Sans tact, mais avec mesure

Transcription

Sans tact, mais avec mesure
Chaque mardi, l'analyse politique de Jean-Pol Durand & Rémy Fromentin sur l'actualité de la santé
~ Focus ~
Rémy Fromentin et Jean-Pol Durand
Herve Le Bras et Emmanuel
Todd... et l'invention de la
France
Cité par La Lettre de Galilée de la
semaine dernière, l'ouvrage de ces
deux
anthroplogues
est
particulièrement
éclairant
pour
comprendre le poids de la structure
familiale sur le comportement des
gens, face à la vie, la maladie,, la
mort... et aussi face aux urnes.
France de gauche ? France de droite
? Les carographies politiques du livre
seront à revoir... en mai prochain. .
~ La Tribune du
médicament ~
Les dangers des médicaments
génériques font l'objet d'un
rapport à l'acide nitrique de
l'Académie Nationale de Médecine.
Au moment où la progression,
constante depuis dix ans, cherche un
second souffle, le rapport de
l'académie risque de crisper la
CNAMTS et anéantir les efforts des
délégués de l'assurance maladie.
Voir le rapport intégral dans la
Tribune du médicament
~ La Lunette de Galilée ~
Un commentaire sur les progrès de
l'espérance de vie vus par le mensuel
de vulgarisation ça m'intéresse dans
un article un peu courtaud
vous invitent sur le portail Galilée
~ La Lettre de Galilée n ° 204 ~
Sans tact, mais avec mesure
Si Yves Calvi n’existait pas, il faudrait l’inventer. Ce pur
produit du journalisme médical a su mettre en scène
vendredi dernier sur France 5 (attention l’émission dure
plus d’une heure) le difficile débat sur les dépassements
tarifaires relancé par le mensuel « 60 millions ». Avec, il
faut le dire, la complicité active de quatre grands témoins
qui avaient laissé au vestiaire la démagogie trop souvent
de
mise
en
période
électorale.
Il en ressort quelques vérités –pour les unes
chimiquement pures et pour les autres encore mal
circonscrites– quelques interrogations aussi et surtout
quelques pistes, dont l’une au moins mérite d’être
franchement explorée.
Quelques
vérités
d’abord
:
1/ Le problème des dépassements excessifs est aussi,
voire plus, scandaleux à l’hôpital qu’en clinique privée ou
en ville. Même si, opiniâtre et volontiers provocateur, le
journaliste n’a pu en arracher l’aveu à ses deux hôteschirurgiens, le Dr Bertrand Matteoli, plasticien et le Pr
Guy Vallancien, urologue, la multiplication par dix des
tarifs conventionnels ne relève plus du tout de la
déontologie… surtout lorsqu’elle est systématique. Pour
autant, ceux qui font le choix de ces tarifs «
internationaux » devraient pouvoir les pratiquer sur le
territoire national mais… hors tout système de
remboursement conventionnel.
Voir les derniers articles du blog
~ Orbis Terrae ~
Joy Raynaud poursuit cette
semaine son étude sur l'accès aux
soins dans les cabinets médicaux.
Cette semaine, la perception des
médecins eux-même de leurs
propres
problèmes
Lire la suite
~ Le chiffre de la semaine
~
26%
C’est le pourcentage de baisse
de la balance commerciale des
médicaments en France entre
2010 et 2011. Révélé par le
LEEM et rapporté par la
presse. Mauvais signe pour
l'économie de la France ?
à
lire
aussi
:
Les schukreries petites histoires
de la grande Histoire de la médecine
par Stéphane Schück
2/ Cette déraison est le fait d’une infime minorité des
praticiens hospitaliers ayant opté pour un secteur privé, la
majorité pratiquant même, souvent, des tarifs opposables.
Le public a ainsi pu apprendre que la première raison du
secteur privé est la constitution d’une retraite sur la part
hospitalière des « émoluments ». Si quelque chose doit
être urgemment reformé, commençons par cela : n’est-il
pas paradoxal de constater que la Constitution de Michel
Debré a finalement été plus souvent amendée que la
réforme hospitalière de Robert, son père, pourtant
millésimée du même Grand Cru 1958 !
3/ Son actualité perdure, hélas : si les jeunes chirurgiens
devaient faire le deuil du secteur privé à l’hôpital, sans
doute se tourneraient-ils vers le secteur « lucratif » : les
chaînes de cliniques ont déjà pour eux les yeux de
Chimène ! Le manichéisme du débat politique y gagnerait
peut-être mais la qualité des soins à l’hôpital a tout à y
perdre…
4/ …ainsi que la comptabilité des établissements ! La
chose est peu connue et n’a été qu’esquissée sur le plateau
de France 5 mais vaut d’être redite : du fait de
l’importance des redevances, le secteur privé des grands
patrons s’avère aussi une bonne affaire pour le budget de
leur établissement. Les grosses notoriétés ne coûtent ainsi
pas grand-chose à l’hôpital et s’amortissent facilement…
Et le communiqué de la FHF qui se contente de «
rappeler » que les dépassements sont surtout le fait du
secteur privé apparaît d’abord… d’une parfaite hypocrisie
! Signée par un jeune et bouillant président UMP en plein
narcissisme de « ministrable ».
Au
moins
deux
questions
ensuite
:
Le Conseil de l’Ordre porte une incontestable
responsabilité dans cette affaire. Il a beau plaider, pour sa
défense, que le sujet est inscrit à sa feuille de route…
2012, le problème remonte quand même au lendemain de
la création –en 1979 (!)– du secteur 2 lorsqu’on avait
entrevu l’incapacité récurrente des optants à insérer les
mots « tact » ou « mesure » à leur vocabulaire. Tandis
que l’Ordre n’a jamais réussi à donner de cette double
notion ni une définition opposable ni un début de
balisage… En est-il capable aujourd’hui quand il faillit
depuis trente ans ?
La Cnamts fait mine de s’offusquer de cette affaire sous
couvert d’accès aux soins dont elle n’est ni gardienne ni
garante. Or la question relève du seul pouvoir régalien de
l’État et pas du rôle de police conventionnelle de M. Van
Roekeghem qui a été lui-même dans l’incapacité
d’emporter l’imprimatur de l’État sur un « secteur
optionnel » pourtant minimaliste. Est-il aujourd’hui en
état d’avouer son incapacité à « remettre à niveau » les
tarifs de chirurgiens ?
Une
piste
à
explorer
enfin
:
Et c’est en dernier ressort à l’État –gouvernement et
Parlement issus des prochains scrutins– qu’il incombera
de légiférer. La solution –pas vraiment optionnelle–
consiste à inventer un régime de dépassements d’autant
mieux régulés qu’ils seraient remboursés par les
complémentaires. Pas besoin d’accord contractuel pour ce
faire : il suffit de laisser mutuelles et assurances organiser
ces « réseaux agréés » que la Cour de Cassation avait
censurés l’an passé. Si du moins ceux-ci sont –comme
c’est probable– finalement décrétés euro-compatibles…
Et
une
ultime
interrogation
Ceci suppose que les complémentaires s’affichent enfin et
ostensiblement disposées à jouer le rôle actif dans la
couverture d’assurance maladie que tout le monde attend
d’elles
!
A ce jour, la question reste malheureusement ouverte.
Lire la suite
~ Le classement des régions ~
Les régions à la loupe
Nord-Pas-de-Calais
et
Ile-de-France,
antipodes de l'espérance de vie
les
En guise de comparaison apéritive, le dernier tableau de l'espérance de vie
française par régions publié par l'INSEE, avant une analyse approfondie des
PRS de ces deux régions....
Lire la suite
~ Les bonus du portail ~
La planète santé expliquée aux dilettantes
Nous avons imaginé une nouvelle façon de faire découvrir « la planète santé
» à tous ceux qui n’ont pas envie de se prendre la tête avec des sujets ardus.
18 leçons « pour les dilettantes de la santé » seront bientôt disponibles.
D'ores et déjà le programme est accessible.
1ère leçon en Mai... comme il vous plaît.
Lire la suite