dossier de presse - Institut du Tout
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L’INSTITUT DU TOUT-MONDE www.tout-monde.com a l’honneur de vous inviter le Mercredi 30 mai 2007 de 14H30 à 18H au : Colloque international en trois Plateaux : Fort-de-France, New York, Paris, reliés par visioconférence sur les trois sites. Les chemins du tout-monde Au Musée du Quai Branly 37 Quai Branly, portail Debilly, 75007 Paris. Le Colloque étudiera ou illustrera trois aspects des réalités contemporaines, vues sous l' angle des poétiques ou des analytiques de la mondialité. Fort-de-France, à la Bibliothèque Schoelcher (de 9 heures à 12 heures) : L'apparition des langues créoles dans les divers contextes coloniaux. Ouverture du Colloque, par Joseph Polius, Secrétaire général de l' ITM. De 9 à 10 heures : exposés de Fort-de-France. De 10 à 12 heures, écoute des exposés de New York et de Paris. Avec Diana Ramassamy-Collot (Martinique), Monchoachi (Martinique), Paulette Jno-Baptiste (Guadeloupe) Président de séance : Hector Elisabeth (Martinique). New York, au Musée Schomburg (de 9 heures à 12 heures) : La traversée de l'Océan. De 1O à 11 heures : exposés de new York. De 9 à 10 heures et de 11 à 12 heures : écoute de Fort-de-France et de Paris. Avec Jayne Cortez (Etats-Unis), Jacques Coursil (Martinique), Manthia Diawara (Mali). Président de séance : Michael Dash (Trinidad). Paris, au Musée du Quai Branly : (de 14h30 à 18 heures.) La création des œuvres d'art dans les sociétés actuelles dominées ou menacées. De 15 à 17 heures : écoute des exposés de Fort-de-France et de New York. De 17 à 18 heures : exposés de Paris. Avec Apolline Kohen (Australie), Patrick Chamoiseau (Martinique), Abdelwahab Meddeb (Tunisie). Présidente de séance : Hélène Lassalle (France). Conclusion générale : Edouard Glissant, Musée du Quai Branly. Entrée libre, réservation dans la limite des places disponibles : [email protected] 217 boulevard Saint Germain, 75007 Paris Tél : 01 45 44 44 54 / Fax : 01 45 44 44 53 CONSEIL GENERAL DE LA MARTINIQUE De 9h à 10h : L’apparition des langues créoles dans les divers contextes coloniaux Bibliothèques Schoelcher, Fort-de-France, Martinique. La bibliothèque Schoelcher fut édifiée pour la première fois dans le jardin des Tuileries à Paris en 1887 pour être présentée au public parisien. Sa construction est donc antérieure à celle de la tour Eiffel et au Grand Palais, qui date de 1900.Contrairement à une légende tenace elle n’a jamais été une livraison prévue pour l’exposition universelle de 1899, bien que son concepteur, l’architecte Pierre Henri Picq se vit confier lors de l’exposition universelle de 1878, l’édification de la maison égyptienne et, lors de l’exposition universelle de 1899, le fameux pavillon du Chili. Après son exposition au jardin des Tuileries l’édifice fut démonté pièce par pièce et expédié à la Martinique où il fut remonté à l’emplacement de l’ancien hôtel du Petit Gouvernement au coeur de Fort-de-France. La bibliothèque Schoelcher est visible aujourd' hui rue de la liberté à Fort-de-France en face de la "savane " nom qui est resté au grand jardin public qui s’étale sur plusieurs hectares entre la rade de Fort-de-France, la rue de la liberté et le fort Saint Louis. Bâtiment à l’architecture étonnante, mélange de style romanobyzantin, néocolonial et baroque,la bibliothèque ne laisse quiconque indifférent et mérite le détour. La bibliothèque Schoelcher, incontestablement l' un des plus beaux bâtiments de la ville de Fort-de-France, voire de l'île, inscrit depuis 1973 à l'inventaire des monuments historiques, fierté des martiniquais, est née dans la douleur. Catastrophes de toutes sortes : incendie en 1890, violent cyclone en 189l, procès interminable avec le constructeur, la maison Moreau, suspensions de chantier pour diverses raisons, litiges divers et variés semblent s' opposera la construction de l' édifice qui mettra dix ans pour sortir de terre. Les intervenants Président de séance : Hector Elisabeth (Martinique) Paulette Jno-Baptiste (Guadeloupe) Complètement investie dans le système scolaire guadeloupéen depuis les années 1970, elle est à l’initiative d’un dispositif d’enseignement bilingue créole-français, point de départ de son engagement dans la recherche sur les langues créoles en Caraïbe. en 1995, elle soutient une thèse de doctorat en Anthropologie de l’Education à l’Université des Antilles et de la Guyane, La question du créole à l’école en Guadeloupe : historique et représentations actuelles d’une langue et d’une culture. Ce travail a pour ambition de cerner à la fois le statut du créole aux Antilles et sa répercussion dans le champ socio-pédagogique, en vue de dégager du même coup ses enjeux sur le plan scolaire en tant qu’objet et langue d’enseignement et pilier de la culture et de l’identité individuelle et collective. Elle est membre du Centre d' Etudes et de Recherches Caraibéennes (CERC, EA 927), depuis 1996, où il lui revient actuellement la direction du Département d’Anthropologie. Chargée de mission académique pour la Maîtrise des langages depuis 1999, elle est personne ressource en Langue et culture régionales créoles. Responsable de l’Axe 2 de ladite mission : « Prendre en compte et valoriser la langue et la culture maternelles de l’élève », elle privilégie la production d’outils didactiques et pédagogiques pour répondre aux attentes de la population scolaire. Sous sa direction sont publiés Les cahiers créoles du patrimoine de la Caraïbe/Pawol maké asi mès é labitid an péyi karayib. De 1999 à 2006, il lui est confié un module de formation « Enseigner en milieu créolophone », à l’Institut universitaire des formations des maîtres (IUFM) de Guadeloupe. Elle est Membre de la délégation guadeloupéenne au Ministère de l’Education à Paris pour la création du CAPES- Créole (3 avril 2001). En 2004, elle fonde le pôle « Cultures et Langages » du Centre de recherches et de Ressources en Education et Formation (CRREF) de l’IUFM. Elle obtient en 2007 sa qualification aux fonctions de maître de conférences en langues et cultures régionales. Elle a participé à plusieurs colloques et séminaires régionaux et internationaux sur les langues créoles dans la Caraïbe Madame Paulette DURIZOT JNO-BAPTISTE, à travers ses travaux de recherches et publications, embrasse l’ensemble des cultures et identités de la Caraïbe dans leur dynamique propre. Principaux travaux et publications 2007 : S.dir. Paulette Durizot Jno-Baptiste et Alain Yacou Les catastrophes naturelles dans la Caraïbe Représentations culturelles et prévention sociale, Paris : Editions Karthala- CERC 2 S.dir. Paulette DURIZOT JNO-BAPTISTE, Les cahiers créoles du patrimoine de la Caraïbe Pawòlmaké asi mès é labitid an péyi karayib, « Jaden kréyol/Le jardin créole » Collection Langues et Cultures Régionales, Guadeloupe : CRDP, n°4, (sous presse). 2006 : S.dir. Paulette DURIZOT JNO-BAPTISTE, Les cahiers créoles du patrimoine de la Caraïbe Pawòlmaké asi mès é labitid an péyi karayib, « Les catastrophes naturelles/Boulvès laliwonnaj, Collection Langues et Cultures Régionales, Guadeloupe : CRDP, n°3, 2006, 118 p. 2005 : « De la représentation des cultures à la gestion des langues dans la didactique du français en milieu scolaire guadeloupéen », in Réunion régionale de réflexion et de concertation des pays francophones de la Caraïbe, Sainte-Lucie 22-24 juin 2004, Agence intergouvernementale de la francophonie, Direction de l’éducation et de la formation technique et professionnelle, février 2005, pp. 45-52. 2004 : « En contexte bilingue, faut-il faire fonctionner la langue du dysfonctionnement social en situation d’apprentissage » In Colette Feuillard Edts., XXVIème Colloque International de Linguistique Fonctionnelle, CREOLES Langages et politiques linguistiques, Actes du XXIème colloque internationale de linguistique fonctionnelle, 30 septembre – 07 octobre 2002, Université René Descartes, avec le concours du Conseil régional de la Guadeloupe, Gosier, Guadeloupe, Peter Lang, S. A, Berne : Editions scientifiques européennes, 2004, pp. 101-107. 2003 : S.dir. Paulette DURIZOT JNO-BAPTISTE, Les cahiers créoles du patrimoine de la Caraïbe Pawòlmaké asi mès é labitid an péyi karayib, « La littérature caribéenne/Liyannaj épi makè karayib », Collection Langues et Cultures Régionales, Guadeloupe : CRDP, n°2, 2003, 94 p. « L’Ecole en Guadeloupe : état des lieux », in S.dir Frédéric TUPIN, Univers créoles 3, Ecole et Education, Anthropos, Ed. Economica, Paris, 2003, pp : 25-42 2002 : S.dir. Paulette DURIZOT JNO-BAPTISTE, Les cahiers créoles du patrimoine de la Caraïbe Pawòlmaké asi mès é labitid an péyi karayib, « La Solidarité/Lawonn wouvè, Collection Langues et Cultures Régionales, Guadeloupe : CRDP, n°1, 2002, 94 p. 2001 : Cultures et stratégies identitaires dans la Caraïbe, Paris : L’Harmattan, Paris, 2001, 455 p. Rapport destiné au Rectorat de la Guadeloupe : Etat des pratiques de la langue et de la culture créoles : recensement des travaux de recherche-action, questionnaires d’enquêtes, monographies, thèses, 2001, 50 pages. 2000 : Préface de Laplibel anba labay et autres contes, Pointe-à-Pitre (Guadeloupe) : Editions Jasor, 2000, 150p. 1996 : La question du créole à l’école en Guadeloupe : quelle dynamique ? Paris : L’Harmattan, 1996, 340 p. Sous la Dir. Alain Yacou, « L’évolution de la question du créole à l’école en Guadeloupe », in Créoles de la Caraïbe, Colloque pluridisciplinaire « Hommage à Guy Hazaël-Massieux ». Baie-Mahault (Guadeloupe) 27 mars 1995, Paris : Karthala-CERC, Paris,1996, pp. 71-77 1991 : « La représentation du concept de langue : yo ka jis fè matématik en kréyol = on peut même enseigner les mathématiques en créole », in Etudes guadeloupéennes. Pointe-à-Pitre, février 1991, pp : 133-154. Monchoachi (Martinique) Des consonnes énigmatiques pour nommer ce poète, dont le livre de chevet pourrait bien être Éloge de l'ombre de Tanizaki... Donc pas question de chercher à lever le voile. Plusieurs voies peuvent néanmoins être empruntées pour qui en veut savoir plus que ce que donne l' œuvre, à profusion. Un rebelle qui résista à l' asservissement des Blancs serait l' éponyme de Monchoachi (?), une rue de la ville de Rivière Pilote, en Martinique, porte le nom de ce marron. Monchoachi peut aussi avoir quelque lien avec « semer » puisqu' en langue caraïbe, il signifie « maïs ». Enfin, Monchoachi pourrait aussi bien désigner « celui qui se réfugia dans la montagne » à la manière d' un célèbre mythe indien. S' agissant de l' œuvre, exigence et résistance à toutes formes d' asservissement aboutissent à une langue poétique d' une rare éloquence qui exige du lecteur d' être en situation d' accueillir et de recueillir des paroles qui disent bien plus que les mots ne sont accoutumés à dire. Dans un monde vide de sens mais encombré d' objets et d' images veules, l' œuvre de Monchoachi, conformément à ce qu' on attend d' une vraie parole poétique, devient une source jaillissante où s' abreuver, et aussi une lumière obscurcissant le monde réel pour révéler l' ailleurs, présent ici même. La poésie de Monchoachi, qu' elle soit en langue créole, ou en langue française, se nourrit fortement du rapport au monde qu' instaure la parole créole. Dans le monde moderne (une tyrannie qui porte le doux nom de Liberté) où le Pacte du progrès a été scellé par une succession d' asservissements : asservissement du corps à l' esprit, de la pensée à la raison, de l' art à la technique et cetera, Monchoachi trouve dans la langue créole notamment par la forte prééminence accordée au corps, une vitalité, une richesse qui instaurent la langue comme lieu de résistance. Mireille Jean-Gilles pour http://www.lehman.cuny.edu/ile.en.ile/ Oeuvres principales: Poésie en langue créole Disidans. Paris: Djok, 1976. Kompè Lawouzé. Paris: Grifantè, 1978. Bèl Bèl Zobel. Paris: Grifantè, 1979. Poésie bilingue (créole / français) Mantèg. Paris: Gallimard (Cahier de poésie), 1980. Nostrom. Paris: Éditions caribéennes, 1982. Poésie en langue française 3 Nuit gagée, suivi de Quelle langue parle le poète? Paris: L' Harmattan, 1992. La Case où se tient la lune. Bordeaux: William Blake & Co. Edit, 2002. L'Espère-geste. Sens: Obsidiane, 2002. Paris – Caraïbe: le voyage des sens. Photographies de David Damoison. Poésies de Monchoachi. Paris: SéguierAtlantica, 2002. « La danse au lieu vide ». Nul n'est une île: Solidarité Haïti. Sous la direction de Stanley Péan et Rodney SaintÉloi. Montréal: Mémoire d' encrier, 2004: 149-153. Traductions en créole Jé-a bout (Fin de partie, par Samuel Beckett); tounen kréyòl: Monchoachi. Paris: New Legend, 2002. La ka èspéré Godot (En attendant Godot, par Samuel Beckett); tounen kréyòl: Monchoachi. Paris: New Legend, 2002. Prix et Distinctions littéraires 2003 : Prix Max Jacob, pour L'Espère-geste. 2003 : Prix Carbet de la Caraïbe, pour L'Espère-geste. Diana Ramassany-Collot (Martinique) Membre du Centre de Recherche Interdisciplinaire en Lettres, Langues, Art et Sciences - Humaines (Université des Antilles et de la Guyane) et du Centre de Recherche Latino-Américain/Archivos. Janvier 1998 : Bref regard antillais sur la presse française, communication présentée à l’occasion du 4ème séminaire Franco-Mozambicain, Repenser la communication interculturelle, à la Maison des Sciences de l’Homme et de la Société, Université de Poitiers. Mars 1999 : Qui peut le plus peut le moins, traduction d' un conte en vers du poète brésilien , Reynaldo Valinho Alvarez. Présentation et lecture au Centre Culturel de Gençay. Septembre 1999 : Le conte ou l’ Art du détour, communication présentée, Faculté des Sciences Sociales, Martinique. Mars 2000 : L'Amérique des Plantations - La casa grande brésilienne - communication présentée au séminaire Gilberto Freyre à la Maison des Sciences de l' Homme et de la Société, Université de Poitiers. Mars 2000 : Les Châtiments des esclaves en Guadeloupe, Exposition organisée lors du colloque Franco-Brésilien Gilberto Freyre, Université de Poitiers. Juin 2000 : Créole, culture, oralité aux Antilles, communication présentée à la Faculté des Sciences Sociales de Cuba dans le cadre de la Conférence Internationale des langues et Cultures de la Caraïbe, Université Oriente, Cuba. Mars 2001 : Raconter les contes dans la Caraïbe, deux conférences données à la Maison du Peuple de Poitiers sous l' égide de l' Université Inter-Ages. Mars 2001 : Participation au projet de colloque Témoignage (inter université, Caen, Poitiers, Toulouse) organisé par la Maison de Recherche des Sciences de l' Homme et de la Société de l' Université de Caen. Juillet 2001 : Oral literature in the French West Indies , communication donnée lors de la Vllème conférence internationale, Caribean Critical Culture, organisé par la l' Institut d' Anthropologie de l' Université de Vienne, Autriche. Juillet 2001 : The process of creolization seen through oral literature, présentation vidéo des contes créoles de Benzo, lors de la conférence internationale, Caribean Critical Culture, organisé par la l' Institut d' Anthropologie de l' Université de Vienne, Autriche. Août 200l : Telling tales in the French West Indies, Communication présentée au colloque international, Storytelling in America, organisé par l' Université de Brock, Ontario, Canada. Septembre 2001 : Présentation de la communication, La littérature orale aux Antilles françaises - transmission et conservation - le cas de l'archipel guadeloupéen, pour Les journées de géographie tropicale 13 au 15 septembre 2001, Patrimoines et développement dans les pays tropicaux, organisé par le Comité National de Géographie, l' Université de la Rochelle, le laboratoire Sociétés Environnement Activités des Mondes Anciens et Nouveaux, la M.S.H.S. de la Rochelle, Région Poitou-Charentes (programme Com' Sciences). Janvier 2002 : L'art de se parer dans le système colonial -vers une construction de l'identité. Communication affichée pour le colloque international Identité(s) du 23-24-25 janvier 2002. Maison des Sciences de l' Homme et de la Société -Université de Poitiers. Programme Com-Sciences (Région Poitou-Charentes). Janvier 2002 : Les enjeux de l'identité créole. Communication orale donnée lors du colloque international Identité(s) organisé par la Maison des sciences de l' Homme et de la Société (programme Com' Sciences - Région Poitou-Charentes du 23-24-25 janvier 2002 Décembre 2003 : Organisation du kabar pour la Créolité. Rencontres culturelles qui se sont déroulées du 19 au 23 décembre 2003 à la Médiathèque Caraïbe Bettino Lara, Basse-Terre Guadeloupe. Juin 2005 : Le conteur créole contemporain : de l’anonymat aux feux des projecteurs. Communication donnée lors de la conférence international Storytelling and Cultural Identity,27-29 juin 2005 à Terceira Açores Publications 2001. Benzo raconte: Lavi lontan pa bò kaz an mwen / Ma campagne d'Autrefois, Morceaux de vie choisis et recueillis par Benzo, Diana Ramassamy et Serge Colot, Guadeloupe : Ibis Rouge. 2001. Guide de la veillée mortuaire en Guadeloupe, Collection Guide du CAPES Créole, Presses Universitaires Créoles, Conseil Régional de la Martinique : Ibis Rouge. 4 2003. Créole, Culture et Oralité aux Antilles Françaises, in Irene Blayer, Anderson Mark (dir), Latin American Narratives and Cultural Identity, vol 7, New-York : Peter Lang,. 2005. Le conteur guadeloupéen : existence et résistance dans un contexte contemporain, in Pascal SAFFACHE (dir), Études caribéennes, n°2, Paris : Publibook, Pratiques contemporaines du conte créole : de l’anonymat au feu des projecteurs in Irene BLAYER (dir), Anderson Mark (dir), Latin American Narratives and Cultural Identity, vol 8, New-York : Peter Lang, (à paraître). 5 De 10h à 11h : La traversée de l’Océan The Schomburg Center for Research in Black Culture, Harlem, New York The Schomburg Center is one of the world' s leading research facilities devoted to the preservation of materials on the global African and African diasporan experiences. A focal point of Harlem' s cultural life, the Center also functions as the national research library in the field, providing free access to its wide-ranging noncirculating collections. It also sponsors programs and events that illuminate and illustrate the richness of black history and culture. The Schomburg Center' s collections first won international acclaim in 1926 when the personal collection of the distinguished black scholar and bibliophile Arturo Alfonso Schomburg was added to the Division of Negro Literature, History and Prints of the 135th Street Branch of The New York Public Library. Schomburg subsequently served as curator of the division from 1932 until his death in 1938. The division was renamed in his honor in 1940, and in 1972 it was designated as one of the Research Libraries of The New York Public Library. Les intervenants Président de séance : Michael Dash (Trinidad) Jayne Cortez (Etats-Unis) Jayne Cortez est née Arizona, a grandi à Los Angeles, et vit actuellement New York. Elle est l’auteure d’une dizaine de recueil de poèmes et a enregistré neuf disques poétiques et musicaux. Sa poésie est reconnue pour ses implications politiques et dynamiques dans le lyrisme et le son. Jayne Cortez a présenté son travail et ses idées dans les universités, musées et festivals dont : le Museum of Modern Art, New York, UNESCO, Paris, le Berlin Jazz Festival, Allemagne, I1 Perfil da Literatura, São Paulo, Brésil, Fourth World Congress on Women, Beijing, Chine, l’Arts Alive International Festival, Johannesburg, South Africa, Banlieues Bleues, France, Tampere Happening, Finlande et la New York University. Ses poèmes ont été traduits dans plusieurs langues, et largement publiés dans les anthologies, journaux, et magazines dont : Post Modern American Poetry, Daughters of Africa, Poems for the Millennium, The Jazz Poetry Anthology, Surrealist Women, Sulfur, Black Scholar, Presence Africaine and Mother Jones. Elle a reçu de nombreux prix : Arts International, New York Foundation on the Arts, the National Endowment for the Arts, the International African Festival Award, the Langston Hughes Award, and the American Book Award. Jayne Cortez fait une apparition dans le film canadien Poetry in Motion et dans Nelson Mandela is Coming produit par Globalvision. Egalement à l’écran dans le film Women In Jazz Ses livres les plus récents sont Somewhere in Advance of Nowhere et bientôt Jazz Fan Looks Back. Ses derniers disques enregistrés avec son groupe The Firespitters sont Taking The Blues Back Home et le Find your own voice," produits par Harmolodic /Verve. Elle est la présidente active de l’Organization of Women Writers of Africa et coordinatrice du Yari Yari International Conference of Women Writers of African Descent, NYU. Jacques Coursil (Martinique) La course folle de Jacques Coursil Jazzman, linguiste, prof de lettres... Dans les années 1960, cet Antillais joue avec la fine fleur du free jazz new-yorkais et puis s' éclipse. Après une vie d' universitaire, le revoilà avec un disque bouleversant. En 1965, Jacques Coursil est prof de lettres à Paris. Il s' ennuie ferme, même s' il lit avec passion Barthes, Foucault, Genette et Lacan : «On assistait à une vraie révolution littéraire avec l' effondrement de la critique marxiste la plus rigide. Mais Malcolm X venait d' être assassiné, j' écoutais «Free Jazz» d' Ornette Coleman, et je me suis dit: c' est là-bas que ça se passe. Je pars à New York avec deux trompettes, une petite valise, un petit costume et des bouquins. Au bout de deux jours, je n' ai plus un rond. Je m' assieds sur un banc et j' attends que ça se passe.» Un type l' aborde, il est trompettiste, visiblement junkie, et n' a plus d' instrument. Jacques Coursil lui en prête un, et l' accompagne : «Le gars jouait dans le big band de Maynard Ferguson!» Qui invite Coursil à venir s' asseoir dans la section de trompettes. «En deux jours, j' étais dans le milieu du jazz! Ça allait durer dix ans. Je rencontre mes frères en free jazz, Rashied Ali, Marion Brown, Albert Ayler, Frank Wright et Sunny Murray, avec qui j' enregistre pour ESP.» Bientôt, Jacques Coursil étudie avec Noel Da Costa, un grand compositeur noir, avec qui il jouera du Berio et du Nono tandis que Bill Dixon, grand trompettiste d' avant-garde, lui transmet les secrets de son art ésotérique. Et en 1968, il monte un groupe avec lequel il débarque à Paris un an plus tard. C' est au Centre culturel américain du boulevard Raspail, camp de base parisien de la révolution du free jazz, qu' on apercevra Jacques Coursil pour la dernière fois en 1969. Quelle année ! L' Art Ensemble of Chicago, Anthony Braxton et sa bande viennent de s' installer à Paris. Les disques BYG-Actuel enregistrent à tour de bras des dizaines de musiciens américains en 6 route pour le Festival panafricain d' Alger, d' Archie Shepp à Dave Burrell et tant d' autres. Coursil, lui, met en boîte deux albums, « Way Ahead » (BYG) et « Black Suite » (BYG-Actuel) et repart aux Etats-Unis. Et puis, plus rien. Silence total. Et voici qu' un jour de 2005 on tombe en arrêt devant un CD de Jacques Coursil, sur Tzadik, le label de John Zorn. On n' en croit pas nos yeux. On ne va pas en croire nos oreilles. Dans « Minimal Brass », enregistré en solo, sa trompette démultipliée à l' infini par les techniques combinées du re-recording et du souffle continu s' évapore en choeurs célestes, en spirales ouatées, fascinante musique des sphères. Plus rien à voir avec le free années 1960. Au même moment, Daniel Richard, le patron d' Universal Jazz/France, qui envisage une réédition de « Black Suite », contacte Jacques Coursil. Un sac de noeuds juridiques la rendra impossible. Pas grave : Jacques Coursil a des projets plein la tête. Daniel Richard est preneur. Le trompettiste part pour Fort-de-France et entre en studio. Et voici « Clameurs. Suites enchaînées ». Dès les premières mesures, on est pétrifié. Prologue. Sur un bourdon électronique (Jeff Baillard), une trompette s' avance. Son de feutre, coups de langue languides. Solitude. Douleur secrète. On en saura vite le nom. Vient alors la première de ces « Suites enchaînées ». Roulements des tambours de Mino Cinelu, contrebasse d' Alex Bernard. Surgit alors la voix de Joby Bernabé, le grand diseur des Antilles (le conteur du film « Rue Cases-Nègres », c' était lui), qui de sa voix d' abysses distille « Wélélé nou », un texte de Monchoachi, grand poète méconnu de la Martinique. Découpe sèche des mots, voix-machette qui avance sans ciller dans ces frondaisons de créoles caribéens mêlés. «La parole sur nos lèvres comme un ressentiment / Point ne serai encore le conteur de vos contes.» Frissons toujours, avec Coursil lui-même - admirable voix de nuit profonde ! -, qui lit des extraits de « Peau noire, masques blancs », de Frantz Fanon, le révolutionnaire antillais mort en révolutionnaire algérien. Mots de feu : «Je sentis en moi des lames de couteau / Et plus violente retentit ma clameur / Eiah! Je suis nègre / Mais je n' ai pas le droit de me laisser ancrer / Non!» Refus de tout essentialisme racial : «Il n' y a pas de mission Nègre / Pas de fardeau Blanc», juste «de part et d' autre du monde des humains qui cherchent.» Qui s' étonnera dès lors que l' on entende ensuite, dite en arabe par Jean Obeid, un Libanais des Antilles, « la Chanson d' Antar », cet immense poète préislamique : «Je suis l' esclave que l' on t' a dit / Il peut vaincre mille hommes au combat.» En coda, deux poèmes d' Edouard Glissant sur les horreurs de « la Traite » et la douleur des « Iles » : «Mon noir pays, miroir brisé / Drapée de plaies, nommez-les.» On en sort le souffle coupé. « Clameurs » est un chef-d' oeuvre. Une splendeur qui transmue les douleurs de l' histoire, la mémoire des chaînes et du fouet, l' étouffement colonial, en beauté offerte au monde. Jacques Coursil sait de quoi il parle. A 15 ans, son père, «un mulâtre à petite moustache et cheveux plats» né en 1899, a fui les Antilles, «le colonialisme, l' humiliation, la honte». Il est devenu matelot sur les derniers quatremâts, puis sur les premiers steamers, «lui qui haïssait la mer, tombeau de ses ancêtres». En 1921, il entre au PCF, qu' il quittera en 1956, au moment de l' insurrection de Budapest. «Il avait des passions assez claires, se souvient son fils: le mouvement ouvrier, la lutte anticolonialiste et la poésie. C' était un grand admirateur de Césaire. Ma mère, chanteuse de musique liturgique, avait une voix d' une justesse inimaginable. Le créole? Je l' ai arraché entre deux portes, nos parents ne parlaient que le français devant nous, nous ne deviendrions pas ce qu' il appelait des «petits nègres de bistrot» Jacques Coursil sera un étudiant brillant, passionné par «les sciences - les mathématiques, la logique -, la littérature et la musique, qui sont toujours les trois piliers de ma vie». En 1958, licences en poche, il part pour l' Afrique de l' Ouest, en plein mouvement des indépendances, et débarque à Dakar, où il est, dit-il, «recueilli par la maison Senghor» ! Par quel miracle ? «Disons: par la grande famille africaine... De temps en temps, Senghor me demandait de lui lire du Paul Valéry ou du Max Jacob, à part ça, je me laisse vivre.» Il sillonne les pays voisins, rencontre Sékou Touré, Modibo Keita, et rentre à Paris en 1961. En 1965, on l' a vu, ce sera l' Amérique et le jazz. «Mais un jour de 1969, alors que je passe devant la New York Public Library, je vois une grande banderole qui annonce un «Congrès de philosophie des mathématiques». Ces deux mots accolés, mon rêve! J' entre, je paie 50 dollars, je suis ébloui.» Les études le reprennent. Elles aboutiront à deux thèses, une de lettres en 1977, et une autre de sciences en 1992. Jacques Coursil deviendra un des grand spécialistes de Ferdinand de Saussure et de la linguistique générale, écrira un livre important sur « la Fonction muette du langage », enseignant successivement la linguistique ou la littérature à l' université de Caen, en Martinique, puis aux EtatsUnis, à Cornell University et à Irvine, en Californie, jusqu' à sa retraite récente. Mais la trompette ne le quitte pas : «Jimmy Owens m' avait initié à la technique du souffle continu et quand j' ai cessé de jouer professionnellement, je me suis dit: maintenant, tu oublies tous les clichés, y compris les tiens, tout ce blindage contre l' angoisse. Quand j' ai eu tout enlevé, il ne me restait plus que le souffle continu. J' ai travaillé ça pendant vingt ans.» Ecoutez « Clameurs » : le jeu en valait la chandelle. CD : «Clameurs. Suite enchaînées», Verve/Universal. A lire : «la Fonction muette du langage», Ibis rouge. Bernard Loupias, Le Nouvel Observateur - 2216 - 26/04/2007. Manthia Diawara (Mali) Manthia Diawara appartient à cette génération de chercheurs africains formés en France mais qui font carrière en Amérique. Il y dirige le département « Africana Studies » de l' Université de New York, un département voué aussi bien aux recherches africanistes qu' au domaine africain-américain et aux cultures de la diaspora noire. Dans son livre In Search of Africa, il nous entraîne dans une sorte de voyage philosophique qui aborde pratiquement tous les thèmes intéressant les intellectuels passionnés par les cultures africaines et afroaméricaines. 7 Le livre se présente comme le journal d' un sociologue, d' un voyageur, d' un cinéaste et d' un écrivain : Manthia Diawara se promène dans le temps et dans l' espace et nous livre les réflexions d' un esprit libre de tout dogmatisme, mais aussi dépourvu du cynisme à la mode. À l' heure où l' ethnographie cherche de nouvelles formes d' écriture, il convient de saluer l' originalité de l' ouvrage, qui mêle habilement l' information et le souvenir, la quête personnelle et la critique intellectuelle, l' objectif et le subjectif (le réflexif, comme on dit aujourd' hui). L' auteur tresse ensemble plusieurs types de récits fondés sur la quête, tels que la recherche d' un ami d' enfance ou le repérage pour un documentaire sur Sékou Touré, qui lui fournissent le prétexte à une méditation sur l' héritage colonial, le racisme, l' afro-pessimisme, l' avenir du continent noir, l' exil, le consumérisme. L' auteur pratique avec brio la fausse naïveté philosophique, poussant à l' extrême les raisonnements des uns et des autres, d' une manière qui n' est pas sans rappeler, parfois, Jacques le fataliste. Il se fait le témoin lucide de la folklorisation et la tribalisation de l' Afrique par les historiens, les ethnologues, les marchands d' exotisme, les touristes et les hommes d' affaires. Partisan de la modernisation de l' Afrique, il ne se montre jamais passéiste. Il n' aime pas, d' ailleurs, donner son argent aux griots et déplore que l' Afrique cherche toujours son identité dans le passé : « Je me suis souvent demandé pourquoi nous n' avons pas placé nos traditions dans des musées et des instituts de folklore comme l' ont fait les autres nations » écrit-il. La biographie de Manthia Diawara le prédestinait à être un citoyen du monde : né au Mali, il a passé sa jeunesse en Guinée, a étudié en France, enseigne et vit aux États-Unis, a voyagé dans toute l' Afrique, parle sarakolé, malinké, bambara, français et anglais, s' intéresse aux littératures de langues française et anglaise, qu' elles soient africaines, antillaises, ou africaines-américaines. Il n' oppose pas culture savante et culture populaire ; il s' intéresse au cinéma de Sembene Ousmane ou de Spike Lee, à la musique, à la mode. En passe-muraille virtuose, il franchit allègrement les frontières géographiques, linguistiques et disciplinaires, et traite avec sensibilité et humour de son identité complexe et de son besoin de retourner en Afrique pour vérifier qu' il a toujours une existence en dehors de la vie universitaire new-yorkaise. Il s' émeut à l' écoute de Mandjou, le chant immortalisé par Salif Keita, mais voyageant en Afrique, même s' il se sent quelque peu coupable d' avoir quitté le continent, il aime se sentir câblé, regarder CNN, téléphoner à New York. Jamais Manthia Diawara n' essentialise les cultures, car pour lui, le conflit et le changement en sont des éléments constitutifs. Il note la permanence de la structure de classes en Afrique et remarque, par exemple, qu' il n' existe aucun chant de griots qui ait célébré l' émancipation des femmes, la dissolution des castes et le partage du pouvoir. D' origine sarakolé, sa famille, qui vivait à Kankan, fut expulsée de Guinée en 1964, quand le gouvernement nationalisa tous les secteurs de l' économie. Pour le jeune Manthia qui admirait Sékou Touré pour avoir rendu leur dignité aux Africains, ce fut un coup dur. Quand Sékou Touré disait dans ses discours que les jeunes étaient l' avenir de l' Afrique, il pensait qu' il était l' un d' entre eux et ne s' attendait pas à être chassé. Il fit l' école supérieure à Bamako, où ses parents s' établirent. Là, il faisait partie d' un groupe appelé les Rockers et écoutait James Brown, Wilson Pickett, Otis Redding, Ike and Tina Turner et d' autres. Son groupe était contre la guerre du Vietnam et l' apartheid mais pour le Black Power, les Black Panthers, et les Black Muslims. Ses héros noiraméricains étaient Angela Davis, Malcom X et Muhammad Ali. Manthia se faisait appeler J. B. (James Brown), et son meilleur ami, Sly. Le lecteur retiendra ses réflexions sur le désenchantement qui a suivi les indépendances africaines dont les grands héros furent Sékou Touré, Modibo Keita, Kwame Nkrumah et Patrice Lumumba, son évocation des intellectuels américains d' origine africaine comme W. E. B. Du Bois, James Baldwin, Richard Wright, Malcom X, ses emprunts à Sartre, la critique de l' africanisme pratiqué par les centres « blancs » d' études ethniques, son analyse de la génération hip hop aux États-Unis, sa brillante défense et illustration du secteur informel des économies africaines et sa redéfinition du racisme dans un monde sujet à la globalisation. Jean-Paul Colleyn, Diawara, Manthia. -- In Search of Africa. Cambridge-London, Harvard University Press, 1998, 276 p., index, bibl., Cahiers d'études africaines, 160, 2000. 8 De 17 à 18h : La création des œuvres d’art dans les sociétés actuelles dominées ou menacées. Musée du Quai Branly, Paris Le Musée du Quai Branly ou musée des arts et civilisations d' Afrique, d' Asie, d' Océanie et des Amériques (civilisations non occidentales) est situé à la place qui fut occupée par le ministère du Commerce extérieur. Projet ambitieux et novateur dans son et son esprit, il a été adopté et porté par Jacques Chirac pour laisser dans la capitale une marque culturelle forte et durable. La création d’un nouvel établissement sur l' un des derniers terrains disponibles au cœur de Paris, en bordure de Seine, est l’occasion de développer un projet original dont le concept architectural répond à des exigences d’image, d’identité, d’insertion urbaine et de fonctionnement. Les arts d’Afrique, d’Océanie, d’Asie et d’Amérique s’inscrivent dorénavant au centre du grand circuit historique et artistique de la capitale. Le Musée du Quai Branly est un établissement culturel novateur : à la fois musée, centre d’enseignement et de recherche, et espace à vivre pour les publics. Construit sur l’un des derniers terrains disponibles au cœur de Paris, le concept architectural de ce projet original est signé par Jean Nouvel. Le musée du quai Branly est aussi un centre de recherche : lieu de rencontre entre le monde universitaire et le monde du musée, il permet aux chercheurs et aux conservateurs de travailler ensemble. La Recherche au musée est placée sous le signe d’une interdisciplinarité renouvelée, associant l’anthropologie, l’archéologie, la linguistique et l’histoire, ainsi que l’histoire de l’art et l’esthétique. Une politique d’entraide et de coopération scientifique s’établit avec les pays des quatre continents d’origine des objets. Le musée du quai Branly conduit aussi des opérations de protection et de sauvetage patrimonial sur le terrain. Les arts non occidentaux ont acquis au cours du XXe siècle une place capitale dans les collections des musées : cette évolution s’est faite notamment grâce aux artistes fauves et cubistes, sous l’impulsion d’écrivains et de critiques, d’Apollinaire à Malraux, et dans le sillage des travaux de grands anthropologues comme Claude Lévi-Strauss. L’idée d’ouvrir, à Paris en 2006, un musée entièrement consacré aux arts d’Afrique, d’Asie, d’Océanie et d’Amérique matérialise une belle ambition : permettre la diversité des regards sur les objets, de l’ethnologie à l’histoire de l’art, et reconnaître officiellement la place qu’occupent les civilisations et le patrimoine de peuples parfois tenus à l’écart de la culture actuelle de la planète. Les intervenants Président de séance : Hélène Lassalle (France) Apolline Kohen (Australie) Apolline Kohen is currently Arts Director at Maningrida Arts & Culture (MAC), and is responsible for its exhibition program and daily operations of the arts centre. After completing her studies in art history at the Ecole du Louvre (Paris, France), she has worked at the National Museum of Australia (Canberra). Since working at MAC, She has initiated several international projects for MAC artists including the exhibition ‘In the heart of Arnhem Land: Myth and the making of Aboriginal art’, Musée de l’Hotel-Dieu, Mantes-La-Jolie, France (JuneOctober 2001), the cultural exchange ‘Crossings’ between indigenous artists from Maningrida and French artists (2001 and 2003) and the first exhibition of Aboriginal art in the Middle East in Manama (2006). She has worked on the exhibition ‘Crossing Country: the alchemy of Western Arnhem Land’ presented at the AGNSW from September to December 2004, and John Mawurndjul Journey through time in Northern Australia presented at the Musee Jean Tinguely in Basel, Switzerland from September 2005 to January 2006. In 2006, She has cocurated with Jon Altman the exhibition ‘Mumeka to Milmilngkan: innovation in Kurulk art’ for the Drill Hall Gallery (Canberra).She puts together an average of 25 commercial exhibitions per year for Maningrida Arts & Culture. Maningrida Arts & Culture 9 Maningrida Arts & Culture (MAC), formally established in 1973, is one of the oldest Aboriginal Arts Centre in Australia. Based in Maningrida community, MAC is currently servicing more than 700 artists from Maningrida and its surrounding 34 outstations, covering an area of more than 10,000 square kilometers. MAC has developed an enviable reputation in the fine arts market for high quality product with comprehensive cultural and biographical documentation. MAC currently organizes more than 20 commercial exhibitions per year to promote its artists. This has proven successful to provide a career path for artists and raise their profile at a national and international level. Additionally the arts centre engages in cultural maintenance activities including the production of dictionaries, music recording, preservation of the archives, supporting researchers and students, responding to the community’s request in respect of Cultural maintenance. MAC also maintains the Djomi Museum, Maningrida’s keeping place. Bark painting, wooden and fibre sculpture, natural fibre items, since the 1970s prints, and more recently works in bronze and aluminium are created by the artists of MAC. The art of Maningrida is heterogeneous, dynamic and innovative, reflecting the diversity of languages and cultures present in the region. Many artists from MAC have won prestigious national prizes over the years such as the bark painting prize at NATSIAA in 1999, 2000, 2001, 2002, 2004 and 2006 and the Wandjuk Marika Memorial Three-Dimensional Award at NATSIAA in 1996, 1997 and 2004. In 2003, John Mawurndjul was the first Indigenous artist to be awarded the prestigious Clemenger Contemporay Art Prize held at the National Gallery of Victoria. Other recent achievements include the participation of John Mawurndjul in the major public art commission for the Musée du Quai Branly, Paris, France. In 2004, MAC opened a retail outlet in Darwin which focuses on affordable quality artworks from the Maningrida region. Located on 32 Mitchell street in Darwin CBD, MAC Darwin has established itself as one of the best galleries in Darwin. For more information visit MAC website: www.maningrida.com Or email staff on [email protected] Patrick Chamoiseau (Martinique) Après des études en métropole, inspiré par les travaux d' Édouard Glissant, Patrick Chamoiseau rentre en Martinique et s' intéresse de près à la culture créole. Il publie son premier roman en 1986. Il obtient la consécration en 1992 en gagnant le prix Goncourt pour son roman Texaco, une oeuvre vaste présentant la vie de Martiniquais sur trois générations. Son œuvre dépeint les traits de la culture populaire martiniquaise, celle des petites gens et de leurs combats. Chronique des Sept misères évoque le triste destin des djobeurs, hommes à tout faire sur les marchés de Fort-deFrance, dont la présence se fit de plus en plus rare avec la perte d' influence de ces mêmes marchés. Texaco narre la vie dans un bidonville des hauteurs de Fort-de-France et du combat pour la sauvegarde de certains modes de vie authentiquement créoles. Cherchant à restituer les saveurs et les douleurs de l' existence caribéenne, l' auteur préfère cependant l' évocation du passé au détriment d' une trame se déroulant à une époque contemporaine. Son autre démarche réside dans le travail d' écriture. Selon Chamoiseau, la culture antillaise s' est créée sur la base de l' oralité. Ainsi, toute son œuvre est tournée vers la recherche d' une traduction écrite de l' oralité et d' une vraie réflexion sur cette écriture (cf. Ecrire en pays dominé). Il participe également à la création du manifeste de la créolité. Ce courant aura un très grand retentissement, d' abord dans les milieux littéraires antillais (on peut évoquer ici le relatif ralliement d' auteurs tels que le Guadeloupéen Ernest Pépin, ou encore l' intérêt que porte l' Haïtien René Depestre, pour le courant). Par ailleurs, Chamoiseau prête son talent au cinéma en écrivant les scénarios de l'Exil du roi Behanzin (1994), Passage du milieu (2000) et Biguine (2004) (tous trois réalisés par Guy Deslauriers). En 2007 il écrit le scénario d' un nouveau film qui retrace la vie du journaliste André Aliker (qui fut assassiné alors qu' il s' apprêtait à dévoiler une affaire compromettante entre békés). Ami d' Édouard Glissant, il cherche à développer avec celui-ci le concept de mondialité, en vue de traduire, sur le point de vue politique et poétique, une nouvelle conception du monde qui serait fondée sur l' ouverture des cultures, la protection des imaginaires des peuples, lesquels disparaissent lentement sous l' action de l' uniformisation du monde provoqué par la mondialisation. Bibliographie Manman Dlo contre la fée Carabosse, théâtre, 1982 Chronique des sept misères, roman, 1986 Solibo magnifique, roman, 1988 Éloge de la créolité, essai, 1989 (avec Jean Bernabé et Raphaël Confiant) Une Enfance créole 1, Antan d'enfance, autobiographie, 1993, Prix Carbet Texaco, roman, 1992, Prix Goncourt Martinique, essai, 1994 (avec V. Renaudeau) Guyane : Traces-Mémoires du bagne, essai, 1994 Une enfance créole 2, Chemin d'école, autobiographie, 1994 Écrire en pays dominé, essai, 1997 L'Esclave vieil homme et le molosse, conte, 1997 Elmire des sept bonheurs : confidences d'un vieux travailleur de la distillerie Saint-Etienne, essai, 1998 10 Biblique des derniers gestes, roman, 2002, Prix Spécial du Jury RFO À bout d'enfance, roman, 2005 Abdelwahab Meddeb (Tunisie) Abdelwahab Meddeb, Ecrivain, poète, enseigne la littérature comparée (Europe/Islam) à l’université Paris X (Nanterre), directeur de la revue internationale et transdisciplinaire Dédale (éd. Maisonneuve & Larose). A publié une vingtaine de livres dont le recueil de poèmes Matière des oiseaux (Fata Morgana, 2002, prix Max Jacob), le roman Phantasia (Points-Seuil, 2003), les essais La Maladie de l’islam (Seuil, 2002, prix François Mauriac), L’exil occidental (Albin Michel 2005), Contre-prêches, (Seuil, 2006, prix international de francophonie Benjamin Fondane), La Conférence de Ratisbonne, enjeux et controverses, coauteurs Jean Bollack & Christian Jambet (Bayard, 2007). Son oeuvre est traduite dans une quinzaine de langues. Produit l’émission hebdomadaire « Cultures d’Islam » sur France-Culture/Radio-France. Fut le curator de l’exposition West by East (CCCB, Barcelone, 2005). 11 L’INSTITUT DU TOUT-MONDE L’Institut du Tout-Monde vient d’être crée à l’initiative d’Edouard Glissant et avec le soutien du Conseil Régional de l’île de France et du Ministère de l’Outre-Mer. Il se propose de faire avancer la connaissance des phénomènes et processus de créolisation, et de contribuer à diffuser l’extraordinaire diversité des imaginaires des peuples, que ces imaginaires expriment à travers la multiplicité des langues, la pluralité des expressions artistiques et l’inattendu des modes de vie. L’Institut du Tout-Monde est à la fois un site d’études et de recherches, un espace d’invention et de formation, un lieu de rencontres, et un espace dédié aux mémoires des peuples et des lieux du monde. L’objectif poursuivi par Edouard Glissant est la constitution d’un vaste réseau culturel à la fois francilien, interrégional, en très étroite connexion avec les régions de l’Outre-Mer, et international. Ce réseau sera constitué progressivement à partir de structures existantes - Chapelle du verbe incarné, Compagnie du Tout-Monde, Association Tout-Monde, Prix Carbet (Guadeloupe), Institut du Monde Caribéen (Martinique), Maison de l’Amérique latine (Paris) et de projets en cours (Maison du Tout-Monde, théâtre du Tout-Monde) auxquels des structures et des projets nouveaux (encyclopédie, séminaire, archives) donneront toute sa signification et son ampleur. Dans une deuxième phase, l’ensemble labellisé Tout-Monde sera mis en place avec ses structures nouvelles, la Maison du Tout-Monde, le théâtre du Tout-Monde, le M2A2 (Musée Martiniquais des Arts des Amériques) et ses projets, encyclopédie historique et comparée des Arts des Amériques, Site Internet du Tout-Monde, Centre d’archives de l’Institut du ToutMonde, revue, etc. 217, boulevard Saint-Germain 75007 Paris Tél : 01 45 44 44 54 – Fax : 01 45 44 44 53 [email protected] www.tout-monde.com 12