dossier de presse - Institut du Tout

Transcription

dossier de presse - Institut du Tout
L’INSTITUT DU TOUT-MONDE
www.tout-monde.com
a l’honneur de vous inviter
le Mercredi 30 mai 2007 de 14H30 à 18H au :
Colloque international en trois Plateaux : Fort-de-France, New York, Paris,
reliés par visioconférence sur les trois sites.
Les chemins du tout-monde
Au Musée du Quai Branly
37 Quai Branly, portail Debilly, 75007 Paris.
Le Colloque étudiera ou illustrera trois aspects des réalités contemporaines, vues sous l'
angle des poétiques ou
des analytiques de la mondialité.
Fort-de-France, à la Bibliothèque Schoelcher (de 9 heures à 12 heures) :
L'apparition des langues créoles dans les divers contextes coloniaux.
Ouverture du Colloque, par Joseph Polius, Secrétaire général de l'
ITM.
De 9 à 10 heures : exposés de Fort-de-France.
De 10 à 12 heures, écoute des exposés de New York et de Paris.
Avec Diana Ramassamy-Collot (Martinique), Monchoachi (Martinique), Paulette Jno-Baptiste (Guadeloupe)
Président de séance : Hector Elisabeth (Martinique).
New York, au Musée Schomburg (de 9 heures à 12 heures) :
La traversée de l'Océan.
De 1O à 11 heures : exposés de new York.
De 9 à 10 heures et de 11 à 12 heures : écoute de Fort-de-France et de Paris.
Avec Jayne Cortez (Etats-Unis), Jacques Coursil (Martinique), Manthia Diawara (Mali).
Président de séance : Michael Dash (Trinidad).
Paris, au Musée du Quai Branly : (de 14h30 à 18 heures.)
La création des œuvres d'art dans les sociétés actuelles dominées ou menacées.
De 15 à 17 heures : écoute des exposés de Fort-de-France et de New York.
De 17 à 18 heures : exposés de Paris.
Avec Apolline Kohen (Australie), Patrick Chamoiseau (Martinique), Abdelwahab Meddeb (Tunisie).
Présidente de séance : Hélène Lassalle (France).
Conclusion générale : Edouard Glissant, Musée du Quai Branly.
Entrée libre, réservation dans la limite des places disponibles :
[email protected]
217 boulevard Saint Germain, 75007 Paris
Tél : 01 45 44 44 54 / Fax : 01 45 44 44 53
CONSEIL GENERAL DE LA MARTINIQUE
De 9h à 10h : L’apparition des langues créoles dans les divers contextes coloniaux
Bibliothèques Schoelcher, Fort-de-France, Martinique.
La bibliothèque Schoelcher fut édifiée pour la première fois dans le jardin des Tuileries à
Paris en 1887 pour être présentée au public parisien. Sa construction est donc antérieure à
celle de la tour Eiffel et au Grand Palais, qui date de 1900.Contrairement à une légende tenace
elle n’a jamais été une livraison prévue pour
l’exposition universelle de 1899, bien que son concepteur, l’architecte Pierre Henri Picq se vit
confier lors de l’exposition universelle de 1878, l’édification de la maison égyptienne et, lors
de l’exposition universelle de 1899, le fameux pavillon du Chili.
Après son exposition au jardin des Tuileries l’édifice fut démonté pièce par pièce et expédié à
la Martinique où il fut remonté à l’emplacement de l’ancien hôtel du Petit Gouvernement au
coeur de Fort-de-France.
La bibliothèque Schoelcher est visible aujourd'
hui rue de la liberté à Fort-de-France en face de
la "savane " nom qui est resté au grand jardin public qui s’étale sur plusieurs hectares entre la
rade de Fort-de-France, la rue de la liberté et le fort Saint Louis.
Bâtiment à l’architecture étonnante, mélange de style romanobyzantin, néocolonial et
baroque,la bibliothèque ne laisse quiconque indifférent et mérite le détour.
La bibliothèque Schoelcher, incontestablement l'
un des plus beaux bâtiments de la ville de
Fort-de-France, voire de l'île, inscrit depuis 1973 à l'inventaire des monuments historiques,
fierté des martiniquais, est née dans la douleur.
Catastrophes de toutes sortes : incendie en 1890, violent cyclone en 189l, procès interminable
avec le constructeur, la maison Moreau, suspensions de chantier pour diverses raisons, litiges
divers et variés semblent s'
opposera la construction de l'
édifice qui mettra dix ans pour sortir
de terre.
Les intervenants
Président de séance : Hector Elisabeth (Martinique)
Paulette Jno-Baptiste (Guadeloupe)
Complètement investie dans le système scolaire guadeloupéen depuis les années 1970, elle est à l’initiative d’un
dispositif d’enseignement bilingue créole-français, point de départ de son engagement dans la recherche sur les
langues créoles en Caraïbe.
en 1995, elle soutient une thèse de doctorat en Anthropologie de l’Education à l’Université des Antilles et de la
Guyane, La question du créole à l’école en Guadeloupe : historique et représentations actuelles d’une langue et
d’une culture. Ce travail a pour ambition de cerner à la fois le statut du créole aux Antilles et sa répercussion
dans le champ socio-pédagogique, en vue de dégager du même coup ses enjeux sur le plan scolaire en tant
qu’objet et langue d’enseignement et pilier de la culture et de l’identité individuelle et collective.
Elle est membre du Centre d'
Etudes et de Recherches Caraibéennes (CERC, EA 927), depuis 1996, où il lui
revient actuellement la direction du Département d’Anthropologie.
Chargée de mission académique pour la Maîtrise des langages depuis 1999, elle est personne ressource en
Langue et culture régionales créoles. Responsable de l’Axe 2 de ladite mission : « Prendre en compte et valoriser
la langue et la culture maternelles de l’élève », elle privilégie la production d’outils didactiques et pédagogiques
pour répondre aux attentes de la population scolaire. Sous sa direction sont publiés Les cahiers créoles du
patrimoine de la Caraïbe/Pawol maké asi mès é labitid an péyi karayib.
De 1999 à 2006, il lui est confié un module de formation « Enseigner en milieu créolophone », à l’Institut
universitaire des formations des maîtres (IUFM) de Guadeloupe.
Elle est Membre de la délégation guadeloupéenne au Ministère de l’Education à Paris pour la création du
CAPES- Créole (3 avril 2001). En 2004, elle fonde le pôle « Cultures et Langages » du Centre de recherches et
de Ressources en Education et Formation (CRREF) de l’IUFM.
Elle obtient en 2007 sa qualification aux fonctions de maître de conférences en langues et cultures régionales.
Elle a participé à plusieurs colloques et séminaires régionaux et internationaux sur les langues créoles dans la
Caraïbe
Madame Paulette DURIZOT JNO-BAPTISTE, à travers ses travaux de recherches et publications, embrasse
l’ensemble des cultures et identités de la Caraïbe dans leur dynamique propre.
Principaux travaux et publications
2007 : S.dir. Paulette Durizot Jno-Baptiste et Alain Yacou Les catastrophes naturelles dans la Caraïbe
Représentations culturelles et prévention sociale, Paris : Editions Karthala- CERC
2
S.dir. Paulette DURIZOT JNO-BAPTISTE, Les cahiers créoles du patrimoine de la Caraïbe Pawòlmaké asi
mès é labitid an péyi karayib, « Jaden kréyol/Le jardin créole » Collection Langues et Cultures Régionales,
Guadeloupe : CRDP, n°4, (sous presse).
2006 : S.dir. Paulette DURIZOT JNO-BAPTISTE, Les cahiers créoles du patrimoine de la Caraïbe Pawòlmaké
asi mès é labitid an péyi karayib, « Les catastrophes naturelles/Boulvès laliwonnaj, Collection Langues et
Cultures Régionales, Guadeloupe : CRDP, n°3, 2006, 118 p.
2005 : « De la représentation des cultures à la gestion des langues dans la didactique du français en milieu
scolaire guadeloupéen », in Réunion régionale de réflexion et de concertation des pays francophones de la
Caraïbe, Sainte-Lucie 22-24 juin 2004, Agence intergouvernementale de la francophonie, Direction de
l’éducation et de la formation technique et professionnelle, février 2005, pp. 45-52.
2004 : « En contexte bilingue, faut-il faire fonctionner la langue du dysfonctionnement social en situation
d’apprentissage » In Colette Feuillard Edts., XXVIème Colloque International de Linguistique Fonctionnelle,
CREOLES Langages et politiques linguistiques, Actes du XXIème colloque internationale de linguistique
fonctionnelle, 30 septembre – 07 octobre 2002, Université René Descartes, avec le concours du Conseil régional
de la Guadeloupe, Gosier, Guadeloupe, Peter Lang, S. A, Berne : Editions scientifiques européennes, 2004, pp.
101-107.
2003 : S.dir. Paulette DURIZOT JNO-BAPTISTE, Les cahiers créoles du patrimoine de la Caraïbe Pawòlmaké
asi mès é labitid an péyi karayib, « La littérature caribéenne/Liyannaj épi makè karayib », Collection Langues et
Cultures Régionales, Guadeloupe : CRDP, n°2, 2003, 94 p.
« L’Ecole en Guadeloupe : état des lieux », in S.dir Frédéric TUPIN, Univers créoles 3, Ecole et Education,
Anthropos, Ed. Economica, Paris, 2003, pp : 25-42
2002 : S.dir. Paulette DURIZOT JNO-BAPTISTE, Les cahiers créoles du patrimoine de la Caraïbe Pawòlmaké
asi mès é labitid an péyi karayib, « La Solidarité/Lawonn wouvè, Collection Langues et Cultures Régionales,
Guadeloupe : CRDP, n°1, 2002, 94 p.
2001 : Cultures et stratégies identitaires dans la Caraïbe, Paris : L’Harmattan, Paris, 2001, 455 p.
Rapport destiné au Rectorat de la Guadeloupe : Etat des pratiques de la langue et de la culture créoles :
recensement des travaux de recherche-action, questionnaires d’enquêtes, monographies, thèses, 2001, 50 pages.
2000 : Préface de Laplibel anba labay et autres contes, Pointe-à-Pitre (Guadeloupe) : Editions Jasor, 2000, 150p.
1996 : La question du créole à l’école en Guadeloupe : quelle dynamique ? Paris : L’Harmattan, 1996, 340 p.
Sous la Dir. Alain Yacou, « L’évolution de la question du créole à l’école en Guadeloupe », in Créoles de la
Caraïbe, Colloque pluridisciplinaire « Hommage à Guy Hazaël-Massieux ». Baie-Mahault (Guadeloupe) 27
mars 1995, Paris : Karthala-CERC, Paris,1996, pp. 71-77
1991 : « La représentation du concept de langue : yo ka jis fè matématik en kréyol = on peut même enseigner les
mathématiques en créole », in Etudes guadeloupéennes. Pointe-à-Pitre, février 1991, pp : 133-154.
Monchoachi (Martinique)
Des consonnes énigmatiques pour nommer ce poète, dont le livre de chevet pourrait bien être Éloge de l'ombre
de Tanizaki... Donc pas question de chercher à lever le voile. Plusieurs voies peuvent néanmoins être empruntées
pour qui en veut savoir plus que ce que donne l'
œuvre, à profusion. Un rebelle qui résista à l'
asservissement des
Blancs serait l'
éponyme de Monchoachi (?), une rue de la ville de Rivière Pilote, en Martinique, porte le nom de
ce marron. Monchoachi peut aussi avoir quelque lien avec « semer » puisqu'
en langue caraïbe, il signifie
« maïs ». Enfin, Monchoachi pourrait aussi bien désigner « celui qui se réfugia dans la montagne » à la manière
d'
un célèbre mythe indien.
S'
agissant de l'
œuvre, exigence et résistance à toutes formes d'
asservissement aboutissent à une langue poétique
d'
une rare éloquence qui exige du lecteur d'
être en situation d'
accueillir et de recueillir des paroles qui disent bien
plus que les mots ne sont accoutumés à dire. Dans un monde vide de sens mais encombré d'
objets et d'
images
veules, l'
œuvre de Monchoachi, conformément à ce qu'
on attend d'
une vraie parole poétique, devient une source
jaillissante où s'
abreuver, et aussi une lumière obscurcissant le monde réel pour révéler l'
ailleurs, présent ici
même.
La poésie de Monchoachi, qu'
elle soit en langue créole, ou en langue française, se nourrit fortement du rapport
au monde qu'
instaure la parole créole. Dans le monde moderne (une tyrannie qui porte le doux nom de Liberté)
où le Pacte du progrès a été scellé par une succession d'
asservissements : asservissement du corps à l'
esprit, de la
pensée à la raison, de l'
art à la technique et cetera, Monchoachi trouve dans la langue créole notamment par la
forte prééminence accordée au corps, une vitalité, une richesse qui instaurent la langue comme lieu de résistance.
Mireille Jean-Gilles pour http://www.lehman.cuny.edu/ile.en.ile/
Oeuvres principales:
Poésie en langue créole
Disidans. Paris: Djok, 1976.
Kompè Lawouzé. Paris: Grifantè, 1978.
Bèl Bèl Zobel. Paris: Grifantè, 1979.
Poésie bilingue (créole / français)
Mantèg. Paris: Gallimard (Cahier de poésie), 1980.
Nostrom. Paris: Éditions caribéennes, 1982.
Poésie en langue française
3
Nuit gagée, suivi de Quelle langue parle le poète? Paris: L'
Harmattan, 1992.
La Case où se tient la lune. Bordeaux: William Blake & Co. Edit, 2002.
L'Espère-geste. Sens: Obsidiane, 2002.
Paris – Caraïbe: le voyage des sens. Photographies de David Damoison. Poésies de Monchoachi. Paris: SéguierAtlantica, 2002.
« La danse au lieu vide ». Nul n'est une île: Solidarité Haïti. Sous la direction de Stanley Péan et Rodney SaintÉloi. Montréal: Mémoire d'
encrier, 2004: 149-153.
Traductions en créole
Jé-a bout (Fin de partie, par Samuel Beckett); tounen kréyòl: Monchoachi. Paris: New Legend, 2002.
La ka èspéré Godot (En attendant Godot, par Samuel Beckett); tounen kréyòl: Monchoachi. Paris: New Legend,
2002.
Prix et Distinctions littéraires
2003 : Prix Max Jacob, pour L'Espère-geste.
2003 : Prix Carbet de la Caraïbe, pour L'Espère-geste.
Diana Ramassany-Collot (Martinique)
Membre du Centre de Recherche Interdisciplinaire en Lettres, Langues, Art et Sciences - Humaines (Université
des Antilles et de la Guyane) et du Centre de Recherche Latino-Américain/Archivos.
Janvier 1998 : Bref regard antillais sur la presse française, communication présentée à l’occasion du 4ème
séminaire Franco-Mozambicain, Repenser la communication interculturelle, à la Maison des Sciences de
l’Homme et de la Société, Université de Poitiers.
Mars 1999 : Qui peut le plus peut le moins, traduction d'
un conte en vers du poète brésilien , Reynaldo Valinho
Alvarez. Présentation et lecture au Centre Culturel de Gençay.
Septembre 1999 : Le conte ou l’ Art du détour, communication présentée, Faculté des Sciences Sociales,
Martinique.
Mars 2000 : L'Amérique des Plantations - La casa grande brésilienne - communication présentée au séminaire
Gilberto Freyre à la Maison des Sciences de l'
Homme et de la Société, Université de Poitiers.
Mars 2000 : Les Châtiments des esclaves en Guadeloupe, Exposition organisée lors du colloque Franco-Brésilien
Gilberto Freyre, Université de Poitiers.
Juin 2000 : Créole, culture, oralité aux Antilles, communication présentée à la Faculté des Sciences Sociales de
Cuba dans le cadre de la Conférence Internationale des langues et Cultures de la Caraïbe, Université Oriente,
Cuba.
Mars 2001 : Raconter les contes dans la Caraïbe, deux conférences données à la Maison du Peuple de Poitiers
sous l'
égide de l'
Université Inter-Ages.
Mars 2001 : Participation au projet de colloque Témoignage (inter université, Caen, Poitiers, Toulouse) organisé
par la Maison de Recherche des Sciences de l'
Homme et de la Société de l'
Université de Caen.
Juillet 2001 : Oral literature in the French West Indies , communication donnée lors de la Vllème conférence
internationale, Caribean Critical Culture, organisé par la l'
Institut d'
Anthropologie de l'
Université de Vienne,
Autriche.
Juillet 2001 : The process of creolization seen through oral literature, présentation vidéo des contes créoles de
Benzo, lors de la conférence internationale, Caribean Critical Culture, organisé par la l'
Institut d'
Anthropologie
de l'
Université de Vienne, Autriche.
Août 200l : Telling tales in the French West Indies, Communication présentée au colloque international,
Storytelling in America, organisé par l'
Université de Brock, Ontario, Canada.
Septembre 2001 : Présentation de la communication, La littérature orale aux Antilles françaises - transmission
et conservation - le cas de l'archipel guadeloupéen, pour Les journées de géographie tropicale 13 au 15
septembre 2001, Patrimoines et développement dans les pays tropicaux, organisé par le Comité National de
Géographie, l'
Université de la Rochelle, le laboratoire Sociétés Environnement Activités des Mondes Anciens et
Nouveaux, la M.S.H.S. de la Rochelle, Région Poitou-Charentes (programme Com'
Sciences).
Janvier 2002 : L'art de se parer dans le système colonial -vers une construction de l'identité. Communication
affichée pour le colloque international Identité(s) du 23-24-25 janvier 2002. Maison des Sciences de l'
Homme et
de la Société -Université de Poitiers. Programme Com-Sciences (Région Poitou-Charentes).
Janvier 2002 : Les enjeux de l'identité créole. Communication orale donnée lors du colloque international
Identité(s) organisé par la Maison des sciences de l'
Homme et de la Société (programme Com'
Sciences - Région
Poitou-Charentes du 23-24-25 janvier 2002
Décembre 2003 : Organisation du kabar pour la Créolité. Rencontres culturelles qui se sont déroulées du 19 au
23 décembre 2003 à la Médiathèque Caraïbe Bettino Lara, Basse-Terre Guadeloupe.
Juin 2005 : Le conteur créole contemporain : de l’anonymat aux feux des projecteurs. Communication donnée
lors de la conférence international Storytelling and Cultural Identity,27-29 juin 2005 à Terceira Açores
Publications
2001. Benzo raconte: Lavi lontan pa bò kaz an mwen / Ma campagne d'Autrefois, Morceaux de vie choisis et
recueillis par Benzo, Diana Ramassamy et Serge Colot, Guadeloupe : Ibis Rouge.
2001. Guide de la veillée mortuaire en Guadeloupe, Collection Guide du
CAPES Créole, Presses Universitaires Créoles, Conseil Régional de la
Martinique : Ibis Rouge.
4
2003. Créole, Culture et Oralité aux Antilles Françaises, in Irene Blayer, Anderson Mark (dir), Latin American
Narratives and Cultural Identity, vol 7, New-York : Peter Lang,.
2005. Le conteur guadeloupéen : existence et résistance dans un contexte contemporain, in Pascal SAFFACHE
(dir), Études caribéennes, n°2, Paris : Publibook,
Pratiques contemporaines du conte créole : de l’anonymat au feu des projecteurs in Irene BLAYER (dir),
Anderson Mark (dir), Latin American Narratives and Cultural Identity, vol 8, New-York : Peter Lang, (à
paraître).
5
De 10h à 11h : La traversée de l’Océan
The Schomburg Center for Research in Black Culture, Harlem, New York
The Schomburg Center is one of the world'
s leading research facilities devoted to the
preservation of materials on the global African and African diasporan experiences. A focal
point of Harlem'
s cultural life, the Center also functions as the national research library in the
field, providing free access to its wide-ranging noncirculating collections. It also sponsors
programs and events that illuminate and illustrate the richness of black history and culture.
The Schomburg Center'
s collections first won international acclaim in 1926 when the personal
collection of the distinguished black scholar and bibliophile Arturo Alfonso Schomburg was
added to the Division of Negro Literature, History and Prints of the 135th Street Branch of
The New York Public Library.
Schomburg subsequently served as curator of the division from 1932 until his death in 1938.
The division was renamed in his honor in 1940, and in 1972 it was designated as one of the
Research Libraries of The New York Public Library.
Les intervenants
Président de séance : Michael Dash (Trinidad)
Jayne Cortez (Etats-Unis)
Jayne Cortez est née Arizona, a grandi à Los Angeles, et vit actuellement New York. Elle est l’auteure d’une
dizaine de recueil de poèmes et a enregistré neuf disques poétiques et musicaux. Sa poésie est reconnue pour ses
implications politiques et dynamiques dans le lyrisme et le son.
Jayne Cortez a présenté son travail et ses idées dans les universités, musées et festivals dont : le Museum of
Modern Art, New York, UNESCO, Paris, le Berlin Jazz Festival, Allemagne, I1 Perfil da Literatura, São Paulo,
Brésil, Fourth World Congress on Women, Beijing, Chine, l’Arts Alive International Festival, Johannesburg,
South Africa, Banlieues Bleues, France, Tampere Happening, Finlande et la New York University. Ses poèmes
ont été traduits dans plusieurs langues, et largement publiés dans les anthologies, journaux, et magazines dont :
Post Modern American Poetry, Daughters of Africa, Poems for the Millennium, The Jazz Poetry Anthology,
Surrealist Women, Sulfur, Black Scholar, Presence Africaine and Mother Jones. Elle a reçu de nombreux prix :
Arts International, New York Foundation on the Arts, the National Endowment for the Arts, the International
African Festival Award, the Langston Hughes Award, and the American Book Award.
Jayne Cortez fait une apparition dans le film canadien Poetry in Motion et dans Nelson Mandela is Coming
produit par Globalvision. Egalement à l’écran dans le film Women In Jazz Ses livres les plus récents sont
Somewhere in Advance of Nowhere et bientôt Jazz Fan Looks Back.
Ses derniers disques enregistrés avec son groupe The Firespitters sont Taking The Blues Back Home et le Find
your own voice," produits par Harmolodic /Verve.
Elle est la présidente active de l’Organization of Women Writers of Africa et coordinatrice du Yari Yari
International Conference of Women Writers of African Descent, NYU.
Jacques Coursil (Martinique)
La course folle de Jacques Coursil
Jazzman, linguiste, prof de lettres...
Dans les années 1960, cet Antillais joue avec la fine fleur du free jazz new-yorkais et puis s'
éclipse. Après une
vie d'
universitaire, le revoilà avec un disque bouleversant. En 1965, Jacques Coursil est prof de lettres à Paris. Il
s'
ennuie ferme, même s'
il lit avec passion Barthes, Foucault, Genette et Lacan : «On assistait à une vraie
révolution littéraire avec l'
effondrement de la critique marxiste la plus rigide. Mais Malcolm X venait d'
être
assassiné, j'
écoutais «Free Jazz» d'
Ornette Coleman, et je me suis dit: c'
est là-bas que ça se passe. Je pars à New
York avec deux trompettes, une petite valise, un petit costume et des bouquins. Au bout de deux jours, je n'
ai
plus un rond. Je m'
assieds sur un banc et j'
attends que ça se passe.» Un type l'
aborde, il est trompettiste,
visiblement junkie, et n'
a plus d'
instrument. Jacques Coursil lui en prête un, et l'
accompagne : «Le gars jouait
dans le big band de Maynard Ferguson!» Qui invite Coursil à venir s'
asseoir dans la section de trompettes. «En
deux jours, j'
étais dans le milieu du jazz! Ça allait durer dix ans. Je rencontre mes frères en free jazz, Rashied
Ali, Marion Brown, Albert Ayler, Frank Wright et Sunny Murray, avec qui j'
enregistre pour ESP.» Bientôt,
Jacques Coursil étudie avec Noel Da Costa, un grand compositeur noir, avec qui il jouera du Berio et du Nono
tandis que Bill Dixon, grand trompettiste d'
avant-garde, lui transmet les secrets de son art ésotérique. Et en 1968,
il monte un groupe avec lequel il débarque à Paris un an plus tard. C'
est au Centre culturel américain du
boulevard Raspail, camp de base parisien de la révolution du free jazz, qu'
on apercevra Jacques Coursil pour la
dernière fois en 1969. Quelle année ! L'
Art Ensemble of Chicago, Anthony Braxton et sa bande viennent de
s'
installer à Paris. Les disques BYG-Actuel enregistrent à tour de bras des dizaines de musiciens américains en
6
route pour le Festival panafricain d'
Alger, d'
Archie Shepp à Dave Burrell et tant d'
autres. Coursil, lui, met en
boîte deux albums, « Way Ahead » (BYG) et « Black Suite » (BYG-Actuel) et repart aux Etats-Unis. Et puis,
plus rien. Silence total.
Et voici qu'
un jour de 2005 on tombe en arrêt devant un CD de Jacques Coursil, sur Tzadik, le label de John
Zorn. On n'
en croit pas nos yeux. On ne va pas en croire nos oreilles. Dans « Minimal Brass », enregistré en
solo, sa trompette démultipliée à l'
infini par les techniques combinées du re-recording et du souffle continu
s'
évapore en choeurs célestes, en spirales ouatées, fascinante musique des sphères. Plus rien à voir avec le free
années 1960.
Au même moment, Daniel Richard, le patron d'
Universal Jazz/France, qui envisage une réédition de « Black
Suite », contacte Jacques Coursil. Un sac de noeuds juridiques la rendra impossible. Pas grave : Jacques Coursil
a des projets plein la tête. Daniel Richard est preneur. Le trompettiste part pour Fort-de-France et entre en studio.
Et voici « Clameurs. Suites enchaînées ». Dès les premières mesures, on est pétrifié. Prologue. Sur un bourdon
électronique (Jeff Baillard), une trompette s'
avance. Son de feutre, coups de langue languides. Solitude. Douleur
secrète. On en saura vite le nom. Vient alors la première de ces « Suites enchaînées ». Roulements des tambours
de Mino Cinelu, contrebasse d'
Alex Bernard. Surgit alors la voix de Joby Bernabé, le grand diseur des Antilles
(le conteur du film « Rue Cases-Nègres », c'
était lui), qui de sa voix d'
abysses distille « Wélélé nou », un texte de
Monchoachi, grand poète méconnu de la Martinique. Découpe sèche des mots, voix-machette qui avance sans
ciller dans ces frondaisons de créoles caribéens mêlés. «La parole sur nos lèvres comme un ressentiment / Point
ne serai encore le conteur de vos contes.» Frissons toujours, avec Coursil lui-même - admirable voix de nuit
profonde ! -, qui lit des extraits de « Peau noire, masques blancs », de Frantz Fanon, le révolutionnaire antillais
mort en révolutionnaire algérien. Mots de feu : «Je sentis en moi des lames de couteau / Et plus violente retentit
ma clameur / Eiah! Je suis nègre / Mais je n'
ai pas le droit de me laisser ancrer / Non!» Refus de tout
essentialisme racial : «Il n'
y a pas de mission Nègre / Pas de fardeau Blanc», juste «de part et d'
autre du monde
des humains qui cherchent.» Qui s'
étonnera dès lors que l'
on entende ensuite, dite en arabe par Jean Obeid, un
Libanais des Antilles, « la Chanson d'
Antar », cet immense poète préislamique : «Je suis l'
esclave que l'
on t'
a dit
/ Il peut vaincre mille hommes au combat.» En coda, deux poèmes d'
Edouard Glissant sur les horreurs de « la
Traite » et la douleur des « Iles » : «Mon noir pays, miroir brisé / Drapée de plaies, nommez-les.» On en sort le
souffle coupé. « Clameurs » est un chef-d'
oeuvre. Une splendeur qui transmue les douleurs de l'
histoire, la
mémoire des chaînes et du fouet, l'
étouffement colonial, en beauté offerte au monde.
Jacques Coursil sait de quoi il parle. A 15 ans, son père, «un mulâtre à petite moustache et cheveux plats» né en
1899, a fui les Antilles, «le colonialisme, l'
humiliation, la honte». Il est devenu matelot sur les derniers quatremâts, puis sur les premiers steamers, «lui qui haïssait la mer, tombeau de ses ancêtres». En 1921, il entre au PCF,
qu'
il quittera en 1956, au moment de l'
insurrection de Budapest. «Il avait des passions assez claires, se souvient
son fils: le mouvement ouvrier, la lutte anticolonialiste et la poésie. C'
était un grand admirateur de Césaire. Ma
mère, chanteuse de musique liturgique, avait une voix d'
une justesse inimaginable. Le créole? Je l'
ai arraché
entre deux portes, nos parents ne parlaient que le français devant nous, nous ne deviendrions pas ce qu'
il appelait
des «petits nègres de bistrot»
Jacques Coursil sera un étudiant brillant, passionné par «les sciences - les mathématiques, la logique -, la
littérature et la musique, qui sont toujours les trois piliers de ma vie». En 1958, licences en poche, il part pour
l'
Afrique de l'
Ouest, en plein mouvement des indépendances, et débarque à Dakar, où il est, dit-il, «recueilli par
la maison Senghor» ! Par quel miracle ? «Disons: par la grande famille africaine... De temps en temps, Senghor
me demandait de lui lire du Paul Valéry ou du Max Jacob, à part ça, je me laisse vivre.» Il sillonne les pays
voisins, rencontre Sékou Touré, Modibo Keita, et rentre à Paris en 1961. En 1965, on l'
a vu, ce sera l'
Amérique
et le jazz. «Mais un jour de 1969, alors que je passe devant la New York Public Library, je vois une grande
banderole qui annonce un «Congrès de philosophie des mathématiques». Ces deux mots accolés, mon rêve!
J'
entre, je paie 50 dollars, je suis ébloui.» Les études le reprennent. Elles aboutiront à deux thèses, une de lettres
en 1977, et une autre de sciences en 1992. Jacques Coursil deviendra un des grand spécialistes de Ferdinand de
Saussure et de la linguistique générale, écrira un livre important sur « la Fonction muette du langage »,
enseignant successivement la linguistique ou la littérature à l'
université de Caen, en Martinique, puis aux EtatsUnis, à Cornell University et à Irvine, en Californie, jusqu'
à sa retraite récente.
Mais la trompette ne le quitte pas : «Jimmy Owens m'
avait initié à la technique du souffle continu et quand j'
ai
cessé de jouer professionnellement, je me suis dit: maintenant, tu oublies tous les clichés, y compris les tiens,
tout ce blindage contre l'
angoisse. Quand j'
ai eu tout enlevé, il ne me restait plus que le souffle continu. J'
ai
travaillé ça pendant vingt ans.» Ecoutez « Clameurs » : le jeu en valait la chandelle.
CD : «Clameurs. Suite enchaînées», Verve/Universal.
A lire : «la Fonction muette du langage», Ibis rouge.
Bernard Loupias, Le Nouvel Observateur - 2216 - 26/04/2007.
Manthia Diawara (Mali)
Manthia Diawara appartient à cette génération de chercheurs africains formés en France mais qui font carrière en
Amérique. Il y dirige le département « Africana Studies » de l'
Université de New York, un département voué
aussi bien aux recherches africanistes qu'
au domaine africain-américain et aux cultures de la diaspora noire.
Dans son livre In Search of Africa, il nous entraîne dans une sorte de voyage philosophique qui aborde
pratiquement tous les thèmes intéressant les intellectuels passionnés par les cultures africaines et afroaméricaines.
7
Le livre se présente comme le journal d'
un sociologue, d'
un voyageur, d'
un cinéaste et d'
un écrivain : Manthia
Diawara se promène dans le temps et dans l'
espace et nous livre les réflexions d'
un esprit libre de tout
dogmatisme, mais aussi dépourvu du cynisme à la mode. À l'
heure où l'
ethnographie cherche de nouvelles
formes d'
écriture, il convient de saluer l'
originalité de l'
ouvrage, qui mêle habilement l'
information et le souvenir,
la quête personnelle et la critique intellectuelle, l'
objectif et le subjectif (le réflexif, comme on dit aujourd'
hui).
L'
auteur tresse ensemble plusieurs types de récits fondés sur la quête, tels que la recherche d'
un ami d'
enfance ou
le repérage pour un documentaire sur Sékou Touré, qui lui fournissent le prétexte à une méditation sur l'
héritage
colonial, le racisme, l'
afro-pessimisme, l'
avenir du continent noir, l'
exil, le consumérisme. L'
auteur pratique avec
brio la fausse naïveté philosophique, poussant à l'
extrême les raisonnements des uns et des autres, d'
une manière
qui n'
est pas sans rappeler, parfois, Jacques le fataliste. Il se fait le témoin lucide de la folklorisation et la
tribalisation de l'
Afrique par les historiens, les ethnologues, les marchands d'
exotisme, les touristes et les
hommes d'
affaires. Partisan de la modernisation de l'
Afrique, il ne se montre jamais passéiste. Il n'
aime pas,
d'
ailleurs, donner son argent aux griots et déplore que l'
Afrique cherche toujours son identité dans le passé : « Je
me suis souvent demandé pourquoi nous n'
avons pas placé nos traditions dans des musées et des instituts de
folklore comme l'
ont fait les autres nations » écrit-il.
La biographie de Manthia Diawara le prédestinait à être un citoyen du monde : né au Mali, il a passé sa jeunesse
en Guinée, a étudié en France, enseigne et vit aux États-Unis, a voyagé dans toute l'
Afrique, parle sarakolé,
malinké, bambara, français et anglais, s'
intéresse aux littératures de langues française et anglaise, qu'
elles soient
africaines, antillaises, ou africaines-américaines. Il n'
oppose pas culture savante et culture populaire ; il
s'
intéresse au cinéma de Sembene Ousmane ou de Spike Lee, à la musique, à la mode. En passe-muraille
virtuose, il franchit allègrement les frontières géographiques, linguistiques et disciplinaires, et traite avec
sensibilité et humour de son identité complexe et de son besoin de retourner en Afrique pour vérifier qu'
il a
toujours une existence en dehors de la vie universitaire new-yorkaise. Il s'
émeut à l'
écoute de Mandjou, le chant
immortalisé par Salif Keita, mais voyageant en Afrique, même s'
il se sent quelque peu coupable d'
avoir quitté le
continent, il aime se sentir câblé, regarder CNN, téléphoner à New York.
Jamais Manthia Diawara n'
essentialise les cultures, car pour lui, le conflit et le changement en sont des éléments
constitutifs. Il note la permanence de la structure de classes en Afrique et remarque, par exemple, qu'
il n'
existe
aucun chant de griots qui ait célébré l'
émancipation des femmes, la dissolution des castes et le partage du
pouvoir.
D'
origine sarakolé, sa famille, qui vivait à Kankan, fut expulsée de Guinée en 1964, quand le gouvernement
nationalisa tous les secteurs de l'
économie. Pour le jeune Manthia qui admirait Sékou Touré pour avoir rendu
leur dignité aux Africains, ce fut un coup dur. Quand Sékou Touré disait dans ses discours que les jeunes étaient
l'
avenir de l'
Afrique, il pensait qu'
il était l'
un d'
entre eux et ne s'
attendait pas à être chassé. Il fit l'
école supérieure
à Bamako, où ses parents s'
établirent. Là, il faisait partie d'
un groupe appelé les Rockers et écoutait James
Brown, Wilson Pickett, Otis Redding, Ike and Tina Turner et d'
autres. Son groupe était contre la guerre du
Vietnam et l'
apartheid mais pour le Black Power, les Black Panthers, et les Black Muslims. Ses héros
noiraméricains étaient Angela Davis, Malcom X et Muhammad Ali. Manthia se faisait appeler J. B. (James
Brown), et son meilleur ami, Sly.
Le lecteur retiendra ses réflexions sur le désenchantement qui a suivi les indépendances africaines dont les
grands héros furent Sékou Touré, Modibo Keita, Kwame Nkrumah et Patrice Lumumba, son évocation des
intellectuels américains d'
origine africaine comme W. E. B. Du Bois, James Baldwin, Richard Wright,
Malcom X, ses emprunts à Sartre, la critique de l'
africanisme pratiqué par les centres « blancs » d'
études
ethniques, son analyse de la génération hip hop aux États-Unis, sa brillante défense et illustration du secteur
informel des économies africaines et sa redéfinition du racisme dans un monde sujet à la globalisation.
Jean-Paul Colleyn, Diawara, Manthia. -- In Search of Africa. Cambridge-London, Harvard University Press,
1998, 276 p., index, bibl., Cahiers d'études africaines, 160, 2000.
8
De 17 à 18h : La création des œuvres d’art dans les sociétés actuelles dominées ou
menacées.
Musée du Quai Branly, Paris
Le Musée du Quai Branly ou musée des arts et civilisations d'
Afrique, d'
Asie, d'
Océanie et
des Amériques (civilisations non occidentales) est situé à la place qui fut occupée par le
ministère du Commerce extérieur. Projet ambitieux et novateur dans son et son esprit, il a été
adopté et porté par Jacques Chirac pour laisser dans la capitale une marque culturelle forte et
durable.
La création d’un nouvel établissement sur l'
un des derniers terrains disponibles au cœur de
Paris, en bordure de Seine, est l’occasion de développer un projet original dont le concept
architectural répond à des exigences d’image, d’identité, d’insertion urbaine et de
fonctionnement.
Les arts d’Afrique, d’Océanie, d’Asie et d’Amérique s’inscrivent dorénavant au centre du
grand circuit historique et artistique de la capitale. Le Musée du Quai Branly est un
établissement culturel novateur : à la fois musée, centre d’enseignement et de recherche, et
espace à vivre pour les publics. Construit sur l’un des derniers terrains disponibles au cœur de
Paris, le concept architectural de ce projet original est signé par Jean Nouvel.
Le musée du quai Branly est aussi un centre de recherche : lieu de rencontre entre le monde
universitaire et le monde du musée, il permet aux chercheurs et aux conservateurs de travailler
ensemble. La Recherche au musée est placée sous le signe d’une interdisciplinarité
renouvelée, associant l’anthropologie, l’archéologie, la linguistique et l’histoire, ainsi que
l’histoire de l’art et l’esthétique. Une politique d’entraide et de coopération scientifique
s’établit avec les pays des quatre continents d’origine des objets. Le musée du quai Branly
conduit aussi des opérations de protection et de sauvetage patrimonial sur le terrain.
Les arts non occidentaux ont acquis au cours du XXe siècle une place capitale dans les
collections des musées : cette évolution s’est faite notamment grâce aux artistes fauves et
cubistes, sous l’impulsion d’écrivains et de critiques, d’Apollinaire à Malraux, et dans le
sillage des travaux de grands anthropologues comme Claude Lévi-Strauss. L’idée d’ouvrir, à
Paris en 2006, un musée entièrement consacré aux arts d’Afrique, d’Asie, d’Océanie et
d’Amérique matérialise une belle ambition : permettre la diversité des regards sur les objets,
de l’ethnologie à l’histoire de l’art, et reconnaître officiellement la place qu’occupent les
civilisations et le patrimoine de peuples parfois tenus à l’écart de la culture actuelle de la
planète.
Les intervenants
Président de séance : Hélène Lassalle (France)
Apolline Kohen (Australie)
Apolline Kohen is currently Arts Director at Maningrida Arts & Culture (MAC), and is responsible for its
exhibition program and daily operations of the arts centre. After completing her studies in art history at the Ecole
du Louvre (Paris, France), she has worked at the National Museum of Australia (Canberra). Since working at
MAC, She has initiated several international projects for MAC artists including the exhibition ‘In the heart of
Arnhem Land: Myth and the making of Aboriginal art’, Musée de l’Hotel-Dieu, Mantes-La-Jolie, France (JuneOctober 2001), the cultural exchange ‘Crossings’ between indigenous artists from Maningrida and French artists
(2001 and 2003) and the first exhibition of Aboriginal art in the Middle East in Manama (2006). She has worked
on the exhibition ‘Crossing Country: the alchemy of Western Arnhem Land’ presented at the AGNSW from
September to December 2004, and John Mawurndjul Journey through time in Northern Australia presented at
the Musee Jean Tinguely in Basel, Switzerland from September 2005 to January 2006. In 2006, She has cocurated with Jon Altman the exhibition ‘Mumeka to Milmilngkan: innovation in Kurulk art’ for the Drill Hall
Gallery (Canberra).She puts together an average of 25 commercial exhibitions per year for Maningrida Arts &
Culture.
Maningrida Arts & Culture
9
Maningrida Arts & Culture (MAC), formally established in 1973, is one of the oldest Aboriginal Arts Centre in
Australia. Based in Maningrida community, MAC is currently servicing more than 700 artists from Maningrida
and its surrounding 34 outstations, covering an area of more than 10,000 square kilometers.
MAC has developed an enviable reputation in the fine arts market for high quality product with comprehensive
cultural and biographical documentation. MAC currently organizes more than 20 commercial exhibitions per
year to promote its artists. This has proven successful to provide a career path for artists and raise their profile at
a national and international level. Additionally the arts centre engages in cultural maintenance activities
including the production of dictionaries, music recording, preservation of the archives, supporting researchers
and students, responding to the community’s request in respect of Cultural maintenance. MAC also maintains the
Djomi Museum, Maningrida’s keeping place.
Bark painting, wooden and fibre sculpture, natural fibre items, since the 1970s prints, and more recently works in
bronze and aluminium are created by the artists of MAC. The art of Maningrida is heterogeneous, dynamic and
innovative, reflecting the diversity of languages and cultures present in the region. Many artists from MAC have
won prestigious national prizes over the years such as the bark painting prize at NATSIAA in 1999, 2000, 2001,
2002, 2004 and 2006 and the Wandjuk Marika Memorial Three-Dimensional Award at NATSIAA in 1996, 1997
and 2004. In 2003, John Mawurndjul was the first Indigenous artist to be awarded the prestigious Clemenger
Contemporay Art Prize held at the National Gallery of Victoria. Other recent achievements include the
participation of John Mawurndjul in the major public art commission for the Musée du Quai Branly, Paris,
France.
In 2004, MAC opened a retail outlet in Darwin which focuses on affordable quality artworks from the
Maningrida region. Located on 32 Mitchell street in Darwin CBD, MAC Darwin has established itself as one of
the best galleries in Darwin.
For more information visit MAC website: www.maningrida.com
Or email staff on [email protected]
Patrick Chamoiseau (Martinique)
Après des études en métropole, inspiré par les travaux d'
Édouard Glissant, Patrick Chamoiseau rentre en
Martinique et s'
intéresse de près à la culture créole. Il publie son premier roman en 1986. Il obtient la
consécration en 1992 en gagnant le prix Goncourt pour son roman Texaco, une oeuvre vaste présentant la vie de
Martiniquais sur trois générations.
Son œuvre dépeint les traits de la culture populaire martiniquaise, celle des petites gens et de leurs combats.
Chronique des Sept misères évoque le triste destin des djobeurs, hommes à tout faire sur les marchés de Fort-deFrance, dont la présence se fit de plus en plus rare avec la perte d'
influence de ces mêmes marchés.
Texaco narre la vie dans un bidonville des hauteurs de Fort-de-France et du combat pour la sauvegarde de
certains modes de vie authentiquement créoles.
Cherchant à restituer les saveurs et les douleurs de l'
existence caribéenne, l'
auteur préfère cependant l'
évocation
du passé au détriment d'
une trame se déroulant à une époque contemporaine. Son autre démarche réside dans le
travail d'
écriture.
Selon Chamoiseau, la culture antillaise s'
est créée sur la base de l'
oralité. Ainsi, toute son œuvre est tournée vers
la recherche d'
une traduction écrite de l'
oralité et d'
une vraie réflexion sur cette écriture (cf. Ecrire en pays
dominé).
Il participe également à la création du manifeste de la créolité. Ce courant aura un très grand retentissement,
d'
abord dans les milieux littéraires antillais (on peut évoquer ici le relatif ralliement d'
auteurs tels que le
Guadeloupéen Ernest Pépin, ou encore l'
intérêt que porte l'
Haïtien René Depestre, pour le courant).
Par ailleurs, Chamoiseau prête son talent au cinéma en écrivant les scénarios de l'Exil du roi Behanzin (1994),
Passage du milieu (2000) et Biguine (2004) (tous trois réalisés par Guy Deslauriers). En 2007 il écrit le scénario
d'
un nouveau film qui retrace la vie du journaliste André Aliker (qui fut assassiné alors qu'
il s'
apprêtait à dévoiler
une affaire compromettante entre békés).
Ami d'
Édouard Glissant, il cherche à développer avec celui-ci le concept de mondialité, en vue de traduire, sur le
point de vue politique et poétique, une nouvelle conception du monde qui serait fondée sur l'
ouverture des
cultures, la protection des imaginaires des peuples, lesquels disparaissent lentement sous l'
action de
l'
uniformisation du monde provoqué par la mondialisation.
Bibliographie
Manman Dlo contre la fée Carabosse, théâtre, 1982
Chronique des sept misères, roman, 1986
Solibo magnifique, roman, 1988
Éloge de la créolité, essai, 1989 (avec Jean Bernabé et Raphaël Confiant)
Une Enfance créole 1, Antan d'enfance, autobiographie, 1993, Prix Carbet
Texaco, roman, 1992, Prix Goncourt
Martinique, essai, 1994 (avec V. Renaudeau)
Guyane : Traces-Mémoires du bagne, essai, 1994
Une enfance créole 2, Chemin d'école, autobiographie, 1994
Écrire en pays dominé, essai, 1997
L'Esclave vieil homme et le molosse, conte, 1997
Elmire des sept bonheurs : confidences d'un vieux travailleur de la distillerie Saint-Etienne, essai, 1998
10
Biblique des derniers gestes, roman, 2002, Prix Spécial du Jury RFO
À bout d'enfance, roman, 2005
Abdelwahab Meddeb (Tunisie)
Abdelwahab Meddeb, Ecrivain, poète, enseigne la littérature comparée (Europe/Islam) à l’université Paris X
(Nanterre), directeur de la revue internationale et transdisciplinaire Dédale (éd. Maisonneuve & Larose). A
publié une vingtaine de livres dont le recueil de poèmes Matière des oiseaux (Fata Morgana, 2002, prix Max
Jacob), le roman Phantasia (Points-Seuil, 2003), les essais La Maladie de l’islam (Seuil, 2002, prix François
Mauriac), L’exil occidental (Albin Michel 2005), Contre-prêches, (Seuil, 2006, prix international de
francophonie Benjamin Fondane), La Conférence de Ratisbonne, enjeux et controverses, coauteurs Jean Bollack
& Christian Jambet (Bayard, 2007). Son oeuvre est traduite dans une quinzaine de langues. Produit l’émission
hebdomadaire « Cultures d’Islam » sur France-Culture/Radio-France. Fut le curator de l’exposition West by East
(CCCB, Barcelone, 2005).
11
L’INSTITUT DU TOUT-MONDE
L’Institut du Tout-Monde vient d’être crée à l’initiative d’Edouard Glissant et avec le soutien
du Conseil Régional de l’île de France et du Ministère de l’Outre-Mer.
Il se propose de faire avancer la connaissance des phénomènes et processus de créolisation, et
de contribuer à diffuser l’extraordinaire diversité des imaginaires des peuples, que ces
imaginaires expriment à travers la multiplicité des langues, la pluralité des expressions
artistiques et l’inattendu des modes de vie.
L’Institut du Tout-Monde est à la fois un site d’études et de recherches, un espace d’invention
et de formation, un lieu de rencontres, et un espace dédié aux mémoires des peuples et des
lieux du monde.
L’objectif poursuivi par Edouard Glissant est la constitution d’un vaste réseau culturel à la
fois francilien, interrégional, en très étroite connexion avec les régions de l’Outre-Mer, et
international.
Ce réseau sera constitué progressivement à partir de structures existantes - Chapelle du verbe
incarné, Compagnie du Tout-Monde, Association Tout-Monde, Prix Carbet (Guadeloupe),
Institut du Monde Caribéen (Martinique), Maison de l’Amérique latine (Paris) et de projets en
cours (Maison du Tout-Monde, théâtre du Tout-Monde) auxquels des structures et des projets
nouveaux (encyclopédie, séminaire, archives) donneront toute sa signification et son ampleur.
Dans une deuxième phase, l’ensemble labellisé Tout-Monde sera mis en place avec ses
structures nouvelles, la Maison du Tout-Monde, le théâtre du Tout-Monde, le M2A2 (Musée
Martiniquais des Arts des Amériques) et ses projets, encyclopédie historique et comparée des
Arts des Amériques, Site Internet du Tout-Monde, Centre d’archives de l’Institut du ToutMonde, revue, etc.
217, boulevard Saint-Germain
75007 Paris
Tél : 01 45 44 44 54 – Fax : 01 45 44 44 53
[email protected]
www.tout-monde.com
12