé en 1979 à Lintz, Autriche. 7. « numérique » est ici un raccourci pour « technologies numériques » formule qui demanderait à être spécifiée. 8. C’est une des questions explorées par le groupe de Recherche des Arts Hors Format de L’ESAD à Strasbourg (ceci est valable pour les arts numériques comme pour la vidéo, l’installation, la performance,…). 9. À mon sens, ce n’est pas la matérialité de l’œuvre originale qu’il faut conserver mais le récit de ses états. Artline F l CH l LUX l B Artline D l CH l A l LIE Erratum : dans l’article de Germain Roesz du précédent numéro, la photo intitulée Pékin, était l’œuvre de Shahla Taheri. 3 4 Spezial> Culture en mouvement… artothèque, Strasbourg (F) L’obsolescence du numérique Espace multimédia gantner, Belfort (F) 6 Philotexte> Passons à table. Un texte de Germain Rœsz. 8 9 Flash> Absences esquissées. Cour des Boecklin, Bischheim (F) Thomas Huber est au MAMCO… MAMCO, Genève (CH) A la croisée des chemins. Galerie d’(A), Lausanne (CH) Stanley Kubrick. Musées royaux des beaux-arts, Bruxelles (B) 10 Review> Flagrant Délit. Musée Würth, Erstein (F) 11 Écoles supérieures d’art> Sophie Bonnet-Pourpet. ENSBA, Lyon (F) 12 Tipps> Événements de mai à juin… (D) (F) (LUX) 13 Sur arte> Les forteresses de l’art. Documentaire de Marianne Lamour. 15 Renc’art> Actualité artistique (CH (F) (LUX) artline> 07.08 l 2012 parution le 10 juin 2012 Annonces agenda: 26.05.2012 Réservations insertions: 27.05.2012 Artline> Magazine d’art Tél. +33 (0)3 88 34 72 35 [email protected] [email protected] Édition> Crédits éditeur: RAL-Verlag, insel 3, D-79098 Freiburg and RARweb 19 rue Principale 67310 Scharrachbergheim (F) | Business Management : Björn Barg and Monika Matraszek | Direction : Monika Matraszek +33 (0)3 88 34 72 35 ([email protected]) | Partenariats : Isabelle Soraru +33 (0)6 59 97 04 12 ([email protected]) | Graphisme : Alex Delalle ([email protected]) | Auteurs de ce numéro: Isabelle Soraru, Germain Roesz, Thomas Werle, Jean-Paul Furno, Anne Guldner, Julie Noël, Valentine Diliberto, Hélène Grandemange | Traductions Louisa Künstler | Design, layout, Dietrich Roeschmann, text+partner Freiburg, Alex Delalle, Strasbourg (magazine d’art) | Edition : 14000 exemplaires. Le magazine artline> est gratuit, il est disponible dans les musées sélectionnés et les espaces d'art. Le projet du portail d'art www.regioartline.org a été développé par artforum3 Freiburg eV. et par RARweb en France. Le projet Internet a reçu un financement de 2003 à 2008 de l'Union européenne et est actuellement financé par : Europäischer Fonds für Regionale Entwicklung, Schweizerische Eidgenossenschaft, Kanton Aargau, Regierungspräsidium Freiburg und Tübingen, Ville de Strasbourg, et Direction Régionale des Affaires Culturelle (DRAC Alsace). 2 artline> Magazine d’Art artlineF5_1-3:Layout 1 13/04/12 00:30 Page3 Spezial> © André Baldinger. Culture en mouvement, œuvres nomades et art mobile à l’artothèque de Strasbourg Artothèque, Strasbourg (F) L’artothèque, à mi-chemin entre le musée et la bibliothèque, est le lieu par excellence de la mobilité et de la circulation des œuvres : depuis leur création plutôt confidentielle dans les années 60, puis leur développement dans les années 80, leur but est, en effet, de permettre l’accès aux œuvres d’art contemporain à un plus grand nombre. Créée en 2010, l’artothèque de Strasbourg ne déroge pas à la règle en rendant accessibles les œuvres d’art par le biais d’un emprunt à domicile. L’idée est d’offrir au spectateur une rencontre avec l’œuvre dans un espace autre que celui des musées et des lieux institués, et une expérience de l’œuvre au quotidien. En novembre 2011, à peine un an après sa création, l’artothèque de Strasbourg engageait déjà une réflexion autour l’élément central de son fonctionnement : la circulation, la mobilité, que ce soit celles des œuvres, des emprunteurs ou des artistes. Le public a ainsi pu assister à un cycle de rencontres nommées Culture en mouvement et œuvres nomades. L’idée était entre autres, de questionner le rôle de l’usager (est-il acteur, spectateur voire consommateur ?) et son rapport aux œuvres. En mai 2012, l’artothèque propose un nouveau cycle de rencontres, cette fois-ci autour d’un thème élargi, celui des œuvres nomades et de l’art mobile. Il ne s’agit plus, cette fois, de parler de la mobilité des œuvres, celle que permet une artothèque, mais bien d’évoquer leur dématérialisation via ses nouveaux modes de diffusion. Trois rencontres seront ainsi proposées : une première autour de la photographie numérique, qui permet la dématérialisation et la circulation quasi instantanée des images, une deuxième autour de Fréquences, une œuvre-application pour téléphone portable, et une dernière intitulée ATAWAD et création contemporaine : application et réception. ATAWAD ? Ce terme quelque peu abscond, qui ne concerne pas au départ la création, est un acronyme signifiant « Any Time, Any Where, Any Device (n’importe quand, n’importe où, par n’importe quel dispositif) ». Les œuvres, via les nouvelles technologies (réseaux artline> Magazine d’Art internet, téléphones portables, etc.), deviennent en effet disponibles, téléchargeables, transportables et accessibles à tout moment. Les enjeux de ce phénomène de dématérialisation et d’accès « à la carte », déjà bien connu en ce qui concerne la musique, le cinéma ou l’audiovisuel, seront donc questionné dans le champ de la création contemporaine. Le numérique a en effet profondément changé notre manière d’aborder la culture et, plus généralement, l’information, puisqu’il permet d’y avoir accès « n’importe quand, n’importe où, par n’importe quel dispositif » et ce, sans l’obligation de passer par un lieu ou un circuit institutionnel. S’il est vrai que le numérique est au cœur des enjeux des médiathèques (avec la numérisation grandissantes des catalogues) et qu’il sera demain, peut-être, un des enjeux nouveaux des artothèques, on peut toutefois se demander si le concept d’ATAWAD, initialement emprunté au marketing, est le plus pertinent pour penser les mutations de l’œuvre d’art dans un contexte de reproduction technologique et de dématérialisation. Pour l’instant d’ailleurs, les œuvres d’art téléchargeables sur internet ne sont pas encore légion, et iPhone comme Android sont plutôt connus pour leurs applications pratiques, commerciales ou ludiques (où commander la meilleure pizza près de chez moi, par exemple). Ceci étant dit, il est vrai que le numérique a bouleversé, dans certains cas, notre rapport à l’œuvre et à son accessibilité : c’est le cas de la photographie, de la musique et de l’œuvre cinématographique, placées ainsi à portée de clic - et à portée de désir, aussi. En ce sens, l’artothèque, un lieu où l’on vient chercher les œuvres pour les ramener chez soi afin de s’y confronter dans la durée - une démarche qui suppose aussi temps, désir, et rencontre patiente - est sans nul doute concernée par la question de la diffusion des œuvres et du numérique. Le cycle de rencontres proposé par l’artothèque de Strasbourg permettra, on l’espère, d’ouvrir une nécessaire réflexion sur ces questions. Car, rappelons-le au passage, il reste difficile de parler d’un art numérique, comme si celui-ci pouvait être pensé de manière unitaire : il faudrait plutôt parler d’œuvres et de pratiques multiples utilisant l’outil numérique. Isabelle Soraru Cycle de rencontres à l’artothèque Médiathèque du Neudorf, Strasbourg Vendredi 18 mai à 18h30 La photo à l’ère du numérique, des réseaux sociaux, des logiciels : Tous photographes, tous artistes ? Discussion avec Patrick Galais, photographe, et avec Stéphane Le Mercier, artiste-enseignant à l’ESADS. Samedi 19 mai à 11h ATAWAD et création contemporaine : application et réception Projection-rencontre avec Xavier Dalloz, consultant en nouvelles technologies, qui a notamment développé le concept d’ATAWAD appliqué à la culture. Samedi 19 mai à 15h Fréquences Projection-rencontre autour de Fréquences, œuvre-application pour téléphones portables. En présence de Célia Houdart, artiste-écrivain, André Baldinger, concepteur visuel et Sébastien Roux, compositeur. ■ Cycle de rencontres à l’Artothèque, 18 et 19 mai 2012, médiathèque du Neudorf, 1 place du marché, Strasbourg. 3 artlineF5_47:Layout 1 13/04/12 11:34 Page1 Spezial> Dokumentationsfoto "digital art conservation", 2011 © ZKM Karlsruhe L’Espace multimédia gantner et l’obsolescence du numérique Espace multimédia gantner, Belfort (F) In der Gemeinde Bourogne, einige Kilometer entfernt von Belfort, hat sich mit dem Espace Multimédia Gantner ein Zentrum für zeitgenössische Kunst niedergelassen, das sich ausschließlich der Digitalen Kunst widmet und ab Mai von der DRAC unterstützt wird. Es ist eine von wenigen Institutionen in Frankreich und Europa, die ihre Programmgestaltung speziell auf Digitale Kunst ausrichten. Der Espace Multimédia Gantner konzipiert Ausstellungen „die das Verhältnis von Kunst und den digitalen Informations- und Kommunikationstechnologien thematisieren“. Das Anliegen des Zentrums ist es, Werke von zeitgenössischen Künstlern auszustellen, die mit diesen Technologien arbeiten und zugleich die Arbeiten der Pionniere auf diesem Gebiet zu zeigen. Der Espace Gantner bietet darüber hinaus an, Künstler in ihrem Schaffen zu begleiten und sie mit der Bereitstellung von Räumlichkeiten und mit technischer ebenso wie materieller Hilfe zu unterstützen. Als Ort zum Leben und Lernen organisiert der Espace Multimédia Gantner Konzerte, bietet Ausbildungen an und, mit Workshops, einem Dokumentationszentrum und einer Mediathek, Angebote für alle Kunstinteressierten an. Installé dans la commune de Bourogne, à quelques kilomètres de la ville de Belfort, l’Espace multimédia gantner est un centre d’art contemporain entièrement dédié à l’art numérique, conventionné par la DRAC au mois de mai. Il fait ainsi partie des rares opérateurs d’art en France - et en Europe - à faire le choix d’orienter spécifiquement sa programmation sur les cultures numériques. L’Espace multimédia gantner conçoit des expositions « interrogeant l’art dans ses relations avec les nouvelles technologies ». Il s’agit à la fois de présenter les oeuvres d’artistes travaillant avec les médiums numériques et de donner à voir le travail de ceux qui en furent les pionniers. L’Espace gantner propose également d’accompagner et d’aider la création en offrant la possibilité aux artistes de bénéficier de résidences et d’une mise à disposition d’aides techniques et matérielles. Lieu de vie et d’apprentissage, l’Espace multimédia gantner organise des concerts, propose des formations, des ateliers destinés à tous les publics et possède un centre de documentation ouvert à tous, puisque le lieu abrite également une médiathèque. 4 Digital Art Works. The Challenge of Conservation C’est sous ce titre qu’est regroupée une série d’oeuvres et travaux posant la question de la conservation des oeuvres d’art numérique. L’exposition, d’abord présentée au ZKM à Karlsruhe, fait suite à un travail de recherche sur dix études de cas conduites en partenariat avec le ZKM de Karlsruhe, Video Les Beaux jours, l’Ecole des Arts Décoratifs de Strasbourg, Haus fur Der Elektronische Kunst de Bâle et l’Espace multimedia gantner. L’exposition Digital Art Works. The Challenges of Conservation analyse ainsi les questions de la collection, de l’exposition et de la conservation d’œuvres d’art conçues sur ordinateur et aborde l’épineuse question de la conservation de l’art numérique. En effet, comment conserver durablement une oeuvre qui fait usage de technologies et d’objets en constante évolution et dont la durée de vie est considérablement limitée ? Ainsi, s’il peine encore quelque peu à entrer dans les collections des musées d’art contemporain, l’art numérique n’en reste pas moins un art qui possède ses particularités, ses problématiques liées à son apparition et, oserait-on dire, sa propre histoire. Les nouvelles technologies ne sont plus si nouvelles que ça. Le projet qui sous-tend l’exposition Digital art Conservation en fait la démonstration : si l’art numérique est souvent perçu comme un art nouveau, il fait partie pour certains artistes d’une pratique déjà vieille de quelques décennies. L’exposition se veut didactique, et témoigne des différentes tentatives et solutions envisagées par les conservateurs et opérateurs de l’art contemporain pour préserver ces œuvres soumises à l’obsolescence accélérée de leur technologie et avec celle-ci, de leur média d’inscription. La problématique est bien plus complexe qu’on pourrait le penser a priori, puisque cette obsolescence du médium de l’oeuvre d’art - qui est aussi celle des objets contemporains, forcés par une nécessité économique à être remplacés, puis à disparaître - pose quantité de questions sur la nature de l’oeuvre elle-même. Prenons l’exemple de OSS/****, oeuvre de Jodi, duo d’artistes néerlandais : OSS/**** a d’abord été un cédérom distribué gratuitement avec le magazine néerlandais Mediamatic, avant d’être adapté par les artistes sous forme de site web (http://oss.jodi.org). La version actuelle, acquise par l’Espace multimédia gantner est une mise à jour de l’original de 1999, puisqu’elle n’était plus supportée par les systèmes d’exploitation actuels. Une autre version reste disponible sur Internet. Est-ce vraiment la même oeuvre ? La version Internet, et ses particularités liées à son mode de diffusion, est-elle esthétiquement comparable à la version sur Cdrom distribuée par l’Espace gantner ? Autre exemple : The Legible City, de l’artiste australien Jeffrey Shaw. Un vélo d’appartement, placé devant un écran et relié à un logiciel, permet aux spectateur d’effectuer un trajet virtuel à travers des images de synthèse projetées des villes de Manhattan, Amsterdam et Karlsruhe. Les bâtiments sont représentés grâce à de grosses lettres en trois dimensions formant des phrases, et offrant un autre niveau de lecture aux spectateurs/acteurs de l’oeuvre. Les élements qui constituent l’oeuvre (type d’ordinateur, logiciel) ne sont plus produits. De plus, l’ordinateur et l’interface reliant le vélo à l’application ont été spécialement conçus pour cette oeuvre : le risque est ainsi de voir disparaître tous les élements constitutifs de l’oeuvre. Le choix du ZKM, avec l’accord de l’artiste, a été de transposer les données de l’oeuvre sur un autre programme. Plus qu’à une forme de “repeint”, cette démarche s’apparente à une forme de “reconstruction” de l’oeuvre pour faciliter sa conservation future. L’exposition présente l’oeuvre originale et la solution technique de conservation envisagée, ainsi qu’une série de vidéo présentant les problématiques auxquelles se sont confrontés artistes et conservateurs. Le site Internet de la artline> Magazine d’Art artlineF5_47:Layout 1 13/04/12 11:34 Page2 © Michel Décosterd manifestation permet de revenir sur chacun des dix cas à l’origine du projet. L’exercice est intéressant, l’exposition bien conçue, mais le regard du visiteur est parfois plus attiré par l’histoire de l’objet et son esthétique (déjà !) désuette que par l’oeuvre elle-même et sa signification. Enfin, la question de la conservation en soi n’est pas abordée. Pourquoi doit-on nécessairement conserver ces objets, puisqu’ils sont paradoxalement conçus dans un “environnement” qui n’accepte pas le principe de conservation ? Une exposition didactique donc, qui présente bien le problème lié à la conservation des oeuvres d’art numérique, mais qui peine un peu à sortir de la simple présentation des recherches et de l’exposé des problématiques techniques liés aux arts numériques. L’exposition se déploie sur trois lieux : à l’Espace multimédia gantner à Bourogne, à l’Ecole d’Art Gérard Jacot à Belfort et au Conseil général du territoire de Belfort. Elle sera ensuite visible au CEEAC à Strasbourg à partir du 16 juin. Cod.Act En mai, l’Espace multimédia gantner accueille le duo d’artistes suisses Cod.Act (André et Michel Décosterd) pour leur première exposition monographique en France avec deux installations et machines sonores - Ex Pharao, Insofern – ainsi qu’une sélection de documentations et de vidéos. Un temps fort est prévu les 26, 27 et 28 mai pendant le FIMU (Festival de Musiques Universitaires) de Belfort, au Manège du Conseil Général du Territoire de Belfort, avec la présentation de l’étonnante sculpture sonore Cycloïd-E. Thomas Werle artline> Magazine d’Art Cod.Act Installations, machines sonores Du 12 mai au 2 septembre 2012 ■ Vernissage samedi 12 mai à 17 heures Performance Ex-Pharao et Insofern ■ Autour de l’exposition Jeudi 24 mai à 20h15 Rencontre avec COD.ACT André et Michel Décosterd évoqueront leur processus créatif en binôme. Lieu : Club 44, La Chaux de Fonds (CH). www.club-44.ch Du 26 au 28 mai FIMU( Festival International de Musique Universitaire Belfort (F) Performance sonore Cycloïd-E Les 26, 27 et 28 mai. Performances toutes les heures de 13h30 à 20h30 sauf lundi fin à 19h30. Lieu : Le manège, rue Sarrail, Belfort Vendredi 9 Novembre à 20h Performance Pendulum Choir Lieu : Ma Scène Nationale, Montbéliard (F) ■ Digital art works. The Challenges of Conservation, jusqu’au 28 avril 2012, Espace multimédia gantner, 1 rue de la varonne, Bourogne. ■ Installations - machines sonores, du 12 mai au 2 septembre 2012 Espace multimédia gantner, 1 rue de la varonne, Bourogne. ■ www.espacemultimediagantner.cg90.net 5 artlineF5_47:Layout 1 13/04/12 11:34 Page3 Philotexte> laquelle nous convions les autres, tous les autres. Chen Zhen (1955-2000) a incrusté dans une table ronde des chaises3 de provenances différentes. Michelangelo Pistoletto a fait de la méditerranée une table autour de laquelle sont conviées toutes les cultures. Cette manière de dire et de partager assure que la forme artistique et la forme politique se rejoignent. Et plus encore que de vivre et de penser la vie en terme d’art rapproche toujours du vivre. C’est une table de multiplication. La médecine chinoise est par sa façon de penser et de pratiquer très proche de l’art. Chen Zhen. Il y a la table de travail où nous pensons à ce monde-là qui réunirait, qui fomenterait l’amitié dans son sens le plus absolu, ce sentiment réciproque d’affection et de sympathie. Au-delà des intérêts, au-delà des catégories. Une table abolit précisément les frontières puisqu’elle réunit, puisqu’elle fait partager une chose commune. Reiner Ruthenbeck met une table en déséquilibre pour bien affirmer qu’un espace se conjoint toujours à un autre espace. Autre image donc pour rappeler que le lieu de la concentration doit penser, entrevoir, apercevoir tous les lieux environnants, et les tables en marge. Nappe-monde L’art est une incroyable table sur laquelle sont disposées toutes les tables du monde, toutes les nappes imaginables. Nappes-monde. Chez Bonnard des tables où court la couleur, où les fruits ont plus de saveur que dans le monde réel, où les êtres s’affairent dans la mélancolie, la peur et l’espoir. La table n’enlève rien aux affaires humaines. Chez Morandi la table tourne autour des objets les plus simples mais leur donne une corporéité forte, existentielle. Une sorte de temps arrêté. Vanité, photo Germain Roesz. Passons à table. Par Germain Roesz, artiste et écrivain engagé. Le temps humain articule le je au nous. Je ne suis humain que dans la mesure où j’appartiens à un groupe social.1 Bernard Stiegler. Il y a celle que nous observons ; tout (ou si peu) y est déjà déposé. La table était mise. Elle est dans la lumière d’un passé souvent révolue. Mais cette table travaille encore en nous. Elle fore dans nos habitudes. Il y a la table de l’habitude, où chaque même est répété, et chaque geste. Il y a ce que nous rencontrons qui cherche à nous mettre dans cette disposition du même. Aujourd’hui, peut-être plus que jamais, les livres sont sommés de nous rassurer sur le monde, c’est-à-dire de le remplir de significations immédiatement consommables.2 Il y a celle de la table rase, celle dont nous voudrions tout ôter, changer sans considérer comment l’histoire nous a construits. Il y a celle que nous rêvons, où nous aimerions mettre des plats inespérés, des mets inconnus, celle où la révolution a encore du sens. Il y a celle à laquelle nous ajoutons des chaises, de toutes les cultures, à 6 Écran-table Les écrans dont nous sommes aujourd’hui les utilisateurs insatiables sont une des formes technologiques de la table. Nous y parlons avec les autres. Mais il y a une distance. Il faut impérativement que ce lien, fort, puisse trouver une conséquence, une raison dans le monde tangible. Une table se touche. L’écran table devra nous rendre à la conscience de fabriquer, de refabriquer du tangible. Tout, dans les formes de pouvoir, se met dans ces écrans, mais souvent dans une distance incroyable, inhumaine. Pensons à la guerre dirigée par des hommes isolés, éloignés du théâtre4 des opérations, qui estiment à des milliers de kilomètres ce que les soldats doivent entreprendre sur le terrain. Bien sûr toute guerre est haïssable mais il en va du monde actuel que la distance rend encore moins coupable, moins conscient de l’horreur que l’on provoque. La table du monde, dans sa forme technologique, télévisuelle est castratrice, au sens ou elle nous coupe de la réalité, où elle nous fait croire, à partir des images, que nous maîtrisons la situation et mieux encore5 que nous sommes dans cette réalité. Ce point peut se retrouver dans l’analyse de Bernard Stiegler à propos des médias télévisuels et de cette inévitable intériorisation du même. Et la différence d’analyse qui était au départ la vôtre, par rapport à ces « voisins » – parce que vous n’aviez pas le même passé qu’eux -, peu à peu, et de manière asymptotique, se trouve réduite. Votre passé, support de votre singularité néguentropique, lentement, progressivement, mais certainement artline> Magazine d’Art artlineF5_47:Layout 1 13/04/12 11:34 Page4 et systématiquement, devient le même passé de conscience que celui du on qui regarde – votre « analyse », au départ différente, tend à devenir identique, autrement dit tend à cesser d’être une analyse.6 Le monstre ne se montre pas, il se déguise, il parle de l’échange, il apprête le réel pour que vous puissiez croire que vous en êtes et que vous le maîtrisez. La question n’est pas la technologie mais bien la prise en compte de celle-ci dans les rencontres humaines. Dans le flux généralisé des échanges il faut un ralentissement pour revoir le visage du réel et pour se voir dans ce visage. Nous avions tant l’habitude des images arrêtées où nous pouvions partager l’histoire puisque on nous la racontait et nous la prenions dans un temps de lenteur. Nous pouvions alors débattre, accepter, refuser. La scène de Léonardo da Vinci, dans son presque effacement, parle encore de ce à quoi conviait une parole d’échange ; les noces de Canaan de Véronèse firent de même. Mais aussi cette table, cette tombe sur laquelle repose le Christ mort de Holbein. C’est un homme que nous voyions et que les séquelles de la mort décomposent sous nos yeux. Là, nous sommes conscients de notre devenir et nous ne faisons aucune confusion alors avec l’avenir. Le fruit la table nos gestes avec lenteur descendus dans les choses.7 le lit mon corps la rue et le visage du tyran mort dans le journal.10 Il s’agit bien de cela, de ce moment où les choses du monde nous parviennent, où il faut les trier, les comprendre non pas parce que nous serions extérieurs à ces choses, mais bien parce que nous y sommes contenus et contenants. La paume est la table de l’homme où il regarde les chemins du monde. Table traçante dans les bribes du temps juste le creusement du bois l’effacement de l’artifice11 Il y a le travail continu, cette reprise de chaque jour, cette émotion ressentie au plus loin. Peut-être bien que les écrans arrachent des larmes puisque les toiles le font. Peut-être bien que les pixels produisent du sens lorsque nous les abordons pour le vivre, pour la rencontre et pour l’art qui transforme. Qu’est-ce que c’est, les larmes, dis-moi, toi qui pleures ?12 Prédelle de l’imaginaire et du réel Peut-être bien que la table, comme métaphore, comme lieu de l’attente, de la réflexion, du voir, peut-être bien qu’elle est cette tourmente générale où nous osons reprendre nos engagements. Table des opérations, table de dissection, table des matières. Il est beau (…) comme la rencontre sur une table de dissection d’une machine à coudre et d’un parapluie.8 La table est le lieu de la rencontre de l’imaginaire et du réel. S’y agglomère toutes les mémoires, et les signes, les objets et les photographies, les textes et les livres déjà lus, les visages des tyrans et les paysages de l’enfance. Nous cherchons l’endroit pour rendre ce tas au sens. Comment peux-tu trier les choses quand tu ne sais rien ? Regarde les choses très attentivement. Elles te diront comment elles vont ensemble. Tu dois savoir par où commencer.9 Il faut que nous nous expliquions cette épaisseur que produit l’art. Il faut que nous séparions l’infâme et le dégoût du plaisir et de la jouissance. Cela a un nom : liberté. ma table m’attend & la pile des poésies / à / recopier à l’encre noire sür bristol blanc – c’est ici-bas ma seule stabilité (mon étable) où je nourris / dans / ma / main les · brebis · de · la · Rêverie, elles me chauffent le cou // me broutent les doigts d’un œil luisant a des airs d’arc en ceil, chacüne accouchera vers Noël d’un poème jamais ouï, d’üne féerie : que je ne maîtrise pas ?…13 La non maîtrise comme abandon à ce qui vient, la disponibilité à ce qui ouvre, à ce qui s’ouvre. La poésie le dit toujours lorsqu’elle est poésie. Et il en va ainsi de toute chose, de toute rencontre, de toute œuvre. Il y a bien un fossé qui sépare le mal et le bien. C’est aussi en ce sens que nous choisissons le monde dans lequel nous aimerions vivre. Je vote pour la langue qui cherche dans chaque mot un sens caché, un sens délivré. Je vote pour les images qui ne racontent pas juste une histoire mais qui donne un monde dans son immensité. Nous fouillons Les mots, les images sont des tables. Au travail. Seule la nuit se jette sur la table 1. Stiegler Bernard, Aimer, s’aimer, nous aimer, du 11 septembre au 21 avril, p. 21, Galilée, 2003. Je donne la suite du texte pour ne pas en tronquer l’analyse. « Le temps du je n’est pourtant pas le temps du nous : il a lieu dans le temps du nous, lequel est conditionné par le temps des je qui le composent. » 2. Prigent Christian, A quoi bon encore des poètes ?, p. 12, P.O.L., 1996, Paris. 3. Voir Round Table, 1995 (Fnac 02-532). 4. Ce terme de théâtre résonne étrangement et atteste que nos organisations sociales transforment le réel en une scène où ils jouent, mais dans une jeu où la frontière n’est pas visible, cette scène justement qui nous dirait que nous sommes au théâtre, que cela n’est que le réel du théâtre et qui nous parle mieux du réel. artline> Magazine d’Art Germain Rœsz 5. Ce mieux encore doit s’entendre comme ce mal encore. 6. S. Bernard, Aimer, s’aimer, nous aimer, du 11 septembre au 21 avril, p. 53, Galilée, 2003. 7. Bohi Claudine, La plus mendiante, Le bruit des autres, p. 35, 2007 8. Lautreamont, Chant de Maldoror, chant VI, § 1. 9. Koller James, Et nous les os, the bone show, traduction de Jacques Monod, p. 50, La main courante, 1996 10. Al Hamdani Salah, Bagdad à ciel ouvert, p. 41, L’idée bleue, écrit des forges, 2006. 11. Roesz Germain, inédit, 2012. 12. Howald Isabelle Baladine, Secret des souffles, p. 47, Melville (éd. Léo Scheer), 2004. 13. Klee Jean-Paul, Poëmes de la noirceur de l’occident, p. 58, bf éditions, 1998. 7 artlineF5_811:Layout 1 13/04/12 10:38 Page2 Flash> Thomas Huber, Une trouée à Plainpalais, 2012, photo : Ilmari Kalkkinen, Mamco, Genève. Thomas Huber est au MAMCO. Cécile Bart aussi. MAMCO, Genève (CH) Ingrid Rodewald, exposition à la Cour des Boecklin, 2012. Les œuvres de Maren Ruben et Ingrid Rodewald viennent initier un dialogue poétique à la Cour des Boecklin. Née de la rencontre des deux artistes, cette exposition convoque - sous la forme d'une installation - un univers singulier et un double imaginaire troublant. Dans les mains de Maren Ruben, le papier si familier vient incarner des souvenirs et des sensations de matières. L'aquarelle s'hybride au dessin dans de curieux reliefs découpés. Ces formes étranges et délicates rappelleraient tantôt la mue, tantôt le fossile. Un instant, on croirait presque apercevoir les fragments d'une méduse, d'un plumage ou du pelage d'un porc-épic. Cette présence organique semble tout juste poindre, ou être déjà sur le point de disparaître. Une équivoque quelque part entre l'extinction et la résurrection, la genèse et les ruines. L'écho de cette ambiguïté résonne dans les collages d'Ingrid Rodewald. L'artiste s'approprie l'affiche publicitaire en se détachant clairement d'une citation du Pop Art. Le propos est renversé et les projecteurs détournés. Le sujet de l'affiche s'est effacé pour laisser toute la place à l'arrière-plan, calme et intrigant. La surface n'est plus lisse : les déchirures du papier viennent faire vibrer doucement le paysage. Face à nous ce n'est plus une image d'Epinal, ni tout-à-fait une fenêtre grande ouverte sur le monde. Ces œuvres en face-à-face échangent un seul souffle léger. Elles chuchotent l'éphémère et ce qui demeure. Le moment créé est suspendu au temps et le silence nous invite dès lors à quelques flottements méditatifs. Anne Guldner Le musée et la ville de Genève accueillent en ce début d’année l’œuvre de Thomas Huber. Vous êtes ici, véritable rétrospective du travail de l’artiste zurichois, envahit les salles du MAMCO. Tableaux, maquettes et installations sont proposés aux plus curieux qui ont toute liberté de tourner autour et traverser l’espace pour découvrir une cité imaginaire. Afin d’interpeller les passants, 5 panneaux de chantier sont également installés en ville. Depuis les années 1980, cet amoureux de peinture brosse des histoires jusqu'à l'épuisement cérébral. Tout est prétexte à peindre : le monde devient un terrain de jeu représentable. L’artiste rassemble dans ses discours récits philosophiques et épisodes autobiographiques. En ajoutant une touche d’humour, il tente d’améliorer la relation du spectateur et de l’artiste à l’œuvre. A travers l’espace architectural imaginaire que nous dépeint Thomas Huber, les couleurs et les formes concordent avec la précision d’un tracé et de la perspective. Influencés par la peinture métaphysique, les grandes dimensions, le cadre et l’installation sont autant d’éléments constitutifs de son œuvre. Pour l’artiste, « une des tâches les plus élevées des peintures est d’être une occasion sociale » (Discours à l’école, 1986). Ce nouveau monde n’aurait pas lieu d’être si la parole ne lui était accordée. Thomas Huber voue un intérêt particulier au discours et à l’écrit. A cette occasion, l’exposition accueille des écrans ainsi qu’une édition intitulée Mesdames et Messieurs. Conférences 1982-2010 rassemblant les paroles et la traduction française d’un grand nombre de ses propos. Invitée à ses côtés, Cécile Bart présente Suspens at Geneva, installation aérienne de pièces invitant le spectateur à percevoir l’espace et la lumière autrement. Conviée par le musée à exposer, l’artiste française présente une succession d’écrans teintés suspendus à des câbles métalliques balayant l’espace en trois mouvements aux températures variées. Profitons de ce passage au MAMCO pour vagabonder au travers de nouvelles réalités. Julie Noël ■ Maren Ruben et Ingrid Rodewald, du 28 avril au 20 mai 2012, Cour des Boecklin, 17 rue Nationale, Bischheim. ■ Thomas Huber est au MAMCO. Cécile Bart aussi, jusqu’au 6 mai 2012, MAMCO, rue des Vieux-Grenadiers 10, Genève, www.mamco.ch Absences esquissées Cour des Boecklin, Bischheim (F) 8 artline> Magazine d’Art artlineF5_811:Layout 1 13/04/12 10:38 Page3 © Coralie Laverdet : Vibrations I, 2011, bois de Tilleul, 100 x 47 cm. A la croisée des chemins Stanley Kubrick, Portugal, 1948 , Courtesy Library of Congress, Prints and Photographs Division, Washington DC. De la photographie au cinéma Galerie d’(A), Lausanne (CH) Musées royaux des beaux-arts, Bruxelles (B) Du 4 mai au 12 juin 2012, la galerie d’(A) de Lausanne présente A la croisée des chemins une exposition présentant les œuvres de Coralie Laverdet, artiste française dont les réalisations sont principalement conçues avec les matériaux bois et papier. Coralie Laverdet, diplômée de l’école Boulle et de l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux-arts de Paris, est née en 1976 ; elle vit et travaille actuellement en Normandie. Le bois et le papier sont les matériaux de prédilection de Coralie Laverdet qui cherche à obtenir avant tout des effets de textures, minutieusement réalisés par assemblages ou par sculpture du matériau. Le papier, blanc ou teinté, peut être neutre, comme pour Le voyage d’Ulysse, composé de papier de soie blanc roulé, ou recyclé, comme dans la série Des nouvelles du monde, qui utilise des feuilles du journal Courrier International. Les pièces en bois sont travaillées pour créer des formes organiques qui nous évoquent des surfaces d’eau mouvante, ou encore des dunes de sable. Le détournement de formes de la nature est une composante essentielle du travail de Coralie Laverdet. En choisissant de jouer avec ces formes, l’artiste place ses réalisations dans la lignée de l’Art Nouveau, apparu à la fin du XIXème siècle. Les artistes de l’Art Nouveau, en puisant leur inspiration dans les formes de la nature, marquent une rupture avec l’art qui a précédé, en abandonnant les anciens sujets et les codes d’expression du passé. Les œuvres de Coralie Laverdet, quant à elles, cherchent à réinventer des formes traditionnelles de l’histoire de l’art avec des matériaux davantage associés à l’artisanat. Mais c’est avant tout le travail particulier de la matière qui permet à l’artiste d’acquérir une singularité au sein de l’art contemporain. Les matériaux sont en effet employés de manière à ce qu’une texture particulière émerge de la forme, afin de rendre compte d’un univers de sensations qui, au-delà de la vue, explore également le sens du toucher. Les travaux de l’artiste, créés à grande échelle, immergent alors le spectateur dans un espace singulier, conçu comme une installation, qui entoure et enveloppe. Valentine Diliberto Stanley Kubrick, ce célèbre cinéaste est plus connu pour sa filmographie que pour ses photographies, qui constituent pourtant le point de départ de sa carrière. C’est sur ses débuts que les musées royaux des beauxarts de Bruxelles reviennent, à travers une exposition qui se tiendra jusqu’au premier juillet 2012. C’est à 16 ans que Kubrick saisit la tristesse d’un kiosquier, suite à la mort du président Roosevelt, photographie qui signe le début d’une collaboration avec le magazine Look ; ce bimensuel américain préférait les images aux articles, et favorisait le récit photographique. Durant cinq ans, le jeune photographe a immortalisé une Amérique tout juste sortie de la guerre, un travail documentaire représentant les tensions sociales. August Sander, Walker Evans ou encore Margaret Bourke-White saisissaient eux aussi les difficultés de cette époque. Traitant des mêmes sujets, les clichés de Kubrick se différencient pourtant du travail de ses contemporains et vont au-delà du simple reportage photographique. On remarque un certain souci de construction, rapprochant ses images des plans que l’on retrouve au cinéma. On découvre dans l’exposition plusieurs thèmes centraux. Le portrait apparaît ici comme une pause indispensable dans le déroulement du reportage. En 1948, il photographie un homme de cirque, à l’allure énigmatique, qui n’est pas sans nous rappeler le travail de Diane Arbus. New York est également un thème important, ce cadre monumental offre une multitude de vies particulières et donc de sujets. Également fasciné par le regard, avec l’utilisation de miroirs et de fenêtres, à la manière d’Hitchcock dans Fenêtre sur cour, Kubrick met le spectateur en position de voyeur. Ses photographies témoignent aussi du passage du statut de photographe à celui de cinéaste. En plus de la construction particulière de ses images, c’est avec l’un des sujets de ses reportages photographiques que Kubrick se lance dans le cinéma. Suite à quoi, il abandonne la photographie pour se consacrer à l’œuvre que l’on connaît si bien aujourd’hui. Hélène Grandemange ■ A la croisée des chemins, du 4 mai au 12 juin 2012, galerie d’(A), avenue du Léman 20, Lausanne, www.galerie-d-a.com ■ Stanley Kubrick, jusqu’au 1er juillet 2012, Musées royaux des beaux-arts de Bruxelles, Bruxelles. artline> Magazine d’Art 9 artlineF5_811:Layout 1 13/04/12 10:38 Page4 Review> Nine Eleven, 2005, acrylique sur papier, marouflé sur masonite, 215 x 252 cm, coll. Würth, Inv. 14618 ; Ballet Russe, 2000, acrylique sur isorel, 202 x 250 cm, coll. / Sammlung Würth, Inv. 7769 ; Bambi, 2005, technique mixte sur Dibond, 124 x 186 cm, coll. privée / Privatsammlung, Heilbronn. Flagrant Délit Musée Würth, Erstein (F) Das Museum Würth, das eine der größten unternehmenseigenen Sammlungen moderner und zeitgenössischer Kunst in Europa aufbewahrt und präsentiert, erweitert sein Programm um wechselnde monografische Ausstellungen. Zurzeit wird den großformatigen, in lebendigen Farben gehaltenen Bildern der Künstlerin Xénia Hausner die Ehre erwiesen. Die Arbeit der Malerin, die lange Jahre als Bühnenbildnerin tätig war, geht von der Fotografie aus. Das Universum, das Hausner präsentiert, zwingt den Betrachter in seine Rolle als Voyeur, es vermittelt ihm den Eindruck, sich im Winkel einer Tür oder das Gefühl, sich vor dem angehaltenen Bild eines Films zu befinden. Es zeigt Portraits zerzauster Frauen oder unmittelbar bevorstehende Katastrophen, immer unter dem Eindruck einer beinahe schon greifbaren sexuellen Spannung … Selbst in jenen Bildern wie „nine eleven“ oder „crime map“, in denen sich Angst oder mörderischer Wahnsinn gleichsam in einem Moment konzentrieren, ist der Voyeurismus präsent. Der Eindruck, der sich bei dem Betrachten des Ensembles der Bilder aufdrängt, ist der einer Welt im Kriegszustand, in der Geschichten von Tod und Liebe sich streifen, kreuzen, austauschen … Die lebendigen Farben ziehen uns an wie Kinoplakate, laden uns ein, rätselhafte Intrigen zu entschlüsseln, Spannungen zwischen den Protagonisten aufzudecken. Der Betrachter fühlt, dass er weiterzugehen hat, über den ersten Blick hinaus, und dies ohne jegliche Anleitung … In jedem Fall tauchen uns die Bilder von Xénia Hausner mit Wonne in das bunte, versnobte Universum des amerikanischen Films. Es ist eine Ausstellung zum Sehen und Wieder-Sehen für all jene, die Freude daran haben, ihre Fantasie schweifen zu lassen angesichts dieser fast schon interaktiven Bilder … 10 Le musée Würth qui conserve et présente une des plus grandes collections d’entreprise européennes consacrées à l’art moderne et contemporain, valorise son fonds en proposant notamment des expositions temporaires monographiques. Les peintures grands formats, aux couleurs vives, de Xénia Hausner sont actuellement à l’honneur. Le travail de cette artiste peintre, ancienne scénographe, est effectué à partir de photographies, celles-ci remplaçant le croquis et servant de travail préparatoire, d’étude de caractères ou de support de collage. L'univers représenté - véritables mises en scène théâtrales - force le spectateur dans son rôle de voyeur, donne l'impression d'être dans l'encoignure d'une porte ou devant l'image figée d'un film. L’artiste met en scène des portraits de femmes échevelées ou de catastrophes imminentes ; l’ensemble étant toujours imprégné d'une tension sexuelle palpable… Car même dans ces tableaux représentant des instants figés de terreur ou de folie meurtrière - comme dans Nine Eleven ou Crime Map - le voyeurisme n'est pas absent. L'impression que dégage l'ensemble de ces peintures évoque un monde en guerre où les histoires de mort et d'amour se frôlent, se croisent et même dialoguent. Les couleurs vives nous attirent comme des affiches de cinéma, nous invitant à décrypter l'intrigue toujours énigmatique, et à déceler les tensions entre les différents protagonistes. Le spectateur perçoit évidemment le souci d'aller plus loin qu'au premier abord, sans didactisme aucun car il plonge avec ravissement dans l'univers coloré et sophistiqué du cinéma américain des tableaux de Xénia Hausner. Une exposition qui ravira ceux qui se plaisent aux errements de l'imagination à travers des peintures presque interactives… Jean-Paul Furno ■ Xenia Hausner. Flagrant délit, du 23 mars au 2 septembre, Musée Würth France, Z.I Ouest, rue Georges Besse, Erstein, www.musee-wurth.fr artline> Magazine d’Art artlineF5_811:Layout 1 13/04/12 10:38 Page5 Écoles supérieures d’art> Présentation du travail d’un(e) étudiant(e) en école d’art De gauche à droite : embossage à l’encre dorée sur papier quadrillé 27 x 21 cm gouache sur carton 80 x 120 cm ; soudure d’un câble électrique et embossage doré sur papier 42,5 x 30,5 cm ; crayon graphite sur papier 53,5 x 36 cm ; papier ponce peint à l’acrylique et scotch transparent sur papier 30 x 43 cm. Lyon, École Nationale Supérieure des Beaux-Arts | Sophie Bonnet-Pourpet Sophie Bonnet-Pourpet, étudiante en cinquième année option Art, présente «Ça se passe en Californie», installation-performance. L’été, le lac du désert de la Racetrack Playa est asséché. La plaine est entourée de montagnes. Parfois des roches se brisent. Plutôt que de rester à l’endroit de leurs chutes, elles bougent, laissant des trainées derrière elles. Parfois elles voyagent parallèlement, puis changent brusquement de direction, se croisent ou s’éloignent. Parfois même, elles font demi-tour. Elles avancent si lentement qu’on ne les voit jamais se déplacer. Entre 1972 et 1979, 30 sont étiquetées, nommées et surveillées. Le premier hiver, Mary Ann la pierre A fait 65 m. Nancy, la pierre H fait 260 m en 7 ans. Karen la pierre J de 318 kg ne bouge pas. Mais en mai 1994 elle disparaît de la plaine. De l’autre côté des montagnes, à Palm Springs, la Kaufmann House a cinq chambres, cinq salles de bains et une piscine. Des grandes baies vitrées, c’est une maison de vacances. Julius Shulman, le photographe des Case artline> Magazine d’Art Study Houses, la rend célèbre. Plus loin, dans les hauteurs, la Frey House II est petite. Un énorme rocher plonge à travers la baie vitrée. Il est à table, il est au lit, il a un interrupteur pour actionner les lumières sur un rail. En août dernier, je commençais une collection d'images de la Kaufmann House, plusieurs points de vue pour une maquette mentale. D'une photographie à l'autre, certaines pierres avaient changé de place. Le mois prochain, je réaliserai un générique pour une sitcom dont les personnages seraient des pierres semi-précieuses. ■ École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Lyon, Les Subsistances 8bis quai St Vincent, Lyon - www.ensba-lyon.fr 11 artlineF5_1213:Layout 1 13/04/12 12:40 Page2 Tipps> 05.06 l 2012 Événements de mai à juin… Quelques événements à voir en Allemagne, en France, au Luxembourg. Emergence - Biennale « Design City » 2012 Carré Rotondes, espace Culturel, Luxembourg (LUX) Du 27 avril au 3 juin 2012 A l’invitation du Mudam, l’ESAD de Reims participe à Emergence, une exposition imaginée pour la Biennale « Design City » 2012. Emergence s’articule, d’un part, autour de l’urgence d’améliorer certains aspects du quotidien à travers des problématiques qui peuvent trouver réponse au cœur même du design, d’autre part, elle crée un espace de dialogue entre les travaux d’étudiants d’écoles supérieures d’art européennes, de créateurs émergents et de designers luxembourgeois confirmés. Dans le cadre de cette exposition, l’ESAD de Reims présente les projets de ses étudiants en 4ème et 5ème année Design objet – Photo : ©Falaises Ferréol Babin-ESAD de Reims. 12 Déjà-vu ? La copie d’œuvres d’art de Dürer à YouTube Staatliche Kunsthalle, Karlsruhe (D) Du 21 avril au 5 août 2012 De tous temps, les artistes ont copié : pour se faire la main, satisfaire des clients qui souhaitaient avoir une reproduction de leur œuvre favorite, surpasser le modèle original, rendre hommage à un peintre célèbre, recycler ou encore poursuivre une réflexion… « Déjà vu ? » vous invite à vous plonger dans ce processus intellectuel et artistique en traversant sept siècles d’art, de la peinture à la photographie en passant par la gravure, le dessin, la sculpture, la vidéo, les installations ou les créations originales sur Internet et les nouveaux médias. – Photo : Aneta Grzeszykowska, Untitled Film Still # 22, 2006, Raster Gallery, Varsovie © Aneta Grzeszykowska / Courtesy Raster Gallery Varsovie. Simon Starling La Kunsthalle, Centre d'art contemporain, Mulhouse (F) Du 24 mai au 26 août 2012 La Kunsthalle Mulhouse présente une Monographie de Simon Starling. Simon Starling est un artiste conceptuel, né en 1967 à Epsom (GB), considéré comme l'un des artistes britanniques les plus audacieux de la scène internationale. Il présentera à la Kunsthalle de nouvelles pièces spécialement imaginées en écho à l’histoire et à l’architecture du bâtiment de la Fonderie. Ancien site industriel, le lieu a été entièrement réhabilité. Depuis 2007 il est occupé par le Centre d’art contemporain mais aussi l’Université de Haute-Alsace et les Archives de la Ville de Mulhouse. – Photo Erma Estiwck : Simon Starling, Bird in Space, 2004, Installation , vue de Casey Kaplan, New York. artline> Magazine d’Art artlineF5_1213:Layout 1 13/04/12 12:40 Page3 Sur arte> © NDR/TV-Film-Nord GmbH Nashorn Clara und die Herzöge von Schwerin l L'oeuvre de Jean-Baptiste Oudry Dimanche 13 mai à 15h55 l Sonntag 13. Mai 2012, 15.55 Uhr Dokumentation von Mirja Kaiser Deutschland 2012, 26 Min. NDR/ARTE Erstausstrahlung Nie zuvor gesehen, drei Tonnen schwer und aus dem fernen Indien: Das Nashorn Clara war eine Sensation im Europa des 18. Jahrhunderts. Ein lebendiges Rhinozeros, das von seinem Besitzer in den großen Städten Europas dem staunenden Publikum vorgeführt wurde. Prächtig und lebensgroß in Öl auf Leinwand gemalt vom französischen Hofmaler JeanBaptiste Oudry (1686-1755), der sich – ganz im Sinne der beginnenden Aufklärung - dem Studium der Natur widmete ... Um das OudryGemälde „Rhinozeros Clara“ dreht sich diese Dokumentation und um die anderen Tierdarstellungen von Jean-Baptiste Oudry. © Les poissons volants/ARTE France. Les forteresses de l’art Dimanche 6. mai 2012 à 16h25. Documentaire de Marianne Lamour ARTE France, France, 2011, 51 min., inédit. Kunst im Tresor Dokumentation von Marianne Lamour ARTE France, Frankreich 2011, 51 Min., Erstausstrahlung. Sonntag, 6. Mai 2012, 16.25 Uhr © SWR Viele der teuersten Kunstwerke der Welt werden in uneinnehmbaren Festungen gehortet. Ihre Preise brechen immer neue Rekorde: Wertsteigerungen von 2.000 Prozent in fünf Jahren sind keine Seltenheit. Bei diesen Summen scheuen Museen, Sammler und Kunsthändler jedes Risiko und lagern ihre Werke in Hochsicherheitstrakten ein. Aber wie lassen sich unter diesen Bedingungen noch große Ausstellungen organisieren? Stanislas de Livonnière, ein junger Journalist, hat sich in den Freihäfen von Singapur und Genf, der Privatsammlung Boros in Berlin sowie in Paris, Montpellier und Hongkong umgesehen und bringt auf spannende Weise Licht in die Grauzonen des Kunstbetriebs. Quand on parle de l'art on pense à la qualité des œuvres. Quand on parle du marché de l'art on pense argent. On oscille entre appréciation artistique et évaluation du marché. Pourtant il y a un aspect qui reste tout à fait ignoré des medias et dont on ne parle jamais : plus le prix et le nombre des oeuvres en circulation augmentent, démultipliés par la spéculation sur l'art, plus leur déplacement, leur stockage et leur conservation deviennent difficiles à organiser et à financer. Ports-francs, réserves hautement sécurisées, mesures de protection drastiques : la machinerie extrêmement sophistiquée et coûteuse autour de l'art affecte non seulement les finances, mais aussi la stratégie des marchands, des grands collectionneurs privés et des musées publics. Elle pose le problème de la confiscation des oeuvres d'art, « mises au secret » et éloignées du public au motif de les protéger. Ema auf der Treppe l Ema dans l’escalier – Gerhard Richter 1966 Dimanche 20 mai à 16h45 l Sonntag 20. Mai 2012, 16.45 Uhr Dokumentation von Corinna Belz Deutschland, 2011, 26 Min. SWR/ARTE Erstausstrahlung Gerhard Richter malte 1966 „Ema (Akt auf einer Treppe)“, eines seiner berühmtesten Bilder. Die Dokumentation nimmt die aufwendigen Restaurierungsarbeiten zum Anlass, um nicht nur einen detaillierten Blick auf die meisterhafte Malweise des Künstlers zu werfen, sondern auch um die Magie dieses Bildes zu ergründen. Gerhard Richter peignit en 1966 l’un de ses tableaux les plus célèbres, « Ema dans l’escalier ». Ce documentaire aborde la question de la restauration de l’œuvre, qui fut endommagée lors d’une exposition par un spectateur, et fait découvrir le style extraordinaire de l’artiste et la magie qui découle de son œuvre. ■ Plus d’informations : www.arte.tv / Mehr Informationen: www.arte.tv artline> Magazine d’Art 13 artlineF5_1415:Layout 1 13/04/12 00:49 Page2 14 artline> Magazine d’Art artlineF5_1415:Layout 1 13/04/12 00:49 Page3 Renc’art> 05.06 l 2012 Belfort F Bourogne F Genève CH Luxembourg LUX Jean François Guillon l La moitié de l’écho Du 12 mai au 20 juin 2012 Vernissage vendredi 11 mai à partir de 18h PMC l Performance à choix multiple par l’artiste à 19h Le Granit Scène Nationale 1 fg de Montbéliard, Belfort Ma-Sa 14-18h, Me 10-18h www.legranit.org Cod.Act l Installations, machines sonores Du 12 mai au 2 septembre 2012 Performance sonore Cycloïd-E Samedi 26, dimanche 27 et lundi 28 mai Performances toutes les heures de 13h30 à 20h30 sauf lundi fin à 19h30. Le manège, rue Sarrail (derrière l'Hotel du Département), Belfort Elisa Larvego Archeology Du 24 mai au 23 juin 2012 TMproject Galerie 2 rue des Vieux-Grenadiers, Genève Me-ve 13-19h, Sa 13-18h + ouverture sur rendez-vous www.tmproject.ch Les Détours de l'abstraction Jusqu’au 4 novembre 2012 Mudam Luxembourg, 3 Park Dräi Eechelen, Luxembourg 11-18h sauf Ma, Me 11-20h www.mudam.lu Photo : Object N° 6 © Elisa Larvego. Photo © Aurélien Mole : Harald Klingelhöller : 38 Teile in Form von 19 Zeichen für Tisch und 25 Buschstaben der Worte „Einmal im Leben”, 1981, Collection Mudam Luxembourg. Bischheim F Erstein F Lausanne CH Mulhouse F Marie-Rose Ludig l Peinture Perceptions d’un réel imaginaire Jusqu’au 22 avril 2012 Cour des Boecklin 17 rue Nationale, Bischheim Ma-Me-Di 14-18h Sa 10-12h et 14-18h Ma-Sa 14-18h, Me 10-18h www.legranit.org Xenia Hausner Flagrant délit Jusqu’au 2 septembre 2012 Musée Würth France Z.I Ouest, rue Georges Besse, Erstein Ma-Di 11-18h www.musee-wurth.fr Photo : Marie-Rose Ludig, exposition Cour des Boecklin 2012. Photo : Xenia Hausner, Amour fou, 2002, acrylique sur isorel, 204 x 354 cm. Coralie Laverdet l A la croisée des chemins Du 4 mai au 16 juin 2012 Vernissage le jeudi 3 mai 2012 l 18-21h Galerie d’(A), avenue du Léman 20, Lausanne Lu-ma-ve 10h-15h30, Je 12h-19h30, Sa 14h-17h + ouverture sur rendez-vous www.galerie-d-a.com Power Struggle l Performance d’Olga Kisseleva Dans le cadre de la nuit des musées 2012 Coproduction La Kunsthalle et Le Service Universitaire de l’Action Culturelle de l’université de Haute-Alsace. Samedi 19 mai 2012 à 20h30, 21h15 et 22h00 La Kunsthalle Mulhouse, Centre d'art contemporain 16 rue de la Fonderie, Mulhouse wwwkunsthallemulhouse.com Bischheim F Genève CH Luxembourg LUX Strasbourg F Maren Ruben et Ingrid Rodewald l Installation Absences esquissées Du 28 avril au 20 mai 2012 Cour des Boecklin 17 rue Nationale, Bischheim Ma-Me-Di 14-18h Sa 10-12h et 14-18h Ma-Sa 14-18h, Me 10-18h www.legranit.org Rolf Graf Unruh Jusqu’au 12 mai 2012 TMproject Galerie 2 rue des Vieux-Grenadiers, Genève Me-ve 13-19h, Sa 13-18h + ouverture sur rendez-vous www.tmproject.ch Sarah Sze Jusqu’au 16 septembre 2012 Mudam Luxembourg, 3 Park Dräi Eechelen, Luxembourg 11-18h sauf Ma, Me 11-20h www.mudam.lu Photo : Unruh, vue atelier © Cyril Kerr. Photo : Sarah Sze, Fixed Points Finding a Home, 2012 (détail), Commande Mudam Luxembourg. Courtesy de l’artiste et galerie Victoria Miro, Londres, © Photo : Andrés Lejona. Ann Loubert l Retour de Chine Du 28 avril au 27 mai 2012 Vernissage samedi 28 et dimanche 29 avril à partir de 16 heures Galerie Chantal Bamberger, 16 rue du 22 novembre, Strasbourg Ma-Sa 14-20h + ouverture sur rendez-vous www.galeriebamberger.com Bourogne F Genève CH Luxembourg LUX Troyes F Cod.Act l Installations, machines sonores Du 12 mai au 2 septembre 2012 Vernissage samedi 12 mai à 17 heures Performance Ex-Pharao et Insofern Espace multimédia gantner 1 rue de la varonne, Bourogne Ma-sa 14-18h www.espacemultimediagantner.cg90.net Président Vertut Grey Matters Du 3 mai au 23 juin 2012 TMproject Galerie 2 rue des Vieux-Grenadiers, Genève Me-ve 13-19h, Sa 13-18h + ouverture sur rendez-vous www.tmproject.ch Design City 2012 l Index : Award 2011 Jusqu’au 13 mai 2012 Mudam Luxembourg, 3 Park Dräi Eechelen, Luxembourg 11-18h sauf Ma, Me 11-20h www.mudam.lu Anita Molinero Jusqu’au 1er juin 2012 Centre d’art contemporain Passages 9 rue Jeanne d’Arc, Troyes Lu-Sa 14-18h sauf les jours fériés www.cac-passages.fr Photo : ©Jean-François Guillon -2012. Photo : Maren Ruben, exposition Cour des Boecklin 2012. Photo : © Michel Décosterd. artline> Magazine d’Art Photo : © Michel Décosterd. Photo : Grey Matters © Président Vertut. Photo © Coralie Laverdet : Untitled, 2011, papier du Rajasthan, encre, 30 x 30 cm. Photo : Vue de l’exposition Index : Award 2011 Structures autoportantes de l’architecte Greg Lynn. Courtesy Index: Design to Improve Life © Photo : Thomas Larsen. Photo : © Olga Kisseleva, Maxime Petiot. Photo : Ann Loubert © Galerie Chantal Bamberger Strasbourg. Photo : La Crouuute #1, 2010, polystyrène extrudé, 146 x 140 x 35 cm, Collection Christian Berthier © Laurent Lecat / Galerie Édouard Manet à Gennevilliers, Courtesy Galerie Alain Gutharc. 15 artlineF5_16:Layout 1 13/04/12 00:51 Page2