Notre etude est polarisee sur la Nouvelle Vague du
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Notre etude est polarisee sur la Nouvelle Vague du
7 CHAPITRE I APERCU SUR L’EVOLUTION DU CINEMA MALAYALAM Notre etude est polarisee sur la Nouvelle Vague du Cinema Malayalam qui tombe dans les annees soixante-dix. Pour mieux comprendre 1’etat de 1’ evolution du film malayalam dans les annees soixante-dix, il est pertinent de la voir de l’ensemble de revolution du cinema malayalam. Nous avons done tente de presenter un aper$u sur le cinema malayalam en trafant sa genese et sa croissance et de situer la “Navatharangam” dans l’enceinte de cette etude. Le film malayalam a vu le jour en 1908 et a 6volue sans cesse et tout au long d’un siecle - jusqu’a nos jours. Nous avons choisi de faire une etude des activites cinematographiques malayalames du 1900 jusqu’aux annees quatre-vingt-dix, et ainsi de faire un effort pour placer “Navatharangam” dans son contexte. Nous avons juge bon de diviser ce parcours devolution de domaine du film malayalam, de presqu’un siecle par les segments de decennies. Cependant la genese du cinema malayalam etant relativement lente, nous avons choisi de regrouper les quatre premieres decennies dans un segment unique et les autres par decennies. 8 Ainsi nous presentons: Les • LesAnnees 1900-1939 • LesAnnees Quarante • LesAnnees Cinquante • LesAnnees Soixante • LesAnnees Soixante-dix • LesAnnees Quatre-vingts • Les Annees Quatre-vingt-dix Ouatre Premieres Decennies (1900-391 Le cinema malayalam, un des meilleurs cinemas de 1’ Inde en qualite ainsi qu’en quantile avait eu sa genese dans la premiere decennie du vingtieme siecle. II avait suivi la voie classique de tous les cinemas du monde - avec la premiere projection des «tableaux »2 des Lumieres fabriques en France, puis du passage des films muets aux parlants vers la fin des annees trente. L’exploitation de ce nouveau divertissement se constituera des projections des tableaux venant des pays etrangers ce qui necessitait des commentaires accompagnes de musique sur la scene, devant l’ecran par des «bonimenteurs »3 malayalees en tenue europeenne. Les spectateurs malayalis trouveraient les tableaux fort interessants: done le nombre de clientele augmenta, et ainsi la necessity pour plus de salles aussi.4 2 3 4 Tdresa Faucon, Cent Ans du Cindma Franyais. P. 38-39 Ibid: P: 25: Dr. Uma J. Nair, Economic Aspects of Film Industry in Kerala. P. 66 Ibid, P. 58 9 Vers la fin des annees vingt, la plupart des salles de projection avaient les toits en chaume. Bientot les salles sont devenues plus luxueux par la construction5 et commen$aient a attirer les riches6. films muets Strangers Les tableaux cedaient leur place petit a petit aux ainsi qu’aux muets indiens. La popularite de ces films muets semble avoir inspire7 J.CDaniel, dentiste tamil, passionne du cinema a toumer en 1928, VIGATHAKUMARAN (Uenfant delaisse) le tout premier film muet en malayalam. II est etonnant de remarquer que la realisation du premier film muet au Kerala fut une entreprise bien personnelle par ailleurs d’un Tamil malgre la production en equipe bien repandue des films muets tamils et de leur popularite. / Nous trouvons que Daniel le premier realisateur s’est souci6 d’introduire dans le film surtout muet, un sport malayali8 en tant que la toile de fond. Le theme “social” de ce film oppose aux themes mythologiques populaires indiens9 est le tout premier qui presente les elements VIGATHAKUMARAN film d’ amateur, ne fat specifiques malayalams. Bien que pas reussi, il demeure le premier film toume specialement pour les spectateurs malayalis. Aussi VIGATHAKUMARAN trouve-t-on reste que historiquement la seule production individuelle la realisation de a rencontre de la production en equipe du cinema malayalam futur. J.C. Daniel fut aussi le fondateur du premier studio au Kerala.10 5 Ibid, P 58. « The early theatres includes Crown (Kozhikode 1925), Rama Varma (Thrissur 1930) Gouder ( Palghat 1930) and Chithra (Thiruvananthapuram 1931) ». 6 Ibid P.38 7 Viiayakrishnan. Malavala cinimavude katha (L’histoire du cinima Malayalam) P.30 8 le Kalaripayattu : l’escrime k6ralite dont J.C.Daniel 6tait 6pris. 9 Viiayakrishnan. Malavala cinimavude katha (L’histoire du cinima Malayalam) P.32 10 Dr.Uma J.Nair, Economic Aspects of Film Industry in Kerala. P. 63 . Travancore National Pictures it 10 Au fur et a mesure que les films commengaient a arriver au Kerala, le reseau de distribution etait egalement forme en 1928.*11 La production du cinema qui etait tres maigre, voit en 1932 MARTHANDA VARMA (L'histoire du Roi Marthanda Varma) le deuxieme film muet mais tout a fait malayalam dans tous les elements de production, grace a un Tamil Sunder Raj - maigre l’influence et Femprise de plus en plus importante du cinema tamil. Mais Sunder Raj, avait puise le theme d’un roman historique malayalam ties celebre12. Ainsi on voit que ce dernier film muet fut la naissance du premier rapport entre le film et la litterature malayalame.13 Pour le passage au parlant, le cinema malayalam avait pris une decennie depuis le premier film muet. Alors BALAN (Le Gargonnet) le premier film parlant de la langue malayalame ne fut sorti qu’en 1938, produit par T.R. Sundaram de Modem Theatres a Salem, au Tamil Nadu attestant toujours la dependance sur le tamil. Pendant que le producteur avait confie le toumage de Balan a une equipe intemationale dans laquelle il n’y avait qu’un malayalee, il avait tout de meme assure les aspects particuliers malayalams, en attribuant des r61es aux interpretes venues du theatre malayalam. Le theme fut egalement puise de la vie contemporaine preferee des malayalis, a l’encontre de beaucoup de cinemas indiens qui cherchaient leur theme dans les riches mythologies indiennes. Thiruvananthapuram 1926. 11 M. Laxmana Iyer de Nenmmara fonda une compagnie de distribution pour « Kaliyamardhan » un film muet 12 Le roman ‘Marthanda Varma’ trfcs apprdcie du c6tebe romancier C.V. Raman Pillai lequel raconte l’histoire du roi patriot de la region de Travancore. 13 C’est le seul film muet en bon 6tat du Sud de 1’ Inde restore aux Archives par M. P.K. Nair, ancien directeur des Archives Nationales k Pune. Le film fut impliqu6 dans un litige avec sa maison de Publication. Confisqu6, le film est reste chez 1’ Editeur depuis des ann6es. 11 A part de la production des films, un autre element important eut lieu egalement h la fin des annees trente. Cette peri ode vit la naissance de la premiere revue du cinema publiee par K.V.Koshy, entrepreneur enthousiaste. II est interessant egalement a noter que “la premiere critique serieuse”14 en malayalam par une femme malayalee Madame Sarala Varma fut publiee si tot qu’en 1941 dans une revue litteraire. En bref, pendant les premieres quarante annees du vingtieme siecle, nous voyons au Kerala rarrivee du cinema avec les projections des tableaux, passant par muet au parlant. Le Kerala est ainsi inonde des films venant des pays etrangers et Egalement de l’lnde. Des ecrivains et des critiques commencerent done a prendre conscience des nouvelles sensibilites esthetiques necessaires pour le cinema, chez les realisateurs et egalement chez les spectateurs. De cette melee des cinemas Strangers et indiens est ne le film malayalam, attestant des liens exceptionnels avec la literature et aussi la premiere revue cinematographique. Le dynamisme amene par le parlant renforcera le meme fil d’ evolution au cours des annees quarante, meme si la production sera restreinte due aux problemes des anndes de la deuxieme guerre mondiale, refletants dans la manque des fonds pour une production reguliere. Les Annees Quarante (1940-491 Les annees quarante essayaient d’attenuer l’emprise du cinema malayalam par des autres cinemas indiens et surtout du tamoul, pour le but d’exprimer la 14 ‘Keralam Vellithirayil’ (Le Kerala sur I’Ecran) de Mme. Sarala Varma, public dans ‘Shrichithrayugam Viseshal Prathi, le magazine special en hommage au roi Sri Chithira Thirunal, du septembrel941, r6publi6 par Dr.Rajendra Babu, chef du department mlayalamk 1’University de Madras et scynariste, dans ‘Parishad Journal’, la revue filmique en malayalam de septembre 1999. 12 culture malayalie eomme avait souhaite Mme Sarala Rama Vaima dans son article mentionne ci-dessus. Mais dus aux effets graves de la deuxieme guerre mondiale qui amenaient non seulement de la penurie mais l’arret total de production entre 1941 et 48 il n’avait pas la production continuelle de valeur en malayalam. II est vrai que le contenu surtout social du cinema malayalam s’est solidement construit par les ecrivains15 scenarists-romanciers, dramaturges et poetes. Pourtant le cinema malayalam - dont les modules etaient toujours les films tamouls - a bien refletS sa situation de dependance totale sur le cinema tamoul, malgre les dialogues malayalams et des chansons en malayalam, Toutefois les grands efforts de fonder de 1’ infrastructure technique pour ainsi eviter les deplacements aux studios et aux laboratoires a Chennai signalent la volonte de se liberer de l’emprise du tamoul afin de faire la production au Kerala meme. Ainsi pendant que K.V. Koshy - l’editeur de « Cinima » la premiere magazine bimensuelle (1939) qui ne durait d’une courte vie, le premier president- fondateur du Kerala Films Chamber of Commerce et la premiere personne d’avoir lancee F idee d’une association pour les gens du cin&na et deja un des premiers distributeurs des films varies - fonda avec Kunchacko [entrepreneur majeur et futur realisateur16] le K&K Productions (1938) a Emakulam, avec des succursales aux villes majeures du Kerala pour la distribution des films malayalam. PJ.Cherian, personnage connu du 15 Jnanamabika ,1940 - adapts du roman de C. Mahavan Pillai romancier tres renomm6e, Nirmala 1948, appuy6 par Puthezhathu Raman Menon et le po6te-laur6at G.Sankara Kurup et Vellinakshthram 1949, par Kuttanad Ramakrishna Pillai le romancier-sc6nariste 16 a peu pr^s 40 films. 13 theatre, etablit lui aussi a Emakulam, « Kerala Talkies » pour la production production17 des films. Une autre etape de 1’ evolution de production au Kerala fut la fondation des Studios Udaya en 1948 a Alleppey par Kunchacko. Ainsi la petite ville d’Alleppey etait pour longtemps la capitale cinematographique du Kerala. Et avec rarrrivee d’un film mythologique de P.Subramaniam [le futur proprietaire de Merryland Studios de Thiruvananthapuram], le domaine commercial du cinema malayalam avait pu se vanter des entrepreneurs-geants dont les contributions ne pourraient jamais etre surestimees. Vers la fin des annees quarante malgre une periode sans production, tout au long de la petite region du Kerala, on voit une floraison des salles de cinema, pour la plupart aux toits couverts de chaume, demontrant spectateurs malayalis a la nouvelle distraction du cinema l’interet croissant des qui etalait de nouvelles techniques. Par consequent, revolution preeminente de son presonorise amenait des nouveautes ties interessantes. La recherche extremement difficile pour des interpretes chanteurs n’ etait plus necessaire. L’ acteur devient independant et la beaute physique et le talent de jouer seraient des lors l’atout majeur de la r6ussite d’un film. Ce fait annoncera 1’emprise de la vedettariat plus tard dans le film malayalam, commen$ant avec la belle actrice Miss. Kumari, « Miss » indiquant le respect offert a sa beaute ainsi qu’a ses talents dans son premier film VELLINAKSHATHRAM (L’etoile d’argent) (1949). Nous trouvons egalement que le domaine de cinema malayalam commence a devenir un centre d’activites de qualite. Des dramaturges reconnus, des metteurs-en-scene connus Strangers et des poetes ont commence a participer aux 17 Ninrnla - (1948) le premier et le dernier film produit par Kerala Talkies. 14 activites cinematographiques. Ainsi N.P.Chellappan Nair, dramaturge renomme devient le scenariste pour PRAHALADA (VHistoire de Prahalada). En outre, Felix J.H. Bayes cinematographe allemand participera a la realisation de VELLINAKSHATHRAM (L’etoile d’agent), le premier film de Studio Udaya. Par ailleurs, les annees quarante temoignent aussi les essais avec la presentation thematique ainsi que technique des genres cinematographiques. Si JNANAMBIKA-(Jnanambika) en 1940, appartient au genre social eminement indien, PRAHALADA en 1941, se range dans le genre mythologique et NIRMALA (Nirmala) (1948) au genre musical alors que VELLINAKSHATHRAM en 1949 au genre romanesque. D’apres M. P.K. Nair, le grand historien du cinema indien NIRMALA (1948) realise par P.V.Krishna Iyer, a ete «le premier film cent pourcent malayalam. » 18 bien qu’il y ait eu trois films precedents en malayalam et bien que le domaine malayalam ait toujours emprunte de nouvelles techniques de la production tamoule. Pour conclure, c’est pendant les annees quarante que le cinema en tant qu’ un moyen de divertissement parut dans le paysage malayali qui ne faisait pas encore l’etat de Kerala19. Au fiir et a mesure que la commercialisation du cinema malayalam se preparait, les Malayalis ont eu l’envie de la production indigene. Les chansons introduites en 1948 fonda la structure du film d’aujourd’hui - un recit parseme des chansons et des danses. En raison de la participation active des poetes dans la creation des chansons, ce dernier se voit eleve au statut de la poesie dont le movement vers V apogee se trouvera dans les annees soixante-dix. 18 Yves Thoraval, The Cinemas of India P. 379 19 L’integration du territoire de la Rdpublique Indienne en 1956 et T 6tat de K6rala entre autres n6 avec integration des trois regions - Le Malabar, les royaumes du Cochin et du Travancore. 15 Nous notons que la cinematographic valorisant les images expressives pendant le temps du muet est remplacee de plus en plus par les images soulignant les scenes de dialogues, du a Finsonorisation. Cette etape reste malheureusement pendant de longues annees diminuant la signifiance expressive des images. Au contraire, un autre point interessant offre de l’appui a la particularity du cinema malayalam. Vu que le contenu thematique du cinema malayalam est souvent puise dans les romans sociaux, le cinema malayalam commence a exprimer la realite sociale a Foppose des autres cinemas indiens: car il ne reste qu’une seule tentative mythologique dans cette periode. C’etait PRAHALADA, Fhistoire du triomphe du prince Prahalada dont la foi en Dieu fut teste par son pere qui etait le roi. Avec la naissance du studio sur son propre terrain, le Kerala avait pu maintenant creer sur place, la production des films malayalms ce qui fait du cin&na presqu’une entreprise commerciale profitable, assurant egalement la production reguliere. Ainsi dans les annees cinquante, nous voyons que Findustrie avait pu entamer la recherche pour sa propre identity, tout en essayant de se liberer de Femprise des pouvoirs financiers et techniques tamoules. Les Annees Cinauante (1950 59) Pendant cette decennie le cinema malayalam a demontre une Evolution rapide et riche en quantite comme en qualite. II a temoigne d’un cote Faccomplissement des tentatives de fondation industrielle et de Fautre notamment, une nouvelle esthetique de rdalisme sociale. Ces aspects uniques ont confere au cinema malayalam une identite regionale exceptionnelle, reconnue parmi des autres cinemas indiens. 16 Lorsqu’on regarde la carte du developpement cinematographique de 1’ Inde, on voit bien clairement que c’etait pendant cette decennie que l’engouement pour cette distraction avait commence a se sentir partout en Inde. Nous avons remarque qu’ily a eu une convergence des gens du cinema vers les centres de production comme Bombay, Calcutta et Madras et leur organisation en une industrie reguliere. Cela aurait pu resulter dans l’interet plus ouvert au premier festival des films qui avait eu lieu dans les memes villes demarrant a New Delhi et a la conference majeure « All India Film Conference » a Bombay. Au cdte de realisation, l’impact du festival s’est temoigne dans les films ainsi que dans une nouvelle perspective d’une nouvelle horizon a atteindre. D’ailleurs, la reconnaissance de PATHER PANCHALI (La Complainte du Sentierl955) de Satyajit Ray comme le meilleur Document humain en 1956 au Festival de Cannes, ouvrit la voie pour la projection des films indiens dans de celebres fetes des films intemationaux. Ces effervescences sur le domaine du cinema indien avaient egalement ete aperfues au Kerala situe au coin sud-est de l’lnde. Elle avait vraiment foumi une ambiance favorable et bien avantageuse amenant une nouvelle esthetique aussi bien qu’une specificite culturelle malayalee, a l’epoque du declenchement en Inde des departements faits aux frontieres basees sur les langues. Jadis, comme nous avons deja vu, des autres productions indiennes furent souvent projectionnees sur les ecrans malayalees, du surtout a une penurie des films malayalams. Ce fait avait egalement demontre un besoin de productions indigenes ainsi que la volonte de concurrencer avec les autres. Ainsi le Kerala temoigne la naissance des studios et plus de compagnies de productions sur son propre terrain. 17 Encore plus essentiellement, les nouvelles possibility d’aventure et de profit attirent une proliferation de producteurs comme T.K.Pareekutty de Chandrathara Productions ainsi que P.Subramaniam, qui etait deux fois le Maire de Trivandrum et plus tard, un des realisateurs bien prolifiques20 [dont PADATHA PAINGILI (le Perroquet qui n’a jamais chante) (1957) et RANDIDANGAZHI-(Deux mesures du riz) (1958) meritent la mention speciale] deMerrylandStudios(1951) & Trivandrum, grace a leur renommee. Le demarrage de l’industrie cinematographique avait ete bien lancee contribuant aussi au nombre rapidement augmentant des films, au fur et a mesure que la decennie se progressait. “Cependant, d’apres Dr. Uma Nair21, la periode entre 1938 et 1953 est signifcative de point de vue de l’etablissement de production des films en tant qu’une industrie en encourageant l’installation des studios, des salles de cinema et des reseaux de distribution”. Si avant 1’annee cinquante, il n’ y avait guere sept films produits, au cours de la decennie, le nombre de films montra la tendance a la hausse touchant soixante-cinq films a la fin de la decennie et ainsi la promesse de l’avenir florissant pour le cinema malayalam. La production quantitativement remarquable l’exploration et de 1’ aventure avait pour base, de des genres de films censes d’etre preferes par les spectateurs malayalis alors de plus en plus nombreux. 1’enthousiasme, 1’aventure et l’assurance de nouveaux C’est la convergence de clients que peut-etre assura l’enorme succes de JEEVITHA NAUKA (Le Bateau de la Vie). D’apres Vijayakrishnan, le celebre critique du cinema, « Ce fut l’annee 1951 qui proclama le fait que le cinema malayalam possede une forte base commerciale du justement a la reussite du film 20 Rdalisateur tr£s prolifique en plusieurs langues indiennes - une cinquantaine des films dans une vingtaine d’ann6es surtout du genre mythologique et des mdlodrames 21 Uma. J. Nair, Economic Aspects of Film Industry in Kerala. P. 59 18 JEEVITHA NAUKA22 dont la projection continuelle durait incroyablement dans la seule ville de Thiruvananthapuram deux cent quatre vingt quatre jours ainsi battant egalement tous les records de recedes jusqu’a ce moment. Bien qu’il y ait rien de nouveau ni dans l’histoire ni dans la realization, cette histoire aux peripeties sentimentales avait bien plu aux spectateurs. Le succes retentissant de ce film avait tres bien marque 1’annee 1951. En plus ce film avait pu dissiper le mythe du jour de la non-rentabilite des films malayalams. Done le succes commercial ainsi que la popularite des films amenaient des genres varies. Le besoin de nouveautes ont attire bien des strategies. Quelques producteurs avaient recours aux « remakes » surtout du tamoul tel que NALLATHANGA (La Gentille Soeur Cadette -1950) qui etait - encore un evenement a succes exceptionnel: cela meme malgre des films de la toile de fond keralite comme VANAMALA-(La Guirlande aux fleurs de forit - 1951) un film base sur la culture primitive. Tout cela indique aussi de la forte emprise continuelle, tamoule sur le cin&na malayalam au niveau commercial dont 1’ ecartement se verra toujours difficile. Des l’annee cinquante, qui marqua un grand toumant avec une production etonnante de cinq films,23 pour la premiere fois le cinema commen$a a etre aper$u avec plus de serieux et de respect. Cette idee est soulignee par N.S.Biju Raj dans son article;24 « avec la sortie de ces films, dit-il la course des films malayalam avait change : il entra dam ce domaine jusque-la considers meprisable, des producteurs, des realisateurs, des acteurs et des actrices » . 22 VijayaKrishnan, Malavala Cinimavude Katfaa (Le conte du citrfma Malayalam). P. 61 R6alisateur Tamil - Vembu.K., histoire mais b6ngalee 23 Chandrika, Nallathanka, Chechi, Sasidharan, et Prasanna 24 N.S. Biju Raj, Chithra Bhoomi: N° 19, premier aout 2000 19 L’enthousiasme pleinement en croissance chez les producteurs ainsi que chez les spectateurs contribua essentiellement a l’organisation commerciale du cindma au Kerala. Cependant un autre Element opposant de tous les points de vues structurerait bien solidement l’ossature du cinema malayalam. Ce fut 1’appui remarquable des ecrivains comme N.P.Chellappan Nair, Nagavalli R.S. Kurup et P.K.Vikraman Nair. En preparant des scenarios, des paroles des chansons et des dialogues, ils n’ etaient jamais ties loin des idees litteraires. S’ils ignoraient la puissance et la technique de l’expression visuelle cinematographique, ils en recompenseraient par le thematique individuel reconnu par les spectateurs-lecteurs. De meme, le cinema des annees cinquante attestait uniquement mais bien qu’indirectement, de la nouvelle influence progressiste. Ainsi nous pouvons facilement reperer le dessin ideologique a partir meme des titles des films et des connotations progressistes25. Cela aurait pu egalement etre la toile de fond de 1’ambiance amende par 1’unique gouvemement communiste elu au Kerala la premiere fois dans la Republique Indienne. On en pourrait retrouver des indications dans les adaptations faites des pieces a succes au cinema comme STHREE {La Femme 26) (1950) enormement populistes mises-en-scene par Kerala Peoples’ Arts Club ( K.P.A.C) - la celebre troupe theatrale et celles faites specialement par les dramaturges progressistes comme Thoppil Bhasi, Ponkunnam Varkey S.L.Puram Sadanandan et P.Bhaskaran assimilees et surtout du theatre. Nous notons egalement ce que dit I>r. Rajendra Babu a propos du cinema de 25 Navalokam-Le Nouveau Monde, Rarichan enna pauran - Rarichan, Le Citoyen 26 Sthree - La Femme, pifcce de Thikkourissi Sukumaran Nair 20 l’epoque: « le fait que beaucoup de films de 1’ epoque manifestaient de 1’ esthetique proletariate, etait du au fait que la litterature se montrait egalement proletariate27)). Alors I’identite du cinema de ce temps-la en tant qu’un art visuel parait a etre etroitement liee a celle du theatre. D’un cote pendant que les deux se rapproehaient faussement sur la base visuelle qui est le spectacle, cette idee avait egalement mis en evidence revaluation du cinema avec les memes criteres et Paralyse de la thematique de la litterature, plutot que celles de l’art proprement cinematographique. Comme bien des pieces ont ete adaptees au cinema, cela a souleve des questions sur la fidelite de ces adaptations. Mais on avait considere si importants les besoins commerciaux du cinema acceptees que les explications du producteur avaient ete sans que le dramaturge soit implique. Ainsi la representation cin6matographique avait eu plus d’importance que celle du theatre. Un autre element primaire d’une importance inestimable avait retreci toutes les autres questions. C’etait 1’arrivee des interpretes en voie de devenir les « stare ». C’etait pendant les anodes cinquante que des futures vedettes renommees comme Satyan, (Son premier film - ATHMASAKHI (/’ Amie de I’Ame) 1952 produit par les Productions Neela), sont entrees dans le cinema par voie du theatre. D’ailleurs, Prem Nazir28interprete prolifique avait 6t€ descemd «Padma Bhushan»29 par le gouvemement indien pour sa contribution au cinema malayalam, pour son role d’acteur. II a accompli plus tard plus de six cent roles dans les films malayalams. Son nom figure 27 Dr.Rajendra Babu, Chef du D£partement de Malayalam, l’Universit6 de Madras et Scdnariste bien connu. Entietien en janvier 2000 28 son premier film Marumakal - La belle -fille produit par les productions M.P. 29 Padma Bhushan: le prix de reconnaissance du haut niveau contere par le Gouvemement Indien 21 ainsi dans le Guinness Book pour le nombre le plus el6ve des roles joues par une interprete dans le cinema. Des idees du commerce du cinema appuyant sur les chansons et les danses, toujours tres fortes chez les Tamouls et chez les Telougous, amenerent bientot dans les films malayalams pour la premiere fois, des charmantes danseuses comme les « Travancore Sisters» - Lalitha, Padmini et Ragini, de la region Travancore, les trois soeurs - (presentees dans le film PRASANNA (Prasanna 1950) de Pakshi Raja Productions realise par Sreeramulu Naidu, un non-malayalee) ainsi que des belles actrices B.S. Saroja et Miss Kumari, la plupart entre elles engagees deja sur la scene theatrale. Au fait, leur presence amenerait dans le cinema malayalam 1’ idee de la vedettariat qui verrait son apogee avec Sarada et Shiela plus tard, dans les annees soixante-dix. Si elles avaient fait elever les couts de production en tandem avec les acteurs, elles avaient quand meme bien contribue au succes commercial des films. A part des interpretes un autre atout commercial des annees cinquante etait les themes qui refletaient des problemes sociaux souciants du jour. “NAVALOKAM - (Le Nouveau Monde 1952) se renforga des aspirations des masses des ouvriers, pendant que NEELAKUYIL - (Le Rossignol Bleu) avait presente le reveil social avec un nouveau realisme:” dit P.R.S. Pillay.30 Bien que les themes se soient vetues avec du melodrame superflue, le cinema s’est donne de 1’ elan du realisme en particuli&re avec l’ambiance politique du Kerala. Ainsi c’etait NEELAKUYIL qui avait montre pour la premiere fois des nouveautes realistes telles que le fond de la vie quotidienne de gens ordinaires en 1954 bien avant la realisation de PATHER PANCHALI (La Complainte du Sender) par Satyajit 30 P.R.S. Pillay, 70 years of Indian Cinema. P.400 22 Ray (1955) aux spectateurs malayalis. Bien que des ecrivains aient critique des moeurs, c’etait la premiere fois que Tintouchabilite’ se voit sur l’ecran a travers NEELAKUYIL adapte du roman d’ Uroob, romancier modeme tres connu. Nous notons ainsi le courage et l’engagement qui ont propulse les deux jeunes metteurs-en-scene Ramu Kariat et P.Bhaskaran. Et cet esprit de prendre des risques au debut meme de leur carriere avait assure certes leur renomme ulterieure. Voici l’histoire de NEELAKUYIL (Le Rossignol Bleu). Sridharan, un instituteur de 1’aristocratic feodale, une haute caste a une liaison avec Neelie, une jeune fille intouchable. Neeli devient enceinte de lui. Non seulement il refuse de se marier avec elle mais il n’est pas gene de se marier avec une fille de sa propre caste. Neelie est rejettee par sa propre communaute qu’elle avait pendant sa tragiquement. grossesse, deshonoree. Sans aucun soutien elle accouche un gargon sans soins medicaux et se suicide Sreedharan ainsi que le facteur (Interprets par P.Bhaskaran, le co- realisateur) de la meme communaute que l’instituteur en sont les temoins. Celui-ci avait ete, en plus, un temoin silencieux de la liaison. L’instituteur un homme eduque de la societe montre son cote inhumaine en refiisant de reconnaitre son fils, alors que le facteur amene le bebe chez lui. Il l’eleve comme son fils. Sreedharan 1’instituteur n’a pas d’enfant par son mariage alors qu’il voit son propre fils grandissant chez le facteur, un voisin pauvre. Tout en voyant son fils pauvre, Sreedharan a une crise de conscience. Il se decide d’ avouer de son passe et demande tres genereusement l’opposition des villageois. l’existence de son fils a sa femme. Elle lui de l’amener chez eux. Sreedharan le fait malgre 23 A part du contenu ose, NEELAKUYIL avait un autre nouvel element - le decor keralite bien soigne. Et la prise de vue par A.Vincent, le jeune cinematographe fits doue avait egalement contribue a superposer cette specificity malayalie sur la narration. En plus des chansons folkloriques qui traduisaient le rythme genial de la vie commune et la fidelity extreme a la reality malgre son toumage en studio ont introduit dans le cinema malayalam la specificity de la culture malayalie et la conceptualisation filmique du realisme sociale. Ainsi soit-il que base sur ses nouveaux aspects d’« une tentative honnete de realisme et de la protestation sociale dans le cinema malayalam »31 et egalement de 1’essence malayalie NEELAKUYIL avait ete confere le deuxieme prix pour le meilleur film au niveau national pour l’annee 1954 et le prix pour le meilleur film regional. Ce qui est vraiment remarquable, c’est le fait que les prix nationaux furent presentes pour la premiere fois dans l’histoire du cinema indien par le Gouvemement Indien et ce fut un film malayalam qui avait ete deceme comme le meilleur film regional de l’annee. Suivant les brisees de NEELAKUYIL, NEWSPAPER BOY {Le Gargon Vendeur des Joumaux) d’Adarsh Kala Mandir, cinematographiques. Malgre leur connaissance et presenta des nouveautes leur admiration des films mythologiques hindis populates de V.Shantharam, ceiebre metteur-en-scene de Maharashtra, l’equipe des jeunes de NEWSPAPER BOY menee par P.Ramdas a fait ce film aux idees modemes. II raconte l’histoire d’un jeune gargon separe de sa famille qui est devenu un vendeur de joumaux et la retrouvaille avec sa famille. Nous notons qu’a 1’oppose des scenarios presque litteraires des films contemporains, celui de P.Ramdas 31 Ibid: P. 640 24 pour le film est original. Toume a 1’ exterieur du studio avec des mouvements interessants de la camera et des retours en arriere dans le montage, ce film avait depasse la production du jour faite aux codes theatraux. Cependant, toume la meme annee que PATHER PANCHALI de Satyajit Ray (1955), ce film ne tiendra pas de comparaison avec lui vu qu’il existe la manque d’une dimension approfondie. Malgre ce fait, il marque une etape avancee dans 1’histoire du cinema malayalam. Car il porte bien des elements non-conventionnels. Le scenario originel, le role d’un gar§on comme le personnage principal, le toumage a 1’ exterieure du studio, l’emploi des retours en arriere et des travellings alors peu utilises ainsi que le moindre nombre de chansons etaient des nouveautes dans ce film.. Tout de meme bien que ce soit un jalon historique, merites que plus tard. il n’etait reconnu pour ses extraordinaires Fait dans les Studios de Merryland a Trivandrum que P. Subramaniam avait install^ sur les memes lignes que Gemini Studios de S.S.Vasan a Madras, cette production reste justement un singulier effort ineffable dans le cinema malayalam. En bref nous voyons que c’est dans les annees cinquante que le cinema du grand public prend Failure de l’industrie, avec le developpement de tous les Elements de production comme les compagnies de production, de distribution, des equipements, des studios-lesquels avaient pu amener une grande croissance du nombre des films produits. Avec cela se trouve egalement la realisation technique contribuant a la qualite amelioree des sequences des chansons et des images d’un cote et malheureusement de 1’ autre aux remakes des films tamouls. En revanche, cette decennie est egalement marquee par l’appui indirect des ecrivains, au contenu thematique et aux chansons alors 25 que les pieces reussies seraient facilement adaptees dans le cinema. Ainsi KPAC, ses pieces et surtout ses themes, ses artistes et ses dramaturges auraient des roles importants a jouer dans le cin&ma des annees cinquante. L’evenement de NEELAKUYIL en 1954 un toumant decisif suivi par l’aventure de NEWSPAPER BOY signaleraient 1’ idee d’une recherche assez serieuse du realisme reconnue de la specificite du cinema malayalam qui resterait comme une phare dans les decennies a 1’avenir. Les Annies Soixante (1960 - 69) Le dynamisme signale des annees cinquante est suivi d’une production bien feconde dans les annees soixante. Surtout le succes des films efficacement la mise en train des codes renforcerait censes d’ assurer la reussite commerciale. Malgre ce fait et cotoyant les genres varies se revelent quelques films d’art et d’essai. Alors que l’appreciation des genres est deja codifiee chez le spectateur les films d’art et d’essai essaient de frayer un autre chemin que les films conventionnels. Pendant que la vie quotidienne soutenue alors par le gouvemement communiste temoigne du progres, les chiffres de production elevee demontrent le cinema en tant que la distraction la plus preferee des malayalis. Le nombre des films produits32 dans les cinq annees 1955-60 n’etait que la moitie de celui des annees 19606533. Et pendant les annees 1965 - 70, la production a double comparee aux annees 19601965. Cette hausse etonnante de production tenterait de repondre a la demande pas toujours satisfaite [d’ apres des chiffres donnes des salles de cinemas meme en 1981 malgre le fait qu’en Inde c’est le Kerala qui vient plus pres que la plupart des autres 32 le nombre des films : 27. Dr. Uma .J.Nair, Economic Aspects of Film Industry in Kerala. P. 59 33 Ibid, le nombre des films: 63 26 departements aux normes de 1’UNESCO34]. Cette demande avait pu amener plus de salles, plus de compagnies de production et de distribution ainsi que de progres technique de pellicule couleur. Neanmoins, le seul facteur distinctif de ces annees se trouverait dans la domaine feconde de production qui avait pu lier tous les champs de litterature a 1’ art cinematographique. La decennie done se distingue par les efforts faits en collaboration amenant la production des films ayant la touche des ecrivains, des poetes, des dramaturges ainsi que celle des producteurs et des acteurs; ce qui veut dire que dans les films de ce temps-la, le metteur-en-scene n’etait qu’un chainon dans la realisation. II est indeniable qu’en ce moment-la, la preoccupation majeure de toute la societe a et6 le cinema. Car au cours de cette decennie bien des equipes de production se sont polarises en faisant un assez grand nombre de films: et ils y ont apporte leur touche speciale, contribuant ainsi aux multiples films varies. D’ailleurs, l’esthetique du cinema contemporain a justement reflete l’air du temps. Done des perspectives progressistes ont ete tissees dans les histoires, dans les chansons et dans le fond. Cette ambiance amenee par les ecrivains se resonnerait egalement dans les aspirations des producteurs. Par consequent, trois equipes seraient bien reconnues. - T.K.Pareekutty de Chandrathara Productions, qui avait presente le remarquable film NEELAKUYIL avec le realisateur Ramu Kariat, est devenu le noyau de F6quipe qui comprenait une dizaine d’ecrivains y inclus des romaneiers comme Uroob, des dramaturges communistes comme Thoppil Bhasi et C. N. Sreekantan Nair. - Ravindran Nair des General Pictures qui produira plus tard de ties beaux films d’art et d’essai s’est trouve dans les annees soixante au milieu des realisations appuyes 34 Ibid, P. 6, citant Oommen & Joseph (1981) 27 par P.Bhaskaran, le politicien devenu lyriciste-acteur-realisateur et des gens litteraires comme Parappurathu, Malayatoor Ramakrishnan et K. Surendran. - Manjilas Productions de M.OJoseph avait egalement K.S. Sethumadhavan, le realisateur prolifique et tres favorise ainsi que des dramaturges comme K.T.Mohammed et des romanciers comme Pamman. Au milieu des annees soixante K. S. Sethumadhavan avait accompli parmi d’autres trois films remarquables et ainsi se ferait prevaloir dans la scene cinematographique. Bien que ODAYIL NINNU (Sortie du Ruisseau 1965) adapts du roman de Keshava Dev ecrivain tres connu DAHAM {La Soif) en 1965 et YAKSHI {La Fantdme) en 1968 soient des films a 1’ ecriture cinematographique conventionnelle, Sethumadhavan avait pu amener de la nouveaute dans le traitement de leur thematique. Abordant le realisme social dans ODAYIL NINNU et le fond d’une prison dans DAHAM Sethumadhavan est arrive a une analyse psychologique dans YAKSHI. Malgre les premiers remakes de peu de valeur, Sethumadhavan exprimerait egalement sa volonte de l’experimentation plus tard. Dans ces projets avec le groupe Manjilas, Satyan, le meilleur acteur de 1’ dpoque predominait en presentant V interpretation excellente. De la meme fa9on, Satyan avait soutenu une poignee de grands films de P.Bhaskaran - poete, lyriciste, politicien, redacteur-en-chef d’une magazine, directeur de l’Academie Keralite de la Musique et du Theatre, le realisateur aux tendances progressistes montrees dans son ancien film NEEELKUYIL et done une personnalite a facettes multiples. S’embarquant dans la realisation apres avoir 6te d’abord lyriciste, P.Bhaskaran, avait pu exploiter les talents de Satyan dans IROUTTINTE ATHMAVU {L’ame des tenebres 1967), son 28 meilleur film adapte de l’oeuvre de M.T.Vasudevan Nair le romancier superieurement doue, qui n’est entre dans la domaine du cinema qu’en 1965. En depit de l’adaptation ce seul effort singulier en cinematographic ferait honorer P.Bhaskaran en tant qu’un realisateur talentueux et bien malgre tous ses remakes des films tamouls. A I’ encontre de 1’attitude souvent P.Bhaskaran, seulement commerciale de le cinematographe Vincent des sa premiere realisation signala sa perspective plus visuelle que celles des autres cineastes comme K.S.Sethumadhavan et P. Bhaskran bien qu’il ne Fait pas soutenu tout au long de sa carriere. BHARGAVEE NILAYAM ( La Maison de Bhargavee) en 1964, son tout premier projet avait 6te couronne du succ£s surtout par sa mise-en-scene. Vincent avait pu justement contribuer a l’atmosphere fantomatique de l’histoire. Bien qu’il ait accompli de nombreux ouvrages en cinematographe dans les autres langues, il n’avait fait le debut de realisation qu’ en malayalam. Comme les cineastes de 1’ epoque, Vincent avait recours a la litterature: et surtout a Vaikom Mohammed Basheer le romancier contemporain tres aduie de malayalam. Sa nouvelle « NEELA VELICHAM » (La Lumiere Bleue), Fhistoire d’une revenante qui devient l'ange protecteur d’un ecrivain, avait etabli le nouveau genre de la cinematographic pour des films fantomatiques. BHARGAVEE NILAYAM, le titre est devenu si celebre qu’il etait emprunte dans la langue pour sa belle expression couverte de mystere designant une grande maison peu inhabitee. D’aillleurs ce film reste comme le film le plus visionne du cinema malayalam. La periode la plus creative de Vincent se trouve vers la fin des annees soixante ou il avait mis en oeuvre une poignee de films constituant surtout des adaptations des nouvelles, comme pour MOURAPPENNU (La Fiancee 1965) adapt6e de 29 la nouvelle du meme nom, de M.T.Vasudevan Nair, le grand romancier contemporain et de Basheer, mentionn£ ci-dessus, ainsi que des pieces de Thoppil Bhasi, dramatuge progressiste ainsi affirmant la tendance des liens des metteurs-en-scene avec des ecrivains et significativement du theatre. Quand ASWAMEDHAM (Le deft 1967) presente Fhistoire d’une jeune fille dont les reves de mariage seraient brises a la decouverte de sa maladie inguerissable de lepere, on voit que ce sont des questions brulantes contemporaines que Vincent s’approche a travers du cinema par lesquelles au theatre Thoppil Bhasi avait deja connu de grand succes. De meme que K.S.Sethumadhavan, P.Bhaskaran et les autres, Vincent n’avait pas non plus s’echapper aux remakes des films de tamoul comme ALMARAM (L’arbre banian 1969) adapte d’une nouvelle tamoul demontrant le fait que son engagement etait plus fort avant qu’a la fin. Un autre realisateur prolifique depuis l’annee 1964 dont la creation devrait beaucoup a ses liens avec la langue tamoul, c’est M.Krishnan Nair. II n’a pas fait que des remakes de tamoul, mais egalement des remakes bien reussis des films malayalams dans les langues tamoul et telugu35. Sa prolificite est justement temoignee par le fait que pendant une annee, il avait pu achever neuf realisations sans ni gaspillage de materiaux ni faiblesse de thematique. D’ailleurs, Krishnan Nair avait l’emprise de vedettariat renforce avec significativement trois interpretes ties connues qui deviendraient les ministres-en-chef plus tard - N.T. Rama Rao, (ancien ministre-en-chef d’Andhra Pradesh, le departement sud-indien), M.G.Rama Chandran - connu comme M.G.R, le heros saveur deifie par les Tamouls et enfin Mile. J. Jayalalitha qui est devenue le Premier Ministre du Tamil Nadu et continue de l’etre a 1’heure actuelle, amie proche de M.G.R - et des interpretes paires Prem Nazir, le hero perpetuel et Sheela. 35 Agniputri-La fille du feu-ea Tamil, Sarcar Express- Le train Sarcar - en Telugu 30 Aussi trouve-t-il le maitre de jeunes realisateurs des langues tamoul et malayalam36 Une douzaine de films en tamoul, deux films en telugu et une centaine de films des thematiques tres varices (specialement musulmane et familiale), tres populaires en malayalam font decemer a Krishnan Nair, a part de plusieurs d’autres honneurs, le prix J.C.Daniel de 2001, pour Pensemble de sa contribution au cinema malayalam. A l’epoque, les films de MKrishnan Nair etaient soutenus non seulement par les simples histoires des rapports familiaux mais aussi par les meilleures chansons du jour. Les efforts conjuges aux ceux du poete-lyriciste Vayalar Rama Varma, son ami tres proche et Sree Kumaran Tampi etaient aussi la cause de la reussite de nombreux des films de M.Krishnan Nair, tels que KAVYAMELA (Lafite de la poesie), JWALA (LaFlamme), BHARTHAVU (Le Mari) et KALITHOZHAN (le Copain). Aussi trouve-t-on de l’effort collectif dans l’aspect des chansons lesquelles atteignent egalement un niveau de poesie qui reverberent a travers des decennies avec les lyricistes et surtout avec Vayalar Rama Varma dont les poemes etaient le plus souvent composees en chansons par Devarajan37 et Baburaj38, les celebres compositeurs. La musique qui est un element uniquement indien etait entree dans le cinema des que le son avait ete introduit. Ainsi 1’ insertion des chansons « playback » dans le cinema pour le but de souligner les emotions, repondrait a une certaine realite indienne puisque toutes les reunions familiales pendant les fetes sont jalonnes des chansons et des danses. 36 Bharathi Raja et S.P. Muthu Raman (Tamils, tres renomm6s), Hariharan et K.Madhu (malayalees et bien conn us) comme de nouveaux r€alisateurs. 37 Beaucoup de ses chansons sont faites pour la compagnie Manjilas de M.O.Joseph ou 1’ dquipe se constituait K.S.Sethmadhavan, le metteur-en-ec&ie, Melli Irani le cin6matographe et Vayalar Rama Varma, le lyriciste avec quelques dcrivains tres c61£bres 38 Le cdlebre compositeur et maitre de la musique hindusthani qui pourrait jouer merveilleusement du harmonium 31 Au demeurant, et de point de vue cinematographique, d’apres P.K.Nair59 - l’ancien directeur des Archives des Films a Pune - des le debut, c’etait la « mise en images »40 des chansons qui apparaissent en tant que les moments les plus visuels dans les films malayalams. Bien que cette observation se porte sur la cinematographic (puisque la plupart de fois, le toumage se faisait en plein air et attirait tous les efforts de l’imaginaire), il faudrait bien se rendre compte des efforts des lyricistes, des metteurs-enscene ainsi que des compositeurs et sans compter l’apport sensible et merveilleux des chanteurs comme Kamukara Purushothaman, Jayachandran et surtout K.J. Yesudas ainsi que des chanteuses P.Leela, Susheela, et S. Janaki. A 1’encontre de l’usage cense d’etre moins qualificatif du doublage des chansons dans les films americains ( Ex : Chantons dans la pluie-1951)41, le doublage des chansons a une importance primordiale et avantageuse dans les films indiens et done dans les films malayalams. Les chansons et le tout nouvel apport du pellicule en couleur sont des atouts primordiaux de CHEMMEEN (L’ Ecrevisse Rose 1965), le film iconique de l’epoque. Car il a temoigne de 1’ effort fait significativement en collaboration et surtout une collaboration tout a fait nationale - ce qui atteste la qualite grandissante du cinema malayalam qui attire les gens d’un autre cinema. Ayant adapte Fhistoire tragique d’un couple amoureux pecheur du roman contemporain de Thakazhi Sivasankara Pillai, le romancier tres populaire, Ramu Kariat le 39 Interview k la tdld 40 Nasreen Kabir « Le cindma Indien » P: 84 en parlant des chansons dans les films indiens. « Les exemples de mise en images sensible et efficace des chansons abondent dans les oeuvres de Raj Kapoor... est certainement de Guru Dutt. » 41 Nasreen Kabir, Le Cinema Indien P. 83 : « Dans la sedne finale, Don Lockwood (Gene Kelly) tire un rideau idvdlant au public que la grande vedette Lena Lamont ( Jean Hagen) chantait en play-back sur la voix de Kathy Seldon (Debbie Reynolds), dissimulde en coulisses. La sedne souligne ici rhumiliation d’une actrice & qui sa voix ne permettait pas de parlet de chanter, lui interdisant de s’adapter k l’dre nouvelle qui ouvrait devant le cindma. » 32 metteur-en-scene aventurier avait regroupe autour de lui, des gens du cinema des langues variees indiennes pour en faire: ainsi se trouvent dans la creation de CHEMMEEN Marcus Bartley - le cinematographe renomme, Hrishikesh Mukherjee - le monteur impressionant, Saleel Choudhary - le compositeur dont les chansons sont eminement melodieuses en langue hindie; ces genies venant des regions differentes de l’lnde mais travaillant a Mumbai et contribuant chacun son mieux a ce film. En ce qui conceme les interpretes - Madhu, Satyan, Sheela et Kottarakara Sreedharan Nair avaient egalement eu un des meilleurs roles de leur carriere bien que sans aucun eclat, etant donne que 1’histoire se passait dans un milieu tres pauvre des pecheurs sur la cote Purakkad du Kerala. Le scenario de S.L.Puram Sadanandan apportait a rhistoire 1’ unique simplicity de 1’ accent pecheur et surtout les references des croyances approfondies d’une communaute qui se battait a tous moments contre les forces non-compremettantes de la Nature. La violence superhumaine de la Nature, l’ancienne croyance dans la chastete de la femme qui devait etre retenue pour la securite du mari embarque vers le large d’un cote et de l’autre, le recit de 1’amour impossible d’un jeune marchand musulman, et une jeune fille pecheuse forcee a marier un courageux pecheur orphelin; ce film s’acheve dans la mort du mari dans la mer et le suicide des jeunes amoureux attestant la verite de la croyance de la petite communaute pauvre au bord de la mer. Dans le recit, un autre role majeur est celui de la mer Arabe, en tant qu’un personnage dote des sentiments et dimensions en couleur, photographiee dans toutes ses grandes en harmonie avec les Emotions des personnages. s’ajoute, des chansons soulignant A cela l’aspect presque ideal et reveur de la vie des 33 pecheurs dans les chansons ecrites par Vayalar et qui avait fait decemer a ce film le Prix - Swama Kamal - (Le Lotus d'Or) destine au meilleur film au niveau national. Ce prix confere pour la premiere fois a un film du Sud de 1’ Inde dans l’annee 1965, est considere en tant qu’un evenement qui a marque un toumant decisif vers line evolution plus experimentatrice. Ce qui fait de ce prix encore de grande valeur c’est le fait qu’il a mis de nouveau le film malayalam, dans le domaine du cinema au plan national. Si plusieurs critiques le voient comme le cinema commercial par excellence, ses aspects etalant la vie villageoise des pecheurs et sa thematique lui coniere une autre dimension, surtout celle d’un film d’essai dont la premiere etape allait bientot se lancer avec le lancement des « film societies »- les cine-clubs au Kerala. Chose curieuse, au sein de la formidable quelques films ont bien demontre reussite de Chemmeen, un aspect different: plus de realisme meme dans la realisation pratique et dans la traduction des mots en images. C’etait entre l’annee 1967 et 69 qu’Abdul Aziz et John Sankaramangalam (formes a 1’ Institut des Films et de la Television de Pune) avaient debutd avec AVAL (EUe 1967) et JANMABHOOMI (La Patrie 1968) deux films reconnus en tant que des films d’essai et d’art, annon§ant d’une maniere certaine, la tendance a faire un autre cinema que celui en vogue tres reussi malgre leurs ingredients empruntees du theatre. Le r61e du theatre sur le domaine du cinema au Kerala, pendant les anndes soixante n’ etait pas du tout moindre etant donne que plusieurs pieces reussies etaient adaptdes au cinema comme MUDIYANAYA PUTHRAN (Le fils prodigue 1962) realise par Ramu Kariat. C’etait une des pieces tres populaires. Par ailleurs, si Thoppil 34 Bhasi, et N. Sreekantan Nair des scenarios les dramaturges favoris des spectateurs, avaient redige pour les films maintenant plus reconnus qu’eux, des troupes theatrales comme Kala Nilayam, Kalavedi et surtout Kerala Peoples’ Arts Club (K.P.A.C) significativement actives, disseminaient des idees progressistes. La ferveur politique, qui toucha meme les femmes au foyer n’avait pas ete tout de meme empare du theatre comme le theme mais le cinema s’en est servi comme le contexte. Cependant des elements tels que des dialogues de valeur dramatique, le cadrage ainsi que la scene du tMUtre avaient fortement marque les films du jour. Alors il reste que le theatre a ironiquement ete le premier a contribuer au dynamisme cinematographique du Kerala. Malgre ce role encourageant du theatre, et malgre le succes incroyable de CHEMMEEN, le fait que le cin&ma soit egalement l’art pourrait etre pleinement compris par Adoor Gopalakrishnan, le premier realisateur a etre academiquement forme dans la realisation a 1’ Institut des Films et de la Television a Pune. Par consequent, 1’ idee en germe de fonder des « film societies »{cine-clubs) dans les prefectures du Kerala chez lui et chez son ami Kulathoor Bhaskaran Nair, s’etait justement realisee au milieu des anises soixante. Ces jeunes idealistes passionnes du cinema se sont lances de maniere parfaitement planifiee bien avant avec l’intention incroyable de sensibiliser les spectateurs malayalees aux bons cinemas intemationaux [voir le chapitre HI sur les Cineastes de la “Navatharangam”]. Ainsi temoignait egalement une metamorphose du spectateur, reclamant plus d’engagement chez lui et de se faine avise. Bien que moins nombreux, ces spectateurs etaient justement l’agent provocateur d’un cinema d’essai et d’art appele 35 “navatharangam” - la nouvelle vague qui se voyait plus visuelle que theatrale - vu que leur demande pour de nouveaux films se fait ajouter aux films du jour. L’ eloge que vaut le spectateur malayalee comme le spectateur sensible aujourd’hui en Inde ainsi que celle accordee par des etrangers, ont pour la base les efforts incomparables des deux jeunes cinemanes, surtout d’Adoor Gopalakrishnan et de Kulathoor Bhaskaran Nair, de faire voir des films autres qu’indiens de fa$on vraiment engagee et approfondie. En bref, les annees soixante en attestant l’incroyable evolution de l’industrie du cinema appuyee comme toujours par l’industrie tamoule ainsi que par le theatre malayalam, avaient protege des preoccupations sur son identite et sur une ouverture qui pourrait amener plus de creativite. En d6pit des films reconnus en tant que les meilleurs en Inde, le cinema malayalam demontrait 1’ envie d’atteigner une autre dimension et de s’ameliorer. Ceci dit ce desir d’une individualite au sein des efforts faits en collaboration des meilleurs intellectuels de Y epoque, se revelera comme un toumant decisif dans les annees soixante-dix. Pour le bilan, dans les annees soixante nous voyons un paysage cinematographique plein de dynamisme, contribue par des groupes des collaborateurs des producters, des lyricistes, des compositeurs, des chanteurs et des artistes - en voie de leur reconnaissance regionale. Des films continuaient a etre embellis par des nouveautes techniques de qualite, comme dans CHEMMEEN, le film fetiche de l’epoque. En meme temps un petit filon de l’experimentation surgit dans les films faits par des gens formes dans le domaine du cinema. 36 Avant tout, ce qui marque cette decennie ce sont les efforts singulars des jeunes cineastes pour sensibiliser les speetateurs aux films. Leur contribution formera le gout des speetateurs des annees soixante-dix. I.es Annees Soixante-Dix (1970 - 79) Au fur et a mesure, le grand courant du cinema des annees soixante-dix s’est agrandi en qualite et en quantile. Ces annees se voient comme le moment exceptionnel ou avec la prolificite de production un elan vers la creation d’un cinema d’art apparait bien definitivement. A partir de l’enthousiasme pour une production serieuse, on aper?oit un autre courant bien defini d’un nouveau cinema qui bifurque le grand cinema du courant commercial en cinema tout a fait commercial et en cinema de “la navatharangam” dit experimental. Celui-ci est traite de fagon approfondie dans la section «Navatharangam», alors que nous nous empressons de presenter le grand courant du cinema du grand public ci-dessous. Parmi les metteurs-en-scene, les plus prolifiques du debut des annees soixante-dix, se trouvent K.S.Sethumadhavan qui continuait a faire des films de valeur thematique des la decennie precedente. Dans ces annees, il atteigne sa meilleure expression cinematographique avec ANUBHAVANGAL PALICHAKAL {Les Vecues Trompees 1971) et CHATTAKKARI (L’Anglo-Indienne 1974). Des elements particulars cinematographiques de K.S. Sethumadhavan sont evidents dans sa volonte d’exploiter de nouveaux thbmes ce qui avait donne a ses films un fort interet de la modernity. D’ailleurs, il avait presente ce qui n’ etait pas du tout la pratique generate - des vedettes mais surtout sans leur belle allure, dans les r61es des personnages peu impressionants et 37 sans eclat. II reussit bien a combiner le choix des ‘stars’ celebres et les themes des oeuvres litteraires ce qui amene une creation nouvelle et merveilleuse. En revanche, les films d’ LV.Sasi, jeune realisateur de ces annees, se relevaient des themes nouveaux commerciaux. C’est tres curieux que apres ULSAVAM (Fete du Temple 1975) son premier film fait dans le courant du cinema d’art et d’essai, I.V.Sasi se trouvait dans le courant surtout commercial. P.N. Menon un autre nouveau realisateur - qui pourrait etre identifie en tant qu’un annonciateur de la nouvelle realisation du a son essai de valeur dans OLAVUM THEERAVUM (Les Vagues et la cdte 1970) - avait ete un des realisateurs preferes du grand courant. Sa realisation plutot aventurieuse et bien cinematographique malgre des elements commerciaux comme les autres, lui a valu 1’honneur d’ etre conside comme le precurseur de “Navatharangam”. Et a l’heure actuelle bien longtemps apres OLAVUM THEERAVUM, il realise de bonnes films et continue ce chemin glorieux. La decennie soixante-dix nous ffappe par le nombre eleve de la production. Nous observons que ceci parait etre la consequence des facteurs plutot economiques que des autres. Nous voyons egalement l’arrivee d’un nombre etonnant de producteurs sur la scene, lequel indique la disponibilite du financement et done une tendance a produire de plus en plus - ce qui etait consomme bien vite dans le pays et en mime temps dans les pays du Moyen Orient42. D’ailleurs le prix national confere a CHEMMEEN de Ramu Kariat dans la fin de la decennie soixante avait egalement inspire de 1’ elan vers la production rapide, puisque e’etait la premiere reconnaissance du cin&na malayalam au niveau national. 42 ou se trouvaient de nombreux malayalis qui sont venus travailler et qui se logeaient dans les dines conditions dans de petits groupes et sans leur famille et privds de toutes distractions. 38 Au debut du nouveau cinema, nous trouvons les idalisateurs bien engages dans la creation et ainsi ils ont strictement adhere a ses traits bien definissables dont les traits nous presentons ci-dessus. De plus, a part du fait que les cineastes avaient considere le cinema comme la meilleure expression personnelle et uniqu,e ils avaient egalement exprime leurs propres tendances en se gardant loin du commercialisme du cinema. Cette tendance-ci se presenta tres nettement jusqu'a la fin de la decennie soixante-dix a travers les films d’Adoor Gopalakrishnan comme ELIPPAIHAYAM (La Souriciere 1981) MUKHAMUKHAM (Face a face 1984), et ceux de G.Aravindan comme UTHARAYANAM ( Le Trone de Capricome 1974), THAMPU (Le Chapiteau !978) et POKKUVEYIL ( La Crepuscule du Soir 1982). Cette difference tres evidente parait avoir motive le cinema commercial a produire des films portant plus de valeur cinematographique bien plus essentiel maintenant puisqu’un groupe de spectateurs bien formds potentiels se trouvaient a V etranger. Ainsi en reagissant aux films d’art et d’essai lequel exprima la volonte d’ etre distancies des films commerciaux, un nouveau cinema hybride refletant dans ses quelques elements des caracteristiques du nouveau cinema fut ne vers la fin des annees soixante-dix. Cette production a grand succes etant une fusion des elements - d’ eclat et de realite, de la structure traditionnelle et de la technique modeme ainsi que de l’attitude idealiste et ideologique du realisateur realisant des films inspires plutot par leur volonte de 1’ expression individuelle qu’uniquement pour le commerce. Ces traits avaient justement amend de brillants realisateurs sur la scene comme M.T. Vasudevan Nair le pionnier de ce film-ci. Avec son premier film, NIRMALYAM (Les Offrandes 39 rejetees) toume si t6t qu’en 1973, M.T.avait fonde ce courant. Suivis des creations assez prolifiques de Bharathan et de Padmarajan qui ont eu du grand succes et celles d’autres cineastes comme K.G. George et P.N.Menon moins prolifiques mais de la qualite superieure. Ce sont les realisateurs exceptionnels qui vont bientot amener de nouvelles experiences cinematographiques et conferer de la valeur cinematographique aux films commerciaux, en soulignant surtout sur la culture specifique keralite comme 1’expression de l’identite propre du cinema malayalam dans les annees quatre-vingts. Ainsi le courant du cinema des annees soixante-dix commenga a se partager en trois - les films d’art et d’essai, les films commerciaux conventionnels et le cinema hybride dont la qualite se trouve dans la fine melange des elans artistiques et experimentaux et dubut commercial. Les Annees Ouatre - Vinets (1980 - 89). Les annees quatre-vingts apparaissent comme un moment ou se melent plusieurs nouvelles facteurs de production et egalement un grand elan contribuant a une production etonnante en quantite et en qualite. Ce fut pour la premiere fois que des variantes des elements de production et de realisation contribuent a une expression toujours cinematographique et a grand succes bien que le malayalam ne soit parie que par un petit nombre d’ Indiens. D’apres les chifffres de Dr. Uma43 les anndes quatre-vingts avaient produit 1048 films en total [y inclus tous les courants de production]. Nous observons que ce sont justement les chiffres les plus eidves dans la production totale vue par les decennies. Au cote de la qualite, en 1982 le film ELIPPATHAYAM {La Souriciere) d’Adoor Gopalakrishnan avait ete confere le prix du gouvemement du Kerala pour le 43 Dr. Uma J. Nair Economic Aspects of Film Industry in Kerala. P. 61 40 meilleur film, pour la meilleure cinematographic et pour la meilleure audiographie, les prix nationaux indiens pour le meilleur film regional et pour la meilleure audiographie et Egalement le prix britannique dans le cadre “de film le plus originel et imaginatif montre au Theatre National a Londres (1982) ” par le British Film Institute. 11 est interessant de voir que chaque production des cineastes de la Nouvelle Vague continuait a etre honore par des prix a tous niveaux nationaux signifiant ainsi la qualite superieure de production en malayalam comparee aux autres cinemas indiens. Nous nous rendons compte de Finteret de la societe keralite vers de nouvelles productions cinematographiques lorsque nous voyons F appui offert par les producteurs prives pour la plupart. II est interessant de voir que F etat du Kerala a pris conscience de ce nouvel elan du film et le gouvemment a offert des subventions pour des productions a F interieur du Kerala. Celui-ci avait voulu ramener la production a sa propre region et lancer egalement du developpement touristique de la region. Ces subventions gouvemementales ont enormement aide de jeunes cineastes sensibilises surtout a la nouvelle production d’art et d’essai, a realiser leurs reves de realisation ergatives et personnelles. Nous voyons egalement que des individus nombreux sont arrives dans le domaine de production des films en ce temps-la. Pour ceux-ci le cinema etait le domaine du profit pour le reinvestissement de leur salaire, gagne comme travailleur immigre dans les pays de la Golfe. Mais si au niveau industriel les chiffres ont ete bien eleves dans le domaine de production, au niveau des producteurs individuels il y avait des faillites 41 malchanceuses: car ils avaient prealablement identify le domaine de production de film comme un moyen pour bien reinvestir 1’argent pour un gain facile. Quelques-uns avaient meme fait de plus en plus de contributions en empruntant de grosses sommes destinees a la production a taux usures. Et malheureusement bien des fois des echecs des films ont contrarie leurs calculs. A partir meme du debut de la decennie, le cinema malayalam a temoigne des classements bien definissables. En se lan§ant dans la voie d’experimentation au niveau de la narration, le nouveau cinema complementait surtout ce grand courant puisque fart n’a pas pu exister sans le grand courant. Done au debut de la decennie G.Aravindan et Adoor les deux « geants »d’apres Yves Thoraval44 se sont engages dans leur production artistique, ethnique et personnelle: alors que de jeunes cineastes de la generation prochaine comme I.V.Sasi ainsi que beaucoup d’autres s’engageront a la production visee plutot aux spectateurs malayalis a l’etranger. Le cin6ma hybride apparu des NIRMALYAM ( Les Offrandes Rejetees) le premier film de M.T, a rassembie dans sa course plus de pratiquants. Les realisateurs comme P.Padmarajan a presente leur meilleure expression dans ce courant. Celui-ci se dressa comme une nouvelle esthetique plutot engagee que purement commercial. Ainsi vers la fin de la decennie les trois courants - celui d’art et d’essai, de cinema hybride et de grand courant, eommeneaient petit a petit a emprunter des elements de l’un et de 1’ autre. Appuye egalement par des techniques modemes vite apprivoisds, l’ecran malayali presentait de belles images culturellement bien definies - surtout limitees a 44 Yves Thoraval, The Cinemas of India. P.400. 42 l’interieur « du pays des dieux », comme dit l’Office du Tourisme du Kerala, mais a l’horizon bien ambitieux. Cependant vers le milieu de cette decennie, le cinema d’art et d’essai s’eloignait peu a peu de ses premieres enthousiasmes. Car au fur et a mesure, il commen^a a emprunter quelques elements du cinema commercial en raison du cote important dans la distribution des roles aux “stars” comme Mammooty et Mohan Lai. Leur montee pendant ces annees et leur allure a 1’ eclat des ‘stars’ d’une envergure incroyable indiquent deja un phenomene qui a justement marque revolution du cinema malayalam de cette periode, Bientot les vedettes etaients emprunte par le cinema de l’art et de l’essai egalement qui indique une evolution vers le cinema hybride plus populaire. Ainsi Mohan Lai a interprete un role important VASTHUHARA (Les Depossedes, 1990) d’Aravindan pendant que Mammotty a pris les roles, dans MATHILUKAL (Les Murs, 1989) et dans VIDHEYAN (Le Servant, 1993) d’ Adoor. Par consequence, si d’un cote les gens communs honorent les talents de 1’intepretation de ces deux acteurs, de l’autre, ils deviennent aujourd’hui leurs fiddles et ainsi participent a la naissance de la culte du heros - un element jusqu’a ce moment etranger a l’esprit malayali. Pendant cette periode, les films d’Adoor Gopalakrishnan d’Aravindan et de John Abraham avaient trouve le chemin aux festivals varies intemationaux surtout de l’Europe. Bientot ils seront reconnus et auront la place d’honneur dans l’univers des films. En resume le cinema des annees quatre-vingts presente une melange de productions ou le cinema de la Navatharangam se cotoie le cinema hybride devenu 43 le cinema du grand public de portee intemationale. Si d’un cote le marche du cinema du grand public devient de plus en plus international pour des raisons parfois immorales, la Navatharangam va lentement apporter des honneurs a la nation bien que ce cin&na soit celui d’tme petite langue indienne. Les Annes Ouatre -Vinet - Dix (1990-99) Au debut de cette decennie de jeunes cineastes continuent avec ferveur des recherches dans les nouvelles methodes de toumage innovateur de bien des films malgre la production des films populaires en particulier destines au Golfe de peu de valeur par laquelle le film malayalam acquiert une mauvaise reputation en generate. L’idee d’attirer des spectateurs malayalis a l’etranger par des moyens vari6s culturels ainsi que d’autres, se voyait souvent dans les films dans lesquels il y avait des elements pour les spectateurs de la Golfe ainsi que pour ceux qui habitent en Europe. Pendant que les films ne destines que pour la distraction dominait la production exportee vers la Golfe, dans celle pour l’Europe, nous notons des recherches des elements orientaux et des embellissements ethniques. Les films de Priyadarshan, de Shaji, de Fazil et de plusieurs autres se trouvaient dans la production des films hybrides de grande valeur. Vers le milieu des annees quatre-vingt dix, la distinction des films comme ceux d’art et d’essai et ceux du grand courant s’effagait peu a peu, fun fusionnant avec l’autre. Ce processus etait du aussi aux efforts des cineastes aventuriers comme Aravindan et Adoor Gopalakrishnan ainsi que des autres, qui avaient commence a donner plus d’importance aux themes qu’a l’expression. Ils avaient adapte de temps en temps des recits des oeuvres litteraires comme les autres faisaient autrefois. Ainsi nous 44 trouvons qu’Aravindan a adapte VASTHUHARA du romancier C.V. Sreeraman alors qu’Adoor avait pris la nouvelle de Zacharia pour son film VIDHEYAN (Le Servant) On pourrait ainsi apercevoir que la deuxieme generation des cineastes avait perdu petit a petit leur ardeur de continuer des aventures sur la nouvelle presentation du recit au niveau cinematographique. Et ils montraient certainement leur interet a etre apprecies par le grand nombre et egalement par Fappel de commerce. En ce moment-la les idees qui avaient soutenues la nouvelle vague vont disparaitre petit a petit. En outre la nouvelle technologie, le nouvel appui aux recits modifiaient enormement le charme des films malayalams. Et malgre des techniques incroyables, paradoxalement le cinema malayalam a encore commence a un certain degre, a etre replie sur la litterature. Pendant que le cinema moyen a fiisionne avec le grand courant, ce dernier a imbibe des points saillants de l’autre. Done, comme d’autrefois, il ne reste que deux courants - le bon et le mauvais. Cependant, les deux ne sont pas dehors du champ d’experimentation. Des experiments se font plutot a cote de la technologie que sur la narration du recit. Ainsi la multi-media au service de la narration augmente sa propre puissance et arrive a dominer le recit. Ce n’est done rart technique qui devient 1’ element le plus puissant pendant que l’art dans la presentation du theme en souffre par sa manque d’interet. Done la technique qui avance a pas de geant, ne semble pas amener non plus d’engagement profond du realisateur comme avant. Ce fait est evident si l’on anlayse des oeuvres subsequentes meme d’Adoor comme NIZHALKUTH (Meurtre a /’Ombre) 2002) et de T.V Chandran DANNY ( Damy 2001), de Priyanandanan NEYTHUKARAN (Le 45 Tisserand 2001) La rapidite de realisation d’une part et d’autre la technologie de l’image et des effets d’animation graphique n’amenent pas malheureusement le realisateur a s’exprimer puissamment sa propre imagination. Ce qui nous fait dire que dans Pabsence de P engagement, un courant unique d’expression cinematographique tel que la nouvelle vague n’aura pas pu soutenir son long debit. C’est tout a fait juste qu’un ensemble de circonstances doit se converger a faire naitre un autre courant a un autre temps. Notre parcours a travers les decennies nous a montre la genbse et la croissance exceptionnelles du cinema malayalam. Au niveau de production, celle-ci s’est liberee de Pemprise Tamil a Paide des fmancements varies - des studios de production, des aventures extraordinaires des co-operatives, de Pafflux des investements des keralites du Moyen Orient et la prise de conscience du gouvemement pour le nouvel elan du monde cinematographique et des subventions gouvemementales. D’un cote, Pindustrie anonyme des ann6es quarante s’eleve en tant qu’une des meilleures reconnues en Inde avec la production la plus elevee au niveau national et d’un autre ses aspects cinematographiques de grande valeur sont honores au niveau mondial. Ainsi a partir d’ un tableau de cinquante secondes le film malayalam a acheve un brillant voyage de metamorphose en une industrie qui pourrait concurrencer avec le meilleur du monde, surtout grace a la transformation audacieuse - la “Navatharangam” amende par les jeunes passionnes a l’esprit missionnaire des annees soixante-dix. Tenant compte de la grande valeur de ce mouvement (dans P Evolution historique ainsi que pour notre etude), nous allons la presenter dans le chapitre suivant, destine a faire sortir Palterite de cet epanouissment des talents.